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25 décembre 2020 5 25 /12 /décembre /2020 00:01

Paul Kac naît le 25 juin 1930 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est parfois désigné sous le nom de Katz. Il est fils d’Élise Lévine, immigrée de Russie et de son mari, Marc Kac, comptable aux studios de cinéma Paramount de Saint-Maurice, venant de Pologne. Comme son père, Paul Kac a à la naissance la nationalité polonaise.

Vivant d’abord chez les grands-parents maternels à Joinville, dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni, la famille Kac va s’installer dans la ville limitrophe de Champigny-sur-Marne, route de Villiers.

Au cours de la seconde guerre mondiale, les oncles maternels de Paul Kac sont mobilisés. L’occupation allemande et la répression contre les juifs va conduire au départ des hommes de leurs domiciles, tandis Paul et sa mère sont revenus à Joinville chez la grand-mère.

Tous les trois sont arrêtés en tant que juifs. Ils sont internés au camp de Pithiviers (Loiret) puis sont déportés par le convoi n° 35, parti de Pithiviers le 21 septembre 1942 à destination du camp d’extermination d'Auschwitz (Allemagne, act. Pologne). Grand-mère, mère et fils y meurent le 26 septembre. Paul Kac était âgé de 12 ans.

Renée Lévine (née Lipkin), épouse de son oncle Alexandre, était morte au même endroit en juillet la même année. Le père de Paul et son oncle Alexandre furent tous deux des résistants actifs à l’occupation allemande.

Le nom de Paul Kac est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris ; il figure également sur la plaque commémorative de la mairie de Joinville-le-Pont sous la forme « Paul Katz. »

Paul Kac, photographie du Mémorial de la Shoah

 

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23 décembre 2020 3 23 /12 /décembre /2020 00:01

Marc Kac naît le 20 septembre 1905 à Vilnius (Pologne, act. Lituanie). Il émigre en France où il épouse en septembre 1929 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Élise Lévine, née en Russie et fille de marchands forains.

Comptable, Kac travaille aux studios de cinéma Paramount dans la commune voisine de Saint-Maurice. Le couple s’installe chez les parents d’Élise à Joinville, dans le quartier de Palissy, avenu Galliéni. Après la naissance en 1930 de leur fils, Paul, ils déménagent et vont dans la ville limitrophe de Champigny, route de Villiers.

Au début de la deuxième guerre mondiale, Marc Kac, décide de s’engager dans la Légion étrangère et intègre le 22e régiment de marche de volontaires étrangers. Il est fait prisonnier et est signalé comme interné dans un camp allemand, le Frontstalag 101, à Cambrai (Nord) en octobre 1940.

L’occupation allemande et la répression contre les juifs va conduire au départ de Marc Kac, de son beau-père et de ses beaux-frères de leurs domiciles, tandis Paul et sa mère sont revenus à Joinville chez la grand-mère.

Tous les trois sont arrêtés en tant que juifs. Ils sont internés au camp de Pithiviers (Loiret) puis sont déportés par le convoi n° 35, parti de Pithiviers le 21 septembre 1942 à destination du camp d’extermination d'Auschwitz (Allemagne, act. Pologne). Grand-mère, mère et fils y meurent le 26 septembre. Ils étaient âgés de 55, 31 et 12 ans. La belle-sœur de Marc Kac, Renée Lévine (née Lipkin), épouse d’Alexandre Lévine, était morte au même endroit en juillet la même année.

Comme Alexandre Lévine, Marc Kac fut un résistant actif à l’occupation allemande en France.

Après le conflit, Marc Kac obtient, en juin 1946, la nationalité française. Il vit à Saint-Etienne (Loire) où il est directeur de garage.

La date de décès de Marc Kac n’est pas connue.

Vilnius

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 01:01

Joseph Marie Kownacki naît le 27 mars 1806 à Plock, en Pologne, alors sous contrôle russe.

Il suivait les cours de l'école de Varsovie lorsque débute, le 29 novembre 1830, le soulèvement national polonais contre la Russie, qui s’est terminé en octobre 1831. L’insurrection est provoquée par l'annonce, fausse, que l'armée polonaise est requise par la Russie pour réprimer les révolutions française et belge de 1830. La population de Varsovie se soulève et l'armée polonaise se joint à elle.

Abandonnant ses études, Kownacki s'engagea sous les ordres du général Desserwicki. Nommé sous-lieutenant de chasseurs à cheval, il prit part à de nombreux combats contre les Russes. La réaction russe à cette révolution polonaise, engageant des forces bien supérieures à la bataille d'Ostrołęka, aboutit à la prise de Varsovie, en 1831. Il s'ensuit une répression sévère ainsi qu'une russification systématique chassant de Pologne de nombreux patriotes qui trouvent bien souvent refuge en France.

Après la défaite, Joseph Kownacki se réfugia en Autriche. Plus tard, il rentra à Varsovie, mais, ne s'y sentant pas en sûreté, il commença un long voyage à travers l'Europe. C'est ainsi qu'en 1834 il arriva en France à Dijon (Côte-d'Or).

