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3 octobre 2019 4 03 /10 /octobre /2019 01:01

Gustave Charles Féret naît le 22 juillet 1863 à Notre-Dame-de-Franqueville en Seine-Inférieure (act. Franqueville-Saint-Pierre, Seine-Maritime). Il est le fils Clémentine Pauline Carpentier, modiste et de son mari Charles Hippolyte Désiré Féret, chef cantonnier.

Marié en juin 1886 à Rouen avec Marguerite Alice Peulevey, Gustave Féret exerce la profession de photographe. Il dispose, en 1890-1891, d’un studio à Paris (10e arr.), rue du Faubourg-Saint-Denis. Une carte postale de lui, « Entrée de la caserne Charpentier, Soissons, Aisne » figure dans la collection du musée de Soissons, avec une date d’expédition de 1909.

Divorcé en mars 1895, il se remarie, toujours à Rouen, en novembre 1896 avec Augustine Albertine Durand ; il est alors devenu comptable. Il divorce en mai 1908 à Paris. Il vit à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne).

Membre de la loge Germinal, Orient de Charenton, rattachée au Grand-Orient de France, Fréret en est le trésorier en 1909 et il l’est toujours en 1914. Le temple est situé en 1909 à Saint-Maurice 13, rue Chevalier et Lindenmeyer en est le vénérable. Il est ensuite déplacé à Joinville-le-Pont, où il est situé rue Transversale en 1913. Le capitaine instructeur de l’école de gymnastique de Joinville, Paul André Giansilj, en est le vénérable.

En mai 1908, Féret est élu au premier tour conseiller municipal de Saint-Maurice sur la liste du maire Émile Bertrand, radical-socialiste. Il obtient 934 pour 1422 votants (65,7%) sur 1967 électeurs inscrits, arrivant en 4e position. Au sein de l’assemblée, il intervient notamment sur le pavage du chemin de Presles, où il réside, et sur l’aménagement du bureau de poste. Il joue également un rôle politique, étant élu délégué pour les élections sénatoriales en décembre 1908 puis de nouveau en mai 1914.

Lors du scrutin de mai 1912, Féret est réélu encore au premier tour sur la même liste, avec 1083 voix sur 1546 votants (70%) sur 2042 électeurs inscrits, arrivant en 7e position. En septembre 1918, Féret est nommé par le préfet de la Seine membre suppléant de la commission de constatation et d'évaluation des dommages de guerre occasionnés dans le canton de Charenton en qualité de délégué du conseil municipal de Saint-Maurice.

En novembre 1919, Féret est une nouvelle fois réélu à Saint-Maurice au premier tour, en 4e position, avec Bertrand en tant que maire. Il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat en 1925.

Avec Juliette Célestine Serré, qu’il a épousée en juillet 1922 à Saint-Maurice mais qui était sa compagne de longue date et dont il reconnait la fille, née en février 1902 à Saint-Maurice, Féret s’installe à Joinville-le-Pont, où il réside en 1926 rue du Canal, limitrophe avec Saint-Maurice.

Il poursuit son activité politique et est désigné, en décembre 1928, président du comité républicain radical et radical-socialiste de la commune.

Lors des élections municipales de mai 1929, Féret figure sur la liste de groupement des gauches, conduite par le radical Georges Briolay, qui comprend également des socialistes SFIO et des socialistes indépendants. Au premier tour, Féret reçoit 776 votes sur 1715 votants (45,2%) pour 2491 inscrits. La liste emporte 22 sièges sur 27 au second tour avec 929 voix sur 2232 exprimées (41,7%), face à la majorité sortante d’Union républicaine(droite), qui se contente de cinq sièges, tandis que la liste communiste, qui s’est maintenue, n’en a aucun. Féret est élu en 8e position.

Lors d’une des premières séances en juin 1929, Féret fait partie des cinq élus qui refusent la proposition de Briolay et Roger, adjoint socialiste SFIO, de rebaptiser la rue du Cimetière en nom de rue de l’Égalité

La date de décès de Gustave Féret n’est pas connue ; elle se situe probablement vers 1930 ; il avait alors 66 ans. Il est remplacé en tant que membre du conseil municipal de Joinville à l’occasion d’un scrutin partiel en octobre 1934. La nouvelle municipalité, élue après le renouvellement général en mai 1935, lui rend hommage le 19 mai de cette année.

Carte postale, oeuvre de Féret

 

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13 juin 2019 4 13 /06 /juin /2019 01:01

Paul Gaubert naît le 12 novembre 1881 à Valenciennes, Nord. Il est le fils d’Élise Maria Douchy et de son mari Étienne Gaubert, professeur d’académie de musique.

À l’âge de 18 ans, Paul Gaubert s’engage dans l’armée pour quatre ans. Il intègre le 1er régiment d’infanterie et devient sergent en janvier 1902. Après la fin de sa période, il intègre en avril 1904 l’école militaire d’infanterie de Saint-Maixent (Deux-Sèvres). Il en sort en avril 1905 comme sous-lieutenant 67e au 67e régiment d’infanterie.

En avril 1909 à Valenciennes, Paul Gaubert, alors domicilié à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine), épouse Madeleine Jeanne Joséphine Simonet.

Devenu lieutenant en avril 1907, Gaubert est nommé en novembre 1909 instructeur à l’École normale de gymnastique et d’escrime, dite École de Joinville, située dans le Bois de Vincennes, sur la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le couple s’installe dans la ville voisine de Saint-Maurice, rue de Presles, puis à Joinville, dans le quartier de Palissy, avenue Gille.

