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23 mars 2025 7 23 /03 /mars /2025 00:01

Suite de la biographie de Salomon Hirsch

L’industriel Salomon Hirsch est candidat à la candidature pour l’élection au conseil général dans le canton de Saint-Maur en mai 1909 au sein du parti radical-socialiste. Il est soutenu par la fédération radicale-socialiste de Saint-Maur, mais il est devancé de huit voix par Henri Vel-Durand (conseiller municipal et futur maire de Joinville-le-Pont) lors du congrès qui réunit les militants radicaux de toute la circonscription, et se retire « en soldat discipliné du parti républicain. »

Pendant la première guerre mondiale, Salomon Hirsch, trop âgé, ne peut pas être mobilisé. Il participe à des appels en faveur des soldats démunis en février 1915 ou pour les combattants sans famille en mars 1916.

Après-guerre, tout en continuant son mandat de conseiller du commerce extérieur et son œuvre de propagande en faveur de l’Empire français, en particulier au sein de la Ligue coloniale française, Salomon Hirsch va renforcer son implication dans la vie politique, locale et nationale. Il est élu, en novembre 1919, au premier tour conseiller municipal de Saint-Maur-des-Fossés, sur la liste du maire Auguste Marin. Ce sera d’ailleurs le seul mandat électif qu’il gagnera.

Si l’élection de 1919 se tenait dans un contexte ou l’union sacrée de la période de conflit était encore vivace, Salomon Hirsch va rapidement prendre ses distances avec le maire ainsi qu’avec un autre élu de la même liste, Émile Galtier. Ce dernier détient un hebdomadaire local, l’Union régionale et, pour disposer de sa propre tribune, Hirsch fonde en novembre 1922 la Dépêche de Saint-Maur, également hebdomadaire. Les deux hommes entrent dans une violente polémique en janvier 1923. Hirsch s’insurge : « N’ai-je pas le droit, Galtier d’être franc-maçon libre-penseur tout comme vous avez le droit— que je ne vous conteste ni ne vous envie — d'être un clérical ? Je suis franc-maçon et je m’en honore, mais je ne suis ni sectaire rouge, ni sectaire noir. Je suis respectueux des croyances de chacun, même dans ma famille. »

Plusieurs journaux locaux et nationaux font état de la campagne que la Dépêche lance sur le « scandale du gaz », dénonçant les prix fixés par le Syndicat du Gaz, ce qui lui vaut notamment la sympathie de la confédération syndicale CGT. Galtier, qui fut un ardent défenseur des abonnés du gaz, s’est rendu aux explications des compagnies qui souhaitaient le relèvement des tarifs, bloqués pendant la guerre, ce que Hirsch lui reproche. Galtier en vient aux mains avec un ami de Hirsch.

En mars 1924, Hirsch est proposé par le parti radical-socialiste pour figurer, au titre de son contingent, sur la liste de cartel des gauches dans le 4e secteur du département de la Seine, conduite par le socialiste indépendant Pierre Laval. Cependant, deux formations membres du cartel, le Parti socialiste SFIO et l'Union socialiste-communiste annoncent, dans un communiqué en avril, qu’ils « rompraient le cartel des gauches (…) si la candidature du citoyen Salomon Hirsch, conseiller municipal de Saint-Maur, investi par la Fédération radicale de l'arrondissement de Sceaux, était maintenue », lui reprochant de s’être, en 1919, allié à la droite lors des élections municipales de Saint-Maur. Le parti radical proteste, mais Hirsch se retire.

Les élections municipales de Saint-Maur, en 1925, voient Hirsch constituer à Saint-Maur une liste de cartel des gauches. Au premier tour, elle arrive en seconde position avec 24,5% derrière la liste de Marin, le maire sortant, qui a 44,7%. Les communistes suivent avec 20,9%, ainsi qu’une candidature divers-droite (7,4%). Au second tour, l'Union républicaine d’Auguste Marin remporte tous les sièges avec 53,8% des suffrages, tandis que Hirsch et ses colistiers se situent à 46,2%. Lors des élections départementales qui suivent, dans le 1er canton de Saint-Maur, Hirsch est de nouveau battu nettement par Marin, ne recueillant que 14,8% alors qu’une autre candidature radical-socialiste s’opposait aussi à lui.

