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9 octobre 2020 5 09 /10 /octobre /2020 00:01

Paul Nicolas Tondeur naît le 26 janvier 1807 à Curel (Haute-Marne). Il est le fils de Marie Gabriel Quinet et de son époux Sébastien Tondeur, vigneron.

Embauché comme commis des forges, Tondeur vit dans la commune voisine d’Eurville (act. Eurville-Bienville), dans le même département, siège d’une importante activité métallurgique. Il y épouse en novembre 1828 Marie Louise Paris, fille d’un instituteur et dont une partie de la famille travaille également dans l’industrie du métal.

Comme plusieurs cadres des forges de Haute-Marne, et singulièrement d’Eurville, il va rejoindre, vers 1852, les forges de Saint-Maur, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). En 1855, il réside rue du Canal, à Saint-Maurice (act. rue Henri-Barbusse à Joinville-le-Pont) puis Grande-Rue, à Saint-Maurice également.

En 1857, il est directeur des forges de Saint-Maur, dont le propriétaire est la société Doé frères, avec comme responsable Albert Philippe Doé, maître de forges. Il est l’objet d’une tentative d’escroquerie : les forges, qui font du fer riblon, issu de métaux usagés, reçoit d’un ferrailleur une charrette de limaille qui se trouve, après contrôle, être mélangée à beaucoup de poussière et de verre. La presse juridique souligne que « la limaille de fer est d'un prix si minime que jusqu'à présent l'on n'avait pas pensé à la falsifier ». Le vendeur est condamné à un mois de prison et 50 francs d’amende.

De 1861 à 1870, dans les annuaires et publications officielles, Paul Nicolas Tondeur sera présenté comme maître de forges. La famille Doé cède les forges de Saint-Maur, vers 1865, à Alphonse Pilté.

La garde nationale, formation de type milice regroupant les propriétaires des communes sous l’autorité du gouvernement, est structurée en avril 1852, à la fin de la deuxième République et déjà sous le régime du prince-président, futur empereur Napoléon III, avec le 29e bataillon basé à Charenton et couvrant les communes de Saint-Maurice, Maisons-Alfort, Créteil et Bonneuil (Seine, act. Val-de-Marne). La deuxième compagnie, à Saint-Maurice, a pour capitaine Albert Philippe Doé tandis que Paul Nicolas Tondeur est sous-lieutenant.

La municipalité de Saint-Maurice doit être renouvelée en février 1861 quand Achille Domergue, maire depuis 1859, est nommé maire de la commune voisine de Charenton-le-Pont (dont Saint-Maurice est issue). L’ancien adjoint, César Desvignes est nommé maire par décret du 23 février 1861 tandis que Paul Nicolas Tondeur intègre le conseil municipal et est désigné comme nouvel adjoint au maire. Un second adjoint, M. d’Utruy, est nommé ultérieurement. Il est nommé membre du comité local du canton de Charenton par l’Impératrice Eugénie en juillet 1863.

Lors des élections législatives de décembre 1863, dans la 9e circonscription du département de la Seine, Tondeur s’oppose à la candidature du républicain Eugène Pelletan, journaliste et écrivain, ancien maire de Royan (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime). Il soutient, avec Desvignes et d'Utruy le conservateur Picard, qui est battu.

Reconduit dans sa fonction d’adjoint en août 1865, Tondeur en démissionne en 1869. Il quitte le conseil municipal et Sylvain Sourd le remplace comme adjoint.

Pendant la guerre de 1870-1871, qui oppose la France aux puissances allemandes emmenées par la Prusse, Tondeur contribue à la souscription lancée par la section de Joinville de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge). Il est également un des donateurs, toujours pour Joinville, après les grandes inondations de la rivière Marne en 1875.

Paul Nicolas Tondeur meurt le 3 octobre 1876 à Curel, son village natal. Il était âgé de 69 ans et avait eu deux fils, le premier mort en bas âge et le second, décédé alors qu’il était étudiant en médecine.

Une plaque en mairie de Saint-Maurice rappelle que Tondeur, adjoint, faisait partie des personnes qui inaugurèrent le bâtiment en 1868 avec les barons Haussmann, préfet de la Seine, Boyer de Sainte-Suzanne, sous-préfet de Sceaux et d’Utruy, adjoint au maire, ainsi que Desvignes, maire, et Naissant, architecte.

