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4 août 2021 3 04 /08 /août /2021 00:01

Rémy Jules Martin naît le 19 janvier 1900 à Dadonville (Loiret). Il est le fils de Marceline Claire Garreau et de son époux, Jules Alfred Martin, qui habitent le hameau de Denainvilliers. Ce dernier est jardinier, probablement au château du lieu-dit.

Château de Denainvilliers (Wikipédia)

Étant alors cultivateur, Rémy Martin est mobilisé en mars 1920 dans le cadre de son service militaire au 8e régiment d’artillerie. Il devient brigadier en janvier 1921 puis est hospitalisé, le mois suivant, pour sept semaines à l’établissement militaire de Percy à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine) pour bronchite. Démobilisé en mars 1922 il sera promu, dans la réserve, maréchal des logis en juin 1927.

À la sortie de l’armée, Rémy Martin devient gardien de la paix dans la police parisienne. Il vit d’abord dans un casernement boulevard du Palais à Paris (4e arr.). Après avoir épousé, en septembre 1923 à Isserpent (Allier) Mathilde Terrenoire, ils s’installent en 1925 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il travaille probablement. Ils vivent d’abord dans le centre de la commune rue de Paris puis s’installeront dans le quartier de Polangis d’abord avenue Oudinot puis rue Bourguignon.

Complémentairement à son activité professionnelle, Rémy Martin est actif au sein de la société de secours mutuels dite Amicale de la préfecture de police. Il est collecteur de cette mutuelle en 1933 et délégué pour Joinville-le-Pont en 1938.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Rémy Martin est affecté spécial à son poste au sein de la police de Paris jusqu’en juin 1944. Son épouse étant décédée en 1940, il se remarie en février 1943 à Joinville avec Joséphine Rouillé, ancienne commerçante divorcée.

Joséphine Rouillé devant son commerce, vers 1929

Après le conflit, il devient officier de paix en janvier 1955 avec le titre de brigadier-chef en juillet 1955. Il est alors à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Rémy Martin meurt le 21 février 1971 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 71 ans et père de deux enfants, issus de son premier mariage. Il avait obtenu en avril 1933 une mention honorable du fait de son activité mutualiste. Pour la même cause, il est décoré du Mérite social en mars 1938.

 

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1 juillet 2021 4 01 /07 /juillet /2021 00:01

Paul Alexandre Joseph Quesnel naît le 7 avril 1879 à Lisieux (Calvados). Il est le fils de Maria Philomène Poulain et de son mari, Jean Alexandre Quesnel, huissier.

En 1900, Paul Quesnel vit à Troyes où il est employé de commerce. Il est définitivement réformé pour tuberculose en 1902 et n’effectue pas son service militaire.

Il s’installe ensuite à Paris (2e arr.) où il est chapelier et vit rue Saint-Denis, et épouse en septembre 1904 dans cet arrondissement Marie Louise Raphaëlle Lablée, couturière, originaire d’Orléans. Ils s’installent rue du Caire (2e arr.). Son épouse meurt en janvier 1906, deux semaines après avoir donné naissance à une fille, qui mourra à son tour en septembre la même année.

Après avoir vécu à Gentilly (Seine, act. Val-de-Marne), Paul Quesnel revient à Paris (6e arr.), rue Monsieur-le-Prince, où il se remarie en octobre 1910 avec Marie Eugénie Élise Surville, native de Lisieux. Ils déménagent dans le 15e arrondissement, boulevard de Grenelle.

Au cours de la première guerre mondiale, Paul Quesnel n’est pas mobilisé immédiatement. Il est cependant appelé en mars 1915, classé pour exercer en service auxiliaire dans le 20e régiment territorial d’infanterie, nommé caporal fourrier en mars 1916 puis affecté en août la même année à l’état-major du régiment comme secrétaire. En août, il rejoint le 4e escadron du train des équipages, où il sert dans le service automobile ; il disposait d’un permis de conduire. Il est démobilisé en février 1919.

Après-guerre, la famille Quesnel vit dans différentes localités du Calvados : Broglie, Notre-Dame-du-Hamel, Bernay et Trouville. Dans ce port, peut-être est-ce lui le rédacteur en chef et gérant de l’hebdomadaire local, de tendance radicale, Le Progrès du Littoral. Paul Quesnel, âgé de 48 ans, est mentionné comme responsable légal en 1927.

En 1933, son fils, Roger, s’est installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Eugénie et Paul Quesnel y ont également emménagé, dans le quartier de Polangis, quai d’Anjou.

À l’occasion d’élections municipales partielles organisées en octobre 1934 à Joinville, Paul Quesnel est candidat sur la liste du parti socialiste SFIO conduite par Robert Derivière. Elle s’oppose à deux listes diverses, comprenant l’une comme l’autre des radicaux-socialistes, et à une liste communiste. Distancée de 5 voix par les communistes, la SFIO se retire avant le second tour et les soutient. C’est cependant la liste de Concentration républicaine (divers droite) qui emporte les dix sièges à pourvoir. Quesnel avait obtenu 401 voix, soit 17,5% des 2 297 suffrages exprimés pour 2 360 votants sur 3 225 inscrits.

