Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 octobre 2022 4 06 /10 /octobre /2022 05:01

François Marie Petit naît le 2 décembre 1878 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Jeanne Marie Tomassin et de son mari, Pierre Petit, fruitiers, qui vivent rue des Gravilliers.

Ajourné à deux reprises en 1899 et 1900, François Petit effectue un service militaire raccourci de dix mois en 1901-1902 dans la 5e section de commis et ouvriers d'administration (COA).

Devenu comptable, François Petit épouse en décembre 1902, à Paris (6e arr.), Alice Charlotte Meunier, employée de commerce, originaire de Troyes. En 1907, ils sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, impasse des Réservoirs.

Pendant la première guerre mondiale, François Petit est mobilisé en août 1914 dans la 22e puis la 7e section de COA. Reconnu apte au service armé, il est affecté en novembre 1916 au 107e régiment d’artillerie lourde. Il est démobilisé en février 1919.

En mai 1929, François Petit est candidat aux élections municipales de Joinville sur la liste du Groupement des gauches, conduite par Georges Briolay. Elle regroupe les radicaux-socialistes, le parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants. Au premier tour, la liste, issue du Cartel des gauches, est devancée par celle du maire sortant, Stephen Durande (divers droite) qui a 42,6% ; elle obtient 35;9%, devant les communistes à 16,0%. Malgré le maintien de ces derniers, la liste des gauches remporte le scrutin au second tour avec 22 sièges sur les 27 à pourvoir, ayant recueilli 45,9% face aux 41,6% de la droite (5 sièges), les communistes reculant à 12,5%.

François Petit avait obtenu 755 voix au premier tour pour 2 126 suffrages exprimés (35,5%) sur 2 969 inscrits. Il est élu au deuxième tour. Georges Briolay (radical-socialiste) devient maire.

Au sein du conseil municipal, Petit critique en juin 1933 la qualité de travaux de voirie. Il s’inquiète, en juillet la même année, de l’utilisation d’un matériel non moderne pour l’éclairage d’un quai. Il est également trésorier de la caisse des écoles. En 1931, la famille a déménagé quai de la Marne.

Comme le maire, dont il est proche politiquement, Petit s’affiche régulièrement auprès d’Adolphe Chéron, député radical indépendant et sous-secrétaire d’État à l’éducation physique en 1933. En juillet 1934, alors que la crise est ouverte au sein du conseil entre la majorité radicale-socialiste et certains socialistes, notamment Galabert, c’est Petit qui fait une déclaration de confiance au maire. Il est candidat, en novembre 1934, en compétition avec Caillon et Bautsch, pour devenir adjoint au maire, une quatrième poste étant rendu possible après l’évolution de la législation. La désignation est cependant reportée jusqu’aux élections municipales de mai 1935. En janvier 1935, Petit s’oppose à la garantie demandée par un organisme de logements à bon marché pour la construction de la cité Égalité, dans le quartier Palissy ; la ville se porte cependant garante et de verra ultérieurement obligée de suppléer la société défaillante.

Le comité radical-socialiste avait, lors d’élections municipales complémentaires en octobre 1934, conclu une alliance avec le Comité d’union républicaine et d’action sociale, qui regroupe depuis 1912 les formations de droite dans la commune. Avec l’accord des radicaux indépendants de Chéron, cet accord leur permit de remporter les six sièges à pourvoir. Le député préconisa la reconduite de l’alliance en 1935, mais la droite, devenue Union des républicains de Joinville, refusa en avril 1935 : « L’Union des républicains de Joinville, se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux. »

Une liste des Gauches républicaines fut donc présentée par le maire sortant, Briolay, sur laquelle Petit figurait en cinquième position. À son bilan, elle revendiquait d’importants travaux d’embellissement de la ville avec l’amélioration de la voirie, l’installation d’un éclairage public et le renforcement des transports publics. Elle reconnaissait avoir dû augmenter les taxes locales, attribuant cette hausse à l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, indemnités de chômage, moins-values sur les recettes). Le programme des Gauches républicaines prévoyait des travaux de viabilité et d’assainissement, assurait vouloir faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’outillage national pour réduire le chômage (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Elle prévoyait la création d’un nouveau groupe scolaire dans le quartier de Polangis et l’agrandissement de l’école du Centre. Des cours de natation et d’aviron gratuits étaient proposés.

Devancée au premier tour par l’Union des républicains (32,6% des suffrages exprimés), le Groupement des gauches républicaines arrive en deuxième position avec 26,8%. Deux listes de gauches suivent : les communistes (23,5%) et les socialistes SFIO (12,3%). Ces deux dernières fusionnent en vue du second tour. Elles recueillent alors 39% des votes et deux ds 27 sièges à pourvoir, la droite ayant 41% et les 25 autres élus, tandis que les radicaux-socialistes, rédutis à 20%, ils quittent le conseil.

Au premier tour, Petit avait obtenu 790 voix pour 2 856 suffrages exprimés (27,7%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

En mars 1936, Petit est membre du Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix, qui accorde son investiture à A. Chéron pour les élections législatives. Il est présidé par Armand Faivre, conseiller municipal (divers-droite). Chéron sera battu par Parsal, candidat communiste soutenu par le parti socialiste et le parti radical-socialiste.

François Petit meurt le 24 décembre 1969 à Créteil (Val-de-Marne). Il résidait encore probablement à Joinville, était âgé de 91 ans et père d’un fils. Il avait été décoré des Palmes académiques en février 1935 pour services rendus aux œuvres scolaires.

Une crue de la Marne à Joinville-le-Pont en 1930

 

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 05:01

Réélu président du comité radical de Joinville en janvier 1933, Georges Briolay participe en octobre au congrès du parti radical-socialiste à Vichy (Allier). Mais il abandonne, en novembre, la présidence du comité joinvillais qui revient à Émile Herluison, représentant de commerce.

Avec ses alliés, le maire radical rencontre des difficultés. Dans l’hebdomadaire libéral Gazette de l’Est, Claude Noizat, candidat sur sa liste en 1925 et ancien militant socialiste SFIO (mais qui s’en est éloigné) s’en prend de plus en plus souvent à lui. Outre les cinq élus de droite, qui critiquent régulièrement les dépenses, François Galabert, élu socialiste SFIO, prend des positions de plus en plus critiques, en particulier sur la politique sociale. Le paroxysme est atteint au cours d’une séance du conseil municipal le 30 octobre 1933, que l’hebdomadaire Voix des communes juge « particulièrement pénible » : « Galabert, venu avec l’idée de faire de l’obstruction et de provoquer un scandale fut le héros de la soirée. Surexcité, violence de langage, débauche d’injures, geste inconsidérés. Scornet préside, en l’absence du maire. Suspension de séance, tumulte, chaises déplacées, tables précipitées à terre. Reprise avec Briolay, maire, comme président ; nouvelle suspension et appel à la police qui expulse Galabert manu militari, emporté au poste pour calmer sa colère furieuse. L’ordre du jour comportait des régularisations administratives qui ne pouvaient en aucune façon laisser présager un tel déferlement de violence ». Le journal fait officiellement part de sa position « Qu’un conseiller municipal se laisse aller à des violences de langage et de geste, c’est un manque absolu de dignité. Rien ne nous autorise à suspecter l’honorabilité de Briolay. La passion et le parti-pris sont toujours de détestables arguments. »

Au cours de la séance suivante, en décembre, Galabert présente, selon Voix des communes, des « excuses partielles » et se voit infliger un blâme par le conseil. Démontrant l’affaiblissement de la majorité municipale, le budget pour l’année 1934 n’est adopté que par 9 voix contre 6, alors que le conseil devrait comprendre 27 membres.

