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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 01:01

Émile Victor Moutier naît le 10 août 1891 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Adèle Gabrielle Thépin, blanchisseuse et de son époux, Victor Moutier, livreur, qui habitent rue du Pont.

Émile Moutier est orphelin de père en 1901. Il vit avec sa mère rue de Paris, dans le centre de Joinville, et devient comptable. Il fréquente la société symphonique de Joinville.

Appelé au service militaire avec la classe 1911, il est incorporé en novembre 1912. À la déclaration de guerre en août 1914, il est sergent-major au 272e régiment d’infanterie. Il devient lieutenant en avril 1916. Son comportement est salué par une citation à l’ordre de la brigade le 1er novembre 1915.

Le 28 juillet 1916, le lieutenant Moutier est tué face à l‘ennemi à Belloy-en-Santerre (Somme) ; il était âgé de 25 ans. Son supérieur, le capitaine Hénaux, témoigne dans une lettre à un de ses amis, publiée dans l’hebdomadaire Voix des communes, « Le brave Moutier a reçu un obus en pleine poitrine le 28 juillet à 23h. Moutier était un chef aimé, adoré de ses hommes, un camarade excellent, un subordonné très estimé ; il est mort en brave. Il est enterré à Assevillers (Somme). »

Il fait l’objet d’une nouvelle citation, à l’ordre l'armée cette fois, le 31 août 1916 : « officier de haute valeur morale. Le 28 juillet 1916, a été tué à la tête de sa section, en marchant à l'attaque d'un village fortement organisé ». Le futur maire de Joinville, Émile Briolay (radical-socialiste) salue « La mort d’un héros ». La société symphonique de Joinville le nomme membre d’honneur. En juin 1920, il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Le décret d’attribution parle d’un « officier de haute bravoure morale. »

Une délibération du conseil municipal de Joinville, le 15 janvier 1922, a décidé d'attribuer la dénomination « Émile-Moutier » à une voie publique de la commune, l’ancienne rue des Cliquettes, dans le quartier du centre. Elle est confirmée par décret du 8 juillet 1922.

Si l'hommage public est unanime, la débaptisation de rue des Cliquettes est critiquée par l’historien Georges Bousquié. Le nom évoquait en effet le souvenir des lépreux, enfermés au 13e siècle, dans une maladrerie installée à cet endroit.

Le gymnase situé dans cette rue, détruit en 2018, portait initialement le nom « Émile-Moutier » avant d’être rebaptisé « Pierre François ».

 

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