À suivre

Portrait Salomon Hirsch 193

 

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21 mars 2025 5 21 /03 /mars /2025 00:01

Suite de la biographie de Salomon Hirsch

Ayant avoir cédé ses affaires dans le nickel en 1900, l’industriel Salomon Hirsch continue à s’intéresser à l’industrie. Il reprend en 1902 les établissements Émile Houpied, rue Royer-Collard à Paris (5e arr.), qui produisent des machines pour l’industrie du papier et les caractères d’imprimerie, reprenant la dénomination de Comptoir des Fonderies Nouvelles. En 1903, il transfère l’usine avenue Bellevue, dans le quartier du Parc à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). L’entreprise deviendra la Compagnie de fabrication française de papier manufacturé, transformant et imprimant papier et carton.

Depuis 1898, la famille de Salomon Hirsch s’est installée à proximité, avenue des Ailantes. En 1907, il rachète la Manufacture d’étiquettes et de sacs à G. Martin, qui fonctionnait rue de l’Aqueduc à Paris (10e arr.). Il déménage son activité dans l’usine de Saint-Maur. Il développe en particulier les cartonnages publicitaires.

Membre de la Chambre syndicale du papier, Salomon Hirsch en deviendra le président. Il présidera aussi, à partir de 1905, la Chambre syndicale des fabricants d’étiquettes américaines. Depuis 1904, il se qualifie d’ingénieur, une désignation qui ne nécessitait pas un titre particulier à cette époque. Il continuera à le faire jusqu’au début des années 1920, reprenant ensuite le terme d’industriel.

Après son installation définitive à Saint-Maur, Salomon Hirsch va avoir une intense activité sociale et politique. Franc-maçon, il participe à la loge La Réforme, qui a son temple rue Révol à Saint-Maur (act. rue Édouard-Valleran). Le quotidien La Libre Parole, qui se spécialise dans la dénonciation des francs-maçons, compte en 1912 trente membres de ladite loge résidant à Saint-Maur, et un total de 68 francs-maçons dans cette ville. En 1910, Salomon Hirsch est orateur de La Réforme. Il prend, en 1912, la succession du pharmacien Armand Guimond en tant que vénérable et l’est toujours en 1914.

Membre fondateur de la caisse des écoles Saint-Maur en 1902, Salomon Hirsch participe à la constitution en 1905 de la Mutualité scolaire de Saint-Maur et en est le président en février 1909. Elle compte 1 500 membres en 1911 et comprend une section de pupilles (13 à 16 ans), mais aussi une section d’adultes (16 à 55 ans). Hirsch défend le rôle des mutualistes, notamment en matière de retraites. Il réfute les arguments de ceux pour qui « assurer la vieillesse c’est duper l’ouvrier » et défend le point de vue que « c’est la vieillesse et non la jeunesse et l’âge mûr que nous voulons assurer contre la misère ». Pour lui, « l’État doit forcer tous les travailleurs à penser à l’avenir et à se préparer quand ils ont vingt ans et narguent la vieillesse. »

En 1912, Hirsch revient sur la difficile acceptation des cotisations découlant de la loi sur les retraites ouvrières et paysannes, votée en mars 1910 et assure que « le boycottage, qui est allé chez certains jusqu'à la révolte, a apporté quelques troubles dans les esprits et a nui à l'application de cette grande réforme sociale ». Il voit dans la mutualité « une pépinière de propagandistes », assurant que c’est elle qui « a précédé le législateur en réalisant l’assurance-maladie, l’assurance-chômage, l’assurance-invalidité et l'assurance-vieillesse. »

Outre les organisations auxquelles il adhère, Salomon Hirsch manifeste également ses sentiments en participant à des souscriptions. En janvier 1902, il approuve la Ligue pour la défense de la vie humaine, qui promeut la distribution de lait : « J'adhère des deux mains à votre Ligue. Inscrivez-moi pour cinq cotisations, j’ai quatre enfants grands buveurs de lait, ils ne paieront pas trop cher leur cotisation préventive de deux francs ». Le signataire suivant est Blum, peut-être Léon Blum, dont Hirsch sera proche et qui lèguera cette idée après la deuxième guerre mondiale à un autre de leurs amis, Pierre Mendès-France. Il verse son obole, en mai 1904, pour les victimes d’un cyclone sur l’île de La Réunion. Toujours sensible à la situation outre-mer, il envoie de l’argent pour la Société de patronage des orphelins colonisateurs en janvier 1909. Il appuie en mars 1912 la création d’une « cinquième arme » dans le domaine militaire français, à savoir une aviation militaire.