Briolay pour sa part intervient au cours du Congrès municipal et social qui se tient à Lyon le même mois. Parmi les opposants, on compte trois élus sur la liste de droite en 1929 (Provin, Caillon et Lecuirot) mais aussi trois anciens colistiers du maire (Galabert, Hainsselin et Béal).

Au cours de l’année 1934, les tensions continuent au sein du conseil municipal. La séance du 15 février est de nouveau agitée, du fait de Galabert. Il est d’abord blâmé par le conseil pour avoir annoncé qu’il aurait déposé, auprès du préfet de la Seine, au sujet de la gestion municipale, tandis que le fonctionnaire indique ne pas avoir reçu une telle requête. Ensuite, en présence d’un nombre important de spectateurs (80), supposés être affiliés au parti communiste, Galabert s’élève « contre le travail forcé imposé aux chômeurs par une municipalité tyrannique », selon Voix des communes qui indique que cela provoqua un charivari puis une suspension de séance. L’autre journal local, Gazette de l’Est, indique que Galabert dénonce « la dilapidation des fonds communaux, sans d’ailleurs apporter de preuves. »

Constatant que 12 conseillers municipaux manquent à l’appel (dont le premier adjoint Maxe), ce journal demande en avril 1934 l’organisation d’élections complémentaires tout en traitant Briolay de « dictateur ». Elles auront lieu en octobre.

Dans cette optique, Briolay transmet en juillet une proposition verbale de « trève politique » au Comité d’union républicaine et d’action sociale, présidé par Émile Lecuirot, qui accepte d’entrer en pourparlers avec le parti radical-socialiste.

Briolay et son adjoint Scornet font tous deux, au cours de l’été, des malaises. Le maire va cependant participer, en octobre, au congrès du parti radical-socialiste à Nantes.

Le même mois, les élections complémentaires organisées à Joinville pour dix sièges vacants, voient quatre listes s’aligner et confirment le délitement de l’ancienne alliance du Cartel des gauches. Roger, l’adjoint socialiste, démissionne de la SFIO, qui présente une liste autonome, laquelle se désiste, au second tour, au profit des communistes. La Concentration républicaine, composée de six candidats de droite et de quatre radicaux-socialistes fait également face à des Républicains indépendants, parmi lesquels on trouve également des radicaux. La Concentration républicaine arrive en tête avec 37,0% des suffrages exprimés, devant les Républicains indépendants à 25,5%, les communistes et les socialistes ayant respectivement 17,6% et 17,8%. Au second, face aux seuls communistes, la liste de centre-droit remporte les dx sièges avec 59,5% des votes.

L’alliance électorale ne contribue cependant pas à régler les problèmes au sein du conseil. Ainsi, en novembre, faute de consensus, Briolay doit renoncer à faire élire un nouvel adjoint tandis que plusieurs décisions financières sont discutées publiquement. Scornet, adjoint au maire socialiste indépendant, meurt fin novembre 1934. Au sein du comité radical-socialiste de Joinville, Gabriel Vélard remplace Herluison, devenu conseiller municipal.

Le compte-rendu de mandat de la municipalité, en avril 1935, est d’abord une nécrologie, puisque sept des 27 élus sont décédés. Les travaux de voirie sont mis en avant avec l’aménagement de squares, le développement de la bibliothèque communale et la réorganisation du service des ordures ménagères. Pour les élections municipales de 1935, le Groupement des gauches républicaines, qui a perdu l’adhésion de la SFIO, se reconstituer cependant avec les radicaux et quelques socialistes indépendants, dont Roger ; Vélard le préside.

Contrairement aux souhaits des radicaux et du député Chéron, l’alliance scellée en 1934 n’est pas reconduite. L’Union des républicains de Joinville, nouveau nom de la droite locale, indique, en avril 1935 que « se souvenant des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, [elle] a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux. »

La liste des Gauches républicaines, conduite par Briolay, met à son programme l’assainissement, des travaux de viabilité, la réfection des trottoirs défectueux et la création de squares. En matière de chômage, elle veut pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau), se prononce pour le maintien des allocations et revendique la création d’un fonds national de chômage. Elle entend créer un nouveau groupe scolaire à Polangis, agrandir celui du quartier du Centre et propose de faire des cours de natation et d’aviron gratuits.

Au cours des élections municipales de mai 1935, le Groupement des gauches républicaines arrive en seconde position avec 26,8% des suffrages exprimés ; il est devancé par l’Union des républicains (droite, 32,6%) et talonné par les communistes (23,5%). Ces derniers fusionnent, au second tour, avec la liste socialiste (12,3%). Briolay avait obtenu 770 voix pour 2 856 suffrages exprimés (27%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Pour le second tour, la liste de gauche fusionnée fait mieux que le total des deux formations, à 39% des suffrages exprimés et obtient deux sièges, les radicaux reculant fortement à 20% sans avoir d’élu, la droite remportant le scrutin avec 25 sièges et 41%. Léon Lesestre est élu maire.

Présentant les leçons du scrutin, Union régionale, commente ainsi : « Deux listes républicaines étaient en présence au premier tour. C’était déjà une faute. Cette faute fut aggravée au deuxième tour par l’entêtement incompréhensible du maire sortant, M. Briolay. Le préfet de la Seine, inquiet du résultat de cet antagonisme, l’avait appelé pour lui conseiller de former une liste unique. Celui-ci refusa, ne voulant se souvenir que des injures échangées et non de l’intérêt général. Le résultat pouvait être désastreux ; il ne le fut que pour les radicaux, tous battus, maire et adjoints compris, au profit de 25 candidats d’Union nationale et de 2 communistes. Joinville l’a échappé belle. »

Après sa défaite, le nouveau conseil mettra en cause Briolay pour avoir engagé la responsabilité de la ville dans la garantie accordée à une société d’habitations à bon marché, qui avait construit à Joinville une cité (Égalité, dans le quartier de Palissy) mais ne pouvait rembourser, ayant fait faillite.

En avril 1936, Briolay se retrouve avec son successeur, Lesestre, en tant que signataire d’un appel en faveur de la candidature d’Adolphe Chéron au poste de député. Au contraire, la Fédération radicale-socialiste du canton de Saint-Maur-des-Fossés avait accordé son Investiture pour les élections législatives à Gabriel Vélard, industriel, président du comité de Joinville. C’est le communiste André Parsal qui, avec le soutien du Front populaire y compris de Vélard et des radicaux, remporte l’élection au second tour contre Chéron.

Georges Émile Briolay meurt le 12 août 1940 à Maisons-Alfort. Il était âgé de 77 ans et père de quatre enfants issus de son premier mariage.

