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2 avril 2021 5 02 /04 /avril /2021 00:01

Suite de la biographie de François Boileau

Lors des élections municipales de mai 1900, s’il n’a de nouveau pas de concurrents à droite, le maire sortant Eugène Voisin fait face pour la première fois à une présence socialiste-révolutionnaire. Sa liste emporte cependant, dès le premier tour, les 23 sièges avec des scores élevés. François Boileau est réélu avec 625 voix, pour 1 096 électeurs inscrits.

Quand Jules Ferdinand Baulard décide de ne pas se représenter aux élections législatives de mai 1902, les radicaux décident de présenter Adolphe Maujan, qui réside à Saint-Maur-des-Fossés et fut déjà député de la Seine de 1889 à 1893. Boileau est le secrétaire de la réunion publique qu’il organise, sous la présidence de Baulard, en mars 1902. Elle est perturbée par une « bande de nationalistes », selon l’hebdomadaire radical Voix des communes, qui explique que c’est le conseiller municipal Raoult, qualifié « d’homme à tout faire des nationalistes », qui est à leur tête. En avril, Boileau fait partie des délégués de la commune de Joinville lors de la constitution du Comité d’union et d’action républicaines de la 2e circonscription de Sceaux, qui appuie le candidat radical. Maujan est élu de justesse, au second tour, après retrait du candidat socialiste.

Au sein du conseil municipal de Joinville, et contrairement à ses collègues radicaux, Boileau se prononce en juin 1902 en faveur de l’autorisation d’installation du des Sœurs enseignantes de la Providence. Cependant, le conseil municipal refuse leur présence par treize voix contre, cinq pour et une abstention. Se différenciant en cela des autres responsables radicaux de la ville (Demeestère, Baulard, Vaudémont, Rey…) Boileau n’est pas mentionné comme participants aux activités anticléricales.

Il figure cependant de nouveau sur la liste conduite par Eugène Voisin, en mai 1904 et qui assure avoir « une réprobation énergique du nationalisme et du cléricalisme » avec une adhésion au programme radical-socialiste. Ce choix provoque le départ de quatre conseillers, que les colistiers de Voisin qualifient d’adversaires de la République. Leur liste remporte 22 des 23 sièges à pourvoir. Boileau est réélu dès le premier tour, avec 629 pour 1 119 votants (56,2%) sur 1 363 inscrits. Baulard commente la réélection de la majorité radicale : « Je souhaite que nous puissions décrasser notre commune dont nous avons été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser ; c’est une satisfaction que nos efforts et nos idées ont gain de cause ». Signe probable d’une certaine réduction de son influence, Boileau n’est désormais plus désigné comme électeur sénatorial.

La campagne municipale de mai 1908 dans une certaine tension. Outre la liste socialiste unifiée, soutenue par la SFIO, on trouve une liste du comité socialiste évolutionniste local, de composition hétéroclite et comprenant plusieurs personnalités libérales et conservatrices. Il y a aussi un candidat indépendant. Les candidats de la majorité sortante se présentent sous la houlette du comité radical-socialiste et assurent vouloir « une gestion sage et une administration prudente des finances de la commune ». Ils entendent « réaliser des économies, encourager les œuvres laïques d’instruction, d’éducation, d’assistance et de solidarité » et s’opposent à de nouveaux impôts. Boileau fait partie des cinq élus dès le premier tour, la liste Voisin disposant de 21 sièges, contre un au comité évolutionniste et un indépendant. Boileau avait recueilli 688 votes pour environ 1 300 suffrages exprimés (53%) sur 1 613 électeurs inscrits.

Face au maire, malade, à son adjoint, Georges Briolay et au conseiller municipal Louis Rey, une fronde s’organise derrière le conseiller d’arrondissement Henri Vel-Durand. Elle trouve un appui auprès des socialistes mais également des libéraux et des conservateurs de la commune et provoque des incidents sur divers sujets, comme l’entretien d’un chemin communal, la discipline dans une école, le ramassage des animaux morts ou la gestion de la caisse des écoles. Boileau reste fidèle à Eugène Voisin et tente, auprès de la préfecture, de résoudre le problème de voirie qui empoisonne la vie locale.

Une grave inondation de la Marne place sous les eaux, au premier trimestre 1910, les deux-tiers des quartiers du bas de Joinville, dont celui où réside Boileau. Il fait partie de la commission chargée d’organiser le service des désinfections, mise en place mi-février au début de la baisse de la rivière, qui fournit du matériel aux évacués et les autorise, ou non, à réintégrer leur logement.

La crispation de la vie politique locale s’accroît au cours de la réunion de compte-rendu de mandat qui se tient en février 1911. En l’absence pour raison de santé du maire, ses adjoints Paul Villain et Briolay assurent la défense de la gestion municipale, vivement critiquée par les dissidents, les libéraux et les socialistes. À 23 heures, les conseillers municipaux qui, l’hiver, habitent Paris, demandent la permission de se retirer pour prendre leur train ; Boileau quitte alors la salle en compagnie de Guelpa, Roux, Nivelet et Rey. Leur départ est accompagné des cris de « Démission ! Démission ! », de la part des socialistes, évolutionnistes et libéraux. Les dissidents font voter un ordre du jour dénonçant « l’incurie administrative et la mauvaise gestion municipale » et réclamant la démission du conseil municipal, notamment celles de ceux « n’y résidant que pendant les rares beaux jours de la bonne saison » tels Roux et Boileau.

Le second semestre 1911 voit Boileau participer à une réunion d’hommage à Eugène Voisin. Il est membre de la commission qui prépare les inaugurations de la mairie et de deux ponts sur la Marne. Des élections partielles, organisées en octobre suite à la démission des dissidents, voient la victoire de ces derniers, qui sont réélus.

Le maire ne se représentant pas, le scrutin de mai 1912 voit s’opposer, derrière Briolay, la majorité sortante et trois listes, des dissidents radicaux, des libéraux et conservateurs et des socialistes SFIO, qui s’unissent au second tour et emportent la totalité des sièges. C’est le dissident, Ernest Mermet, qui est élu maire. La liste des candidats n’est pas connue.

Après 22 ans de mandat, Boileau ne siège plus au conseil municipal. Il conserve cependant une activité civique. Il est toujours administrateur de la caisse des écoles de Joinville. De plus, il exerce, la fonction de commissaire répartiteur, membre d'une commission, chargée de répartir les impôts entre les contribuables joinvillais.

Pendant la première guerre mondiale, Boileau est un informateur de Louis Rey, chroniqueur du journal radical Voix des communes.