Dans un article paru en juin 1913 dans l’hebdomadaire La vie au grand air, Gaubert présente sa conception en matière éducative « l'entraînement n'est pas uniforme : chaque catégorie d'élèves a son entraînement particulier ». Pour la formation des moniteurs, qui devront ensuite intéresser les jeunes, la méthode de Gaubert fait une large place aux jeux, rompant avec une tradition axée sur la gymnastique pure.

Pendant la première guerre mondiale, Gaubert retrouve l’infanterie au 123e RI. Il devient capitaine en février 1915. Au cours des combats, il est blessé deux fois en septembre 1914 et en mai 1915, ce qui lui vaudra une reconnaissance d’invalidité de 10%.

Gaubert participe à de nombreuses opérations de guerre, comme en 1914 la retraite de Charleroi, la bataille de Guise, l’offensive de la Marne et la bataille de l’Aisne ; en 1915 la bataille d’Ypres et l’offensive de l’Artois ; en 1917, l’offensive de l’Aisne ; enfin en 1918, les combats de Verdun-Les Chambrettes et autour d’Amiens. Cette dernière année, il est affecté en octobre à l’état-major de la 18e division d’infanterie.

Son comportement pendant la guerre lui vaudra quatre citations : à l’ordre de la brigade en septembre 1914 pour le combat de Montceau-lès-Provins ; à l’ordre de la division en mai 1915 ; à l’ordre de l’armée en octobre 1916 ; à l’ordre du corps d’armée en mai 1917.

Après la fin du conflit, Gaubert est de nouveau affecté à l’instruction et l’entraînement physique, d’abord comme chef de section subdivisionnaire pour les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise. Il a alors en charge les établissements de Corbeil, Étampes, et Rambouillet. Il retourne à l’École de Joinville après sa réouverture et en est le trésorier en 1921.

Nommé chef de bataillon (commandant) en avril 1928, Paul Gaubert est de nouveau dans l’infanterie, au 46e RI. En octobre de cette année, il doit rejoindre les troupes du Maroc. Cependant, en novembre, il est de nouveau affecté à l'état-major de l'infanterie. Il quitte l’armée en mars 1930 après 30 ans de service.

Résidant toujours à Joinville, il est installé d’abord quai de la Marne, ensuite dans le quartier de Palissy (avenues Gille puis Galliéni) et enfin vers 1930 chez la veuve de l’ancien maire Ernest Mermet, Émilie Mermet, née Quirot, héritière d’un des fondateurs de l’école du Parangon et présentée comme sa marraine.

Comme son père, Paul Gaubert s’intéresse à la musique. Il fonde en 1912 une chorale dans l’École de Joinville. Lors de la fête du 46e RI à la caserne de Reuilly en juin 1926, il fait représenter une revue musicale en trois actes de sa composition, En revenant de Mailly. Il est membre du bureau de la Chorale municipale de Joinville en décembre 1930.

Après avoir quitté l’armée, Gaubert est employé par l’entreprise Vandevalle, qui gère des chantiers et constructions pour la Ville de Paris. Il y a des responsabilités commerciales aux achats.

Lors des élections municipales de mai 1935, Paul Gaubert rejoint la liste des Gauches républicaines du maire sortant, Georges Briolay, qui a le soutien des radicaux-socialistes et de socialistes indépendants. La liste plaide sur ses réalisations, assurant avoir fait d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement mais attribue la hausse des impôts locaux à « l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes). »

Pour le nouveau mandat, la liste radicale propose l’amélioration de la voirie et des transports ainsi que l’installation d’un éclairage public. Elle souhaite faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation de grands travaux (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau) et la création d’un fonds national de chômage. Elle propose la création d’un nouveau groupe scolaire à Polangis.

Au premier tour, Gaubert obtient 756 suffrages sur 2 856 exprimés (26,5%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au deuxième tour, il reçoit 549 votes sur 2 899 exprimés (18,9%) pour 2 924 votants. La liste radicale (26,8%) est devancée au premier tour par la droite de l’Union des républicains (32,6%). Elle est dépassée au second tour par la liste de Front populaire regroupant les communistes et les socialistes SFIO et n’obtient aucun siège. Le nouveau maire est Léon Lesestre (droite).

Paul Gaubert était en 1937 et 1938 président de la Société amicale des isolés, une société de secours mutuels gérant une mutuelle-retraite des anciens combattants et victimes de la guerre de France et d'outre-mer.

Appartenant à la franc-maçonnerie, Paul Gaubert est mis en cause publiquement à deux reprises à ce titre. En juin 1914, le quotidien d’extrême-droite La Libre parole mentionne qu’il est affilié à la loge Germinal de Joinville, dans laquelle on retrouve plusieurs officiers de l’École de Joinville comme le capitaine Paul André Giansilj (1880-1914).

On retrouve son nom sur une « Liste des dignitaires (hauts gradés et officiers de loges) de la franc-maçonnerie » publiée au Journal officiel le 6 septembre 1941, Paul Gaubert étant signalé comme membre de la loge Pro Solis.

Paul Gaubert meurt le 3 novembre 1949 à Joinville. Il était toujours domicilié au 60, rue de Paris et était âgé de 67 ans.

