Jean Brision naît le 14 septembre 1889 à Nantes (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique). Il est le fils de Rose Marie Lequillec, cigarière et de son mari Jean Marie Félix Brision, ajusteur.
Apprenti ajusteur, à l’image de son père, en juillet 1904, il est mordu par un chien à Nantes. Il perd ses père et mère à deux mois d’intervalle à l’été 1907. Avec un autre ajusteur, il est arrêté, en juillet 1911 pour « complicité de vol ». Il n’est sans doute pas condamné car aucune mention n’est portée sur son livret militaire.
En octobre de la même année, il est incorporé au service militaire, dans le 116e régiment d’infanterie puis dans le 2e régiment de sapeurs ; il finit sa période sous les drapeaux, malade, en novembre 1913 et s’installe à Paris, rue de Lille.
Toujours en mauvaise santé au début de la première guerre mondiale, il est réformé en août 1914 pour tuberculose. En 1934, il effectue une demande de pension, estimant que son état s’était dégradé du fait de son passage à l’armée. Elle sera rejetée pour cause de forclusion.
Pendant le conflit, il retourne en Loire-Inférieure et vit à Nantes en 1918 puis à Montoir-de-Bretagne en 1920. Il se marie à Nantes en novembre 1921 avec Hermine Francoise Eugénie André. Le couple Brision et leurs deux enfants s’installent ensuite à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident dans le quartier du Centre, rue de Paris, en 1927. Jean Brision est devenu voyageur, représentant de commerce.
Engagé dans la vie politique locale, Jean Brision est candidat lors des élections municipales partielles d’octobre 1934, convoquées pour compléter le conseil municipal suite à des décès et démissions. Il figure sur la liste socialiste SFIO, conduite par Robert Derivière, qui arrive en quatrième position, juste derrière les communistes et les deux listes regroupant des radicaux et des libéraux ou conservateurs. Brision recueille 403 suffrages exprimés sur 2 297 (17,5%) pour 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, la liste socialiste se retire au profit des communistes. C’est la liste de Concentration républicaine qui emporte les dix sièges.
Le secrétaire des Jeunesses socialistes de Joinville, Roger Jamet, était poursuivi, en mars 1935, devant la dix-septième Chambre correctionnelle de la Seine pour « outrages à agents », après être intervenu en faveur d'un vendeur de journaux qui avait été arrêté. Prié de circuler, Jamet, mutilé d'une jambe, tomba et, assurant avoir reçu des coups violents, traita les agents de « saligauds ». Les deux responsables de la section, Derivière et Brision, témoignèrent en sa faveur. Le quotidien socialiste Le Populaire considéra que la peine prononcée, 50 francs d'amende avec sursis, équivalait à une absolution.
Lors des élections municipales générales de mai 1935, Jean Brision est de nouveau candidat, en quatrième position, sur la liste de Robert Derivière, qui présente un nombre incomplet de postulants. Nettement distancée par l’union des droites, les radicaux de la municipalité sortante et les communistes, elle arrive encore au dernier rang. Brision ne recueille plus que 355 voix sur 2 856 suffrages exprimés (12,4%), 2 923 votants et 3 433 inscrits. Pour le second tour, dans le cadre de la préparation du Front populaire, la SFIO fusionne sa liste avec les communistes de Robert Deloche, qui ont obtenu 23,5% en moyenne. La liste fusionnée, conduite par le responsable des anciens combattants (ARAC) André Blocher, inclut dix socialistes sur 27, dont Brision qui recueille 990 votes pour 2 899 (34,1%) sur 2 924 votants. La droite emporte 25 sièges, les communistes en ayant deux, tandis que les radicaux-socialistes sont battus.
En septembre 1936, Brision accueille chez lui une réunion des Jeunes socialistes.
Suite à des conflits internes avec la minorité de gauche de Marceau Pivert, très influente autour de Paris, la SFIO dissout en avril 1938 la fédération socialiste de la Seine. Des responsables provisoires sont désignés pour enregistrer les demandes de réintégrations des adhérents qui s’engagent à respecter les règles internes. Pour Joinville, c’est un militant de Champigny qui est d’abord désigné, Albert Duquenne. Il est remplacé, dans le courant du mois, par Brision qui devient secrétaire. Comme de nombreux militants de la section de Joinville, il avait pourtant signé en septembre un « Appel pour la création d'une Gauche révolutionnaire du Parti socialiste. »
Jean Marie Félix Brision meurt le 7 novembre 1948 à Paris (1e arr.). Il résidait rue de Clichy, et était toujours représentant de commerce à l’âge de 59 ans. Il était père de deux enfants.
Rue de paris, à Joinville-le-Pont ; le n° 1, demeure de Brision, est à gauche

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