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15 décembre 2020 2 15 /12 /décembre /2020 00:01

Suite de la biographie de Théophile Leteuil

L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, en janvier 1908, donne la parole à Briolay au sujet de ses rapports avec Leteuil, qui fut membre de son comité : « - Tu es fâché ? Politiquement, oui. Leteuil, mon ennemi politique, Théophile, mon ami particulier ». Une chronique régulière de ce journal, Les Aventures du balai, mettra en vedette Leteuil et ses associés avec un style souvent cruel, dû à la plume de Louis Rey, conseiller municipal radical.

La firme cinématographique Pathé, qui a des relations difficiles avec la municipalité Eugène Voisin, appuie en février la formation d’un comité d’action sociale pour la concentration et la défense des intérêts des habitants de la commune de Joinville et des communes avoisinantes. Hainsselin et Leteuil tentent, en vain, d’en prendre le contrôle.

Le scrutin local voit s’affronter trois listes : celle de la municipalité sortante et des radicaux-socialistes, de nouveau conduite par Eugène Voisin, une liste socialiste unifiée soutenue par la SFIO avec Lacroix et Lebègue, et celle soutenue par le comité de Leteuil, Hainsselin et Valbonnet qui prend désormais le nom de comité socialiste évolutionniste. Le nom est peut-être emprunté aux théories des socialistes italien Oddino Morgari ou allemand Eduard Bernstein, qui défendit le concept dans son ouvrage Socialisme théorique et social-démocratie pratique, paru en 1899.

Le résultat du premier tour est nettement en faveur des radicaux, qui ont six élus dès le premier tour avec environ 65% du total des votes ; avec des listes incomplètes, la SFIO a environ 5% et les évolutionnistes plus de 28%. Au second tour, la victoire des radicaux est très large, avec 15 élus de plus, contre un seul aux candidats patronnés par Leteuil et un indépendant. Leteuil recueille 387 suffrages exprimés pour 1 188 votants, soit 32,6% et n’est pas réélu.

Hainsselin a lancé une publication intitulée l’Indépendant, qui polémique vivement avec Voix des communes. Les sujets sont nombreux : les becs de gaz, les pavés, la gestion de la caisse des écoles… Cette dernière cause conduira Leteuil à des déboires. Il avait déposé une plainte en septembre 1908 auprès de la préfecture de la Seine au sujet de prétendues turpitudes dans la comptabilité ; après enquête, le préfet dédouane entièrement la municipalité. L’assemblée générale de l’association vote, en mars 1909, à l’unanimité un blâme contre Leteuil et ses insinuations. Même un de ses anciens alliés, Valbonnet, le lâche.

Un cadre de Pathé, Vernière, devient président du comité évolutionniste et finance le journal.

Malgré son échec local, Théophile Leteuil est candidat, sans succès, aux élections sénatoriales de janvier 1909 dans le département de la Seine.

La voirie devient un autre cheval de bataille, qui va permettre à partir de 1909 aux alliés Hainsselin et Leteuil de retrouver une influence. Un entrepreneur fait transiter, par une petite rue, les chariots qui transportent la boue issue du dragage de la Marne. Le chemin qu’il emprunte se dégrade considérablement, ce qui irrite les habitants, d’autant que municipalité et entrepreneur se renvoient la charge des travaux de réhabilitation de la rue.

Leteuil annonce, en mars 1909, être le candidat des évolutionnistes pour une élection cantonale partielle, mais il y renoncera.

Leteuil tente également de tirer profit de la grande inondation de la Marne, au premier trimestre 1910, pour retrouver une place dans la vie publique. Il s’intitule président pour Joinville d’un groupement intercommunal de défense des inondés. Les radicaux lui reprochent de s’intéresser au sujet uniquement par intérêt personnel. Hainsselin étant parti en Inde, où il est devenu juge de paix dans la colonie française de Pondichéry, le comité évolutionniste périclite et Leteuil se rapproche de la SFIO et participe à la campagne victorieuse d’Albert Thomas, qui sera maire socialiste de Champigny avant de devenir ministre puis directeur général du Bureau international du travail. Il est qualifié, par Voix des communes, de « tambour des mécontents », réclamant par exemple la réduction des taxes d’octroi sur les boissons ou critiquant la rémunération du receveur des Postes.

