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20 novembre 2024 3 20 /11 /novembre /2024 00:01

Suite de la biographie d’André Courtin

Comme son père, son grand-père paternel ou son beau-père, André Courtin va avoir un engagement civique. Il est en 1893 secrétaire de la Société des agriculteurs de France. Et il prend part, en juillet cette année-là, aux élections législatives dans la circonscription de Romorantin. Il s’affiche comme candidat républicain libéral et progressiste. Son positionnement amène son père, alors maire de Salbris et conseiller général du Loir-et-Cher à publier une lettre dans laquelle il explique que son fils « grâce aux trésors d'illusion que possède la jeunesse, s'est avisé de croire subitement à l'avenir d'une République honnête et libérale » mais il ajoute que cet optimisme conviendrait mal à mon âge ». Le quotidien La Lanterne, écrit que pour Courtin père, « monarchiste impénitent », voir « son fils passer tout d'un coup à l'ennemi et se déclarer républicain » ce doit être cruel, « après une vie tout entière consacrée à combattre la République ». Mais le journal, qui se situe à gauche, considère que « M. Courtin fils est resté assez réactionnaire pour ne pas mentir à ses origines » et appelle les électeurs à lui donner « en guise de bienvenue dans la République, une veste des mieux conditionnées ».

De fait, c’est le député sortant, Philippe Émile Jullien, radical-socialiste, qui est largement réélu. Courtin obtient 4 893 voix sur 13 508 votants (36%) pour 17 034 électeurs inscrits.

Membre de la Société d'économie sociale depuis 1891, André Courtin adhère aussi en 1896 à la Société internationale des études pratiques d'économie sociale. Il préside en 1903 la société Saint-Georges, structure de secours mutuels de Salbris, constituée en 1868 et qui compte alors 188 membres. Continuant son activité agricole, il participe à l’exposition universelle de 1900 dans la capitale. En 1904, André Courtin prend la présidence de la Société coopérative de l’union centrale des syndicats des agriculteurs de France.

Malgré leur antagonisme politique antérieur, c’est à son fils qu’Auguste Courtin transmet, en mai 1900, le poste de maire de Salbris.

En juin la même année, il est également élu, sans concurrent, conseiller d’arrondissement pour le canton de Salbris. Puis, en juillet 1901, il devient conseiller général du Loir-et-Cher dans le même ressort, poste qu’avait occupé Courtin père jusqu’en 1895.

En vue des élections législatives de 1902, « Un groupe d’électeurs » sollicite André Courtin dans l’hebdomadaire conservateur L'Écho de la Sologne pour représenter les républicains modérés, assurant qu’il est « d’un républicanisme sage et modéré » et doté de « connaissances très étendues en agriculture ». Mais il n’est finalement pas candidat.

Au sein du conseil général, Courtin proteste en avril 1904 contre l’appui qu’apportent les élus au président de la République, Émile Loubet et au ministre de l’intérieur Émile Combes pour « l’œuvre d’action laïque et de progrès social qu’ils poursuivent avec une grande fermeté ». Pour sa part, il fustige « une œuvre de désorganisation sociale » avec la séparation proposée entre l’église et l’État.

Réélu, dès le premier tour, conseiller municipal puis maire de Salbris en mai 1904, André Courtin revient à la politique nationale avec les élections législatives de mai 1906, toujours dans la circonscription de Romorantin. Il conserve son étiquette de républicain libéral et affronte le député sortant radical, Pierre Pichery. Le quotidien l'Union libérale, conteste son positionnement, assurant que Courtin est un « conservateur, affublé pour la circonstance d’un faux nez républicain auquel personne ne s’était laissé prendre ». Le programme qu’il présente est fort à droite : « l’ordre, la paix sociale, la liberté religieuse, le rétablissement des finances par la réduction du trop grand nombre de fonctionnaires, le respect du drapeau et de l’armée » ; il repousse l’impôt sur le revenu mais admet la création de retraites ouvrières par la mutualité. Courtin rappelle qu’il a « combattu l’œuvre du Bloc sur la Séparation de l’Église et de l’État. Cette loi est à ses yeux (…) exigée par les Francs-Maçons, et les Juifs, qui veulent détruire la religion catholique, comme ils veulent désorganiser l’armée et les finances pour pousser la France à la ruine et la réduire à leur merci ». Il obtient un résultat en net retrait sur son score de 1893, avec 2 761 voix pour environ 16 200 suffrages exprimés, soit 17% ; Pichery est réélu.

