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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 00:04

Le texte que nous avons publié mentionne que les « habitants de la paroisse de Varenne-Saint-Maur-les-Fossés, tous assemblés le 14 avril 1789 ». Cette affirmation pose plusieurs questions.

Tout d’abord, de quelle paroisse s’agit-il ? Le texte parle de « la paroisse de Varenne-Saint-Maur-les-Fossés (…) qui est située dans une espèce d’île ». On sait que, sur le plan spirituel, il y avait deux paroisses : Saint-Maur, avec l’église Saint-Nicolas et La Varenne avec l’église Saint-Hilaire. Sur le plan physique, on compte quatre agglomérations : le bourg de Saint-Maur, Pont de Saint-Maur, Port de Créteil et La Varenne, plus quelques fermes isolées : Champignol, Schaken, Polangis…

Le rattachement du village du Port de Créteil, qui compterait quelques dizaines d’habitants, pose problème. Il dépend administrativement de La Varenne, cependant ses habitants sont baptisés, mariés et inhumés par le curé de Saint-Maur qui les porte sur son registre. Le rapprochement spirituel avec Saint-Maur pourrait avoir eu lieu dès 1693.

Sur le plan fiscal, on compte trois paroisses relevant de la subdélégation de Choisy-le-Roi : La Branche du Pont de Saint-Maur [future Joinville-le-Pont], La Varenne Saint-Maur, Saint-Maur (Auger, Traité sur les tailles et les tribunaux, Barrois, Paris, 1788). Sur le plan administratif enfin, la création des municipalités, arrondissements et départements en 1787 dénombre également les trois mêmes paroisses dans le département de Corbeil (Mavidal et Laurent, Archives parlementaires de 1787 à 1860, Tome 4, P. Dupont, Paris, 1879).

Trois communes sont constituées en 1790, sur la base des trois paroisses administratives, mais la municipalité de Saint-Maur contestera la formation de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur en commune séparée. Le 5 décembre 1791, les deux municipalités de La Varenne et Saint-Maur fusionnent définitivement, tandis que La Branche reste indépendante.

La population totale est estimée à moins de 1 200 personnes, dont environ 560 pour Saint-Maur, 410 pour La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, 80 pour La Varenne et un peu moins pour Port de Créteil. Le nombre d’hommes adultes doit être proche de 380.

Nous examinerons dans de prochains articles qui sont les signataires de ce cahier de doléances. Ils sont sept (Desaint, Buchot, Géant, Bouillon, Mathieu, Claudin, Riquety). Un réside au Port de Créteil, Desaint et un second probablement également, Buchot ; trois autres vivent à La Varenne Géant, Mathieu, Claudin. Bouillon est aubergiste dans le même village, même s’il est possible qu’il réside au bourg de Saint-Maur. Enfin, le septième, Riquety, n’est pas forcément résident dans la presqu’île.

Le lieu de la réunion n’est pas mentionné. Il est vraisemblable, au vu d’évènements comparables dans d’autres lieux, qu’il s’agit d’un bâtiment religieux, en l’absence de maison commune ou d’autres monuments, la date ne permettant pas de penser à une réunion en plein air. La logique plaide en faveur de l’église Saint-Hilaire de La Varenne.

Au vu du texte lui-même, nous supposerons que les rédacteurs sont les six premiers signataires, qui représentent les intérêts des résidents des bourgs de Port de Créteil et de La Varenne. La participation de représentants du bourg de Saint-Maur et de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur paraît peu probable.

La profession de six signataires est connue : deux laboureurs, un berger, un blanchisseur, un journalier et un aubergiste. Le texte du cahier mentionne sept fois les cultivateurs. Aucune autre profession n’est citée, si ce n’est pour dire que « la paroisse de Varenne-Saint-Maur est sans aucun corps de métier, ni artisans ». Au contraire, le bourg de Saint-Maur comporte un château et plusieurs maisons bourgeoises. La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur est un village dans lequel on compte plusieurs corps de métiers artisanaux et une activité commerciale forte autour du bois.

Nous estimons donc que, par la main des signataires, ce sont les agriculteurs des villages de La Varenne et du Port de Créteil qui ont pris la part majeure (si ce n’est unique) à la rédaction de ce cahier.  