Curel au 19e siècle, Wikipédia

 

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5 octobre 2020 1 05 /10 /octobre /2020 00:01

Albert Philippe Doé naît le 21 mars 1809 à Troyes (Aube). Il est le fils de Catherine Julie de Loynes et de Jacques Doé, propriétaire. Ses deux parents sont d’origine noble, le père, seigneur de Luyères, était également administrateur des hospices de Troyes.

En 1835, Albert Doé s’associe avec son frère Victor et ils sont tous deux associés gérants de la société Doé & de Lemont, qui est en charge de l’exploitation de la forge de Chamouilley-Haut, en Haute-Marne. Son frère réside sur place, tandis qu’Albert Doé est installé à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), où se trouve le siège de l’entreprise. Il prend également la responsabilité de la société gestionnaire des Forges de Saint-Maur, située à Joinville-le-Pont, en limite de Saint-Maurice. Le percement en 1825 du canal de Saint-Maur, qui coupe par un tunnel la boucle de la Marne, ont permis l’installation d’une industrie sur ses bords, malgré le risque d’inondation.

Présente à l’exposition des produits de l’industrie de 1839, Doé et Cie obtient une médaille de bronze. C’est, avec celle de Grenelle, une des deux forges du département de la Seine que l’on retrouve à l’exposition de l'industrie française en 1844. Traitant de vieilles ferrailles, qu'elle tire des fontes de la Haute-Marne et qu'elle affine à la houille; elle tire parti de son voisinage de la capitale.

Lors de l’exposition universelle de Paris en 1855, la presse souligne l’intérêt de ce recyclage des vieux fers. Les forges de Saint-Maur recueillent une médaille de 2e classe. Cependant, s’inquiétant d’un projet de réforme des tarifs douaniers, Albert Doé signe, en janvier 1860, une lettre à l’empereur Napoléon III en compagnie de 180 manufacturiers. Il cède la gestion des forges vers 1865 à MM. Alphonse Pilté et Mathieu Bonnor.

En 1852, Albert Doé est capitaine de la deuxième compagnie du 29e bataillon de la Garde nationale de la Seine. Il a sous ses ordres deux autres officiers, dont Paul-Nicolas Tondeur, sous-lieutenant et directeur des forges. Depuis la même année, il était adhérent du Cercle des arts et en est signalé comme membre encore en 1873.

Albert Doé meurt le 1er décembre 1881 à Paris (9e arr.). Il était âgé de 73 ans et célibataire. Il est inhumé au cimetière de Troyes. Il fait un don de 1 000 francs au bureau de bienfaisance de cette ville. Il avait été gratifié d’une médaille de bronze lors de l’exposition universelle de Paris en 1855.

Ses deux frères Charles et Victor ont tous deux été décorés comme chevaliers de la Légion d’honneur et nommés conseillers généraux, le premier, dans le département de l’Aube, dont il fut président et où il a été également maire de Rouilly-Saint-Loup et le second en Haute-Marne.

Tombe d'Albert Doé à Troyes

 

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3 octobre 2020 6 03 /10 /octobre /2020 00:01

Suite de la biographie de Marius Ceretti

Après une dizaine d’années avec le parti socialiste maintenu, Marius Ceretti va cependant s’en éloigner à l’occasion des élections municipales de mai 1935. Il décide de se présenter sur la liste des Gauches républicaines à Joinville-le-Pont.

Le parti socialiste SFIO faisait partie en 1929 du groupement des gauches républicaines qui avait obtenu 22 élus sur 27. Mais il s’en était séparé, dès les élections municipales partielles d’octobre 1934. Sur les quatre élus socialistes de 1929, deux avaient démissionné ; le représentant de commerce François Galabert s’était vivement opposé à la municipalité et le représentant de commerce Marcel Couillard semble avoir eu des raisons plus personnelles. L’adjoint au maire, Georges Roger était resté fidèle à Georges Briolay et l’ébéniste Armand Bureau figuraient de nouveau sur sa liste, en tant que socialistes indépendants, en mai 1935. Marius Ceretti les rejoint avec la même étiquette, en se présentant comme entrepreneur. Il indique résider avenue du Bac, dans le quartier de Polangis, depuis huit ans. Sa mère a été recensée à cet endroit en 1931, mais ça n’a pas été le cas de Marius Ceretti.

Une liste socialiste SFIO était présente en 1934 avec 405 voix en moyenne (17,6%). Robert Derivière conduit de nouveau une liste en mai 1935, qui recueille 12,3% des suffrages exprimés.

