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23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 00:01

Suite de la biographie de Paul Preyat

Après le conflit, le sculpteur et blessé de guerre Paul Preyat coopère avec le peintre Reni-Mel, président du Centre d'art français, à son initiative pour « la renaissance de l’art ». Il participe notamment, en 1922, au Salon de la Société des Artistes français.

À partir de 1923, en sus de son activité artistique, Paul Preyat va consacrer une partie de son activité à la vie associative, pour promouvoir notamment les productions des victimes du conflit mondial. Il organise ainsi, au sein de l'Union fraternelle des blessés de la grande guerre, un Salon des Artistes mutilés dont la première édition en mai 1925 se tient en l’hôtel du gouverneur militaire de Paris, aux Invalides.

Paul Preyat, atelier Nadar

 

Devenue annuelle, l’exposition prend un statut officiel, attirant des personnalités militaires et politiques, par exemple en décembre 1927, Edouard Herriot, ministre de l’instruction publique et des beaux-arts. En 1928, il s’installe aux Champs-Élysées et est inauguré par Gaston Doumergue, président de la République.

Rebaptisée La Samothrace, la section des artistes mutilés ajoute à son activité d’organisation d’évènements, la défense des intérêts matériels et moraux de ceux-ci. Elle propose notamment d’édifier à Paris une « cité-musée » et l’État comme la ville de Paris acquièrent régulièrement quelques œuvres.

Sur le plan politique, malgré un évident patriotisme, Paul Preyat prend à plusieurs reprises des positions pacifistes. Ainsi, il proteste, comme président-fondateur de La Samothrace, contre l'exclusion d'une toile par le Salon des Indépendants de 1930 parce qu’elle était intitulée « Ce crime, la guerre ! ». Suite à un débat à la chambre des députés, le tableau sera replacé.

Pour Noël 1931, Paul Preyat remet à la Fédération Nationale des grands invalides et à la Ligue d'Action Féminine un dessin contre les jouets guerriers, légendé ainsi : « Tu vois, mon p’tit gars, c’est un crime de donner ça aux gosses… » Le quotidien socialiste Le Populaire reproduit le croquis.

La Samothrace poursuit ses salons annuels, avec toujours un appui d’autorités nationales, comme Paul Doumer, président de la République en avril 1932.

Cette même année, Paul Preyat, qui est séparé depuis 1925 de sa première épouse, se remarie avec Marie Thérèse de Courteix à Laroque-des-Arcs (Lot). Ils vivent toujours rue François-Guilbert à Paris (15e arr.).

Il est élu, en 1933, président de la Fédération nationale des grands blessés et mutilés atteints d'infirmités multiples de la Grande-Guerre.

Après la deuxième guerre mondiale, La Samothrace, qui devient la Fondation Paul Preyat, poursuit ses présentations au sein du Musée d'art moderne de la ville de Paris, où un salon se tient en mai 1965.

Paul Preyat meurt le 24 septembre 1968 à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne). Il était âgé de 76 ans, décoré de la Légion d’honneur comme chevalier depuis 1932 et officier en 1955, titulaire de la médaille militaire, de la Croix de guerre et commandeur de l’ordre national du mérité. Il avait eu un fils et une fille de son premier mariage.

Au début du XXIe siècle, plusieurs œuvres de Paul Preyat sont vendues aux enchères à Paris, comme en juin 2012 une Tête de Christ ou en octobre en 2014 le Village breton, peinture de 1929.

Fin

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19 novembre 2020 4 19 /11 /novembre /2020 00:01

Émile Louis Eugène Herluison naît le 11 juillet 1887 à Rosny-sur-Seine (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils de Victorine Augustine Cléret et d’Émile Jules Herluison, garde particulier puis plus tard imprimeur.