Varenne-carte.png

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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 00:10

Nous publions ici le texte du cahier de doléances de La Varenne Saint Maur d’après la première publication imprimée, réalisée par J. Mavidal et É. Laurent en 1860 dans le tome 5 des Archives parlementaires de 1787 à 1860, revue à partir du manuscrit conservé aux Archives nationales.

« Des doléances, plaintes et remontrances des habitants de la paroisse de Varenne-Saint-Maur-les-Fossés, tous assemblés le 14 avril 1789, pour répondre aux ordres et volonté de Sa Majesté et lui mettre sous les yeux la vérité la plus étendue de cette malheureuse paroisse qui est située dans une espèce d’île.

« Art. 1er. La rivière de Marne la cernant dans tout son pourtour, elle devient malheureusement très-sujette aux inondations occasionnées par ses débordements, et qui déracinent tous les grains en partie ensemencées à l’entour de son voisinage, et transportent de la vase et du sable par places de deux pieds de hauteur, ce qui rend le sol encore plus mauvais et désagréable pour le cultivateur.

« Art. 2. Si les habitants de cette même paroisse ont le bonheur que cette rivière ne déborde pas, ils sont en crainte des années qui se suivent de sécheresse, dont l'exemple leur est arrivé depuis bien des années, de manière que le cultivateur est les trois quarts du temps en danger, ainsi que les particuliers, de perdre une grande partie de leur récolte, qui ne suffit quelquefois pas pour lui remplir ses frais d'exploitation.

« Art. 3. Cette paroisse est composée d'un sable pour son terrain très-ingrat, qui pourrait devenir plus avantageux si Sa Majesté, qui ne cherche qu'à faire le bien de ses sujets, donnait des ordres pour y faire construire un pavé qui ne coûterait pas cher, et qui faciliterait tous les habitants pour le transport des entrais dont ce terrain a grand besoin, ce qui ferait le bien général, attendu qu'il produirait ce qu'il ne produit pas; ce qui éviterait la disette dans de certaines années, et rendrait celle paroisse plus commerçante ; ce qu'il leur est impossible de faire, vu que la charge d'un cheval sur le pavé, fait celle de trois chevaux dans les mêmes sables.

« Art. 4. Il faut mettre sous les yeux de Sa Majesté la chose la plus importante, qui est le dégât du gibier dans notre plaine qui se trouve ravagée tant par le lapin que lièvre et perdrix ; et après avoir perdu son bien, l'on n'a pas le droit de se plaindre. Le prince juste et bienfaisant est dépersuadé par les gens qui l'environnent, et le malheureux cultivateur ainsi que le particulier ne peuvent pas approcher de ce bon prince qui sûrement ne leur refuserait pas la justice qu'ils réclameraient auprès de lui. L’inspecteur des chasses rit au nez du malheureux plaignant, qui préfère perdre son bien plutôt que de se mettre en justice avec un prince dont il est sûr de succomber. Le défaut de fortune le met hors d'état de suivre. Il perd son bien et passe pour un homme qui réclame ce qui ne lui appartient pas. L'on ne craint pas d'avancer cette vérité à Sa Majesté, qu'il soit rendu la justice au dernier de ses sujets, comme il la rendrait aux Messieurs gentilshommes de sa cour. Ils font plus ; ils mettent ces plaines aussi garnies de gibier comme, pourrait l'être la basse-cour d'un fort cultivateur, el pour truire en partie ce même gibier et remplir leurs amusements, ils ne cherchent pas le temps les grains soient finis d'être coupés et rentrés; ils traversent à travers les grains ou javelles qui ne sont pas encore levés, eux, tout leur monde ainsi que les chevaux qui les accompagnent à cette même chasse. Il serait à propos que Sa Majesté permit il tout cultivateur et particulier de truire tout le gibier qui se trouverait sur son terrain de telle manière qu'il lui plairait, ou que Sa Majesté rendit un édit : que les princes et seigneurs particuliers à qui appartiendrait le droit de chasser, soient condamnés, sur le rapport de deux experts pour toute décision, ce qui éviterait tous frais, et le cultivateur ensemencerait sans craindre la perte occasionnée par le gibier. Et Sa Majesté mettrait les malheureux cultivateurs et habitants il l'abri de toute tracasserie de la part de leur seigneur, qui se trouverait forcé de se renfermer dans l'édit et volonté de Sa Majesté.