Au cours des élections municipales générales de mai 1935, Quesnel est de nouveau présent, en huitième position, Derivière conduisant de nouveaux les socialistes. Il se déclare en tant que métreur. Les socialistes arrivent en quatrième position avec 12,3%, cette fois derrière une liste de droite de l’Union républicaine, les radicaux-socialistes du Groupement des gauches et les communistes. Quesnel reçoit 353 votes, soit 12,4% des 2 856 suffrages exprimés pour 2 923 votants sur 3 433 inscrits. Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, derrière le responsable de l’Association républicaine des anciens combattants, André Blocher, et Quesnel figure sur la liste d’union. Celle-ci, avec 36,6% des voix a deux élus, communistes, tandis que la droite, avec 39,8%, emporte les vingt-cinq autres sièges. Les radicaux-socialistes de la majorité sortante sont battus et le conservateur Léon Lesestre est élu maire.

Lors de ce second tour, Quesnel avait eu 981 votes, soit 33,8% des 2 899 suffrages exprimés pour 2 924 votants.

En 1936, Paul Quesnel signale lors du recensement dans sa ville qu’il est représentant. Il est alors âgé de 57 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Trouville, le quai de Joinville

 

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29 juin 2021 2 29 /06 /juin /2021 00:01

Armand Alexandre Julien Bureau naît le 13 mars 1878 à Curzon (Vendée). Il est le fils d’Armance Chateneau et de son mari Gustave Bureau, boulanger.

Venu avec ses parents à Levallois-Perret, rue Chaptal (Seine, act. Hauts-de-Seine), il est condamné en novembre 1897 à trois mois de prison avec sursis pour vol par le tribunal correctionnel de la Seine. Cette peine est amnistiée en 1919. Il travaille comme ébéniste.

Convoqué en 1898 pour le service militaire, il est ajourné pour faiblesse. Il intègre en novembre 1900 le 69e régiment d’infanterie, est nommé caporal en septembre 1901 et démobilisé le même mois l’année suivante. Il effectue une période de réserve en 1905 mais, convoqué à nouveau en 1908, il ne s’y rend pas et est déclaré insoumis en octobre 1908. Il se présente de lui-même à la gendarmerie en janvier 1909 et sa bonne foi est admise.

N’ayant pas, une fois encore, répondu à une convocation en décembre 1912, il est inscrit sur les registres d’insoumission, arrêté en février 1913 et condamné, par le conseil de guerre, à six jours de prison.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Armand Bureau est affecté au 19e régiment territorial d’infanterie. En mars 1916, il est écarté du service armé pour « débilité » et détaché à la direction du génie à Amiens (Somme). Il rejoint en août 1917 le 1er groupe d’aviation à linsoumis, dans le même département. Il est démobilisé en février 1919.

Pendant son séjour en Picardie, Armand Bureau épouse en juin 1916 à Abbeville Georgina Armande Drenthon (nom présumé) qui donne naissance dans cette ville à une fille en novembre 1918. Parmi ses prénoms, elle porte celui de Victoire.

La famille Bureau s’installe en 1926 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, d’abord avenue du Bac puis avenue de l’Île (act. avenues Guy-Môquet et Jean-d’Estienne-d’Orves).

La première mention de l’engagement politique d’Armand Bureau se trouve, en décembre 1928, dans le quotidien Le Populaire qui le cite comme membre de la section de Joinville du parti socialiste SFIO.

Lors des élections municipales de mai 1929, la municipalité sortante présidée par M. Stephen Durande (centre et droite) fait face à deux listes de gauche, celle du parti communiste, et celle du cartel des gauches, qui a le soutien des radicaux-socialistes et de la SFIO, comprenant aussi des socialistes indépendants.

Au premier tour, la liste d’Union nationale des sortants arrive en tête avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la Concentration des gauches de Georges Briolay à 35,9% et les communistes de Roger Bénenson à 16%. Au second tour, la liste des gauches emporte vingt-deux des vingt-sept sièges à pourvoir, avec 45,9%, la droite conservant cinq sièges en recueillant 41,6%, tandis que la liste communiste, reculant à 12,5%, n’a pas d’élu.

Armand Bureau faisait partie des six candidats présentés par la SFIO sur la liste commune avec les radicaux et les indépendants. Il obtient au premier tour 730 voix, soit 42,6% des 1 715 votants pour 2 491 inscrits. Il est élu au second tour en compagnie de trois autres socialistes, Georges Roger, François Galabert et Marcel Couillard. Roger est désigné comme adjoint au maire.

Avec notamment Roger et Galabert, Bureau devient administrateur de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville-le-Pont, constitué en 1930. D’importantes dissensions se font jour au sein du conseil municipal, en particulier parmi les socialistes. François Galabert s’oppose, de manière parfois spectaculaire, au maire, en particulier au sujet de son attitude envers les chômeurs. Couillard quitte plus discrètement le conseil. par contre, Roger et Bureau restent fidèles à l’alliance avec les radicaux.

Les luttes à l’intérieur de l’assemblée ayant provoqué plusieurs départs, une élection municipale partielle doit être organisée en octobre 1934. La liste de droite, mais comprenant aussi quelques radicaux, emmenée par Charles Chaussée arrive en tête avec 37,0% tandis que des indépendants, plus proches du maire obtiennent 25,5% ; les socialistes, qui font une liste autonome, se retrouvent, avec 17,6%, légèrement derrière les communistes qui ont 17,8%. Ils se retirent pour le second tour, qui voit la liste de droite remporter les dix sièges avec 59,5% face aux seuls communistes.

Confirmant son engagement auprès du maire sortant, Bureau rejoint le parti radical-socialiste et est, en janvier 1935, secrétaire du comité de Joinville, alors présidé par le miroitier Gabriel Vélard, qui est aussi le président du comité de Front populaire dans la commune.