François Boileau meurt le 14 avril 1917 à Paris (11e arr.), boulevard Beaumarchais ; il était officiellement domicilié à Joinville, avenue Gille. Âgé de 77 ans, il avait une fille. Pour son activité à la caisse des écoles de Joinville, il était décoré des Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie en janvier 1906 puis officier de l’instruction publique en février 1914.

Fin

L'avenue Gille à Joinville

 

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 00:01

Début de la biographie de François Boileau

François Martin Jules Boileau naît le 16 juillet 1839 à Osselle (act. Osselle-Routelle, Doubs). Il est le fils de Jeanne Louise Tisserand, épinglière (fabricante d’épingles) et de Martin Michel Boileau, cordonnier. Le décès de sa mère, en août 1854 est suivi par celui de son père, en février 1860.

Venu à Paris, François Boileau y est lampiste en 1869, c’est-à-dire chargé de l'entretien des lampes à huile ou à gaz. Il réside rue du Faubourg-Poissonnière (3e arr.). Il épouse, en avril 1869 dans le même arrondissement Amélie Tassin, fille d’un ferblantier. La famille de sa femme est très liée à Jules Ferdinand Baulard, ancien ouvrier devenu industriel, bombeur de verre, combattant républicain en 1848, 1851 et 1871, qui sera conseiller général puis député radical-socialiste de la Seine. François Boileau deviendra également très proche de lui.

C’est probablement après le décès de son beau-père, en mai 1881, que François Boileau abandonne son métier de lampiste et devient propriétaire foncier, exploitant un immeuble rude des Gardes, dans le 18e arrondissement de Paris.

Comme Baulard, Boileau acquiert une maison à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) au cours des années 1880. Contrairement au futur député, qui réside dans le quartier du Centre, Boileau va cependant s’installer dans le quartier de Palissy, avenue Gille, qui a été créé une vingtaine d’année plus tôt par le fabricant de porcelaines Jean Marie Gille.

Si leurs nouvelles implantations sont à usage de résidence secondaire, Baulard comme Boileau vont s’impliquer fortement dans la vie du village de banlieue, en train de se transformer d’abord en destination de loisirs dominicale pour les parisiens puis en agglomération industrielle. Ainsi, la famille Boileau est recensée à Joinville en 1891 et 1901, mais pas en 1896 ni 1911, bien qu’elle y réside toujours en 1917. À Paris, elle est probablement installée boulevard Beaumarchais (11e arr.).

En mars 1890, des élections municipales partielles sont organisées à Joinville-le-Pont pour remplacer cinq conseillers municipaux, suite au décès de Nicolas Chéret, adjoint au maire. Deux listes se présentent : l’une est à l’initiative du premier adjoint, Honoré Jullien ; l’autre est montée par Henry Vaudémont, journaliste et rédacteur en chef de l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes. La première se présente comme une liste de concentration, comprenant d’ailleurs un radical ; la seconde veut promouvoir des candidats de la rive gauche de la Marne, du quartier de Palissy, dont les habitants, souvent venus de Paris, s’estiment mal représentés par les indigènes, du quartier historique. La liste Vaudémont emporte trois sièges, dont Boileau (élu dès le premier tour) et le publiciste ; la liste municipale en a deux.

Une des batailles des habitants des nouveaux quartiers, c’est la construction d’une école. Un établissement privé, laïque, a été constitué aux limites de Champigny et Joinville, dite école de la Fourchette. Boileau et un le président du comité radical-socialiste de la circonscription, Alphonse Demeestère, intègrent une commission pour la communalisation de cet établissement.

Lié notamment à Baulard, Demeestère et Vaudémont, Boileau va jouer un rôle politique significatif. Dès la première année de son mandat, il participe à une réunion de compte rendu de mandat de trois conseillers radicaux Demeestère, Diot et Vaudémont. Il est également désigné comme délégué sénatorial, suppléant en décembre 1890 puis titulaire en avril 1891, sur l’engagement qu’il prenait de voter en faveur de sénateurs radicaux.

On retrouve en octobre 1891 Boileau avec la majorité des élus municipaux, mais contre les deux conservateurs, pour l’organisation d’un compte-rendu de mandat, une première dans l’histoire communale. La réunion est présidée par Baulard, alors député et qui avait été conseiller municipal jusqu’en 1888.

En décembre 1891, Boileau s’implique sur une autre des questions qui préoccupent les habitants du bas de Joinville, la question des transports. Il fait partie d’une commission pour le lancement d’un service d’omnibus depuis la gare de Joinville vers la Fourchette.

Au cours des élections municipales de mai 1892, le maire sortant, Eugène Voisin, constitue une liste avec le soutien des radicaux-socialistes, face à une liste conservatrice. François Boileau, présent au côté du maire, est réélu dès le premier tour avec un score élevé, obtenant 437 voix pour 639 suffrages exprimés (68%) ; la liste de la majorité sortante remporte 22 des 23 sièges à pourvoir et Eugène Voisin est reconduit.

Pendant le premier conseil municipal, Boileau demande qu’aucun commerçant ne fasse partie de la commission de l’octroi, qui fixe les tarifs des taxes frappant les marchandises entrant dans la commune. Soutenue par le premier adjoint, Jullien, et par Vaudémont, sa proposition est pourtant refusée de justesse par 10 voix contre 9. Boileau siège dans les commissions en charge de la caisse des écoles, des chemins, travaux et éclairage, des fêtes, des finances, du marché d’alimentation et de celle qui travaille à la délimitation de la commune avec les villes voisines, ainsi que d’une autre spécialement constituée pour résoudre un problème foncier sur le quai de la Marne. En décembre 1893 puis en mars 1896, confirmant son rôle politique, Boileau est de nouveau délégué sénatorial. Il est un des signataires d’un ordre du jour de confiance à Jules Ferdinand Baulard, qui vient faire un compte-rendu de son mandat de député en octobre 1894.

Le scrutin municipal de mai 1896 se déroule à Joinville, par exception, sans concurrence. La liste du maire, Eugène Voisin, avec l’appui des radicaux-socialistes, est seule en lice et remporte donc dès le premier tour les 23 sièges à pourvoir. Boileau est réélu.