« Art. 5. La paroisse de Varenne-Saint-Maur est sans aucun corps de métier, ni artisans. Il faut que les habitants aillent chercher le secours dans les paroisses voisines, et ils ne peuvent le faire sans frais, puisqu'ils sont forcés de passer la rivière.

« Sa Majesté, bonne et juste pour son peuple, voudra bien avoir égard pour les impôts de cette paroisse qui se trouve, comme il est dit ci-devant, très-endommagée. Et ces malheureux habitants déclarent à Sa Majesté la plus sincère vérité, attendu la sagesse d'un aussi bon monarque et aussi bon Roi digne de toute l’affection de son peuple.

« Signé Desaint, Buchot, Géant, Bouillon, Mathieu, Claudin, Riquety »

 

Cahier-doleances-imprime.png

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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 00:09

Les « habitants de la paroisse de Varenne-Saint-Maur-les-Fossés » ont rédigé en prévision des états généraux un cahier de doléances, qui est daté du 14 avril 1789. À noter qu’il existait à cette date deux paroisses sur ce territoire, celle de Saint-Hilaire (La Varenne) et Saint-Nicolas (Saint-Maur) ; en outre, plusieurs textes fiscaux et administratifs mentionnent une troisième paroisse, celle de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (future Joinville-le-Pont), qui cependant ne dispose ni d’une église, ni d’un desservant (voir notamment Auger, Traité sur les tailles et les tribunaux, Barrois, Paris, 1788). Les signataires, comme nous l’examinerons dans un article ultérieur, proviennent des deux premières paroisses ; le dernier d’entre eux peut être relié avec la troisième.  

L’exemplaire original du cahier de doléances de La Varenne Saint-Maur est manuscrit. Il est déposé aux Archives nationales. Une photocopie de ce document est déposée aux Archives municipales de Saint-Maur-des-Fossés.

La première publication du texte semble avoir été par J. Mavidal et É. Laurent en 1860 dans le tome 5 des Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; ils citent comme source « un manuscrit des Archives de l'Empire », qui est certainement celui des actuelles Archives nationales.

Deux autres publications intégrales sont disponibles. D’abord celle d’Émile Galtier dans son Histoire de Saint-Maur-des-Fossés (1913). Ensuite celle d’Annie Noly dans sa thèse Saint-Maur-des-Fossés sous la Révolution (1971, dactylographiée, conservée aux Archives de Saint-Maur).

Hormis quelques détails orthographiques ou de ponctuation, l’original et les trois publications ne présentent aucune variante significative. L’original ne comporte pas de défaut ni de difficultés de lecture. 

Le livre de Mavidal et Laurent ainsi que celui Galtier sont disponibles en consultation sur le site internet de la bibliothèque nationale de France, Gallica.

Nous commençons avec cet article une série où nous publierons le cahier de doléances puis les commentaires sur ce texte. Ensuite nous examinerons quels en sont les signataires et nous essaierons de rédiger un portrait de chacun d’eux.

Cahier-doleances.png

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 00:04

François Joseph Benoit (vers 1750-1802), perruquier, secrétaire-greffier de La Branche du Pont de Saint-Maur.

François Joseph Benoit, naît en 1750 ou 1751 à Namur, alors dans les Pays-Bas autrichiens, aujourd’hui en Belgique. Il épouse Marie Anne Destouches. François Joseph Benoit exerce la profession de perruquier à La Branche du Pont de Saint-Maur où il réside rue du Pont. Ils ont sans doute eu des enfants (Charles Hubert et François).

Benoit participe à la municipalité de La Branche du Pont de Saint-Maur constituée en l’an II (4 avril 1793). En tant que secrétaire-greffier, il est membre du conseil municipal, exécutif de la commune.

Le village, qui avait 409 habitants au recensement de 1794, a une administration composée de 5 membres du conseil général, dits notables, élus pour deux ans, et de 6 personnes formant le conseil municipal, autour du maire. Pendant le mandat de François Joseph Benoit, le maire est d’abord Nicolas Lheureux puis Charles-Laurent Parvy.