Lors de la campagne pour les élections municipales de mai 1935, Armand Bureau est également secrétaire du Groupement des gauches républicaines qui, outre les radicaux, regroupe également des indépendants comme Genevay et Roger. Il lance un « appel à l’union pour continuer l’œuvre de bonne administration des élus de 1929 et 1934. »

En présentant son bilan, la liste de Georges Briolay insiste sur les importants travaux d’amélioration et d’embellissement qu’ils auraient réalisé depuis 1929. Elle concède qu’il y a eu une augmentation des impôts locaux, mais l’attribue à une « aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes) ». Bureau figure en onzième position sur la liste. Elle défend le programme suivant : assainissement, travaux de viabilité, réfection des trottoirs défectueux, création de squares. Elle souhaite que l’État lance des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Proposant le maintien des allocations communales actuelles, le Groupement des gauches plaide pour la création d’un fonds national de chômage. Voulant créer un nouveau groupe scolaire dans le quartier de Polangis, la liste des sortants propose également d’agrandir les établissements existants. Elle veut enfin créer une salle des fêtes à la mairie ainsi que des cours de natation et d’aviron gratuits.

Devancée au premier tour par la coalition de droite de l’Union républicaine, qui recueille 32,6% des suffrages exprimés, la liste des Gauches républicaines obtient 26,8%, talonnée par les communistes à 23,5%. Ces derniers fusionnent avec les socialistes SFIO, qui avaient un score de 12,3%. Au second tour, les sortants perdent une grande part de leurs suffrages et n’ont aucun élu, les communistes en ayant deux, tandis que la droite de Léon Lesestre a les vingt-cinq autres. Bureau recueille au premier tour 755 votes sur 2 856 exprimés (26,4%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Il en a 544 sur 2 899 exprimés (18,8%) pour 2 924 votants au second tour.

Depuis avril 1935, Bureau avait été désigné comme administrateur de la caisse des écoles de Joinville.

Armand Bureau meurt le 25 janvier 1941, et son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 62 ans.

L'école militaire de pilotage du Crotoy, dite école Caudron

 

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25 juin 2021 5 25 /06 /juin /2021 00:01

Pierre Bureau naît le 2 février 1875 à Saint-Léger-la-Montagne (Haute-Vienne). Il est l’aîné des neuf enfants vivants de Jeanne Meyrat et Léonard Bureau, cultivateurs.

Du fait de l’importance numérique de sa famille, il n’est soumis qu’à une mobilisation d’un an au service militaire, qu’il effectue en 1896-1897 dans un escadron du train des équipages. À sa démobilisation, il s’installe rue des Barres à Paris (4e arr.). Il déménage à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Écoles, en 1900 et est alors contremaître. Il épouse, en mai 1901 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont Alice Marie Anne Noireau, fille d’un entrepreneur de menuiserie. Ils emménagent dans cette commune, au sein du quartier de Polangis, avenue Jamin.

Lors des élections municipales de mai 1908 à Joinville, un candidat nommé Bureau, très probablement Pierre, se présente sur la liste du comité socialiste évolutionniste. Elle a été constituée à l’initiative de quelques radicaux et socialistes dissidents, parmi lesquels Eugène Hainsselin, Théophile Leteuil et François Provin. La liste s’oppose à celle de la majorité sortante, menée par le maire Eugène Voisin, avec le soutien du comité radicale-socialiste, et à une autre, présentée par le parti socialiste SFIO. Les radicaux emportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un aux évolutionnistes aux côtés d’un indépendant. Au second tour, Bureau remporte 439 voix pour 1 189 votants (36,9%) et n’est pas élu.

Sur le plan professionnel, Pierre Bureau constitue une entreprise de maçonnerie, basée dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. av. Foch). Un de ses frères, Jules, l’a rejoint. Leur entreprise va connaître des difficultés, qui amènent Pierre Bureau à se déclarer en faillite en août 1911. Il parvient à un concordat avec ses créanciers en janvier 1912, lui permettant de rembourser ses dettes sur sept ans.

Au cours de la première guerre mondiale, Pierre Bureau est mobilisé dans le 4e puis le 20e escadron du train. Il est détaché, en février 1917, dans une fumisterie industrielle à Ivry-sur-Seine, l’entreprise Leterne. Il est ensuite affecté en juillet de la même année au 4e régiment de cuirassiers puis en février 1918 au 6e régiment de dragons. Il est démobilisé en février 1919.

Après le conflit, Pierre Bureau reprend son activité de maçonnerie. Un autre de ses frères, Paul, le rejoint également. Il s’implique également dans la vie associative locale. Il fait ainsi partie de la commission de réorganisation et de propagande constituée pour la reconstitution de l’Union des commerçants et industriels de Joinville en juin 1923. L’union est présidée par Lucien Lavoipierre, couvreur et militant conservateur.

C’est très certainement Pierre Bureau qui est vice-président de l’Union sportive de Joinville (USJ) au moment de sa création en octobre 1919. Elle a pour président Stephen Durande, tapissier et futur maire de la commune. Il en est encore un des responsables en octobre 1925. Il est également, en 1924, vice-président de l’Union amicale de Joinville Champigny, structure présidée par le directeur des usines Pathé, Victor Dosse.

Enfin, Bureau est un des cofondateurs de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains de la rivière de Polangis, toujours avec Dosse notamment.

