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18 janvier 2017 3 18 /01 /janvier /2017 00:01

Au moment où est en cours la fusion de géants de la lunetterie (l’italien Luxottica et le français Essilor), il n’est pas inutile de rappeler la curieuse origine du second, et son ancrage avec l’histoire politique et sociale locale, et notamment le Val-de-Marne, le groupe mondial ayant d’ailleurs annoncé qu’il maintenait son siège social à Charenton-le-Pont.

Au départ, nous avons treize ouvriers parisiens qui, en 1849 constituent l'Association fraternelle des ouvriers lunetiers qui rachètent, à crédit, le matériel de deux artisans et s’installent rue Saint-Martin à Paris (3e arr.). Ils affichent un emblème (un niveau) et une devise : « Solidarité entre les travailleurs. »

Au commencement de 1848, l'industrie de la lunetterie était peu importante à Paris : la plus grosse entreprise avait moins de 15 salariés ; les salaires étaient plutôt meilleurs que dans les autres branches économiques. Cependant, les nouveaux coalisés vont renoncer, pendant quelques années, à une grande partie de leurs revenus parce qu’ils ont été nourris par les écrits de Saint-Simon, de Fourier, de Proudhon, et surtout ceux du journal l'Atelier, et qu’ils veulent acquérir leur indépendance. En 1848, la République ayant voté des fonds pour faciliter la création de sociétés ouvrières de production.

On en vit surgir en peu de mois environ 200, qui vont disparaître pour a plupart dès que le régime impérial, en 1852, s’attaque à toutes les formes d’organisation républicaine. Cependant, à l’image de ce qui se fait en Angleterre ou en Allemagne, les associations subsistantes vont retrouver de la vigueur dans les années 1860.

Parmi elles, la Société des Lunetiers, transformation sous forme coopérative de l'Association fraternelle, va connaître une évolution unique. Diversification de son catalogue, nombreuses innovations techniques, acquisition de plusieurs usines, notamment dans l'Est de la France, ouverture d’une filiale à Londres : le groupe a déjà 1 200 salariés en 1900, un chiffre qui va sans cesse croitre. Le nom Société des Lunetiers ou SL deviendra ensuite Essel puis Essilor après sa fusion avec une autre société d’optique, Silor. Le statut coopératif abandonné, le groupe reste cependant avec une politique sociale qui reste marquée par la tradition de participation des salariés.

Trois Joinvillais sont liés aux débuts de l'Association fraternelle et de la Société des lunetiers. François Blaize (1824-1900), un des 13 fondateurs de la coopérative fut conseiller municipal de Joinville (1878-1896) et un philanthrope. Charles Eugène Videpied (1834-1900), en est le gérant pendant une vingtaine d’années à la fin du second empire, fut un militant radical-socialiste particulièrement actif à Joinville. Pierre Jules Tireau (1829-1900), libre-penseur fut également un des piliers du radical-socialisme naissant à Joinville. Tous trois furent, dès 1848, d’ardents républicains à une époque où beaucoup payèrent de leur vie ou de leur liberté un tel engagement. Ils étaient également liés à une autre figure de Joinville, Jules Ferdinand Baulard, lui aussi ouvrier à l'origine puis fondateur d'une entreprise de miroiterie, qui fut conseiller municipal de la commune, conseiller général du canton de Charenton et, pendant trois mandats à la fin du 19e siècle, député du département de la Seine.

On remarquera que, par un curieux hasard, Blaize, Videpied et Tireau moururent tous les trois à Joinville la même année 1900.

Avec plus ou moins de vigueur, on les retrouve tous quatre dans ce qui était alors l’extrême-gauche parlementaire, le radicalisme naissant ; ils sont également francs-maçons et libres-penseurs. Ils vont, avec quelques alliés comme l’artisan Alphonse Demeestère et le journaliste Henry Vaudémont, transformer le canton de Charenton (plus de la moitié de l’actuel Val-de-Marne) et singulièrement la ville de Joinville en un fief de cette gauche laïque et ancrée dans le mouvement ouvrier, notamment dans l’émergence de ce qu’on n’appelait pas encore alors l’économie sociale et solidaire, mais qui en est l’ancêtre. Le fils de Tireau, Stéphane Albert, lui aussi joinvillais, travailla également avec la Société des lunetiers et fut aussi, avant sa mort à 41 ans, un propagandiste actif des mêmes idées.