Toujours fidèle au député radical Baulard, Boileau est le secrétaire de sa réunion de compte-rendu de mandat à Joinville en octobre 1896. Il présente et fait adopter un ordre du jour de soutien. On le retrouve encore à délégué sénatorial lors de tous les scrutins organisés, en juillet 1897 comme en janvier, avril et décembre 1899. En compagnie du maire, Voisin, de son adjoint, François Couppé et d’un autre conseiller municipal, Henri Vel-Durand, Boileau représente Joinville lors de la quatrième assemblée de la Ligue Paris banlieue qui se tient en décembre 1897 et cherche à définir des formes de coopération en la capitale et ses banlieues. En avril 1899, l’école publique de Polangis, pour laquelle Boileau avait milité, est inaugurée.

À suivre

Un lampiste

 

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23 mars 2021 2 23 /03 /mars /2021 00:01

Fénelon Aimé Louis Delobel naît le 31 juillet 1833 à Cambrai (Nord). Il est le fils d’Aimée Rose Delaby et de son mari Joseph Aimé Delobel.

Après avoir reçu une certaine instruction, à dix-huit ans, s’engage dans l’armée en juillet 1851 et est affecté au 3e bataillon de chasseurs à pied, alors en garnison à Paris. Il devient caporal en avril 1852 puis sergent en novembre de la même année. Il est sergent-fourrier en mars 1853.

Il embarque, en mars 1854, à bord du vaisseau Christophe-Colomb en direction de Gallipoli (Turquie), au sein de l’armée d’Orient. Via la Bulgarie, il rejoint la Crimée et prend part aux batailles de l’Alma et d’Inkermann, où il fut blessé par balle au bras droit, le 5 novembre. Il est nommé sergent-major en janvier 1855 puis promu sous-lieutenant au 20e régiment de ligne en septembre, lors de combats de la prise de Sébastopol. Il avait 22 ans quand il devint officier.

Revenu en France après cette bataille, il est nommé lieutenant dans la même unité en mars 1859 et est intégré dans l’armée de Lyon en 1862. Envoyé en Algérie, en mai 1864, il y est promu capitaine en janvier 1865. Il est en garnison dans la ville côtière de Collo, située en province Constantine, où il mène plusieurs expéditions.

Il rentre en France pour épouser, en novembre 1868 à Cambrai, Léonie Jeannette Juliette Agnès Cambray.

Le capitaine Delobel stationne à Blaye, au début de l’année 1870 puis prend part, à partir d’août 1870, à la guerre contre les troupes allemandes conduites par la Prusse. Le 2 septembre, il prit part aux derniers engagements de la bataille de Sedan, sur les hauteurs de Bazeille. Il y est fait prisonnier, est envoyé en Allemagne et rentre, après plus de six mois de captivité, le 14 mars 1871, à la suite de la signature de la paix avec les Allemands. Il est alors affecté à l’armée de Versailles, qui combat contre les insurgés de la Commune de Paris.

Poursuivant sa carrière d’officier, Delobel est nommé major en avril 1875 au 103e régiment de ligne, devient chef de bataillon en novembre 1878. Il prend sa retraite de l’armée en novembre 1881 et est nommé, dans la réserve, lieutenant-colonel à 48 ans.

Installé dorénavant à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), le lieutenant-colonel Delobel s’implique dans la vie politique locale. En mai 1884, il est candidat aux élections municipales sur la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson, qui est soutenue par les radicaux-socialistes. Delobel est élu dès le premier tour avec 285 voix sur environ 480 votants, soit 59%. Il est désigné, en juillet 1885, comme électeur sénatorial sur une liste radicale. En septembre de la même année, il fait partie des délégués du Comité électoral de Joinville-le-Pont auprès du Comité départemental radical-socialiste de la Seine, qui siège rue Cadet à Paris. Il partage cette fonction avec deux autres conseillers municipaux, Alphonse Demeestère, président du comité et Jules Ferdinand Baulard, futur conseiller général puis député.

Avant la fin de son mandat de conseiller municipal, Delobel quitte Joinville. Il n’est donc pas reconduit en 1888.

Il est nommé, en juin 1887, juge de paix du canton d'Ecommoy (Sarthe), en remplacement d’un magistrat démissionnaire. Il réside rue du Mont-Vaillant. Il n’exercera la fonction que pendant moins d’un an et demi.

Fénelon Delobel meurt le 4 janvier 1889 à Ecommoy. Il était âgé de 55 ans. Les circonstances de son décès sont rapportées dans une quinzaine d’articles de journaux parisiens et de province, qui – ayant puisé à la même source – reproduisent la même erreur quant à sa profession, puisqu’il est qualifié de percepteur alors qu’il est bien juge de paix.

Voici comment Le Petit Parisien commente le trépas : « Deux morts subites. M. Delobel, percepteur à Ecommoy (Sarthe), officier de la Légion d’honneur, lieutenant-colonel de l'armée territoriale, est mort subitement. Un de ses amis intimes, M. Leroux, secrétaire de la mairie d'Ecommoy, ayant appris la nouvelle de ce décès et ayant été voir le cadavre de M. Delobel, revint à la mairie en proie à une violente émotion. Il sonna le concierge, qui, en arrivant, trouva M. Leroux mort, assis devant son bureau, la tête entre ses mains. »

Décoré de la médaille militaire depuis janvier 1855, Fénelon Delobel avait également obtenu la médaille de Sa Majesté la reine d'Angleterre pour sa participation à la guerre de Crimée. Chevalier de la Légion d'honneur depuis août 1871, il avait été promu officier du même ordre en juillet 1881. Il était père de cinq enfants.

Il n’y a pas de lien entre Fénelon Delobel et Achille et Emélie Delobel, qui vécurent à Joinville une dizaine d’année après son départ.

Joinville pendant la guerre de 1870

 

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15 février 2021 1 15 /02 /février /2021 00:01

Claude Lucien Valentin Truchot naît le 3 février 1833 à Asquins (Yonne). Il est le fils de Michelle Mathurine Ramponneau et de son époux, Edme Jean Truchot, meunier.

En 1859, il est employé comme commis à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Gravelle. Il épouse en novembre de cette année Louise Clotilde Eugénie Benoit. La partie de Saint-Maurice composant le quartier du Canal est rattachée, en 1868 à Joinville-le-Pont et la famille Truchot vit désormais dans cette commune.

En mai 1888, Lucien Truchot est candidat pour les élections municipales sur la liste conduite par le maire sortant, républicain modéré, Gaston Pinson. Elle fait face à une liste soutenue par le comité radical-socialiste, comprenant quatre conseillers sortants. Les partisans de Pinson emportent 22 des 25 sièges à pourvoir, les radicaux ayant les trois autres. Truchot est élu dès le premier tour, avec 283 voix. Pinson, réélu, meurt deux mois plus tard et est remplacé par Eugène Voisin, qui se rapproche des radicaux.

