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24 juin 2025 2 24 /06 /juin /2025 00:01

Alexandre Louis Ernest Trépreau naît le 9 décembre 1890 à Paris (20e arr.). Il est le fils de Marie Louise Courtois et de son époux Ernest Charles Trépreau. Ses parents sont fabricants de chaussures et vivent boulevard de Charonne. Ils s’installent ensuite rue Dorian (12e arr.) puis, en 1898, à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). En 1910, la famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves) ; le père est alors employé de la firme cinématographique Pathé, implantée dans le même quartier ; il sera ultérieurement représentant de commerce.

Devenu électricien, Alexandre Trépreau dépose plusieurs brevets, pour un radiateur électrique en novembre 1909, puis pour des perfectionnements aux disjoncteurs en janvier 1910. Il complète son travail d’innovation avec trois brevets en 1911 pour un chauffe-eau électrique instantané, qu’il commercialise sous la marque Hydra-Lux ; il le présente au concours Lépine de Paris en septembre 1910. La revue Science progrès découverte commente en novembre 1910 : « L’appareil n’est pas destiné à chauffer de très grandes quantités d’eau comme pour un bain par exemple, mais il trouvera sa place dans les cabinets des médecins et des dentistes, chez les coiffeurs et dans les cabinets de toilette des appartements modernes. »

Pour protéger ses inventions, Trépreau dépose ses marques en 1909 auprès du Bureau international de l'Union pour la protection de la propriété́ industrielle et fait publier cette inscription dans de nombreux pays, notamment l’Allemagne, Cuba, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse…

Appelé en décembre 1911 à faire son service militaire, Alexandre Trépreau intègre le 46e régiment d’artillerie de campagne, dans lequel il est maître pointeur en septembre 1912. Il est victime d’une chute, en mai 1913, qui le blesse au genou droit puis démobilisé en novembre 1913.

De nouveau appelé en août 1914 au déclenchement de la première guerre mondiale, toujours dans l’artillerie, son activité militaire lui vaut une citation en février 1916 à l’ordre de la division. Il est évacué en mars 1916 pour une « angine aigüe ». Après avoir repris son poste en mai, il souffre de problèmes rénaux, qui lui valent une réforme temporaire en juillet 1916 pour « albuminerie persistante ». Son état est confirmé en octobre la même année, puis en juin 1917 et en mai 1918. Le conflit étant terminé, il se voit attribuer en octobre 1919 une pension de 20% pour asthénie générale avec trace d’albumine. En septembre 1920, il est affecté à des services auxiliaires, du fait d’une néphrite chronique, d’albumine, de céphalées, d’essoufflement, et d’amaigrissement, sa pension étant alors fixée à 10%. En novembre 1929, il est définitivement réformé de ses obligations militaires, avec une pension de 35% pour des reliquats de néphrite et de l’hypertension.

Pendant son second congé-maladie lors de la guerre, Alexandre Trépreau épouse en décembre 1916 à Paris (11e arr.) Ernestine Claire Werren, cartonnière. Toujours domicilié avenue de l’Île à Joinville, avec ses parents, Trépreau abandonne son activité commerciale pour un temps et est contremaître ; en avril 1925, il recherche une « place stable. »

Abonné au journal royaliste Action française, Alexandre Trépreau, dont le père partage les opinions, participe à de nombreux appels à souscription du quotidien d’extrême-droite. Ainsi, en janvier 1918, les deux envoient 5 francs chacun avec la mention suivante : « En attendant les 12 balles pour les traîtres, 10 balles pour l'Action française ».

Répondant à un appel intitulé « Le million de la défense sociale contre l’or bolchévik », en juillet 1919, Alexandre Trépreau s’inscrit « Pour la paix qui passe, par la Monarchie » puis en septembre la même année en écrivant « Vive Daudet, le sauveur de la France ». Il participe à de nouveaux appels en avril 1921 « Pour la reconstitution nationale », en décembre de ladite année « Pour conserver la victoire » et en mai 1924 « Pour l’action nationale. »

Une fois de plus en compagnie de son père, ils font partie des 22 joinvillais qui contribuent en juin 1925 « Pour la veuve et les enfants d'Ernest Berger », né en 1889, trésorier de l'Action française. Il est assassiné, dans la station de métro Saint-Lazare à Paris, d'une balle dans la nuque par Maria Bonnefoy, prétendument à cause de sa ressemblance avec Charles Maurras. En décembre 1927 puis en mars 1929, Alexandre Trépreau est de nouveau mentionné comme contributeur à l’Action française.

En matière professionnelle, Alexandre Trépreau reprend une activité commerciale indépendante, avec une boutique d’appareils de TSF (téléphonie sans fil, radio), implantée rue de Paris à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), qu’il exploite en 1931.

Après la mort de son père en février 1932 et de son épouse en août de cette année-là, il quitte Joinville et vit rue de Charonne à Paris (11e arr.). Son entreprise de Charenton fait faillite en mars 1935. Travaillant toujours comme électricien et demeurant rue Marqfoy (act. rue Robert-Blache, Paris 10e arr.), Alexandre Trépreau se remarie avec Marie Émilia Jeanne Gondouin, sténodactylo,

Au début de la deuxième guerre mondiale, il est hospitalisé à La Salpêtrière puis travaille comme magasinier électricien en 1940.