Lors du scrutin de juillet 1907 pour le poste de conseiller général, face à deux candidats présentés comme favoris par la presse locale, Courtin ne se représente pas. Il est par contre de nouveau réélu, dès le premier tour, maire en mai 1908.

Après la mort de son père, en avril 1908, sa succession fait l’objet d’une mise au enchères, qui comprend notamment le château du Chesne et sa propriété de 1 380 hectares. André Courtin et son épouse emménagent dans une autre demeure, plus modeste, le château de La Moussaye.

André Courtin ne se représente pas aux élections municipales de 1912. Le couple est installé dans le village voisin de Pierrefitte-sur-Sauldre, au lieu-dit Le Péage.

À suivre

Le château du Chesne à Salbris

Voir aussi :

Auguste Courtin, enfant de Noël puis châtelain (1/3) ; Auguste Courtin, maire de Joinville à la fin du 2d empire (2/3) ; Auguste Courtin, agriculteur solognot et maire de Salbris (3/3)

Charles-Pierre Chapsal que la grammaire rend riche (1/3) ; Charles-Pierre Chapsal châtelain à Polangis (2/3) ; Charles-Pierre Chapsal, maire, père et grand-père de maires (3/3)

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18 novembre 2024 1 18 /11 /novembre /2024 08:00

Début de la biographie d’André Courtin

André Joseph Courtin naît le 10 août 1859 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), au château de Polangis. Il est le fils d’Anna Caroline Spooner, fille d’un industriel des États-Unis, fabricant de produits chimiques. Son père est Auguste Courtin (1825-1908), alors rentier et maire de Joinville. Ce dernier est le fils naturel de Charles Pierre Chapsal (1787-1858), Charles-Pierre Chapsal, (1787-1858), professeur au lycée Louis-le-Grand (Paris), grammairien, professeur de grammaire générale au lycée Louis-Le-Grand à Paris, maire de Joinville-le-Pont (1843-1848 et 1852-1858), qui avait fait l’acquisition du château de Polangis ; il est également le fils adoptif de son épouse Adélaïde Favray (1783-1880) et hérite, à sa disparition, du domaine de Polangis.

Pendant le siège de Paris au cours de la guerre de 1870, la population de Joinville est déplacée dans la capitale, y compris la municipalité. Les très violents combats de la bataille de Champigny en novembre et décembre 1870 entraînent la mort de plusieurs milliers de soldats, notamment dans le quartier de Polangis. Le pont de Joinville est détruit. Le retour des Joinvillais se fait en janvier 1871. La commune est ensuite occupée par les troupes bavaroises et wurtembergeoises jusqu’au 24 septembre 1871.

Après avoir mis fin, avant terme, à ses fonctions municipales en 1876, pour des raisons inconnues, Auguste Courtin quitte Joinville en 1877. Il vend le domaine de Polangis en février 1881 à la Société immobilière de Polangis qui lotit le terrain et démolit le château.

La famille s’installe en Sologne, à Salbris (Loir-et-Cher), où elle achète en 1880 le château du Chesne et un très vaste terrain. Devenu un agriculteur, réputé pour son activité modernisatrice, Auguste Courtin reprend des fonctions électives, comme maire de Salbris (1884-1900) et conseiller général du Loir-et-Cher (1889-1895), de tendance très nettement conservatrice.

Pour sa part, André Courtin intègre en juillet 1878 l'Institut national agronomique de Paris, reconstitué en 1876 à Paris, hébergé dans les locaux du Conservatoire national des arts et métiers, rue Réaumur, et disposant de champ d'expériences dans le Bois de Vincennes. Il obtient en juillet 1880 le diplôme d’ingénieur agronome. Il a eu notamment comme professeur Édouard Lecouteux (1819-1893), agronome réputé, qui a mis en place en Sologne, à Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher) une ferme modèle dans son château de Cerçay. Il a été conseiller général du département (1871-1874) puis maire de Lamotte-Beuvron (1886-1893).