Gratifié d’une médaille d'argent pour son attitude lors des graves inondations de la Marne au premier trimestre 1910 et d’une mention honorable pour son rôle en matière mutualiste en 1932, il avait obtenu les Palmes académiques, comme officier d’académie en février 1909 puis comme officier de l’instruction publique en janvier 1931. En novembre 1911, il avait été nommé chevalier du mérite agricole puis, en décembre 1934 chevalier de la Légion d’honneur.

Fin

Georges Émile Briolay

 

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Lors des élections municipales générales de mai 1929, Georges Briolay prend de nouveau la tête d’une liste de Cartel des gauches, avec l’appui du parti radical-socialiste, du parti socialiste SFIO et de socialistes indépendants. Le maire sortant, élu en cours de mandat, Stephen Durande, conduit les sortants avec l’appui des formations de droite. Roger Bénenson pilote la campagne des communistes.

Au premier tour, la droite obtient 42,6% des suffrages exprimés, devant le Cartel des gauches à 35;9% et les communistes à 16,0%. Briolay recueille 910 voix pour 2 126 suffrages exprimés (42,8%) sur 2 969 inscrits, soit un score personnel bien supérieur à la moyenne de sa liste.

Au second tour, la liste de droite recule à 41,6% et cinq élus, mais le maire sortant est battu. Le Cartel des gauches remporte les 22 autres sièges avec 45;9% tandis que les communistes régressent également à 12,5%. Parmi les 22 élus de gauche, il y a quatre membres du parti socialiste SFIO et plusieurs socialistes indépendants, aux côtés des radicaux-socialistes.

Élu maire, Georges Briolay a comme adjoints le restaurateur Robert Maxe, indépendant, le commissionnaire Georges Roger, socialiste SFIO, le représentant de commerce Georges Scornet, socialiste indépendant et le professeur Joseph Marie Moutardier, radical-socialiste. C’est la première fois qu’il peut y avoir quatre adjoints au maire.

Pendant son mandat, Briolay prête attention aux sports, notamment à l’aviron et aux courses de chevaux, les hippodromes du Tremblay (Champigny) et de Vincennes, dans le bois éponyme, ayant une forte influence économique sa ville. En février 1930, il explique ainsi au journal Le Trotteur « que la banlieue Est de Paris, d’une part, et que Joinville, d’autre part, jadis plutôt déshérités, jouissaient, grâce au trotting, d'une grande prospérité. »

Bien que malade, Briolay est renouvelé, en février 1931, dans sa fonction de président du Comité radical-socialiste de Joinville.

À la mairie, Briolay s’implique notamment dans l’entretien et l’amélioration de la voirie. Il tente de promouvoir la création d’une passerelle entre le quartier de Polangis et Nogent-sur-Marne, une grande partie de la population estimant que « le passage d’eau est une solution moyenâgeuse » mais le projet reste à l’étude. Il engage la construction de l’école (act. collège) Jules Ferry, dans le quartier de Polangis.

En janvier 1933, une élection cantonale est organisée à cause du décès de Paul Avet, radical indépendant, également maire de Créteil. Le canton comprend les communes de Joinville, Créteil, Bonneuil et une petite partie de Saint-Maur-des-Fossés (le quartier Schaken). Briolay se présente, avec le soutien des radicaux-socialistes, de même que le nouveau maire de Créteil, Louis Prieur (droite), qui compte un concurrent de son même camp, l’ancien conseiller général Naudin. La SFIO présente Morel et le parti communiste Depernet.

Dans l’hebdomadaire Union régionale (libéral) un certain Lynx se désole de la qualité des candidats et lance un « SOS » : « Prieur est un homme de la terre, sans instruction ni formation administrative, maire de Créteil depuis 8 jours. Briolay est le vieil artisan, sans éducation première, incapable d’assimiler les grandes questions qu’un conseiller général aura à traiter ». Un autre correspondant du même journal, Jean de Mesly, commente « Briolay est un candidat redoutable, sinon pour sa valeur personnelle qu’on dit bien mince, mais pour sa présentation par les radicaux unanimes ».

Dans le même journal, on trouve une lettre de Bony attaquant Briolay, qui se revendique d’un « comité électoral d’action radicale joinvillaise » et assure que « de nombreux radicaux-socialistes de Joinville voteront contre ce candidat qui a cyniquement mystifié son parti en truquant le scrutin d’investiture. Comité radical de Joinville : 35 membres, 16 votants, 11 pour Briolay. Vote entériné par le comité cantonal de Saint-Maur, 31 électeurs de la 2e circonscription dont les 11 joinvillais. »

Les électeurs mettent les deux maires en tête, mais celui de Créteil a un net avantage avec 35%, contre 22,8% à Briolay, 17,2% à Depernet (PCF), 16,0% à Naudin (droite) et 8,8% à Morel (SFIO). Ce dernier se désiste pour Briolay tandis que Naudin soutient Prieur ; c’est le cas aussi du député radical indépendant Chéron. Prieur est élu avec 49,2%, tandis que Briolay est à 32,8% et le communiste à 17,9%. L’Union régionale commente dans sa rubrique Créteil : « Il y a une justice immanente et Briolay doit méditer sur ses erreurs de vieux militant radical » tandis que le correspondant de Joinville se dit « Un peu triste. »

L’hebdomadaire radical Voix des communes commente sa défaite : « Les militants socialistes ont répondu comme un seul homme à l’appel qui leur était fait. La personnalité [de Briolay] était en jeu ; il a été diminué par ceux qui sont restés volontairement en dehors de la bataille électorale. »

À suivre

Georges Émile Briolay

 

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Âgé de plus de cinquante ans, Georges Briolay n’est pas mobilisé pendant la première guerre mondiale. Il poursuit son activité professionnelle et son engagement associatif à Joinville-le-Pont. Il préside toujours le comité radical-socialiste communal et la section locale de la Ligue des droits de l’Homme ; il est aussi un des animateurs locaux de la section des Vétérans et des Anciens combattants de 1870-1871, organisation de secours qui va s’ouvrir aux victime de la Grande-Guerre.

Dans l’hebdomadaire radical Voix des communes Briolay polémique aussi avec la municipalité. Par exemple, en février 1916 il dénonce l’acceptation par la  majorité, contre l’avis des conseillers socialistes, de la hausse des prix du gaz écrivant : « Chacun des 8 gaziers nous coûte 1 500 fr. par an. »

S’inquiétant de la cherté des combustibles pour les familles et de l’inaction, dans ce domaine, selon eux, du conseil municipal, Rey et Briolay organisent à partir de juin 1916 l’achat collectif d’une cargaison de 330 tonnes de charbon à Rouen. En juillet, ils rassemblent une centaine de souscripteurs. Les livraisons aux consommateurs s’étalent entre octobre et décembre. Les bénéfices tirés de la vente sont distribués au profit des familles de prisonniers.

Le décès de Rey, en août 1918, laisse Briolay seul responsable actif au sein du comité radical-socialiste. En septembre 1919, il est désigné vice-président de la Fédération radicale-socialiste du canton de Saint-Maur. Dans doute parce que les militants radicaux sont alors moins nombreux, mais aussi dans le contexte d’Union nationale qui fait suite la fin de la guerre, Briolay rejoint, avec quelques radicaux et socialistes devenus indépendants, la liste d’union républicaine et sociale conduite par Henri Vel-Durand, Mermet, le maire sortant, n’ayant pas demandé le renouvellement de son mandat et devant d’ailleurs décéder le jour même du scrutin. Le vote a lieu en novembre 1919.