Sur le plan professionnel, l’usine de fabrication du papier de Saint-Maur continue son exploitation. Salomon Hirsch est nommé conseiller du commerce extérieur pour cinq ans en mars 1906 ; il restera dans cette fonction pendant 30 ans.

En politique, Salomon Hirsch reprend une activité publique, qu’il avait délaissée depuis son échec aux législatives de Clichy-Levallois en août 1893. La Sûreté nationale constitue un dossier à son nom début 1908 et continuera à la maintenir jusqu’en 1929.

Le sénateur de la Seine Alfred Mascuraud avait créé en 1899 un groupement politico-économique afin de servir de relais entre le patronat et les hommes politiques de centre-gauche, notamment les radicaux-socialistes, qui fonderont leur parti national peu après, en 1901. À Saint-Maur, en décembre 1907, Salomon Hirsch crée le Comité républicain du commerce et de l'industrie, une des 107 sections du comité Mascuraud, et en devient le président. Il organise notamment un banquet annuel, qui rassemble 150 personnes en juin 1909. Le banquet de l’année 1913 est organisé conjointement avec la section de Nogent-sur-Marne, au restaurant Jullien, sur l’Île Fanac, dans la commune de Joinville-le-Pont, située entre Saint-Maur et Nogent. Honoré Jullien est une influente personnalité radicale-socialiste dans la circonscription. Accueillant, comme chaque année, des parlementaires et représentants du centre-gauche au gouvernement, le banquet de 1913 est dressé pour 300 personnes. La section saint-maurienne annonce avoir près de quatre cents membres en juin 1911.

À suivre

Caricature de Salomon Hirsch 1932

 

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19 mars 2025 3 19 /03 /mars /2025 00:01

Suite de la biographie de Salomon Hirsch

S’intéressant à son environnement social, l’industriel Salomon Hirsch est un membre fondateur de la caisse des écoles 8e arrondissement de Paris en 1890. Il s’engage en politique de manière publique en 1893. En juillet, selon le quotidien Le Temps, « un groupe important de républicains radicaux socialistes a offert à M. Salomon Hirsch, industriel à Clichy, la candidature dans la 3e circonscription de Saint-Denis », un arrondissement du département de la Seine. Il s’agit d’une nouvelle circonscription, créée par dédoublement de celle de Neuilly. Elle comprend les communes de Clichy et Levallois. Dans ce scrutin, il fait face à François Xavier Trébois, maire de Levallois, ancien séminariste puis diacre catholique, devenu créateur d’un groupe de libre-pensée et se revendiquent, lui aussi du radical-socialisme. C’est alors une tendance importante, mais il n’existe pas de parti national et l’unité des candidatures locales n’est pas une règle absolue.

La presse antisémite, qui est légale, attaque vivement les ambitions de M. Hirsch. Ainsi, le quotidien La Libre Parole, du polémiste d’extrême-droite Édouard Drumont, écrit-elle « On nous signale le Juif Salomon Hirsch qui pose sa candidature dans cette circonscription. La population ouvrière de Levallois-Clichy douchera comme il convient ce youpin capitaliste ». Le journal va mener une propagande active, mettant en cause par exemple son rôle d’employeur le 7 août : « On lui a également demandé combien il payait ses ouvriers. — Cinq francs par jour ! a-t-il répondu. — Trois francs avant la période électorale, a riposté un électeur. »

De tendance radicale, L’Événement lui offre une tribune, considérant sous la plume de Jean de Solanges qu’il « semble tenir la corde ». Pour lui, l’industriel de Clichy « est jeune, a trente ans à peine ; mais c’est un travailleur infatigable ; c’est à son intelligence qu’il doit la position qu’il occupe ». Il voit l’opportunité que siège « un esprit dégagé de toutes les préoccupations personnelles, de toutes les haines, de toutes les intrigues qui ont tant fait de tort à l’ancienne Chambre. »

Présentant son programme, Hirsch demande la séparation de l’église et de l’État, soutient l’introduction d’un impôt progressif sur le revenu et la suppression des droits d’octroi. Il préconise « le droit à une pension de retraite pour les ouvriers comme pour les fonctionnaires, des lois de protection en faveur de l’enfant et de la femme dans les usines. »

La candidature de Hirsch est un échec ; il se contente de 590 voix, soit 5,6% des 10 989 suffrages exprimés pour 10 591 votants sur 15 024 inscrits. Arrivé en sixième position des sept candidats, il se désiste en faveur du candidat socialiste, Alexandre Avez, employé, membre du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, qui l’emporte au second tour face à Trébois.