Probablement après son service militaire, André Courtin devient un « châtelain-agriculteur » selon l’expression de son ancien maître, Lecouteux, qui lui rend visite en janvier 1883, se félicitant que « son excellent ami » fait partie de ceux qui « savent faire aimer la vie rurale ». Il assurera en juillet 1892 qu’il fait « le plus grand honneur à son école ». Ce dernier avait été le fondateur, en mai 1868, de la Société des agriculteurs de France, dont Courtin deviendra un des piliers.

Au cours des années 1880 et 1890, il participe très activement aux comices agricoles, et publie des rapports ou ouvrages sur la culture du blé, l’élevage bovin, les plantations d’arbres ou l'irrigation des prairies.

En avril 1887 à Paris (9e arr.), André Courtin, qui réside à Salbris et dispose d’un pied-à-terre rue de Penthièvre (8e arr.), épouse Eugénie Thérèse Roger-Marvaise. Elle est la fille de Théophile Roger-Marvaise, avocat à la Cour de cassation, chevalier de la Légion d’honneur, alors sénateur d’Ille-et-Vilaine. Leur domicile, rue de la Victoire, deviendra entre les deux guerres l’adresse parisienne du couple Courtin.

Voir aussi :

Auguste Courtin, enfant de Noël puis châtelain (1/3) ; Auguste Courtin, maire de Joinville à la fin du 2d empire (2/3) ; Auguste Courtin, agriculteur solognot et maire de Salbris (3/3)

Charles-Pierre Chapsal que la grammaire rend riche (1/3) ; Charles-Pierre Chapsal châtelain à Polangis (2/3) ; Charles-Pierre Chapsal, maire, père et grand-père de maires (3/3)

À suivre

Portrait d’André Courtin (arch. fam.)

 

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20 octobre 2024 7 20 /10 /octobre /2024 00:01

Baptiste Joseph Debau naît le 6 novembre 1825 à Grenoble. Il est le fils d’Anne Renouvin, d’origine normande (Manche) et de Jean Baptiste Debau, natif du Gard, sous-officier dans l’infanterie. Il utilisera la graphie « Debeau » pour son patronyme.

Engagé également dans l’armée, il sert comme musicien en 1852 au 6e régiment d'infanterie légère (6e Léger), stationné en 1852 à la caserne Ave Maria à Paris (4e arr.). Il épouse en janvier cette année-là Catherine Wéeber, brodeuse, originaire d’Alsace. Elle meurt, hospitalisée à Strasbourg en septembre 1855, mais ils étaient déjà séparés puisqu’un enfant naît de sa future seconde femme dès avril 1856. Il épouse celle-ci, Joséphine Dehon, blanchisseuse, en novembre 1856 à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

L’infanterie légère est transformée en 1855, convertis en unités d'infanterie de ligne Toujours comme musicien, Baptiste Debeau sert au 3e RIL, en garnison à Romainville. Dix ans plus tard, il est basé à Nice (Alpes-Maritimes). Il devient sous-chef de musique, nommé en 1877 à l’École d’artillerie de Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne).

Installé dans la commune de Joinville-le-Pont, riveraine du Bois de Vincennes, Baptiste Debeau est en 1888 le directeur de la Fanfare de Joinville, constituée dans le courant de la décennie et présidée alors par Théodore Létang (1835-1909), industriel, officier pendant la guerre de 1870 et conseiller municipal de la ville. Les Debeau vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

Il participe en avril 1888 à l’organisation d’un bal de la fanfare au profit des pauvres. Elle compte 22 exécutants en 1893. En 1894, Debeau gère un festival-concours d'harmonie et de fanfares qui se tient en mai à Joinville. Après une grave explosion à la société métallurgique du Bi-Métal, à Joinville en février 1895, plusieurs compagnies musicales sont mobilisées pour les obsèques, dont celles de Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Maurice et Joinville, sous la direction de Debeau.

