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13 novembre 2020 5 13 /11 /novembre /2020 00:01

Gaston Maisonpierre naît le 10 janvier 1881 à Paris (18e arr.), il est le fils de Caroline Maisonpierre, couturière native de Hollande qui vit boulevard de Clichy, et d’un père non dénommé. Sa mère le reconnaît en janvier 1883 à Paris (10e arr.). Enfin, il est reconnu à Paris (17e arr.) en janvier 1885 par Joseph Victor Florence, distillateur alsacien ayant opté pour la nationalité française ; ce dernier meurt en avril 1889.

Travaillant comme ouvrier dans la métallurgie en tant que chauffeur à Joeuf (Meurthe-et-Moselle), Gaston Florence s’engage pour quatre ans dans l’armée à Briey (Meurthe-et-Moselle) en février 1901. Il est affecté au 12e régiment de dragons. Il se marie, toujours à Joeuf, en février 1906 avec Marie Véronique Thévenin.

En 1907, Florence est ouvrier à l’usine du Bi-Métal, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, rue du Four puis place des Écoles. Il va prendre un rôle actif dans la grande grève de cette usine qui fabrique notamment des fils téléphoniques.

Au début de l’année 1910, les communes riveraines de la Marne ne sont pas encore sous les eaux : l’inondation historique débutera à la fin du mois de janvier. Le 19 janvier 1910, la majorité des quelques 240 ouvriers de Bi-Métal se mettent en grève avec l’appui de l'Union syndicale des ouvriers sur métaux. Le syndicat est affilié à la Confédération générale du travail (CGT), fondée en 1895 et unifiée en 1902 avec la fédération des bourses du travail ; elle a adopté en 1906 la charte d’Amiens, qui reste la base idéologique du syndicalisme français.

Les demandes des syndicalistes consistent en une revalorisation des salaires. Le conflit, particulièrement long, deviendra très violent, illustrant la rudesse des rapports sociaux au début du vingtième siècle. Il aura des échos à la Chambre des députés comme dans toute la presse. Selon Gaspard Ingweiller, qui dirige la grève en tant que secrétaire de l’Union des métaux, qui s’exprime dans le quotidien socialiste L’Humanité « Les métallurgistes s'étant aperçus qu'un foyer de jaunisse [des non-grévistes embauchés par la direction] existait à l'usine de canalisation électrique de Joinville-le-Pont, décidèrent d'accord avec les autres organisations en grève, de prendre de vigoureuses mesures de prophylaxie pour éteindre le foyer infectieux, considérant qu'il vaut mieux prévenir que guérir. Des groupes se, constituèrent et administrèrent aux malades en question une potion énergique qui les remit immédiatement sur pied. »

Des « cuisines communistes » fonctionnent pour fournir les repas aux grévistes et à leurs familles. Les enfants des métallurgistes en lutte sont pris en charge par d’autres militants afin d’écarter « le souci moral occasionné dans les luttes ouvrières par la présence des enfants. »

Début mars, la Marne s’étant retirée, la direction se mit en devoir de procéder au graissage des machines qui avaient été submergées. Une équipe de mécaniciens parisiens est recrutée par les contremaîtres vendredi 18 mars ; ils arrivent accompagnés matin et soir par une escorte de policiers entre la gare du chemin de fer et l’usine. Mais l'entrée des ateliers est barrée par des grévistes embusqués qui leur interdisent l'accès de l'usine, tirant même des coups de revolver ; dix grévistes seront arrêtés.

La direction décide alors de faire appel au « Syndicat des jaunes », un mouvement anti-gréviste fondé en 1899 et soutenu par des groupes d’extrême droite. Le lundi 21 mars, ils sont une quarantaine, toujours accueilli par des protestations des grévistes. La tension monte encore. Des menaces de mort ont été adressées au directeur et fils télégraphiques et téléphoniques ont été coupés à Saint-Maurice.

Changement de tactique alors parmi les syndicalistes des métaux. Jeudi 24 mars, il vient cinquante jaunes, ou prétendus tels. Afflux de chômeurs attirés par l’espoir d’un travail ? Peut-être, mais il y a sans doute également, selon le quotidien libéral Le Journal des débats, de pseudo-jaunes se seraient glissés dans l’équipe, pour discréditer l’organisation des anti-grévistes et prouver que, selon le mot de L’Humanité « La jaunisse coûte cher. »

Un des ouvriers nouvellement embauché est surpris emportant des pièces de cuivre dans une toile dissimulée sous son veston. La police procède à une fouille à l’entrée de la gare parmi les ouvriers qui regagnaient Paris : elle trouve sur six d’entre eux une moyenne de vingt kilos de métal ; ils sont eux aussi envoyés en prison. Le lendemain, un autre est encore convaincu de vol.

La direction de l'usine décide alors de congédier tout le personnel nouvellement embauché et de fermer les ateliers. Au sein du personnel, un certain essoufflement apparaît après presque trois mois de conflit ; des ouvriers ont des entrevues avec les directeurs de l'usine au sujet d’une reprise du travail et une pétition est lancée par quelques-uns d’entre eux.

L'usine du Bi-Métal était gardée par la gendarmerie et la police, mais devant la violence des affrontements, le gouvernement juge que c’est insuffisant et fait appel à l’armée : chasseurs à pied et dragons viennent donc faire la garde à Joinville, à partir du 11 avril.