Au sein du conseil municipal, Truchot joue un rôle politique, étant notamment élu délégué sénatorial en avril 1891. Il siège à la commission des fêtes. En octobre 1891, à l’initiative des radicaux, une séance publique de compte rendu de mandat. Truchot y participe, comme la plupart des élus, sauf deux personnalités conservatrices.

Sur le plan professionnel, Truchot est devenu épicier, de nouveau rue du Canal, qui se trouve désormais à Joinville-le-Pont. Il écope, en décembre 1890, d’une légère amende de 5;50 francs pour « falsification de vin et mise en vente de vin falsifié », une pratique courante en Île-de-France selon l’expert en la matière Louis Rey.

Lors des élections municipales de mai 1892, le maire sortant, Eugène Voisin, est allié avec les radicaux-socialistes. Par contre, les éléments les plus conservateurs ont constitué une liste autour d’un sortant, Albert Bocquentin et du Dr Jean Barborin. La liste Voisin obtient 22 des 23 sièges à pourvoir, avec 56,4% des votes et le maire est réélu. Truchot, qui figurait sur sa liste, est élu dès le premier tour avec 369 voix pour 639 suffrages exprimés (57,7%) et 644 votants. Il siège dans de nombreuses commissions municipales : caisse des écoles, finances, chauffage, octroi ainsi que délimitation du territoire communal avec les communes voisines. Dans le cadre de ce dernier mandat, il est cosignataire de l’accord qui modifie quelque peu le partage des marges du Bois de Vincennes entre Nogent-sur-Marne et Joinville en août 1892.

À côté de son activité commerçante, Truchot est également propriétaire d’un pavillon rue Fazilleau à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine), qu’il a mis en location. En août 1892, les sept personnes qui dînaient, tombent d’un coup dans la cave, le plancher s’étant effondré. Les blessures sont légères et Truchot fait faire les réparations nécessaires.

Pour le scrutin de mai 1896, Truchot se retrouve de nouveau sur la liste Eugène Voisin qui, toujours avec le soutien des radicaux, est élu cette fois sans opposition. En mai 1899, Lucien Truchot participe, dans le journal L'Aurore, à une souscription lancée par la Ligue des droits de l’Homme pour « Propager la vérité » dans le cadre de l’affaire Dreyfus.

Le renouvellement du conseil municipal en mai 1900 voit la liste Eugène Voisin emporter de nouveau tous les sièges, face à une liste socialiste-révolutionnaire. Truchot n’est pas réélu. Par contre, il concourt en mai 1904, mais cette fois derrière un candidat nationaliste, Alexandre Dalbavie. Au premier tour, Truchot obtient 342 voix pour 1 119 votants (30,6%) et 1 363 inscrits. La liste de droite obtient un siège, les socialistes-révolutionnaires n’en ont aucun, et les radicaux, avec Eugène Voisin gardent 22 des 23 conseillers municipaux. Truchot n’est pas élu.

En 1901, Truchot loge dans son domicile sa sœur, sa fille cadette et les deux enfants de cette dernière. Il continue d’exploiter son épicerie.

Lucien Truchot meurt le 4 novembre 1906 à Joinville. Il était âgé de 73 ans et père de trois enfants.

Rue du Canal à Joinville

Rue du Canal à Joinville

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7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 00:01

Suite de la biographie d’Henri Thomas

Après avoir cessé ses fonctions dans les municipalités de Gentilly puis du Kremlin-Bicêtre, Henri Thomas, veuf depuis 1888 et toujours maréchal ferrant en 1896, va réorienter son activité professionnelle. Il quitte le Kremlin-Bicêtre, où il était domicilié rue des Coquettes, au début du 20e siècle. Il est buraliste, receveur des contributions indirectes, à Franconville (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise) en janvier 1912.

Reprenant une activité politique, Henri Thomas est candidat sur une liste radicale-socialiste dans sa nouvelle résidence de Franconville lors des élections municipales de mai 1912. Il est battu, dès le premier tour par M. Leredu.

Cependant, c’est son comportement dans son ancienne commune qui lui vaudra plus d’une trentaine d’articles dans la presse quotidienne parisienne comme de province. Inscrit sur les listes électorales de Franconville, Henri Thomas n’avait pas été radié de celle du Kremlin-Bicêtre, bien qu’il eût quitté la ville depuis une dizaine d’années. Son frère, maire en fonction et confronté à une élection très serrée, lui fit parvenir une carte électorale. En conséquence, Henri Thomas vint participer au second tour du scrutin au Kremlin-Bicêtre, le 12 mai, après avoir voté à Franconville la semaine précédente. Eugène Thomas, membre de la SFIO (socialiste), l’emporta de 13 voix. Cependant, un électeur de la commune, parmi ses opposants, candidat sur la liste radicale-socialiste, avait aperçu Henri Thomas et porta plainte pour fraude électorale.

Lors du procès, Henri Thomas reconnut les faits, mais prétendit qu’il avait interprété l’envoi de la carte par son frère comme un ordre et fit remarquer qu’il n’avait pas voté, le même jour, dans les deux communes. L’avocat du plaignant soutint que l’on avait fait voter également d’autres personnes qui ont quitté la commune, des militaires et deux défunts. Le substitut du procureur de la République rétorqua : « C'est classique ! ». Henri Thomas fut condamné à 200 francs d’amende, mais le vote ne fut pas annulé.

Devenu, en 1914, buraliste à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), il est rattaché à la recette des contributions indirectes de Joinville-le-Pont, commune où il s’installe après avoir épousé à Bessancourt (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise) en mai 1919, Marie Pascau, originaire des Hautes-Pyrénées. Il exploite un tabac dans le centre de la commune, rue de Paris.

Poursuivant son engagement politique, toujours au parti radical-socialiste, Henri Thomas est candidat pour être électeur sénatorial sur une liste du Cartel des gauches en mars 1925 à Joinville, mais il n’est pas élu. Il est peut-être également candidat, sous la même étiquette, lors des élections municipales de mai 1925 qui voient la reconduction d’Henri Vel-Durand, radical dissident allié aux mouvements de droite.

Les membres du Comité républicain radical et radical-socialiste le désignent en décembre 1928 comme vice-président, au côté de Gustave Féret, président. Lors des élections municipales de mai 1929, la liste du maire, Stephen Durande, qui a remplacé Vel-Durand, décédé, fait face à celles du parti communiste et à un groupement des gauches, où l’on retrouve les radicaux-socialistes, le parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants.

