Marie Auguste Postaire naît le 15 septembre 1864 à Avrillé (Vendée). Il est le fils de Marie Berthe Caroline Clémenceau de La Gautraye et de son époux Marie François Auguste Postaire. Originaire de Belfort, son père est percepteur des impôts directs. Sa mère est d’une famille de la noblesse vendéenne. Auguste Postaire est l’aîné des sept enfants.
Alors employé de banque, Auguste Postaire épouse à Paris (9e arr.), où il réside rue de Parme, Flore Nathalie de Boek, native de Moselle (Lorraine) et fille d’un entrepreneur belge.
En mars 1895, Auguste Postaire rejoint la préfecture de Police du département de la Seine et est nommé secrétaire du commissariat de police de la circonscription des Lilas (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Deux ans plus tard, il est affecté au quartier de Belleville à Paris (19e arr.) puis en 1901 à celui de l'École-Militaire (7e arr.).
Il quitte le département pour être promu, en août 1901 commissaire de police d'Enghien (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Il est nommé commissaire de police des communes de la Seine en janvier 1904 et de nouveau affecté aux Lilas.
Suite à la séparation de l’Église et de l’État, votée en 1905, les fabriques, institutions paroissiales qui géraient les biens des paroisses, sont dissoutes. Les autorités publiques font réaliser un état des lieux, en attente de constitution des associations cultuelles, prévues par la loi, qui devront en être les attributaires. Ces inventaires sont parfois la source de tensions, et la police est généralement mobilisée pour accompagner les fonctionnaires chargés de l’opération.
À Romainville, en février 1906, le journal local Paris-Est remarque que seule la présence du commissaire Postaire et de deux gendarmes signalait l’évènement, qui s’est déroulé « au milieu de la plus complète indifférence de la population ». Par contre, à Villemomble, le même mois, il y avait environ 200 manifestants qui chantaient le Parce Domine. Devant le tapage qui régnait, M. Postaire suspendit l’inventaire. À Noisy-le-Sec, il fallut également s’y prendre à deux fois pour le réaliser. Une vingtaine d'agents et un serrurier furent nécessaires pour ouvrir les placards de la sacristie, pendant la protestation du curé et de deux cents fidèles chantaient : « Nous voulons Dieu ! ». Mais les gendarmes à cheval n'eurent pas à intervenir. L’hebdomadaire local relevait que l’on trouvait, au premier rang des protestataires, un membre influent de la Patrie française, mouvement d’extrême droite. Le rédacteur de Paris-Est se félicitait de la pondération de l’administration : « Les catholiques ont protesté à leur aise sans se livrer à aucun désordre ; cette satisfaction platonique leur suffira certainement. La loi sera exécutée sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à la force. Cela dit, rappelons aux fidèles que l’inventaire n’est ni un acte de spoliation ni le prélude d’un acte de spoliation. »
En avril 1907, un autre organe de presse régional, le Journal de Saint-Denis, s’inquiétait que « M. Postaire, commissaire de police, est entièrement absorbé pour aller constater les délits d’adultères » ; il considérait que le printemps « le plus stimulant des amoureux » avait fait qu’ils étaient « devenus épidémiques. »
Ce n’est certainement pas pour répondre à cette situation mais, en juillet 1907, Auguste Postaire convainquit le maire des Lilas, M. Decros, de lui acheter trois chiens policiers. Leur utilité ne fit cependant pas l’unanimité dans la presse. Quand il quitta son poste, en juillet la même année, le Journal de Saint-Denis commenta : « il s’en va et il nous laisse trois roquets ; mais par contre, il emmène les niches. »
Affecté en septembre à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine), Postaire y resta peu, transféré en avril 1908 à Joinville-le-Pont où il prend la succession de Louis Defert. Il a sous sa responsabilité une trentaine d’agents. Centrale, la commune de Joinville est cependant plus petite que la plupart des villes de la circonscription : Saint-Maur, Champigny, Nogent-sur-Marne, Le Perreux et Bry-sur-Marne. En décembre 1909, Postaire laisse la place à Charles Monsarrat.
Il devient commissaire de police de la Ville de Paris et est affecté au quartier Notre-Dame (4e arr.), qui comprend l’île Saint-Louis et une partie de l’île de la Cité. Dès sa prise de fonction, il doit faire face à l’inondation historique de la Seine qui plonge sous les eaux une grande partie de son territoire. Son comportement lui vaudra une lettre de félicitations et le quotidien Gil Blas l’inscrira sur son « tableau d’honneur de Paris ». Il estime qu’il « a montré, pendant toute la durée des inondations, un dévouement constant, prenant part au sauvetage des sinistrés et tenant à se rendre compte par lui-même des dégâts subis par ses administrés, s'est astreint à une visite minutieuse de tous les inondés de son quartier auxquels il a distribué des secours et des encouragements. »
La question des risques autour du fleuve le préoccupe une nouvelle fois les années suivantes. En mai 1913, on y repêche le corps d’un syndicaliste, Jean Schenck, secrétaire du syndicat des lamineurs selon une partie de la presse, des camionneurs selon d’autres. Les journaux émettent l’hypothèse d’un suicide, Schenck ayant été accusé d’avoir favorisé un « jaune » qui travaillait le jour dans une usine et la nuit dans une boulangerie où il remplaçait un gréviste pendant la grève des boulangers.
Toujours en Seine, le même mois, Postaire s’interrogeait de voir des accidents qui se produisaient avec une fréquence anormale, constatant que les sauveteurs étaient toujours les mêmes. Une petite bande organisait des chutes et simulait le secours aux victimes, partageant ensuite la prime versée par la préfecture aux pseudo-héros.
Pendant la première guerre mondiale, le commissaire Postaire resta à son poste. Il fut requis, en février 1919, dans le cadre d’une opération menée contre Julien Content, administrateur-gérant du Libertaire, journal de tendance anarchiste. Elle est présentée par le Journal des débats comme visant une organisation de propagande bolcheviste, servant de relais au gouvernement soviétique russe. Postaire perquisitionne chez Victor Kemerer (dit Taratuta), venu de Russie, et chez un certain Levistay, difficile à identifier.
En mars 1923 Postaire est encore commissaire de police du quartier Notre-Dame. Il prend sans doute sa retraite peu après. Il vit entre l’île de Noirmoutier (Vendée), où il possède une villa dans le Bois de la Chaise et Paris où il reste domicilié rue du Commerce (15e arr.),.
Marie Auguste Postaire meurt le 28 novembre 1926 à Noirmoutier (Vendée), dans sa Villa Rochebrune. Âgé de 62 ans, il était père de trois filles.
L’appel « Au Peuple français » (partiellement censuré) qui provoqua l’opération contre le journal anarchiste Le Libertaire en février 1919
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