Pierre Ceretti, frère et associé de Marius

La liste de la majorité sortante mettait en avant, au titre de son bilan, d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement. Elle concédait avoir dû augmenter les impôts locaux, mais expliquait que c’était dû aux charges imposées à la commune (incendie, chômage) et à une moins-value sur les recettes. Elle propose un programme axé sur l’amélioration de la vicinalité et celle des transports, la création de squares ainsi que l’installation d’un éclairage public. Défendant le maintien des allocations versées, elle préconise la création d’un fonds national de chômage et le lancement de grands travaux d’outillage national qui pourraient se traduire sur place par l’élargissement du pont de Joinville et la suppression du passage à niveau. Enfin, la liste veut créer un nouveau groupe scolaire à Polangis et une salle des fêtes à la mairie. Elle préconise aussi des cours de natation et d’aviron gratuits pour les enfants.

Au premier tour, la liste du Groupement des gauches est distancée avec 765 voix en moyenne soit 26,8% des 2 856 suffrages exprimés sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. L’Union des républicains arrive en tête, avec une moyenne de 32,6% tandis que les communistes ont 23,5% et les socialistes SFIO 12,3%. Avec 723 votes, Ceretti est crédité de 25,3%.

Lors du second tour, le 12 mai 1935, les listes communistes et socialistes fusionnent tandis que les deux autres se maintiennent. Le Groupement des gauches a perdu une partie de son électorat, qui se reporte sur la liste de droite, laquelle arrive de peu en tête avec une moyenne de 1 160 suffrages exprimés (41% et 25 élus) sur 2 899 pour 2 924 votants. L’union communiste-socialiste se place seconde, avec 1 100 votes (39% et 2 élus). Recueillant 566 voix en moyenne, le Groupement des gauches se contente de 20% et n’a pas d’élu. Ceretti a reçu 522 suffrages (18%).

Reprenant une activité politique dans la commune de Saint-Maurice, Ceretti est en avril 1937 secrétaire de l’Union socialiste et républicaine (USR) pour le canton de Charenton, qui couvre également les communes Saint-Maurice, Maisons-Alfort et Alfortville. le bureau du groupe est présidé par François Gingeaud. L’USR avait été créée en 1935 par le regroupement de trois partis situés à l'aile droite de la SFIO, le parti socialiste français (PSF), le parti socialiste de France-Union Jean Jaurès (PSdF), et le parti républicain-socialiste (PRS). Lors du renouvellement du bureau de l’USR en décembre 1938, Ceretti est remplacé au secrétariat par un autre saint-mauricien, Marcel Mauvisseau.

L’identification de Ceretti à Marius Ceretti pour l’ensemble des activités publiques n’est pas absolument certaine. Cependant, les mentions de son adresse personnelle en 1924, de son initiale en 1932 et de son prénom complet en 1935 s’ajoutent au fait que son frère Pierre François, seul autre Ceretti identifié pendant l’entre deux-guerres à Joinville et Saint-Maurice et avec lequel il est associé, conserve la nationalité italienne jusqu’en 1946, ce qui rend difficile de supposer qu’il ait eu une intervention politique.

Dix ans après le décès, en janvier 1970 de sa première épouse, Marius Ceretti s’est remarié en mars 1980 à Saint-Maurice avec Simonne Louise Hutet.

Jacques Marius Ceretti meurt le 31 décembre 1995 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 95 ans et avait eu une fille avec sa première épouse.

L’entreprise de tôlerie et chauffage Ceretti frères existe toujours en 2019. Elle est installée à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne).

Fin

L'entreprise Ceretti en 2019 à Boissy-Saint-Léger

 

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1 octobre 2020 4 01 /10 /octobre /2020 00:01

Début de la biographie de Marius Ceretti

Jacques Marius Ceretti naît le 3 février 1900 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Florence Élise Bruschera et de son mari Jacques Victor (ou Trevor) Paul Ceretti, monteur en cuivre. Les parents sont italiens, originaire du village d’Intra, de la commune de Verbania, au bord du lac Majeur dans le Piémont ; ils sont venus en région parisienne au milieu des années 1890. Lui-même est donc italien à la naissance et deviendra français à sa majorité. Les prénoms familiaux sont tous francisés.