Pierre Bureau meurt le 22 avril 1948 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et père de quatre enfants.

Joinville, le Château de Polangis

 

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9 juin 2021 3 09 /06 /juin /2021 00:01

Suite de la biographie de Marie Louise Iribe

Marie-Louise Iribe, qui fut une actrice du cinéma muet puis, après avoir vaincu ses réticences, du parlant, pionnière de la réalisation et de la production de films, connut des problèmes de santé. En 1929, elle tombe gravement malade à son retour de Londres. L’année suivante, son état de santé oblige à repousser la réalisation du film Le Roi des Aulnes.

L'Atlantide

D’autres soucis personnels vont s’ajouter. Les mariages successifs de Marie-Louise Iribe ne lui ont sans doute apporté que peu de satisfaction. Charles Fontaine, le premier de ses trois maris, l’acteur Charles Fontaine, partit à la guerre quatorze mois après leurs noces pour ne plus en revenir. Le second, également comédien, André Roanne, « se laissa prendre aux charmes andalous de Raquel Meller », chanteuse et actrice espagnole, « puis à la beauté blonde de Dolly Davis », actrice également, selon le journal de Dijon Le Progrès de la Côte-d’Or.

La troisième union ne dura guère plus de temps et finit de manière spectaculaire. Mariés en 1925, Pierre Renoir et Marie-Louise Iribe se quittèrent en 1929 et, à sa demande, le tribunal civil de la Seine prononça la séparation de corps en février 1930. Tandis que lui restait avenue du Président-Wilson, à Paris (16e arr.), elle revint chez sa mère et son beau-père, dans le quartier de Polangis, à Joinville-le-Pont, où d’ailleurs vivaient ses deux enfants, alors âgés de six et huit ans, après avoir engagée la procédure de divorce.

Le comédien Pierre Renoir était aussi directeur de la Comédie des Champs-Élysées. Il avait reçu de son père, Pierre Auguste, nombre d’œuvres, entreposées dans l’appartement familial. Début avril 1930, il déjeunait dans un restaurant en compagnie de son fils Claude, né d’un premier mariage avec l’actrice Véra Sergine. Rentrant chez lui, il constata que 40 tableaux et 30 dessins avaient disparu.

Pierre Renoir par Pierre Auguste Renoir

Accompagnée de trois messieurs, Marie-Louise Iribe était venue déménager les productions de Pierre Auguste Renoir, sans effraction puisqu’elle disposait toujours de la clé de l’appartement. Ses assistants auraient été le metteur en scène M. Pierre Lestringuez, son beau-frère et Jean Margueritte, critique de cinéma. Sachant bien qu’il n’y a pas de vol entre époux, Pierre Renoir dépose tout de même une plainte contre X, souhaitant faire identifier lesdits complices.

De son côté, Marie-Louise Iribe demande la mise sous séquestre des toiles, qu’elle soupçonnait son mari de vouloir écarter de la communauté avant le prononcé du divorce. Les avocats de Pierre Renoir font valoir que toute la famille de Marie-Louise se serait rangée du côté du premier, en refusant de recevoir le dépôt des œuvres. Cette dernière fait valoir qu’elle avait « de justes raisons de craindre » que son mari ne fît disparaître les toiles. Le juge décida de les confier à un peintre expert, en attendant la solution du divorce, qui sera finalement jugé en janvier 1933. La collection de cent tableaux de Renoir n’est pas vendue, comme l’aurait souhaité Marie-Louise Iribe, mais partagée entre les deux anciens époux.

Marie Louise Iribe meurt le 12 avril 1934 à Paris (16e arr.). Elle résidait avenue Montaigne et était âgée de 39 ans. Deux enfants étaient nés de son second mariage avec André Roanne, Anne Marie et Jean Rahou. Elle est enterrée, comme son oncle Paul Iribe, au cimetière de Barbizon (Seine-et-Marne), commune où résidaient sa mère, son beau-père et ses enfants.

Fin

Marie Louise Iribe, vers 1930

 

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7 juin 2021 1 07 /06 /juin /2021 00:01

Suite de la biographie de Marie Louise Iribe

L’irruption du son dans le cinéma provoque d’importants débats parmi les professionnels. Marie-Louise Iribe donne son point de vue dans le quotidien culturel Comœdia en juillet 1929 : « J’ai, pour ma part, une certaine inclination pour le cinématographe qui se contente d'images muettes noires et blanches (…) Les meilleurs films que je connaisse; je ne peux pas les imaginer parlé. Charlie Chaplin bavard m'assassinerait le cher silencieux Chariot. »

Quelques mois plus tard, elle change cependant d’avis et sonorise le nouveau film qu’elle produit et réalise tout en y jouant, Le Roi des aulnes, d’après la ballade de Goethe et le lied de Schubert. Elle s’explique dans l’organe populaire L'Ami du peuple en octobre 1930 : « J’avoue que l’assassinat si inopinément perpétré du film muet m’avait assez violemment peinée et indignée. J’avais cru en cet art nouveau basé sur l’expression pure et qui trouvait dans le silence — dans la musique du silence — sa plus haute signification. (…) Peu à peu m’apparut la possibilité de concilier ce qui tout d’abord m’avait semblé inconciliable : mon goût passionné pour le cinéma et l’invention nouvelle du parlant. (…) Le mouvement devait rester la grande loi du cinéma et la parole, puisque parole il y avait, devait être réduite aux justes proportions d’un accessoire. (…) D’autres préoccupations plus personnelles encore me portaient vers une formule d’art poétique et lyrique où la musique s’allierait à l'image pour créer le véritable poème à la fois visuel et musical que je rêvais. »