François Joseph Benoit meurt le 13 ventôse an X (5/03/1802) à La Branche du Pont de Saint-Maur. Il était âgé de 52 ans. Son décès est déclaré par ses beaux-frères Pierre Antoine Louis Destouches, 54 ans et Jean Antoine Louis Destouches, 38 ans. Tous les deux ont siégé ou siègeront à l’assemblée communale.

Sa veuve, Marie Anne, meurt trois mois plus tard, le 16 prairial an X (5/06/1802). Elle était âgée de 49 ans.

Un autre Benoit, Louis Eugène Théodore, sera membre du conseil municipal en 1834 ; il s’agit sans doute d’un fils de Charles Hubert Benoit (vers 1782-1824), qui est probablement le fils de François Joseph Benoit. Charles Hubert Benoit avait pris la succession de François Joseph Benoit en tant que perruquier (il l’est en l’an X), avant de devenir aubergiste (profession mentionnée à son décès).

Sources : Émile Galtier : Histoire de Saint-Maur-des-Fossés, Édouard Champion, 1913 ; Arch. du Val-de-Marne (état-civil, recensements, élections).

© Reproduction soumise à l’accord explicite du rédacteur, Benoit Willot.

La signature de François Joseph Benoit sur un document d'archive

Benoit-Francois-Joseph.png

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 00:02

 

Nicolas Bauche (1734-1813 ?), abbé, franc-maçon, secrétaire-greffier de La Branche du Pont de Saint-Maur.

La date de sa naissance n’est pas connue, mais il a 57 ans en octobre 1791 et serait donc né en 1734.

Nicolas Bauche devint prêtre et rejoignit la congrégation des Minimes du bois de Vincennes. Il s’engage dans la Franc-maçonnerie et s’associe à la loge l’Heureuse réunion, issue de la fusion en 1775 de l'Ancienne de Saint-Jean et de la Vertu triomphante. Plusieurs ecclésiastiques en sont membres ; elle s’intéresse particulièrement au monde des arts. Étienne Poisson des Londes, maréchal des camps et armées du Roi et ingénieur en chef à Lille, en est le premier responsable.

En 1785, l’abbé Bauche participe au convent des Philalèthes qui se tient à Paris à partir du 19 février. Convoqué par la loge des Amis réunis, l’objectif du convent, qui aura une seconde session en 1787, était de réunir tous les régimes maçonniques alors en usage pour les unifier. Bauche donne lecture d’un mémoire le 14 avril.

En 1791, l'abbé Bauche est appelé pour devenir aumônier de la garde nationale basée à La Branche du Pont de Saint-Maur, alors que les congrégations vont être dissoutes et que les couvents sont dispersés. La garde nationale du village est forte de 120 hommes, placés sous l’autorité du commandant Yvon, et elle est notamment chargée de défendre le pont de Saint-Maur (qui s’appelle désormais pont de Joinville).

Nicolas Bauche va jouer un rôle important dans la naissance de cette commune, créée en 1790 et rebaptisée Joinville-le-Pont en 1831. Bien que les habitants relèvent toujours de la paroisse de Saint-Nicolas de Saint-Maur, dont le hameau du Pont s’est séparé, l'abbé Bauche fait réparer la chapelle Saint-Léonard, qui était en fort mauvais état. Il y célèbre plusieurs messes solennelles. Il honore la mémoire du comte Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau, mort le 2 avril 1791, dont le frère, dit Mirabeau-Tonneau, habite le château de Polangis.

Toujours en 1791, l'abbé Bauche dit une messe le dimanche 27 septembre pour fêter l’adoption de la Constitution du 3 septembre 1791, premier texte fondamental écrit en France, qui inclut la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789.

Le 21 septembre 1791, c’est le père Bauche qui assure la publication de l’acte constitutionnel en tant que secrétaire-greffier de la commune. Dans les autres communes, c’est généralement le maire qui se charge de cette tâche. Le secrétaire-greffier élu en 1790 pour l’année 1791 était Nicolas Spycket, carrier ; Nicolas Bauche semble l’avoir remplacé au moins pour cette occasion. À ce titre, il fait partie du conseil municipal, exécutif de la commune.