Le 16 mars, les ouvriers en grève du Bi-Métal qui dure depuis deux mois sont rejoints par ceux de La Canalisation électrique, usine voisine située à Saint-Maurice. Avec le reflux de l’inondation, La Canalisation électrique embauche vingt nettoyeurs, cependant le 17 mars, une centaine de grévistes tentent de les empêcher d’opérer à coups de pierres. La police s’interpose, et plusieurs coups de revolver sont tirés, sans faire de blessés. Cinq arrestations sont faites, dont celle de Florence. Dans l'après-midi, des métallurgistes de Montreuil, également grévistes, se sont joints à ceux de Joinville et la police locale réclame des renforts des commissariats de Charenton, Ivry, Vincennes et Gentilly puis fait appel à l’armée.

Florence, Victor Bluche, Jean Elipoura, François et Jean Lucchi ont nié avoir tiré des coups de feu et avoir jeté des pierres sur la police. Ils sont cependant maintenus sous mandat d'écrou. À la demande de leurs avocats, le président du Conseil des ministres, Aristide Briand, leur octroie le régime des détenus politiques. Ils sont jugés le 12 avril devant la neuvième chambre du tribunal de police correctionnelle, présidée par M. Ausset, sous les inculpations d'entraves à la liberté du travail, outrages aux agents, infraction à la loi sur les étrangers (pours trois d’entre eux) et port d'arme prohibée, en compagnie d’une femme, Catherine Gutrod, née Thomé. Florence et Bluche sont condamnés à trois mois de prison pour entrave à la liberté du travail et port d'arme prohibée, Jean Elipoura et François Lucchi à deux mois, Catherine Gutrod à quinze jours tandis que le jeune Jean Lucchi est relaxé.

Le même jour, Gaspard Ingweiller, le dirigeant syndical à la tête de la grève, est arrêté après une course poursuite. Il était porteur d'un revolver. Conduit au commissariat, puis envoyé au dépôt, il est inculpé d'entraves sérieuses à la liberté du travail. Six autres personnes sont inculpées le même jour, pour entraves à la liberté du travail et violences, sans être mises en prison.

Après sa sortie de prison, Florence repart en Lorraine avec sa famille. Il travaille à Joeuf où existe une importante usine sidérurgique appartenant à la famille de Wendel.

Pendant la première guerre mondiale, est d’abord mobilisé dans l’artillerie puis, en novembre 1916, détaché aux Forges de Chatillon à Commentry (Allier) avant d’être reversé, en juillet 1917, dans l’infanterie. Il est démobilisé fin février 1919 et s’installe à Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle), autre haut lieu de la sidérurgie.

Revenant en région parisienne, Florence s’installe avec sa famille à La Courneuve (Seine, act. Seine-Saint-Denis), un des centres métallurgiques de l’agglomération. Il est en 1931 chauffeur dans une usine de la ville voisine d’Aubervilliers puis, en 1936, lamineur à La Courneuve.

Gaston Florence meurt le 11 avril 1963 à La Courneuve (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il était âgé de 82 ans et père de trois enfants. Il avait été décoré de la médaille commémorative française de la grande guerre.

Son deuxième fils, Max Florence (1918-1944), boxeur et résistant à l’occupation allemande, combattant dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI), a été fusillé par les allemands le 16 août 1944 à Garges-lès-Gonesse, Seine-et-Oise (act. Val-d’Oise).

Un atelier de l'usine du Bi-Métal en 1910

 

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3 novembre 2020 2 03 /11 /novembre /2020 00:01

Louis Noger naît le 7 octobre 1907 à Limoges (Haute-Vienne). Il est le fils d’Antoinette Marquet et de son mari Léonard Noger, journalier. Sa mère meurt à Limoges en août 1914. Son père, mobilisé dans l’artillerie pendant la première guerre mondiale, se remarie en juin 1916 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune où il s’installe à sa démobilisation en janvier 1919.

Avec son frère aîné Joseph, Louis vit à Joinville chez son père et sa belle-mère, dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni puis dans celui voisin de Polangis, avenue de Blois.

En 1926, Louis Noger est devenu ébéniste. Il fait probablement son service militaire en 1927-1929 en 1931. Il se marie en février 1930 avec Fernande Marie Aglaé Cattiaux, modiste, à Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis), où vit désormais son frère. Noger exploite un atelier d’ébénisterie à Paris (11e arr.). Le couple vit d’abord à Joinville dans le logement familial en 1931 puis déménage à Noisy.

Louis Noger va s’engager sur le plan politique et syndical. Adhérent au parti communiste en 1934, il participe cette année-là à une manifestation le 1er mai, est arrêté puis condamné à vingt jours de prison « pour s'être défendu contre les brutalités d'un agent » selon l’hebdomadaire du Secours rouge international, La Défense. Les historiens Daniel Grason et Annie Pennetier racontent que le rapport du commissaire du quartier Bel-Air à Paris (12e arr.) mentionne donna « un coup de tête » dans la poitrine de l’agent ; le jugement retint qu’il donna « un coup de poing ». Condamné le 3 mai, il purgea sa peine à la prison de Fresnes.

C’est probablement Louis Noger qui, désigné comme le camarade Noger, apporte la contribution du Syndicat général des travailleurs du bois à la souscription « Au secours du peuple espagnol » lancée dans l’hebdomadaire de la Confédération générale du travail, Le Peuple, en septembre 1936. En 1939, Louis Noger travaille pour un ébéniste de Joinville-le-Pont,

Louis Noger

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Louis Noger est rappelé à l’armée en septembre 1939, puis est réformé temporairement en avril 1940 à Besançon (Doubs) selon Grason et Pennetier.

Revenu à Noisy-le-Grand, il intègre au cours de l’année 1942, selon les Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD), un groupe de résistants des Francs-tireurs et partisans (FTP), organisé dès 1941 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), qui réalise quelques attentats spectaculaires dans la commune. Ayant repris contact avec le parti communiste clandestin, Noger est désigné comme responsable politique et à la propagande du groupe. Il mettait en rapport des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) avec un médecin qui établissait des certificats de complaisance pour les exempter de repartir en Allemagne, relèvent Grason et Pennetier.