En 1899, il est placé comme apprenti brocheur à l'Imprimerie Chaix, 20, rue Bergère, à Paris. Le petit-fils du fondateur de la société, Alban Chaix, le récompense en 1903 d’un livret de caisse d'épargne de dix francs avec ce compliment : « Satisfait grandement ses professeurs qui en font le plus grand éloge; travailleur intelligent et sérieux, montrant une très grande bonne volonté deviendra assurément un bon ouvrier, donne toute satisfaction à ses parents et un excellent exemple à ses quatre frères plus jeunes. »

Effectuant son service militaire entre octobre 1908 et septembre 1910 au 153e régiment d’infanterie, stationné à Toul, Herluison est nommé caporal puis sergent en septembre 1909. Il se marie en janvier 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec Juliette Germaine Toussaint, couturière. Il s’installe avec sa belle-mère avenue Marie-Louise dans le quartier de Polangis, à Joinville, et est brocheur chez Wolff, cité Fénelon, à Paris (9e arr.).

Au cours de la première guerre mondiale, mobilisé au 94e régiment d’infanterie, il est promu  adjudant puis sous-lieutenant en novembre 1914 et, le même mois, est blessé près de l’œil de petits éclats de balle. À cause d’un double leucome, il est placé hors cadres en septembre 1917, puis démobilisé en juin 1919. Réintégré dans la réserve en mars 1921, il voit son grade d’officier confirmé.

Adresses : 1908 Bois-Colombes, 25, rue des Halles ; 05/02/1911 Joinville 5, av. Marie-Louise ; 09/12/1917 id. ; 03/07/1928 Rouen 105, rue Lafayette ; 02/12/1929 Persan 26, rue Jean-Jaurès ; 25/02/1932 Joinville 16, av. des Lilas ; 20/04/1937 Joinville 62, av. Oudinot.

Revenu à Joinville après le conflit, il s’implique dans la vie locale. C’est peut-être lui qui souscrit, en février 1919 des actions du quotidien L’Humanité, alors organe du parti socialiste SFIO et qui deviendra l’année suivante celui du parti communiste. Il fait partie, en mars 1925, de la liste présentée par le groupement local du Cartel des gauches qui tente, en vain, d’obtenir des délégués sénatoriaux. Le cartel regroupe les radicaux-socialistes, auxquels Herluison est affilié, les socialistes SFIO qui se reconstituent et des socialistes indépendants.

Après un échec en mai 1925, le groupement des gauches non communistes remporte les élections municipales de mai 1929. Cependant, suite à des conflits internes et à une succession de décès ou de défections, il faut compléter le conseil en octobre 1934. Avec Léon Lesestre, porte-parole de la droite locale, Émile Herluison conclut, avec l’appui des radicaux-socialistes, un accord pour constituer un Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville dont l’objectif affiché est de « continuer l’œuvre déjà accomplie dans l’aménagement et l’embellissement de notre cité et envisager toute compression budgétaire susceptible d’être réalisée dans les conditions actuelles ». Il figure sur la liste constituée pour les dix sièges à pourvoir, avec un autre radical, Auguste Lobrot, à côté de libéraux et conservateurs ou indépendants. Face à une seconde liste, qui comprend également des radicaux, et à des concurrents communiste et socialiste, la liste de concentration arrive en tête au premier tour. Herluison obtient 850 voix pour 2 297 suffrages exprimés (37%) sur 2 360 votants pour 3 225 inscrits. Face à la seule liste communiste, il est élu au second tour en recueillant 1 112 des 1 903 suffrages exprimés (58,4%) pour 1 964 votants.

S’il est supposé être proche de la municipalité, il participe en janvier 1935, devant un public nombreux, à un très vif échange à propos du dépassement de crédit dans la construction du magasin et des ateliers communaux ; le dossier est renvoyé en commission à la demande d’Herluison et de trois élus de droite, Béal, Caillon et Lesestre.

Lors des élections municipales générales suivantes, en mai 1935, Herluison rejoint la liste des Gauches républicaines, conduite par le maire, Georges Briolay, qui s’oppose à celle de l’Union républicaine (droite) de Léon Lesestre. Ayant perdu le soutien du parti socialiste SFIO, le groupement des gauches concède avoir dû augmenter les impôts communaux du fait des « importants travaux d’amélioration et d’embellissement » et à cause de « l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes) » en cette période de crise économique. Refusant une « politique du moindre effort », ils préconisent l’amélioration de la voirie et des transports ainsi que l’installation d’un éclairage public. Ils veulent faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’intérêt national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Ils planifient également la construction d’une nouvelle école et d’une salle des fêtes ainsi que de cours de natation et d’aviron gratuits.