Les anciens associés des radicaux dissidents lors du second tour des élections municipales 1912, les socialistes SFIO et les libéraux, présentent cette fois des listes concurrentes. Au premier tour, la liste Vel-Durand est en tête avec 44,8% des suffrages exprimés, devant la SFIO à 29,0% et le Bloc indépendant (droite), 26,2%. Ce dernier se retire alors, permettant à Vel-Durand de remporter les 23 sièges à pourvoir avec 65,5%. Briolay retrouve le conseil municipal ; il est arrivé en dernière position des élus avec 935 voix pour 1 518 suffrages exprimés (61,5%) sur 1 537 votants et 2 491 inscrits. Vel-Durand est élu maire, Julien Périn (ex-SFIO) et Arnaud (radical dissident) sont adjoints.

En décembre 1919, Briolay perd son épouse, peut-être victime de la grippe espagnole, alors virulente. Un an plus tard, il épouse à Paris (10e arr.) Pauline Honorine Louise Marvy, elle aussi veuve et native d’Hammersmith, quartier alors industriel de Londres (Royaume-Uni).

En mars 1923, Briolay participe à la fondation de la section de Joinville de la Ligue de la République. Elle a pour objectif de grouper « tous les partis de gauche pour faire échec à la réaction ». Plusieurs conseillers municipaux l’accompagnent : Aubry, Augros, Girot, Graillat, Roux et René Caperon, qui en est le président. En décembre la même année, la Ligue lance un appel : « Devant des adversaires unis, l’union des gauches s’impose ». Briolay décide également de reconstituer le comité du parti radical-socialiste. En janvier 1924, Caperon cède la place à Moutardier.

La Ligue se transforme, en mars 1924 en Cartel des gauches qui s’adresse « Aux démocrates joinvillais » : « Il faut une coalition pour combattre efficacement le Bloc national » ; Briolay en est le président. La section de Joinville de l’Union Socialiste-Communiste (USC) ainsi que le parti socialiste SFIO rejoignent le cartel de même que le comité radical-socialiste.

La Fédération radicale-socialiste de la Seine dénonce, en mars 1924, la création par la député Adolphe Chéron d’un groupe radical dissident.

En ce qui concerne le fonctionnement du conseil municipal, Briolay fait part en novembre 1924 de son mécontentement : « Quelle administration, quelle pétaudière ! Plainte d’un industriel, adjudicataire d’un marché, alors que la commune se fournit chez un autre. Quand je disais que nous étions, nous, les conseillers, le consultatif et non l’exécutif, j’allais certainement un peu vite, car je m’aperçois que nous ne sommes même pas consultés. Ah oui, ça ne se passait pas comme celà dans les anciens conseils ! »

La tension monte et, en décembre 1924, l’hebdomadaire Voix des communes publie un message de Briolay : « Confidences la semaine précédente du maire mettant en cause Briolay dans le train de 1h39 revenant à Joinville. Les voyageurs disent du mal du maire hors de sa présence dans le train qui va à Paris de 11h32. Depuis 5 ans que dure notre mandat, je crois lui avoir apporté mon concours le plus loyal et aurais désiré le terminer de la même façon. Pour les prochaines élections, si je suis candidat, ce ne sera pas sur la même liste que lui et il le sait. Terminons notre tâche et après nous verrons. »

Lors de la désignation en mars 1925 des électeurs sénatoriaux, deux listes sont proposées aux conseillers municipaux : l’une de droite, obtient 8 à 9 voix, l’autre du Cartel des gauches en a 6 ou 7 et ses candidats sont battus. Le scrutin provoque une crise car Caperon et Girot, qui avaient appartenus à la Ligue de la République, se font élire par la droite. Briolay les traite de « renégats » et assure que l’entente impossible avec ceux qui ont soutenu le Bloc national pour ce vote sénatorial.

Les élections municipales de mai 1925 voient s’affronter trois listes. Celle du maire sortant, dite Union républicaine et sociale, a désormais le soutien des formations de droite. Briolay prend la tête du Cartel des gauches (USC, SFIO, radicaux) et le parti communiste présente sa propre candidature. Au premier tour, Vel-Durand est devant avec 47,5% des suffrages exprimés ; les gauches sont à 28,4% et les communistes à 21,1%. Au second tour, la droite emporte les 27 sièges à pourvoir. Vel-Durand est réélu maire et a comme adjoints Stephen Durande, François Provin et Jules Beauvais.

Briolay, qui en est toujours le trésorier, se plaint de ce que le maire écarte les Vétérans de 1870 des cérémonies du souvenir en novembre 1925.

Le décès de Vel-Durand, en septembre 1928, conduit à de nouvelles élections, avec un paysage électoral comparable à celui de 1925. Cependant, cette fois-ci, c’est la liste de la gauche républicaine, conduite par Briolay, qui arrive en premier ; elle comprend un socialiste SFIO et un socialiste indépendant pour les trois postes à pourvoir. Briolay est élu conseiller municipal au second tour, comme ses deux colistiers, malgré le maintien des candidats communistes, avec 793 voix pour 1 667 suffrages exprimés (47,6%) sur 1 677 votants et 2 995 inscrits. À noter qu’au premier tour, le parti communiste avait présenté une candidate, Mme Martin, dont les bulletins n’ont pas été comptés, les femmes n’étant à cette date pas éligibles. Stephen Durande devient maire de Joinville. François Provin et Louis Caillon sont ses adjoints.

À suivre

Georges Émile Briolay

 

Partager cet article
Repost0
22 septembre 2022 4 22 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Au cours de l’année 1911, le climat politique continue à se tendre à Joinville-le-Pont, alors que le maire, Eugène Voisin, malade, est souvent absent et a annoncé qu’il ne se représenterait pas aux futures élections municipales de 1912. Les deux adjoints, « Villain et Briolay remplacent du mieux qu’ils peuvent le maire » selon l’hebdomadaire radical Voix des communes.

