Antoinette Marie Ernestine Bitterlin naît le 23 février 1892 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) ; elle est jumelle de Marie Charlotte Héloïse. Elles ont pour parents Ernestine Piat et son époux, le Dr Georges Bitterlin.
Elle est également la petite-fille du Dr Élie Bitterlin, fondateur à Saint-Maur et Joinville-le-Pont, pendant les combats de la bataille de Champigny lors de la guerre de 1870, d’une antenne de la Société de secours aux blessés militaires (qui deviendra la Croix-Rouge). Ses deux frères, Charles et Jean, seront également médecins.
La famille vit aux limites des deux communes Saint-Maur et Joinville, d’abord rue du Four dans le Vieux Saint-Maur puis du côté joinvillais de la rue Pasteur. La notoriété médicale des Bitterlin est accentuée par leur engagement social et politique. Les femmes ne sont pas en reste. Ernestine Bitterlin, mère d’Antoinette, est ainsi la fondatrice en 1899 de section de Joinville Société de l’Allaitement maternel et sa présidente jusqu’à ce qu’elle fonde, en 1917 une structure concurrente, l’Union des mères (future Mutualité maternelle).
Élu en 1912 conseiller municipal sur une liste libérale, qui fait alliance avec les socialistes SFIO et avec des radicaux dissidents, Georges Bitterlin, père d’Antoinette, est médecin-chef d’un hôpital auxiliaire installé à Joinville pendant la première guerre mondiale.
Pour sa part, Antoinette devient visiteuse de l’Union des mères, qui a étendu son intervention aux orphelins, veuves de guerre et réformés pour tuberculose ; 30 familles sont secourues en 1918.
Mariée en janvier 1920 à Joinville avec un assureur, Marc Watelet, croix de guerre, alors sous-directeur puis directeur de la Compagnie d'assurance « La Minerve », Antoinette Bitterlin va accompagner son père et ses frères dans leur prises de position politiques.
Elle est ainsi une des toutes premières femmes Joinvillaise à afficher son engagement politique, à une époque où elles n’ont pas le droit de vote et où leur rôle est généralement cantonnée dans le domaine culturel et social. Antoinette Watelet participe à la Fédération nogentaise du mouvement royaliste Action française. Elle souscrit à plusieurs reprises pour les activités de ce parti, clairement positionné à l’extrême droite. Son père et ses frères en seront aussi des militants actifs. Le père redeviendra d’ailleurs conseiller municipal de Joinville sous le régime de Vichy.
Antoinette Watelet meurt le 12 janvier 1981 à Ris-Orangis (Essonne). Elle était âgée de 89 ans.
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