Talonnée par la liste communiste, celle de la municipalité sortante est nettement devancée par la droite de l’Union républicaine. Herluison obtient un score meilleur que celui de la majorité de ses colistiers, avec 787 suffrages exprimés sur 2 856 (27,6%) pour 2 923 votants sur 3 433 inscrits.

Après la fusion des listes communiste et socialiste, les radicaux, qui se maintiennent, reculent fortement au second tour au profit de la droite et n’ont aucun élu. Herluison obtient 595 suffrages exprimés sur 2 899 (20,5%) pour 2 924 votants. Léon Lesestre est élu par les 25 conseillers municipaux de sa liste, contre les deux voix communistes.

La famille Herluison vit dans le quartier de Polangis, avenue des Lilas puis avenue Oudinot. Il est représentant de commerce.

Émile Herluison meurt le 27 juin 1952 au Mans (Sarthe). Il était âgé de 64 ans et avait eu un fils.

L'imprimerie Chaix

 

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17 novembre 2020 2 17 /11 /novembre /2020 00:01

Albert Fernand François Guyot naît le 23 février 1887 à Paris (4e arr.). Il est le fils d’Albertine Émilie Serré et de son mari Louis Désiré Guyot, ouvrier papetier.

Condamné en novembre 1907 à 12 francs d’amende pour outrages par le tribunal correctionnel de la Seine, il sera ensuite amnistié.

En octobre 1908, il est opticien et dispose du permis de conduire. Il effectue pour deux ans son service militaire au 26e régiment d’infanterie. Albert Guyot épouse, en avril 1912 à Paris (4e arr.) Louise Marguerite Poggioli, papetière. Ils vivent dans le 12e arrondissement rue de Charenton puis impasse Crozatier.

Mobilisé au cours de la première guerre mondiale, il est blessé en septembre 1914 au mollet gauche à Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle), qui lui vaudra une pension d’invalidité de 15% après-guerre. Détaché aux ateliers de Puteaux en février 1916, il est versé dans des services non militaires en mars 1917 à cause de sa cicatrice douloureuse. Il est muté à l’usine Strauss de la rue de Naples à Paris. Il retrouve un service armé en février 1918 au sein du 23e régiment d’infanterie colonial.

Après le conflit, Albert Guyot vit à Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne) puis s’installe dans la commune proche de Joinville-le-Pont dans le quartier du Centre, d’abord rue Bernier puis rue Vautier. Il y réside, séparé de son épouse, avec une nouvelle compagne, Suzanne Darfeuille ainsi qu’avec un orphelin de la famille de cette dernière. Ayant développé son activité dans l’optique, Guyot dispose désormais d’un atelier de fabrication de lunettes.

S’engageant dans l’action politique au côté de l’Union des républicains (droite conservatrice et libérale), Albert Guyot est candidat aux élections municipales de mai 1935 à Joinville. Il est présent sur la liste conduite par Léon Lesestre, qui assure rassembler des « hommes d’ordre et d’action », « n’ayant pour but que la bonne gestion communale » et « sans aucune préoccupation politique. »

La liste est opposée à celle du maire sortant, Georges Briolay, rassemblant les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, à une liste communiste et à une autre liste, incomplète, constituée par le parti socialiste SFIO.

La liste de droite arrive en tête au premier tour, devant les radicaux et les communistes. Guyot obtient 926 votes pour 2 856 suffrages exprimés (32,4%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les communistes et les socialistes fusionnent leurs listes. L’Union républicaine creuse l’écart avec les radicaux et devance la gauche, en obtenant 25 sièges contre deux élus communistes. Guyot est élu avec 1 152 voix sur 2 899 suffrages exprimés (39,7%) pour 2 924 votants. La droite considère que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

Albert Fernand François Guyot meurt le 26 février 1938 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et avait eu un enfant de son mariage puis avait élevé le fils adoptif de sa compagne.