Les liens de Joinville avec l’actuelle Essilor ne s’arrêtent pas là. La société Télégic, qui deviendra Silor après sa fusion avec Lissac, en implantée dans la commune ; pendant les années 1930, c’est un des foyers du communisme local avec Henri Gaillon et Henri Tabouret.

L’ingénieur Bernard Maitenaz, né en 1926 à Joinville, fut l’inventeur en 1959 du verre Varilux, qui a fait depuis le succès d’Essilor.

Enfin, les terrains de l’avenue du maréchal Leclerc accueillaient une usine de monture, vendue ensuite à Luxury Eyewear puis à Cartier, et démolis en 2016.

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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 00:01

Charles Antoine Marie Rivoal naît le 27 février 1875 à Paris (12e arr.). Il est le cadet des huit enfants d’Ernestine Marie Eugénie Le Doux et de son mari, Mathurin Nicolas Rivoal.

Le père, ancien notaire à Ploudalmézeau (Finistère) entre au moins 1859 et juin 1874est alors en cavale. Vingt de ses propriétés dans les communes finistériennes de Ploudalmézeau, Lampaul, Saint-Pabu, et Landunvez sont vendues par adjudication en janvier 1875 suite à un jugement du tribunal civil de Brest, daté du 9 décembre 1874, le condamnant à rembourser un ancien cultivateur de sa ville d’exercice. Mathurin Nicolas Rivoal est alors mentionné comme « sans résidence connue ». Au plan pénal, il est condamné par contumace par la cour d’assises du Finistère en 1875 et écroué en novembre de la même année. Lors d’un nouveau procès, en février 1876, la cour d’assises du Finistère, qui lui accorde des circonstances atténuantes, le condamne à quatre ans de prison, étant reconnu coupable d'avoir commis, en moins de dix ans, 97 abus de confiance et 20 faux, laissant un déficit de 120 000 francs. L’ancien notaire meurt en mai 1878 à Paris (12e arr.).

En novembre 1899, Charles Rivoal, ingénieur, et Élisa Virginie Bentz se marient, toujours dans le même arrondissement parisien. En octobre de la même année, il avait créé une société de fabrication de ressorts à Paris, qui fonctionne d’abord boulevard de Belleville puis rue des Montiboeufs (20e arr.). Il la revend en 1912 à son associé, Pierre Julien Almire Cadeau, ingénieur des arts et manufactures.

En 1902, Charles Rivoal fonde une nouvelle société, qui exploite des usines à Saint-Martin-d'Ablois (Marne) et à Paris (rue Ordener, 18e arr.). L’entreprise produit pendant la guerre des piles sèches pour lampes de poche, sous la marque Nina, présentées comme « éclaireur de tranchées ». Après-guerre, la société fait du décolletage puis de la galvanoplastie. Déclarée en faillite en avril 1924, l’affaire est résolue par un règlement transactionnel et Charles Rivoal est devenu confectionneur de faux-cols toujours à Saint-Martin-d'Ablois (Marne) et à Paris (rue des Boulets, 11e arr.). Ses bureaux sont rue de Paradis (Paris, 10e arr.).

S’il réside à Paris, Charles Rivoal a des liens fréquents avec Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il possède peut-être une résidence secondaire et où son frère aîné, Étienne, vit et siège au conseil municipal (1919-1925). En 1903, Charles Rivoal est à l’origine d’une des premiers accidents dus à un véhicule automobile mentionné dans la commune.