Selon l’historien Émile Galtier « La cérémonie commence à 10h à la chapelle Saint Léonard où une messe est célébrée. Elle se poursuit avec un cortège de jeunes filles habillées en blanc vers la maison commune. Le père Bauche, aumônier de la garde nationale, secrétaire-greffier, fait la publication de l’acte constitutionnel c’est lui qui assure (à Saint Maur, c’est le maire). Puis, un Te Deum est chanté dans la chapelle. Le soir, un brandon est allumé au milieu du pont, où l’on danse jusqu’au milieu de la nuit. »

Malgré les réparations faites en 1792, la chapelle Saint-Léonard, datant du 13e siècle, continue de se dégrader. Après une évaluation des dangers qu’elle fait courir, l’administration des domaines adjuge le 6 mai 1804 la démolition pour 335 francs. Il faudra attendre 1860 pour que la commune dispose d’un nouveau lieu de culte catholique et soit érigée en paroisse.

Nicolas Bauche ne figure pas parmi les 423 habitants recensés dans la commune en 1802.

La date de son décès n’est pas connue. Peut-être s’agit-il de Nicolas Bauche, mort le 3 février 1813 à Paris (8e arr.). Il aurait eu alors 79 ans.

Sources : Georges Naudet, L'histoire de Fontenay-sous-Bois, Éditions Jean Naudet, 1980 ; Anonyme : La Franc-maçonnerie dans l'État, H. Gomeare, Bruxelles, 1859 ; Charles Porset : Les philalèthes et les convents de Paris: une politique de la folie, H. Champion, Paris, 1996 ; Jean Marie Lazare Caubet : La franc-maçonnerie: lettre à Mgr l'évêque d'Orléans, Aux Bureaux du Monde maçonnique, 1875 ; Alexandre de Saint-Léger : Histoire de Lille des origines à 1789, Ém. Raoust, Lille, 1942 ; Conseil général de la Seine : Saint Maur des Fossés, notice historique, Montévrain, Paris, 1905 ; Émile Galtier, Histoire de Saint Maur, E. Champion Paris, 1923 ; Georges Bousquié : Histoire de Joinville-le-Pont (XII, XIII et XIV) - La chapelle Saint-Léonard in Le Vieux Saint-Maur (n° 12, 1952, p. 189-191 ; n° 13, 1952, p. 199-202 ; n° 14, 1953, p. 216-219) ; Arch. du Val-de-Marne (état-civil, recensements).

{C}

© Reproduction soumise à l’accord explicite du rédacteur, Benoit Willot.

 

 

La signature de l'abbé Bauche sur un document d'archive

Bauche_1791.jpg

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 00:02

Antoine Baron (1776 - ?), notable de La Branche du Pont de Saint-Maur.

Antoine naît le 6 octobre 1776 et est baptisé le 9 du même mois à la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur. Il est le fils de Jean Philippe Baron et de Marie Anne Ambelouis, son épouse.

Antoine Baron est membre de la municipalité élue en fructidor an IX à La Branche du Pont de Saint-Maur en tant que notable. Il est mentionné comme « absent pour le service public », c’est-à-dire qu’il sert sans doute dans l’armée ou dans un autre organisme d’intérêt collectif. Le maire est Laurent Pinson (1755 – 1814).

Il n’est pas recensé dans la commune en thermidor an X ni ultérieurement. La date de décès d’Antoine Baron n’est pas connue.

Sources : Liste des notables communaux du département de la Seine, Chaignieau aîné, Paris, fructidor an IX (1801) ; Arch. du Val-de-Marne (état-civil, recensements).

Mis à jour en septembre 2014

© Reproduction soumise à l’accord explicite du rédacteur, Benoit Willot.

 

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 00:01

Claude Pierre Aubert naît vers 1733 ou 1735. Il épouse Geneviève Poirier, d’une vingtaine d’années sa cadette ; ils auront six enfants. La famille réside rue Saint-Maur à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, commune constituée en 1790 qui deviendra Joinville-le-Pont en 1831. Pierre Aubert exerce la profession de journalier (ouvrier ou artisan travaillant à la tâche, en général dans l’agriculture ou le transport de marchandise).