La rue Vautier à Joinville-le-Pont

 

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9 novembre 2020 1 09 /11 /novembre /2020 00:01

François Alexis Vannet naît le 29 janvier 1853 à Longwy-sur-le-Doubs (Jura). Il est le fils de Reine Fournier, journalière et de son mari Claude François Vannet, journalier également.

Devenu menuisier, François Vannet vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1891, avenue Pauline, dans le quartier de Polangis, avec une autre menuisière, Victorine Joseph Marchand. Par coquetterie ou souci des conventions, il la présente dans les recensements de population comme sa femme et lui octroie un âge bien inférieur à la réalité, mentionnant, suivant les enquêtes, 7 à 11 ans d’écart, alors qu’elle a 25 années de plus que lui. Ils se marient à Paris (7e arr.) en août 1902.

En mars 1901, François Vannet est un des fondateurs de la section de Joinville-le-Pont de la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Le président de la section est Henri Lacroix, responsable du groupe socialiste-révolutionnaire de la commune et futur conseil municipal socialiste SFIO de la ville en 1912. Vannet complète le bureau en tant que trésorier-secrétaire.

Animée par des socialistes et des radicaux-socialistes, la section joinvillaise de la LDH très active, menant d’abord campagne contre le cléricalisme, le nationalisme et le militarisme. Elle réclame en 1902 la dissolution des tribunaux militaires. En 1905, elle soutient les victimes des massacres conduits en Russie pendant la révolution. Toujours en fonctionnement pendant la première guerre mondiale, elle est déchire après-guerre par l’exclusive lancée par le nouveau parti communiste mais reste en activité.

Après le décès de sa première épouse, en mars 1909, François Vannet épouse en décembre de la même année, une voisine également veuve, Estelle Malpert, âgée de 59 ans. De nouveau, il réduit de six ans l’âge de sa nouvelle femme sur les formulaires de recensement. Il exerce toujours son métier de menuisier en 1926, après la mort de sa seconde femme en février 1925.

Résident alors dans l’hospice Favier, rue du Four à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), François Vannet se marie une troisième fois avec Marie Marasse en novembre 1927 à Bry. Ils vivent ensemble dans un appartement de l’hospice en 1931. Sa femme meurt à Nogent-sur-Marne en octobre 1932.

La date de décès de François Vannet, qui avait alors 75 ans, n’est pas connue.

L'hospice Favier à Bry-sur-Marne (AD 94)

 

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3 novembre 2020 2 03 /11 /novembre /2020 00:01

Louis Noger naît le 7 octobre 1907 à Limoges (Haute-Vienne). Il est le fils d’Antoinette Marquet et de son mari Léonard Noger, journalier. Sa mère meurt à Limoges en août 1914. Son père, mobilisé dans l’artillerie pendant la première guerre mondiale, se remarie en juin 1916 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune où il s’installe à sa démobilisation en janvier 1919.

Avec son frère aîné Joseph, Louis vit à Joinville chez son père et sa belle-mère, dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni puis dans celui voisin de Polangis, avenue de Blois.

En 1926, Louis Noger est devenu ébéniste. Il fait probablement son service militaire en 1927-1929 en 1931. Il se marie en février 1930 avec Fernande Marie Aglaé Cattiaux, modiste, à Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis), où vit désormais son frère. Noger exploite un atelier d’ébénisterie à Paris (11e arr.). Le couple vit d’abord à Joinville dans le logement familial en 1931 puis déménage à Noisy.

Louis Noger va s’engager sur le plan politique et syndical. Adhérent au parti communiste en 1934, il participe cette année-là à une manifestation le 1er mai, est arrêté puis condamné à vingt jours de prison « pour s'être défendu contre les brutalités d'un agent » selon l’hebdomadaire du Secours rouge international, La Défense. Les historiens Daniel Grason et Annie Pennetier racontent que le rapport du commissaire du quartier Bel-Air à Paris (12e arr.) mentionne donna « un coup de tête » dans la poitrine de l’agent ; le jugement retint qu’il donna « un coup de poing ». Condamné le 3 mai, il purgea sa peine à la prison de Fresnes.