En prévision des élections municipales de 1912, Leteuil, à la tête de son groupe évolutionniste, cherche à construire une alliance avec les socialistes SFIO, libéraux, les conservateurs et un groupe de radicaux dissidents de la municipalité sortante dont le maire, Eugène Voisin, ne veut pas se représenter. La coalition emporte l’élection contre l’ancien adjoint radical-socialiste, Georges Briolay et Ernest Mermet (radical dissident) est élu maire. Hainsselin, revenu brièvement à Joinville, est élu au conseil municipal, mais pas Leteuil. Battus, les radicaux-socialistes continuent de régler le compte de ce dernier : « depuis ses insinuations mensongères contre le trésorier de la caisse des écoles ; il a été jugé, il est mort et enterré, n’en parlons plus. Cadavre récalcitrant, il a voulu revenir de nouveau à la surface, vos alliés d’aujourd’hui l’ont réinhumé, ce n’est plus qu’une poussière » écrit Briolay dans Voix des communes.

Pendant la première guerre mondiale, toujours négociant en vins, Leteuil participe aux Journées joinvillaises, une collecte humanitaire organisée en décembre 1917. Il fut peut-être un des initiateurs de l’émission d’une pseudo-monnaie, des d’une valeur de 50 centimes émis pendant la guerre par le Groupement des commerçants, industriels et habitants de Joinville pour suppléer à l’absence d’argent liquide. Il fut chargé, en novembre 1922, de la reprise de ces jetons qui permirent même de payer les taxes municipales.

En juin 1924, Leteuil propose à la location son terrain de l’avenue du Président-Wilson (anc. chemin de Brétigny), dans le quartier de Palissy, d’une superficie de 1 700 m², qui comprend une belle habitation et une usine.

Théophile Leteuil meurt le 27 septembre 1925 à Joinville. Il était âgé de 65 ans et père de quatre enfants.

Fin

La monnaie de guerre utilisée à Joinville à la fin du conflit de 1914-1918

 

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 00:01

Début de la biographie de Théophile Leteuil

Théophile René Leteuil naît le 18 février 1860 à Richelieu (Indre-et-Loire). Il est le fils de Marie Gerrand et de son époux René Leteuil, cultivateur.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Paris, où il est employé de commerce dans une boulangerie, Théophile Leteuil épouse en novembre 1885 à Joinville Véronique Chapotot, cuisinière, résidant dans la même rue.

Lors des élections législatives de septembre 1889, Théophile Leteuil participe à la campagne électorale de Guillaume Silvy, candidat boulangiste (populiste). Il arrive en tête dans la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux au premier tour avec 39,4%, et en seconde position à Joinville avec 37,4%, derrière le conseiller général radical-socialiste Jules Ferdinand Baulard, qui remporte le siège au second tour.

En 1891, le couple Leteuil a franchi la Marne et réside dans le quartier en développement de Palissy, route de la Brie (act. av. Galliéni). Leteuil est devenu boulanger.

Six ans plus tard, il exploite un hôtel-restaurant à l’enseigne Au bi du bout du pont. La salle du restaurant Leteuil accueille, à partir de l’été 1897, les réunions de la section de Joinville de la Fédération des abonnés à la semaine des trains ouvriers. Animée par le socialiste Henri Martinet, elle revendique que les titulaires de ces abonnements puissent partir et revenir par tous les trains omnibus, et non par ceux qui sont spécialement désignés, entre la gare de Joinville et Paris. La fédération compte trois sections à Saint-Maur et d’autres à Champigny, Nogent, Le Perreux et Fontenay-sous-Bois. En 1899, elle élargit ses revendications à l’ouverture de l’abonnement aux employés.

L’établissement des Leteuil est transféré en 1901, avenue de Brétigny (act. av. du Président-Wilson). Après 1910, ils font commerce de vins en gros.