Venant d’acquérir une automobile, Rivoal conduit pour la première fois. Dans la côte des Corbeaux, qui rejoint le passage à niveau, il fait un mouvement brusque, monte sur le trottoir et roule sur une passante, qui a la jambe cassée, blessant également un enfant de quatre ans qu’elle promenait. Ni Rivoal ni l’ingénieur qui l’accompagnait n’avaient de permis de conduire ; l’obligation d’avoir un certificat de capacité avait été créée par le préfet de la Seine en 1893, avant d’être généralisée par décret en 1899. Ce sont les constructeurs qui délivraient le certificat. En son absence, Rivoal est poursuivi en justice par le commissaire de police. Au moins cinq grands quotidiens nationaux évoquent cet accident encore rare.

En mars 1912, Charles Rivoal participe au dîner d'adieux de Paul Guelpa, conseiller municipal de Joinville-le-Pont, organisé par la Fédération radicale et radicale-socialiste de la Seine, nommé consul de France à Bilbao. En septembre 1916, il est aux côtés de notables joinvillais pour l’enterrement de Pierre Emmanuel Laforest, industriel, ancien membre du conseil municipal.

Charles Antoine Marie Rivoal meurt le 26 septembre 1949 à Paris (15e arr.) et son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville.

Piles Rivoal "Nina"

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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 00:01

Étienne Marie Alexis Rivoal naît le 4 avril 1861 à Ploudalmézeau (Finistère). Il est le quatrième des huit enfants d’Ernestine Marie Eugénie Le Doux et de son mari, Mathurin Nicolas Rivoal.

Le père, notaire dans cette commune depuis au moins 1859 et qui le reste jusque juin 1874, va connaître quelques déboires. Vingt de ses propriétés dans les communes finistériennes de Ploudalmézeau, Lampaul, Saint-Pabu, et Landunvez sont vendues par adjudication en janvier 1875 suite à un jugement du tribunal civil de Brest, daté du 9 décembre 1874, le condamnant à rembourser un ancien cultivateur de sa ville. Mathurin Nicolas Rivoal est alors mentionné comme « sans résidence connue ». Au plan pénal, il est condamné par contumace par la cour d’assises du Finistère en 1875 et écroué en novembre de la même année. Lors d’un nouveau procès, en février 1876, la cour d’assises du Finistère, qui lui accorde des circonstances atténuantes, le condamne à quatre ans de prison, étant reconnu coupable d'avoir commis, en moins de dix ans, 97 abus de confiance et 20 faux, laissant un déficit de 120,000 francs. La famille vivait à Paris (12e arr.) en février 1875 et l’ancien notaire y meurt en mai 1878.

Étienne Rivoal, alors comptable, épouse en août 1889 à Paris (12e arr.) Jeanne Albertine Pichard, bijoutière. Ils auront une fille. Étienne Rivoal devient à la fin du siècle représentant de commerce. La famille s’installe avant 1896 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy, 30, avenue des Platanes. Sa femme ouvre dans les années 1900 une librairie-papeterie, au 43, route de la Brie à Joinville, dans le quartier de Polangis ; elle fonctionnait toujours au milieu des années 1930.

En 1909, Étienne Rivoal est complimenté par le comité radical et radical-socialiste communal (dont il est sans doute membre) pour la médaille d’honneur du commerce et de l’industrie qu’il reçoit. Il est candidat lors des élections municipales de décembre 1919 sur la liste d’Union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand, qui réunit des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants ; elle remporte les 23 sièges de conseillers à pourvoir, face à deux listes du Bloc indépendant (libéraux et conservateurs) et de la SFIO (socialistes). Rivoal obtient 772 voix pour 1694 suffrages exprimés sur 2491 inscrits au premier tour soit 45,6% ; il est élu au second tour avec 969 votes pour 1518 exprimés (63,8%) face aux seuls socialistes.

Au sein du conseil municipal, Rivoal ne semble pas jouer un rôle notable et il est absent des réunions qui se tiennent au second trimestre 1923. Il n’est pas réélu en 1925.

Étienne Rivoal meurt à Joinville le 27 juillet 1929. Il était âgé de 68 ans. Son frère cadet, l'indstsriel Charles Antoine Rivoal, qui ne réside pas à Joinville mais semble y venir fréquemment, partageait son engagement radical-socialiste.