Conduite par Georges Briolay, ancien adjoint au maire, la Concentration des gauches arrive en seconde position, avec 35;9% des suffrages, contre 42,6% pour la liste d’Union nationale et 16% pour les communiste. Cependant, elle emporte au second tour 22 sièges sur 27, malgré le maintien des candidats du PCF avec une moyenne de 45,9% contre 41,6% pour la droite et 12,5% pour les communistes. Henri Thomas avait obtenu au premier tour 766 voix sur 2 126 suffrages exprimés (36%) pour 2 969 inscrits. Il est élu au deuxième tour.

En février 1931, Henri Thomas est reconduit en tant que vice-président du Comité républicain radical et radical-socialiste de Joinville, dont le maire, Georges Briolay, est devenu président. Il est désigné comme membre du Conseil d'administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville en avril 1931.

À compter de 1932, l’activité de Thomas semble décliner, puisqu’il est mentionné comme excusé à six séances du conseil municipal d’avril 1932 à janvier 1935. Il n’est pas candidat au renouvellement de son mandat en mai 1935.

En mars 1930, Thomas est nommé receveur-buraliste à Saint-Ouen-Batignolles (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il semble cependant ne pas quitter Joinville, où il est recensé en 1931. Il est domicilié à Fontenay-sous-Bois (Seine, act. Val-de-Marne), rue Roland- Nungesser, en 1935.

Henri Thomas meurt le 21 janvier 1936 à Paris (13e arr.) où il était hospitalisé. Il résidait toujours à Fontenay-sous-Bois. Si son veuvage de Léontine Audiger est bien mentionné dans son acte de décès, ce n’est pas le cas de son mariage avec Marie Pascau. Âgé de 81 ans, il était décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie en janvier 1912 puis officier de l’instruction publique en février 1935. Il était père d’un enfant, né de son premier mariage, prénommé comme lui Henri Alexandre. Il avait siégé, pendant un total de 15 ans, dans trois assemblées municipales différentes.

Fin

Un tabac, rue de Paris à Joinville

 

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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 00:01

Début de la biographie d’Henri Thomas

Henry Alexandre Thomas naît le 7 octobre 1854 à Noizé (act. Plaine-et-Vallées, Deux-Sèvres). Il est le fils d’Orélie Eulalie Henry et de son époux Alexandre Charles Thomas, menuisier.

Devenu maréchal ferrant, Henri Thomas épouse Marie Léontine Audiger, couturière, en février 1880 Saint-Martin-le-Beau (Indre-et-Loire), village où réside son frère cadet, Eugène Thomas, menuisier. Le couple s’installe à Gentilly (Seine, act. Val-de-Marne), route de Fontainebleau, dans le quartier du Kremlin-Bicêtre.

La vie municipale est marquée par un débat sur la séparation des deux entités de la commune, le vieux Centre de Gentilly et le nouveau quartier du Kremlin-Bicêtre, devenu le plus peuplé. Lors des élections municipales de juin 1888, la liste soutenant la séparation emporte les 14 sièges de la section du Kremlin-Bicêtre, tandis que les représentants du Centre ont 13 sièges. Charles Clément devient maire, Henri Thomas est premier adjoint et Étienne Malet deuxième adjoint.

Après les démissions des élus du Centre, un scrutin partiel est organisé ; les électeurs portent les noms de Sadi Carnot, président de la République, Charles de Freycinet, président du conseil ou Eugène Poubelle, préfet de la Seine, qui sont donc proclamés élus, avant l’annulation du scrutin. Un nouveau vote en juin 1891 donne des résultats comparables, avec par exemple la pseudo-élection de Jean Casimir-Perier, ancien ministre.

Lors des élections municipales générales de mai 1892, le quartier du Centre réélit des conseillers fictifs (Carnot, de Freycinet, Cavaignac, Poubelle…) tandis que l’équipe municipale sortante est reconduite par les électeurs du Kremlin-Bicêtre. Clément reste maire, Thomas et Malet adjoints. Il faut attendre septembre 1892 pour que de véritables conseillers municipaux soient élus dans le quartier du Centre.

Si la querelle territoriale reste dominante, la municipalité essaie tout de même d’avoir une action sociale. Elle lance ainsi une souscription pour financer des crèches municipales en janvier 1893.

La grande affaire, dont Thomas à la charge, est celle des zoniers. Les anciennes fortifications entourant Paris, toujours classées « zone militaire » mais non utilisées, ont vu surgir de nombreuses cahutes misérables avec notamment de petits commerces. En janvier 1894, le ministre de la guerre, le général Mercier, prit la décision d’expulser les familles installées dans ces lieux.

Ayant pris en main la cause des zoniers, Thomas multiplie les démarches, notamment auprès du ministère de la guerre. Il est reçu, à sa demande, le 4 mai 1895 par le président de la République, Jean Casimir-Perier. Il obtient, à plusieurs reprises, un délai pour repousser les expulsions des zoniers et leur permettre de rester sur place « après avoir aménagé eux-mêmes leurs baraquements conformément aux exigences réglementaires » selon la presse nationale, qui couvre largement l’évènement.

Le frère d’Henri, Eugène Thomas, est venu également s’installer à Gentilly. Il devient le responsable local du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, réformiste, dirigé par Jean Allemane.

Lors des élections municipales de mai 1896, les deux frères Thomas sont sur des listes opposées. Eugène conduit, dans les deux sections, une liste du parti ouvrier qui s’oppose à la séparation. Dans celle du Kremlin-Bicêtre, la liste des sortants séparatistes, sur laquelle figure Henri, obtient 17 des 19 sièges à pourvoir. Thomas est reconduit comme premier adjoint, Clément comme maire et Malet comme deuxième adjoint. Eugène Thomas n’est pas élu, même si sa liste emporte deux sièges.

Le 13 décembre 1896, une loi décide la séparation des deux parties du territoire et transforme le quartier du Kremlin-Bicêtre en une municipalité distincte. Tirant les conséquences de la scission, Une délégation spéciale est créée pour remplir les fonctions de conseil municipal. Charles Clément, en tant que président, fait fonction de maire, tandis qu’Henri Thomas et Étienne Malet, vice-présidents, conservent leur rôle d’adjoint.

Les premières élections municipales de la nouvelle commune du Kremlin-Bicêtre ont lieu en février 1897. Trois listes sont en concurrence : la liste républicaine de la municipalité élue en 1896, sur laquelle se retrouve sans doute Henri Thomas, une liste des intérêts économiques, composée de commerçants et de rentiers, et la liste du parti ouvrier, conduite par Eugène Thomas. Cette dernière obtient tous les sièges à l’issue du second tour, et Eugène Thomas devient maire du Kremlin-Bicêtre jusqu’à son décès en 1919 ; il est également conseiller général du canton de Villejuif. Il obtient une certaine notoriété par son activité anticléricale, interdisant les processions et le port de la soutane dans sa ville par arrêté.