Aubert participe en tant que notable à la municipalité de La Branche du Pont de Saint-Maur constituée en l’an 2 (4 avril 1793).

La commune, qui avait 409 habitants en l’an 3, a une administration composée de 5 membres du conseil général, dits notables, élus pour deux ans, et de 6 personnes formant le conseil municipal exécutif, autour du maire. Pendant le mandat de Pierre Aubert, le maire est d’abord Nicolas Lheureux puis Charles-Laurent Parvy (22 pluviôse an 2 - 10/02/1794).

À partir du 4 frimaire an 3 (23/11/1794), Aubert est signalé comme exerçant la fonction d’agent national, qui était précédemment celle de Jean Guigneré.

L’agent national est instauré le 28 brumaire an 2 (18/11/1793) par Jacques Nicolas Billaud-Varenne au nom du Comité de salut public. Il représente le gouvernement révolutionnaire auprès de la commune, en remplacement du procureur.

Suivant l'article 14 du décret du 4 frimaire an II, l’agent national est « chargé de requérir et de poursuivre l'exécution des lois, ainsi que de dénoncer les négligences apportées dans cette exécution, et les infractions qui pourraient se commettre ». Il doit parcourir son territoire, pour surveiller et s'assurer que les lois sont exactement exécutées. Il a une fonction de contrôle aussi bien des autorités constituées que des particuliers. Après la chute de Robespierre le 9 thermidor an 2 (27/07/1794), les agents nationaux sont supprimés le 28 germinal an 3 (17/04/1795).

Un certain « Charles Aubert » est mentionné comme notable, membre de la municipalité élue en fructidor an 9 (août 1801) à La Branche du Pont de Saint-Maur. Il est noté comme « absent pour le service public », c’est-à-dire qu’il sert dans l’armée ou a été envoyé en mission. Il s’agit vraisemblablement de Pierre Aubert, seul de son nom (avec sa fille) à être recensé en l’an 10 dans la commune.

Pierre Aubert meurt le 10 avril 1807 à La Branche du Pont de Saint-Maur. Il avait 72 ou 74 ans. Son décès est déclaré par son neveu Jean Mathurin Lemaire, 36 ans, marchand épicier, qui deviendra huit années plus tard maire de la commune, et par Edme Lheureux, 38 ans, journalier, fils d’un ancien maire, Nicolas Lheureux, et neveu d’un autre ancien maire, Edme Lheureux.

© Reproduction soumise à l’accord explicite du rédacteur, Benoit Willot.

 

Jacques Nicolas Billaud-Varenne, dit « le Tigre » (1753-1819), créateur des agents nationaux

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 00:04

Charles Félix Ambelouis naît en 1739 ; il est fils d’Antoine Ambelouis et Marie Anne Gérard. Il épouse Marie Rémy (décédée en l’an VII [1800]) avec laquelle il aura au moins trois enfants : Jean Louis, charpentier, né en 1772, Charles Victor, né en 1775 et Charles Gaspard, garde-chasse à Fontenay-sous-Bois. Il exerce la profession de garde forestier et garde champêtre.

En tant que notable, Félix Ambelouis est membre, de la municipalité élue en fructidor an IX (août 1801) à La Branche du Pont de Saint-Maur. Il est mentionné comme « absent pour le service public », c’est-à-dire qu’il sert peut-être dans une institution d’État. Le maire est Laurent Pinson (1755–1814).

Charles Félix Ambelouis devient ensuite garde de la porte de la Porte de Fontenay à Fontenay-sous-Bois (Seine, act. Val-de-Marne). Il y meurt le 27 août 1825, à l’âge de 86 ans.

La Branche du Pont de Saint-Maur, 1810, Base Mérimée

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 00:05

Jean Acher (1752-1837), épicier puis marchand de bois, procureur, agent municipal et maire de La Branche du Pont de Saint-Maur.

Jean, Justin, Joseph Acher naît à Sainte-Colombe (Aude) le 10 août 1752. Il se marie à Paris en 1792 avec Louise Geneviève Mathieu, décédée chez elle le 16 octobre 1820. Ils auront au moins trois enfants : Alphonse, Françoise et Joseph.