Baptiste Debau meurt le 11 novembre 1896 à Joinville. Âgé de 71 ans, il était décoré de la Médaille militaire depuis août 1866. Ses deux fils, qui déclarent son décès à l’état-civil, ignorent le nom de sa première femme.

L’aîné, Alfred Joseph Debeau (1856-1937), sera également chef de musique, adjudant-chef au 32e régiment d'infanterie coloniale. Il s’est vu attribuer la Médaille militaire et a été fait chevalier de la Légion d’honneur.

Le cadet, Léopold Debeau (1865-1932), comptable, marié en juin 1889 à Nice avec Julie Augustine Thomas, a eu comme témoin à ses noces Joseph Pochon (1840-1908), alors député radical-socialiste, président du conseil général de l’Ain et franc-maçon.

Exercice à l’école d’artillerie de Vincennes (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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18 octobre 2024 5 18 /10 /octobre /2024 00:01

Louis Victor Gautherot naît le 12 février 1878 à Vieure, Allier. Il est le fils de Pauline Cornier et de son époux François Auguste Gautherot, jardinier, qui vivent au village de Lasalle.

La famille Gautherot s’installe à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), où le père et les deux fils aînés travaillent comme jardiniers fleuristes.

Le service militaire de Louis Gautherot se déroule entre novembre 1899 et septembre 1900 au sein du 31e régiment d'infanterie, avec une dispense d’un an, son frère aîné étant déjà sous les drapeaux.

En mars 1901, Louis Gautherot épouse Rose Pannetier, également auvergnate, native de l’Allier et fille d’une épicière de Saint-Maurice. Ils vont s’installer à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine) et Louis Gautherot va travailler pour la Ville de Paris, toujours comme jardinier.

Au cours de la première guerre mondiale, Louis Gautherot est mobilisé, d’abord en août 1914 au 39e régiment territorial d'infanterie, en décembre 1917 au 340e puis en novembre 1918 au 26e. Il est démobilisé en janvier 1919.

Prenant sa retraite vers 1928, Louis Gautherot s’installe avec son épouse et leur fille à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune limitrophe de Saint-Maurice, mais dans le quartier de Polangis, qui est partagé avec Champigny. À la faveur d’un déménagement dans la même rue, le boulevard de Polangis, ils vont d’ailleurs rejoindre cette nouvelle commune à la fin des années 1930.

Au cours des élections municipales de mai 1935, Louis Gautherot se présente, en 13e position, sur la liste des 14 candidats présentés par le Parti socialiste SFIO. Elle est conduite par Robert Derivière, employé et arrive, au premier tour, en quatrième position avec 12,3% des votes, derrière l’Union des républicains (droite, 32,6%), le Groupement des gauches de la municipalité sortante (radicaux-socialistes et socialistes indépendants, 26,8%), et les communistes (23,5%). Louis Gautherot obtient 346 voix pour 3 433 inscrits, 2 923 votants et 2 856 exprimés, soit 12,1%. Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, et, eu égard à son rang, Gautherot ne figure pas sur la nouvelle candidature de Front populaire, qui obtient deux sièges, contre vingt-cinq à la droite et aucun aux sortants radicaux.

Louis Gautherot meurt le 30 août 1943 à Champigny-sur-Marne, toujours domicilié boulevard de Polangis. Il était âgé de 65 ans et père de deux enfants.

Il avait obtenu, en juillet 1924, la Médaille d’honneur agricole puis avait été fait, en février 1927, chevalier du Mérite agricole.

Vue de Polangis, s.d., Arch. dép. Val-de-Marne

 

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13 octobre 2024 7 13 /10 /octobre /2024 11:55

Amélie Damassine Blessel naît le 26 juin 1847 à Eurville (Haute-Marne, act. Eurville-Bienville). Elle est la fille de Marie Louise Simonnet et de son époux, Auguste Blessel, qui travaille dans les forges de la ville. Un sœur jumelle décède trois mois plus tard.