C’est le cas en particulier lors de d’une réunion de compte-rendu de mandat du conseil municipal, qui se tient en février 1911 avec 300 participants. Le plus souvent, c’est Georges Briolay qui répond aux interpellations du public, sur les associations, la voirie, les services publics. Lorsque le représentant des Républicains libéraux (droite), l’avocat Louis Gallas lui demande « si le conseil est homogène », Briolay répond qu’il n’en sait rien ; tous les conseillers municipaux sauf un « font ou ont fait partie du comité radical-socialiste ; s’il y a des dissidents, c’est à eux de le dire ». Un ordre du jour de défiance est proposé par les socialistes unifiés de la SFIO et soutenu par les libéraux ; il reçoit le soutien de 30 des 300 citoyens présents. Pour Voix des communes, « Briolay a supporté tout le poids de ce débat avec bonhomie. »

La crise s’intensifie en mars lorsqu’un conseiller radical, Louis Rey, dénonce des incidents dans l’école de Polangis, que l’on qualifierait sans doute un siècle plus tard de harcèlement. C’est Briolay qui avait reçu cette plainte en mairie. Le scandale éclate dans l’opinion publique Le curé chasse de l’église où elle faisait le catéchisme la mère de famille qui a dénoncé la situation. Le 21 mars, le conseil municipal évoque la situation dans un tumulte et cinq conseillers municipaux quittent la séance. Rey remarque que les protestataires reprochent « non pas les faits, mais la divulgation des faits » et maintient : « elle était nécessaire, les scandales ont cessé ». Le comité radical-socialiste de Joinville estimera ensuite que « l’école laïque doit être à l’abri de toute critique et que sa défense est l’orgueil du Parti radical-socialiste. »

Cependant, les opposants démissionnent de leur mandat municipal et il faut organiser en mai 1911 des élections partielles pour pourvoir sept postes vacants, soit plus du tiers du conseil. Les six démissionnaires se représentent, accompagnés sur une liste de protestation par un de leurs sympathisants. Parmi eux, on compte Henri Vel-Durand et Achille Mermet, tous deux radicaux et futurs maries de la ville. Le comité radical-socialiste officiel ne présente pas de liste, mais son président et plusieurs de ses membres figurent sur celle présentée par René Martin, président de l’Union des commerçants de Joinville. Ils échouent et les dissidents remportent les sept sièges avec le soutien aussi bien des libéraux que des socialistes.

La presse radicale fait état du désarroi du comité radical-socialiste, dont le bureau démissionne. Briolay est élu président en juin 1911 après une séance d’audition des ex-démissionnaires dont l’exclusion est demandée par plusieurs adhérents qui critiquent une « campagne équivoque haineuse, de mensonge » avec des attaques contre Briolay et Rey. Le bureau renouvelé met en place une procédure de parrainage pour l’admission de nouveaux membres dans le comité.

Un des derniers actes du long passage d’Eugène Voisin à la mairie de Joinville (45 ans, dont 24 comme maire) est l’inauguration de l’agrandissement de la mairie ; son état de santé fait que ce sont ses adjoints qui le représentent.

Lors des élections municipales de mai 1912 à Joinville, quatre listes s’alignent : Georges Briolay conduit celle des de la majorité sortante, avec dix des 23 conseillers en poste et le soutien du comité radical-socialiste. Avec environ 27% des suffrages exprimés, elle est devancée par les radicaux dissidents (environ 31%), et suivie par les socialistes SFIO (22%) et les libéraux (19%). Ces trois groupements ont passé un accord de fusion en vue du second tour sur une base proportionnelle à leur score : la coalition permet donc de faire élire 10 radicaux dissidents, 7 socialistes et 6 libéraux. Par contre, les radicaux-socialistes sont battus et n’ont pas d’élu.

En août 1912, Briolay signe en tant ancien adjoint au maire et président du comité radical-socialiste, une Lettre ouverte à Hainsselin, Beauvais et Arnaud, trois des élus de la nouvelle majorité municipale, le premier ancien socialiste, le deuxième libéral et le troisième ex-radical. Il reconnaît que « le Parti radical-socialiste à Joinville a été battu, bien battu » mais l’attribue « à une coalition honteuse ». Briolay reproche à Hainsselin de s’être fait élire pour promouvoir ses intérêts personnels ; il attaque les insinuations qu’aurait faites Beauvais sur son train de vie ; enfin il s’indigne de ce qu’Arnaud le mette en cause pour avoir « emprunté » un instrument de musique, qu’il assure avoir « acheté il y a 21 ans ». Par contre, Briolay revendique sa responsabilité dans l’échec d’Henri Vel-Durand lors de l’élection cantonale de juin 1912 : « Si vous m’accusiez de m’être employé à faire ramasser une veste à Vel-Durand à l’élection au conseil général, ne cherchez pas. Oui, c’est moi le coupable. Je le reconnais. J’avoue : c’est la récompense de sa trahison à la cause radicale-socialiste. »

En juin 1913, avec Louis Rey auquel il reste manifestement très lié, Briolay participe à une souscription pour les victimes du scandale de Couffouleux : un instituteur de la commune de Peux-et-Couffouleux, dans l’Aveyron, avait essuyé des tirs de carabine, parce qu’il utilisait un manuel d’histoire laïque, ce que contestait le curé et les deux-tiers des parents de cette petite école de campagne.

L’adjoint au maire et conseiller d’arrondissement, Henri Vel-Durand, est exclu en juillet 1913 du parti radical-socialiste de la Seine, pour avoir combattu le comité de Joinville et l’ancienne municipalité.

Le congrès des Fédération des Comités républicains radicaux et radicaux-socialistes de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux, qui couvre alors une grande partie de l’actuel Val-de-Marne, se tient en janvier 1914 à Joinville-le-Pont, au restaurant Jullien, dans l’île Fanac. Le journal Le Radical note que c’est « incontestablement une des circonscriptions de la Seine où le Parti radical et radical-socialiste a pu s'organiser le plus fortement ». Près de 1 200 personnes y participent, pour désigner le candidat unique du Parti aux prochaines élections législatives. Adolphe Chéron est désigné à l’unanimité.

À suivre

Georges Émile Briolay dans la mairie de Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
20 septembre 2022 2 20 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Bien qu’ayant cédé en novembre 1907 la présidence du comité radical-socialiste de Joinville à Albert Gallas, Georges Émile Briolay est en première ligne pour défendre la liste de la majorité, toujours conduite par le maire sortant Eugène Voisin lors des élections municipales de mai 1908. Il assure ne vouloir « ni nationalisme, ni internationalisme » et défend l’anticléricalisme traditionnel des radicaux joinvillais, par exemple lorsque la croix qui figurait à l’entrée du cimetière communal est démontée, en octobre 1907, au nom de la « neutralisation du cimetière ». Il propose cependant de « la céder gratis pour la chapelle Sainte-Anne », qui vient d’être élevée avenue Oudinot, dans le quartier de Polangis.

Affirmant ses convictions, face aux attaques de ses opposants de droite comme de gauche, Briolay, qui écrit régulièrement dans la rubrique locale de l’hebdomadaire Voix des communes, assure en février 1908 : « Je suis et resterai un libre-penseur radical-socialiste ». Il rappelle aux dissidents que, en 1904, tous les candidats avaient signé le programme politique de la liste. Lors de l’élaboration de ce texte, la question religieuse n’avait pas été adoptée, au grand regret de Briolay qui assure avoir cédé car « des conseillers anticléricaux acharnés avaient des enfants ayant fait leur première communion » dans l’église catholique. Cependant, Briolay assure avoir une nature conciliante : « J’ai vécu 14 ou 16 ans dans la même maison que l’ancien curé, je lui ai rendu quelques services, entre autres éteindre un début d’incendie dans son logement et un autre dans le sous-sol de l’église. »

Le programme de la liste radicale assure vouloir une « gestion sage et une administration prudente des finances de la commune ». La future municipalité entend « réaliser des économies, encourager les œuvres laïques d’instruction, d’éducation, d’assistance et de solidarité ». Elle affirme son opposition à de nouveaux impôts, et s’engage à faire un compte-rendu de mandat annuel.