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10 janvier 2017 2 10 /01 /janvier /2017 00:01

Paul Henri Pacquelin naît le 23 septembre 1889 à Franey (Doubs). Ses parents, Marguerite Louise By et son époux Henri Pacquelin ont dix enfants. Famille de libres penseurs, elle est proche de Charles Beauquier (1833-1916), député radical-socialiste du Doubs (1880-1914).

Après son service militaire effectué entre 1909 et 1911, Paul Pacquelin s’installe à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) et est embauché à l’usine Pathé-Cinéma de Joinville-le-Pont.

Il s’engage rapidement dans la vie publique. En décembre 1913, il est élu trésorier adjoint de l'Association des Libres Penseurs de la région de Saint-Maur et travaille à la constitution d’un groupe de libre-pensée à Joinville. Il est membre du comité radical socialiste de Joinville en 1914.

Mobilisé dès le début de la guerre, Pacquelin est blessé sur l'Yser, à Ypres, au cours l’automne 1915 d'un éclat d'obus dans la figure. Il se marie civilement à Saint-Maur en décembre 1915 Charlotte Legret, sœur du secrétaire l’association de libres-penseurs et retourne au front dès sa guérison. Il combat en Lorraine au sein du 349e RI ; il est asphyxié par les gaz le 26 avril 1916 sur le col de La Chapelotte, entre BadonviIler et Allarmont.

Malgré la brièveté de son activité publique, Paul Pacquelin aura manifestement marqué la vie locale, car les hommages se multiplient : séances de la libre-pensée de Saint-Maur en mai 1916 et février 1918, communiqué en avril 1918, obsèques civiles en décembre 1921, etc.

La médaille militaire et la Croix de guerre avec étoile de bronze lui sont attribuées à titre posthume. Son nom figure, à la rubrique Franey, sur le Livre d'Or du ministère des pensions. Il est inscrit sur le Monument aux morts et dans le Carré militaire de Saint-Maur-des-Fossés. Il est également gravé sur les plaques commémoratives de Pathé-Cinéma à Joinville-le-Pont et de Kodak-Pathé à Vincennes.

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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 00:01

Hippolyte Félix Alexandre nait le 26 novembre 1842 à Joinville-le-Pont. Il est le fils d’un couvreur, Pierre Désiré Alexandre, et de son épouse, Marie Catherine née Fleury. Son grand-père Pierre François Alexandre résidait également dans la même commune. Tous les trois furent adjoints au maire ou conseiller municipal de la commune.

Comme son père, Hippolyte Félix sera couvreur. Il est domicilié 43, rue de Paris. Il épouse en 1860 Louise Élisa Cuné, native de la commune voisine de Champigny-sur-Marne (1845-1881). Ils auront une fille.

Hippolyte Félix Alexandre est nommé par décret sous-lieutenant de la subdivision des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont (25 juin 1883).

En 1890, il est candidat lors d’une élection partielle rendue nécessaire par le décès de Nicolas Chéret, adjoint au maire. Il est élu conseiller municipal dès le premier tour, le 23 mars. Il sera réélu, à nouveau au premier tour, lors des élections communales générales le 1er mai 1892. Le 3 mai 1896, la liste sur laquelle il figure n’a pas de concurrent dans la ville. Il est une dernière fois réélu le 6 mai 1900. Pendant les trois scrutins généraux, il était toujours colistier du maire radical Eugène Voisin.

Si sa réélection, toujours au premier tour, témoigne de sa popularité, Alexandre ne semble pas jouer un rôle politique majeur. Ainsi, il ne figure pas parmi les délégués désignés par le conseil municipal lors des sept scrutins sénatoriaux du département de la Seine qui ont lieu pendant son mandat.

Alexandre décède le 10 décembre 1900, à l’âge de 58 ans. Il siégeait depuis dix ans dans l’assemblée communale.

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13 novembre 2016 7 13 /11 /novembre /2016 00:01

Eugène Armand Loiseau naît 17 novembre 1865 à Échouboulains, commune rurale de Seine-et-Marne. Il vit dans une famille très modeste, son père, bûcheron, étant illettré. Lui-même est d’abord garçon d'hôtel à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) où il épouse en octobre 1891 Berthe Fourdonnier, elle aussi venant d’une famille peu fortunée ses parents ne sachant pas écrire non plus. Ils ont un unique enfant.