Jean Acher est présenté comme marchand épicier à partir de 1790. En l’an IX, il est marchand de bois. Sur la fin de sa vie, il est désigné comme propriétaire et rentier. Il réside en 1836 au lieu-dit La Tourelle, à Joinville-le-Pont.

Pendant la révolution française, Jean Acher va figurer dans les municipalités de La Branche du Pont de Saint-Maur, commune fondée en 1790 par scission de la paroisse de Saint-Maur. Il y joue un rôle important. Il figure, en tant que procureur de la commune, dans le premier exécutif mené par le maire Edme Lheureux, marchand de bois, qui est en place en septembre 1790. Le 11 octobre 1790, Jean Acher est un des neuf citoyens élus par l’assemblée primaire du canton de Vincennes (860 inscrits) pour la représenter au sein de l’assemblée électorale de Paris pour un an. Pour être choisi comme électeur, à raison de un par cent citoyens actifs, il fallait payer en impôts au minimum la valeur de dix journées de travail.

Le 30 mars 1791, Jean Acher intervient devant l’assemblée électorale de Paris sur la nécessité de mettre la commune en état de se défendre, et souligne l’importance stratégique du site. Dans des courriers, la municipalité de La Branche du Pont de Saint-Maur explique que c’est la sauvegarde du pont qui est une des raisons de sa séparation d’avec Saint-Maur.

Il s’adresse le 19 décembre 1791 au comité d’instruction publique de l’Assemblée nationale, qui est chargé de préparer une loi sur les gardes nationales. Il propose un projet d’organisation et de récompenses ; selon son système, tous les citoyens devraient s’inscrire dans les gardes nationales le jour de la fête de la Fédération de l’année de leurs dix-huit ans. Ils devraient ensuite effectuer régulièrement des périodes d’entraînement. Chaque année, l’état-major de la garde nationale à laquelle ils appartiennent devrait leur délivrer un certificat de bonne conduite, certifié par la municipalité. À l’âge de quarante ans, s’ils peuvent produire au moins vingt certificats, ils obtiendraient le titre de « chevalier français » et seraient décorés d’un gland d’or.

C’est sans doute lui qui est le sieur Acher présentant, le 24 avril 1792, une pétition à l'Assemblée législative « tendant à faire cesser l'agiotage, à rétablir la circulation du numéraire, par conséquent à remettre toutes les denrées sur l'ancien pied, et à rendre l'activité à l'industrie et au commerce ». L'Assemblée renvoie cette question au Comité de l'ordinaire des finances.

Quatre personnes domiciliées à La Branche du Pont de Saint-Maur achètent des biens nationaux mis en vente pendant la Révolution française ; une surface totale de 12 arpents et 50 perches est proposée, soit environ 7 ha. Jean Acher est celui qui acquiert la surface la plus importante, à savoir 4 arpents (2 ha), pour un montant inconnu. Deux notables figurent parmi les autres acquéreurs : Jacques Roch Vingdlet, carrier (3 arpents et 75 perches pour 7 livres) et Edme Lheureux, voiturier (1 arpent et 75 perches pour 27 livres) ; le quatrième est un autre voiturier, Louis Huardeau, (3 arpents, 4 livres).

Acher reste procureur en 1792 avec Jean-Charles Contour en tant que maire. On ne connaît pas son rôle pendant les municipalités conduites par Nicolas Lheureux (1793) et Charles-Laurent Parvy (an II). Jean Acher figure dans la municipalité de canton constituée après la suppression des instances communales en l’an IV.

En l’an V comme les deux années suivantes, Jean Acher est agent municipal, c’est-à-dire qu’il est le principal fonctionnaire dans la commune. Lors du rétablissement des assemblées communales en l’an VIII (1800), Jean Acher est désigné comme « faisant provisoirement fonction de maire, maire provisoire. »

On retrouve son nom, toujours comme procureur, dans la municipalité rétablie en l’an VIII, conduite par Laurent Pinson, marchand de bois scié.

Acher siège en tant que notable dans la municipalité élue en fructidor an IX.