Les candidats radicaux obtiennent en mai 1908 48,0% des votes des électeurs de Joinville au premier tour, devant la liste du Comité socialiste indépendant, dit évolutionniste, qui a 20,7% et regroupe des dissidents radicaux ainsi que des personnalités plus libérales ou socialistes, et 11,4% pour les socialistes SFIO. Six radicaux sont élus dès ce tour. Au second tour, la liste SFIO se retire et quinze radicaux ainsi qu’un évolutionniste et un indépendant complètent le conseil municipal. Briolay est élu au deuxième tour, avec 512 voix pour 1 189 suffrages exprimés (43,1%) sur 1 613 inscrits.

Eugène Voisin est réélu maire pour un sixième mandat. La défaite, inattendue, de son premier adjoint, Honoré Jullien, fait que, derrière Paul Villain, Briolay est appelé pour devenir second adjoint au maire ; il est élu par 20 voix sur 23. Parmi les nouveaux élus figure Louis Rey, un chimiste, franc-maçon, activiste radical-socialiste, redoutable polémiste, qui tient la rubrique joinvillaise de Voix des communes ; Briolay en est très proche. Il est de nouveau électeur sénatorial en décembre 1908. Son épouse, Denise Briolay, est membre de conseil d’administration de la Société de l’Allaitement maternel, principale organisation humanitaire de la commune.

Bien que la victoire électorale de 1908 ait été large, la vieillesse du maire, Eugène Voisin, et la durée de son administration font que les tensions vont se multiplier. L’évolution du contexte politique national, avec la montée des socialistes et l’aboutissement en 1905 du principal combat des radicaux, la séparation de l’église et de l’État, renforce les dissensions. En mars, Leteuil dénonce, par affiches, un « Scandale à la caisse des écoles ». L’affaire se dégonflera rapidement, mais elle entretient un climat d’affrontements verbaux et par voie de presse.

Après avoir visité en octobre 1909 l’exposition nationale industrielle de Saint-Cloud (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine), Briolay et Rey plaident pour organiser une manifestation de ce type à Joinville en 1910. Malgré le soutien des commerçants, le projet fera long feu.

Une crise, démarrée en 1909, prend de l’ampleur en janvier 1910 : le chemin de Brétigny, dans le quartier de Palissy, est la voie d’accès au port fluvial utilisée par un entrepreneur pour évacuer les résidus de ses chantiers. Le charroi dégrade considérablement la voirie, le transporteur refusant de prendre la réfection du revêtement, et la mairie estimant que ce n’est pas à elle de le faire. Le mécontentement est exploité par les opposants de tous bords au cours de plusieurs réunions publiques et dans la presse comme par affiches.

À la même période, la Marne provoque d’importantes inondations qui recouvrent deux-tiers des quartiers de Polangis et Palissy ainsi que les quais de Marne, la rue du Canal ou la villa Schaken. 53 rues sur 89 ont été atteintes et les usines Pathé (cinéma) ou Bi-Métal sont à l’arrêt, cette dernière vivant en outre une grève dure. Plusieurs centaines de pavillons sont évacués, les habitants ont été abrités dans les hôtels et les préaux des écoles. Selon le journal Voix des communes « Briolay a coopéré au sauvetage des enfants », ce qui lui vaudra une médaille. Chaque conseiller est désigné pour veiller sur une partie de la ville. . Un service de bateau est organisé dans les rues inondées.

Fin février, quand les eaux refluent, la boutique de tapisserie de Briolay est un des lieux de réception des demandes d’indemnisation. Au sein d’un comité intercommunal des inondés, Leteuil, qui s’estime personnellement lésé, tente de mettre en cause la distribution en octobre 1910, mais il est blâmé par les autres membres du comité.

En mars 1909, l’ancien député radical ayant été élu au sénat, avait été remplacé à la chambre des députés par un autre radical, Amédée Chenal. Lors des élections législatives générales de mai 1910, Chenal ne se représente pas ; c’est Adolphe Chéron qui se présente avec l’investiture de la rue de Valois, mais il est battu par le maire de Champigny, Albert Thomas, socialiste SFIO.  C’est la première défaite des radicaux-socialistes dans cette circonscription depuis le rétablissement du scrutin majoritaire en 1889 ; le comité exécutif du parti avait apporté son soutien au socialiste, arrivé en tête au premier tour, contrairement aux groupes locaux, qui avaient encouragé le maintien d’un candidat radical en l’absence de risque réactionnaire. Le journal radical Voix des communes relève des réactions de commerçants joinvillais : « Nous voilà débarrassés des radicaux ! », « les démissions pleuvent chez le président [du comité radical-socialiste] Gallas, c’est la débandade ». Le correspondant de ce journal, Louis Rey, confirme l’existence d’une crise, tout en la relativisant : « Le comité radical et radical-socialiste s’est réuni le 14 mai sous la présidence de Gallas, 35 présents sur 80 adhérents, quatre démissions dues à la mauvaise humeur suite à la position du comité exécutif, dont trois élus de 1908. L’un d’eux a déjà retiré sa démission. »

Appelé à siéger comme juré dans la cour d’assises du département de la Seine en octobre 1910, Briolay signe avec les membres du jury un appel au président de la République pour introduire des « circonstances très atténuantes » qui permettent de réduire la peine en deçà des minimums prévus par la loi. Il était membre actif de la Ligue des droits de l’Homme, sensibles à ces questions.

À suivre

Georges Émile Briolay (au fond à gauche) avec Adolphe Chéron

 

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 05:01

Début de la biographie de Georges Émile Briolay

Georges Émile Briolay naît le 22 août 1863 à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Adrienne Picault, journalière, et de son mari Jacques René Briolay, charretier, tous deux originaires de la Sarthe. La famille s’installe à Joinville-le-Pont, commune voisine de Maisons-Alfort, en 1873

Il est dispensé d’effectuer son service militaire au titre de l’article 17 de la loi du 27 août 1872, probablement parce qu’un de ses frères est alors militaire. Devenu ébéniste et résidant en 1884 à Saint-Maurice, autre village voisin, il a deux enfants avec Denise Antonine Eugénie Monfaucon, journalière, originaire de l’Oise. Ils reviennent à Joinville, rue du Pont, dans le centre-ville. En octobre 1886, ils se marient à Acy-en-Multien, dans le département de naissance de l’épouse.

La première activité publique de Briolay dont la trace ait été conservée est sa participation au Bal de la fanfare de Joinville au profit des pauvres en avril 1888. On y relève notamment la présence de Jules Ferdinand Baulard, alors conseiller général et futur député, et d’Eugène Voisin, à ce moment adjoint au maire mais qui deviendra peu après maire de Joinville peu après ; tous deux seront des personnalités radicales-socialistes.

C’est à partir de 1900 que son engagement va devenir significatif. Cette année-là il est membre fondateur de la section de Joinville des Vétérans de terre et de mer, qui conserve la mémoire de la guerre franco-allemande de 1870-1871 et fournit des aides sociales aux anciens combattants. Il en est le trésorier et exerce toujours cette fonction en 1934.

