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17 décembre 2022 6 17 /12 /décembre /2022 00:01

Fernand Ignacio Paraïso naît le 12 août 1892 à Porto-Novo (Dahomey, act. Bénin). Il est le fils de Fernande Séhéfi et d’Ignacio Souleyman Paraïso dont elle est la troisième femme. Conseiller du roi de Porto-Novo, chef de la communauté musulmane, exploitant d’une plantation agricole, Ignacio Souleyman Paraïso était devenu une personnalité du Dahomey, seul indigène nommé membre du conseil d’administration de la colonie française et conseiller municipal de Porto-Novo, qui en était la capitale. Il était lui-même le fils d’Odio dit José Piquino Paraïso, déporté comme esclave au Brésil puis revenu Afrique au service d’un trafiquant d’esclave, devenu à la mort de ce dernier au service du roi. Elepo, le père d’Odio et donc l’arrière-grand-père de Fernand Paraïso, était un prince Yoruba de l’actuel Nigéria, dont une partie de la famille fut prise en esclavage après la perte de son village natale au cours de guerres intestines.

Ignacio Paraïso avait environ 55 enfants avec au moins quatre épouses. S’il était un notable islamique, il avait été baptisé et à peu près de la moitié de ses enfants étaient catholiques et élevés dans des écoles chrétiennes, ce qui fut sans doute le cas de Fernand. Ignacio Paraïso participa à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et fut décoré du Mérite agricole ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.

Fernand Paraïso, qui aurait également porté le prénom africain d’Aboudou, bénéficia d’une bourse de l’Alliance française pour poursuivre des études en France. Il intégra en 1909 l’Institution du Parangon, école coloniale située à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dirigée par le docteur Henri Rousseau. Parmi ses condisciples, on peut citer le Vietnamien Nguyen Thé Truyen, qui fut compagnon d’Hô-Chi-Minh avant de s’en éloigner.

Dès la première année, le parcours scolaire de Fernand Paraïso fut brillant : prix d'excellence en août 1910 ; brevet d'aptitude militaire et médaille de bronze au tir en juillet 1911, en plus de ses mentions en horticulture et topographie ; prix de Géographie en juillet 1912 et nouvelle médaille de tir, dont il était devenu militaire ; prix « colonial » en juillet 1913, médaille d'or de tir. Enfin, il reçoit le prix de la fondation Ferdinand Rousseau (ancien maire de Joinville-le-Pont) en juillet 1914.

Non concerné par des obligations militaires du fait de son statut d’indigène, Fernand Paraïso s’engage cependant le 1er septembre 1914 pour la durée de la guerre à Paris (12e arr.), probablement au fort de Vincennes. Il est affecté au 163e régiment d’infanterie. En novembre 1914, il devient caporal puis en avril 1915, sergent. Il rejoint le 36e régiment d’infanterie en juin 1916. Naturalisé français en décembre 1917, et de ce fait soumis au service militaire, Fernand Paraïso reste dans l’armée après la fin de la guerre. Il devient aspirant, donc officier, en février 1919 et est démobilisé en août la même année.

Son comportement pendant le conflit lui a value deux citations. En octobre 1916, il est cité à l’ordre de la 5e division d’infanterie : « Sous-officier très brave, très discipliné, a été blessé 5 septembre 1916 au cours d’une patrouille ayant pour mission l’attaque d’un petit poste ennemi. Malgré sa blessure, a conservé le commandement de sa patrouille et a pu, grâce à son énergie, ramener tous ses hommes ».

Il est de nouveau cité à l’ordre du 3e corps d’armées en septembre 1917 : « Le 10 septembre 1917, volontaire pour une expédition dans les lignes allemandes, a été grièvement blessé en abordant résolument et avec un entrain digne de tous les éloges, un poste avancé. Quoique blessé, persistait à poursuivre son but. Ne s’est replié que sur l’ordre de son chef de patrouille. »

Plusieurs blessures ont affectées Fernand Paraïso : en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle), il a des plaies à la tête et au bras, dues à des éclats d’obus ; en septembre 1916 aux Éparges (Meuse), il est victime d’éclats de grenade au bras droit ; en septembre 1917 à Heurtebise, c’est sa face qui est touchée de nouveau par des éclats de grenade.

Après-guerre, Fernand Paraïso reste vivre à Joinville, quai de la Marne. Il exerce comme caissier-comptable. En 1921, il a comme compagne Blanche Berthier, couturière à façon. Il est l’un des fondateurs, en octobre 1919, de l’association Union sportive de Joinville (USJ) dont le président est Stephen Durande, futur maire de Joinville. Paraïso en est le secrétaire ; il est remplacé dans cette fonction l’année suivante par Antoine Liou, employé d’octroi et conseiller municipal.

En février 1925 à Joinville, Fernand Paraïso, qui a déménagé impasse Jules Rousseau, toujours à Joinville, épouse Clara Alphonsine Suzanne Janvier, employée de banque. Ils s’installent à Paris rue Vavin.

Dans la réserve de l’armée, Fernand Paraïso est affecté à l'infanterie coloniale et nommé sous-lieutenant en juin 1929 puis lieutenant en août 1930. Il travaille toujours comme comptable pour les papeteries Navarre. La famille est installée en 1936 à Villemomble (Seine, act. Seine-Saint-Denis), boulevard d’Aulnay.

Pendant la deuxième guerre mondiale, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur.

Après la guerre, Fernand Paraïso est nommé capitaine des troupes de marine. Il quitte ses fonctions en 1949 et est admis à l’honorariat.

Fernand Ignacio Paraïso naît le 12 août 1892 à Porto-Novo (Dahomey, act. Bénin). Il est le fils de Fernande Séhéfi et d’Ignacio Souleyman Paraïso dont elle est la troisième femme. Conseiller du roi de Porto-Novo, chef de la communauté musulmane, exploitant d’une plantation agricole, Ignacio Souleyman Paraïso était devenu une personnalité du Dahomey, seul indigène nommé membre du conseil d’administration de la colonie française et conseiller municipal de Porto-Novo, qui en était la capitale. Il était lui-même le fils d’Odio dit José Piquino Paraïso, déporté comme esclave au Brésil puis revenu Afrique au service d’un trafiquant d’esclave, devenu à la mort de ce dernier au service du roi. Elepo, le père d’Odio et donc l’arrière-grand-père de Fernand Paraïso, était un prince Yoruba de l’actuel Nigéria, dont une partie de la famille fut prise en esclavage après la perte de son village natale au cours de guerres intestines.