Après le vote, La Libre Parole poursuit en septembre 1893 ses attaques antisémites, prétendant que Salomon Hirsch n’aurait pas payé ses afficheurs, concluant : « Comme on le voit (…) il est bien juif ». Le journal devra cependant quelques jours plus tard lui donner acte de ce qu’il avait bien réglé ses factures.

Lorsque L’Aurore lance, en décembre 1898 une pétition « contre les poursuites et les persécutions qui frappent le colonel Picquart, l’héroïque artisan de la révision » du procès du capitaine Alfred Dreyfus, 25 membres et alliés de la famille de Salomon Hirsch la signent, dont lui-même, sa mère, ses deux fils et au moins une de ses filles. On retrouve Salomon Hirsch et ses fils avec ses beau-père et beau-frère souscrivant, en octobre 1902, toujours dans à un appel de la Ligue des droits de l'Homme et du citoyen pour édifier un monument à Émile Zola, lancer du J’accuse qui permit de faire éclater l’affaire Dreyfus.

À suivre

Portrait Salomon Hirsch 1928

 

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17 mars 2025 1 17 /03 /mars /2025 00:01

Début de la biographie de Salomon Hirsch

Hirsch Salomon naît le 7 décembre 1865 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Il est le fils de Rousse Clara Strauss et de son mari, Samuel Salomon, négociant. Bien que sa mère soit native de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et son père de Nîmes (Gard), leurs deux familles sont originaires d’Alsace. Après Marseille, la famille vit à Orange (Vaucluse) en 0867 puis à Limoges (Haute-Vienne) en 1869.

Les parents vivront séparés à partir des années 1870. En 1879, Hirsch Salomon vit avec sa mère à Paris (11e arr.), boulevard Voltaire. En novembre 1881, âgé de 16 ans, il est condamné par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris à 25 francs d’amende pour « outrages et violence aux agents » ; il sera réhabilité par la cour d’appel de Paris en juillet 1894.

Titulaire d’un brevet simple de l’enseignement primaire, Hirsch Salomon devient instituteur en 1882 et le reste deux ans. La réforme engagée par Jules Ferry, rendant l’enseignement public, laïque et obligatoire, avait nécessité le recrutement rapide d’enseignants. En 1885, il s’engage dans l’armée. Il sera réformé à cause d’une affection organique du cœur.

Il devient membre de la Société des agriculteurs de France en février 1891, et est concessionnaire de la provende Garreaud, rue du faubourg Saint-Honoré à Paris, vendant des produits d’hygiène, de santé et de nourrissage pour animaux. Il ouvre ensuite un commerce dans le même domaine à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine) rue Honnet en 1894, puis le déplace dans la commune voisine de Clichy en 1896, rue de l’Assomption. Il l’exploite jusqu’en 1905. Il obtient des médailles d’or lors de foires-expositions en France à Paris (1890), Orléans (1891) ou un grand-prix à Poitiers (1899).

En décembre 1891, Hirsch Salomon épouse à Paris (8e arr.) Léa Strauss, fille d’un industriel, né aux États-Unis. C’est vers cette date qu’il décide de changer son appellation : il se présente désormais comme « Salomon Hirsch », faisant de son prénom un patronyme et de son nom un prénom d’usage.

Parfois en association avec son beau-père, Granville Strauss dit Smith, Salomon Hirsch va investir aussi dans l’industrie. Il préside ainsi en juillet 1896 la Société nationale des inventions nouvelles, dont Strauss est administrateur. Il acquiert aussi en 1896, à Clichy, une entreprise de tentures artistiques.

Il achète, en mai 1894 la société L’Épine & Cie qu’il transforme en Compagnie française des fonderies nouvelles, consacrée à la fabrication du nickel, à partir de minerai provenant de Nouvelle-Calédonie. Il obtient deux médailles d’or aux expositions universelles de Paris en 1889 et 1900. L’usine, installée rue Rennequin à Paris (17e arr.) emploie une cinquantaine d’ouvriers.

Pour défendre les intérêts professionnels du secteur, Salomon Hirsch prend l’initiative de constituer, en novembre 1896, la Chambre syndicale du nickel et de ses alliages. Il en est élu président. Invoquant des raisons de santé, il vend en 1901 son usine et cesse provisoirement ses fonctions à la Chambre syndicale du nickel.