Lors des élections municipales de mai 1900, Leteuil figure sur la liste du maire sortant, Eugène Voisin, qui comprend principalement des radicaux, mais également des personnalités conservatrices comme Moulinet, Dalbavie, Provin ou Raoult. La liste remporte les 23 sièges à pourvoir, face à une liste socialiste-révolutionnaire. Leteuil se situe en 22e position, avec 495 voix pour 1096 électeurs inscrits, loin des 704 suffrages de Voisin.

En avril 1901, Leteuil propose au conseil municipal la création d’une section de vote pour les quartiers de Palissy et Polangis, ce qui les séparerait donc, électoralement parlant, de la rive droite de la Marne. Au cours d’un vote à bulletins secrets, l’idée est repoussée par 10 voix contre, 5 pour et 1 blanc. Mécontent, Leteuil annonce qu’il va lancer une pétition.

Lors de la constitution du Comité d’union et d’action républicaines de la 2e circonscription de Sceaux, en avril 1902, Leteuil est un des 13 délégués du groupe radical-socialiste de Joinville. Lorsque ce groupe décide de pérenniser son activité, jusqu’ici limitée aux élections législatives, et se rebaptise Comité républicain radical-socialiste de Joinville en juin 1902, Leteuil est un des huit délégués, et un des deux de la zone de Palissy.

Comme les autres radicaux-socialistes Leteuil se prononce, encore en juin 1902, contre l’autorisation des Sœurs enseignantes de la Providence dans la commune ; il y a 13 contre, 5 pour et une abstention.

Lors du scrutin municipal de mai 1904, les conservateurs s’opposent à Eugène Voisin, dont la liste prend un caractère nettement radical-socialiste. Les candidats du maire obtiennent, en moyenne, au premier tour 50,2% des votes, devant la droite à 31,9%, les socialistes-révolutionnaires complétant le tableau, avec 14,9%. Leteuil est élu sur la liste Voisin dès le premier tour, en onzième position, avec 571 suffrages pour 1119 votants (51%) sur 1363 inscrits. Il fait partie des électeurs sénatoriaux radicaux-socialistes en janvier 1905.

Début 1906, Théophile Leteuil entre en conflit avec le maire, au prétexte d’irrégularités supposées dans la prise en charge de l’enfouissement des chiens retrouvés morts sur la voie publique, une accusation qui sera plus tard infirmée par une enquête préfectorale. Il qualifie le sujet de « scandale du bureau de bienfaisance ». Un autre conseiller municipal, Charles Léon Tardivon, se solidarise avec lui et tous les deux démissionnent du conseil municipal. Leteuil poursuit ensuite seul une guérilla politique contre la majorité radicale. Le comité radical-socialiste décide de sa radiation, à l’unanimité selon Georges Briolay, futur maire de la commune.

Fin 1907, Leteuil rejoint Eugène Hainsselin, alors conseiller prud’homme, ouvrier scieur, qui a été militant socialiste-révolutionnaire puis est brièvement passé au parti socialiste SFIO. Ensemble, ils forment un comité socialiste indépendant lors d’une réunion le 21 novembre, qui rassemble 400 électeurs. Félix Valbonnet, entrepreneur de mécanique, en est élu président.

À suivre

Joinville inondé en 1910

 

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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 00:01

Constant Jules Alexandre Lacroix naît le 15 janvier 1829 à Vineuil (Loir-et-Cher). Il est le fils de Virginie Jus et de son mari, Jules Saturnin Peloton dit Lacroix, buraliste.

Il fait des études au collège de Blois (Loir-et-Cher) puis au collège Charlemagne à Paris (act. lycée Charlemagne, 4e arr.). Devenu acteur, adoptant le pseudonyme de Jules Dornay, il joue dans le théâtre de vaudeville à Paris.

À partir de 1858, il devient principalement auteur, souvent en compagnie d’autres écrivains, notamment Xavier de Montepin à partir de 1865, lequel fut le témoin du second mariage de Jules Dornay. La première pièce qu’il livre l’est à M. Sari, directeur du Théâtre des Délassements-Comiques, boulevard du Temple à Paris, en avril 1858. Elle est cosignée avec Eugène de Fore.