La même année, il prend part à la constitution de la section de Joinville de la Ligue des droits de l’Homme, qu’il va présider de 1912 à 1929.

On le retrouve en novembre 1902 lors de la création du groupe local de l’Association philotechnique, mouvement d’éducation populaire actif dans la commune.

Enfin, Briolay est une des personnes qui contribuent en 1902 à la transformation de l’ancien comité radical-socialiste communal, qui existait depuis 1885, en instance locale du parti radical-socialiste, formé en 1901. Il assurera la fonction de président dudit comité du début à 1907 puis entre 1915 et 1933.

Le maire de la commune, Eugène Voisin, avait été élu, en mai 1888, adjoint au maire sur une liste républicaine opposée à celle du comité radical-socialiste. Cependant, quand il avait succédé deux mois plus tard à Gabriel Pinson, il s’était rapproché des radicaux et avait, ensuite, été soutenu par eux avant de lui aussi rejoindre le comité.

En mai 1904, les élections municipales à Joinville voient s’affronter trois listes : une liste classée à droite, avec plusieurs anciens élus s’étant détachés de la municipalité, une liste socialiste-révolutionnaire incomplète et la liste conduite par Eugène Voisin. Cette dernière « affiche très clairement le programme radical-socialiste » avec « une réprobation énergique du nationalisme et du cléricalisme », selon l’hebdomadaire radical Voix des communes. Les candidats radicaux, parmi lesquels Briolay, assurent de leur « fidélité au vieux programme républicain ». Au premier tour, les partisans de Voisin recueillent une moyenne de 50,2% des votes et ont 15 élus sur 23 sièges à pourvoir, la droite obtenant 31,9% et les socialistes 14,9%. Au second tour, 4 autres radicaux sont élus, avec un candidat de droite.

Élu dès le premier tour, Briolay avait récolté 561 voix pour 1 119 votants (50,1%) et 1 363 inscrits. L’ancien député radical, Jules Ferdinand Baulard, qui vit à Joinville, se félicité du résultat : « Je souhaite que nous puissions décrasser notre commune dont nous avons été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser ; c’est une satisfaction que nos efforts et nos idées ont gain de cause. »

À l’occasion d’une conférence publique organisée dans la mairie par le député de la circonscription, le radical Maujan, en novembre 1905, Briolay préside la séance. Il fait adopter un ordre du jour « l'encourageant à persévérer dans la voie des réformes démocratiques et sociales ». Il contribue activement à sa campagne de réélection en avril et mai 1906 en tant que vice-président du Comité central d'union et d'action républicaines de la deuxième circonscription de Sceaux. Il est désigné comme électeur sénatorial en avril 1907 et fait partie de ceux qui félicitent Maujan quand il devient, en août cette même année, sous-secrétaire d’État à l’intérieur.

Lorsqu’un élu radical de 1904, Théophile Leteuil, entre en dissidence et met sur pied en janvier 1908 avec un socialiste lui aussi en rupture de ban, Eugène Hainsselin, un comité socialiste évolutionniste, Briolay engage une polémique dans la presse locale décrivant ainsi leur relation : « Leteuil, mon ennemi politique, Théophile, mon ami particulier. »

À suivre

Signature de Georges Émile Briolay

 

Partager cet article
Repost0
17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 00:01

Jules Alfred Augier naît le 14 juin 1875 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Philomène Antoinette Macrel, concierge, et de son époux Jean Louis Augier, également concierge et antérieurement cavalier de manège puis homme de confiance. Ils vivent rue Jules-César.

En 1895, Jules Augier, son frère aîné Louis et sa mère sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Pourtour-des-Écoles, dans le quartier du Centre. Les deux frères sont comptables.

Il effectue en novembre 1896 son service militaire au sein du 32e régiment d’artillerie, où il est nommé en septembre 1898 brigadier puis brigadier-fourrier en décembre la même année. Il est démobilisé en septembre 1899.

Installé avec sa mère rue de Paris, toujours à Joinville, Jules Augier est employé, au moins depuis 1901, pour M. Lhomme et rejoindra à sa fondation en 1924 la société Lhomme et Argy, initiée par deux ingénieurs des Arts et Métiers, spécialisée dans les appareils de mesure et d’essais physiques et mécaniques. Il épouse en novembre 1901 dans cette ville Euphrosine Petit, originaire des Deux-Sèvres et fille d’un garde-champêtre d’Indre-et-Loire. Ils s’installent dans le quartier de Polangis, toujours à Joinville mais sur la rive gauche de la Marne, d’abord avenue Oudinot puis avenue Jamin.

Au cours de la première guerre mondiale, Jules Augier est mobilisé d’abord dans son régiment puis au sein du 1er régiment d’artillerie de montagne en novembre 1914, où il devient sous-officier comme maréchal des logis fourrier. Il passe au 2e régiment d’artillerie en décembre 1917 et est démobilisé en janvier 1919.

Après le conflit, Jules Augier prend des responsabilités dans la vie associative locale. Il est trésorier adjoint de l’Union amicale de Joinville Champigny en 1924, qui organise des concerts et des bals. Elle est présidée par Victor Dosse, directeur de l’usine cinématographique Pathé de Joinville.

En 1925, il est administrateur de La Tirelire, société d’épargne, dont Brisset est le président. Il devient également membre du conseil d’administration du bureau de bienfaisance municipal de Joinville.

Sur le plan politique, Jules Augier est manifestement proche des milieux radicaux-socialistes de la commune. Il prend part en octobre 1934 à des élections municipales partielles, organisées suite au départ de dix conseillers municipaux sur 27, du fait de décès ou démissions. Un accord est scellé entre le maire, radical-socialiste, Émile Briolay, et les conservateurs et libéraux du Comité d’union républicaine et d’action sociale, présidé par Émile Lecuirot, conduisant à ce qu’une liste dite de Concentration républicaine soit constituée avec six membres du comité et quatre radicaux.

Mais cet accord ne fait pas l’unanimité, y compris au sein du parti radical-socialiste, et une Liste des républicains indépendants se présente, avec plusieurs radicaux également ; Jules Augier y figure en troisième position. Le parti socialiste SFIO, qui s’est désolidarisé de la municipalité élue en 1929, concourt également au scrutin, de même que le parti communiste.

Au premier tour, la Concentration républicaine devance nettement le groupe indépendant, qui se retire, tandis que les socialistes, légèrement distancés par les communistes, se désistent en leur faveur. Au second tour, le centre-droit emporte les dix sièges. Augier avait obtenu 593 voix pour 2 297 suffrages exprimés (25,8%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits.

Lors des élections municipales générales de mai 1935, Jules Augier est de nouveau présent, cette fois sur la liste du maire sortant, Émile Briolay, qui rassemble les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. La droite locale a rompu l’alliance conclue en 1934 et se présente de manière concurrente. Le bilan de la municipalité et présenté comme ayant réalisé d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement ; reconnaissant avoir dû augmenter les impôts locaux, ils se justifient par l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, allocations chômage, moins-values sur les recettes).

