Suite de la biographie d’Aimos, alias Raymond Caudrilliers
Bien avant-guerre, Raymond Caudrilliers avait démarré une carrière artistique. Il prit le pseudonyme d’Aimos, qui devint son nom d’usage, et s’engagea en tant que chanteur lyrique dans le music-hall.
C’est cependant dans le cinéma qu’il fit l’essentiel de sa carrière. Si une légende lui attribue une participation au film des frères Lumière, L’Arroseur arrosé, elle est évidemment fausse, car il avait alors 4 ans, tandis que les deux personnages du film tourné en 1895 sont des adultes. D’autres sources lui attribuent, à 12 ans (donc vers 1903), une apparition dans une courte bande de Georges Méliès, mais elle n’est pas confirmée.
Le premier court-métrage où sa présence est documentée est Pendaison à Jefferson City de Jean Durand (1910) montrant la cruauté quotidienne de la vie de l'Ouest américain. Avec le même réalisateur, il participe à une série de petits films, autour du personnage d'Onésime créé par Ernest Bourbon (1912 à 1914).
Entre les deux guerres, Aimos va devenir un second rôle populaire du cinéma français, d’abord dans le muet. Il apparaît dès 1922 dans le long-métrage Vingt ans après, adaptation du roman d'Alexandre Dumas par Henri Diamant-Berger.
En juin 1923, Aimos qui vit avec sa mère avenue Ledru-Rollin à Paris (11e arr.), épouse Pauline Madeleine Botté.
C’est avec le parlant que la carrière d’Aimos s’accentue. On le voit dans le premier film de cette catégorie tourné par René Clair, Sous les toits de Paris. Il enchaînera ensuite une centaine de films.
Il tourne avec Gaby Morlay dans Accusée, levez-vous de Maurice Tourneur (1930). À côté de nombreuses productions commerciales, où il tient souvent des petits rôles comiques, on voit Aimos au générique de quelques chefs-d’œuvre et grands classiques.

Il est ainsi Charles dans 14 Juillet de René Clair, Marcel dans Sous la griffe de Christian-Jaque, Marcel Mulot dans La Bandera de Julien Duvivier, Raymond dit Tintin dans La Belle Équipe de Julien Duvivier encore, Dix-de-Der dans Titin des Martigues de René Pujol, La Ficelle dans Chéri-Bibi de Léon Mathot, Quart-Vittel dans Quai des brumes de Marcel Carné ou Agénor dans Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry.
Pendant la deuxième guerre mondiale, il continue à tourner et on le voit comme le valet de François-Ferdinand dans De Mayerling à Sarajevo de Max Ophüls, Cupidon dans Monsieur La Souris de Georges Lacombe, Ernest dans Lumière d'été de Jean Grémillon ou dans Les Petites du quai aux fleurs de Marc Allégret.
Un de ses plus beaux rôles se situe dans La Belle Équipe où il incarne le plus optimiste des cinq copains qui choisirent de mettre en commun leurs gains à la loterie pour construire une guinguette au bord de la Marne. Il tourne le film à Joinville-le-Pont, aux côtés notamment de Jean Gabin et Charles Vanel, en 1936, période d’optimisme social et politique qui allait peu durer.
Il divorce en 1938 de Pauline Madeleine Botté et va vivre sur les bords de Marne à Chennevières (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) avec sa mère et Renée Lefèvre, présentée parfois comme son épouse mais avec laquelle il ne semble pas s’être marié.
À suivre.

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