La réalisation du Roi des Aulnes est décrite par Marie-Louise Iribe comme « effroyablement difficile » elle se félicite du résultat, assurant, toujours dans L'Ami du peuple, avoir eu l’impression d’arriver à quelque chose qui correspondait à son être intérieur et  conclut : « Cette sensation est si rare dans notre métier de faiseurs de films. »

L’histoire du Roi des Aulnes est un peu amplifiée. Un père chevauche dans la montagne pour conduire à la ville son enfant malade qu’il porte dans ses bras. Son cheval, harassé s’écroule, épuisé, au moment où la nuit tombe, près d’un relai de poste. Malgré l’insistance du maître de poste, le père reprend sa route. Il traverse la forêt. Dans les bras de son père, l’enfant rêve à la légende du Roi des aulnes que lui a chantée tout à l’heure la fille du maître de poste. Il voit danser les elfes et les fées. Son père n’aperçoit que l'ombre des grands arbres, la danse des feuilles mortes et n’entend que les soupirs du vent. Le Roi des aulnes, accompagné de son timbalier fait retentir la forêt du choc sourd de son lugubre instrument, et étrangle l’enfant dans les bras de son père. Au matin, le père entre dans la ville et dépose le petit corps au pied de l’autel de l’église.

Roi des Aulnes

Le tournage n’est pas sans incident. Les scènes de forêt sont tournées en extérieur, près de Gérardmer (Vosges) en janvier 1931. Pendant cinquante-trois jours, il plut sans arrêt, et un constat d'huissier en fut d'ailleurs dressé.

Comme pour Hara-Kiri, l’accueil des milieux cinématographiques au Roi des Aulnes est réservé. Le critique du Temps, Emile Vuillermoz, regrette « l’effroyable tirage à la ligne » qui a transformé ce qui aurait pu être « un chef-d’œuvre ciné-lyrique » en un « monstrueux poème symphonique dépassant une heure et demie ». Pour autant, il se félicite de la formule du poème visuel et musical, dont il espère qu’elle sera suivie « pour arracher l’écran à sa médiocrité commerciale. »

Dans le journal Pour vous, on espérait aussi « vingt minutes d’angoisse et de surnaturel » au rythme goethien : « Il fuit au galop parmi les rafales !... ». Les dialogues ne convainquent pas Le Phare de la Loire : « Hélas ! à partir du moment où les personnages se mettent à parler, le charme est rompu. Chaque scène nouvelle distille un ennui de plus en plus épais » ; le quotidien de Saint-Étienne concède toutefois : « la chevauchée à travers la forêt nous vaut une succession d’images dont la poésie tragique est parfois intense. »

Pour sa part, L’Intransigeant est positif. Il voit « une belle réussite », trouvant très bien la partition de Max OIlone : « Rarement les images et la musique ont collaboré aussi étroitement et aussi heureusement. »

Du côté public, le film ne paraît pas avoir un grand succès. Il a aussi des conséquences sur la société de production. Son directeur, Edmond Epardeau, démissionne en février 1931 pour se consacrer à la revue Cinéma. Le tribunal des prud'hommes de Paris tranche également, de défaveur de Marie-Louise Iribe, dans deux conflits qui l’opposaient à son conseiller pour la mise en scène, M. Batton, et à l’actrice Mary Costes, femme de l’aviateur, qui jouait le rôle de la fée mais refusait de jouer aussi celui d’un elfe.

Pour Marie-Louise Iribe, qui a alors 36 ans, le Roi des Aulnes, dont elle avait également fait une version en allemand, Der Erlkönig, est la dernière interprétation, la dernière réalisation et la dernière production.

À suivre

Marie Louise Iribe en 1928

 

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5 juin 2021 6 05 /06 /juin /2021 00:01

Suite de la biographie de Marie Louise Iribe

Après la première guerre mondiale, devenue veuve, Marie Louise Iribe vit de nouveau avec sa mère et son beau-père à Joinville-le-Pont.

Elle va connaître en 1921 un grand succès au cinéma, dans le film de Jacques Feyder, L'Atlantide, d'après le roman de Pierre Benoit. Elle y incarne Tanit-Zerga, petite esclave amoureuse qui s'en allait mourir dans les sables avec sa mangouste aux yeux roses et contait pour le distraire de sa mélancolie au prisonnier de la reine Antinéa, le lieutenant de Saint-Avit, des histoires de Gao, sa ville natale. Elle y tournait avec un grand acteur, Jean Angelo qu’elle recroisera dans sa carrière.

L’assistant de Jacques Feyder, André Roanne (alias André Rahou), qui jouait également dans L'Atlantide, épouse Marie Louise Iribe à Joinville en octobre 1921. Ils ont rapidement deux enfants puis divorcent en 1923. La mère et le beau-père de Marie Louise les élèveront dans leur maison de Joinville puis, à partir de 1931, dans leur domaine de Barbizon (Seine-et-Marne).

André Roanne

Au théâtre, on retrouve Marie Louise Iribe aux Bouffes Parisiens dans deux pièces d’André Salmon et René Saunier, Deux hommes, une femme en 1924 et Natchalo l’année suivante. Le cinéma reste son activité principale, et elle a d’importants rôles dans un film allemand de Hanns Kobe, Nachtstürme, en 1923 puis dans Le Gardien du feu de Gaston Ravel (1924) et Un fils d'Amérique d'Henri Fescourt (1926).