Ignacio Paraïso avait environ 55 enfants avec au moins quatre épouses. S’il était un notable islamique, il avait été baptisé et à peu près de la moitié de ses enfants étaient catholiques et élevés dans des écoles chrétiennes, ce qui fut sans doute le cas de Fernand. Ignacio Paraïso participa à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et fut décoré du Mérite agricole ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.

Fernand Paraïso, qui aurait également porté le prénom africain d’Aboudou, bénéficia d’une bourse de l’Alliance française pour poursuivre des études en France. Il intégra en 1909 l’Institution du Parangon, école coloniale située à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dirigée par le docteur Henri Rousseau. Parmi ses condisciples, on peut citer le Vietnamien Nguyen Thé Truyen, qui fut compagnon d’Hô-Chi-Minh avant de s’en éloigner.

Dès la première année, le parcours scolaire de Fernand Paraïso fut brillant : prix d'excellence en août 1910 ; brevet d'aptitude militaire et médaille de bronze au tir en juillet 1911, en plus de ses mentions en horticulture et topographie ; prix de Géographie en juillet 1912 et nouvelle médaille de tir, dont il était devenu militaire ; prix « colonial » en juillet 1913, médaille d'or de tir. Enfin, il reçoit le prix de la fondation Ferdinand Rousseau (ancien maire de Joinville-le-Pont) en juillet 1914.

Non concerné par des obligations militaires du fait de son statut d’indigène, Fernand Paraïso s’engage cependant le 1er septembre 1914 pour la durée de la guerre à Paris (12e arr.), probablement au fort de Vincennes. Il est affecté au 163e régiment d’infanterie. En novembre 1914, il devient caporal puis en avril 1915, sergent. Il rejoint le 36e régiment d’infanterie en juin 1916. Naturalisé français en décembre 1917, et de ce fait soumis au service militaire, Fernand Paraïso reste dans l’armée après la fin de la guerre. Il devient aspirant, donc officier, en février 1919 et est démobilisé en août la même année.

Son comportement pendant le conflit lui a value deux citations. En octobre 1916, il est cité à l’ordre de la 5e division d’infanterie : « Sous-officier très brave, très discipliné, a été blessé 5 septembre 1916 au cours d’une patrouille ayant pour mission l’attaque d’un petit poste ennemi. Malgré sa blessure, a conservé le commandement de sa patrouille et a pu, grâce à son énergie, ramener tous ses hommes ».

Il est de nouveau cité à l’ordre du 3e corps d’armées en septembre 1917 : « Le 10 septembre 1917, volontaire pour une expédition dans les lignes allemandes, a été grièvement blessé en abordant résolument et avec un entrain digne de tous les éloges, un poste avancé. Quoique blessé, persistait à poursuivre son but. Ne s’est replié que sur l’ordre de son chef de patrouille. »

Plusieurs blessures ont affectées Fernand Paraïso : en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle), il a des plaies à la tête et au bras, dues à des éclats d’obus ; en septembre 1916 aux Éparges (Meuse), il est victime d’éclats de grenade au bras droit ; en septembre 1917 à Heurtebise, c’est sa face qui est touchée de nouveau par des éclats de grenade.

Après-guerre, Fernand Paraïso reste vivre à Joinville, quai de la Marne. Il exerce comme caissier-comptable. En 1921, il a comme compagne Blanche Berthier, couturière à façon. Il est l’un des fondateurs, en octobre 1919, de l’association Union sportive de Joinville (USJ) dont le président est Stephen Durande, futur maire de Joinville. Paraïso en est le secrétaire ; il est remplacé dans cette fonction l’année suivante par Antoine Liou, employé d’octroi et conseiller municipal.

En février 1925 à Joinville, Fernand Paraïso, qui a déménagé impasse Jules Rousseau, toujours à Joinville, épouse Clara Alphonsine Suzanne Janvier, employée de banque. Ils s’installent à Paris rue Vavin.

Dans la réserve de l’armée, Fernand Paraïso est affecté à l'infanterie coloniale et nommé sous-lieutenant en juin 1929 puis lieutenant en août 1930. Il travaille toujours comme comptable pour les papeteries Navarre. La famille est installée en 1936 à Villemomble (Seine, act. Seine-Saint-Denis), boulevard d’Aulnay.

Pendant la deuxième guerre mondiale, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur.

Après la guerre, Fernand Paraïso est nommé capitaine des troupes de marine. Il quitte ses fonctions en 1949 et est admis à l’honorariat. Il résidait toujours à Villemomble.

Selon une source généalogique, Fernand Paraïso serait décédé en 1977. Il aurait été âgé de 84 ou 85 ans. Décoré de la Croix de guerre, avec deux étoiles d’argent et de vermeil, il a reçu en mars 1947 la Médaille de la Résistance française. Chevalier de la Légion d’honneur depuis juin 1929, il a été promu officier en décembre 1958.

Son fils Michel Paraïso a adopté le patronyme de Fernand-Paraïso, qui est porté par ses descendants.

Société de préparation militaire du Parangon ; Fernand Paraïso est probablement à gauche des moniteurs

 

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23 novembre 2022 3 23 /11 /novembre /2022 00:01

Suite de la biographie d’Henri Bideaux

Commerçant à Joinville-le-Pont, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Henri Bideaux siège dans les instances municipales depuis la Libération en août 1944. Élu communiste sur les listes de Robert Deloche, il reste au conseil municipal quand ce dernier, exclu du PCF, démissionne et est remplacé en février 1953 par Amélie Trayaud.