Sur dénonciation, d’après l’AFMD, plusieurs membres du groupe sont identifiés. Louis Noger est arrêté sur son lieu de travail le 23 juillet 1943. Neuf autres personnes furent appréhendées dont plusieurs FTP : Jean Savu, le chef du groupe, Augustin Auguste Taravella, Pierre Marie Derrien, Maurice Pirolley et Lucien Rigollet. Ils sont condamnés à mort le 15 octobre 1943 « pour activités de franc-tireur et favorables à l’ennemi » par le tribunal allemand de la région de Paris.

S’adressant à son épouse, le 23 octobre, Louis Noger annonce qu’il va être exécuté : « je partirai dans l’espoir de laisser derrière moi d’une famille que j’ai voulu unie et aimante ». L’AFMD a publié sa dernière lettre.

Dernière lettre de Louis Noger

 

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29 septembre 2020 2 29 /09 /septembre /2020 00:01

Louis Castanet naît le 28 novembre 1866 à Paris (8e arr.). Il est le fils de  Marguerite Castanet, couturière, et d’un père non dénommé ; sa mère le reconnaît officielle deux ans plus tard.

Vers 1886, il est embauché comme facteur dans l’administration des postes. Au moins à partir de 1891, il est affecté au bureau de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), qui est dirigé depuis environ 25 ans par Antonine de La Chassaigne de Sereys, épouse du colonel Broutta. Le bureau avait été doté, en 1872, du service télégraphique. En novembre 1893, la ligne téléphonique reliant Joinville à Paris est inaugurée.

Louis Castanet épouse en février 1893 à Auchel (Pas-de-Calais) Maria Élisabeth Joseph Paillard, fille d’un mineur de houille. Ils vivent à Joinville dans le quartier du Centre, d’abord quai Beaubourg (act. quai du Barrage) et rue Bernier.

En octobre 1896, Louis Castanet fait partie des membres fondateurs de la 1 164e section de la société civile de retraites Les Prévoyants de l’avenir, créée en 1880. La section est basée à Joinville. Elle est présidée par Maurice Watrinet, directeur de funérailles et ancien secrétaire général de la mairie, futur adjoint au maire (conservateur) de la commune. Castanet en est le trésorier jusqu’en 1900. Il en devient ensuite vice-président et conserve la fonction jusqu’en avril 1923.

Lors du congrès de cette organisation en septembre 1904, Castanet est élu membre du conseil d’administration de l’Association générale des sous-agents des postes. Le droit syndical n’existant pas à ce moment dans la fonction publique, l’Association générale en tenait lieu pour les facteurs. Le congrès avait mis à son jour les questions de l’avancement et de la retraite. Mais il se prononça aussi au sujet de la guerre russo-japonaise alors en cours et se conclut sur les cris de « Vive la République sociale ! Vive l'association une et indivisible ! »

Lors du congrès d’octobre 1905, qui voit Roblet succéder à Bébin à la présidence de l’Association générale, Castanet est réélu, avec 393 voix, membre du conseil d’administration. En juillet 1908, il est délégué de la Société générale de l'orphelinat des sous-agents à Paris. Il s’associe à l’hommage rendu, en octobre 1912, à François Labarre, dirigeant mutualiste et est toujours membre du conseil en 1913.

Pendant la première guerre mondiale, Louis Castanet est mobilisé. Au total, avec son service militaire, il aura effectué cinq ans dans l’armée.

Depuis 1911, Castanet semble ne plus résider en permanence à Joinville-le-Pont, même s’il est mentionné en relation avec la commune jusqu’en 1935 dans divers documents d’état-civil ou articles de presse et qu’il mentionne une adresse dans la ville dans des démarches officielles.

Louis Castanet meurt le 6 novembre 1955 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 88 ans et père de cinq enfants. Il avait été attributaire de deux mentions honorables pour son activité sociale en avril et juillet 1908.

La Poste de Joinville vers 1900 avec deux facteurs, dont peut-être Louis Castanet

 

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15 avril 2020 3 15 /04 /avril /2020 01:01

Paul Alphonse Sauvageau naît le 8 mai 1877 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Joséphine Félicité Foubert et de Paul Jean Baptiste Sauvageau, teinturier. Ils vivent rue de Sèvres.

Alors ouvrier typographe, Sauvageau fait un service militaire raccourci en 1898-1899 après le décès de son père. Il épouse en novembre 1905 à Paris (15e arr.) Georgette Louise Olympe Bili, qui porte le nom d’usage de son beau-père, Maurice Sorelle,

Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé d’abord dans l’infanterie puis, à partir de mars 1917, dans l’aviation, étant affecté au 1er groupe d’aérostation. Il est nommé caporal en juin 1918 et démobilisé fin janvier 1919.

Après le conflit, Sauvageau travaille dans l’industrie du cinéma. En 1923, il est directeur du studio de Pathé-Consortium-Cinéma à Vincennes. À ce titre, il fait partie de ceux qui accueillent, en juillet une visite du bey de Tunis lors du tournage d’un épisode du film de Jean Kemm, L'Enfant-Roi. Son épouse, qu’il a encouragée à devenir actrice et qui utilise le pseudonyme de Georgette Sorelle, joue dans cette production.

C’est également comme costumier que Sauvageau prend part à la réalisation du film Destinée, d’Henry Roussel en 1925 ou Napoléon, d’Abel Gance, en 1927. Georgette Sorelle est aussi au générique de cette œuvre. Elle meurt en août 1929, après avoir terminé peu avant le tournage de La Valse de l'adieu, d'Henry Roussel.