À suivre

La zone du Kremlin-Bicêtre (Rol)

 

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5 décembre 2020 6 05 /12 /décembre /2020 00:01

Michel Émile Chédeville naît le 14 mars 1830 à Boissy-le-Sec (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il est le fils de Marie Magloire Binant et de son époux Louis François Chédeville, cultivateur. Ses parents seront ensuite fruitiers à Passy (Seine, act. Paris, 16e arr.).

Résidant à Passy, menuisier en voiture, Michel Chédeville épouse en juillet 1854 à Neuilly-sur-Seine Joséphine Hortense Leybe. Ils vivent rue de Chaillot.

En 1866, Michel Chédeville exploite à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) une société constituée avec Louis-Adolphe Mathieu de commerce de vins en gros. Il est installé sur le lieu dans le quartier de La Varenne-Saint-Hilaire, rue du Bac. L’entreprise est dissoute, mais Chédeville poursuit un temps l’activité en nom propre.

Devant la Cour d'assises de la Seine, Michel Chédeville témoigne en juillet 1868 dans le procès de ce que la presse appelle l’affaire de La Varenne-Saint-Hilaire, dans laquelle une servante et sa fille sont accusée du meurtre de la maîtresse de maison et de l’incendie du pavillon. Il résidait dans le pavillon voisin et a porté secours pendant le feu, découvrant le cadavre de Mme Forest.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, comme une grande partie des habitants des bords de Marne, la famille Chédeville est installée à Paris, où elle exploite un commerce de fruitier place des Vosges, dans le quartier du Marais. Ils reviennent, après le conflit, à La Varenne.

Le couple Chédeville vit à Joinville-le-Pont, commune voisine de Saint-Maur, dans le quartier du Centre, rue de Paris, lors de la mort de son épouse en novembre 1887. Il s’installera ensuite rue de Créteil (act. rue du Maréchal-Leclerc). Michel Chédeville s’y implique dans la vie politique en étant candidat, en mai 1888, aux élections municipales. Il figure sur la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson, qui s’oppose à une liste radicale-socialiste constituée par Alphonse Demeestère. Au premier tour, les colistiers de Pinson emportent 17 des 21 sièges à pourvoir. Chédeville obtient 227. Il se présente au second tour et est alors élu par 214 suffrages, à côté de trois radicaux-socialistes. Réélu, Gabriel Pinson décède un mois plus tard et est remplacé par son premier adjoint, Eugène Voisin, qui se rapproche des radicaux.

Lors du scrutin suivant, en mai 1892, Eugène Voisin constitue une liste avec le soutien des radicaux-socialistes face à des opposants, libéraux et conservateurs. Elle remporte 22 des 23 sièges. Chédeville est élu sur cette liste dès le premier tour avec 390 voix pour 639 suffrages exprimés (61%) sur 644 votants. Il siège dans les commissions des chemins, travaux et éclairage, scolaire, du marché ainsi que dans celles traitant du quai de la Marne et de l’octroi. Il est désigné comme délégué sénatorial en décembre 1893.

N’ayant pas été candidat au renouvellement de son mandat municipal en mai 1896, Michel Chédeville vit alors à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue des Cités près de son fils. Il reviendra plus tard à Saint-Maur-des-Fossés.

Michel Chédeville meurt le 13 décembre 1901 à Versailles. Son décès est transcrit sur l’état-civil de Saint-Maur, où il résidait à La Varenne. Il était âgé de 71 ans et avait eu au moins trois enfants. Gustave Gaston, né en décembre 1870, garçon boucher, marin en Indochine, a connu une vie agitée sur le plan judiciaire. Son livret militaire mentionne cinq condamnations entre 1899 et 1911 pour vol, faux en écriture publique, destruction de documents, détournement d’objet saisi et abus de confiance pour au total 44 mois de prison.

Joinville-le-Pont, rue de paris et rue de Créteil

 

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25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 00:01

François Paul Villain naît le 23 février 1847 à Montmartre (act. Paris, 18e arr.). Il est le fils de Thérèse Honorine Marié et d’Edme Paul Villain.

En juin 1879, il est, comme sa mère, passementier à Paris (7e arr.), rue du Poteau, et épouse dans l’arrondissement Joséphine Victorine Louise Bale, couturière. Ils s’installent dans la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), jouissant sans doute d’une certaine aisance puisqu’il n’exerce plus son métiers et vis de ses rentes.

Installé dans l’avenue éponyme du quartier de Palissy, qui s’est peuplé depuis la fin du second empire, Paul Villain est pressenti pour représenter ce quartier lors des élections municipales de mai 1892, à la demande d’Albert Bleunard, principal de collège et ancien conseiller municipal radical-socialiste. Il ne se présente cependant pas.

Par contre, il fait partie des cinq nouveaux qui rejoignent la liste du maire sortant radical, Eugène Voisin, en mai 1896. Le journal local radical-socialiste Voix des communes le présente comme un « homme grave de belle prestance ». Comme tous les candidats, il est élu dès le premier tour sans concurrents. Voisin est de nouveau désigné comme maire.

Pendant ce mandat, Villain est, à trois reprises, désigné comme électeur sénatorial, seule fonction strictement politique dans un conseil municipal.

Le scrutin de mai 1900 voit pour la première fois la présence de représentants socialistes-révolutionnaires, qui n’emportent pas de siège. Eugène Voisin est ses colistiers radicaux sont élus dès le premier tour. Villain recueille 583 voix.

Le député radical Jules Ferdinand Baulard se retirant, Villain participe, pendant le premier semestre 1902, à la campagne en faveur de son successeur, Adolphe Maujan. Il siège en avril de cette année au sein du Comité d’union et d’action républicaines de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux où il représente le groupe radical-socialiste de Joinville.

Avec la majorité anticléricale du conseil municipal, Villain vote, en juin 1902, contre l’autorisation demandée par les Sœurs enseignantes de la Providence, après des discussions tendues en conseil municipal.

Les élections municipales de mai 1904, prolongeant l’affrontement entre farouches défenseurs de la laïcité et conservateurs, opposent une liste de tendance nationaliste à celle, désormais clairement radicale-socialiste du maire sortant. La liste Voisin recueille une 22 des 23 sièges à pourvoir. Villain est réélu dès le premier tour, avec 594 voix sur 1 119 votants (53,1%) pour 1 363 inscrits. Il est deuxième adjoint au maire, après Honoré Jullien.

