Marie Louise Eulalie Vénard naît le 25 janvier 1840 à Fay-le-Froid (act. Fay-sur-Lignon, Haute-Loire). Elle est la fille de Félicité Desevars et de son mari Jacques Louis Vénard.
En 1875, elle est cafetière à Lyon (2e arr.) quand elle épouse en mai dans cette ville Casimir Paul Joseph dit Louis Rey, alors cuisinier et originaire d’Ardèche, où il est cuisinier au Cheylard après cinq ans de service militaire marqués par la campagne contre l’Allemagne et une expédition en Algérie. Le couple s’installe, la même année, à Paris. Ils résideront ensuite à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils louent une villa qu’ils habitent pendant la période estivale au moins à partir de 1892, avant de s’y installer définitivement, probablement à partir de 1910.
Son mari, Louis Rey, expert chimiste et responsable de structures professionnelles du secteur vinicole, a été un très actif militant radical-socialiste et conseiller municipal de Joinville-le-Pont. Il fut un polémiste assurant la rubrique locale de l’hebdomadaire radical Voix des communes.
Comme plusieurs épouses de responsables politiques locaux, Marie Rey va s’engager dans une association humanitaire, la société de l’allaitement maternel. Son activité y est attestée entre 1908 et 1912. L’association, ouvertement laïque, affiche sa différence avec celles que Louis Rey appelle les « dames patronnesses » qui méconnaîtraient les « enfants des mécréants ». L’Allaitement maternel pour sa part ne s’occuperait pas de savoir si elles sont filles-mères ou concubines.
En 1909, l’association est présidée par Hortense Voisin, femme du maire, et son conseil comprend également les épouses de deux futurs maires, Mmes Vel-Durand et Briolay, d’adjoints au maire (Villain, Jullien, Beauvais) ou de conseillers municipaux (Diot, Arnaud, Cosson, Rey, Ferrand, Nivelet) ; une seule administratrice n’est pas liée à l’activité politique, Mme Pratet.
Présentée comme « très florissante » par la presse radicale, l’association assiste 25 mères en 1908. Marie Rey est l’organisatrice d’un banquet de collecte de fonds en juin 1909. Elle se mobilise pendant les inondations de la Marne lors de l’hiver 1910.
C’est probablement du fait de son activité associative que Marie Rey est décorée en mars 1911 des Palmes académiques et devient officier d’académie.
Marie Rey, qui ne semble pas avoir eu d’enfant, meurt le 10 août 1928 à Joinville. Elle était âgée de 88 ans et veuve depuis 10 ans.

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