Alexandre Trépreau meurt le 28 mars 1959 à Argentan (Orne). Il était âgé de 68 ans et n’avait pas eu d’enfant vivant. En février 1916, il a été décoré de la Croix de guerre.

Schéma du chauffe-eau Hydra-Lux

 

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22 juin 2025 7 22 /06 /juin /2025 00:01

Ernest Charles Trépreau naît le 21 décembre 1852 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Louise Danneel et de Pierre Trépreau ; ils vivent rue Marie-Stuart (2e arr.). Pendant le siège de Paris, lors de la guerre franco-allemande, il envoie un message à sa famille par pigeon-voyageur, daté du 16 décembre 1870 à Château-Gontier (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique) : « familles Trépreau, Guillier bien portantes ». C’est le seul moyen de communication avec la capitale à ce moment.

En juin 1877, fabricant de chaussures et vivant toujours rue Marie-Stuart, il épouse à Paris (6e arr.) la fille d’un autre chausseur, Marie Louise Courtois. En septembre 1885, la manufacture de chaussures Trépreau et Courtois est dissoute, et Trépreau continue seul l’activité encore au même endroit.

En 1898, la famille vit à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) puis en 1910, s’installe à Joinville-le-Pont (également Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves). Il est à ce moment employé de la firme cinématographique Pathé, implantée dans le même quartier puis devient ultérieurement représentant de commerce.

Pendant la première guerre mondiale, les époux Trépreau participent à une souscription pour les invalides de la guerre, diffusée dans le quotidien L’Écho de Paris en Aisne 1915.

Après-guerre, en compagnie de son fils Alexandre, qui vit avec lui, Ernest Trépreau contribue financièrement au quotidien royaliste Action française en transmettant le message suivant en janvier 1918 : « En attendant les 12 balles pour les traîtres, 10 balles pour l'Action française ». Toujours avec le même fils, il participe à un appel en juin 1925 « Pour la veuve et les enfants d'Ernest Berger », né en 1889, trésorier de l'Action française. Il est assassiné, dans la station de métro Saint-Lazare à Paris, d'une balle dans la nuque par Maria Bonnefoy, prétendument à cause de sa ressemblance avec Charles Maurras, le dirigeant du mouvement. Vingt-deux joinvillais y contribuent

Son frère, Auguste Trépreau (1855-1928), libraire et papetier, dirigeant d’organisations professionnelles, s’était exprimé au moment de l’affaire Dreyfus dans le quotidien antisémite La Libre Parole en 1898 et 1900. Il avait ensuite fondé une formation de défense des entrepreneurs et était devenu conseiller municipal de Saint-Cloud (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Auguste Trépreau meurt le 8 février 1932 à Joinville et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise. Il était âgé de 79 ans et père de trois enfants.

Usine Pathé à Joinville-le-Pont

 

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20 juin 2025 5 20 /06 /juin /2025 10:29

Louis Seive naît le 14 juillet 1872 à Paris (20e arr.). Il est le fils de Marie Joséphine Massez et de son compagnon, Claude Marie Seive, qui déclare sa naissance et le reconnaît. Ses parents résident rue des Poiriers. Leur mariage, en décembre 1884 dans le même arrondissement, légitime son ascendance. Sa mère est native de Renaix, ville de Flandre orientale, en Belgique flamande à forte minorité francophone. Son père, natif de la Loire, qui a un jumeau prénommé Claude, est fabricant d’eau de seltz. Il meurt lorsque Louis a 13 ans ; ils vivent alors rue des Pyrénées. Sa mère décède deux ans plus tard à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine).

Effectuant un service militaire d’un an, à partir de septembre 1893 au sein du 120e régiment d'infanterie, Louis Seive est démobilisé en octobre 1894, avec le grade de caporal, pour entrer comme élève à l’école nationale vétérinaire d’Alfort à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne). Admis à la 59e place sur 63 reçus, il poursuit une scolarité passable, obtenant son diplôme en juillet 1898 au 60e et dernier rang. Il avait été exclu de l’internat début janvier 1898 « pour s’être absenté deux jours sans autorisation » et avait poursuivi sa formation comme externe.

Installé dans l’appartement familial de la rue des Pyrénées (quartier Charonne), Seive devient membre de la Société protectrice des animaux en janvier 1899.

Il atteint une certaine notoriété en soignant, en mai 1900, le lion Ménélik, de la ménagerie de la Foire au pain d’épices (act. Foire du Trône), dans le Bois de Vincennes (12e arr.). Atteint d’une pleurésie double, il réagit vivement à l’intervention initiale, mais calmement à la deuxième opération ayant « sans doute senti un soulagement après les premiers soins » selon la presse parisienne et provinciale, qui en rend compte.

En février 1902, Seive autopsie un chien danois et établit qu'il était atteint de la rage ; il envoie ses quatre victimes à l’Institut Pasteur. Un atelier de maréchal-ferrant est également exploité par Seive, rue de Bagnolet, en 1907.

Après avoir effectué en 1896 et 1899 des périodes comme soldat de réserve, Louis Seive devient en juillet 1905 officier, avec le titre d’aide-vétérinaire (sous-lieutenant). Il est promu en août 1909 vétérinaire en second (lieutenant).