Pour ses activités civiles et militaires, Paul Gaubert a reçu de nombreuses décorations : les Palmes académiques comme officier d’académie en mars 1911 ; la médaille d'argent de l’Union des sociétés de préparation militaire de France en août 1912 ; le Mérite agricole en tant que chevalier en février 1914 ; la Croix de guerre française avec palmes en octobre 1916 ; la Croix de guerre belge en avril 1920 ; la médaille d'or de l’Éducation physique en janvier 1934 ; le Mérite social comme chevalier en septembre 1937 ; la Légion d’honneur comme chevalier en octobre 1916 puis officier en juin 1937.

 

 

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18 mai 2019 6 18 /05 /mai /2019 01:01

Justin Victor Morgenthaler naît le 1er avril 1893 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est le fils d’Eugénie Scheid et de son mari Joseph Antoine Morgenthaler, tailleur de limes.

Alors électricien, Morgenthaler fait son service militaire en 1913, d’abord dans l’infanterie puis, pendant la première guerre mondiale, dans l’aviation, où il est caporal et séjourne sur plusieurs bases en province, comme Lyon Bron ou Salon-de-Provence.

Après le conflit, il vit comme ses parents, à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) et est mécanicien. En août 1919, il épouse à Reims (Marne) Marguerite Andréa Françoise Guéber. Leur fils y naît en 1920.

La famille est installée à Saint-Maurice en 1921 et Justin Morgenthaler se présente aux élections municipales de mai 1929 sur la liste socialiste SFIO. Les socialistes sont largement distancés par les candidats radicaux et conservateurs. Morgenthaler recueille 113 voix sur 1788 suffrages exprimés (6,3%) pour 1820 votants et 2322 inscrits. Il arrive en 93e position des 94 candidats. Le journal conservateur La Petite Banlieue estime que « la leçon est dure pour les cartellistes (…) Les socialistes sont roulés une fois de plus par les radicaux, frères en maçonnerie et en intérêts personnels. »

Resté actif au sein de la SFIO, Morgenthaler est membre en 1931 du comité de presse qui rassemble des socialistes de Joinville-le-Pont et Saint-Maurice dont Julien Cérignan, responsable de la section joinvillaise, est le secrétaire. Le comité est en charge de la diffusion militante du quotidien Le Populaire. En 1932, Morgenthaler participe à une « souscription de défense socialiste et républicaine pour la paix et le désarmement », lancée dans ce journal.

Embauché comme appariteur à la mairie de Joinville-le-Pont, qui est gérée entre 1929 et 1935 par une municipalité de cartel des gauches, Morgenthaler va y assumer des responsabilités syndicales et associatives.

Il est secrétaire de section joinvillaise du syndicat du personnel confédéré, affilié à la Cgt, la Confédération générale du travail. C’est lui qui organise le 20 février 1933 une assemblée générale du personnel communal de « protestation contre les réductions faites sur les salaires, alors qu’il n’y en a pas sur les gros revenus ». Une grève d’une heure est organisée ce même jour. La revendication porte, semble-t-il, sur des décisions gouvernementales plus que sur la gestion locale.

À partir de 1933, Morgenthaler est secrétaire et receveur de la Société de secours mutuels des sapeurs-pompiers, la plus ancienne structure mutualiste de Joinville. Il exerce toujours ces fonctions en 1937. C’est cet engagement qui lui vaut plusieurs décorations : une mention honorable et une médaille de bronze de la mutualité en 1934, le grade de chevalier du mérite social en 1937.

Pendant la deuxième guerre mondiale, en tant qu’employé municipal de Joinville, Morgenthaler est désigné par arrêté préfectoral d’août 1942, « pour effectuer éventuellement le contrôle à domicile de la sincérité des demandes de coupons d'achat de chaussures. »

Après le conflit, toujours salarié de la mairie de Joinville, Morgenthaler est candidat en juin 1948 pour l’élection des délégués du personnel au conseil de discipline sur la liste de l'Union syndicale du personnel des communes et services assimilés de la Seine, affiliée à la Cgt: L’organisation est désormais dirigée par les communistes, après la scission l’année précédente de Force ouvrière. Depuis la Libération, Joinville est dirigée par une alliance des communistes avec les radicaux et les socialistes SFIO. La même année 1948, Morgenthaler est décoré de la médaille d’honneur départementale.

Justin Victor Morgenthaler meurt le 8 mai 1949 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), où il était vraisemblablement hospitalisé. Il était âgé de 56 ans.

La Grande-Rue de Saint-Maurice

 

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20 avril 2019 6 20 /04 /avril /2019 01:01

Victor Doyen naît le 3 mai 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Cousson et de son compagnon, Victor Doyen, maçon, qui le reconnaît.

En décembre 1919 à Joinville, Victor Doyen épouse Françoise Belbéoch, sœur de Joseph Belbéoch, qui sera militant communiste et combattant dans les rangs de la Résistance, tué lors de la bataille du pont de Joinville le 25 août 1944. Il vivait alors dans la commune voisine de Saint-Maurice.

Alors employé de commerce, après avoir été épicier en 1915, Victor Doyen est mobilisé pendant la première guerre mondiale. Il est incorporé en janvier 1916 dans le 10e bataillon de chasseurs à pied. En mai 1916, il est fait prisonnier au fort de Condé, à Chivres-Val. (Aisne). Il est interné en Allemagne à Giessen (Hesse) d’où il est libéré le 12 décembre 1918. Il est réintégré dans le 26e bataillon de chasseurs à pied et démobilisé en septembre 1919.