En mai 1862 à Paris (11e arr.), Jules Dornay épouse Thérèse Nathalie Villedieu.

Fin 1895, 57 œuvres de Jules Dornay avaient été représentées et une demi-douzaine était en répétition ou en préparation selon le guide de Jules Martin. Parmi ses grands succès figure La Porteuse de pain, adaptée en 1890 du roman de Xavier de Montépin. En 1934, le réalisateur de cinéma René Sti porte la pièce à l’écran, où elle rencontre un public important. Le chroniqueur Willy, remarque que « M. Jules Dornay remplit, à lui tout seul, l'Ambigu de chiens courants et d'intrigues traînantes ».

Devenu veuf en septembre 1875, Jules Dornay se remarie en août 1876 à Paris (20e arr.) avec Marie Aline Carrillon. Ils vivent rue de Belleville.

Voulant disposer de son propre théâtre, Jules Dornay reprend en février 1876 la salle du Théâtre du Château-d'Eau, rue de Malte à Paris (act. L'Alhambra, 11e arr.), qui avait été exploitée avec profit par Hippolyte Cogniard puis, avec difficulté en 1875 par Eugène Dejean. Comme pour son prédécesseur, la gestion de Jules Dornay se termine en février 1877 par une faillite ; il avait démissionné en décembre. La salle fut reprise par les comédiens et élargit son répertoire à l'opéra-comique en 1879 puis à l'opéra en 1881.

Poursuivant son œuvre en tant qu’auteur, Jules Dornay et son épouse s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils vivent dans le quartier de Palissy, en 1896 chemin de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson) et en 1906 avenue d’Hill (act. avenue de la Plage).

Ses pièces ont été représentées sur certaines des plus grandes scènes parisiennes du 19e siècle comme les théâtres de la Gaîté, de l'Ambigu ou Déjazet. Une de ses dernières pièces est La Marchande de Fleurs, représentée en 1903.

Jules Dornay meurt le 13 juin 1906 à Joinville. Il était âgé de 77 ans et semble ne pas avoir eu d’enfant.

Cabaret de la Grappe Dorée, œuvre de Jules Dornay

 

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25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 00:01

François Paul Villain naît le 23 février 1847 à Montmartre (act. Paris, 18e arr.). Il est le fils de Thérèse Honorine Marié et d’Edme Paul Villain.

En juin 1879, il est, comme sa mère, passementier à Paris (7e arr.), rue du Poteau, et épouse dans l’arrondissement Joséphine Victorine Louise Bale, couturière. Ils s’installent dans la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), jouissant sans doute d’une certaine aisance puisqu’il n’exerce plus son métiers et vis de ses rentes.

Installé dans l’avenue éponyme du quartier de Palissy, qui s’est peuplé depuis la fin du second empire, Paul Villain est pressenti pour représenter ce quartier lors des élections municipales de mai 1892, à la demande d’Albert Bleunard, principal de collège et ancien conseiller municipal radical-socialiste. Il ne se présente cependant pas.

Par contre, il fait partie des cinq nouveaux qui rejoignent la liste du maire sortant radical, Eugène Voisin, en mai 1896. Le journal local radical-socialiste Voix des communes le présente comme un « homme grave de belle prestance ». Comme tous les candidats, il est élu dès le premier tour sans concurrents. Voisin est de nouveau désigné comme maire.

Pendant ce mandat, Villain est, à trois reprises, désigné comme électeur sénatorial, seule fonction strictement politique dans un conseil municipal.

Le scrutin de mai 1900 voit pour la première fois la présence de représentants socialistes-révolutionnaires, qui n’emportent pas de siège. Eugène Voisin est ses colistiers radicaux sont élus dès le premier tour. Villain recueille 583 voix.

Le député radical Jules Ferdinand Baulard se retirant, Villain participe, pendant le premier semestre 1902, à la campagne en faveur de son successeur, Adolphe Maujan. Il siège en avril de cette année au sein du Comité d’union et d’action républicaines de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux où il représente le groupe radical-socialiste de Joinville.