Kownacki participa, en qualité d'ingénieur, à la construction de la ligne de chemins de fer d'Orléans à Bourges. Il se maria à Orléans en 1840, avec une jeune couturière, Alexandrine Bullet, qui lui avait déjà donné un fils l’année précédente. Ils auront au total sept enfants. Il vivait à Orléans dans un milieu regroupant les anciens officiers polonais. La mention « officier polonais réfugié », qui était apposée à chaque fois sur les actes d’état-civil, équivalait à peu près à un statut de réfugié politique.

La famille Kownacki puis s'établit à Noyon (Oise) en 1840 et Joseph devient professeur de dessin. Il y resta jusqu'en 1887, collaborant également avec les sociétés archéologiques locales.

À quatre-vingt-un ans, Joseph Kownacki prit sa retraite et d’établit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord auprès de sa fille, Emma, professeur et épouse du vétérinaire Jean Baptiste Delpérier. Il est ensuite hébergé par son fils Albert, publiciste et professeur, qui vivait dans la même rue du 42e de Ligne, au sein du quartier de Palissy toujours à Joinville. Sa bru, Gabrielle, était elle-même la fille d’un officier polonais réfugié, François Théodore Krahnass, et elle connut quelques succès en tant qu’artiste peintre. Ses deux petites-filles, Alice et Marthe Kownacka, furent aussi artistes peintres.

En mars 1906, la presse remarque que Joinville-le-Pont possède deux centenaires, chose rare puisqu’on en dénombrait cinq dans les communes du département de la Seine (hors Paris). Le quotidien Le Petit Parisien décrit ainsi Joseph Kownacki : « C'est un grand vieillard, à vénérable barbe blanche. Il jouit d'une santé excellente et a seulement l'oreille un peu dure. Mais la vue est encore très bonne et les jambes le sont aussi ». Une délégation de la municipalité est venue, à l’occasion de Noël la même année, lui remettre une plaquette en argent.

Le décès de Joseph Marie Kownacki survint le 19 janvier 1908 à Joinville ; il était alors âgé de 101 ans et 10 mois.

Comme il était le seul émigré polonais de 1831 encore vivant en France, une cérémonie d’hommage eut lieu le 8 mars 1908 en l'église polonaise de l'Assomption, rue Saint-Honoré à Paris. Mgr Léon Postawka, directeur de la mission polonaise de Paris, salua en lui le « dernier officier de la glorieuse armée polonaise qui combattait pour la patrie et la liberté. »

 

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10 février 2019 7 10 /02 /février /2019 00:01

Samuel Sabkowski naît le 10 mai 1859 à Pinchew (probablement act. Pińczów), en Pologne russe. Il est le fils de Klinen ou Calmann Sabkowski et de son épouse, Samuel Seldé. Comme une importante partie de la communauté juive polonaise, il émigre et s’installe en France. Il est de petite taille (1 m. 62).

En avril 1886 à Paris (11e arr.), Samuel Sabkowski, qui vit boulevard Beaumarchais, se marie avec Malvina Deitcher, également d’origine juive et native de Rajmich, en Pologne russe. Ils auront sept enfants.

Ayant acquis la nationalité française décret du 28 août 1895, Samuel Sabkowski se voit affecter de manière rétroactive pour son service militaire à la classe 1879 ; il est rattaché au 26e régiment d’infanterie territoriale de Paris.

Pauvre, Samuel Sabkowski exerce une activité de marchand forain ou colporteur. En 1899, il se confie à Jean Pausader (alias Jacques Prolo), journaliste dans le quotidien anarchiste de Louis Noir, Le Journal du peuple. Plusieurs journaux, dont L'Égalité de Roubaix-Tourcoing ou L'Univers israélite, reproduiront l’article.

Jacques Prolo indique qu’il a rencontré Samuel Sabkowski à Montmartre (Paris, 18e arr.) et le qualifie de « un pauvre diable qui gagne misérablement sa vie en offrant des cubes de nougat aux bohêmes et à la vadrouille noctambule ».

En août 1899, il se rend à une fête à Bayeux, Calvados, pour y vendre des jouets. Il est accompagné de son fils aîné, Salomon, âgé de 11 ans. L’après-midi, il est agressé verbalement se faisant traiter de « sale youpin ». Il poursuit cependant son commerce et couche son fils, vers une heure et demie du matin, dans une tente au milieu de la cour d’une auberge, située rue aux Pommes.

Lorsque lui-même revient vers trois heures, raconte Jacques Prolo, son fils a disparu. On le retrouvera au matin, dans le canal d’une rivière traversant Bayeux, l’Aure. La police refuse d’ouvrir une enquête, le commissaire répondant à la demande du père : « Estimez-vous bien heureux d’avoir retrouvé votre fils. »

Au vu de l’agitation organisée par certains organes racistes, comme celui de Drumont, et après les menaces qui avaient visé le père, Jacques Prolo s’indigne de l’absence d’investigation policière et s’interroge : « est-ce un crime antisémite ? »

Hospitalisé à l’Hôtel-Dieu, sur l’île de la Cité à Paris (4e arr.), Samuel Sabkowski meurt le 16 janvier 1904. Il résidait alors rue Saint-Paul et était âgé de 44 ans.

Un de ses fils, Zélik dit Félix (1896-1953), marchand forain, devint résistant pendant la deuxième guerre mondiale. Un autre fils, Jacob dit Jacques (1891-1971), commerçant, fut militant radical-socialiste à Joinville-le-Pont, déporté pendant la deuxième guerre mondiale et militant au sein de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes.

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