En 1871, Amélie Blessel vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle exerce la profession de sage-femme. Elle réside rue du Canal.

Le mariage d’Amélie Blessel avec Jean Henri Roche a lieu à Joinville en mars 1875. Son époux est originaire du Rhône et exerce la profession de rustiqueur, c’est-à-dire de maçon rocailler. Ils s’installent rue de Paris, dans le centre de la commune.

Dans le cadre de sa profession, Amélie Roche était fréquemment confrontée à des femmes lui faisant part de la détresse que leur procurait des grossesses non désirées, les méthodes de contraception étant fort peu répandues. L'article 317 du code pénal de 1810 fait de l'avortement un crime, relevant de la cour d’assise. Le fait qu’il soit pratiqué par un professionnel de santé constitue une circonstance aggravante.

Trois affaires successives vont mettre en scène Amélie Roche, qui sera traduite à chaque fois devant un jury populaire.

La première concerne Clotilde Villette née Giroux, épouse d’André Villette, jardinier du château de Polangis à Joinville, alors propriété de l’ancien maire de la commune, André Courtin. Clotilde Villette meurt à Joinville le 23 novembre 1880. La police soupçonne qu’elle ait pu être empoisonnée par des substances administrées par Amélie Roche, qui le conteste. Le cadavre est exhumé et une analyse chimique est organisée et la sage-femme est incarcérée dans l’attente de son procès. Défendue par Me Crochard, elle est acquittée.

La deuxième affaire concerne Julie Mousseaux, née Guyot, épouse de Louis Adolphe Mousseaux, menuisier à Joinville et sapeur-pompier dans la compagnie municipale. Mère de quatre enfants, elle aurait dissimulé sa cinquième grossesse selon l’enquête de police et aurait consulté la sage-femme Roche. Elle meurt le 15 novembre 1881. Arrêtée le 16 novembre, elle est jugée en avril 1882 et toujours défendue par Me Crochard. De nouveau, elle est acquittée.

Une dernière affaire aboutit devant la cour d'assises de la Seine en février 1883. Amélie Roche a alors quitté Joinville pour Paris. Cette fois c’est une veuve, tenant un café à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, Mme Charron, qui meurt en août 1882. Là aussi la sage-femme est inculpée. Le témoignage du fils de la veuve Charron, âgé de dix ans, venu dire que « la dame avait donné à maman une poudre à boire dans du lait » est jugé déterminant. Malgré la défense, toujours assurée par Me Crochard, Amélie Roche est condamnée du crime d'avortement, mais le jury enlève la circonstance aggravante de qualité de sage-femme et reconnaît au contraire des circonstances atténuantes. Elle est condamnée à cinq ans de prison.

Amélie Roche meurt le 30 décembre 1892 à Paris (12e arr.) où elle est hospitalisée. Elle était âgée de 45 ans et résidait dans le quartier de Montmartre, rue d’Orient (act. rue de l’Armée-d’Orient, Paris 18e arr.). Elle est désignée comme exerçant la profession de cuisinière. Elle est enterrée dans le cimetière parisien d’Ivry (Seine, act. Val-de-Marne).

Joinville-le-Pont, vers 1885

 

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13 octobre 2024 7 13 /10 /octobre /2024 11:55

Amélie Damassine Blessel naît le 26 juin 1847 à Eurville (Haute-Marne, act. Eurville-Bienville). Elle est la fille de Marie Louise Simonnet et de son époux, Auguste Blessel, qui travaille dans les forges de la ville. Un sœur jumelle décède trois mois plus tard.

En 1871, Amélie Blessel vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle exerce la profession de sage-femme. Elle réside rue du Canal.

Le mariage d’Amélie Blessel avec Jean Henri Roche a lieu à Joinville en mars 1875. Son époux est originaire du Rhône et exerce la profession de rustiqueur, c’est-à-dire de maçon rocailler. Ils s’installent rue de Paris, dans le centre de la commune.