La question coloniale intéresse beaucoup Salomon Hirsch, aussi bien à propos de l’agriculture que de l’industrie. Il fonde un Syndicat colonial en 1898, qu’il préside et adhère à la Ligue coloniale française, siégeant à son comité directeur.

Pour soutenir la connaissance de ces questions, Salomon Hirsch devient un éditeur de presse. Il est directeur du quotidien La Politique coloniale entre 1890 et 1892 et un des fondateurs d’un autre journal, La Dépêche coloniale. Il dirige également une publication agricole, L’Avenir des campagnes.

À suivre

Portrait Salomon Hirsch, 1898

 

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9 mars 2025 7 09 /03 /mars /2025 00:01

Marcel Émile Pallet naît le 9 septembre 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Catherine Julie Stan et de son époux Charles Victor Pallet. Ses parents sont journaliers et vivent rue des Cliquettes (act. rue Émile-Moutier) puis rue du Canal (act. rue Henri Barbusse).

En 1911, à 14 ans, Marcel Pallet est employé comme aide-ouvrier dans une usine.

Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé de manière anticipée par rapport à l’âge normal du service militaire et rejoint, en janvier 1916, le 11e régiment du génie (RG) ; il est affecté au 9e RG en juin 1917. Sa façon de servir lui vaut une citation à l’ordre du régiment en août 1918 : « sapeur dévoué et courageux, s’est toujours dévoué dans son devoir avec un grand esprit d’abnégation, modèle de travailleur sérieux et brave. »

Après le conflit, Marcel Pallet est dispensé des obligations militaires en octobre 1938, réformé n° 2 pour tuberculose pulmonaire. Il travaille à la marie de Joinville en tant que cantonnier.

En décembre 1926 Joinville, Marcel Pallet épouse Marthe Gabrielle Laillet. Elle était mère d’un enfant, issu d’une première union, qu’il élèvera.

Comme son père et son frère aîné, Léon, Marcel Pallet rejoint compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Il sert en 1924 en tant que sergent et y est toujours en 1932.

Marcel Pallet meurt le 11 janvier 1940 à Joinville. Il était âgé de 42 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Décoré de la Croix de guerre, avec étoile de bronze, il avait également reçu trois récompenses au titre du courage et du dévouement dont il a fait peur en tant que pompier. En juillet 1924, il reçoit une médaille de bronze ; en novembre 1925, une mention honorable ; et en avril 1932, une Lettre de félicitations.

Caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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7 mars 2025 5 07 /03 /mars /2025 00:01

Charles Léon Pallet naît le 29 août 1886 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Catherine Julie Stan et de son époux, Charles Victor Pallet. Sa mère est journalière et son père est forgeron dans une serrurerie. Il est également engagé dans la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville, où il aura le grade de sergent. La famille réside rue du Canal (act. rue Henri Barbusse).

Âgé de 15 ans, Léon Pallet est manœuvre au sein de l’usine de tréfilerie du Bi-Métal, proche de leur domicile. Cinq ans plus tard, il est chauffeur dans la même entreprise, où il aura ultérieurement la fonction de conducteur d’appareils à vapeur.

Créée en 1892, la Compagnie française du Bi-Métal a compté plus de deux cents ouvriers dans son usine principale de Joinville. Cette dernière a été le théâtre de plusieurs évènements : une grève de deux mois entre octobre et décembre 1894 des ouvriers tréfileurs, qui protestaient contre une baisse de leur salaire ; une explosion de chaudière, en février 1895, qui fait quatre morts ; un incendie en octobre 1899 ; des pillages en janvier 1905. Puis au premier trimestre 1910, l’usine combinera à la fois une submersion (les graves inondations de la Marne) et une grève insurrectionnelle. Elle se reconvertira pendant la première guerre mondiale dans les fournitures pour les industries d’armement.

En octobre 1907, Léon Pallet fait son service militaire au sein du 15e régiment d’artillerie puis retrouve la vie civile en septembre 1909. Il épouse en septembre 1910 à Joinville, Laurence Henriette Roger, couturière, qui vit dans le même immeuble, fille d’un tréfileur à l’usine du Bi-Métal.

