Raoul Moïse Amar naît le 25 septembre 1892 à Alger. Il est le fils de Rosalie Luna Lebahar et de son mari Joseph Amar, commerçant, qui vivent boulevard de la République dans le quartier de Mustapha.
Après leur divorce en 1896, tandis que Joseph Amar se remarie à Alger, Rosalie Luna Lebahar-Amar est installée en 1912 à Paris (12e arr.). Raoul Amar exerce la profession de comptable et vit rue Saint-Denis (2e arr.).
Le service militaire de Raoul Amar débute dans l’infanterie en octobre 1913. Il est nommé caporal en avril 1914. Il reste mobilisé lors de l’entrée en guerre en août 1914. Il participe à des combats en Belgique et est fait prisonnier le 20 août 1914 à Neufchâteau (Belgique province de Luxembourg). Il est détenu à Langensalza, en Thuringe. Il est rapatrié en janvier 1919 et affecté au 102e régiment d’infanterie. Il sera dispensé de service militaire en 1930, suite à la perte d’un doigt.
Devenu employé de bureau, fréquentant la synagogue de la rue Notre-Dame-de-Nazareth à Paris (3e arr.), Raoul Amar épouse en mai 1920 à Paris (12e arr.) Berthe Kapoustiansky, originaire de Nicolaiev (Russie, act. Ukraine). Ils s’installent à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine), avenue Gambetta.
Raoul Amar est ensuite manœuvre spécialisé dans l’industrie mécanique. La famille déménage rue de Lorraine, encore à Courbevoie puis rue Sadi-Carnot à Nanterre. Probablement après la perte de son doigt majeur, Amar s’établit en 1933 comme épicier, avenue Bizet à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
Pendant la deuxième guerre mondiale, selon le récit de la journaliste Stéphanie Trouillard (Si je reviens un jour, Des Ronds Dans L'o, 2020), qui cite le témoignage de leur fille Claude Amar, ils doivent quitter leur commerce en raison des lois anti-juives, mais restent à Joinville. Ils y reçoivent, à l’été 1943, la famille Pikovsky dont la fille, Louise a laissé une série de lettres qui forment la matière du roman graphique de Stéphanie Trouillard. Les Pikovsky sont déportés à Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) en février 1944 et y sont gazés.
Peut-être la famille Amar accueille-t-elle leur neveu, Bernard Vozlinski après l’arrestation de leurs parents, Maurice et Mina Vozlinski, la sœur de Berthe, qui vivaient rue Marceau à La Varenne, dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avant leur arrestation et leur déportation également à Auschwitz en juillet 1942. Leur autre neveu, Jean Vozlinski décède dans le maquis en 1944 à Sarlat (Dordogne).
Comme son épouse Berthe, Raoul Amar s’engage dans la résistance à l’occupation allemande de la France.
Raoul Amar meurt le 26 avril 1969. Il est inhumé à Courbevoie, au cimetière des Fauvelles, dans une sépulture de la Société fraternelle israélite Courbevoie-Puteaux.
Pont de Joinville, 1936

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