Le troisième mariage de Marie Louise Iribe est célébré en novembre 1925 à Paris (16e arr.). Elle est domiciliée chez sa mère à Joinville et prend comme époux Pierre Renoir, artiste dramatique, directeur théâtre. Il est le fils du peintre Pierre Auguste Renoir, et le frère du cinéaste Jean Renoir.

Comme ses deux sœurs, sa mère, son beau-père et son nouveau mari, Marie Louise Iribe semble sensible aux campagnes menées par le quotidien royaliste Action française, et s’affiche dans une souscription qu’il lance en juillet 1925 avec le groupe local de cette organisation à Joinville.

La vie professionnelle de Marie Louise Iribe connaît un tournant avec sa décision de se lancer, en 1925, dans la production de films. Elle crée et dirige une société, Les Artistes Réunis. Les premiers films à son catalogue sont en 1927 Chantage d'Henri Debain et Marquitta de Jean Renoir. Elle tient le rôle-titre dans ce dernier film. Les échos critiques sur le travail d’actrice de Marie Louise Iribe sont bons, mais, pour presque tous, la référence reste L'Atlantide.

Puis, en 1928, suite à un désaccord avec Henri Debain, le réalisateur de sa nouvelle production, Hara-Kiri, elle prend sa suite cumulant ainsi les rôles de vedette, réalisatrice et productrice. Dans le journal Pour vous, en décembre 1928, elle explique ce virage : « J’aime surtout la mise en scène. J’aime beaucoup moins jouer. Ce qui me passionne, ce sont les lumières. La lumière qui exprime le sentiment d’un film. »

La performance physique de l’actrice est remarquée dans la presse : ainsi, au col de Voza, près de Chamonix (Haute-Savoie), elle tombe la tête en bas d’un précipice, « dans une couverture que tendaient, accrochés à cinq mètres plus bas au flanc du roc, quatre robustes guides » selon le quotidien L'Ère nouvelle. L’histoire est celle d’une Française, mariée à un savant, métis d'Européen et d’Asiatique, qui s’enfuit avec un jeune prince d’Extrême-Orient. Celui-ci meurt dans un accident de montagne et la jeune femme décide de se tuer.

Hara-Kiri

Mais l’accueil critique est plus mitigé. Paul Cordeaux, dans L’Écho de Paris, apprécie le pittoresque, mais moins « l'interminable scène où Mlle Marie-Louise Iribe, un exemplaire du livre Le Hara-Kiri à la portée de tous dans une main, un couteau dans l'autre, ne se décide pas à découper son abdomen. »

Le quotidien Bonsoir rappelle « qu’au cinéma le métier ne suffit pas ». Il constate une certaine lenteur, la faiblesse du scénario et conclut que « La photographie du film est impeccable mais Polikouchka, qui était plutôt mal photographié, nous faisait sangloter... »

Le principal organe culturel, Excelsior, salue certes « les dons certains » de Marie Louise Iribe, mais déplore lui aussi « des longueurs ».

Le Petit Journal relève « de beaux décors et une excellente interprétation », mais y voit « un film de vedette » qui « n'a pas su résister à ce narcissisme qui pousse [les vedettes] (…) à ne jamais imaginer qu'on peut les avoir assez vues, ce qui vaut au malheureux spectateur un interminable défilé de gros plans qui, malgré toute leur beauté, rendent l'action insupportablement longue ». Le grand quotidien met cependant en avant les « très grandes qualités d'intelligence et de sensibilité » de la réalisatrice.

La réception du public semble meilleure. Ainsi, L’Intransigeant pose la question : « Le vol peut-il être un hommage ? » Il y répond ainsi : « Oui, quand, à la faveur de l’affluence, les spectateurs dérobent à la porte de l’Omnia, les photos, de Marie-Louise Iribe et de Constant Remy dans Hara-Kiri. »

À suivre

Marie Louise Iribe en 1927

 

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3 juin 2021 4 03 /06 /juin /2021 00:01

Début de la biographie de Marie Louise Iribe

Pauline Marie Louise Lavoisot naît le 29 novembre 1894 à Paris (18e arr.). Elle est la fille de Jeanne Julie Iribe et de Louis Lavoisot, capitaine d’infanterie de marine.

La mère de Marie Louise, Jeanne Julie Iribe, était native de Séville et de nationalité espagnole. Le grand-père maternel, Jules Iribe était un ingénieur civil des mines ; il contribua au percement du canal de Panama puis au développement de l'exploitation minière de Madagascar. Il fut ensuite rédacteur du quotidien parisien Le Temps puis directeur du sanatorium d’Hendaye et enfin d’une maison de retraite à Paris. Le frère de Jeanne Julie, Paul Iribe, fut un peintre et dessinateur, marié à la comédienne Jane Dirys, puis compagnon de Gabrielle Chanel. Il dirigea plusieurs publications, dont Le Témoin, journal satirique, antiparlementaire, nationaliste et antisémite, mais également antiallemand. Il resta proche de Marie Louise, qui utilisa dans sa carrière le patronyme de ses ascendants maternels.