Installé en 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord rue du Pont (act. rue Jean-Mermoz), puis rue des Cliquettes (act. rue Émile-Moutier), dans le centre-ville, il épouse en mars 1912 à Paris (12e arr.) Léontine Augustine Démaré, native de Tourcoing.

Au cours de la première guerre mondiale, Louis Seive est mobilisé en août 1914 au sein du 19e escadron du train des équipages militaires, où il intègre la 4e compagnie qui compte 281 hommes, 422 chevaux et 167 voitures.

Son comportement lui vaut, en mai 1917, une citation à l’ordre de la division : « Vétérinaire zélé, actif et consciencieux. Au front depuis le début de la campagne, a maintenu son effectif en parfait état avec le minimum de pertes. A assuré le service d'un groupement de chevaux blessés dans un endroit violemment bombardé [en avril 1917]. S'est dépensé sans compter et avec le plus grand dévouement ». Il est nommé en janvier 1918 vétérinaire-major (capitaine) et rendu à la vie civile en avril 1919.

À Joinville-le-Pont, Louis Seive participe, à la souscription « Pour la veuve et les enfants d'Ernest Berger », organisée par la section locale du mouvement royaliste Action française en juin 1925. Ernest Berger, né en 1889, était le trésorier de l'Action française. Il est assassiné, dans la station de métro Saint-Lazare à Paris, d'une balle dans la nuque par Maria Bonnefoy, prétendument à cause de sa ressemblance avec Charles Maurras. On compte 22 souscripteurs à Joinville.

Louis Seive meurt le 19 novembre 1935 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 63 ans et n’avait pas d’enfant.

Son comportement pendant la première guerre mondiale lui avait valu la Croix de guerre en mai 1917. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur, à titre militaire, en mars 1923.

Le lion Ménélik par le sculpteur François Pompon, musée d’Orsay, Paris

 

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12 juin 2025 4 12 /06 /juin /2025 00:01

Robert Alexandre Gustave Laveau naît le 15 mai 1914 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Ernestine Octavie Piault et de son époux, Alexandre Laveau. Son père est menuisier, originaire de Châteauroux et fils naturel d’une domestique. Mobilisé pour la première guerre mondiale, il meurt dès le 25 août 1914 à Courbesseaux (Meurthe-et-Moselle), lorsque son fils a trois mois. Ce dernier est, par décision du tribunal civil de la Seine, « adopté par la Nation » en novembre 1919.

La mère de Robert, native du Raincy (Seine-et-Oise), est la fille d’un tonnelier de Vincennes. Elle se remarie en janvier 1924 avec Alphonse Victor Emerie, un instituteur de l’enseignement privé, qui vient de Bretagne. Ils restent dans l’appartement des Laveau.

En 1936, Robert Laveau est élève au séminaire du diocèse catholique de Paris, la maison Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux. Peut-être est-ce lui qui également poursuit des études universitaires à la Faculté de droit et est admissible à l’épreuve orale de la licence en juin la même année.

En septembre 1936, ayant obtenu le brevet de préparation militaire supérieure, il intègre le peloton d'élèves officiers de réserve de l’infanterie. À la sortie, il est sous-lieutenant dans l’administration du service de santé. Au cours de la deuxième guerre mondiale, il est promu lieutenant en avril 1940 puis devient capitaine en février 1951.

Résidant en 1946, en compagnie de sa mère et de son beau-père, à la maison paroissiale de la rue Saint-Thomas en Argonne de Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine), il est probablement un des desservants de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul.

Il devient ensuite vicaire de Saint-Joseph des Épinettes (Paris, 17e arr.), édifice situé rue Pouchet.

Revenant dans le sud-est parisien, l’abbé Laveau est nommé, en juillet 1959, curé de Sainte-Anne de Polangis, paroisse qui dessert un quartier partagé entre les communes de Joinville-le-Pont et Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside, toujours avec son beau-père et sa mère, dans le presbytère, situé à Joinville, avenue Oudinot.

Le père Laveau succède à Jean Lamour (1913-2001), qui rejoint Sainte-Geneviève-et-Saint-Maurice à Nanterre puis sera vicaire général du diocèse de Créteil. En 1995, c’est le père Bernard Biéri qui est en charge de la cure de Polangis.

L’abbé Robert Laveau meurt le 29 mars 2015 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 100 ans.

Sainte-Anne de Polangis, église à Joinville-le-Pont

 

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10 juin 2025 2 10 /06 /juin /2025 07:59

Michel Marie Joseph Jacques Henri Lavalle naît le 13 octobre 1914 à Paris (10e arr.). Il est le fils Lucie Marie Joseph Viennot et de Marie Albert Lavalle qui vivent dans le quartier Saint-Vincent-de-Paul, rue du Faubourg-Saint-Denis.

Le père, originaire de Marseille est alors comptable ; il deviendra directeur commercial puis chef des exportations de la Société française des cotons à coudre Thiriez-Cartier-Bresson, installée à proximité de leur logement et qui dispose également d’une manufacture de Celles-sur-Plaine (Vosges). Sergent d’infanterie, il est affecté à l’usine Cartier-Bresson pendant la première guerre mondiale.

Contrairement à ses deux frères aînés, n’est pas recensé chez ses parents en 1926 et 1931 (il a alors 11 et 16 ans) ; il fait probablement sa scolarité en internat.