L’ancien député Baulard, malade, se réjouit cependant que les radicaux-socialistes joinvillais aient réussi à « battre complètement les différentes listes réactionnaires et cléricales » et soient ainsi, selon lui, à même de « décrasser notre commune dont nous avons été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser. »

Siégeant au Comité central d’union et d’actions républicaines, Villain intègre le bureau où il représente le canton de Saint-Maur-des-Fossés. Il est de nouveau électeur sénatorial.

Le scrutin de mai 1908 est tendu, avec pour la première fois une liste soutenue par le parti socialiste SFIO nouvellement créé et une liste se revendiquant d’un socialisme évolutionniste, regroupant des libéraux et conservateurs à côté d’’anciens socialistes-révolutionnaires. Les radicaux-socialistes emportent 21 des 23 sièges, en laissant un à l’opposition évolutionniste et le dernier à un indépendant. Villain doit en passer par un second tour, où il obtient 522 suffrages sur 1 188 votants (43,9%).

Jullien ayant été battu, c’est Villain qui est premier adjoint, rejoint par Georges Briolay dans le bureau municipal. Le climat consensuel qui existait huit ans plus tôt a disparu, et tandis que l’opposition éclate en de multiples chapelles, des attaques sont lancées contre Villain, mis en cause pour sa gestion de la caisse des écoles, dont il sera cependant blanchi.

Encore désigné délégué sénatorial, Villain fait également partie de la commission qui décide d’envoyer l’été des enfants de Joinville à la montagne, en l’occurrence en Ardèche, en mai 1909.

La maladie du maire, Eugène Voisin, fait que ses adjoints, Villain et Briolay, sont amenés à le remplacer de plus en plus souvent, y compris, par exemple en février 1911, pour la présidence du conseil municipal. Avec plusieurs autres personnes en retrait pour raisons de santé ou démissionnaires, et une série de fortes tensions liées aux perspectives de succession, la vie municipale de Joinville est devenue très agitée. Le même mois, le public est convié pour un compte-rendu de mandat du conseil municipal devant environ 300 personnes. Outre les opposants déjà identifiés, les libéraux de Louis Gallas, les évolutionnistes de Théophile Leteuil et les socialistes unifiés d’Émile Lebègue, un groupe de dissidents radicaux s’est formé, emmené par Henri Vel-Durand, Ernest Mermet, Chéri Arnaud et Maurice Watrinet qui réclament la démission du maire, qu’ils estiment trop âgé. Parmi les points polémiques figurent la réfection d’une rue d’accès au port fluvial, endommagée par la circulation de charrois qui transportent les boues évacuées suite aux inondations de 1910, la gestion de la caisse des écoles, l’agrandissement de la mairie, l’appui aux associations d’éducation populaire, les taxes d’octroi, le nettoiement des rues…

En mars 1911, Louis Rey, conseiller municipal et animateur du parti radical-socialiste avec Georges Briolay, lance une nouvelle affaire locale, critiquant l’attitude d’un directeur d’école à propos d’un incident avec un élève au comportement qu’il juge inapproprié. L’affaire est largement reprise par tous les opposants. Villain regrette publiquement le déclenchement par Rey de cette polémique. Il est même contraint de lever la séance du conseil municipal du 21 mars qui évoque cette question à cause d’un grand tumulte.

Le maire étant toujours diminué par son état de santé, c’est Villain qui prononce en novembre 1911 le discours lors des cérémonies d’inauguration de la mairie et de deux ponts qui relient Joinville à ses voisines, le pont du Petit-Parc, desservant Saint-Maur-des-Fossés et Champigny-sur-Marne, et celui de Maisons-Alfort. Le journal radical Voix des communes commente en janvier 1912 l’exercice de son mandat par Villain, estimant qu’il l’a rempli « avec zèle et autorité. »

Lors des élections municipales de mai 1912, face à la liste de la municipalité sortante conduite par Georges Briolay, les trois listes d’opposants s’unissent au second tour : dissidents radicaux, socialistes SFIO et libéraux. Ils emportent au second tour la totalité des sièges et le chimiste Ernest Mermet, radical dissident, devient maire.

Paul Villain meurt le 13 février 1917 à Joinville, où il résidait toujours avenue Palissy. Il était âgé de 70 ans et n’avait pas eu d’enfant. Décoré des Palmes académiques, il était officier de l’instruction publique depuis novembre 1911.

Son épouse, Louise Villain (1852-1928) a été, de 1909 à 1912, administratrice de la Société de l’allaitement maternel, principale organisation humanitaire de Joinville à dimension laïque.

La mairie de Joinville en 1919

 

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19 novembre 2020 4 19 /11 /novembre /2020 00:01

Émile Louis Eugène Herluison naît le 11 juillet 1887 à Rosny-sur-Seine (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils de Victorine Augustine Cléret et d’Émile Jules Herluison, garde particulier puis plus tard imprimeur.

En 1899, il est placé comme apprenti brocheur à l'Imprimerie Chaix, 20, rue Bergère, à Paris. Le petit-fils du fondateur de la société, Alban Chaix, le récompense en 1903 d’un livret de caisse d'épargne de dix francs avec ce compliment : « Satisfait grandement ses professeurs qui en font le plus grand éloge; travailleur intelligent et sérieux, montrant une très grande bonne volonté deviendra assurément un bon ouvrier, donne toute satisfaction à ses parents et un excellent exemple à ses quatre frères plus jeunes. »

Effectuant son service militaire entre octobre 1908 et septembre 1910 au 153e régiment d’infanterie, stationné à Toul, Herluison est nommé caporal puis sergent en septembre 1909. Il se marie en janvier 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec Juliette Germaine Toussaint, couturière. Il s’installe avec sa belle-mère avenue Marie-Louise dans le quartier de Polangis, à Joinville, et est brocheur chez Wolff, cité Fénelon, à Paris (9e arr.).

Au cours de la première guerre mondiale, mobilisé au 94e régiment d’infanterie, il est promu  adjudant puis sous-lieutenant en novembre 1914 et, le même mois, est blessé près de l’œil de petits éclats de balle. À cause d’un double leucome, il est placé hors cadres en septembre 1917, puis démobilisé en juin 1919. Réintégré dans la réserve en mars 1921, il voit son grade d’officier confirmé.