Pendant vingt années, Bideaux va être la principale personnalité publique des communistes à Joinville-le-Pont, se présentant à tous les scrutins municipaux ou départementaux. Il figure ainsi en mai 1953, en huitième position sur la liste communiste pour les élections au conseil général de la Seine dans l’arrondissement de Sceaux, conduite par le maire d’Ivry-sur-Seine, Georges Marrane ; il n’est pas élu.

Au sein du conseil municipal, Bideaux n’hésite pas à faire preuve d’une opposition bruyante. La nouvelle majorité ayant décidé de supprimer en mai 1935 l’usage d’un baraquement dans le parc du dispensaire à l’Union des vaillants et vaillantes (mouvement de jeunesse communiste), Bideaux proteste et entonne le chant révolutionnaire la Jeune Garde en compagnie de deux autres élus communistes, Langat et Grésy-Aveline.

Sous la cinquième République, le régime électoral change pour faire place au scrutin majoritaire tant aux élections municipales que cantonales (pour le département). En mars 1959 est ainsi candidat dans le 40e canton de la Seine, celui de Joinville-le-Pont, qui comprend également une partie de Saint-Maur-des-Fossés. Bideaux arrive en tête dans cette dernière ville mais est distancé à Joinville par le maire, Defert. Sur tout le canton, il recueille 4 512 voix pour 14 827 suffrages exprimés (30,4%) sur 15 369 votants et 21 457 inscrits, derrière Defert (32,5%), mais devant le RPF, le MRP et le parti socialiste SFIO. Au second tour, il est distancé avec 5 155 voix pour 15 302 suffrages exprimés (33,7%) sur 15 655 votants, derrière Defert, qui est élu, et devant le socialiste.

Les élections municipales concomitantes voient la liste conduite par Bideaux obtenir au premier tour 2 412 voix pour 7 488 suffrages exprimés (32,2%) sur 7 780 votants et 10 276 inscrits, toujours derrière Defert (41,2%) et devant une union de l’UNR (gaulliste), du MRP et de la SFIO (23,5%). Au second tour, Defert renforce son avance à 52,4% et emporte les 27 sièges, les communistes ne progressant guère avec 2 587 voix pour 7 580 suffrages exprimés (34,1%) sur 7 747 votants, la coalition reculant à 13,1%.

Ne disposant plus d’un mandat municipal, c’est en tant que secrétaire de la section de Joinville du PCF que Bideaux envoie, en octobre 1964, une lettre ouverte au maire de Joinville sur la sécurité devant l’école Oudinot, celle de son quartier de Polangis.

Lors des élections municipales de mars 1965 à Joinville, Henri Bideaux est à la tête d’une liste d’Union démocratique qui comporte 24 communistes mais également un socialiste (Robert Gente), un radical-socialiste (Charles Le Goff) et un indépendant (André Blocher). Avec 2 316 voix pour 7 762 suffrages exprimés (29,8%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits, elle est de nouveau devancée par Defert (43,6%) et talonnée par les gaullistes de l’UNR (26,5%). Après le retrait de ces derniers, les 27 colistiers de Defert sont élus contre ceux de Bideaux, qui ont 2 818 voix pour 7 406 suffrages exprimés (38,1%) sur 7 622 votants.

Le découpage des anciens départements de la Seine et de la Seine-et-Oise, avec la création en 1967 notamment du nouveau département du Val-de-Marne, entraîne une nouvelle géographie cantonale. Joinville est le 31e des 33 cantons, qui comprend désormais, outre le chef-lieu, une partie de la commune voisine de Champigny. Les premières élections ont lieu en septembre et octobre 1967. Dans sa déclaration de candidature, Henri Bideaux, qui indique qu’il est secrétaire de la section de Joinville du PCF, assure que « L’aménagement des bords de Marne et la lutte contre la pollution retiennent toute mon attention ». Il est président du syndicat des riverains du canal de Polangis, qui longe le quai d’Anjou où il réside, et s’inquiète du gel des ventes de logement et des aménagements du quartier de Polangis qui feront suite à la construction annoncée de l’autoroute de l’Est (act. A4).

En tête à Champigny, Bideaux est presqu’à égalité avec Defert après le premier tour avec 2 485 voix pour 7 756 suffrages exprimés (32%) sur 7 910 votants et 14 656 inscrits quand le candidat de droite à 2 491 votes (32,1%). Bénéficiant au second tour du désistement de la FGDS (socialistes et radicaux-socialistes), Bideaux échoue cependant avec 4 219 voix pour 8 780 suffrages exprimés (48,1%) sur 8 958 votants. Defert est réélu.

Au cours du mois d’avril 1968, Bideaux se plaint que le maire de Joinville lui a refusé de lui prêter une salle pour organiser la conférence de la section PCF ; il la réunit alors à Champigny.

Dans l’hebdomadaire communiste Le Réveil, il considère comme président de l’association de propriétaires du canal de Polangis qu’il y a un mécontentement justifié dans ce quartier, mentionnant la voirie et le tout-à-l’égout. Il propose la constitution d’un comité de défense du quartier.

Les élections municipales de mars 1971 constitueront la dernière occasion d’un affrontement électoral entre Defert et Bideaux, tournant une fois encore en faveur du premier. Henri Bideaux est à la tête d’une liste Union pour une gestion sociale, moderne et démocratique qui recueille une moyenne de 35,8% des suffrages exprimés, la droite remportant dès le premier tour les 27 sièges avec 64,2%.

Suite au décès de Defert en octobre cette année-là, dans un contexte où l’union de la gauche se développe, l’élection municipale partielle de décembre 1975 voit le PCF faire appel à Guy Gibout, journaliste et élu local de Champigny. Il constitue pour les quatre postes à pourvoir une liste en association avec le nouveau parti socialiste, le mouvement radical de gauche (MRG) et le parti socialiste unifié (PSU), qui est battue par celle soutenue par Jean Pierre Garchery (divers-droite), élu maire.