Jacques et Marie Ceretti

Devenu chaudronnier-tôlier, Marius Ceretti aurait été mobilisé probablement fin 1918 ou début 1919, si la première guerre mondiale n’avait pas cessé ; son frère Alphonse François Joseph Ceretti est tué à Petegem-aan-de-Leie, en Flandre Orientale (Belgique) en décembre 1918. Après un séjour à Aarsele (act. Tielt, Flandre, Belgique), probablement pour le rapatriement du corps de son frère, il est convoqué au service militaire en octobre 1920 dans le 4e bataillon de chasseurs, mais il est réformé dix jours plus tard pour une entérite et un « état général médiocre ». Il sera finalement dispensé de service.

Associé avec son frère aîné Pierre François, Marius Ceretti développe une activité de fumisterie et chauffage et s’implante également dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, où ils obtiennent par exemple en 1927 l’entretien des bâtiments communaux. La société Ceretti Frères, basée à Saint-Maurice, est fondée en avril 1929. Ils s’associent avec un autre italien d’origine, M. Zancarini dans une nouvelle structure, la Société Française de tôlerie industrielle, basée toujours à Saint-Maurice, mais l’entreprise commune est dissoute en juin 1935, chacun des associés reprenant sa part de la clientèle. En octobre 1934, Marius Ceretti avait été condamné par le tribunal correctionnel de la Seine à une amende de 25 francs pour « emploi d’étranger sans carte de travailleur. »

Marié en février 1924 à Saint-Maurice avec Germaine Poulain, Marius Ceretti va se lancer cette même année dans une action politique publique.

Germaine Ceretti, née Poulain

Début avril 1924, au nom de « la section de Saint-Maurice nouvellement reconstituée » du parti socialiste SFIO, Ceretti lance « un pressant appel à tous les camarades qui désirent reprendre leur place de lutte dans la vieille maison du Parti SFIO ». La réunion constitutive est convoquée pour le 14 avril. En mai, le Cartel des Gauches se met en place dans le canton de Charenton-le-Pont. Le bureau est présidé par le docteur Thévenin, républicain socialiste et comprend également des représentants du parti radical-socialiste, de l’Union socialiste-communiste (USC) et du parti socialiste SFIO. Ceretti est membre du bureau, au nom de la SFIO de Saint-Maurice.

Lors de l’élection municipale de mai 1925, Ceretti n’est pas candidat à Saint-Maurice. La liste socialiste, incomplète, arrive en quatrième position avec 15,%, derrière les communistes à 18,6%, le Comité républicain radical-socialiste à 20,1% et l’Union républicaine de droite à 48,9%. La SFIO n’a pas d’élu. Ceretti joue un rôle important dans la section SFIO, probablement comme secrétaire. Il la représente au sein de la commission de contrôle et propagande de l’Union des sections du canton de Charenton en 1928.

Le nom de Ceretti est aussi associé à celui de la section de Joinville-le-Pont, voisine, par exemple pour des souscriptions en février 1928 et mai 1930.

Au cours de l’élection municipale de mai 1929, Ceretti n’est toujours pas candidat à Saint-Maurice. La liste socialiste obtient environ 13,3% et n’a pas d’élu. M. Ternois, radical, est élu maire.

En tant que membre du conseil de la fédération SFIO de la Seine, où il représente Saint-Maurice, Ceretti s’oppose, en compagnie de Jean Longuet et de la majorité fédérale à l’exclusion de la section d'Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne), accusée d’avoir maintenu ses candidats au deuxième tour de scrutin lors des élections municipales, malgré l'avis contraire de la Fédération.

En septembre 1932, M. Ceretti signe, dans le quotidien socialiste Le Populaire, une tribune attaquant la municipalité de Saint-Maurice et son maire radical, Désiré Louis Léon Ternois, qui « dernièrement a jugé utile de se jeter dans les bras de la réaction ». Il lui reproche son attitude envers les chômeurs de la commune : six chômeuses, envoyées pour du travail aux pièces avec un « salaire dérisoire » auprès d’un industriel ayant refusé cet emploi sont radiées par la commission paritaire du chômage, présidée par le maire. Ceretti remarque qu’il n’en est pas ainsi dans les autres municipalités. En octobre 1932, Ceretti préside la réunion du Comité exécutif de l’Union des sections SFIO du canton de Charenton.

À suivre

Marius Ceretti

 

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14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 00:01

Daniel Chagnon naît le 30 mars 1929 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Adrienne Renz et de Marcel Chagnon.

