Début de la biographie de Paul Preyat
Paul Jean Baptiste Preyat naît le 16 janvier 1892 à Paris (7e arr.). Il est le fils de Clara Marie Desmonts et de Jean Baptiste Maximilien Paul Preyat, employé de bourse. Les deux parents sont issus d’un milieu artistique. Jean Baptiste Preyat et Émelie Bruine, ses grands-parents paternels, étaient tous deux artistes peintres tout comme son grand-père maternel, Louis Édouard Desmonts. Tout en travaillant comme remisier chez un agent de change, Jean Preyat, père de Paul, se présentait également comme artiste et donnait des cours de dessin pour la mairie de Paris après la première guerre mondiale. Clara Preyat, mère de Paul, était également professeure.
Pour sa part, Paul Preyat suit les cours de l'École des Arts décoratifs de Paris. Il est attributaire de plusieurs récompenses en septembre 1912, dont le premier grand-prix de sculpture ornementale.
Paul Preyat, coll. Roger-Viollet

Il entame son service militaire en octobre 1913 au 150e régiment d’infanterie et est toujours sous les drapeaux lors du déclenchement de la première guerre mondiale. Il est nommé caporal en août 1914 et est blessé, le mois suivant, à Ornes (Meuse) d’un éclat d’obus à la jambe droite. Promu sergent en septembre 1915, il est de nouveau, en octobre de cette année-là, victime d’une nouvelle blessure à Saint-Hilaire-le-Grand (Marne). Un éclat d’obus provoque la désarticulation de son épaule et conduira à l’amputation de son bras droit. Il est pensionné à 100% en 1916.
Son comportement est salué par une citation à l’ordre de la division en octobre 1915 pour avoir « avec un grand sang-froid mis sa mitrailleuse en batterie sur le parapet de la tranchée allemande conquise et contribué par le feu de sa pièce à enrayer une contre-attaque ennemie. »
Reprenant la vie civile, Paul Preyat, malgré son infirmité, va reprendre son activité de statuaire. En mai 1916, il participe à l'exposition des travaux des mutilés de la guerre, au musée Galliera à Paris (16e arr.) avec des « souvenirs du front ». En janvier 1917, commentant cette exposition, le journal Le Figaro écrit : « On rencontre des expositions individuelles dont l'intérêt artistique et documentaire est de premier ordre : celles, par exemple, des cinq maquettes du sculpteur Paul Preyat, amputé du bras droit. Ces cinq maquettes marquent les étapes d'une rééducation de main d'artiste. Rien n'est plus émouvant. Sur la première on voit s'exercer une main gauche inhabile, qui n'ose pas... Il y a plus d'assurance, dans l'exécution de la seconde; dès la troisième on sent que la main est devenue maîtresse de l'ébauchoir. L'avant-dernière maquette de la série montre un combattant debout derrière le parapet, aux écoutes; la dernière est l'image tragique du même soldat, frappé d'une balle en plein visage. C'est un chef-d'œuvre. »
Projet de Monument à la femme de Paul Preyat

En novembre 1916 à Paris (15e arr.), Paul Preyat épouse Marguerite Marie Heckmann, musicienne. Ils vivent dans cet arrondissement, rue François-Guilbert.
À suivre
Marie Hecmann-Preyat

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