Le Syndicat du personnel de la production cinématographique est fondé en juillet 1933 par Maurice Morlot et Sauvageau en est le trésorier. Il réunit des administrateurs, régisseurs et assistants-metteurs en scène. Son siège est chez son président, avenue Gallieni, à Joinville-le-Pont. Le syndicat adhère à la Fédération nationale des syndicats d'artisans français du film, une structure autonome non affiliées aux confédérations CGT, CGTU ou CFTC.

Au-delà de la gestion financière du syndicat, le rôle de Sauvageau prend une grande importance. Ainsi, début 1934, c’est lui qui sensibilise Jean Châtaigner, chef de la rubrique cinématographique du Journal et président de l’Association professionnelle de la presse cinématographique aux revendications de son organisation. Il rencontre également Bernard Natan, administrateur-délégué de la firme Pathé-Cinéma. Il se prononce également en faveur de la création d'un Comité Intersyndical.

Ce sont Morlot et Sauvageau qui accueillent, dans les établissements cinématographiques de Joinville-le-Pont, le sous-secrétaire d'État et député Adolphe Chéron ainsi que le maire de la commune Georges Briolay, l’adjoint au maire Georges Scornet et Paul Hainsselin, conseiller municipal et lui aussi salarié du secteur du cinéma. Ils se plaignent que « l'emploi de la main-d'œuvre étrangère dans le cinéma avait eu pour répercussion le licenciement d'une grande partie des éléments français, ce qui a augmenté dans une proportion considérable (…) le nombre des chômeurs français déclarés à la mairie ». Jusqu’en juillet, Sauvageau va multiplier les initiatives de son syndicat de de la fédération pour réclamer un décret réglementant l’embauche d’étrangers dans les studios auprès du gouvernement et des parlementaires.

Le président Morlot ne sollicitant pas le renouvellement de son mandat à la tête du syndicat, en décembre 1934, René Montis le remplace et Sauvageau est trésorier-rapporteur.

Après la réunification de la CGT avec la CGTU en 1936, la Fédération nationale des syndicats des artisans du film décide, le 7 mai 1937, de se transformer en Syndicat général des artisans du film et d’adhérer à la Fédération du spectacle de la CGT. La nouvelle organisation rassemble metteurs en scène, opérateurs de prises de vues, ingénieurs du son et ingénieurs spécialisés, personnel de la production ainsi que la presse filmée. Son objectif est de « maintenir la qualité professionnelle des artisans de la production du film ». Il vise à la signature de la convention collective des techniciens contribue à l'élaboration du texte d'application des quarante heures.

Les metteurs en scène André Berlhomieu et Marcel L'Herbier sont respectivement président et secrétaire général, tandis que Sauvageau est vice-président.

Depuis 1932, Sauvageau résidait à Joinville, dans le quartier de Polangis et avait une nouvelle compagne, Marthe Godin. Il se lance dans l’action politique et rejoint Paul Hainsselin sur la liste de l’Union des républicains de Joinville. Très marquée à droite, la liste est conduite par Frédéric Bautsch et Léon Lesestre. Elle se présente comme composée d’hommes d’ordre et d’action, sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale, et s’oppose au maire sortant, Georges Briolay (radical) et aux formations socialiste SFIO et communiste.

La liste de l’Union des républicains obtient au premier tour une moyenne de 931 voix soit 32,6% des 2 856 suffrages exprimés sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Le Groupement des gauches républicaines suit avec 765 voix (26,8%), suivi par les communistes de Robert Deloche qui ont 671 voix (23,5%) et les socialistes avec Robert Derivière, 352 voix (12,3%). Sauvageau recueille 908 votes (31,7%).

Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent derrière un ancien combattant, André Blocher, tandis que Georges Briolay maintient sa liste. Pour sa part, l’Union des républicains appelle à barrer la route aux communistes, affichant sa « réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

La liste de droite se renforce, avec 1 160 voix en moyenne soit 41% des 2 899 suffrages exprimés sur 2 924 votants, talonnée par l’union de la gauche à 1 100 voix (39%), tandis que les radicaux sont distancés avec 566 voix (20%). Sauvageau est un des deux seuls candidats de l’Union républicaine à ne pas être élu ; il avait obtenu 1 120 votes (38,6%). Au total, la liste de droite emporte 25 des 27 sièges à pourvoir, la gauche recueillant les deux derniers sièges pour des communistes, dont le futur maire de Joinville, Robert Deloche. Léon Lesestre est élu maire, entouré comme adjoints de Chaussée, Caillon, Béal et Kirbühler.

En mars 1936, avec plusieurs personnalités locales de tendance radicale modérée et opposées au Front populaire, Sauvageau comme Hainsselin rejoint un Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix qui soutient la candidature du député sortant Adolphe Chéron. Il est battu par le communiste André Parsal.

Alphonse Sauvageau meurt le 10 mai 1942, son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 65 ans.

Georgette Sorelle, épouse Sauvageau

 

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23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 00:01

Suite de la biographie de Louis Rey

Les premières attestations de l’engagement politique de Louis Rey remontent à 1880. Il est alors âgé de 33 ans. Il fait partie du comité de soutien à Désiré Barodet, ancien maire de Lyon, devenue député de la Seine, libre-penseur, franc-maçon et promoteur de l’instruction publique laïque et gratuite.

En octobre 1885, les élections législatives ont lieu au scrutin de liste majoritaire à deux tours dans le cadre départemental, contrairement aux échéances précédentes et futures, où le vote a lieu dans le cadre de circonscription. Le département de la Seine doit pourvoir 38 sièges. Les journaux et regroupements politiques présentent leurs listes de candidats.