Appelé à faire une période de réserve en juillet 1914, Léon Pallet se retrouve maintenu dans l’armée lors de la mobilisation générale en août 1914, au moment du déclenchement de la première guerre mondiale. Il est détaché en août 1915 pour retrouver l’usine du Bi-Métal et y reste jusque février 1918. Il rejoint alors le 26e régiment d’artillerie et est démobilisé en août 1919.

Après-guerre, Léon Pallet quitte la métallurgie pour travailler au sein de l’usine des eaux de la Ville de Paris, installée aussi à Joinville, dans le même quartier du Canal. Il déménage pour vivre de l’autre côté de la Marne, dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves.

Comme son père, et comme son frère cadet, Léon Pallet est engagé au sein de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Il y est sous-officier, comme sergent-fourrier en 1924 et adjudant en 1938.

Charles Léon Pallet meurt le 30 décembre 1964 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), où il était hospitalisé. Il était retraité et résidait toujours à Joinville, dans son domicile de Polangis. Âgé de 78 ans, il avait eu un fils.

Il était titulaire de plusieurs décorations, dont une médaille d’honneur communale reçue en août 1936 de la Ville de Paris. Au titre de ses fonctions comme sapeur-pompier, il avait reçu une médaille de bronze en juillet 1924 et une mention honorable en novembre 1925 au titre du courage et du dévouement dont il avait fait preuve. Il avait obtenu une médaille d’honneur en novembre 1936.

Pyramide des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont, 1913

 

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5 mars 2025 3 05 /03 /mars /2025 00:01

Charles Victor Pallet naît le 8 février 1859 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Geneviève Françoise Victorine Carré et de son époux Théodore Léon Pallet, manouvrier. Ils vivent rue du Canal. En avril 1868, un décret modifie les limites de la commune, et le quartier du Canal se retrouve rattaché à la commune de Joinville-le-Pont ; la voie sera rebaptisée plus tard rue Henri Barbusse.

En 1884, Charles Victor Pallet intègre la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville, dirigée par Henry Buguet (1834-1906), agent d’assurances et conseiller municipal de Joinville ; il sera promu au grade de caporal. Il travaille comme forgeron aux établissements Gosset (serrurerie). En 1885, il épouse Catherine Julie Stan, de Saint-Maurice.

En avril 1899, un incendie « d'une extrême violence », selon le quotidien Le Petit Parisien, se déclare dans l’usine de tréfilerie du Bi-Métal, en bordure du canal à Joinville. Les autorités mettent en exergue « la conduite courageuse du caporal des pompiers Pallet et du canonnier Vellay » qui se sont particulièrement dévoués avec l’aide du 30e régiment d'artillerie. Le fau fait des pertes matérielles très importantes, mais pas de dégâts humains.

Lors des inondations record de janvier 1910, qui recouvrent un grande partie des rives de la Marne et des communes alentour, Charles Victor Pallet est mobilisé et sera récompensé.

Après la première guerre mondiale, Charles Victor Pallet continue de servir chez les pompiers de Joinville et est nommé sergent.

Charles Victor Pallet meurt le 5 mars 1935 à Joinville. Il était âgé de 76 ans et père de trois enfants. Pour son activité chez les pompiers, il avait obtenu sept médailles, dont celle des inondation en janvier 1911 et une médaille d’argent de première classe en 1923. Il s’était vu remettre en novembre 1926, une plaquette du souvenir et de la reconnaissance pour avoir servi pendant 42 années de services.

Les deux fils, Marcel et Charles Léon, ont également servi dans les sapeurs-pompiers de Joinville.

Caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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3 mars 2025 1 03 /03 /mars /2025 00:01

André Rideau est un prêtre catholique du diocèse de Créteil. Il est en 1969 curé de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne). Il a pris la succession de l’abbé Charles Lefebvre (ou Lefèvre). Le successeur d’André Rideau est l’abbé Jacques Martin, en 1976.

Il faut très probablement l’identifier à l’abbé André Joseph Michel Marie Rideau.

André Joseph Michel Marie Rideau naît le 4 septembre 1913 à Brest (Finistère). Il est le fils de Louise Augustine Marchand et de son époux Frédéric Marie Félix Joseph Rideau médecin. Tous deux sont également natifs de Brest. Le père est médecin, officier dans la marine française et il exerce un temps à Toulon (Var), où naît la première de leurs huit enfants, qui sera religieuse. Ils reviennent cependant rapidement à Brest. Frédéric Rideau est officier de la Légion d’honneur.

