Jeanne Marie Alexandrine Frappier naît le 21 mars 1880 à Paris (8e arr.). Elle est la fille de Jeanne Barat et de son époux, Jean Auguste Alexandre Frappier, concierges. Elle utilisera le prénom de Suzanne.
En novembre 1909, Jeanne Suzanne Frappier épouse à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) le comédien Henri Louis Ravet. Ils vivent sur l’île Fanac, accessible en bateau au milieu de la Marne. Au premier trimestre, une très importante inondation les oblige à évacuer leur maison et à se faire héberger par les parents de Suzanne.
Si son mari est réputé être sportif, Jeanne Suzanne Ravet semble partager le même goût. En janvier 1912, le quotidien culturel Comoedia rend compte d’une randonnée à vélo dans l’Esterel en quatre jours entre Toulon (Var) et Monte-Carlo (Monaco). On les cite régulièrement dans la presse comme participant, ensemble ou séparément, à des évènements mondains liés au monde du spectacle.
Pendant la première guerre mondiale, son mari est garde de voies de chemin de fer à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine), mais il est aussi régulièrement, comme sociétaire de la Comédie-Française, sollicité pour l’organisation de spectacles en faveur des soldats. Restée à Joinville, Jeanne Suzanne Ravet préside l'Œuvre de Patronage et d'hospitalisation des enfants et des orphelins. Fondée en avril 1915, elle est hébergée au château du Parangon, dans l’école dirigée par le docteur Henri Rousseau avec l’assistance de l’écrivaine Louis Rousseau, née Delalonde. Le statuaire et graveur de médailles, Jules Édouard Roiné, en est le vice-président.
En avril 1917, l'Œuvre, qui accueille des orphelins de guerre et leur offre une formation professionnelle le cas échéant, doit quitter le domaine du Parangon, réquisitionné pour devenir un hôpital, mais reste basée à Joinville. Jeanne Suzanne Ravet organise des levées de fonds et participe à des évènements, comme par exemple le déjeuner de la Ligue antiallemande en décembre 1917. Fin 1921, n’ayant plus que deux pupilles, l'Œuvre cesse son activité.
Toujours en matière sociale, Mme Ravet est, en juillet 1917, membre du conseil d’administration de l’Œuvre philanthropique de la cinématographie française.
Ayant probablement déjà été actrice avant-guerre, Jeanne Suzanne Ravet poursuit sa carrière après le conflit, avec cependant une activité limitée. En novembre et décembre 1919, elle accompagne la tournée de son mari sur la Côte d'Azur en jouant quelques petits rôles. En octobre 1920 Jeanne Suzanne Ravet interprète le rôle de Mercédès dans Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, toujours avec Louis Ravet jouant Dantès. La dernière interprétation répertoriée se situe en février 1928, au Théâtre des Arts où Jeanne Suzanne Ravet est une femme de chambre pour la pièce de Lucien Descaves, Les fruits de l’amour.
L’action sociale de Mme Ravet se poursuit, par exemple par une souscription pour la reconstruction de Reims en juillet 1919. Son activité mondaine est fournie. Elle est au restaurant Marguery pour le banquet des auteurs de films en juin 1923. Elle est au côté de son époux lors du dîner de gala donné à Vienne (Autriche) par le comte Glauzel, ambassadeur de France, en l'honneur de l’actrice Cécile Sorel. Elle accompagne cette dernière à New-York début 1927 puis en tournée avec son mari en Égypte au premier semestre 1930. Elle participe aux activités de l’American Women's Club de Paris.
Dans la presse, Jeanne Suzanne Ravet s’attache à défendre le point de vue de son mari, y compris après sa disparition en avril 1933.
Jeanne Suzanne Ravet, meurt le 12 juillet 1974 à Meaux (Seine-et-Marne). Elle était âgée de 94 ans. Elle ne semble pas avoir eu d’enfant.
Le Caire, 1930. Cécile Sorel, Mlle Revonne Louis & Jeanne Suzanne Ravet
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