La liste de centre-gauche est devancée nettement par la droite, avec 26,8% contre 32,6%, et talonnée par les communistes à 23,5%, les socialistes étant à 12,3%. Désormais retraité, Jules Augier, qui figure en 16e position, obtient 757 voix pour 2 856 suffrages exprimés (28,5%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, tandis que les deux autres se maintiennent. L’Union des républicains, malgré une faible avance à 40%, reçoit 25 des sièges à pourvoir, les deux derniers allant à la gauche (39,7%) tandis que les radicaux-socialistes reculent à 19,5% et n’ont pas d’élu. Augier recueille 552 voix pour 2 899 suffrages exprimés (19%) sur 2 924 votants.

Jules Augier meurt le 26 mai 1937 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la médaille de la Victoire pour sa participation à la première guerre mondiale ainsi que de la médaille d’argent du travail.

Plaque de la société Lhomme & Argy, où travaillait Augier

 

Partager cet article
Repost0
28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 00:01

Charles Joseph Auguste Le Goff nait le 2 septembre 1903 à Cormeilles-en-Parisis (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Il est le fils de Georgette Andréa Lizeray et de son mari, Joseph Marie Le Goff, chauffeur (probablement de machines agricoles). Ils vivent dans la Grande-Rue puis route de Bezons.

Devenu électricien, Charles Le Goff épouse en septembre 1925 à Paris (17e arr.) Marcelle Antoinette Raffin, comptable, dont les parents sont originaires de Savoie. Ils s’installent en 1936, avec leur fille et les beaux-parents à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Oudinot, dans le quartier de Polangis. Charles Le Goff travaille toujours comme électricien à Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Charles Le Goff s’engage dans la Résistance, au sein des Forces françaises de l’intérieur.

À la Libération, il est nommé membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Joinville-le-Pont par arrêté préfectoral du 26 septembre 1944. Il a été choisi par le comité local de Libération, après avis du comité parisien de la Libération. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le président, assurant le rôle de maire, est le communiste Robert Deloche. L’assemblée comprend aussi des socialistes SFIO, des indépendants et des radicaux-socialistes, comme le deuxième vice-président, Henri Drevet et Charles Le Goff.

Lors des premières élections municipales en mai 1945, Deloche conduit une liste d’Union résistante et démocratique. Avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés, elle emporte les 27 sièges à pourvoir. Le conseil comprend 7 communistes, 6 socialistes, 5 radicaux-socialistes (dont Le Goff) et 9 indépendants de gauche, souvent proches du PCF.

N’étant pas réélu lors des scrutins suivants, de 1947, 1953 et 1959, Charles Le Goff est de nouveau candidat en mars 1965. Il figure sur la liste d’Union démocratique, conduite par le communiste Henri Bideaux. Elle comprend 24 candidats communistes mais également un socialiste, un indépendant et lui-même, qui porte l’étiquette radicale-socialiste. La liste obtient au premier tour une moyenne de 29,9% des voix, derrière le maire sortant Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit) à 43,6% et devant les gaullistes à 26,6%. Au second tour, les candidats de Defert emportent les 27 sièges à pourvoir avec 60,4% des suffrages exprimés, les communistes se situant à 38,1% en moyenne. Charles Le Goff n’est pas élu.

Charles Le Goff meurt le 2 octobre 1973 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et père d’un ou deux enfants.

Joinville-le-Pont, avenue Oudinot

 

Partager cet article
Repost0
19 avril 2022 2 19 /04 /avril /2022 00:01

Louis Auguste Roussel naît le 10 juillet 1855 à Belleville (act. Paris, 18e arr.). Il est le fils de Joséphine Mélanie Geoffroy et de son mari Baptiste Roussel, accordeur de pianos.

En 1882, devenu ébéniste, il vit avec son père à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), rue de la Voyette. Il épouse en juin dans cette ville Marie Louise Célina Horvate, veuve et rentière. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), impasse Jules Rousseau, à proximité du parc du Parangon où ils vivent en 1891. À ce moment, Roussel cesse peut-être le travail du bois puisqu’il se présente désormais comme propriétaire.

Dans sa commune, Roussel s’engage en politique avec les radicaux-socialistes. Il est en avril 1902, l’un des délégués de au sein du Comité d’union et d’action républicaines de la deuxième circonscription de l’arrondissement Sceaux. Le même mois, il est le secrétaire de la réunion publique qui se tient à Joinville et dans laquelle le député sortant, Jules Ferdinand Baulard, fait ses adieux politiques et annonce soutenir le candidat Adolphe Maujan « qui portera haut et ferme le drapeau de la République démocratique et sociale » selon Baulard. Il sera élu.

Lors de la transformation du comité électoral en structure politique permanente, en juin 1902 sous le nom de Comité républicain radical-socialiste de Joinville, Roussel est un des huit délégués de la nouvelle organisation, qui adhère au parti radical-socialiste récemment formé. Il est choisi, en avril 1907, pour être électeur sénatorial par le conseil municipal.

Nommé en avril 1905 par le préfet de la Seine membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance local, Roussel est également administrateur de la caisse des écoles. Lors des graves inondations de la Marne, au premier trimestre 1910, l’hebdomadaire Voix des communes remarque que grâce au zèle Roussel et du bureau de bienfaisance, « personne n’a eu faim ou froid. »

Suite à d’intenses polémiques dans la vie politique locale, six conseillers municipaux élus en 1908 démissionnent en 1911, dans un contexte où le maire sortant, en place depuis un quart de siècle et malade, a décidé qu’il quitterait sa fonction au prochain renouvellement. Emmenés par Henri Vel-Durand, les démissionnaires s’opposent violemment à la majorité radicale-socialiste, dont ils étaient membres sur nombre de sujets locaux : les voies d’accès au port de commerce sur la Marne, la vie dans les écoles, la gestion des œuvres sociales, etc. Si les radicaux-socialistes n’ont officiellement pas de liste pour ce scrutin, ils encouragent cependant la candidature de commerçants, derrière René Martin, sur laquelle on retrouve tout de même plusieurs radicaux, dont Roussel. La liste des dissidents, qui a le soutien des libéraux et conservateurs, mais aussi des socialistes SFIO, arrive en tête et obtient les sept sièges à pourvoir. Roussel n’est pas élu.

En juin, le comité radical-socialiste se réunit, dans une ambiance de « désarroi momentané » selon son hebdomadaire Voix des communes pour discuter de l’exclusion des dissidents. Il condamne une « campagne équivoque, haineuse, de mensonge » des trois membres du comité qui se sont présentés sur cette liste (Mermet, Poitevin et Vel-Durand) mais souligne en contrepartie « l’attitude digne » et la « campagne honnête » de Roussel et de ses collègues. Lors des élections municipales générales de mai 1912, suite à un accord de fusion au second tour, les dissidents radicaux alliés aux libéraux et conservateurs ainsi qu’aux socialistes SFIO battent les radicaux-socialistes.

Ayant perdu sa première épouse en mars 1914, Louis Auguste Roussel se remarie, en février 1922 à Joinville avec Juliette Octavie Munier. Il meurt le 8 juillet 1923 à Paris (4e arr.), où il était hospitalisé. Il était toujours domicilié à Joinville. Il était âgé de 67 ans et n’avait pas eu d’enfant. En novembre 1911, il avait été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie.

Inondations à Joinville-le-Pont en 1910

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens