Marie Maige naît le 18 avril 1806 à La Roche-de-Glun, Drôme. Elle est la fille de Jeanne Reynaud et de son époux Antoine Maige, tisseur de toile. Son nom sera souvent écrit Mège.
En juin 1829, elle épouse, dans le bourg voisin de Saint-Vallier, Laurent Graillat, maçon, descendant d’une famille influente implantée dans la commune depuis le 17e siècle. Vivant, en 1834 à Saint-Vallier, elle donne naissance à au moins deux enfants, Joseph Antoine Laurent Graillat (1831-1833) et Laurent Vincent Graillat (1834-1902). Elle quitte le bourg vers 1835, d’abord pour Lyon où les époux sont marchands de comestibles en 1859 rue de la Monnaie. Ils sont ensuite concierges en 1877.
Marie Graillat meurt à Paris (12e arr.) le 9 septembre 1888 après une vie longue pour cette époque, au point que son âge véritable est surestimé par son fils lors de la déclaration du décès (il indique 88 ans au lieu de 82, tandis que la presse parle de 85 ans).
Comme pour bien des femmes du 19e siècle, très peu de choses peuvent être connues des idées ou engagements de Marie Graillat. Cependant, elle aura un enterrement civil, ce qui est noté par la presse radical-socialiste. C’est inhabituel, alors que la séparation de l’église et de l’État n’a pas été encore faite, et très rare pour une originaire de contrées rurales.
Elle partageait sans doute, au moins en matière religieuse, les opinions de son fils, Laurent Vincent Graillat, tonnelier, militant révolutionnaire et syndicaliste, ancien communard et futur président du conseil des prud’hommes de la Seine. Elle résidait d’ailleurs chez lui, rue Érard, à Paris.