Loiseau s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1899, et y devient commerçant, marchand de vins et restaurateur.

En mai 1904, Loiseau est candidat sur la liste du maire radical-socialiste Eugène Voisin, qui emporte 22 des 23 sièges à pourvoir, face à une liste libérale (qui en gagne un) et à une liste socialiste. Il figure en 14e position, étant le troisième des candidats non sortants du précédent conseil. Il recueille au premier tour 515 voix, soit 46% des 1119 suffrages exprimés puis est élu au second tour.

Membre du comité radical-socialiste communal, Loiseau est réélu au conseil municipal en mai 1908, toujours sur une liste conduite par Eugène Voisin. Il obtient 601 voix au premier tour, arrivant en 11e position, et est élu après ballotage, les candidats radicaux-socialistes remportant 21 des 23 sièges, aux côtés d’un libéral et d’un indépendant, les socialistes n’ayant à nouveau pas de représentants. Il quitte la commune en 1910 et ne se représente pas au scrutin de1912, y conservant cependant une résidence secondaire.

Après avoir vécu à Paris, au moins jusqu’en 1925, Loiseau revient à Joinville où il est de nouveau candidat sur la liste des gauches républicaines lors des municipales de 1929, conduite par un de ses anciens colistiers, Georges Briolay (radical-socialiste), qui rassemble des radicaux, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants. Elle a 22 élus, face à 5 libéraux, les communistes n’en comptant aucun. Tous sont élus au second tour. Loiseau recueille au premier tour 792 voix soit 46% des 1715 votants pour 2491 inscrits.

Loiseau, qui a accumulé une certaine aisance, est président d’honneur de l’Union des commerçants et industriels de la commune. Il joue un rôle actif au conseil municipal, notamment sur les questions économiques et sociales, siégeant par exemple au sein de la commission paritaire locale chargée du chômage.

En mai 1935, Loiseau est de nouveau sur la liste du groupement des gauches républicaines, toujours dirigée par Briolay, mais à laquelle la SFIO a retiré son soutien. La liste est battue au second tour, le nouveau conseil municipal comportant 25 libéraux et conservateurs ainsi que 2 communistes. Loiseau avait obtenu 771 voix au 1er tour sur 3956 suffrages exprimés, soit 27% ; il est crédité de 576 suffrages après ballotage sur 2899 exprimés (20%). Il aura siégé 16 ans au sein du conseil municipal.

Armand Loiseau, qui était officier du mérite agricole, meurt à Joinville-le-Pont le 31 décembre 1948. Il était âgé de 83 ans.

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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 00:01

Auguste Marie Lobrot naît le 5 juillet 1878 à Créteil. Il est le fils de Marie Pétillot et de son époux Eugène Laurent Lobrot, jardiniers-maraîchers dans la commune puis à Maisons-Alfort et Joinville-le-Pont. Après avoir exercé lui aussi le métier de jardinier, Auguste Lobrot devient artisan boisselier puis se présentera, dans les années 1930, comme industriel.

En juillet 1911, il épouse à Joinville (Seine, act. Val-de-Marne) où il s’est installé en 1909, Clémentine Mesmin, femme de chambre à Joinville.

Présent sur la liste des gauches républicaines aux élections municipales de Joinville en mai 1929, dirigée par Georges Briolay, qui devient maire, Auguste Lobrot n’est cependant pas élu, bien que ses colistiers remportent 22 des 27 sièges à pourvoir. En janvier 1933, Lobrot devient secrétaire du comité radical-socialiste local puis, en novembre de la même année, vice-président.

Avec un autre radical, Émile Herluison, Lobrot est élu conseiller municipal en octobre 1934 sur une liste patronnée par le Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville, et qui comporte plusieurs personnalités classées à droite comme Léon Lesestre, futur maire, ou Frédéric Bautsch et Charles Chaussée, qui seront plus tard maires-adjoints. Cette liste remporte les dix sièges à pourvoir lors d’un scrutin partiel, face à une liste républicaine indépendante (qui compte également des radicaux-socialistes), à une liste socialiste SFIO et à une liste communiste.