C’est le même Gibout qui conduit, en mars 1977, une liste d'union de la gauche, composée de 14 PC, 9 PS, 2 PSU et 2 MRG. La division de la majorité sortante en quatre listes donne à la gauche une majorité relative. Au second tour, la gauche emporte les 27 sièges à pourvoir devançant la liste de Georges Derou avec 4 035 voix (51,3%) contre 3 836 (48,7%). Guy Gibout est élu maire et Henri Bideaux redevient conseiller municipal au sein du groupe communiste.

Les élections municipales ayant été annulées, un nouveau scrutin est organisé à l’automne 1978. La liste Gibout est intégralement réélue et Henri Bideaux siège comme conseiller municipal jusqu’en mars 1983 ; il aura siégé pendant 21 ans depuis 194. Guy Gibout n’est pas réélu maire.

Henri Bideaux meurt le 30 décembre 1994 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 85 ans, toujours domicilié à Joinville et père d’une fille. Il est inhumé au cimetière municipal de Joinville.

Fin

Henri Bideaux, photo Le Réveil

 

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21 novembre 2022 1 21 /11 /novembre /2022 00:01

Début de la biographie d’Henri Bideaux

Henri Bideaux naît le 29 mars 1909 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marguerite Millet, couturière, et de son mari Henri Bideaux, électricien. Ils vivent rue du Four, dans le quartier du Vieux Saint-Maur.

Devenu tourneur, Henri Bideaux épouse Lucienne Aimée Daumas en juin 1935 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont. Ils s’installent quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis.

Pendant la deuxième guerre mondiale, selon ses déclarations le 1er septembre 1967 dans l’hebdomadaire communiste Le Réveil, Henri Bideaux se soustrait au Service du travail obligatoire en Allemagne (STO) en 1942. Il se réfugie en Aveyron où il devient ouvrier agricole puis rentre en région parisienne début 1944. Engagé dans la résistance à l’occupation allemande, Henri Bideaux est membre des Francs-tireurs et partisans (FTP) et participe, le 25 août 1944, à la bataille du pont de Joinville qui oppose les Forces françaises de l’intérieur (FFI) à une colonne allemande en retraite qui tente de franchir l’ouvrage.

Henri Bideaux est blessé d’une balle dans le cou pendant les combats. La bataille fait 19 morts parmi les combattants de la Résistance et les civils dont un autre FTP, Joseph Belbéoch.

Toujours selon Le Réveil, c’est à la date de cette bataille qu’Henri Bideaux aurait adhéré au parti communiste. Le même journal mentionne qu’il aurait été membre du Comité local de Libération de Joinville ; cependant, son nom ne figure pas dans les deux listes conservées aux archives municipales de Joinville-le-Pont, qui comportent 8 et 12 noms.

Cependant, c’est bien sur la proposition du Comité local de Libération Joinville, et après avis du Comité de Libération de Paris, que Bideaux est désigné pour faire partie de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune, nommée par arrêté du préfet de la Seine le 26 septembre 1944. À ce titre, il fait fonction de conseiller municipal. Robert Deloche, communiste, préside la commission assumant le rôle de maire.

Lors des premières élections municipales après-guerre, en mai 1945, Henri Bideaux est élu sur la liste présentée par Deloche qui remporte les 27 sièges à pourvoir avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés. Il fait partie des 7 communistes aux côtés de 6 socialistes, 5 radicaux-socialistes et 9 indépendants de gauche.

En 1946, Henri Bideaux devient commerçant. En 1967, il indique dans Le Réveil que ses loisirs sont le bricolage, la pêche et le cyclisme. Parmi ses lectures, il cite les écrivains français Jules Verne, Victor Hugo et Émile Zola, le dirigeant russe Lénine et le quotidien communiste L’Humanité.

À l’occasion des élections municipales de novembre 1947, Henri Bideaux est de nouveau candidat sur la liste Union républicaine et résistante, conduite par Deloche. Avec 43,3% des votes, elle obtient 13 sièges et Bideaux est réélu ; bien qu’ayant été devancé par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste, 44%, 13 sièges également), la gauche reste en charge de la municipalité avec le concours du seul élu socialiste SFIO (6,5%) et Deloche est réélu. Le mandat sera très agité dans tous les groupes : le groupe RPF se scinde en deux, quatre socialistes se succèdent, suite à des démissions, sur leur seul siège et Deloche lui-même démissionne, suite à son exclusion du PCF.

En février 1953, pour le remplacer, Amélie Trayaud, communiste et doyenne du conseil municipal, est élue maire. Elle restera en poste deux mois.

Pour tenter de conserver la mairie, le parti communiste imagine faire venir à Joinville pour les élections municipales de mai 1953 un conseiller général de la Seine, Vauthier. Un des responsables de la section locale, Nicolas Grésy-Aveline, le domicilie dans un appartement qu’il loue à Joinville, rue Nouvelle. Vauthier s’inscrit sur les listes électorales de Joinville à cette adresse, malgré le refus d’établir un certificat opposé par le propriétaire. Le quotidien Paris-presse établit que Vauthier était en fait gérant d’un magasin d’appareillage électrique et de postes de TSF à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Le candidat de droite, Georges Defert, obtient du juge de paix de Saint-Maur-des-Fossés qu’il soit radié de ces listes. Le journal écrit que « Ce petit scandale risque d’évincer le parti communiste de la mairie de Joinville. »

L’absence de Vauthier conduit le parti communiste à choisir Henri Bideaux pour conduire la liste d'Union républicaine et résistante, sur laquelle figure aussi la maire sortante, Amélie Trayaud. Sa liste arrive en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et dix sièges et peut compter sur l’appui du parti socialiste SFIO (12,3%, 3 élus). Cependant, trois listes de droite et du centre obtiennent une majorité de 14 des 27 membres du conseil municipal : le Rassemblement des gauches républicaines (RGR) ayant 22,1% et 6 sièges, le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) 19,8% et le même nombre d’élus, tandis que les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) ont les deux postes restants avec 9,2%. L’hebdomadaire libéral Nouvelle Union régionale s’étonne du résultat : « Les rouges (…) apparaissent encore comme une force alors qu’on les croyait en pleine déliquescence, et leur importance veut que tous les groupes antimarxistes fassent désormais barrage ». Defert (RGR) est élu maire.