Pour sa part, André Rideau fait des études de théologie au séminaire diocésain de l’archevêché de Paris à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est sportif et, en avril 1927, plusieurs journaux de la capitale comme de province remarquent son talent en football : « Dans l'équipe troisième du Stade français figure un prêtre, l'abbé Rideau, professeur dans un collège parisien. Et l'abbé Rideau, excellent joueur, sera probablement jugé digne de passer sous peu en équipe première ». La presse s’étonne que, en France, les prêtres dédaignent le sport tandis qu’elle relève :« en Angleterre, les pasteurs sont nombreux qui font partie d'équipes réputées. »

En 1935, l’abbé Rideau est aumônier de la septième troupe scoute, basée à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

L’abbé André Joseph Michel Marie Rideau meurt le 24 février 1992 à Orange (Vaucluse). Il était âgé de 78 ans.

Un match de l’équipe de football première du Stade français contre le Red Star en 1927

 

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1 mars 2025 6 01 /03 /mars /2025 00:01

Jacques Kléber Martin nait le 5 avril 1914 à La Fère (Aisne). Il est le fils de Suzanne Clotilde Gabrielle Berton et de son époux, Arthur Julien Kléber Martin. Son père, originaire du village voisin de Bichancourt, est alors militaire de carrière depuis 1904, avec le grade de maréchal-des-logis au sein du 42e régiment d’artillerie et devient maréchal des logis chef deux mois après sa naissance. Pendant la première guerre mondiale, il est nommé adjudant en avril 1915. Il meurt au combat en août 1916, sa conduite ayant fait l’objet de deux citations ; à titre posthume, il est décoré en septembre 1920 de la Médaille militaire.

Sa mère l’élève dans un autre village proche, Viry-Noureuil, dont elle est originaire. Après-guerre, elle est employée au ministère des régions libérées. Elle meurt à Paris en février 1929, Jacques ayant alors 14 ans. Il avait été déclaré « adopté par la Nation » par le tribunal civil de Paris en mai 1919.

En 1937, Jacques Martin est étudiant au séminaire du diocèse catholique de Paris à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il obtient une des bourses d’enseignement supérieur accordées pour faits de guerre accordées par l’Académie de Paris. Il est ordonné prêtre le 20 avril 1946 et célèbre ensuite sa première messe dans le village de Bichancourt où était né son père.

Il est en 1967 curé de la paroisse Sainte-Agnès d'Alfort, à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne), dont l’église, classée monument historique, est l’œuvre de l’architecte Marc Brillaud de Laujardière. De 1969 à 1976, il est en charge de Notre-Dame du Sacré-Cœur, toujours à Maisons-Alfort. Prenant alors la succession du père André Rideau, il rejoint alors la cure de Saint-Charles-Borromée, dans la commune limitrophe de Joinville-le-Pont et y reste jusqu’en 1989, cédant la place au père Dominique Vaillant.

Il vit dans une maison de retraite municipale de Joinville-le-Pont, rue Émile-Moutier, et s’intéresse à la généalogie de sa région d’origine, le Chaunois (de Chauny, Aisne). Il mène des études sur cent-vingt familles du secteur.

Jacques Martin meurt à l’âge de 89 ans, le 23 janvier 2004 à Créteil (Val-de-Marne), où il était soigné à l’hôpital intercommunal. Il est inhumé à Viry-Noureuil.

Il laisse un « testament spirituel », rédigé en septembre 1979 :

J'entrerai dans l'éternité

avec tout ce qui a fait mes raisons de vivre et d'agir dans mon existence,

(…) 

Le passage à cette nouvelle vie sera la découverte de la Lumière et de la Paix

annoncées par Jésus

En décembre 2005, le Cercle généalogique et historique des amis du Père Martin est fondé ; l’association a pour président Dominique Cagniart, résident de Joinville-le-Pont, où le siège est installé, qui est également originaire du Chaunois. Le but social est « la perpétuation du souvenir de l'abbé Jacques Martin, précurseur des recherches généalogiques en Pays Chaunois (Aisne) ». L’association met en place un site internet, Mémoires du Chaunois, actif jusqu’en 2013.

Vignette du site Mémoires du Chaunois

 

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27 février 2025 4 27 /02 /février /2025 00:01

Colette Morel naît le 13 mars 1928 à Fougères (Ille-et-Vilaine). Elle est la fille d’Adèle Marie Bonnier et de son mari, Ange Morel, issu d’ouvriers ardoisiers de Bretagne.