Pour préparer ce vote, en septembre, le comité Jean, représentant le commerce, l'industrie et le travail fusionne avec le comité Lacoste-Révillon intitulé Comité central industriel et commercial. Le premier comité est soutenu par la chambre syndicale des débitants de vin de la Seine et par Rey. La nouvelle entité, baptisée comité central républicain, économique, industriel et commercial, s’appuie sur le Gaudissart, journal des voyageurs de commerce. Elle publie une liste des candidats qu’elle soutient, avec à sa tête Guichard, conseiller municipal de la Villette; Buisson, ancien chef de bataillon d'infanterie de marine, candidat de la défense nationale. Rey y figure en 30e position. Les candidats de tendance radicale arrivent en tête dans le devis-programme, mais sont devancés par les républicains opportunistes et modérés au plan national.

Une polémique oppose, en janvier 1889, Louis Bonnet, fondateur de La Ligue auvergnate et du Massif central et éditeur de L'Auvergnat de Paris, à Louis Rey, alors qu’une élection législative partielle est prévue à la fin du mois. Une grande partie des marchands de vins est originaire du Cantal et du Puy-de-Dôme. Louis Bonnet attaque ainsi : « Un M. Rey, qui était entré comme garçon de bureau au syndicat du quai des Célestins, et qui, profitant d’une période de désarroi, s’était improvisé chimiste, se mit dans la tête qu'il n’était nul besoin de grammaire ni d’orthographe pour faire du journalisme, et il prit en mains la direction du Bulletin commercial. M. Rey ne se contenta pas de faire un journal sans orthographe et sans grammaire ; il voulut se créer une tribune du haut de laquelle il prêcherait ses doctrines et lancerait ses anathèmes et d’où il ne descendrait que pour la quête. M. Rey écorche toujours la langue française, mais il se croit devenu puissance. Aujourd’hui, il ne consulte plus ni commission de rédaction, ni conseil du syndicat; il va de l’avant, fait de la politique dans un journal où l’on n’en devrait faire qu’après mûre réflexion et lance tout une corporation dans une aventure électorale d'où elle ne retirerait, si elle écoutait M. Rey, que des déboires et de la déconsidération. »

Bonnet reproche en particulier à Rey de soutenir Charles Floquet (organisateur de la défense de Paris pendant le siège de 1870-1871) contre le général Boulanger (leader populiste), alors que Bonnet reproche au premier sa désinvolture face aux syndicats de marchands de vins et qu’il voit avec bienveillance le second. Il concluait « Il n'y a que les chiens qui lèchent la main qui les frappe » et dénonçait l’attitude de Rey qui continuerait « à cirer les bottes de l’autocrate Floquet ». Il défendait également le responsable du laboratoire municipal d’analyse, ennemi de Rey. Et il critiquait le fait que ce dernier soit franc-maçon.

Louis Rey répondit qu’il « détend la République » avec, croit-il, les « applaudissements de la corporation tout entière » et « de la majorité des Auvergnats républicains », relevant que Bonnet traitait les membres de son syndicat de « chiens. »

Poursuivant ses attaques, Bonnet précise : « c’est Rey que je traitais de chien. Jadis socialiste à tout crin, M. Rey, à mesure que son rond-de-cuir se rembourrait, est devenu radical-socialiste puis radical tout court, enfin parlementaire et réactionnaire. (…) M. Rey manque d’orthographe, de syntaxe, de politesse et de véracité, mais il n’est pas inintelligent… »

Protestant, le 18 janvier, contre l’envoi d’une délégation de marchands de vin au candidat Boulanger, Rey affirme que la plupart des débitants de vin ont répudié la candidature du populiste, théoriquement républicain mais soutenu notamment par des bonapartistes et traite La Ligue, publication de l’association, d’organe boulangiste.

Le 21 janvier, Louis Rey et Louis Bonnet s’affrontent dans un duel à l'épée au Bois de Boulogne à Paris (16e arr.), provoqué par le premier qui s’estimait offensé. À la quatrième reprise, Rey a été atteint d'une blessure d'environ quatre centimètres de profondeur à la main droite et le combat a cessé. Il se réconforte le lendemain lors d’un lunch organisé au siège de la chambre syndicale des débitants de vin, qui est aussi son domicile, 22, quai des Célestins à Paris. Boulanger fut élu député de Paris par 244 070 voix, contre Jacques, soutenu par les radicaux et républicains, qui en recueille 162 520.

Lors des élections municipales de mai 1890, Louis Rey est candidat du comité républicain radical dans le quartier de l'Arsenal de Paris (4e arr.) contre le sortant, Eugène de la Goublaye de Ménorval, boulangiste. Dans une réunion publique, le 21 avril, Louis Rey s’adresse à son concurrent : « il ne vous reste plus que la corde de Judas, la fin des traîtres ». Dans sa profession de foi, Louis Rey se déclare « partisan d'une république démocratique éclairée et libre », soutenant « le progrès, la perfection des lois et par elles l'amélioration de l'état social et de la République » qu’il veut défendre contre « n'importe quel César de droit divin, d'aventure ou de contrebande ». De Ménorval arrive en tête au premier trou, avec 34,6% des suffrages exprimés, Rey en obtenant 11,7%. Il se désiste en faveur du candidat conservateur Hervieu qui avait obtenu 26,7% et est élu au second tour. Rey, qui assure avoir été « candidat pour la lutte » et « à l'avant-garde de la démocratie », avait demandé à de Ménorval « d’aller rejoindre dans la fosse commune du boulangisme, les cadavres putréfiés de la honte nationale. »

Le centenaire de l’insurrection parisienne du 10 août 1792 est l’objet d’un banquet, organisé par Rey, pour commémorer la déposition du roi Louis XVI.