Dans le cadre de sa profession, Amélie Roche était fréquemment confrontée à des femmes lui faisant part de la détresse que leur procurait des grossesses non désirées, les méthodes de contraception étant fort peu répandues. L'article 317 du code pénal de 1810 fait de l'avortement un crime, relevant de la cour d’assise. Le fait qu’il soit pratiqué par un professionnel de santé constitue une circonstance aggravante.

Trois affaires successives vont mettre en scène Amélie Roche, qui sera traduite à chaque fois devant un jury populaire.

La première concerne Clotilde Villette née Giroux, épouse d’André Villette, jardinier du château de Polangis à Joinville, alors propriété de l’ancien maire de la commune, André Courtin. Clotilde Villette meurt à Joinville le 23 novembre 1880. La police soupçonne qu’elle ait pu être empoisonnée par des substances administrées par Amélie Roche, qui le conteste. Le cadavre est exhumé et une analyse chimique est organisée et la sage-femme est incarcérée dans l’attente de son procès. Défendue par Me Crochard, elle est acquittée.

La deuxième affaire concerne Julie Mousseaux, née Guyot, épouse de Louis Adolphe Mousseaux, menuisier à Joinville et sapeur-pompier dans la compagnie municipale. Mère de quatre enfants, elle aurait dissimulé sa cinquième grossesse selon l’enquête de police et aurait consulté la sage-femme Roche. Elle meurt le 15 novembre 1881. Arrêtée le 16 novembre, elle est jugée en avril 1882 et toujours défendue par Me Crochard. De nouveau, elle est acquittée.

Une dernière affaire aboutit devant la cour d'assises de la Seine en février 1883. Amélie Roche a alors quitté Joinville pour Paris. Cette fois c’est une veuve, tenant un café à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, Mme Charron, qui meurt en août 1882. Là aussi la sage-femme est inculpée. Le témoignage du fils de la veuve Charron, âgé de dix ans, venu dire que « la dame avait donné à maman une poudre à boire dans du lait » est jugé déterminant. Malgré la défense, toujours assurée par Me Crochard, Amélie Roche est condamnée du crime d'avortement, mais le jury enlève la circonstance aggravante de qualité de sage-femme et reconnaît au contraire des circonstances atténuantes. Elle est condamnée à cinq ans de prison.

Amélie Roche meurt le 30 décembre 1892 à Paris (12e arr.) où elle est hospitalisée. Elle était âgée de 45 ans et résidait dans le quartier de Montmartre, rue d’Orient (act. rue de l’Armée-d’Orient, Paris 18e arr.). Elle est désignée comme exerçant la profession de cuisinière. Elle est enterrée dans le cimetière parisien d’Ivry (Seine, act. Val-de-Marne).

Joinville-le-Pont, vers 1885

 

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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 00:01

Léon Capra naît le 5 mai 1878 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Françoise Dufour et de son époux Charles Antoine Capra, qui vivent rue d’Aubervilliers. Le père est natif du village de Traffiume (Piémont, act. Italie, commune de Cannobio), situé sur le bord lac Majeur près de la frontière avec la Suisse. Il exerce la profession de fumiste.

Pour une raison non précisée, sans doute médicale, Léon Capra est exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1899. Exerçant comme son père le métier de fumiste, il épouse en juin 1903 à Paris (4e arr.) Henriette Lucienne Daron, casquettière. Ils vivent rue Ferdinand-Duval puis rue du Petit-Musc, dans le même arrondissement.

En 1906, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de Créteil.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Léon Capra est affecté au 46e régiment d'infanterie. Le conseil de révision le classe en mars 1915 comme apte au service armé et il rejoint le 132e puis le 248e régiment d'infanterie. En février 1916, il est transféré au 12e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en janvier 1919 et reprend son métier de fumiste.

Probablement du fait de son expérience des matières liées au feu, il intègre, avec le grade de caporal la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville. En parallèle, il est recruté par la société cinématographique Pathé, qui dispose d’un établissement à Joinville, où il exerce en 1926 en tant que pompier civil ; la résidence familiale est désormais quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis, proche de l’usine. Il exerce le même métier en 1931 pour une autre firme du secteur, la société Paramount, établie dans la commune voisine de Saint-Maurice.