Au premier tour, Lobrot obtient 835 voix pour 2297 exprimées sur 3225 inscrits, soit 36,4%. Il est élu au second tour avec 1109 suffrages pour 1903 exprimés (58,3%).

Toujours vice-président du comité radical en janvier 1935, Lobrot est candidat, en 13e position, sur la liste du groupement des gauches républicaines, conduite par Georges Briolay en mai 1935. La liste, distancée au premier tour par l’Union des républicains de Léon Lesestre (droite), est battue au second tour et n’obtient aucun siège, la liste libérale en ayant 25 et les communistes, alliés au socialistes, obtenant deux élus.

Les scores de Lobrot sont de 765 votes, soit 28,6% des 2856 exprimés parmi les 3433 inscrits au premier tout et 568 sur 2899 (19,6%) au second tour.

L’activité de Lobrot pendant la guerre n’est pas connue. Il doit cependant être proche des milieux résistants, puisqu’il est désigné comme membre de la délégation spéciale installée en lieu et place de la municipalité révoquée le 26 septembre 1944 et fait donc fonction de conseiller municipal, au côté de Robert Deloche (Pcf), président. Lobrot est élu conseiller municipal en mai 1945, toujours avec Robert Deloche comme maire.

S’il n’est pas élu lors du scrutin local d’octobre 1947, Lobrot est cependant le représentant du parti radical-socialiste lors de la commémoration de la Libération le 26 août 1950.

Lors des dernières élections municipales de la quatrième République, Lobrot rejoint la liste d'Action démocratique et sociale, conduite par le socialiste SFIO Léon Berthet, qui obtient trois sièges sur 27 ; d’autres radicaux, comme François Decrombecque, sont restés fidèles aux communistes, conduits par Henri Bideaux (10 élus). Les trois listes de droite (RPF, indépendants et MRP) obtiennent une courte majorité avec 14 sièges, élisant Georges Defert (RGR) au poste de maire. Lobrot avec recueilli 850 voix, pour 8482 inscrits et 6748 exprimés (12,6%).

Auguste Marie Lobrot décède, en cours de mandat, le 2 octobre 1958 à Joinville. Il était âgé de 80 ans et avait eu un fils.

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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 00:01

Jean François Louis Girot naît le 23 juillet 1870 à Paris (13e arr.). Il est le fils de Charlotte Joséphine Pichereau et de son époux Jean Girot, marchands de vin.

Employé à l’octroi de Paris en tant que marinier, il sera pilote de bateaux à vapeur. Il vit à Alfortville puis à Maisons-Alfort à la fin du 19e siècle. Louis Girot épouse dans cette dernière ville Eugénie Augustine Marteau, chapelière, en septembre 1896.

Les époux Girot s’installent au début du siècle suivant à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Louis sera récompensé pour ses actes de courage, ayant porté secours à des personnes en danger de se noyer.

Secrétaire du comité radical et radical-socialiste de Joinville en 1915, Louis Girot intervient régulièrement dans le journal local Voix des communes, de même tendance, entre 1912 et 1919. Il s’en prend notamment au conseiller municipal socialiste Émile Lebègue qu’il accuse, en 1912, d’envoyer son enfant en Auvergne « aux frais de la commune », avant de publier un démenti. Pendant la guerre, il accueille dans sa maison de la rue Vautier (centre de la commune) une jeune fille réfugiée de Reims.

En décembre 1919, Louis Girot est élu conseiller municipal sur une liste, conduite par Henri Vel-Durand, qui comprend des radicaux dissidents, des socialistes indépendants et des radicaux-socialistes. Elle remporte les 23 sièges à pourvoir face à deux listes libérale et socialiste SFIO. Au premier tour, Girot recueille 709 voix pour 2491 inscrits et 1694 exprimés, soit 41,8% ; il est élu au second tour, avec 947 suffrages sur 1518 exprimés (62,4%).