Recensé pour ses obligations militaires en 1934, il décide de suivre les cours de l’école d’officiers de réserve ; il est reçu et nommé sous-lieutenant de réserve en avril 1936. Il sera ultérieurement promu lieutenant en février 1939 puis capitaine en août 1948. Son frère Marcel est également officier de réserve.

Au sortir du service militaire, Michel Lavalle est en 1938 étudiant ecclésiastique au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine), où sont formés les prêtres catholiques du diocèse de Paris. Il devient prêtre et est mobilisé lors de la deuxième guerre mondiale.

Prêtre aux armées

L’abbé Laval (très probablement Michel Lavalle) est, en 1942, vicaire de la paroisse Sainte-Anne de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le curé de la paroisse était Lucien Lachambre, qui devait mourir en mai 1942 et être remplacé par le père Jacques Hollande (ultérieurement fondateur de la Mission de Paris, qui regroupe les prêtres-ouvriers).

En février 1942, en tant que vicaire et président de la section de Joinville de l’association Famille française, l’abbé accueille dans la salle paroissiale, située boulevard de Polangis, une rencontre du Secours national et de la Famille du prisonnier de guerre. Parmi les participants, on note la générale Hutzinger, M. Teyssier, Henri Melchior, Charles Chaussée, adjoint au maire et Georges Bitterlin, médecin et conseiller municipal.

Michel Lavalle réside en 1946 à Paris (16e arr.), dans le quartier de Chaillot, rue Nitot, dans un centre qui accueille une vingtaine d’ecclésiastiques.

Désigné comme, président des médaillés militaires, Lavalle participe en décembre 1953 à la messe pour le maréchal Leclerc (héros de la Libération de Paris), organisée en l’église Saint-Charles-Borromée, l’autre paroisse de Joinville-le-Pont, à la demande du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), et célébrée par l’abbé Régneron, vicaire.

L’abbé Michel Lavalle meurt le 7 février 1959 à Paris (16e arr.) dans son logement de la rue de l’Amiral-d’Estaing, nouveau nom de la rue Nitot. Il était âgé de 44 ans. Ses parents résidaient à Saint-Leu-la-Forêt (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Pour son comportement militaire, il était décoré de la Croix de guerre 1939-1945.

Église Sainte-Anne de Polangis

 

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26 mai 2025 1 26 /05 /mai /2025 22:39

Louise Éléonore Delalonde naît le 7 novembre 1854 à Cherbourg (act. Cherbourg-Octeville, Manche). Elle est la fille de fille Sophie Louise Le Mignon et de son époux Napoléon Delalonde. Son père est vérificateur des douanes mais également poète. Il a été membre de la société académique des sciences, belles-lettres et arts de Cherbourg.

Ses deux parents sont décédés dans sa jeunesse : lorsqu’elle a 9 ans pour sa mère en 1863 et 14 ans pour son père. Louise Delalonde est alors confiée au docteur Frédéric Auguste Guiffart, médecin de la marine et directeur du service de santé de l’hôpital civil de Cherbourg, chevalier de la Légion d’honneur. Il l’envoie en région parisienne. En 1871, elle reçoit en tant qu’orpheline et fille d’un fonctionnaire, une pension civile de 1 140 francs.

Devenue professeure de lettres, elle épouse en octobre 1875 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle réside, le docteur Henri Jean Ferdinand Rousseau, professeur de sciences dans l’institution du Parangon. C’est un établissement laïque privé d’enseignement réputé de Joinville qu’exploite son père, Ferdinand Rousseau, à l’époque maire adjoint et l’année suivante maire de la commune.

À côté de son activité médicale et scientifique, Henri Rousseau s’implique dans la gestion du Parangon, derrière son demi-frère Théodore Quirot et son frère aîné Jules Rousseau. Il en prend seul la direction en 1897, après la mort de son père et de ses deux frères. Avec le concours actif de son épouse, il transforme le Parangon en une « école coloniale », destinée à former de manière pratique les jeunes Français ou originaires d’Indochine, d’Afrique, de Madagascar comme des Antilles à l’exploitation agricole de ces territoires.

Charles Pâquet, petit-fils du maire de Joinville, Eugène Voisin, qui sera président de la Société nationale des architectes de France, résistant et maire-adjoint de Vincennes, est élève au Parangon. Il témoigne en 1969 sur la vie dans l’établissement Rousseau : En 1897, « Le docteur Henri Rousseau en fut le directeur et vint également y habiter avec sa femme née Louise Delalonde, dont les cheveux étaient d'un beau blond vénitien et cela surprenait d'autant plus qu'elle était très brune de naissance et qu'alors les femmes n'avaient pas l'habitude comme à l'heure actuelle de changer, pour certaines, la couleur de leurs cheveux presque chaque semaine. (…) Certains élèves, les pensionnaires seulement, pris parmi les plus méritants, étaient une fois par semaine conviés à ce que l'on appelait « le salon », où toute la famille Rousseau était réunie, ainsi que certains professeurs dont M. Ferroni qui enseignait le violon et qui en charmait l'assistance ; des vers y étaient également récités, souvent par Mme Henri Rousseau qui s'intéressait aussi au théâtre. Il était alors servi ce qu'on appelait des rafraîchissements consistant en sirops de grenadine, citron, etc. »

Louise Rousseau s’intéresse à la botanique et notamment à la sériciculture (culture de la soie). Elle installe une magnanerie (élevage de ver à soie) dans le parc.