C’est probablement Louis Noger qui, désigné comme le camarade Noger, apporte la contribution du Syndicat général des travailleurs du bois à la souscription « Au secours du peuple espagnol » lancée dans l’hebdomadaire de la Confédération générale du travail, Le Peuple, en septembre 1936. En 1939, Louis Noger travaille pour un ébéniste de Joinville-le-Pont,

Louis Noger

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Louis Noger est rappelé à l’armée en septembre 1939, puis est réformé temporairement en avril 1940 à Besançon (Doubs) selon Grason et Pennetier.

Revenu à Noisy-le-Grand, il intègre au cours de l’année 1942, selon les Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD), un groupe de résistants des Francs-tireurs et partisans (FTP), organisé dès 1941 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), qui réalise quelques attentats spectaculaires dans la commune. Ayant repris contact avec le parti communiste clandestin, Noger est désigné comme responsable politique et à la propagande du groupe. Il mettait en rapport des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) avec un médecin qui établissait des certificats de complaisance pour les exempter de repartir en Allemagne, relèvent Grason et Pennetier.

Sur dénonciation, d’après l’AFMD, plusieurs membres du groupe sont identifiés. Louis Noger est arrêté sur son lieu de travail le 23 juillet 1943. Neuf autres personnes furent appréhendées dont plusieurs FTP : Jean Savu, le chef du groupe, Augustin Auguste Taravella, Pierre Marie Derrien, Maurice Pirolley et Lucien Rigollet. Ils sont condamnés à mort le 15 octobre 1943 « pour activités de franc-tireur et favorables à l’ennemi » par le tribunal allemand de la région de Paris.

S’adressant à son épouse, le 23 octobre, Louis Noger annonce qu’il va être exécuté : « je partirai dans l’espoir de laisser derrière moi d’une famille que j’ai voulu unie et aimante ». L’AFMD a publié sa dernière lettre.

Dernière lettre de Louis Noger

 

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1 novembre 2020 7 01 /11 /novembre /2020 00:01

Joseph Noger naît le 31 décembre 1902 au Palais-sur-Vienne (Haute-Vienne). Il est le fils d’Antoinette Marquet et de son marié Léonard Noger, journalier. Plusieurs membres de sa famille orthographient leur patronyme en Nouger.

Après le décès de leur mère, Léonard Noger et ses deux fils quittent le Limousin pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, d’abord avenue Galliéni où ils résident en 1921 puis avenue de Blois où ils sont domiciliés en 1926.

Retourné au Palais pour épouser, en juin 1925 Fanny Geneviève Nouger, Joseph Noger est au départ journalier, avant de devenir machiniste puis, à partir de 1931, toupilleur-chef (ébéniste). Avant 1930, la famille s’installe à Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) où elle réside rue des Ondines puis, en 1931, rue du Centre, dans le quartier des Richardets.

En compagnie de son frère, Louis Noger, qui l’a rejoint à Noisy-le-Grand, Joseph Noger s’engage dans la résistance à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il meurt de la tuberculose en 1942. Il était âgé de 39 ans et père de deux filles.

L’ancienne rue du Centre de Noisy-le-Grand porte, depuis novembre 1944, le nom de rue des Frères-Noger. Une plaque est apposée sur le domicile familial de Fanny et Joseph. La structure communiste des Richardets à Noisy a également adopté le nom de cellule des Frères-Noger.

La maison des Noger dans l'ancienne rue du centre, actuelle rue Frères-Noger à Noisy-le-Grand

 

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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 00:01

Fanny Geneviève Nouger naît le 27 octobre 1896 au Palais-sur-Vienne, commune de Haute-Vienne. Elle est la fille de Léonard Nouger, journalier, et de son épouse Jeanne Vergnaud (ou Vergneaud), qui habitent dans le hameau de Bas-Palais.

En juin 1925, elle épouse au Palais Joseph Noger, originaire du même village, machiniste puis toupilleur (ébéniste). Ils s’installent d’abord à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où ils vivent dans le quartier de Polangis, rue de Blois, en 1926.

Ils déménagent ensuite pour Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) où ils résident d’abord rue des Ondines en 1930 puis, en 1931, rue du Centre, dans le quartier des Richardets.