À suivre

Henri Bideaux, photo Le Réveil

 

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28 octobre 2022 5 28 /10 /octobre /2022 00:01

Jean Savu naît le 11 juin 1904 à Montreuil-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il est le fils de Louise Marie Boussard, et de son époux, Jean Savu, ébéniste, qui vivent rue de la République.

Sa mère est couronnière, c’est-à-dire confectionneuse de couronnes mortuaires avec des perles enfilées sur du fil-de-fer. Son père est natif en 1874 de Bucarest (royaume de Hongrie, act. Roumanie) et est ébéniste. Il obtient (pour son fils aussi) la nationalité française en mai 1910. Pendant la première guerre mondiale, Jean Savu père est réformé à cause de sa surdité.

À partir de 1910, la famille, qui compte six enfants, est installée à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Jean Savu est, comme son père, ébéniste en 1921. En 1926, il est installé dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri), dans le quartier de Palissy. Il épouse dans cette commune, en avril 1926, Simone Lahaye, ouvrière, qui vivait dans le quartier voisin de Polangis.

L’usine de meubles dans laquelle il travaille, sise avenue Racine, à Joinville, prend feu en 1933. En juillet, le conseil général lui accorde un secours de cent francs du fait que l’incendie l’a réduit au chômage pendant une période. Il s’est alors installé de nouveau à Champigny.

Selon les historiens Annie et Claude Pennetier, Jean Savu est en 1930 membre du parti communiste et recevait du matériel de propagande destiné à des communistes italiens avec qui il était en contact. Il était également inscrit à l’Amicale sporting club de Champigny, club affilié à la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).

Pendant la deuxième guerre mondiale, Jean Savu fait partie de l’Organisation spéciale, mouvement clandestin créé par le parti communiste qui intègre ensuite les Francs-Tireurs et Partisans. D’après A. et Cl. Pennetier, Jean Savu est le responsable technique de la section des FTPF de Champigny. Il gère notamment une machine de reprographie (ronéo) à main installée dans le pavillon de Simone Lambre à Champigny.

Arrêté en juillet 1943 par la police française dans l’atelier d’Auguste Taravella, autre résistant communiste campinois, il est porteur d’un tract intitulé Défense de la France et de deux certificats de recensement en blanc et une copie du cachet humide de la mairie de Montreuil. Il est Interné à la prison de la Santé (Paris, 14e arr.). Lors d’une visite dans cette prison, son épouse témoignera que Jean Savu « a été violemment frappé par des inspecteurs de la BS2 [Brigade spéciale no 2] à coups de nerf de bœuf sur les reins ». Il est ensuite transféré à celle de Fresnes (Seine, act. Val-de-Marne).

Il est condamné à mort le 15 octobre par le tribunal allemand du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (Paris, 8e arr.) pour « activité en faveur de l’ennemi ». Il est fusillé à 12 h 41 en même temps que vingt autres personnes le 23 octobre de la même année au Mont-Valérien à Suresnes (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), Jean Savu et trois autres fusillés campinois (Pierre-Marie Derrien, Maurice Pirolley et Augustin Taravella) furent transférés le 2 décembre 1944 au cimetière de Champigny-sur-Marne.

Par décret du 28 décembre 1945, il avait été nommé, à titre posthume, officier dans l’armée de terre au grade de sous-lieutenant. Un autre décret, le 6 novembre 1960, lui octroie la dignité de chevalier de la Légion d’honneur. Une rue du quartier du Tremblay, à Champigny, reliant les avenues du Général de Gaulle et Pierre-Brossolette, est baptisée « Jean-Savu ». Son nom figure sur les monuments aux morts de Champigny ainsi que sur celui du Mont-Valérien. Il figure également sur une plaque au sein de la Bourse du Travail de Paris « À la Mémoire des dirigeants de Syndicats tombés dans les combats contre le nazisme pour la libération de la France - Lorsqu'on ne tuera plus ils seront bien vengés et ce sera justice - Paul Éluard. »

Le matin de son exécution, Jean Savu a écrit deux lettres. Une à son frère Louis et l’autre à son épouse Simone, qui l’a publiée : « Fresnes, le 23 octobre 43. Ma pauvre petite chérie, Je viens d’apprendre la triste nouvelle : nous avons été condamnés à mort le 15 courant et apprenons aujourd’hui que nous allons être exécutés à midi. Ma Simone chérie, écoute ma prière : je t’en supplie, sois courageuse. Le seul regret que j’emporterai dans la tombe, c’est de te faire de la peine en te quittant. Tu ne méritais pas cela. Tu m’as rendu très heureux et t’en remercie. Si tu savais comme je t’aimais. Je n’ai pas toujours su te le faire comprendre malheureusement. Surtout ma petite chérie, soit forte et élève bien Jeannot. Fais-en un homme comme je l’ai été et qu’il n’oublie jamais son Papa et pourquoi il est mort, pour sa Patrie et pour son Parti. Je te lègue notre petit avoir. Cette lettre te suffira, je l’espère, pour aplanir les difficultés qui pourraient survenir, mais je crois que la Patrie ne vous abandonnera pas. C’est ton image, ma Simone, que je verrai au dernier moment et je saurai mourir courageusement, crois-moi. J’écris également à Louis car nous avons droit à deux lettres. Je vous confie, toi et mon cher petit Jeannot, à lui. Il saura, j’en suis sûr faire son devoir. Dis aussi, ma poulette, à tous les amis, que je leur envoie ma dernière pensée, surtout à Mr et Mme Bazin et tous les autres. Je vais terminer, mon amour, en te demandant pardon de te causer de la peine. Embrasse pour moi ma mère : elle va avoir aussi beaucoup de chagrin mais ce n’est que toi qui comptais pour moi, ma Simone et je finis cette lettre, la dernière, en te bénissant. Je t’aimais tant. Ton Jean. (Je suis avec Louis Noger, il partage mon sort.) »

Portrait de Jean Savu [Société d’histoire de Champigny]

 

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10 octobre 2022 1 10 /10 /octobre /2022 05:01

Louis Frédéric Marie Petit naît le 28 mai 1907 à Pézenas (Hérault). Il est le fils de Thérèse Philippine Guillaumine Fonteneau et de son mari, Guillaume Frédéric Petit, coiffeur. Tous deux sont originaires du département voisin de l’Aude.