De nouveau candidat au scrutin municipal d’avril 1893, Rey obtient cette fois le soutien du Comité républicain radical socialiste, formé des trois Comités républicains de 1890. Il a le soutien de la Fédération républicaine socialiste de la Seine. Il est cependant devancé par le sortant, Hervieu (29,7%) avec 11,5% des suffrages exprimés. Il refuse de se désister en faveur d’un républicain socialiste (centre-droit) arrivé second avec 23,1%. Hervieu est réélu.

Lors des élections législatives de mai 1896 Rey constitue avec les radicaux un comité d’union républicaine du 4e arrondissement, qui fit élire Gabriel Deville, candidat collectiviste et ancien membre du parti ouvrier français de Jules Guesde.

Participant en 1897 aux activités de l'Union progressiste, groupe parlementaire anticlérical de centre-gauche, Louis Rey contribue à la rédaction d’un projet de loi de réforme de l'impôt foncier.

Signataire en novembre 1898 d’une protestation contre « les persécutions qui frappent le colonel Picquart », dans le quotidien L’Aurore qui défend le capitaine Dreyfus, il signe ainsi « L. Rey, directeur du Bulletin Vinicole, (ancien soldat au 1er zouaves de 1868 à 73, médaille coloniale, campagne contre l'Allemagne du 01/08/1870 au 01/02/1871, deux fois prisonnier, deux fois évadé. »

Défendant en 1902 la candidature de Gabriel Deville aux élections municipales de 1902, Rey est alors président du Comité radical-socialiste du 4e arrondissement de Paris. Il le soutient de nouveau aux élections législatives de 1903, où il est élu. Il mène de nouveau campagne pour les municipales d’avril 1904 dans son quartier parisien, où il se retrouve sur la même position que son ancien adversaire Louis Bonnet, en faveur de deux candidats radicaux.

À suivre

Le 22, quai des Célestins à Paris (4e) en 2019

 

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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 00:01

Suite de la biographie de Louis Rey. (mise à jour)

Rentré en 1873 d’un service militaire marqué par la guerre contre l’Allemagne en 1870 et une expédition en Algérie l’année suivante, Louis Rey retourne en Ardèche, dans le village de ses parents, Le Cheylard. Il est cuisinier quand il épouse, en mai 1875 à Lyon (2e arr.) Marie Louise Eulalie Vénard, cafetière dans cette ville, originaire de Fay-le-Froid (act. Fay-sur-Lignon, Haute-Loire).

Rey vient à Paris cette même année 1875. En 1879, il est embauché comme secrétaire-archiviste à la Chambre syndicale des marchands de vin. Il s’inscrit la même année aux cours du soir des Arts-et-métiers. Il a pour professeur de chimie Charles Boutmy, membre de la Société des ingénieurs civils de France et M. Robinet, ce qui lui permet ensuite d’exercer le métier d’expert chimiste, toujours pour la Chambre syndicale.

Devenu un spécialiste des vins, Rey fait plus de 1 000 expertises par an selon un témoignage de 1908. À la tête de son laboratoire syndical, il oppose au laboratoire municipal parisien. En mars 1889, il demande le changement du directeur de cette institution, qu’il accuse d’incompétence, dans le quotidien La Lanterne. Deux mois plus tôt, ce même journal avait noté que de nombreux débitants de vin s’adressaient à lui après avoir voté pour le général Boulanger lors d’élections législatives partielles, en espérant qu’il allait les débarrasser du laboratoire municipal, et en ayant constaté que ce n’était pas le cas.

S’intéressant beaucoup à la législation viticole, Rey s’oppose notamment aux mesures visant à interdire le mouillage des vins avec de l’eau, une pratique courante, selon lui, mais critiquée par les viticulteurs du Midi de la France. Les marchands parisiens y voient au contraire un moyen de proposer un vin à meilleur marché avec un titrage d’alcool inférieur, pour des productions venant d’Espagne ou d’Algérie.

Sa réputation fait qu’il est nommé en 1905 par les ministres de l’agriculture et du commerce membre de la commission extra-parlementaire chargée d’examiner le règlement d’administration publique pour la répression des fraudes dans les denrées servant à l’alimentation des hommes et des animaux. Désigné également comme expert auprès du tribunal de la Seine, il refuse d’y siéger, faisant état d’un excès de travail.

Constructeur d'appareils scientifiques, Louis Rey est notamment l’inventeur d’un sulfatomètre de poche et à étagère en 1890 et, deux ans plus tard, d’un œnomètre. Il réunit instrument les deux modes les plus usités de dosage de l'alcool, alambic et ébullioscope.

Rey fut le fondateur en 1890 du Syndicat des chimistes et essayeurs de France. Il est en 1904 également le fondateur et administrateur d’une société d’assurance décès et d’achats en commun appelée Les Mille débitants et basée à son bureau du 32, quai des Célestins à Paris.

Les activités professionnelles de Louis Rey lui valent de nombreuses récompenses. Il participe à l’exposition universelle de Paris en 1889 et reçoit une médaille d'or en tant que collaborateur des syndicats. Également partie prenante de l’exposition universelle de Paris en 1900, il cumule une médaille d'argent d’économie sociale et une médaille de bronze pour publication. C’est également pour son travail dans le milieu vinicole que Rey est fait chevalier du mérite agricole en 1891 puis officier en 1904, décoré à chaque fois par les ministres en poste, Develle puis Mougeot.

À suivre.

L'œnomètre de Rey

 

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13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 00:01

Début de la biographie de Louis Rey (mise à jour)

Casimir Paul Joseph Rey naît le 2 août 1847 au Cheylard (Ardèche), fils d’un cafetier, Joseph Rey, 35 ans, et de son épouse Marie Royet, 25 ans, ménagère. Il utilisera ensuite le prénom de Louis. Il est de petite taille, mesurant 1m62 selon son livret militaire, ce dont certains de ses adversaires tireront argument.