Ses parents exploitent dans le quartier de Polangis, à Joinville-le-Pont, une guinguette, le Petit-Robinson. Jouissant d’une évidente aisance, Marcel Chagnon fut le premier du quartier à disposer d’un véhicule automobile.

La famille de son père est originaire de Corrèze. Sa mère est issue de deux familles ayant une grande réputation dans le milieu du cirque, en France pour sa grand-mère, et en Allemagne pour son grand-père. Léopold Renz était un écuyer-voltigeur ; Gabrielle Carré a été danseuse de l'Opéra de Paris et dresseuse de chiens.

Très doué en matière sportive, Daniel Chagnon envisageait de rejoindre l’école des sports de Joinville, institution nationale d’origine militaire, située dans le Bois de Vincennes. Pendant son service militaire (1948-1949), il intègre le Groupement sportif interarmées, ancêtre du Bataillon de Joinville, où il devient moniteur.

Pendant la deuxième guerre mondiale, sa mère, selon des témoignages de l’ancien maire communiste de Joinville, Robert Deloche, et de l’historien local Michel Riousset, Adrienne Chagnon, toujours propriétaire du Petit-Robinson, prend une part active à la Résistance. Après la Libération, elle est une des toutes premières conseillères municipales, élue en 1945 à Joinville lorsque les femmes obtiennent le droit de vote.

Daniel Chagnon va être très rapidement attiré par les métiers du cirque. Des cousins de sa mère, Tilly et Henry Rancy, ayant fait construire une villa avenue Racine, à proximité de chez eux, par l’entreprise de maçonnerie de son grand-père. Le cirque Rancy était un des plus célèbres de France pendant l’entre-deux guerres. En 1946, parès le redémarrage des tournées du cirque Rancy, Daniel Chagnon accompagne sa cousine Sabine Rancy qui l’initie à l’équitation. Ils se marient à Lyon, en mars 1950, dans une cérémonie de prestige célébrée par Édouard Herriot, maire de la ville et ancien président du conseil.

Pour lancer sa carrière circassienne, Daniel Chagnon adopte le pseudonyme de Dany Renz. Il s’initie aux différents arts du cirque, avec ses beaux-parents mais aussi Gustave Fratellini pour l'acrobatie ou Philippe Ricono pour la voltige ainsi que le dressage de fauves avec les Bouglione ou le trapèze volant avec les Rénolds et les Antarès. Jongleur, il fait également, à l’occasion, des numéros de clown.

Avec son cheval comédien Dynamite, Dany Renz devient un écuyer-voltigeur reconnu internationalement. Il présente des numéros qui vont avoir une forte notoriété, comme Robin des bois dans lequel il mêle voltige, danse classique, tir à l’arc et cinq à sept sauts périlleux consécutifs sur un cheval au galop. Il reçoit en 1955 à Toulouse l’Oscar du cirque. Il fait partie de la troupe qui représente le cirque français à Moscou en 1958. En 1961, il monte un nouveau numéro, Kid Callagan.

 

À la retraite de Tilly et Henry Rancy en avril 1964, le cirque Sabine Rancy est créé et Dany Renz devient de la société Monde et Cirque qui le gérait. Avec 5 000 places, leur chapiteau était le plus grand de France. Il continue cependant son activité artistique avec Zorro (1965), La Veuve joyeuse (1967), Féérie au Népal (1968) et Tarass Boulba (1969), pour lequel il est gratifié en 1969 à Madrid d’un second Oscar.

Dany Renz meurt le 17 juin 1972, officiellement à Brioude (Haute-Loire). Cependant, selon le journaliste et écrivain Roger Parment, il serait en fait décédé à Clermont-Ferrand. Vers 0h30, Dany Renz, en voulant aider le cornac à embarquer dans sa remorque l’éléphante Chiquita, est mortellement blessé. Hospitalisé d’abord à Issoire puis à Clermont, il décède le matin même. Le soir, Sabine Rancy donna sa représentation avant d’annoncer sa disparition.

La cérémonie religieuse eut lieu le 21 juin en l’église Saint-Anne de Polangis, à Joinville-le-Pont. Dany Renz était revêtu de l’habit bleu de nuit qui avait été son costume de marié et que l’on avait pailleté pour la scène. L’éléphante Chiquita avait été abattue, et son cheval Dynamite mourut en 1973 à Lisieux.

