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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 01:15
Deimling accusé des crimes de Raon-l’Étape et d'Allarmont (Vosges)

Berthold Deimling, général allemand (1853-1944) fait partie des 334 personnes accusées par la France d'avoir commis des actes contraires aux lois et coutumes de la guerre à livrer par l'Allemagne en exécution des articles 228 à 230 du traité de Versailles et du protocole du 28 juin 1919. Il lui est reproché des « violations des lois et coutumes de la guerre sur les territoires qui furent occupés par l'armée allemande. »

Son nom figure dans deux paragraphes de la « Liste des personnes désignées par les Puissances alliées pour être livrées par l'Allemagne » publiée en 1920.

Nous reproduisons ci-dessous le texte de sa mise en cause, qui figure aux pages 55 et 56 de ce texte (1) :

[44] M Deimling (von) Général commandant le XVe corps allemand. Nature de l’infraction : Crimes de Raon-l’Étape et d'Allarmont (Vosges) : pillages systématiques, incendies, assassinats en masse, violation de la Convention de Genève.

24 à 28 août 1914 (Raon-l'Étape [Vosges]).

«Le village de Raon-l’Étape fut pillé systématiquement par les Allemands, qui se faisaient aider dans le choix des objets à emporter par des femmes allemandes qu'ils avaient fait, venir. Les maisons, une fois pillées, étaient livrées à l'incendie.»

«M. Richard, vieillard de 70 ans, qui regardait par la fenêtre, et M. Huchs, douanier retraité, étaient tués à coups de fusil; de nombreuses mères de famille devaient subir les derniers outrages, même de la part d'officiers. »

«Les Allemands avaient installé une mitrailleuse qui tirait sur les Français dans l'hôpital, sur lequel flottait le drapeau de la Croix-Rouge. Comme les sœurs de l'hôpital indignées leur faisaient remarquer qu'ils n'avaient pas le droit de s'abriter ainsi sous la Croix de Genève, ils répondaient cyniquement : «qu'ils agissaient justement ainsi pour empêcher les Français de tirer sur eux. »

«A Allarmont, des soldats allemands avaient saisi au saut du lit le maire, M. Charles Lescuve (2) et le curé, M. Mathieu, qu'ils conduisirent devant le Général Deimling. «Que faut-il faire d'eux?» demandèrent- ils. Le Général eut un geste évasif. Que lui importait! Et il détourna la tête. On emmena les deux prisonniers dans un champ. «Je vous offre 100,000 marks, proposa M. Lescuve, pour savoir quelles raisons vous avez de nous fusiller.»

«On ne daigna pas lui répondre. On les poussa tous les deux contre un mur et on les assassina...»

[44] Le même. Ordre général de ne pas faire de prisonniers et d'incendier les villes et villages.

  • Voir aussi : Berthold Deimling, pacifiste ou criminel de guerre ?

(1) Liste des personnes désignées par les Puissances alliées pour être livrées par l'Allemagne en exécution des articles 228 à 230 du traité de Versailles et du protocole du 28 juin 1919, Impr. nationale - 193 pages, 1920

(2) Il s’agit de Charles Lecuve.

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