Après avoir sans doute été apprenti, il est cuisinier au Cheylard, probablement dans le café de son père, au moins entre 1866 et 1868 puis de 1874 à 1875.

Rey effectue un long service militaire, comme soldat au 1er régiment de zouaves à partir de 1868. Il fait toute la campagne contre l'Allemagne de juillet 1870 à février 1871. Son régiment participe à la défaite de Sedan et se replie à Hirson. Il combat ensuite autour de Paris à Châtillon (Seine, act. Hauts-de-Seine) et est fait prisonnier une première fois par les allemands. Il s’évade, rejoint l’armée de la Loire puis celle de l’Est (Bourbaki). Il témoigne qu’ils étaient « partout battus, harcelés après quelques victoires sans lendemain comme à Coulommiers [Seine-et-Marne] le 9 novembre 1870 ou à Villersexel [Haute-Saône] le 9 janvier 1871. »

Arrêté une seconde fois vers Sombacourt (Doubs), il s’évade à nouveau et rejoint la Suisse par Pontarlier puis Les Verrières de Joux. Il est interné à Uzenach, dans le canton de Saint-Gall. Selon son témoignage, 84 422 soldats français sont internés en Suisse, dont 70 à Uzenach. Dans un courrier du 18 février 1871 à un oncle, il s’interroge : « Nous sommes vaincus, mais à quand la revanche ? » Il peut rejoindre la France à la fin de ce mois et réintègre son régiment.

En mars 1871, Rey fait la campagne de l’insurrection arabe en Algérie, selon la terminologie de l’armée, appelée également révolte des Mokrani, qui voit 250 tribus, soit près du tiers de la population algérienne, se soulever à l’appel du cheikh El Mokrani contre l’occupation française. Elle se déroule principalement en Grande-Kabylie. Rey obtient la médaille coloniale. Il est libéré du service militaire en 1873.

À suivre.

Le Cheylard

 

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7 février 2020 5 07 /02 /février /2020 00:01

Marcel Robert Gastal naît le 14 mars 1910 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Charlotte Léontine Guillon et de Casimir Paulin Gastal, mécanicien dans l’aviation militaire, militant et élu socialiste, responsable coopératif. Ils vivent dans le quartier de Polangis, avenue Pauline puis déménagent en 1912 à Vincennes, rue du Midi, et s’établissent en 1919 à Nanterre, rue du Bois et enfin rue Saint-Germain.

En 1931, Marcel Gastal est employé à l’Union des coopérateurs de Paris (UDC), dont son père est adhérent, comme secrétaire de la direction commerciale. La même année, il épouse, en octobre à Clamart Denise Albertine Pagès. Militant syndicaliste, il est chef de service à l’UDC en 1939. À ce moment, il vit à Paris (20e arr.), rue Alphonse-Penaud.

Après la deuxième guerre mondiale, Marcel Gastal devient directeur commercial de l’UDC en 1953 puis directeur en 1955. Il quitte cette fonction en 1961, pour devenir président-directeur général de la société coopérative nationale d'assurances La Sauvegarde, dont il présidait déjà le conseil d’administration depuis 1960. Il assume cette fonction jusqu’en 1975, date de sa retraite.

Parallèlement, Marcel Gastal était membre du comité exécutif central de la Fédération nationale des coopératives de consommation (FNCC) jusqu'en 1975. Il fut également président de l’Institut de prévoyance et de retraite des cadres et assimilés de la FNCC (IPRCA) et administrateur l’Union coopérative de Crédit ménager, de la SACM, de la Société des Hôtels Coop, de la Société coopérative d'équipement, de la Caisse interprofessionnelle du logement, de la CPAV, et de l’Association pour l'emploi des sociétés coopératives de consommation de la FNCC. Il avait, en 1953, été nommé membre du comité départemental des prix pour la Seine en tant que représentant des coopératives de consommation.

Intervenant régulièrement dans les congrès coopératifs, Marcel Gastal présenta, lors du 37e congrès de la FNCC à Cannes, en juin 1954, un rapport sur « Comment accroître la productivité du mouvement coopératif ». Il publia plusieurs articles, notamment dans Coopération, organe de la FNCC, ou la Revue des études coopératives, où il signait en 1955 un Hommage à Charles Fourier, précurseur de la Coopération.

Selon un avis transmis par le consulat général de France au Mexique, Marcel Gastal est mort le 6 décembre 1987 à un endroit indéterminé entre l’île de Cozumel (Yucatán) et la ville de San-José-Chiltepec (Oaxaca). Il était âgé de 77 ans.

 

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5 février 2020 3 05 /02 /février /2020 00:01

Suite de la biographie de Casimir Gastal

Pendant la première guerre mondiale, Casimir Gastal est exclu du service armé pour entérite chronique et reste sur son lieu de travail dans une compagnie d’ouvriers de l’établissement d’aviation militaire de Vincennes. Son état de santé médiocre lui vaudra une pension militaire en 1922.

Après le conflit, Gastal se fixe à Nanterre, d’abord rue du Bois en 1919 puis rue Saint-Germain en 1920, toujours pour suivre son affectation professionnelle. Il est, en 1930, chef d'équipe de l’entrepôt spécial d'aviation n° 2.

Dans sa nouvelle résidence, Gastal adhère à l’Union des coopérateurs de Paris (UDC), où il est en charge de la promotion des cercles de coopérateurs. Il est aussi correspondant de la Banque des Coopératives. À ces divers titres, il participe aux congrès régionaux et au congrès national coopératif de 1924.

