Suite de la biographie de François Galabert.
Avec trois autres socialistes SFIO (Georges Roger, Marcel Couillard et Armand Bureau), François Galabert fait son entrée au conseil municipal élu en 1929 ; par contre, Julien Cérignan est battu.
En compagnie de Roger, devenu maire-adjoint et de Bureau, ainsi que de trois radicaux, Galabert fait partie des six élus qui constituent le premier conseil d'administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville-le-Pont, installé en décembre 1930.
L’union des gauches connaît des turbulences à partir de 1932 et Galabert se désolidarise rapidement, contestant par exemple en mai le changement de dénomination de deux rues, devenues rue de la Paix et rue Aristide Briand.
En 1933, Galabert va accentuer nettement ses attaques contre le maire et la municipalité. Il s’oppose à la participation municipale à l’hôpital intercommunal en juin. Il refuse l’acquisition d’un terrain et conteste la qualité des candélabres en juillet. Il va provoquer, selon la presse locale, un incident lors d’une séance de l’assemblée locale le 30 octobre ; voici le compte-rendu qu’en fait Voix des communes : « Particulièrement pénible. Galabert, venu avec l’idée de faire de l’obstruction et de provoquer un scandale fut le héros de la soirée. Surexcité, violence de langage, débauche d’injures, geste inconsidérés. Scornet préside, en l’absence du maire. Suspension de séance, tumulte, chaises déplacées, tables précipitées à terre. Reprise avec Briolay, maire, comme président ; nouvelle suspension et appel à la police qui expulse Galabert manu militari, emporté au poste pour calmer sa colère furieuse. L’ordre du jour comportait des régularisations administratives qui ne pouvaient en aucune façon laisser présager un tel déferlement de violence. »
Le 4 novembre 1911, Galabert fait parvenir une lettre au même organe : « J’ai été expulsé manu militari, mais pas conduit au poste. J’ai demandé que l’on diffère le vote du compte administratif, parce que nous ne connaissons rien des comptes 1932, on nous demande de voter les yeux fermés. J’ai demandé une enquête au préfet sur l’usage des fonds de chômage : un chômeur, radié par la commission paritaire locale, décision confirmée en appel par la commission départementale de contrôle, continue à émarger aux fonds de chômage sur ordre du maire. N’avais-je pas le droit de douter du bon emploi des finances communales ? Mes collègues se sont employés à ne pas répondre à mes questions et même à ne pas vouloir les entendre. Voici la raison de mon intolérable et grossière agression. »
Au cours de la séance de décembre, Galabert présente des « excuses partielles » mais assure qu’il a déposé une plainte en préfecture, qui ne semble pas cependant y avoir été enregistrée. Le conseil est saisi d’un vœu de la commission paritaire de chômage demandant son exclusion de Galabert, mais le conseil se contente de voter un blâme à son encontre. Galabert rejoint les élus les plus à droite du conseil (Provin, Caillon, Hainsselin, Lecuirot, élus sur la liste URD et Béal, élu sur la liste des gauches) pour se prononcer contre le budget, qui n’est adopté que par 9 voix contre 6, 12 élus n’étant pas présents.
Semblant s’être de nouveau rapproché des communistes, Galabert continue d’utiliser les réunions communales comme tribune. En mars 1934, le conseil municipal adopte un ordre du jour blâmant Galabert, d’avoir trompé ses collègues et la population après réception d’une lettre du préfet indiquant qu’il n’a été saisi d’aucune demande d’enquête sur la gestion du maire. Au cours de la même séance, avec un important public communiste, Galabert s’élève contre le « travail forcé » imposé aux chômeurs par une « municipalité tyrannique », ce qui provoque charivari et suspension de séance.
Accompagné d’un radical dissident, Hainsselin, Galabert démissionne du conseil municipal en juillet de la même année, toujours pour protester contre la position municipale envers les chômeurs. Comme il manque plus d’un tiers des conseillers municipaux du fait de décès ou de de départs, des élections municipales sont organisées en octobre 1934. Galabert essaie sans succès de monter une liste, selon l’hebdomadaire radical Voix des communes qui le caractérise ainsi : « grossièreté, sabotage systématique des travaux de l’assemblée communale, démagogie à propos du petit bras de Polangis, etc. Air rêveur, visage soucieux. »
Le scrutin voit la victoire d’une liste de droite, qui remporte les 10 sièges. Galabert n’aura plus d’activité politique publique localement.
Il est représentant de commerce et peut-être est-ce lui qui recrute en 1937, depuis un bureau implanté à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), des visiteurs de pharmacies.
François Galabert meurt le 17 août 1960 à Villotran (Oise). Il était âgé de 75 ans.
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