Pendant l’année 1935, Louis Petit est maréchal des logis dans le 1er groupe de cavaliers de l’École supérieure de guerre à Paris (7e arr.). Il a donc vraisemblablement souscrit un engagement, puisque son service militaire à dû se dérouler vers 1928-1930.

En décembre 1935, Louis Petit épouse à Paris (7e arr.) Juliette Ernestine Marie Mercier, femme de chambre, également originaire de l’Aude. Il est toujours domicilié dans la caserne de l’École supérieure de guerre.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Louis Petit s’engage dans la Résistance à l’occupation allemande et rejoint les Forces françaises de l’intérieur.

Après le conflit, Louis Petit est inspecteur de l’Éducation primaire. Il vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Lors des élections municipales de novembre 1947, il figure sur la liste d’Union républicaine et résistante, conduite par le maire sortant, Robert Deloche (PCF), qui comprend principalement des communistes mais aussi des personnalités radicales, indépendantes ou classées divers-gauche ; selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Petit est communiste. Avec 3 017 voix pour 6 974 suffrages exprimés (43,3%, 13 sièges) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste arrive en seconde position derrière celle du Rassemblement du peuple français (gaulliste, 44%, 13 sièges également) et devant les socialistes SFIO (6,5%, 1 siège) et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (5,8%, pas d’élu). Petit rentre au conseil municipal en treizième et dernière position. Grâce au conseiller socialiste, Deloche est réélu maire.

Le mandat est politiquement agité : le socialiste quitte son poste d’adjoint et démissionne ; le groupe des élus de droite implose. Deloche, pour sa part est exclu du parti communiste et démissionne de ses fonctions électives. Il est remplacé, en février 1953, par Amélie Trayaud, également communiste.

Le mandat de Petit prend fin en lors des élections municipales de mai 1953. Un Louis Petit avait été candidat sous l’étiquette communiste lors des élections municipales de 1929 à Joinville, mais il s’agit très probablement d’un homonyme.

Louis Frédéric Marie Petit meurt le 9 mai 1984 à Ollioules (Var). Il était âgé de 76 ans. Son épouse meurt au même endroit cinq mois plus tard.

Joinville-le-Pont vers 1960

 

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2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 05:01

Marcel Petit nait le 18 juillet 1904 à Paris (5e arr.). Il est le fils d’Élise Bernard et de son mari, Victor Petit, maçon. Tous deux sont originaires de la Creuse. Ils vivent rue de la Montagne-Sainte-Geneviève puis rue d’Arras. Marcel Petit devient orphelin de père à neuf mois.

En 1926, Marcel Petit, devenu maçon comme l’avait été son père, et sa mère s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Marceau. Il devient peu après employé des Postes, téléphones et télégraphes. Il épouse en décembre 1928 Blanche Hélène Noémie Lyoen, native du Nord, qui vit avec ses parents dans le même quartier de Joinville. Ils s’installent avenue Pauline.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Marcel Petit devient résistant à l’occupation allemande et s’engage dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Le 20 août 1944, les forces de la Résistance, conduites par Robert Deloche, occupent la mairie de Joinville-le-Pont et arrêtent les membres du bureau municipal, maire et adjoints. Une délégation spéciale est mise en place, par un arrêté préfectoral du septembre 1944, créant une délégation spéciale chargée d’administrer la commune. Elle a été nommée sur proposition du Comité local de Libération, après avis du Comité de Libération de Paris. Marcel Petit en fait partie et fait fonction de conseiller municipal. La délégation spéciale est présidée par Robert Deloche (communiste), qui a des adjoints socialiste, radical et indépendants.

Le mandat de la délégation spéciale cesse en mai 1945, avec les premières élections municipales.

Marcel Petit meurt le 7 juin 1950 Carrières-sur-Seine (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Son décès est transcrit à Joinville où il résidait toujours. Il était âgé de 45 ans et père d’un garçon.

Manifestation à Joinville en 1945 avec Charles Tillon et Rol-Tanguy

 

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10 septembre 2022 6 10 /09 /septembre /2022 05:01

Marcel Camille Jean Baptiste Mercier naît le 4 juillet 1903 à Grenoble (Isère). Il est le fils de Marie Joséphine Angélique Gonnet et de son époux Joseph Ernest Vincent Mercier, boulangers, boulevard Gambetta.

Ayant fait des études à l’Institut électrotechnique de Grenoble, Marcel Mercier obtient un diplôme d’ingénieur. Il épouse, à La Côte-Saint-André (Isère) Émilie Thérèse Laurent.

En 1936, Marcel Mercier est embauché par une entreprise de Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), probablement La Canalisation électrique, et le couple s’installe dans la commune voisine de Joinville-le-Pont. Ils résident rue de Créteil, dans le quartier du Centre (act. avenue du maréchal Leclerc).

La situation de Marcel Mercier pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue ; il est probablement mobilisé au début de la guerre. Il rejoint peut-être la Résistance à l’occupation allemande ; le Service historique de la défense identifie trois « Marcel Mercier » pour lesquels il ne donne aucune indication ni de date ni de lieu de naissance ni d’appartenance à un réseau.

En septembre 1944, le Comité local de Libération de Joinville-le-Pont, après avis du Comité Parisien de la Libération, propose la candidature de Marcel Mercier. Le préfet le nomme, le 26 septembre, membre de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune ; il fait donc fonction de conseiller municipal. Le maire est Robert Deloche, communiste, qui a occupé le 20 août la mairie et arrêté le bureau municipal nommé par le gouvernement de Vichy.

Son mandat prend fin en mai 1945, avec l’élection du conseil municipal. La participation de Mercier aux scrutins de 1945 et 1947 est possible, mais il n’est pas élu.