Sabine Rancy poursuit seule l’exploitation du cirque puis se remarie en 1975 avec Ary Larible, grand nom du cirque italien.

 

 

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3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 00:01

Albert Favin naît le 18 mars 1884 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Alix Bathilde Bigé et de son époux, Victor François Favin, chauffeur mécanicien.

En 1904, Albert Favin exerce le même métier de chauffeur mécanicien et a déménagé avec ses parents dans la commune riveraine de Joinville-le-Pont. Il travaille à l’usine des eaux de la ville de Paris dans cette localité. Il y conduira toute sa carrière professionnelle, étant nommé en 1924 maître-chauffeur.

Le service militaire de Favin se déroule entre septembre 1905 et septembre 1907 dans la 7e section de Commis et ouvriers d'administration (COA). Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé dans la 24e section de Commis et ouvriers d'administration puis passe en décembre 1915 au 55e régiment d’infanterie avant d’être affecté en mai 1916 aux ateliers de construction de Puteaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il rejoint en juillet 1917 le 1er régiment de génie.

Lors des élections municipales qui suivent le conflit, en novembre 1919, Albert Favin est candidat en huitième position sur la liste socialiste unifiée (SFIO) conduite par Georges Laruelle, ancien conseiller municipal.

Au premier tour, la liste socialiste fait face à une liste conduite par Henri Vel-Durand (radicaux dissidents, radicaux-socialistes officiels et socialistes indépendants, dont plusieurs anciens de la SFIO) et à une liste libérale et conservatrice. Elle obtient une moyenne de 500 voix, soit 30,1% des 1 695 suffrages exprimés pour 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Au second tour, face à la seule liste de Vel-Durand, la liste SFIO obtient 502, 34,3% des 1 518 suffrages exprimés pour 1 537 votants. Elle n’a pas d’élu. Favin avait obtenu 500 voix au premier tour (30,1%) et 496 au second (32,7%).

Comme l’ensemble de la section de Joinville de la SFIO, Favin adhère en décembre 1920 au parti communiste SFIC. Il souscrit, en avril 1921, en faveur du développement de la nouvelle formation.

Marié en juillet 1908 à Saint-Maurice avec une plumassière, Maria Prévost (née Stöcklé), il aura une fille et élèvera la fille d’un premier mariage de son épouse.

Après avoir reçu la médaille d’honneur communale en juillet 1929, Favin prend sa retraite en tant que brigadier-chauffeur en avril 1939.

Peut-être est-ce lui qui, en 1971, contribue à la solidarité syndicale dans le journal des retraités des services publics du syndicat CGT, La Voix des anciens.

Albert Favin meurt le 1er septembre 1974 à Créteil  (Val-de-Marne). Il résidait probablement encore à Joinville et était âgé de 90 ans.

La rue du Canal à Joinville-le-Pont

 

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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 00:01

Julien Aimé Auguste Delorance naît le 12 avril 1886 à Merville (Nord). Il est le fils Victor d’Arthémise Virginie Lesimon et de son époux, Aimé Delorance, nacellier, originaire de Belgique. En 1906, il vit à Watten (59£), où sa mère est marchande de légumes, et est constructeur de bateaux. Il se marie à Épône (Seine-et-Oise, act. Yvelines) en octobre 1919 avec Marie Françoise Bourse. Ils auront trois filles.

À partir de 1920, les Delorance vivent à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) puis, en 1926, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont et en 1923 dans celle limitrophe de Champigny-sur-Marne.

D’abord charpentier construisant des bateaux, activité en vogue sur les bords de Marne où le nautisme est prisé, Delorance devient ensuite menuisier à Paris.

En 1932, il appartient à la section de Joinville du parti socialiste SFIO. Il souscrit pour le quotidien de cette formation, Le Populaire, et dans une collecte de « défense socialiste et républicaine pour la paix et le désarmement. »

Julien Delorance meurt le 6 décembre 1946 à Champigny-sur-Marne. Il était âgé de 60 ans.

Bateaux sur la Marne

 

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1 mai 2020 5 01 /05 /mai /2020 01:01

Albert François Dély naît le 2 avril 1901 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Clarisse Lucie Parpaix, coupeuse en photographie et de son époux François Dély, plombier qui vivent rue des Tournelles.

Pendant la première guerre mondiale, Dély est mécanicien. Son service militaire est effectué de 1921 à 1923 dans l’artillerie, au sein des troupes françaises d’occupation en Allemagne dans la région rhénane. Il vit alors à Saint-Maurice, commune voisine de Saint-Maur.

