Jules Célestin Guervin naît le 29 décembre 1889 à Paris (20e arr.). Il est le fils de Marguerite Dell, journalière et de son mari Nicolas Guervin, ébéniste. Ils vivent rue d’Avron dans un quartier dédié au travail du bois et à la production de meubles.
À l’instar de son père, Jules Guervin devient ébéniste. Appelé pour faire son service militaire, il est incorporé au 11e régiment d’artillerie basé à Briançon (Hautes-Alpes). En janvier 1913, il est arrêté dans cette ville et transféré par la gendarmerie à Grenoble (Isère) où il est incarcéré et accusé de « désertion en temps de paix. »
Il est possible qu’il ait été, au moins partiellement, relevé de cette accusation car il est mobilisé au cours de la première guerre mondiale, qui débute en août 1914, au sein du 6e régiment d’artillerie de campagne et non dans un bataillon disciplinaire. Il combat au front en janvier 1916 quand il obtient une permission pour épouser, à Valence (Drôme), Henriette Dubreuil, journalière dans cette ville.
Après le conflit, Jules Guervin s’engage dans l’action syndicale. Le Congrès des fabriques de l'ameublement parisien est lancé en juillet 1923 dans le cadre de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU), qui rassemble notamment des communistes et des anarcho-syndicalistes, dissidents de la CGT. Il vise à regrouper les différents syndicats de métier et se tient en avril 1924 à Paris (20e arr.) dans la salle de la Bellevilloise. En mars et avril, Jules Guervin est l’un des orateurs désigné pour animer des réunions concernant les ouvriers de trois maisons (Mougelis ou Mangelis, Magno et Aubert ainsi que Pivo et Prince).
C’est Guervin qui collecte, en mai 1925, une souscription auprès du personnel de la maison Foucaud en faveur de Clerc et Bernardon, deux ouvriers communistes inculpé de meurtres rue Damrémont à Paris de membres des Jeunesses Patriotes, organisation d’extrême-droite, qui sont qualifiés de « manifestants fascistes » par le quotidien L’Humanité.
En 1926, séparé de son épouse, Jules Guervin vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec Lucie Devilliers, doreuse puis brunisseuse, et un fils de cette dernière. Ils résident impasse Jules-Rousseau, dans le quartier du Centre.
À Joinville, Guervin est militant du parti communiste. Il est candidat en septembre et octobre 1928 à une élection municipale partielle organisée pour pourvoir à trois sièges vacants, suite au décès du maire, Henri Vel-Durand (droite, radical dissident). La liste communiste, qui porte le titre de Bloc ouvrier et paysan, est dirigée par Roger Benenson, ouvrier mécanicien, futur député de Seine-et-Marne, déporté en Allemagne et mort dans en camp de concentration pendant la deuxième guerre mondiale. Elle comprend en outre Jules Guervin et une candidate, Mme Martin. Les voix en faveur de cette dernière seront annulées, les femmes n’étant alors ni éligibles ni électrices. Guervin obtient, au premier tour, 298 voix pour 1 524 suffrages exprimés sur 1 538 votants (19,6%) et 2 995 inscrits. La liste du groupement des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialiste indépendant) arrive en tête avec 40,5% devant l’Union nationale (droite, 39,1%). Au second tour, Benenson et Guervin sont de nouveau candidats, mais leur score régresse, tandis que les trois postulants du cartel des gauches l’emportent.
Lors des élections municipales générales de mai 1929, Guervin est de nouveau présent, en cinquième position, sur la liste de Roger Benenson. Il obtient 345 voix pour 2 267 suffrages exprimés (15,2%) sur 2 290 votants et 2 969 inscrits. Maintenue au second tour, la liste communiste perd de nouveau des voix, tandis que la gauche radicale et socialiste emporte 22 des 27 sièges à pourvoir, les cinq autres allant à la droite. Georges Briolay (radical-socialiste) est élu maire.
Jules Guervin meurt le 15 décembre 1956 à Antibes (Alpes-Maritimes). Il était âgé de 66 ans.
Vue du port de Joinville-le-Pont
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