Retraité en 1934, alors qu’il n’a que 55 ans mais sans doute du fait de ses problèmes de santé, Casimir Gastal s’installa à Breuil-Bois-Robert (Seine-et-Oise, act. Yvelines), petit village à proximité de Mantes qui compte à ce moment environ 200 habitants. La commune est le fief de Marcel Bucard (1895-1946), militant d’Action française‎‎ (1918-1933) puis fondateur Mouvement franciste (1933-1944), expressément fasciste. Les cadets francistes, portant des chemises bleues, disposent d’un camp d’entraînement dans la commune. À l’issue des élections municipales de mai 1935, la presse socialiste se félicite de l’élection de deux antifascistes dans la commune ; Gastal en faisait peut-être partie. Au premier tour, il avait recueilli 17 voix pour 71 votants (24%) et cinq sièges étaient encore à pourvoir.

Membre du parti socialiste SFIO, il est prend part aux activités de la Fédération de Seine-et-Oise et est candidat dans le canton de Mantes lors du scrutin départemental d’octobre 1937. Il recueille 644 voix (9,4% des suffrages exprimés), derrière un député de centre-gauche, Bergery (2 632), le candidat de droite (1 895) et un communiste (1 191). Au second tour, il se désiste, en faveur de Bergery, dont le parti est adhérent au Front populaire et qui est élu malgré le maintien de ses concurrents communiste et radical.

Il est de nouveau candidat en mars 1939, dans une élection cantonale partielle à Houdan (Seine-et-Oise, act. Yvelines), et reçoit 83 votes (2,7%), pour 179 à un communiste, 535 à un radical-socialiste et 1 284 à Mahieu, réactionnaire, élu.

À l’issue du premier scrutin municipal suivant la deuxième guerre mondiale, en mai 1945, Gastal est élu adjoint au maire de Breuil-Bois-Robert. Il cesse cette fonction au renouvellement du conseil municipal en octobre 1947. Il était devenu président du groupe coopératif de Mantes, La Solidarité, adhérente à l’Union des coopérateurs (UDC).

En 1953, Gastal s’installa à Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il fonda un groupe d’action coopérative et devint membre du comité général de l’UDC, dont son fils était un des cadres.

Casimir Gastal meurt le 19 février 1962 à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 82 ans.

Fin

Une plaque apposée en 1862 à Breuil-Bois-Robert

 

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3 février 2020 1 03 /02 /février /2020 00:01

Suite de la biographie de Casimir Gastal

Effectuant son service militaire au sein du 4e régiment de zouaves, Casimir Gastal part fin novembre 1900 en Tunisie, où il reste pratiquement trois ans.

De retour en France fin 1903, il reprend ses activités politiques, manifestement sans avoir beaucoup apprécié son séjour à l’armée. Il intervient auprès de la Ligue des droits de l’Homme du 20e arrondissement de Paris et fait partie, en septembre 1904, des orateurs d’une réunion publique pour le départ de nouveaux conscrits sur le thème : Socialisme et antimilitarisme, l'armée et les grèves. Un ordre du jour est voté, protestant « contre l'envoi des troupes sur les champs de grève où les soudards militaires s'exercent à massacrer les prolétaires réclamant leurs droits. En attendant la suppression des armées permanentes, ils engagent les jeunes soldats qui partent au régiment à ne pas oublier que, sous la livrée de servitude ils sont toujours des prolétaires et que la classe bourgeoise ne se servira d’eux que pour maintenir sa domination capitaliste. »

À la fin de cette même année, en décembre 1904, Casimir Gastal se marie avec Charlotte Léontine Guillon, couturière, originaire d’Indre-et-Loire à Paris (20e arr.).

Secrétaire du groupe socialiste unifié, au sein de la SFIO, de son arrondissement, Gastal est un des organisateurs de la réunion électorale, rue Vitruve, qui porte la candidature, qui sera victorieuse, d’Édouard Vaillant pour les élections législatives de mai 1906 devant 1 200 électeurs.

Devenu agent technique dans l’aviation militaire, Casimir Gastal s’inscrit au syndicat des agents de maîtrise de la profession. Pour se rapprocher de son lieu de travail, dans le Bois de Vincennes, il s’installe en 1907 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Pauline.

S’il continue d’assumer des activités politiques dans son ancien quartier parisien, Gastal s’implique également dans sa ville d’accueil. Il est candidat aux élections municipales de mai 1908 sur une liste, très incomplète, soutenue par la section socialiste SFIO avec Lacroix, Lebègue, Thiébault, et Lozet. Au premier tour, il recueille 179 sur 1 319 suffrages exprimés (13,6%). Les socialistes ne sont pas présents au second tour, les radicaux-socialistes emportant tous les sièges, sauf deux. Le maire sortant, Eugène Voisin, est réélu.

Après la naissance de son fils Marcel en 1910, la famille recueille également un neveu, Octave, orphelin du frère de Casimir Gastal. En novembre 1911, il est désigné comme membre de la commission exécutive du groupe municipal SFIO de Joinville, dont Émile Lebègue est le secrétaire.

Administrateur de la société coopérative La Travailleuse de Champigny-Joinville, Gastal y côtoie Albert Thomas, maire de la commune et député, futur ministre puis directeur général du Bureau international du travail à Genève. Il est le porte-parole du conseil en 1909 et anime le Cercle de propagande et d’étude constitué au sein de la coopérative.

Conduit, du fait de sa fonction dans les fabrications militaires, à se fixer près de son lieu de travail, Gastal déménage rue du Midi à Vincennes en 1912, où il devient sociétaire de la coopérative L’Amicale.

À suivre

La maison Denis, avenue Pauline, à Joinville

 

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