En mai 1953, Marcel Mercier figure sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien), conduite par Gaston Moutenot. Le MRP n’avait pas eu d’élu en 1945. En 1947, sa liste avait recueilli 5,8% des suffrages exprimés et il n’avait pas non plus obtenu de siège. Les résultats du mouvement centriste sont en forte augmentation six ans plus tard, puisque le MRP gagne, avec 9,2% des voix, deux sièges. Les deux élus MRP, en rejoignant les élus de la liste divers-droite et ceux du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), permettent de renverser la municipalité communiste. Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR) est élu maire.

Étant arrivé en septième position, Mercier n’est pas élu. Cependant, suite au départ de Moutenot et à la démission ou au renoncement des suivants de liste, Mercier revient siéger au sein de l’assemblée locale. Sa présence y est notée en mai 1956. Il rend compte, dans le journal conservateur local Nouvelle Union régionale, du centenaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville

Au sein du conseil municipal, Mercier intervient en mars 1958 au sujet du réglage des feux tricolores de circulation. Son mandat prend fin en mars 1959. À l’occasion des élections municipales, le MRP fait alliance avec le parti socialiste SFIO et l’UNR (ex-RPF, gaulliste) pour présenter une liste opposée à celle du maire ; elle est devancée par ce dernier et n’a pas d’élu.

Peut-être après la retraite, la famille retourne dans l’Isère. Marcel Mercier meurt à Grenoble le 30 mars 1981 ; il est inhumé à La Côte-Saint-André. Âgé de 77 ans, il était père d’au moins deux enfants.

La Marne à Joinville-le-Pont vers 1960

 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 00:01

Max Maurice Léon Douy naît le 20 juin 1914 à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Léontine Charlotte Rabaute, couturière, et de son marié Maurice Eugène Ernest Douy, représentant de commerce. Ils vivent rue Jean-Jacques-Rousseau. Mobilisé en 1914, son père revient blessé de la première guerre mondiale.

Après le conflit, Max Douy est initié à la musique, notamment au piano. Ses parents s’installent en 1923 rue des Entrepreneurs à Paris (15e arr.). Il apprend le dessin dans l’école laïque locale. Après avoir été opéré d'une péritonite en 1924, il est placé en pension dans un établissement des Jésuites pendant trois ans. Revenu à Paris, il poursuit son cursus scolaire au lycée Jean Baptiste Say. Il arrête ses études en juin 1930, son père rencontrant des difficultés pour faire vivre la famille, puis est embauché, en juillet, comme grouillot au studio Pathé-Natan, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est engagé pour un salaire de 550 francs par mois et est, pendant un an, affecté au relevé du contenu du magasin de décors, dont il doit dessiner et coter les éléments entreposés.

Vers la fin de 1933, Max Douy participe à la création d’un comité d’accueil de professionnels allemands réfugiés en France. Il adhère à l’Association des étudiants et artistes révolutionnaires (AEAR), fondée par Francis Jourdain et Léon Moussinac, proche des communistes. Il devient syndicaliste à la Confédération générale du travail-Unitaire (CGTU), sous l’influence de Jean-Paul Dreyfus, chef de plateau chez Pathé. Il devient assistant décorateur, notamment avec les frères Prévert.

La crise économique internationale ayant des répercussions sur l’industrie cinématographique, Max Douy est licencié en 1935. Il est, la même année, appelé à faire son service militaire comme secrétaire du chef de musique d’une unité d'aérostation à Metz (Moselle). Sur place, il participe à une formation de jazz et fréquente une loge de francs-maçons.

Pendant la deuxième guerre mondiale, il est mobilisé dans l’assistance au sol à l’aviation à Suippes (Marne). Il épouse, en décembre 1939 à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine) Colette Andrée Cornon. Démobilisé près de Toulouse en été 1940, Max Douy rentre à Paris où il travaille avec un restaurateur de tableaux.

Il est contacté en décembre 1940 Jean-Paul Dreyfus qui lui dit, selon son témoignage « Il faut faire quelque chose... on ne va pas rester comme cela prisonniers de ces messieurs [les Allemands]... il faut penser à l'avenir », il décide avec lui de s’engager dans la Résistance. Dreyfus prend alors le pseudonyme de Le Chanois. Ils rejoignent la Confédération générale du travail clandestine.

Avec la reprise de l'activité cinématographique en 1941, Max Douy retourne à son métier et devient chef-décorateur en 1942. Il collabore avec de nombreux grands réalisateurs, comme Jean Renoir, Max Ophüls, Jacques Becker, Jean Grémillon, Robert Bresson, Henri-Georges Clouzot ; c’est avec Claude Autant-Lara qu’il travaille le plus.

Parallèlement, Max Douy s’investit dans les instances professionnelles. En novembre 1943, il devient président des Architectes-décorateurs de film, une des composantes de la Corporation du cinéma qu’essaie de mettre en place le régime de Vichy. Celle-ci devient le Syndicat des techniciens de la production cinématographique et, en mai 1944, André Berthomieu en est le président et Max Douy un des commissaires au sein du bureau syndical.

Poursuivant son activité dans la Résistance, Max Douy est l’un des fondateurs du Comité de libération du cinéma français (CLCF), qui rassemble plusieurs réseaux rattachés au Conseil national de la Résistance (CNR) ; les réunions se font parfois chez lui, ou dans des locaux qu’il trouve dans les studios où il travaille. Le 19 août 1944, le CLCF lance l'insurrection dans le cinéma et occupe les locaux du Comité d'organisation de l'industrie cinématographique avenue des Champs-Élysées. Le CLCF organise les prises de vue de la Libération de Paris. Une quinzaine de cameramen sont placés aux endroits stratégiques, des cyclistes assurent les relais et Max Douy est le producteur du journal filmé de la Libération.

En septembre 1944, Max Douy devient vice-président de la commission technique du CLCF, dont Fred Orain est le président. La commission s’attache assurer une reprise rapide de l'activité de la production.