Pendant sa période aux armées, il épouse en octobre 1922 à Joinville-le-Pont, autre commune très proche, Madeleine Louise Georgette Payel ; il s’en séparera en février 1927 pour épouser, en mars 1928 de nouveau à Joinville, Renée Georgette Ridard. Ils auront deux enfants.

Depuis 1925, Dély vit à Joinville, dans le quartier de Polangis, avenue Papin. Devenu électricien, il s’oriente vers les nouveaux moyens de communication qui se développent : d’abord la radio puis le cinéma. En 1931, il est employé par les studios Ciné-Romans de Joinville ; son épouse est également engagée comme monteuse de films par la firme Gaumont, à Paris.

Se présentant comme cinéaste, opérateur de prises de vue et ingénieur du son, Dély est en 1937 à Barcelone, en pleine guerre d’Espagne, alors que les forces républicaines font face à l’armée franquiste, avec l’appui de brigades internationales.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Dély reçoit une affectation spéciale au ministère du commerce et de l’information. Il est démobilisé en juillet 1940.

À la fin de l’occupation allemande, sans doute fin août ou début septembre 1944, le comité local de libération de Joinville-le-Pont crée un comité d’épuration. Selon une instruction du comité parisien de libération et les arrêtés préfectoraux du 29 août et du 6 septembre 1944, qui les entérinent, « Les Comités de Libération n'ont pas qualité pour suspendre, révoquer ou nommer un fonctionnaire. Ces prérogatives appartiennent à l'autorité préfectorale ou municipale, mais il appartient aux Comités de Libération, par l'entremise du Comité d'épuration, de hâter la constitution des dossiers des suspects. »

L’historien Serge Wolikow signale que le secrétaire du comité d’épuration de Joinville est A. Dély. Il s’agit très probablement d’Albert François Dély ; cependant, son fils, Georges Albert Lucien Dély (1925-2017), résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur, aurait éventuellement pu également faire usage de son deuxième prénom et être donc ainsi désigné.

A. Dély, en tant que secrétaire du comité d’épuration de Joinville, écrit une lettre à Georges Marrane, président du comité parisien de la Libération, le 13 mars 1945. Le comité avait arrêté, dès la fin de l’insurrection, Lesestre, Béal, Kirbuhler, Bautsch et Chaussée, qui composaient le « bureau municipal nommé par Vichy et qui a siégé pendant l’occupation ». Ils avaient été transférés à Drancy. Le comité trouve leur libération « pour le moins prématurée. »

Albert François Dély meurt le 7 février 1974 à Chartres (Eure-et-Loir). Il était âgé de 72 ans.

Usine de cinéma à Joinville

 

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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 00:01

Jean Aubignat naît le 25 octobre 1870 à Gelles (Puy-de-Dôme), au village de Say. Il est le fils de Françoise Tournade et de son mari, François Aubignat, cultivateurs.

En 1901, Jean Aubignat est mineur de profession et vit avec Marie Chassac, originaire de Liginiac en Corrèze, où elle est née en 1868, ancienne cultivatrice, séparée de son mari, Jean Besse, avec lequel elle avait eu quatre enfants. Jean Aubignat réside avec elle à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue, dans le même immeuble que son frère et homonyme Jean Aubignat (1867-1950), lequel vit également avec Marie Chassac (1862-1917), sœur de sa propre compagne portant aussi le même prénom.

C’est probablement le plus jeune Jean Aubignat qui est la victime d’une agression à l’usine des eaux de Joinville-le-Pont, commune limitrophe de Saint-Maurice, établissement qui appartient à la ville de Paris. Mi-octobre 1910, il faisait une ronde dans les dépendances de l'usine où il était gardien de nuit. Attaqué par des individus qui le frappèrent à coups de bâton, il est blessé à la tête puis secouru par des voisins qui répondent à son appel au secours. Le journal L'Éclair rattache cet incident à la situation sociale de l’entreprise. Des grévistes seraient venus pour saboter l’excitateur des eaux, qui allait remplacer 80 hommes. Ils s’en seraient pris à lui par ce qu’il tentait de les empêcher d’accéder à la machine, selon Le Figaro.

À l’instar de son frère, Jean Aubignat, sa compagne et ses quatre enfants ont déménagé à Joinville, au 5, rue du Canal (act. rue Henri-Barbusse). Il est terrassier pour la ville de Paris et sa conjointe est blanchisseuse.