Ses parents vivaient à Segré (Maine-et-Loire) mais voulaient échapper à leur destin de d’ouvrière en chaussure et de perreyeux (ardoisier) et s’étaient rendus à Paris en 1926, vivant de petits boulots. Ils revinrent à Fougères, où la mère travailla en usine et le père comme maçon.

Son grand-père paternel, nommé également Ange Morel, avait été le meneur de la grève de décembre 1905 aux ardoisières La Forêt à Bel-Air-de-Combrée. La vie des ouvriers de l’Anjou, où elle passe sa jeunesse, marqua Colette Morel et détermina son engagement ultérieur, selon son témoignage.

Reparti en région parisienne, ses parents s’installent à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), où son père s’engage dans le parti communiste vers 1937. Ils disposent d’un peu plus de confort, mais son père quitte alors le domicile familial à l’été 1939 pour rejoindre une infirmière suédoise engagée auprès des réfugiés républicains espagnols.

Pendant la guerre, Colette et sa mère sont réfugiées dans le Maine-et-Loire. Son père est d’abord soldat en Syrie, où il est chauffeur d’un colonel. Il reviendra comme résistant, interné pour son engagement communiste puis évadé et rallié aux Forces françaises de l’intérieur.

En 1943, la famille retourne en banlieue parisienne, à Joinville-le-Pont, commune riveraine de Saint-Maur. Colette et sa mère s’installent rue du Canal. Peut-être fait-elle, cette année-là, une première figuration dans un film, L'escalier sans fin de Georges Lacombe avec Pierre Fresnay et Madeleine Renaud. Elle est également figurante dans un film de Henri Decoin, sorti en 1947, Le Café du cadran.

Ange Morel participe militairement à la libération de Joinville au cours de la bataille du pont de Joinville, le 25 août 1944. Il est proposé par le comité local de Libération et nommé, en septembre 1944, membre de la délégation spéciale qui gère la ville, et fait donc fonction de conseiller municipal. Il sera élu à ce même poste lors du premier scrutin local en avril 1945.

Malgré des relations difficiles avec son père, selon son témoignage, Colette Morel adhère aux Jeunesses communistes en 1944. Sa mère travaille à l'ambassade de l'Union soviétique à Paris.

Colette Morel, le 14 juillet 1945 à Joinville-le-Pont (in Ma vie en rouge, Cheminements, 2004)

 

En juillet 1946 à Joinville, Colette Morel se marie avec Robert Henri Jacquemin ; dans son autobiographie, elle témoigne : « Mon mariage avec Robert n’a pas duré. »

Colette mène une carrière dans la presse du Parti communiste puis dans l’organe du Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix (MRAP), Droit et Liberté. Elle y publie plusieurs séries d'articles comme Juifs de toutes races, où elle conteste la notion de « race juive. »

Elle rejoint en décembre 1954 le service de presse de l’ambassade d’Union soviétique (URSS) en France puis des revues économiques nationales qui, selon l’éditeur de son autobiographie (Ma vie en rouge, Cheminements, 2004) « lui a permis de vivre les grands bouleversements du 20e siècle aux premières loges. »

Dans ce texte, elle évoque fréquemment un mal-être, qui la conduit à changer de lieu d’habitation et de travail après de nombreux conflits avec ses collègues ou familiers. Elle quitte le parti communiste en ne reprenant pas sa carte d’adhérente en 1963 ; selon l’historien Guillaume Bourgeois, le motif serait l'affaire Servin-Casanova, qui avait vu l'exclusion en février 1961 par la direction du Parti communiste français deux responsables, Marcel Servin et Laurent Casanova, accusés de « révisionnisme ». Elle reste par contre militante au MRAP et assure, toujours selon G. Bourgeois, qu’elle « considère son engagement comme une lutte pour les plus démunis. »

Remariée en en février 1955 à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) avec David Grunblatt Colette Morel divorcera une seconde fois en février 1963. Elle donne naissance, en mars 1958, à une fille, Catherine, dont le calvaire moral conduira à sa mort de faim en janvier 1997, ce qui marquera profondément Colette.

Colette Morel meurt le 14 novembre 2021 à Saint-Barthélemy-d'Anjou (Maine-et-Loire). Elle était âgée de 93 ans.

Voir aussi 

Colette Morel en 1991 (in Ma vie en rouge, Cheminements, 2004)

 

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