En décembre 1930, Léon Capra est le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Il est élevé au grade de lieutenant en avril 1935.

Encore en décembre 1930, Capra est vice-président de la Chorale de Joinville, fondée à cette date par Joseph Marie Moutardier (1877-1958), professeur de l’enseignement technique, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville-le-Pont et franc-maçon.

Léon Capra meurt le 31 décembre 1939 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 61 ans et père de quatre enfants et domicilié à Joinville-le-Pont, quai d’Anjou.

Six semaines après sa disparition, la compagnie joinvillaise des pompiers, fondée à la fin des année 1850, est rattachée au régiment des sapeurs-pompiers de Paris ; il en aura été le dernier commandant.

Plusieurs fois décoré à partir de 1924, titulaire de la médaille d'argent du sauvetage en novembre 1935, Léon Capra avait également reçu la médaille d'or de l’encouragement au dévouement en février 1936.

Ancienne caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 00:01

Léon Capra naît le 5 mai 1878 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Françoise Dufour et de son époux Charles Antoine Capra, qui vivent rue d’Aubervilliers. Le père est natif du village de Traffiume (Piémont, act. Italie, commune de Cannobio), situé sur le bord lac Majeur près de la frontière avec la Suisse. Il exerce la profession de fumiste.

Pour une raison non précisée, sans doute médicale, Léon Capra est exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1899. Exerçant comme son père le métier de fumiste, il épouse en juin 1903 à Paris (4e arr.) Henriette Lucienne Daron, casquettière. Ils vivent rue Ferdinand-Duval puis rue du Petit-Musc, dans le même arrondissement.

En 1906, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de Créteil.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Léon Capra est affecté au 46e régiment d'infanterie. Le conseil de révision le classe en mars 1915 comme apte au service armé et il rejoint le 132e puis le 248e régiment d'infanterie. En février 1916, il est transféré au 12e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en janvier 1919 et reprend son métier de fumiste.

Probablement du fait de son expérience des matières liées au feu, il intègre, avec le grade de caporal la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville. En parallèle, il est recruté par la société cinématographique Pathé, qui dispose d’un établissement à Joinville, où il exerce en 1926 en tant que pompier civil ; la résidence familiale est désormais quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis, proche de l’usine. Il exerce le même métier en 1931 pour une autre firme du secteur, la société Paramount, établie dans la commune voisine de Saint-Maurice.

En décembre 1930, Léon Capra est le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Il est élevé au grade de lieutenant en avril 1935.

Encore en décembre 1930, Capra est vice-président de la Chorale de Joinville, fondée à cette date par Joseph Marie Moutardier (1877-1958), professeur de l’enseignement technique, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville-le-Pont et franc-maçon.

Léon Capra meurt le 31 décembre 1939 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 61 ans et père de quatre enfants et domicilié à Joinville-le-Pont, quai d’Anjou.

Six semaines après sa disparition, la compagnie joinvillaise des pompiers, fondée à la fin des année 1850, est rattachée au régiment des sapeurs-pompiers de Paris ; il en aura été le dernier commandant.

Plusieurs fois décoré à partir de 1924, titulaire de la médaille d'argent du sauvetage en novembre 1935, Léon Capra avait également reçu la médaille d'or de l’encouragement au dévouement en février 1936.

Ancienne caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 00:01

Léon Capra naît le 5 mai 1878 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Françoise Dufour et de son époux Charles Antoine Capra, qui vivent rue d’Aubervilliers. Le père est natif du village de Traffiume (Piémont, act. Italie, commune de Cannobio), situé sur le bord lac Majeur près de la frontière avec la Suisse. Il exerce la profession de fumiste.

Pour une raison non précisée, sans doute médicale, Léon Capra est exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1899. Exerçant comme son père le métier de fumiste, il épouse en juin 1903 à Paris (4e arr.) Henriette Lucienne Daron, casquettière. Ils vivent rue Ferdinand-Duval puis rue du Petit-Musc, dans le même arrondissement.