Après son retour à la vie civile, Victor Doyen est employé à la Compagnie des chemins de fer de l’Est ; il en est congédié en juin 1920 pour « absence illégale et prolongée. »

La famille Doyen vit après-guerre à Joinville, rue du Canal. Devenu chauffeur mécanicien, Doyen travaille dès 1921 à la Compagnie des Eaux de la Ville de Paris, située à Joinville dans le même quartier.

Lors des élections municipales de mai 1929 à Joinville, Doyen est candidat, en 17e position sur 27, sur la liste du Bloc ouvrier et paysan, soutenue par le parti communiste et conduite par Roger Bénenson, futur député.

Au premier tour de scrutin, Doyen obtient 338 voix sur 1715 suffrages exprimés (19,7%) pour 2491 inscrits. La liste communiste se maintient au second tour face à celles du cartel des gauches et à celle de la municipalité sortante, libérale et conservatrice. Elle n’obtient aucun siège et son score recule à une moyenne de 278 voix (12,5%), l’alliance entre les radicaux-socialistes et le socialistes SFIO obtenant 22 conseillers municipaux avec 1025 voix (46%) tandis que la liste de droite a 5 élus avec 929 votes (41,6%).

Lors des élections suivantes, Victor Doyen est de nouveau candidat, en 15e position sur la liste communiste, conduite par Robert Deloche, futur maire de la commune après la deuxième guerre mondiale. Il recueille au 1er tour 673 voix sur 2856 suffrages exprimés (23,5%). Il n’est pas candidat au second tour, la liste communiste ayant fusionné avec la liste socialiste SFIO.

Face à la municipalité sortante radicale-socialiste (les socialistes lui ayant retiré leur soutien) et à une liste de droite, les communistes obtiennent deux sièges sur 27, la droite conservatrice emportant tous les autres. Léon Lesestre est élu maire.

Le 4 mars 1939, Victor Doyen obtient une pension. Étant donné son âge, 42 ans, il ne s’agit pas d’une retraite, mais probablement de la suite d’un accident de travail, fréquent dans son métier - il est alors chauffeur désinfecteur, toujours pour la ville de Paris - ou des suites d’une maladie professionnelle. Il décède le mois qui suit.

Victor Doyen meurt le 6 avril 1939 à Joinville. Il avait eu deux enfants.

 

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24 janvier 2019 4 24 /01 /janvier /2019 00:01

Joseph Xavier Chatel nait le 3 décembre 1854 à Bénestroff (Meurthe, act. Moselle). Il est le fils d’Appoline Chappellier et de son époux Charles Chatel, mécanicien.

Après l’annexion de son village natal à l’Allemagne en 1871, Xavier Chatel opte en compagnie de son père, pour la nationalité française en juin 1872 à Romilly-sur-Andelle (Eure).

Devenu tréfileur et résidant avec ses parents rue des Ursulines à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis), Xavier Chatel épouse en décembre 1883 à Saint-Denis Joséphine Schwob, cuisinière, également originaire d’un territoire occupé par les Allemands, étant née en 1861 à Stotzheim, Bas-Rhin.

Après la naissance des deux premiers de leurs quatre enfants, la famille s’installe, avant 1889, à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) et Xavier Chatel est embauché à la compagnie du Bi-Métal, société métallurgique installée dans la commune voisine de Joinville-le-Pont ; son frère Hippolyte y est également tréfileur.

C’est probablement ce dernier qui est, en janvier 1894, secrétaire de la section de Joinville de l’Union des tréfileurs, pointiers et lamineurs de France. Il s’agit du premier syndicat connu à Joinville-le-Pont, dont l’existence est attestée au sein de l’usine de Joinville en octobre 1893. Cette union est basée à la Bourse du travail de Saint-Denis, où elle est officiellement enregistrée en novembre de la même année par son secrétaire général, Victor Guyot. La section de Joinville est active au sein du groupement, où Chatel joue un rôle mentionné dans plusieurs publications.

Le rôle de la section syndicale est important pendant la grève organisée par trente-cinq ouvriers tréfileurs de la Compagnie française du Bi-Métal qui protestent contre la réduction de 25 % sur le prix de façon du tréfilage, décidée par la direction de l’usine le 19 octobre. Une intervention de Jules Ferdinand Baulard, député radical-socialiste de la Seine et ancien conseiller municipal de Joinville, accompagné des maires de Nogent-sur-Marne (Émile Husson), de Joinville (Eugène Voisin) et de Saint-Maurice (François Gauthier), propose une conciliation, les ouvriers acceptant une réduction de salaire de 11%, ce que refuse les employeurs.

Selon le directeur de la compagnie, M. Heurtel, les ouvriers de Joinville sont payés 50% plus chers que leurs homologues de province, et 25% de plus qu’à Saint-Denis.

Les grévistes, soutenus par d’autres salariés de l’entreprise, organisent des manifestations dans les rues de Joinville. Ils obtiennent le soutien des municipalités de Saint-Maurice et Joinville, mais aussi du conseil municipal de Paris et de plusieurs organes de presse, comme les quotidiens La Lanterne, Le Radical, Le Parti ouvrier ou de l’hebdomadaire local Voix des communes.