Mettant en avant ses connaissances en tant que pilote, Girot va notamment plaider en faveur de grands travaux contre les inondations. Il siège au bureau de la commission intercommunale contre les inondations, représentant 25 communes et 600 000 habitants du département de la Seine. À ce titre, il est reçu en avril 1920 par le ministre des travaux publics, Le Trocquer. Il prend part à la constitution d’une Fédération des inondés, qui plaide, en février 1920 devant les sénateurs de la Seine, pour la remise en état des barrages.

Le même mois, Girot transmet au conseil général de la Seine un projet étudié par pilotes commissionnés, « destiné à faciliter l’écoulement des eaux de la Seine pour éviter les ravages des inondations annuelles dans nos communes ». Il consiste à creuser un canal s’amorçant dans la Seine à Caudebec, en aval de Rouen, qui irait se jeter dans la mer entre Fécamp et Saint-Pierre.

En janvier 1924, Girot est élu vice-président de la section de Joinville de la Ligue des droits de l’Homme, dont Edmond Neumann est le président. Cependant, en mars 1925, il fait l’objet d’une demande d’exclusion (repoussée par la grande majorité des adhérents) ; certains lui reprochent d’avoir été élu délégué sénatorial par la majorité radicale dissidente du conseil municipal et de s’être prononcé en faveur de Millerand, qualifié par le socialiste SFIO Joinvillais Claude Noizat de « Judas, apostat de la classe ouvrière ». Le leader des radicaux-socialistes et futur maire, Georges Briolay, qualifie Girot de « deuxième renégat », au côté de René Caperon, socialiste indépendant, également conseiller municipal et délégué sénatorial élu dans les mêmes conditions contre les candidats radicaux-socialistes.

En mai 1925, son fils René Girot, président de la Jeunesse républicaine de l’Est (formation orientée au centre-droit) polémique dans l’hebdomadaire La Gazette de l’Est, reprochant qu’on se serve de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme pour « assumer la défense des nullités du Cartel » des gauches. Il annonce que son père « doit se retirer sous peu à la campagne ».

En juillet 1926, alors marinier principal à l'octroi de Paris, Louis Girot obtient la médaille de bronze des employés communaux des octrois.

La date de son décès n’est pas connue.

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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 01:01
Antsiranana, vers 1887
Antsiranana, vers 1887

Eugène Louis Legendre naît le 30 mars 1848 à Paris (12e arr.). Il est le fils de deux joaillers, Élise Alexandrine Huchet (ou Huché) et son époux Louis Legendre. Lui-même exercera la même profession, principalement comme sertisseur.

En juillet 1868, Louis Legendre épouse Sophie Bogillot, ouvrière en dentelles, avec laquelle il aura quatre enfants.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Louis Legendre est candidat lors d’élections municipales partielles organisées en 1879 pour le remplacement de trois membres du conseil. En septembre 1879, Legendre prend parti dans le conflit qui oppose le maire de Joinville, le républicain Gabriel Pinson, à un conseiller municipal, Alphonse Demeestère, qui devra un des principaux dirigeants radicaux-socialistes de la circonscription. Demeestère a lancé une collecte pour venir en aide à un ancien communard démobilisé, Adolphe Morandy, ce dont s’offusque le maire, qui fait voter un blâme en conseil municipal le 27 septembre 1879 puis le fait afficher sur les murs de la ville. Outre Demeestère lui-même, sept conseillers refusent de le voter (Legendre, Vaudey, Bessault, Diot, Berné, Gobert et Mouriez) contre onze qui l’approuvent.

Lors des élections municipales de 1881 et de 1884, Legendre n’est pas réélu. Il est candidat en mai 1888 sur la liste constituée par le comité électoral républicain radical-socialiste, probablement la première organisation politique stricto sensu dans la commune. La liste rassemble des radicaux, dont Alphonse Demeestère et Henri Diot, conseillers sortants, ainsi que des socialistes, futurs membres du parti ouvrier, comme Jean Gustave Charton et Jean Baptiste Boguet. Le comité organise deux réunions publiques les 18 et 25 avril, pour faire le bilan du conseil sortant et présenter son programme puis faire désigner ses candidats. Legendre est en 15e position parmi les 21 candidats. Seuls trois membres de la liste radicale seront élus au second tour (Demeestère, Diot et Vaudey), la majorité conduite par Pinson étant reconduite.