Le père de Marie Louise, Louis Lavoisot, s’était engagé dans l’armée en 1876 et était devenu officier dans l’infanterie de marine en 1880. Il servit d’abord en Polynésie puis en Nouvelle-Calédonie puis rejoignit Madagascar en 1885 comme capitaine. Il fut chargé par le premier ministre Rainilaiarivony de l'instruction des cadets de la reine Ranavalona III, puis, après la guerre de colonisation, devint commandant d'un cercle. Il épousa Jeanne Julie Iribe à Tananarive en mars 1892, étant le premier couple français à célébrer ses noces sur l’île. Il gagna l’Indochine en 1904, en tant que colonel, où il contracta une dysenterie qui l’emporta à son retour en France en 1908. Il était chevalier de la Légion d’honneur.

Remariée en septembre 1909 avec le docteur Auguste Giroux, champion olympique de rugby en 1900, Jeanne Julie s’installa avec lui et ses trois filles à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il avait son cabinet de médecin. Évoquant sa jeunesse, Marie Louise assure avoir été « élevée dans l'amour de la musique. »

Mariée en mai 1913 à 18 ans à Joinville avec le comédien Charles Fontaine, pensionnaire de la Comédie-Française, Marie Louise Lavoisot débute la même année une carrière artistique. Elle a suivi les cours de théâtre de Georges Berr au Conservatoire de Paris et est diplômée d’un second prix en 1914. Elle tient des petits rôles à la Comédie-Française, dans L’embuscade de Henry Kistemaeckers et La marche nuptiale de Henry Bataille et adopte le pseudonyme de Marie Louise Iribe.

Charles Fontaine

Sa première apparition au cinéma, alors muet, est dans Fleur fanée, cœur aimé, film de René Le Somptier en 1913. Le Somptier la fait de nouveau jouer dans Le Prix de Rome et Le Temps des cerises en 1914. Elle poursuit sa carrière pendant la première guerre mondiale, avec La Rencontre en 1914 et Les Pâques rouges, deux œuvres de Louis Feuillade. Jacques Feyder lui confie un rôle dans La Pièce de dix sous, sorti en 1916.

Pendant la même période, elle continue sa carrière, recrutée par Jacques Copeau au théâtre du Vieux Colombier, à Paris (6e arr.). Elle joue dans des pièces de François de Curel, Edmond Rostand, Henri Bernstein, Sacha Guitry, André Salmon et René Saunier.

Son époux, Charles Fontaine, mobilisé dans l’infanterie, mourut au cours de la guerre à Fleury, devant Verdun, en août 1916. Son corps ne fut jamais identifié. En 1924, la Comédie-Française érigea un buste pour lui rendre hommage. Il avait obtenu en 1913 un premier prix de tragédie et un premier prix de comédie au Conservatoire.

À suivre

Marie Louise Iribe en 1921

 

 

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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 00:01

Suite de la biographie d’Auguste Giroux

Après la fin du conflit mondial, va s’impliquer dans une activité politique. Il est membre en 1920 de la Fédération nogentaise du mouvement royaliste Action française, qui comprend un groupe dédié à Joinville-le-Pont, dans lequel ou trouve deux autres médecins, les docteurs Jean et Georges Bitterlin, ainsi que la fille de ce dernier, Marie Watelet. Giroux se manifeste régulièrement en répondant à des appels à souscription jusqu’en février 1926. Son épouse se joint parfois à lui, de même que les filles et gendres de cette dernière.

Étant déjà, avec le docteur Pierre Vallat, un des médecins conseil de la Société d’allaitement maternel depuis 1909, il joue le même rôle, encore avec Vallat, auprès de la Société des mutilés à la fondation de sa section joinvillaise en février 1919. En août 1926, il fait un don à la municipalité de Joinville en faveur des sapeurs-pompiers.

Le quotidien L’Ami du peuple accuse, en janvier 1929, le docteur Giroux d’être un « médecin marron », exploitant avec sa famille une clinique à Joinville-le-Pont à l’enseigne du  Vainqueur de la Marne. Cependant, l’affaire n’est reprise par aucun autre organe de presse et le quotidien en question ne donne guère de précision, évoquant simplement une perquisition qui aurait porté sur la comptabilité de l’établissement. Lancé par le parfumeur François Coty, L’Ami du peuple connut un grand succès au tournant des années 1930, avec une tonalité antiparlementaire, nationaliste et antisémite.

Les époux Giroux hébergent régulièrement, dans leur vaste pavillon, les filles de Julie Iribe, notamment à l’occasion de pertes d’une de leurs époux ou de divorces. Ils hébergent certains de leurs enfants. Ainsi, ils logent en 1926 Anne et Jean, enfant de Marie Louise et de son deuxième époux, le comédien André Roanne. S’y ajoutent en 1931 Camille, enfant de l’aînée, Adrienne et de son second marié, l’industriel Théodore Rodrigues-Ely.

S’ils sont proches des filles nées du mariage de Julie avec le colonel Lavoisot, les époux Giroux refusent, cependant, en octobre 1930 d’épouser la querelle de Marie Louise avec son troisième conjoint, le comédien Pierre Renoir. Pour défendre ce qu’elle estimait être ses droits patrimoniaux, Marie Louise avait, en l’absence de son époux, déménagé 70 œuvres du père de celui-ci, le peintre Pierre Auguste Renoir. Les Giroux ne voulurent pas les stocker chez eux, et la justice les mit sous séquestre.