Xavier Chatel, mentionné comme secrétaire de la section syndicale début novembre, publiera une cinquantaine d’appels à la solidarité dans Le Parti ouvrier et obtient un soutien actif de l’Union syndicale. Il est, avec le soutien des militants locaux du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, un des organisateurs d’une réunion qui se tient en mairie de Joinville le 3 décembre 1894. L’objet principal de la réunion est le soutien aux grévistes, pour lesquels une collecte est réalisée. Mais l’ordre du jour adopté élargit la question : « Les citoyens réunis (…) acclament en outre le principe de la grève générale, qui apparaît comme le seul moyen de substituer à la société pourrie, au milieu de laquelle nous vivons, un état social où chaque individu, produisant suivant ses aptitudes et ses forces, satisfera librement à tous ses besoins ». Transmettant le compte-rendu de la réunion à Voix des communes, Xavier Chatel commente : « Depuis 7 semaines, nous luttons contre le capitalisme éhonté pour revendiquer notre droit et celui de nos enfants, car, tout en travaillant, nous ne voulons pas mourir de faim. C’est justice ».  Il conclut son courrier en envoyant ses « sentiments de militants », « au nom de la solidarité et de l’émancipation des travailleurs. »

Après 52 jours de grève, le 15 décembre, la direction accepte que la diminution soit limitée à 11%. Le travail reprend le lendemain comme Xavier Chatel en fait l’annonce.

Le 8 février 1895, une violente explosion se produit dans l’usine, tuant le concierge, sa femme, son enfant, le comptable et un charretier. Pendant l’arrêt de l’usine, les ouvriers sont placés en chômage. Chatel et Hilaire Prieur, le trésorier de la section syndicale, représentent les ouvriers de l’usine auprès des pouvoirs publics pour obtenir des secours.

Ne résidant plus à Saint-Maurice en 1901, Xavier Chatel est contremaître à la société métallurgique de La Bonneville (La Bonneville-sur-Iton, Eure) en 1906. Il l’est toujours en 1911, étant alors âgé de 57 ans.

La date de décès de Joseph Xavier Chatel n’est pas connue.

Bi-Métal, Joinville

 

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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 00:01

Constant Gobert naît le 22 janvier 1860 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Henriette Busseuil et de son époux Jules Gobert, tailleur.

Il réside au moins depuis 1891 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, rue des Corbeaux (act. avenue des Canadiens), dans le Bois de Vincennes où il exploite en 1911 des boxes à chevaux, activité liée à l’hippodrome tout proche de Vincennes. Il est mentionné avec la profession d’employé.

Lors de son mariage, en août 1903 à Saint-Maurice, le domicile mentionné est celui de sa mère, rue de la Révolution à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il épouse Marie Jeanne Madeleine Bour, couturière à Saint-Maurice.

À l’occasion des élections municipales de mai 1912, Gobert s’inscrit sur la liste radicale dissidente d’Ernest Mermet, qui arrive en seconde position au premier tour. Elle fait alliance avec les candidats socialistes SFIO (Lebègue, Laruelle) et les libéraux et conservateurs (Gallas, Dalbavie) pour l’emporter, au second tour, face à la majorité sortante radicale-socialiste, conduite par Émile Briolay après la retraite de l’ancien maire Eugène Voisin. Les dissidents radicaux ont 10 élus, dont Gobert, tandis que les socialistes en ont 7 et les libéraux 6. L’oncle de Constant Gobert, Stéphane Gobert, avait été conseiller municipal jusqu’à son décès en 1902.

Au sein du conseil, Constant Gobert joue un rôle politique, puisqu’il est désigné à plusieurs reprises comme électeur sénatorial.

Son âge faisant qu’il n’est pas mobilisé pendant la première guerre mondiale, Gobert fait partie de la dizaine de conseillers municipaux qui assument le travail de l’administration. Il est proche du maire, qu’il soutient lors des conflits internes avec les socialistes sur le prix du gaz en février 1916. Il se solidarise également, à la même période, avec Mermet lorsque ce dernier est attaqué, par les radicaux-socialistes, pour sa gestion d’un legs reçu au bureau de bienfaisance de la part de la société Bi-Métal. Avec onze autres élus, Gobert dénonce la « diffamation et calomnie » dont serait l’objet Mermet, affirmant « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

En mai 1916, Gobert participe à une matinée artistique au service des œuvres de guerre du maire et de l’hôpital n° 5, installé dans le château du Parangon, à Joinville. Il s’occupe de la vente d’un stock de charbon aux habitants et est membre d’un comité d’action agricole, constitué pour gérer les jardins potagers créés sur les terrains mis à disposition par Chavignot, ingénieur et propriétaire du domaine de Polangis.

Gobert fait partie de la demi-douzaine d’élus qui participent aux évènements locaux, comme la Distribution des prix des écoles en 1917, la manifestation patriotique de la section locale des cheminots de Saint-Maur et Joinville en septembre 1918 ou le Noël des enfants après la fin du conflit militaire.

Le scrutin municipal de novembre 1919 voit s’affronter trois listes, les radicaux réunifiés avec des socialistes indépendants, les socialistes SFIO et les libéraux. Gobert est fidèle à Henri Vel-Durand, qui a pris la succession de Mermet pour conduire la liste d’union républicaine et sociale. Il obtient au premier tour 845 voix sur 1 694 suffrages exprimés pour 1 715 votants et 2 491 inscrits. Avec 48,9% il est à trois voix de la majorité absolue, qui lui aurait permis d’être élu, et arrive en seconde position, derrière Henri Poitevin, également conseiller sortant, des candidats de sa liste. Au second tour, Gobert arrive en tête, avec 978 votes sur 1 518 exprimés et 1 537 votants, soit 64,4%, face aux socialistes, les libéraux s’étant retirés.