Elle promeut ses conceptions pédagogiques et intervient lors du Congrès colonial de Marseille, en 1904, pour défendre « l’importance du rôle colonial de la femme ». Elle regrette que « l’enseignement que l’éducation féminine en France a été jusqu’ici franchement hostile à la colonisation. »

Louise Rousseau fut un auteur prolifique. Elle était une des initiatrices de ce qu’on appelait, au tournant du vingtième siècle, le « roman pour jeunes filles », qui connaît encore quelques succès sous d’autres noms (roman de gare).

Parmi ses œuvres, on citera Amoureuses et jalouses (1894), Le Chagrin de Clélia (1894) ou Le Sacrifice de l’amour (1901). Louise Rousseau publie aussi des textes édifiants, des poèmes et du théâtre. Elle connaît un certain succès avec Histoire de chevalerie (années 1890). Elle utilise parfois le pseudonyme de Ludovic Delys.

Avec la Première guerre mondiale, l’école coloniale cesse de fonctionner. Un hôpital américain s’y installera en fin de conflit. Mais, dès 1914, Louise Rousseau anime une œuvre de patronage et d'hospitalisation des enfants dont le but est « de recueillir et de soigner les pauvres petits dont le père, veuf ou divorcé, est appelé sous les drapeaux » comme le rapporte le quotidien socialiste L'Humanité.

Louise Rousseau est morte le 16 novembre 1924 à Joinville-le-Pont. Elle était âgée de 70 ans et mère de deux enfants. Décorée des Palmes académiques comme femme de lettres, en tant qu’officier d'académie en février 1899 puis comme officier de l’instruction publique en janvier 1907, elle est faite chevalière du mérite agricole en février 1914 « pour ses travaux très importants et publications nombreuses sur la sériciculture en France et aux colonies ». Une voie de la commune s’appelle « villa Rousseau », mais il n’est pas clair qu’elle ait été dénommée du fait de sa famille ; par contre, une autre voie porte le nom d’impasse Jules-Rousseau, d’après son beau-frère.

Louise Rousseau

 

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8 mai 2025 4 08 /05 /mai /2025 00:01

Suite de la biographie de Napoléon Casalini

L’ancien officier de cavalerie italien puis agent secret de la reine d’Espagne Isabelle II, Napoléon Casalini a établi définitivement sa résidence en France. Vers 1874, il rejoint comme professeur de musique l’institution Rousseau-Quirot, établie dans un vaste parc, rue de Paris à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et qui prendra ensuite le nom d’école du Parangon, selon le nom de l’ancienne demeure du 17ème siècle, qui fut la propriété de Mme de Lafayette.

L’école privée laïque est dirigée par Ferdinand Rousseau, maire de Joinville et par Nicolas- Quirot. Elle comprend un pensionnat de garçons et prépare au baccalauréat des élèves français et étrangers, avec 130 élèves en 1896 (dont 15 étrangers). De même que les dirigeants, la plupart des enseignants, dont Casalini, résident sur place. Il enseigne la musique. En 1889, Jules Rousseau prend la succession de son père et de Nicolas Quirot, tous deux décédés. À sa mort en 1897, c’est son frère, le Dr Henri Rousseau, qui devient directeur. C’est probablement à ce moment-là que Napoléon Casalini est nommé sous-directeur le l’établissement.

Répertorié en 1891 comme « étranger », il est inscrit, en 1892, au fichier central de la Sûreté nationale. Il est enregistré comme « français » au recensement de l’année 1896. Sa fonction à la direction de l’école du Parangon est décrite par un ancien élève, Charles Pâquet, petit-fils du maire de Joinville-le-Pont à cette époque, le radical-socialiste Eugène Voisin : « L'autorité était concentrée dans les mains du sous-directeur, Napoléon Casalini. « Casa » était la figure légendaire du Parangon. Il criait, il sifflait beaucoup, et il faisait très peur quand on le voyait descendre de sa chambre, qui était au-dessus du vestiaire, vêtu d'un grand capuchon dans lequel il se drapait jusqu'aux chevilles. Les élèves punis au piquet étaient assurés, à chacune de ses allées et venues, lorsqu'il passait près d'eux, de recevoir une gifle, car il avait la main leste ». Mais il en garde aussi un souvenir plus positif : « Cet Italien était aussi un maestro, un musicien de grand talent, que les élèves aimaient entendre chanter ou jouer du piano ou encore raconter ses exploits guerriers car, ce n'était pas le moindre élément de son pittoresque. »

À la fin du 19e siècle, le Dr Henri Rousseau et son épouse, l’écrivaine Louis Rousseau, transforment le pensionnat du Parangon en « école coloniale ». Elle vise à fournir un enseignement pratique, pour former des colons et assurer la mise en valeur des colonies et protectorats français. Elle obtient un soutien significatif des autorités politiques et des milieux coloniaux, notamment de l’Alliance française. L’école accueille aussi des élèves assez nombreux, venant notamment d’Indochine, d’Afrique occidentale et de Madagascar. 

Continuant d’exercer ses fonctions de sous-direction, Napoléon Casalini prend également en charge d’autres activités. Il est ainsi un des animateurs de la Société de gymnastique du Parangon, créée en janvier 1910, qui, outre le développement du sport, contribue à la préparation militaire. La même année, il prend part à la fondation de la Société de tir de Joinville-le-Pont, dont le docteur Rousseau est le président et qui a pour directeur Antoine Poulitou (1878-1911), instructeur à l’école de gymnastique de Joinville et franc-maçon.