L’activité professionnelle de Legendre le conduit à être fréquemment absent, notamment pour l’achat de pierres. C’est au cours d’un de ces voyages qu’il meut, le 6 février 1894, à Antsirane (act. Antsiranana), dans la région de Diégo-Suarez, à Madagascar. Louis Legendre était alors âgé de 46 ans. Son frère cadet, Louis Pierre, mourra également dans la grande île quatre ans plus tard.

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 01:01
Belan-sur-Ource, rue d'Enfer
Belan-sur-Ource, rue d'Enfer

Prudent Louis Lachouille naît le 21 juin 1837 à Cusy (Yonne, commune fusionnée avec Ancy-le-Franc en 1973). Il est le fils de Marie Louise Millot et de Prudent Lachouille, cultivateur.

Prudent Louis fait des études à l'école d’agriculture de Grignon et produit, en 1861, une étude sur les machines nouvellement introduites dans le canton pour la Société centrale de l'Yonne pour l'encouragement de l'agriculture, à l’occasion du comice agricole d'Ancy-le-Franc. Il en défend l’usage, assurant que, « tandis qu'un ouvrier aurait mis dix jours pour battre les 700 gerbes, la machine n'a mis que six heures ». Il produit un rapport sur les labours profonds en 1865.

Marié en novembre 1869 avec Luce Voullemier à Belan-sur-Ource (Côte-d'Or), il s’installe dans cette commune distante d’une cinquantaine de kilomètres de celle de ses parents. Il devient un pilier des jurys des comices et concours agricoles dans une vaste portion de la France : Saint-Dizier (Haute-Marne), 1872 ; La Roche-sur-Yon (Vendée) et Langres (Haute-Marne), 1873 ; Vesoul (Haute-Saône), 1878 ; Tours (Indre-et-Loire), 1881 ; Saint-Quentin (Aisne), 1884 ; etc. Il est mobilisé lors de l’exposition universelle de Paris en 1878.

Au cours des années 80, Lachouille devient régisseur de l'institut agronomique de la ferme de la Faisanderie à Joinville-le-Pont (future École Du Breuil, dans la partie du Bois de Vincennes rattachée à Paris en 1929). Il teste la valeur nutritive des pommes de terre cuites dans l’aliment de bétail en 1894-1895. Il étudie également l’usage que l’on peut faire de la litière des moutons en 1897. Il continue de siéger dans des manifestations agricoles en région (Clermont-Ferrand, 1895) et participe à l’organisation du concours général agricole du palais de l’Industrie, à Paris, qui préfigure le salon de l’agriculture, siégeant notamment dans les jurys de 1883 et 1894.

Lachouille prend part aux élections municipales de mai 1888 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), en figurant en quatrième position sur la liste du comité électoral radical-socialiste, conduite par un conseiller municipal sortant, Alphonse Demeestère. Les radicaux auront seulement trois élus au second tour, où Lachouille ne concourt pas, tandis que dix-huit élus constituent la majorité républicaine du maire Gabriel Pinson.

Décoré du Mérite agricole, chevalier en 1886, officier en 1902, Lachouille prend sa retraite cette même année et retourne s’installer à Belan-sur-Ource.

Probablement élu conseiller municipal de ce village de 575 habitants en 1912, il succède à Laurent Claude Manciot comme maire de Belan-sur-Ource en juin ou juillet 1914. Il exerce ce mandat jusqu’aux élections municipales de décembre 1919.

Prudent Louis Lachouille meurt à son domicile de la rue d'Enfer, à Belan-sur-Ource, le 4 novembre 1921, âgé de 84 ans.

Il avait un fils, Marc, médecin obstétricien (1871-1934) et est peut-être cousin du député socialiste Édouard Vaillant (1840-1915), dont la mère, Marie Anne Cécile Ambroisine Lachouille, est née à Ancy-le-Franc.

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