Malgré son score, Gobert n’est pas désigné comme adjoint au maire. Il reste pourtant actif au sein du conseil municipal et se présente de nouveau en mai 1925 sur la liste Henri Vel-Durand, opposée cette fois aux radicaux-socialistes (qui mènent avec Émile Briolay un groupement de carte des gauches), tandis que les libéraux l’ont rejointe. Intitulée Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, la liste soutient un programme soutenant l’application « sans rigueur et sans sectarisme » des lois de laïcité, le maintien de l’octroi pour les marchandises à l’entrée de la commune et l’économie dans les dépenses budgétaires.

Gobert figure en troisième position sur la liste, qui obtient 1 080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour face au cartel des gauches, après le retrait des communistes présent au premier tour.

Après le décès d’Henri Vel-Durand, c’est Stephen Durande qui prend la succession à la mairie. Il constitue une liste de concentration républicaine, comparable à celle de 1925 et orientée nettement à droite, face de nouveau au cartel des gauches d’Émile Briolay (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants) et aux communistes conduits par Roger Bénenson.

La liste Durande arrive en tête au premier tour, Gobert obtenant le sixième score avec 919 voix pour 2 126 exprimées (43,2%) pour 2 969. Cependant, au second tour, malgré le maintien des communistes, le cartel des gauches emporte la majorité avec 22 élus, tandis que la concentration républicaine se contente de cinq sièges, dont celui de Gobert. Durande est éliminé et Briolay devient maire.

Constant Gobert meurt le 13 mai 1930 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et résidait alors quai Beaubourg, après avoir emménagé rue du Pont après la première guerre mondiale. Il est remplacé lors d’un scrutin partiel en octobre 1934. Un hommage lui est rendu par la nouvelle municipalité après les élections municipales de mai 1935. Il avait exercé 18 ans de mandat. Il n’avait pas d’enfant. Son épouse, Jeanne, fut très active dans une association humanitaire, la société de l’Allaitement maternel.

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 00:01

Joseph Gustave Busseuil naît le 21 avril 1858 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Henriette Marie Busseuil, couturière, dont le mariage en novembre 1858 avec Jules Gobert apportera à Gustave une légitimation et le nom de Gobert.

Il poursuit l’activité de son père, décédé en août 1880, et de sa mère comme restaurateur et marchand de vins à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune limitrophe de Saint-Maurice. Ils sont installés rue des Corbeaux (act. avenue des Canadiens), en bordure du Bois de Vincennes et près du champ de courses de chevaux.

La fréquentation de l’hippodrome se faisait principalement depuis la garde de chemin de fer de Joinville, mais l’accès au bois était malcommode car il fallait traverser les voies. Avec quatre autres commerçants (Bégat, Bisson, Derocq et Jouvet), Gobert est à l’initiative en novembre 1889 d’une pétition pour réclamer un passage souterrain.

Gobert se marie en février 1884 à Coulommiers (Seine-et-Marne) avec Adèle Lise Leauté ; ils auront une fille la même année.

En avril 1890, Gobert organise dans son établissement un « banquet gras » à l’occasion du vendredi saint pour les libres-penseurs et anticléricaux de la ville, dont le publiciste Henry Vaudémont, le conseiller municipal Alphonse Demeestère ou le député Jules Ferdinand Baulard. Ce repas est l’occasion de la fondation d’une une société de libre-pensée à Joinville, branche du groupe La Raison, historiquement basé à Bry-sur-Marne. La cotisation est de 4 francs par an et le président est Henry Vaudémont, connu comme journaliste et polémiste sous le pseudonyme de Gringoire.

Avec notamment les cafés Tilly et Bossu ou l’hôtel Demeestère, l’établissement de Gobert est l’un de ceux qui diffusent régulièrement les invitations aux manifestations et banquets organisés par les radicaux-socialistes dans la commune.

L’historien Basile Nivelet mentionne le nom de J. Gobert comme membre du conseil municipal de Joinville en 1892. Cependant, le Bulletin municipal officiel de Paris confirme que c’est bien son oncle Stéphane Gobert qui est réélu cette année-là.

Son activité rencontre cependant des difficultés économiques, puisqu’il est déclaré en faillite en septembre 1897. Cet incident provoquera son départ de Joinville et sera suivi de son divorce en septembre 1899.

Gustave Gobert, devenu représentant de commerce,  se remarie à Paris (12e arr.) en mars 1904 avec Mathilde Victorine Jacquard. Un jugement prononcera leur séparation de biens en août 1907. Il vit alors à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis) et est employé de commerce.

La presse nationale relate début juillet 1914 le « singulier accident » dont est victime Gustave Gobert, alors représentant de commerce et âgé de 56 ans, résidant rue de la Forge, à Noisy-le-Sec (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il se trouvait hier sur la plate-forme d'un tramway électrique se dirigeant vers la place Saint-Augustin à Paris (8e arr.), depuis le cours de Vincennes (12e arr.). Au moment où le véhicule passait rue Bolivar (19e arr.), il reçut en pleine figure une petite balle de caoutchouc durci, lancée par des gamins, selon le commissaire chargé de l’enquête. Gobert s’étant évanoui, on fit arrêter le tramway et des agents le conduisirent à l’hôpital ophtalmologique du docteur de Rothschild où l’on constata qu’il avait l'œil gauche crevé.

La date de décès de Gustave Gobert n’est pas connue.

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12 novembre 2018 1 12 /11 /novembre /2018 00:01

Robert Amand Victor Brouillon naît le 19 novembre 1890 au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est le fils de Marguerite Massé et de son époux Gustave Désiré Isidore Brouillon, négociant comme son père et son beau-père.

Le père, devenu fondé de pouvoirs à la raffinerie de sucre Say, s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue du Parc, dans le quartier de Polangis vers 1906. Il y meurt en mars 1910 et est décoré le même mois (mais à titre posthume) des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie.

Robert Brouillon est comptable aux usines cinématographiques Pathé, à Joinville où il entre vers 1906. Son frère Marcel Brouillon (1889-1959), exerce le même métier dans l’entreprise de bois Penneret, dans la même commune. Ils résident tous deux, avec leur mère, dans la demeure familiale joinvillaise.

Pendant la première guerre mondiale, Robert Brouillon, alors maréchal des logis au 13e régiment d’artillerie, est cité à l’ordre de la division pour son comportement.

Dans la commune de Saint-Maurice, voisine de Joinville, Robert Brouillon épouse en juin 1921 Annonciade Marie Martinaggi. Il se remarie, en septembre 1927 à Vincennes, avec Victorine Amélie Dalstein.

N’ayant pas eu d’engagement politique connu, c’est probablement son frère Marcel et non Robert qui est le Brouillon candidat sur la liste de droite lors des élections municipales de Joinville en novembre 1919. L’un des deux est récompensé en tant que professeur de comptabilité, probablement dans le cadre des cours du soir de l’Association philotechnique.

Membre de la Société des amis de Vincennes (1926-1929), Robert Brouillon est également administrateur de l'œuvre des jardins ouvriers de Vincennes. Il reçoit à ce titre une médaille de bronze de la prévoyance sociale en janvier 1928.

Robert Brouillon meurt le 27 novembre 1935 à Joinville. Il était âgé de 45 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Studios Pathé Joinville en 1925

 

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 01:01

Jules François Gaconnet naît le 12 août 1843 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Gravelle. Il est le fils d’Anne Célestine Cavin et de son époux Jean Alexis Gaconnet, alors jardinier puis plus tard nourrisseur (éleveur laitier).

Un décret du 2 mai 1868 rattachera une partie du quartier de Gravelle à la commune de Joinville-le-Pont. Jules Gaconnet réside cependant toujours dans la partie saint-mauricienne du quartier en juin 1870 lorsqu’il se marie, à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne), avec Élisabeth Julie Parot, cultivatrice. Il est alors épicier.

Fin 1870, la population des communes riveraines de la Marne se réfugie à Paris pendant les combats de la guerre franco-allemande. Les municipalités de Charenton-le-Pont, Maisons-Alfort, Joinville-le-Pont ou Saint-Maur s’installent provisoirement à Paris, contrairement à celle de Saint-Maurice qui, seule de son voisinage, reste sur place en septembre 1870. Le premier enfant du couple, qui en aura sept, naît le 1er mars 1871 à Paris, avant le début de la Commune de Paris (18 mars), les réfugiés rentrant alors dans les villes et villages périphériques.

Plusieurs Gaconnet sont mentionnés en 1875 comme participant aux souscriptions pour les inondés, suite aux importantes crues de la Marne, récoltées par le commissaire de police de la circonscription de Joinville (qui s’étend sur plusieurs communes, dont Saint-Maurice).

Devenu, comme son père et son frère Paul, nourrisseur, Jules Gaconnet réside à Saint-Maurice jusqu’en 1879. En 1880, il est installé rue du Canal à Joinville-le-Pont. Il va ensuite vivre rue du Pont, au centre-ville, où il est en 1886.

C’est probablement Jules Gaconnet qui va participer de manière active à la campagne des élections législatives des 4 et 18 octobre 1885. Les sources ne mentionnent que le patronyme, il pourrait donc s’agir aussi de son père, Jean Alexis Gaconnet, qui réside également rue du Pont à Joinville ; cependant, son âge (74 ans) et sa faible éducation (il sait difficilement signer de son nom) rendent cette identification peu probable. Il meut d’ailleurs peu après, le 8 janvier 1886.

Peut-être Gaconnet fait-il partie des candidats conservateurs qui ont pris part aux élections municipales de mai 1884 à Joinville ; ils ont alors obtenu une moyenne de 56 voix, contre une moyenne de 310 voix pour les candidats républicains et radicaux, élus sur la liste du maire Gabriel Pinson, soit respectivement 15 et 85% des suffrages exprimés.

En septembre 1885, Gaconnet est signataire d’un appel du Comité conservateur de la Seine, qui se présente comme « l'opposition conservatrice » et soutient une liste de candidats qui réclame « le rétablissement de la paix religieuse », s’oppose aux conquêtes coloniales et réclame l'allègement des charges publiques. Deux autres joinvillais signent ce document, diffusé dans plusieurs journaux comme Le Gaulois et la Gazette nationale, Arnoux et Costes.