N'abandonnant pas la musique, Casalini exécute un solo de mandoline en février 1907 lors d’une réunion à Paris organisée par L'Yonne radicale et radicale-socialiste, organisation dont s’occupe un instituteur joinvillais, Basile Nivelet.

Intéressé aussi à l’image imprimée, Casalini devient en 1892 membre de la Société d'excursions des amateurs de photographie. Il l’est toujours en 1899.

Au début de la première guerre mondiale, l’école du Parangon tente, sans grand succès, de continuer son activité. Elle accueille également, à l’initiative des époux Rousseau, une association philanthropique, l'Œuvre de patronage et d'hospitalisation des Enfants pendant la guerre, dont le statuaire et graveur en médailles Jules Édouard Roiné (1857-1916), médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900, est le vice-président.

Après la fin du conflit, Napoléon Casalini est installé en dehors de l’école du Parangon, qui a cessé de fonctionner, mais toujours rue de Paris à Joinville. Il est encore professeur de musique en 1921, à l’âge de 78 ans.

Napoléon Casalini meurt le 19 septembre 1927 à Joinville, dans son domicile de la rue de Paris, à l’âge de 83 ans. Il est présenté comme rentier et célibataire dans l’état-civil. Il laisse un testament olographe.

Décoré de l'ordre italien de Saint-Maurice et de Saint-Lazare pour son action militaire, il avait également reçu des récompenses françaises. Au titre des Palmes académiques, il avait été fait officier d'académie en février 1898 puis officier de l’instruction publique en janvier 1913 pour ses fonctions de sous-directeur de l'institution du Parangon et de professeur de musique. Il avait également été récipiendaire en août 1912 d’une lettre de félicitations du ministre de la guerre, Alexandre Millerand, pour son action au sein de la société de gymnastique du Parangon.

Fin 

Portrait de Napoléon Casalini, La Dépêche coloniale illustrée 1913/01

 

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6 mai 2025 2 06 /05 /mai /2025 00:01

Début de la biographie de Napoléon Casalini

Gaspard Napoléon Hercule Casalini naît probablement en 1843 à Rome (États pontificaux, act. Italie). Son prénom de naissance est Napoleone, mais il utilisera ensuite une forme francisée pour son état-civil/ Selon le témoignage d’un de ses anciens élèves (l’architecte Charles Pâquet), rédigé en 1951 et se référant à la fin des années 1890, il aurait été « un ancien officier de cavalerie, un des seuls survivants alors, disait-on, de la guerre d'Italie, et décoré de l'ordre de Saint-Maurice et de Saint-Lazare ». Si son statut militaire et sa décoration sont possibles, sa participation à la guerre d’Italie en 1859 ou aux opérations ultérieures jusqu’à la proclamation du royaume d’Italie en mars 1861, paraît difficile, vu son jeune âge. Mais les élèves de l’institution du Parangon, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il enseignait, aimaient, d’après Ch. Pâquet, l’entendre « raconter ses exploits guerriers. »

Marié avec Adèle Sforza Cesarini, également native de Rome et qui porte le nom d’une famille aristocratique, Napoléon Casalini, vit à Paris en 1869.

La reine d’Espagne, Isabelle II, avait fait face à un coup d’État du général Juan Prim et contrainte à un exil en France le 30 septembre 1868. Désireuse d’obtenir des renseignements sur la situation dans son pays, elle confie une mission secrète en Espagne au comte de Labruyère. Avec l’accord de la souveraine déchue, ce dernier s’adjoint un secrétaire, Napoléon Casalini, chargé de transmettre une correspondance chiffrée dont son épouse, Adèle Casalini, est seule à posséder la clé de déchiffrement.

Dans le cadre de cette mission, Napoléon Casalini se rend en Espagne, pendant six semaines, du 1er janvier au 15 février 1869, après avoir perçu une avance pour ses frais de 10 000 francs. À son retour, il fait état de dépenses supplémentaires et réclame une somme supplémentaire de 15 000 francs. Plusieurs démarches amiables son faites auprès de l’ancienne souveraine, y compris de sa belle-mère, qui souligne que sa fille a dû engager ses bijoux pour couvrir les traites faites par son époux espion. Après l’échec de ces tentatives, Casalini s’adresse au tribunal civil de Paris par une assignation adressée à l’ancienne reine et à son mari, don François d’Assises, le 20 juillet 1869.

Il recrute l'avocat Denis-Charles Duverdy, maire de Maisons-Laffitte, et un procès se tient le 9 février 1870 au palais de justice. Napoléon Casalini a engagé l’action en son nom propre et en celui de son épouse, mais cette dernière est décédée à Paris le 12 janvier. L’avocat des défenseurs soulève l’argument de l’incompétence du tribunal, arguant qu’il s’agit d’un conflit entre étrangers et qu’il ne relève donc pas de la justice française. Me Duverdy considère qu’une exception à cette règle est prévue, quand les parties sont domiciliées en France. Le juge se range à son argument et se déclare compétent, condamnant le couple royal aux dépens, et renvoyant débat sur le fond à une audience ultérieure. Elle n’aura pas lieu, la défense ayant fait appel.

Le jugement en appel se tient le 8 juillet 1870 devant la première chambre de la Cour impériale de Paris. Il commence par un « fait sans précédent » selon le quotidien La Liberté, l’avocat de la reine d'Espagne s’étant fait voler toutes les pièces d'un procès après les avoir déposées chez l'habilleur. Il aboutit à un renversement de la décision de première instance, soulignant que les anciens souverains espagnols avaient reçu un asile en France, mais n’y avaient pas établis leur domicile. De ce fait, il déclare l’incompétence de la justice française, renvoie les parties à se pourvoir devant la justice espagnole et condamne les époux Casalini aux dépens de première instance et d’appel.

À suivre

La reine Isabelle II d’Espagne et son mari, don François d’Assises (Wikipédia)

 

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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 00:01

Jacques André Antoine Vivier naît le 23 décembre 1841 à Pouillé (Vendée). Il est le fils de Jeanne Bodin et de son époux, Jacques Vivier. Ses parents sont tous deux vendéens, sont père étant d’abord tailleur d’habits puis journalier. Il meurt en août 1850, sept mois avant la naissance de son septième enfant, et alors que Jacques (qui est appelé Eugène dans la famille) est âgé de huit ans.

La mère de Jacques élève les enfants vivants en travaillant comme cordière. Elle meurt elle-même en juillet 1861.

Devenu charpentier, Jacques Vivier réside à Paris en 1870, quand les troupes allemandes font le siège de la capital. Il s’engage dans un bataillon du génie, où il est chef d'un chantier. Libéré de l’armée en février 1871, logeant rue de Flandre (act. avenue de Flandre, 19e arr.), il reprend du service sous la Commune de Paris en avril, avec le grade de lieutenant puis de capitaine. Il est arrêté à la fin des combats avec les troupes gouvernementales de Versailles, soit le 25 mai soit, à Joinville-le-Pont, le 4 juin 1871, selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Jean Maitron.

Le 10e conseil de guerre le condamne, le 28 décembre 1871 à cinq ans de détention et à la privation des droits civiques « pour participation à l’insurrection de Paris ». L’instruction avait estimé que « les renseignements recueillis sur lui étaient bons ; seule sa moralité n'était pas exempte de reproches ». Il est incarcéré à la citadelle de Port-Louis (Morbihan) puis transféré ensuite dans la prison de Thouars (Deux-Sèvres). Il obtient une remise de peine de six mois en novembre 1875 et est donc probablement libéré en juin 1876.

Retourné à la vie civile, Jacques Vivier reprend son métier de charpentier à Bonnard (Yonne). En avril 1877, dans le village voisin de Beaumont, il épouse Alphonsine Alexandrine Dubois, fille d’un charron. Comme témoin de ses noces, il a invité un homme de lettres et un docteur en médecine, ce qui montre qu’il a pu se faire assez rapidement des relations dans cette partie de la Bourgogne. Il s’installe dans à Beaumont et devient marchand de bois.

Pour des raisons fiscales, Jacques Vivier est en conflit avec sa commune de résidence. Il s’adresse au député de l'Yonne, Jean-Baptiste Bienvenu-Martin, futur ministre, qui transmet en décembre 1904 sa pétition à la Chambre des députés. Il conteste ensuite l’imposition foncière du sa Beaumont à laquelle il est soumis pour l’année 1910. Le conseil de préfecture du département de l’Yonne (prédécesseur du tribunal administratif) lui accorde une réduction en octobre 1911, que la commune conteste devant le Conseil d’État ; ce dernier la déboute et maintien la décision en faveur de Vivier en mars 1914.

Jacques Vivier meurt le 7 février 1922 à Beaumont. Il était âgé de 81 ans, veuf et père d’un enfant.

La prison de Thouars (Gallica)

 

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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 00:01
  • Gabriel Jacques Lucien Sarreste naît le 5 août 1867 à Sèvres (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de fils Gabrielle Prugnarde et de son époux Eugène Jacques Martin Sarreste.

    Sa mère est une auvergnate, native du Puy-de-Dôme, domestique à Paris avant son mariage l’année précédente.

    Son père est alors charretier brasseur. Eugène Sarreste (1829-1901), bourguignon, originaire de l’Yonne, vient d’une famille de cultivateurs et est laboureur en 1851. Il vient à Paris et fait partie des républicains qui résistent, en décembre 1851, au coup d’État du président de la République, Louis Napoléon Bonaparte, lequel a dissout l’Assemblée Nationale le 2 décembre et sera proclamé empereur sous le nom de Napoléon III. Comme 26 000 autres, il est arrêté et traduit devant un tribunal ad-hoc, une commission mixte départementale. Le motif retenu contre lui est qu’il aurait été « Affiliateur aux sociétés secrètes. Il convient d’avoir recruté de nombreux affiliés » ; en conséquence, l’accusation soutient qu’il « ne mérite aucune indulgence ». Cependant, la commission militaire estime qu’il est coupable. Condamné à la déportation en pour cinq ans dans un pénitencier en Algérie. Il ne rejoint pas la colonie française, les commissaires extraordinaires du gouvernement le jugeant « non dangereux pour la sécurité publique », il est remis en liberté le 5 avril 1852. Après sa sortie de prison, Eugène Sarreste épouse Gabrielle Prugnard, puis, après la naissance de Lucien, achète en novembre 1868 un terrain sur l’île Seguin à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Il a une superficie de 3 000 m² environ et, comme le reste de l’île, n’est accessible qu’en bateau. Il y installe un restaurant.

    Lucien travaille comme marinier charpentier sur l’île, assurant également le passage des clients du restaurant. Il est plusieurs fois amené à secourir des personnes menacées de noyade, notamment en août 1886, après le chavirage d’un canot ayant neuf occupants, heurté par un bateau-hirondelle de la compagnie des bateaux-omnibus. Sept des passagers sont sauvés.

    Appelé au service militaire, il sert dans l’infanterie de marine, mobilisé en janvier 1889 au sein du 1er RIMA. Les troupes françaises combattent en Indochine, pour établir des protectorats sur les royaumes locaux. Il est marin sur le Vinh-Long de novembre 1889 à janvier 1890, puis rejoint le 1er régiment de marche en Annam et de là va au Tonkin jusqu’en août 1891. Il rentre en France où il est démobilisé en novembre 1891. C’est peut-être au cours de son séjour indochinois qu’il contracte une tuberculose, qui fait qu’il sera dispensé de tout service armé à partir de septembre 1904.

    Revenu à la vie civile, Lucien Sarreste épouse en mars 1897 à Meudon (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine) Blanche Alphonsine Erhard, blanchisseuse, d’une famille d’Argenteuil (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Il opère un nouveau sauvetage spectaculaire en juillet 1899, à Paris cette fois, celui de deux fils d’un clown célèbre, mal en point après avoir réussis à sauver leur petit frère. Il achète en décembre 1900 un bateau-lavoir, accosté dans le Bas-Meudon et déclare sur les listes électorales alors la profession de maître de lavoir, jusqu’en 1914 même s’il ne l’exerce plus après 1908.

    Après les décès de son père, en février 1901, puis de son frère Adrien en mars 1904 et de sa sœur Marie Louise Alexandrine en septembre 1907, Lucien quitte son établissement du Bas-Meudon pour rejoindre sa mère sur l’île Seguin. À la mort de cette dernière en avril 1909, il devient le propriétaire unique du restaurant.

  •  

     

    Le restaurant Sarreste sur l’île Seguin à Boulogne (arch. Village de Billancourt)

    Au cours de la première guerre mondiale, Lucien Sarreste, après le réexamen de sa situation par le conseil de révision, est mobilisé en 1915, au titre des services auxiliaires (non-combattants), au 3e régiment du génie, chargé des voies navigables.

    Après la fin du conflit, l’industriel Louis Renault, propriétaire des usines d’automobiles et d’aviation de Billancourt, souhaite étendre ses installations et acquiert, en juin 1919, les trois principales propriétés de l’île Seguin, dont celle de Lucien Sarreste.

    La famille s’installe ensuite auprès d’une autre rivière, la Marne, où elle ouvre un nouvel établissement de commerce de vin, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de la Marne. Escroqué en juin 1921 par un ancien greffier qu’il avait chargé de le représenter pour l’achat d’un terrain, Lucien Sarreste le retrouve par hasard dans une rue de Paris huit jours plus tard, et permet son arrestation par la police.

    Lucien Sarreste meurt le 22 janvier 1932 dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, où il est domicilié rue Dupertuis et est mentionné en tant que forain. Il était âgé de 64 ans et avait reçu une mention honorable en novembre 1886 puis avait été décoré d’une médaille d’argent en 1889 pour ses actes de courage, à l’occasion de sauvetages de personnes sur le point de se noyer dans la Seine.

    La famille reste à Joinville-le-Pont, où son fils, Aimable Sarreste (1898-1970), constructeur de bateaux, va jouer un rôle politique en 1953 : il refuse de délivrer un certificat d’hébergement à un candidat communiste à la marie de Joinville-le-Pont, ce qui l’empêche de se présenter.

    L’épouse d’Aimable, Yvonne Sarreste née Haas (1902-1992) siège au conseil municipal de Joinville, élue sur la liste du maire (divers-droite) Georges Defert de 1965 à 1977 – elle est la seule femme à siéger dans cette instance pendant ces deux mandats.

    Elle avait succédé à André Sarreste (1924-1988), leur fils, qui avait aussi été élu comme colistier de Georges Defert entre 1959 et 1965.

    La fille d’André et donc petite fille d’Yvonne Sarreste, Sylvie Mercier (née Sarreste en 1961), enseignante spécialiste des nouvelles technologies, siège elle aussi dans le conseil municipal de Joinville : élue sur la liste de Pierre Aubry (droite) de 1989 à 2001, puis, toujours avec Pierre Aubry, comme adjointe au maire de 2001 à 2008. Elle présente sa propre liste en 2008 avec le soutien du MODEM (centre-droit) puis rejoint au second tour celle d’Olivier Aubry (UMP, droite), fils du précédent, et devient conseillère municipale d’opposition au nouveau maire, Olivier Dosne (2008-2014). Candidate sur la liste de Tony Renucci (divers-gauche) en 2020, elle revient en cours de mandat en 2021 et siège jusque 2023, de nouveau en tant qu’opposante à Olivier Dosne (UMP).

    Voir aussi « Comme je suis heureux de vous rencontrer »

Photo présumée de la famille Sarreste sur l’île Seguin à Boulogne (arch. Village de Billancourt)

 

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