Son mari et son beau-frère, Louis Noger, sont tous deux connus pour leur engagement communiste. Fanny Noger est la secrétaire du comité des femmes des Richardets. C’est elle qui verse au quotidien communiste L’Humanité, en février 1939, le produit d’une collecte pour l’Espagne. En avril 1936, le même comité avait organisé une conférence sur l’union des femmes contre la misère et la guerre.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Joseph et Louis Noger sont tous deux résistants à l’occupation allemande. Le premier meurt de la tuberculose en 1942. Le second est fusillé le 23 octobre 1943 à Suresnes, au Mont-Valérien.

L’ancienne rue du Centre de Noisy-le-Grand porte, depuis novembre 1944, le nom de rue des Frères-Noger. Une plaque est apposée sur le domicile familial de Fanny et Joseph. La structure communiste des Richardets à Noisy a également adopté le nom de cellule des Frères-Noger.

Fanny Noger meurt le 17 novembre 1984 à Noisy-le-Grand. Elle était mère de deux filles et âgée de 92 ans.

La maison des Noger, ancienne rue du Centre, actuelle rue des Frères-Noger à Noisy-le-Grand avec sa plaque

 

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27 octobre 2020 2 27 /10 /octobre /2020 00:01

Avant la première guerre mondiale, la notoriété de l’école du Parangon devient assez grande. Henri Rousseau a associé, en 1909, son fils aîné, Louis, à la direction. Il est spécialement en charge de l’accueil des élèves étrangers. L’école est présente en 1913 à l’exposition universelle de Gand, présentant une bibliothèque pliante portative construite par les élèves, contenant une petite collection de produits coloniaux.

Au début du conflit, alors que son fils Louis est mobilisé, Henri Rousseau s’efforce de maintenir l’activité de l'Institution du Parangon. La rentrée est cependant décalée de deux semaines, début octobre 1914. L’enseignement est offert gratuitement aux enfants de mobilisés.

Dès le 3 août 1914, une Œuvre de patronage et d'hospitalisation des enfants est constituée au Parangon, sous la conduite du Dr Rousseau et de son épouse. Le sculpteur et médailliste Jules Édouard Roiné en est le vice-président.

En 1915, les activités de la Société de gymnastique et de préparation militaire du Parangon reprennent sous la conduite d’un militaire blessé.

Cependant, faute sans doute d’une clientèle suffisante, l’école ferme définitivement en 1917. Ses bâtiments servent à l’implantation d’un hôpital américain cette même année. À la fin du conflit, le service de santé de la Croix-Rouge française prend le relais. Après-guerre, la transformation du Parangon est envisagée par le département de la Seine, mais son aménagement est jugé trop coûteux. Ce sont finalement les Sœurs de l'Assomption qui s’y installent. Elles mènent une activité de garde-malades pour les pauvres.

Après la fermeture de ses établissements, le docteur Rousseau cesse son activité médicale en 1917.

En complément de son activité médicale, Henri Rousseau avait poursuivi son travail scientifique et fait œuvre de naturaliste. Outre des articles dans le Journal des campagnes, il publie plusieurs ouvrages comme Herbiers d’enseignement (1888), Atlas des plantes médicinales et vénéneuses (1895, réédité en 1920), Les Plantes nuisibles (1902). Il est également l’auteur d’ouvrages pédagogiques et de brochures scientifiques ou médicales, comme Contribution à l’étude de l’acide chromique (1878) ou Secours à donner aux noyés en attendant l’arrivée du médecin (1874).

Le Dr Rousseau est également impliqué dans plusieurs associations. Il est signalé comme membre de l’association de lutte contre l’alcoolisme La Tempérance entre 1881 et 1885. Depuis 1885, il participe à la Société nationale d'horticulture de France et y est toujours actif en 1905. Il intègre la Société de géographie commerciale de Paris en 1900 et continue d’y participer jusqu’en 1914. Sa contribution à l’Association française pour l'avancement des sciences est signalée en 1889-1890. Il est un des conseillers du Comité de Saint-Maur, Joinville et Charenton de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge) en 1902 et en 1905. Enfin, il préside à partir de 1910 la Société de gymnastique du Parangon, structure de l'Union nationale des sociétés de tir de France.

En septembre 1923, il participe au congrès des jardins ouvriers qui se tient à Strasbourg (Bas-Rhin).

Henri Rousseau meurt le 23 octobre 1926 à Joinville. Il était âgé de 80 ans et était père de deux fils. Henri Rousseau était titulaire de nombreuses décorations : outre au moins six distinctions agricoles, il est officier de l’ordre de Nicham Iftikar (Tunisie), titulaire de la médaille annamite de Khim Kaï (Viêt-Nam), des Palmes académiques comme officier d’académie (mai 1889) puis officier de l’instruction publique (janvier 1897), et chevalier de la Légion d’honneur (juillet 1926).

Son fils aîné, Louis Jules, fut associé à la direction de l’institution du Parangon à partir de 1909, officier et décoré de la Croix de guerre.

Son fils cadet, Paul, avocat à la cour d'appel puis procureur et juge, épousa Alice Roiné, fille du sculpteur Jules-Édouard Roiné.

Henri Rousseau, Les Plantes nuisibles

 

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25 octobre 2020 7 25 /10 /octobre /2020 01:01

Devenu seul directeur de l’école du Parangon en 1897, Henri Rousseau était apprécié des élèves, même si sa très petite taille lui valait quelques sobriquets, comme ceux de Petit Bout ou Mégot. Il recevait chaque semaine dans son salon certains pensionnaires, pris parmi les plus méritants, et, outre des rafraîchissements, leur proposait de la musique et des récitations de vers. La remise des prix annuelle fin juillet ou début août, instituée par son père et poursuivie par son frère, devint, au fil des années, un véritable évènement, largement couvert par la presse hebdomadaire ou quotidienne.

La transformation de l’école du Parangon en une école pratique coloniale, à partir de 1899, est l’œuvre majeure d’Henri Rousseau. Elle aura un important impact dans l’opinion publique.

La création d’un enseignement colonial partit d’une réflexion que la France, qui venait de conquérir Madagascar, le Tonkin et l'Annam s’ajoutant à la Cochinchine, la Guinée, le Dahomey, la Côte d'Ivoire ou le Congo qui complétaient ainsi l’empire français, déjà composé des Antilles, de l'Algérie, de la Tunisie et du Sénégal. Pour les partisans de cette expansion coloniale, c’est-à-dire la plupart des partis républicains et une grande partie des milieux économiques, il fallait désormais mettre en valeur ces régions.

Le Dr Rousseau soutenait qu’on ne s’improvise pas colon, et qu’il faut encourager des départs, non dans l’illusion de faire fortune, amis pour accéder à un emploi rémunérateur. Il expliquait son intention : « J'ai limité le rôle colonial de mon établissement à la seule formation d'un colon travailleur, exploitant par lui-même, ou se mettant au service d’exploitations ». L'élève colon trouvait dans le domaine une ferme, un atelier et un jardin potager qui lui fournissaient les instruments propres à sa formation pratique. L’enseignement du Parangon était, par cet axe professionnel, nettement différencié des formations offertes par les chambres de commerce, et encore plus de celui de l'École coloniale, qui avait pour objet l’éducation des fonctionnaires. Si l’artisanat n’était pas négligé, le Parangon s’intéressait en priorité aux agriculteurs.

La clientèle de départ était constituée de jeunes gens, en particulier des campagnes, pour lesquels le Dr Rousseau négociait des subventions auprès des conseils généraux. Outre un apprentissage de langues étrangères, le programme des études comprenait la géographie, la botanique, la chimie agricole et industrielle, l'agriculture avec l'arboriculture, l'horticulture et la viticulture, la comptabilité et les principaux éléments du commerce, l'électrotechnique, la météorologie, l'hygiène et des notions de médecine humaine et vétérinaire, l’entretien et l’usage des machines ainsi que le dessin. Selon ses La Quinzaine coloniale, « Un élève qui sortira de Joinville-le-Pont ne saura pas tous les métiers à fond, mais il saura un peu de tous les métiers. Il sera en mesure de forger un écrou, de manœuvrer un appareil télégraphique, de débiter une pièce de bois, de lever un plan, de conduire une machine à vapeur; il saura faire du beurre et du fromage, préparer une peau et la tanner. »

Le Dr Rousseau devient une personnalité du monde colonial, recevant beaucoup de délégations, participant aux banquets et congrès et s’exprimant dans la presse de ce milieu. L’orientation agricole de l’enseignement fait qu’à partir de 1907, une proportion croissante des élèves va venir des populations indigènes, avec neuf jeunes originaires de l’Indochine ou de la Chine françaises, dont le prince Myngoon, fils du roi déchu de Birmanie Min Doon, réfugié à Hanoï.

Le soutien de l'Alliance française élargit le recrutement à quelques zones d’Afrique, comme Fernand Paraiso, originaire du Dahomey et descendant d’esclave, futur officier de l’armée française et résistant à l’occupation allemande. Un nombre limité d’autres élèves sont venus des Antilles ou d’Afrique du Nord.

Dans l'école du Parangon

 

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23 octobre 2020 5 23 /10 /octobre /2020 00:01

Henri Jean Ferdinand Rousseau naît le 23 février 1846 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Désirée Catherine Nicole Lavenue et de Louis Ferdinand Rousseau. Sa mère est la fille adoptive de Jean Marie Molette, fondateur de l’école qui porte son nom, probablement le premier établissement pérenne dans la commune, et conseiller municipal. Son père, professeur dans ladite institution, en sera le repreneur à la mort de Molette et la développera, en l’installant dans le château du Parangon.

Ayant fait d’abord des études scientifiques, Henri Rousseau obtient une licence dans ce domaine. Pendant qu’il est encore étudiant, il est mobilisé dans l’ambulance du Parangon, hôpital auxiliaire créé par son père dans le domaine où était implantée son école, au cours de la guerre franco-prussienne de 1870. Selon l’historien Jean Roblin, les villages de Saint-Maur-des-Fossés et Joinville-le-Pont, situés à proximité immédiate du champ de la bataille de Champigny reçoivent une « véritable pluie de fer » entre novembre 1870 et janvier 1871. Le Parangon arborait sur son toit le drapeau de la Croix-Rouge ; il fut épargné au début. Mais, le 9 janvier, un obus éclata dans l’escalier du bâtiment occupé par un frère d’Henri, Jules Rousseau et son épouse. Femmes et enfants furent envoyés à Paris. La famille Rousseau prend en charge une trentaine de familles joinvillaises obligées de se réfugier dans la capitale pendant le siège avec la quasi-totalité de la population du village.

Durement touchée, Joinville a notamment perdu le pont qui a été détruit par l’armée française en décembre 1870 pour empêcher, en vain, l’avancée allemande. La bataille de Champigny, qui se dispute en partie à Joinville dans la zone, encore largement non habitée de Polangis, fait environ 2 000 morts dans les deux armées.

Après-guerre, Henri Rousseau poursuit un cursus de médecine, devenant docteur, lauréat de la faculté de Paris en 1878. Il est installé dans le domaine du Parangon et épouse, à Joinville en octobre 1875 une jeune professeure de lettres, orpheline et originaire de Cherbourg (Manche). Elle conduira ensuite, à ses côtés, une carrière littéraire, dramatique, mondaine et humanitaire.

Contrairement à son père et à son frère, Henri Rousseau n’a pas d’activité politique publique majeure. Cependant, en juillet 1888, il appuie la candidature d’Amédée Gosset, mécanicien, lors d’une élection municipale complémentaire. Il représente une tendance républicaine modérée. En juin 1892/06/04, le conseil municipal de Joinville le nomme membre de la commission des logements insalubres, présidée par François Nicolas Couppé, adjoint au maire.

La disparition en 1889 de son père Ferdinand Rousseau et de Théodore Quirot, les deux fondateurs de l’école du Parangon, puis celle en 1897 de son frère aîné, Jules Rousseau, développeur de cette école, va amener Henri Rousseau à s’impliquer dans la gestion de l’institution du Parangon dont il reprend la direction. Il était jusqu’ici sous-directeur de l’école.

Le docteur Henri Rousseau

 

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