Les conservateurs avaient organisé une réunion de soutien à la liste d’Édouard Hervé  et du baron Haussmann le 29 septembre 1885 au cours de laquelle un de leurs candidats, Georges Berry, conseiller municipal de Paris, a pris la parole. Gaconnet intervient également. Les radicaux et républicains, qui constituaient – selon leur journal local Voix des communes – la majorité des assistants, assurent que, malgré une infructueuse tentative de scander « vive l’empereur », c’est aux cris de « vive la République ! » que l’assemblée se sépare. L’hebdomadaire radical assure que Gaconnet « s’agite beaucoup, dès qu’il est à la tribune. »

Le scrutin législatif montre une progression, dans la commune de Joinville, des votes conservateurs, avec 130 voix au second tour (90 au premier), contre 365 aux républicains et radicaux sur 518 exprimés (soit respectivement 25 et 70%). Henry Vaudémont, dans Voix des communes assure que, au vu de ces résultats, « Gaconnet jubile de plus en plus. »

Le dernier enfant de Jules Gaconnet naît en novembre 1887, mais meurt le 9 décembre. Lui-même décède le 15 décembre 1887 à Joinville. La proximité des deux dates peut faire penser à une maladie contagieuse ou à un accident domestique. Il était âgé de 44 ans.

Son épouse continuait, en 1891, l’exploitation laitière à la même adresse de la rue du Pont à Joinville, où elle résidait avec leurs cinq enfants survivants et deux domestiques.

Vue de la rue du Pont

 

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8 avril 2018 7 08 /04 /avril /2018 01:01

Simon Charles Lavogade est né le 6 mars 1912 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Charlotte Victorine Guincêtre, ouvrière en cinématographie, et de son mari, Simon Raphaël Pierre Lavogade, bijoutier.

D’abord apprenti bijoutier, métier de sa famille, il est au chômage en 1929 et devient ouvrier métallurgiste à l’usine des Tréfileries et Laminoirs du Havre à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il milite au syndicat CGTU (qui fusionne avec la CGT en 1935) et est un des animateurs de la grève de 1936. La grève mobilisa plus de 200 salariés, avec un cahier de revendications portant principalement sur les salaires. Après 15 jours de conflit et la solidarité des habitants des villes alentour, la reprise se fit avec l'alignement des salaires sur ceux de la métallurgie, le faisant passer de 1 franc de l'heure pour les femmes et 3 francs pour les hommes à 6,25 francs de l'heure pour tous selon le témoignage de Lavogade (L'Humanité, 1996/06/11).

Membre de clubs sportifs ouvriers, Lavogade s'affilia vers 1933 au mouvement Amsterdam-Pleyel. Il adhéra au Parti communiste en 1931 et était un des responsables de la Jeunesse communiste dans la région parisienne. Les Jeunesses communistes de Joinville, où il réside dans le quartier de Polangis, comptaient une centaine de membres en 1937. Début 1938, il fut selon lui « débarqué de la direction de la JC », où il était permanent, lors d'une réunion de la Jeunesse communiste à laquelle il n'avait pu assister, à cause d'une grippe (L'Humanité, 1993/01/08).

Alors sans emploi et sans responsabilité politique, Lavogade s'inscrit comme volontaire lors d’une assemblée de soutien à l'Espagne républicaine. Il se rend en train à Carcassonne, passe clandestinement les Pyrénées et suit une formation militaire à Figueras, avec d’autres volontaires. Il combattit au 4e bataillon de la 14e Brigade internationale, dont il a été nommé commissaire politique selon son témoignage. Le bataillon, avec un effectif franco-belge, portait le nom de Pierre Brachet.

Malade de dysenterie, Lavogade est d’abord hospitalisé dans une station thermale près de Barcelone, puis évacué en France en décembre 1938 par train sanitaire ; il pesait alors moins de cinquante kilos selon son récit.

Soigné gratuitement pendant trois mois au dispensaire de Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis), il adhéra à l'AVER (Amicale des Volontaires de l'Espagne Républicaine) et fut envoyé, de février à août 1939, par le syndicat des Métaux, en stage de formation pour les ajusteurs de l'aviation.

À peine embauché chez Bréguet à Aubervilliers, la guerre éclata et il fut affecté à une unité de construction du génie, dans le Jura, il travailla ensuite dans le cinéma et participa à la vie syndicale clandestine. Il évite de justesse la rafle du Vél d'Hiv' en juillet 1942 (L'Humanité, 1993/01/08). Expédié en Allemagne. Il s'évade et revient en France.

En 1943, Lavogade entra à la SNCF comme chauffeur de locomotive. Acteur de la grève insurrectionnelle d'août 1944, il participa aux combats de la libération de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) et s'engagea dans le 5e régiment d'infanterie.

C’est dans cette dernière ville qu’il épouse en octobre 1946 Marie-Louise Lanore.

Après la deuxième guerre mondiale, Simon Lavogade réintègre la Jeunesse communiste et milite au Mouvement de la paix. Il fait partie, avec son épouse, d’une délégation qui visite des entreprises et institutions sociales et culturelles à Bucarest et Constata (Roumanie) en 1976.

Il était père de deux enfants et vivait depuis 1973 dans la cité des Irlandais à Arcueil (Val-de-Marne). Sa fille, Claudine Penvern (née en 1943), syndicaliste, était responsable de l'union locale d'Arcueil du syndicat en mai 1968. Les deux enfants de son fils, Denis Alain Lavogade, s’engageront également politiquement. Fabrice Lavogade appelle à voter, en juin 2017, en faveur de la candidate communiste aux élections législatives, Catherine dos Santos, dans la circonscription de Villejuif (Val-de-Marne) ; sa sœur, Delphine Lavogade (née en 1971) s’associe au même appel. Militante communiste en 1990, elle est élue conseillère municipale d’Arcueil sur la liste d’union de la gauche conduite par Daniel Breuiller en 2014.

Simon Charles Lavogade meurt le 6 mai 2001 au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) et est inhumé à Arcueil.

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