Quittant la proche banlieue, Auguste Giroux installe à Barbizon (Seine-et-Marne) une Maison de repos et de convalescence pour enfants de moins de quinze ans. Il loue d’abord la villa Bernard puis, devant l’extension des jeunes accueillis, la villa Serge. Dans cette cité des peintres, les époux Giroux sont toujours en compagnie d’une maisonnée nombreuse : Adrienne et Pierre Lestringuez, la première fille de Julie, qui se faisait appeler Touroura, le second scénariste et leurs deux filles, Edmée et Camille. Il y avait également Anne Marie Rahou, fille du comédien André Roanne et de Marie Louise.

La villa Bernard accueillit de nombreux visiteurs, dont l’industriel André Citroën, le poète Jean Cocteau, l’écrivain Jean Giraudoux, le fondateur des Ballets russes Diaghilev, la créatrice de mode Coco Chanel ou le prince Constantin Andronikoff, écrivain religieux, et interprète de plusieurs présidents de la République (Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing).

La maison de convalescence fonctionnait toujours en 1939.

Auguste Giroux meurt le 9 août 1953 à Portel (act. Portel-des-Corbières, Aude). Il était âgé de 79 ans. Il avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en janvier 1905.

Fin

Auguste Giroux en 1899

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 00:01

Début de la biographie d’Auguste Giroux

Auguste Paul Almire Giroux naît le 29 juillet 1874 à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret). Il est le fils de Juliette Marie Chaignot et de Paul Auguste Giroux, négociant en vin.

Il effectue des études secondaires au lycée Henri-IV à Paris (5e arr.). Il commence à y pratiquer le rugby, alors désigné sous le nom de football-rugby, jouant principalement au poste de trois-quarts centre. Les équipes des lycées parisiens sont parmi les principales promotrices de ce sport. Il remporte, avec son équipe, le championnat interscolaire en février 1894.

Cette même année, il remporte pour la première fois un titre de champion de France avec le Stade français. Il obtiendra six titres avec ce club parisien. Pour un autre joueur, Demeure, Giroux était « le modèle des trois-quarts. »

Il est sélectionné pour les Jeux olympiques de 1900 qui se déroulent à Paris et accueillent un petit tournoi, puisqu’il se limitera à deux matches, que remporte l’équipe de France qui remporte le tournoi devant l’Allemagne et l’Angleterre. Le dernier match, qui fait office de finale, oppose les français de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques aux anglais de la Mooseley Wanderers. Giroux est titulaire et l’équipe de France, vainqueur 27 à 8, devient championne olympique.

L'équipe de France de rugby olympique en 1900

Poursuivant des études de médecine à la faculté de Paris en même temps que son parcours sportif, Giroux intègre, en 1903, une équipe de vétérans au Stade français, tandis qu’il soutient une thèse sur Le purpura et les maladies infectieuses la même année. Il s’intéressera ultérieurement aux maladies des enfants. Il avait effectué un service militaire d’un an en 1895-1896 puis est nommé, dans la réserve, officier comme médecin aide-major.

Après son diplôme, Auguste Giroux ouvre un cabinet à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier en plein développement de Polangis. Il retrouve le mode sportif, par exemple à l’occasion des championnats du monde de natation organisés dans la commune en août 1905, où il participe au service médical.

Le mariage d’Auguste Giroux avec Jeanne Julie Iribe est célébré à Paris (9e arr.) en septembre 1909. Il est l’occasion d’une entrée dans le milieu artistique, dont la famille ne sortira plus. Auguste Giroux choisit comme témoin un comédien, Louis Ravet, pensionnaire de la Comédie française et résidant sur l’île Fanac, à Joinville. Julie Iribe fait appel à son frère, Paul Iribe, peintre et dessinateur, futur directeur de journaux.

Julie Iribe, native de Séville et de nationalité espagnole, est la fille d’un ingénieur civil des mines, Jules Iribe, qui contribua au percement du canal de Panama puis se lança dans le développement de l'exploitation minière à Madagascar. Revenu en France, il fut ensuite rédacteur du quotidien parisien Le Temps avant de diriger des établissements sanitaires à Hendaye (Basses Pyrénées, act. Pyrénées-Atlantiques) puis Paris. C’est dans la capitale malgache, Tananarive, que Julie Iribe se maria une première fois avec le futur colonel Louis Lavoisot qui, après une dernière mission en Indochine, mourut à son retour en France en 1908.

Ils avaient eu trois filles, après avoir vécu avec Auguste et Julie Giroux à Joinville-le-Pont, qui épousèrent des comédiens. La seconde, qui porta le nom de scène de Marie Louise Iribe, fut également actrice, metteuse en scène et réalisatrice de cinéma.

L’inondation séculaire de la rivière Marne, qui traverse Joinville, au premier trimestre 1910 se répandit dans les deux-tiers du quartier où résidait Giroux. Il fut mobilisé dans les commissions constituées, dans sept secteurs de la ville, d’un conseil municipal, un architecte et un médecin, pour mettre en place le service de désinfections. Ce sont ces commissions qui donnaient, ou non, la permission de réintégrer les logements abandonnés, et organisait la désinfection des boues et immondices.

Pendant la première guerre mondiale, Auguste Giroux fut d’abord affecté à un hôpital militaire ouvert à Fontainebleau. Il rejoignit, en février 1917, le 45e régiment d’artillerie puis, en novembre 1918, à la gare sanitaire des Aubrais, près d’Orléans (Loiret), d’où il sera démobilisé en février 1919.

À suivre

Auguste Giroux en 1900 (phot. Bob Thomas)

 

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