Jean Acher meurt le 23 janvier 1837 à Joinville-le-Pont, nouveau nom de la commune adopté en 1831. Il était âgé de 84 ans. Il vivait avec son fils Alphonse, sa bru Émilie et était présenté comme propriétaire. Son décès est déclaré par ledit fils et Jean-Marie Molette, chef d’institution, c’est-à-dire directeur d’une école privée.

Alphonse Acher (vers 1785-1844) sera adjoint au maire de La Branche du Pont de Saint-Maur en 1830 puis conseiller municipal de Joinville-le-Pont en 1843.

Sources : Almanach général du département de Paris pour l'année 1791, impr. de Devaux, 1791 ; Émile Galtier : Histoire de Saint-Maur-des-Fossés, Édouard Champion, 1913 ; Archives nationales, D VI 1, n 1bis. Ed. ; Archives parlementaires, t. XLII, p. 324 ; Etienne Charavay Assemblée électorale de Paris, Maison Quantin, Charles Noblet, Paris, 1890-1894 ; Georges Saouter, in La Révolution française dans le Val de Marne (dir. Michel Balard et Alain Croix), Clio 94, 1989 ; Le Vieux Saint Maur, n° 1, 2ème série, 6ème année, 1929 ; Arch. du Val-de-Marne (état-civil, recensements) ; Liste des notables communaux du département de la Seine, Chaignieau aîné, Paris, fructidor an IX (1801) ; Arch. nationales (D/IV/51, F/14/14098, T//1493/6) ; Almanach national, d’Houry, Paris, 1791.

© Reproduction soumise à l’accord explicite du rédacteur, Benoit Willot.

La signature de Jean Acher sur un document d'archive

Acher Jean

Maires de La Branche du Pont de Saint-Maur

Prédécesseur

Maire

Successeur

Charles-Laurent Parvy

Jean Acher

Laurent Pinson

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 00:06

Le blog Polmorésie commence, en avril 2013, la publication d’un « Dictionnaire biographique des élus de Joinville-le-Pont ». Le début de ce travail s’intitule « Première période (1790-1815) – les municipalités de la Révolution et de l’empire ». Il va s’intéresser à la commune de La Branche du Pont de Saint-Maur, fondée en 1790 et qui deviendra Joinville-le-Pont en 1831.

Au cours de la période considérée, 31 personnes exerçant une fonction municipale, élective ou suite à une désignation, ont été identifiées. Les données sont lacunaires pour l’année 1792 et pour la période de la fin de l’empire, de 1808 à 1815. Une notice sur chacun des 31 responsables locaux identifiés sera publiée, à raison d’une chaque semaine, dans l’ordre alphabétique.

Liste des municipalités de La Branche du Pont de Saint-Maur entre 1790 et 1815

Type de municipalité

Date

Titulaire et fonction  

Municipalité de facto élue

Février 1790

Edme Lheureux, maire de facto

Municipalité élue

Novembre 1790

Edme Lheureux, maire

Municipalité élue

Novembre 1791

Jean-Charles Contour, maire

Municipalité élue

Novembre 1792

Nicolas Lheureux, maire

Municipalité élue

4 avril 1793

Nicolas Lheureux, maire

Remplacé par Charles-Laurent Parvy, maire (8 mai 1793)

Municipalité cantonale

An III (début 1795)

Jean Acher, agent municipal

Municipalité cantonale

An VII

Fournier, agent municipal

Municipalité cantonale

An VII

Jean Acher, agent municipal

Municipalité provisoire

An VIII (avril 1800)

Jean Acher, faisant fonction de maire

Municipalité nommée

An VIII (mai-juin 1800)

Laurent Pinson, maire

Municipalité élue

Fructidor an IX

Laurent Pinson, maire

Municipalité élue

1808

Laurent Pinson, maire

Municipalité élue

1813

Laurent Pinson, maire (décès le 27/12/1814)

Remplacé par Jean Mathurin Lemaire, maire (mars 1815)

Municipalité élue

mai 1815 (empire)

Jean Mathurin Lemaire, maire

© Reproduction soumise à l’accord explicite du rédacteur, Benoit Willot.

S’agissant de travaux historiques qui se poursuivent, les notices peuvent être sujettes à des corrections ou ajouts. Tous les commentaires sont les bienvenus.

Carte de 1770, base Mérimée

1770.jpg

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