Après la première guerre mondiale, Jean Aubignat va s’engager dans l’action politique. C’est sans doute lui qui souscrit pour les élections législatives en faveur du parti communiste en décembre 1927. Lors des élections municipales de mai 1929, il est candidat en 10e position sur la liste du Bloc ouvrier et paysan, présentée par le PCF à Joinville-le-Pont. Au premier tour, la liste de concentration républicaine du maire sortant, Stephen Durande est en tête avec 42,6% des voix, devant l’Union des gauches (radicaux-socialistes et socialistes Sfio) de Georges Briolay à 35,9%, les communistes recueillant 16%. Jean Aubignat obtient 337 des 2 126 suffrages (15,8%) pour 2 969 inscrits.

Au second tour, la gauche radicale et socialiste l’emporte avec 45,9% des voix et 22 sièges, contre 41,6% et 5 sièges à la droite, les communistes refluant à 12,5% et n’ayant pas d’élu.

Robert Lisambard (1902-1978), charpentier fer puis plombier, gendre de Jean Aubignat, était également candidat sur la liste communiste de 1929 et le fut de nouveau lors des élections municipales de Joinville en mai 1935.

Jean Aubignat meurt le 25 novembre 1961 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). il était toujours domicilié à Joinville-le-Pont, rue de Paris, et est inhumé dans cette commune.

Marie Chassac, compagne de Jean Aubignat

 

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26 janvier 2020 7 26 /01 /janvier /2020 00:01

François Aubignat naît le 29 décembre 1896 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Chassac (1862-1917) et de son compagnon Jean Aubignat (1867-1950), mineur, illettré. Ils vivent dans la commune 137, Grande-Rue. En 1911, la famille s’est installée dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, 5, rue du Canal. Ils résident dans le même immeuble que Jean Aubignat (1870-1961), frère homonyme de son père qui vit avec Marie Chassac (1868-1927), sœur homonyme de sa mère.

Du fait de la première guerre mondiale, François Aubignat, alors dégrossisseur, est incorporé de manière anticipée dans l’armée en avril 1915. Il est affecté dans l’artillerie, au 34e régiment en 1916 puis en 237e en 1917. Aubignat est porté déserteur le 26 août 1917 ; il est rayé des listes de contrôle le 31 août parce qu’il se présente volontairement à son unité. Cependant, cette absence lui vaut d’être l’objet d’une plainte et d’un procès, jugé le 28 novembre 1917 devant le conseil de guerre de la 127e division, où il est condamné à deux ans de travaux publics pour désertion à l’intérieur en temps de guerre. Le 4 décembre 1917, il est écroué à l’établissement pénitentiaire de Bossuet (act. Dhaya, wilaya de Sidi-Bel-Abbès, Algérie).

Libéré à l’été 1918, il reprend une part active aux combats, ce qui lui vaut d’être cité en janvier 1919 à l’ordre du régiment (le 210e RA) : « artilleur consciencieux et dévoué, ayant participé aux attaques du 9 et 18 août 1918 et à celles du 9 au 12 octobre 1918 ; a toujours donné entière satisfaction par sa conduite et son attitude au feu ». Il est décoré de la Croix de guerre. En septembre 1918, il avait obtenu une remise de peine d’un an. Il est démobilisé en septembre 1919, se voit refuser un certificat de bonne conduite, puis est amnistié en octobre 1919.

Devenu lamineur, sans doute à l’usine du Bi-Métal à Joinville-le-Pont, Aubignat réside en 1935 dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés. En 1937, il est terrassier débardeur. Il s’installe, en 1939 à Maisons-Alfort, toujours dans le même département, rue Eugène-Sue puis rue Ernest-Renan.

Son oncle, Jean Aubignat, et son cousin par alliance, Robert Lisambard, tous deux ouvriers, furent candidats communistes lors des élections municipales de Joinville en 1929 et également, pour le second, de 1935.

Il est rappelé au cours de la deuxième guerre mondiale, où il sert dans le 41e dépôt d’artillerie en février 1940 avant d’être démobilisé en mai de la même année.

Marié en mars 1951 à Paris (10e arr.) avec Marie Émilie Duflo, il meurt l’année suivant, le 3 août 1952 à Clichy-sous-Bois (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il était âgé de 55 ans.

L’établissement militaire de Bossuet, Algérie

 

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