En 1906, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de Créteil.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Léon Capra est affecté au 46e régiment d'infanterie. Le conseil de révision le classe en mars 1915 comme apte au service armé et il rejoint le 132e puis le 248e régiment d'infanterie. En février 1916, il est transféré au 12e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en janvier 1919 et reprend son métier de fumiste.

Probablement du fait de son expérience des matières liées au feu, il intègre, avec le grade de caporal la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville. En parallèle, il est recruté par la société cinématographique Pathé, qui dispose d’un établissement à Joinville, où il exerce en 1926 en tant que pompier civil ; la résidence familiale est désormais quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis, proche de l’usine. Il exerce le même métier en 1931 pour une autre firme du secteur, la société Paramount, établie dans la commune voisine de Saint-Maurice.

En décembre 1930, Léon Capra est le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Il est élevé au grade de lieutenant en avril 1935.

Encore en décembre 1930, Capra est vice-président de la Chorale de Joinville, fondée à cette date par Joseph Marie Moutardier (1877-1958), professeur de l’enseignement technique, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville-le-Pont et franc-maçon.

Léon Capra meurt le 31 décembre 1939 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 61 ans et père de quatre enfants et domicilié à Joinville-le-Pont, quai d’Anjou.

Six semaines après sa disparition, la compagnie joinvillaise des pompiers, fondée à la fin des année 1850, est rattachée au régiment des sapeurs-pompiers de Paris ; il en aura été le dernier commandant.

Plusieurs fois décoré à partir de 1924, titulaire de la médaille d'argent du sauvetage en novembre 1935, Léon Capra avait également reçu la médaille d'or de l’encouragement au dévouement en février 1936.

Ancienne caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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Léon Capra naît le 5 mai 1878 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Françoise Dufour et de son époux Charles Antoine Capra, qui vivent rue d’Aubervilliers. Le père est natif du village de Traffiume (Piémont, act. Italie, commune de Cannobio), situé sur le bord lac Majeur près de la frontière avec la Suisse. Il exerce la profession de fumiste.

Pour une raison non précisée, sans doute médicale, Léon Capra est exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1899. Exerçant comme son père le métier de fumiste, il épouse en juin 1903 à Paris (4e arr.) Henriette Lucienne Daron, casquettière. Ils vivent rue Ferdinand-Duval puis rue du Petit-Musc, dans le même arrondissement.

En 1906, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de Créteil.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Léon Capra est affecté au 46e régiment d'infanterie. Le conseil de révision le classe en mars 1915 comme apte au service armé et il rejoint le 132e puis le 248e régiment d'infanterie. En février 1916, il est transféré au 12e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en janvier 1919 et reprend son métier de fumiste.

Probablement du fait de son expérience des matières liées au feu, il intègre, avec le grade de caporal la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville. En parallèle, il est recruté par la société cinématographique Pathé, qui dispose d’un établissement à Joinville, où il exerce en 1926 en tant que pompier civil ; la résidence familiale est désormais quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis, proche de l’usine. Il exerce le même métier en 1931 pour une autre firme du secteur, la société Paramount, établie dans la commune voisine de Saint-Maurice.

En décembre 1930, Léon Capra est le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Il est élevé au grade de lieutenant en avril 1935.

Encore en décembre 1930, Capra est vice-président de la Chorale de Joinville, fondée à cette date par Joseph Marie Moutardier (1877-1958), professeur de l’enseignement technique, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville-le-Pont et franc-maçon.

Léon Capra meurt le 31 décembre 1939 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 61 ans et père de quatre enfants et domicilié à Joinville-le-Pont, quai d’Anjou.

Six semaines après sa disparition, la compagnie joinvillaise des pompiers, fondée à la fin des année 1850, est rattachée au régiment des sapeurs-pompiers de Paris ; il en aura été le dernier commandant.

Plusieurs fois décoré à partir de 1924, titulaire de la médaille d'argent du sauvetage en novembre 1935, Léon Capra avait également reçu la médaille d'or de l’encouragement au dévouement en février 1936.

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