Après-guerre, Max Douy est vice-président du Syndicat des techniciens de la production cinématographique en 1950 et 1952.

Tout en étant toujours associé à Claude Autant-Lara, il réalise des décors pour Julien Duvivier, Alexandre Astruc, John Berry, André Hunebelle, Robert Enrico, Jean-Paul Rappeneau, Jean-Jacques Annaud, Costa Gavras, Coluche ou Christian de Chalonge. Il signe la décoration d’un James Bond, Moonraker de Lewis Gilbert.

Membre du parti communiste, Max Douy est cosignataire, en mars 1950, d’un appel des cinéastes pour participer aux Assises de la Paix à Paris. Avec d’autres « cinéastes des cellules communistes du cinéma », il lance en février 1955 un ciné-club baptisé Cinéma et Vérité. En 1965, comme de nombreux artistes, Max Douy appelle à voter pour le candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle, François Mitterrand.

Tout en continuant à travailler principalement pour le cinéma, Max Douy réalise régulièrement des décors de théâtre et, parfois aussi, pour la télévision. Il cesse son activité en 1988 puis publie en 1993 un livre, Décors de cinéma : les studios français de Méliès à nos jours.

En avril 1997 Max et son frère cadet, Jacques Douy (1924-2010), également décorateur de cinéma, participent à Lorient (Morbihan) au festival Le cinéma, témoin des luttes, organisé par l’association Mémoire ouvrière.

Max Douy meurt le 2 juillet 2007 à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 93 ans. Prix du meilleur décor en septembre au Festival de Cannes pour Occupe-toi d’Amélie de Claude Autant-Lara, il reçoit en 1982 le César des meilleurs décors pour Malevil de Christian de Chalonge. En 1991, il a été fait officier de la Légion d’honneur.

Max Douy

 

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 00:01

Pierre Raymond Lambert naît le 9 mars 1910 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’Henriette Joséphine Ringo, blanchisseuse, et de Simon Ézéchiel Gaston Lambert, employé de commerce, ils vivent rue Boyer-Barret. Ses parents se marient en novembre 1910 dans le même arrondissement et résident alors rue Lacaze.

Après leur divorce, ses parents se remarient tous les deux début 1920. Pierre Lambert vit avec sa mère et son beau-père, Georges Fernet. Ils sont installés en 1931 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy, avenue des Familles. Pierre Lambert est employé de banque à Paris (9e arr.) ; il effectue sans doute cette-là son service militaire.

En septembre 1933, Pierre Lambert épouse à Joinville Juliette Maury, également employée de banque. Ils s’installent dans le centre-ville, rue de Créteil (act. boulevard du maréchal Leclerc). En février 1935, Lambert est désigné comme commissaire des comptes de la société « L’Immobilière 100, Faubourg Saint-Antoine » dont le siège social est à Paris (8e arr.), rue d'Anjou.

La situation de Pierre Lambert et de sa famille pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. À la Libération, il est désigné comme membre du comité local de Libération de Joinville. Il est le seul qualifié d’indépendant dans les notes conservées aux archives municipales, les dix autres étant mentionnés comme membres d’organisations politiques, syndicales, associatives ou de la Résistance. Le fait qu’il siège dans ce comité prouve qu’il a joué une rôle dans l’opposition à l’occupation allemande.

Un arrêté préfectoral du 26 septembre 1944 le nomme membre de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune, après l’arrestation du bureau municipal par le comité de Libération le 20 août puis la dissolution de l’assemblée locale. Pierre Lambert fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le maire est Robert Deloche, communiste, avec des adjoints représentant la gauche radicale et socialiste et des indépendants.

Lors des élections municipales d’avril 1945, Lambert est élu conseiller municipal sur la liste d’Union républicaine et résistante conduite par Deloche. Elle obtient une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits. Lambert arrive en troisième position. Deloche est réélu maire. Le conseil comprend officiellement 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, dont Lambert.

Le mandat de Lambert se termine en octobre 1947, et il n’est pas élu non plus en mai 1953.

Par contre, Lambert est de nouveau candidat en juin 1959, cette fois sur la liste du maire élu en 1953, Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-gauche). Au second tour, la liste emporte les 27 sièges à pourvoir avec 52,4%. Elle avait recueilli au premier tour 41,2% des votes exprimés, devant les communistes (32,2%) et une alliance des gaullistes, des socialistes SFIO et des démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (23,5%).

Le bureau municipal est constitué de Deloche, maire, et de six adjoints : MM. Gaulin, Belhomme, Garchery, Perly, Derou et Lambert.

Pierre Raymond Lambert meurt le 5 juillet 1964 à Joinville. Il était âgé de 54 ans et père d’une fille.

Son épouse, Juliette Lambert, avait été, en mai 1956, l’une des marraines de la cloche baptisée Reine-Marie-Andrée-Antoinette, installée sur le clocher de l’église Saint-Charles-Borromée de Joinville à l’occasion du centenaire de la paroisse. Elle porte la devise « Je sonne la concorde. »

Le début de la rue de Créteil à Joinville-le-Pont

 

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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 00:01

Maurice François Delière naît le 9 mars 1908 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Françoise Delière, journalière et d’un père non dénommé. Il naît quai de la Marne. Sa mère était veuve d’un premier mariage et avait un fils de 24 ans, déjà marié.

Après avoir probablement fait son service militaire en 1929, Maurice Delière épouse en mars 1932 à Moncrabeau (Lot-et-Garonne) Clotilde Valérie Stumph, fille de métayer. Il se remarie en avril 1938 à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, avec Renée Jeanne Gagnaire.

Il ne faut sans doute pas le rapprocher du coureur cycliste Maurice Delière, connu en Belgique et dans le Nord de la France.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Maurice Delière est résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale selon le dossier constitué auprès du Service historique de la défense.

Après le conflit, il se marie une troisième fois à Joinville en mars 1970 avec Colette Léonie Jeanne Boutron.

Il meurt le 9 novembre 1975 à Créteil (Val-de-Marne) où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 67 ans.

La Marne à Joinville-le-Pont en 1908

 

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