Adresses : 1908 Bois-Colombes, 25, rue des Halles ; 05/02/1911 Joinville 5, av. Marie-Louise ; 09/12/1917 id. ; 03/07/1928 Rouen 105, rue Lafayette ; 02/12/1929 Persan 26, rue Jean-Jaurès ; 25/02/1932 Joinville 16, av. des Lilas ; 20/04/1937 Joinville 62, av. Oudinot.

Revenu à Joinville après le conflit, il s’implique dans la vie locale. C’est peut-être lui qui souscrit, en février 1919 des actions du quotidien L’Humanité, alors organe du parti socialiste SFIO et qui deviendra l’année suivante celui du parti communiste. Il fait partie, en mars 1925, de la liste présentée par le groupement local du Cartel des gauches qui tente, en vain, d’obtenir des délégués sénatoriaux. Le cartel regroupe les radicaux-socialistes, auxquels Herluison est affilié, les socialistes SFIO qui se reconstituent et des socialistes indépendants.

Après un échec en mai 1925, le groupement des gauches non communistes remporte les élections municipales de mai 1929. Cependant, suite à des conflits internes et à une succession de décès ou de défections, il faut compléter le conseil en octobre 1934. Avec Léon Lesestre, porte-parole de la droite locale, Émile Herluison conclut, avec l’appui des radicaux-socialistes, un accord pour constituer un Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville dont l’objectif affiché est de « continuer l’œuvre déjà accomplie dans l’aménagement et l’embellissement de notre cité et envisager toute compression budgétaire susceptible d’être réalisée dans les conditions actuelles ». Il figure sur la liste constituée pour les dix sièges à pourvoir, avec un autre radical, Auguste Lobrot, à côté de libéraux et conservateurs ou indépendants. Face à une seconde liste, qui comprend également des radicaux, et à des concurrents communiste et socialiste, la liste de concentration arrive en tête au premier tour. Herluison obtient 850 voix pour 2 297 suffrages exprimés (37%) sur 2 360 votants pour 3 225 inscrits. Face à la seule liste communiste, il est élu au second tour en recueillant 1 112 des 1 903 suffrages exprimés (58,4%) pour 1 964 votants.

S’il est supposé être proche de la municipalité, il participe en janvier 1935, devant un public nombreux, à un très vif échange à propos du dépassement de crédit dans la construction du magasin et des ateliers communaux ; le dossier est renvoyé en commission à la demande d’Herluison et de trois élus de droite, Béal, Caillon et Lesestre.

Lors des élections municipales générales suivantes, en mai 1935, Herluison rejoint la liste des Gauches républicaines, conduite par le maire, Georges Briolay, qui s’oppose à celle de l’Union républicaine (droite) de Léon Lesestre. Ayant perdu le soutien du parti socialiste SFIO, le groupement des gauches concède avoir dû augmenter les impôts communaux du fait des « importants travaux d’amélioration et d’embellissement » et à cause de « l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes) » en cette période de crise économique. Refusant une « politique du moindre effort », ils préconisent l’amélioration de la voirie et des transports ainsi que l’installation d’un éclairage public. Ils veulent faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’intérêt national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Ils planifient également la construction d’une nouvelle école et d’une salle des fêtes ainsi que de cours de natation et d’aviron gratuits.

Talonnée par la liste communiste, celle de la municipalité sortante est nettement devancée par la droite de l’Union républicaine. Herluison obtient un score meilleur que celui de la majorité de ses colistiers, avec 787 suffrages exprimés sur 2 856 (27,6%) pour 2 923 votants sur 3 433 inscrits.

Après la fusion des listes communiste et socialiste, les radicaux, qui se maintiennent, reculent fortement au second tour au profit de la droite et n’ont aucun élu. Herluison obtient 595 suffrages exprimés sur 2 899 (20,5%) pour 2 924 votants. Léon Lesestre est élu par les 25 conseillers municipaux de sa liste, contre les deux voix communistes.

La famille Herluison vit dans le quartier de Polangis, avenue des Lilas puis avenue Oudinot. Il est représentant de commerce.

Émile Herluison meurt le 27 juin 1952 au Mans (Sarthe). Il était âgé de 64 ans et avait eu un fils.

L'imprimerie Chaix

 

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25 septembre 2020 5 25 /09 /septembre /2020 00:01

Louis Saint-Martin naît le 26 août 1891 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Louise Pascaline Gilbert, passementière et de son mari, Joseph Saint-Martin, employé des Postes. Son père, originaire du Gers, sera ensuite gérant d’hôtel dans le 11e arrondissement de Paris, rue Neuve des Boulets. Sa mère meurt en mai 1907. Louis Saint-Martin devient employé de commerce.

Pendant la première guerre mondiale, Louis Saint-Martin est mobilisé dans le 244e régiment d’artillerie de campagne, où il est maréchal des logis en 1919. Il est décoré de la Croix de guerre. Il est démobilisé en février de cette même année.

Alors qu’il vient de quitter l’armée, Louis Saint-Martin épouse à Paris (11e arr.) Jeanne Joséphine Putz, née à Paris et dont les parents sont originaires du Grand-Duché du Luxembourg. Ils vont s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), sur le quai de la Marne, sur la rive droite de la rivière. Ils y exploitent le restaurant du Chalet des sports. Il y adjoint un bureau de tabac en 1925.

En septembre 1926, Saint-Martin participe au 3e concours agricole organisé à Joinville et est gratifié du prix en herboristerie. Il est également désigné, cette année-là, par la municipalité pour surveiller le bon fonctionnement de l’éclairage public dans son quartier.

Lors des élections municipales de mai 1929 à Joinville, Saint-Martin est candidat sur la liste du Groupement des gauches, qui comprend des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants.

La liste remporte 22 des 27 sièges à pourvoir face à celle de l’Union républicaine (droite, 5 élus) du maire sortant, Stephen Durande et à la liste du Bloc ouvrier et paysan (communiste, pas d’élu) de Roger Bénenson. Saint-Martin recueille au premier tour 751 suffrages, soit 44,1% des 1 715 votants pour 2 491 inscrits.

Toujours sur le quai de la Marne, Saint-Martin est épicier en 1931. Ayant quitté la commune, il est démissionnaire de sa fonction de conseiller municipal en 1933. Il est remplacé à l’occasion d’une élection municipale partielle en octobre 1934.

La famille reviendra ensuite à Joinville-le-Pont, car son épouse y décède en décembre 1981. La date et le lieu de décès de Louis Saint-Martin ne sont pas connus.

Joinville-le-Pont, quai de la Marne

 

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