Avec la majorité anticléricale du conseil municipal, Villain vote, en juin 1902, contre l’autorisation demandée par les Sœurs enseignantes de la Providence, après des discussions tendues en conseil municipal.

Les élections municipales de mai 1904, prolongeant l’affrontement entre farouches défenseurs de la laïcité et conservateurs, opposent une liste de tendance nationaliste à celle, désormais clairement radicale-socialiste du maire sortant. La liste Voisin recueille une 22 des 23 sièges à pourvoir. Villain est réélu dès le premier tour, avec 594 voix sur 1 119 votants (53,1%) pour 1 363 inscrits. Il est deuxième adjoint au maire, après Honoré Jullien.

L’ancien député Baulard, malade, se réjouit cependant que les radicaux-socialistes joinvillais aient réussi à « battre complètement les différentes listes réactionnaires et cléricales » et soient ainsi, selon lui, à même de « décrasser notre commune dont nous avons été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser. »

Siégeant au Comité central d’union et d’actions républicaines, Villain intègre le bureau où il représente le canton de Saint-Maur-des-Fossés. Il est de nouveau électeur sénatorial.

Le scrutin de mai 1908 est tendu, avec pour la première fois une liste soutenue par le parti socialiste SFIO nouvellement créé et une liste se revendiquant d’un socialisme évolutionniste, regroupant des libéraux et conservateurs à côté d’’anciens socialistes-révolutionnaires. Les radicaux-socialistes emportent 21 des 23 sièges, en laissant un à l’opposition évolutionniste et le dernier à un indépendant. Villain doit en passer par un second tour, où il obtient 522 suffrages sur 1 188 votants (43,9%).

Jullien ayant été battu, c’est Villain qui est premier adjoint, rejoint par Georges Briolay dans le bureau municipal. Le climat consensuel qui existait huit ans plus tôt a disparu, et tandis que l’opposition éclate en de multiples chapelles, des attaques sont lancées contre Villain, mis en cause pour sa gestion de la caisse des écoles, dont il sera cependant blanchi.

Encore désigné délégué sénatorial, Villain fait également partie de la commission qui décide d’envoyer l’été des enfants de Joinville à la montagne, en l’occurrence en Ardèche, en mai 1909.

La maladie du maire, Eugène Voisin, fait que ses adjoints, Villain et Briolay, sont amenés à le remplacer de plus en plus souvent, y compris, par exemple en février 1911, pour la présidence du conseil municipal. Avec plusieurs autres personnes en retrait pour raisons de santé ou démissionnaires, et une série de fortes tensions liées aux perspectives de succession, la vie municipale de Joinville est devenue très agitée. Le même mois, le public est convié pour un compte-rendu de mandat du conseil municipal devant environ 300 personnes. Outre les opposants déjà identifiés, les libéraux de Louis Gallas, les évolutionnistes de Théophile Leteuil et les socialistes unifiés d’Émile Lebègue, un groupe de dissidents radicaux s’est formé, emmené par Henri Vel-Durand, Ernest Mermet, Chéri Arnaud et Maurice Watrinet qui réclament la démission du maire, qu’ils estiment trop âgé. Parmi les points polémiques figurent la réfection d’une rue d’accès au port fluvial, endommagée par la circulation de charrois qui transportent les boues évacuées suite aux inondations de 1910, la gestion de la caisse des écoles, l’agrandissement de la mairie, l’appui aux associations d’éducation populaire, les taxes d’octroi, le nettoiement des rues…

En mars 1911, Louis Rey, conseiller municipal et animateur du parti radical-socialiste avec Georges Briolay, lance une nouvelle affaire locale, critiquant l’attitude d’un directeur d’école à propos d’un incident avec un élève au comportement qu’il juge inapproprié. L’affaire est largement reprise par tous les opposants. Villain regrette publiquement le déclenchement par Rey de cette polémique. Il est même contraint de lever la séance du conseil municipal du 21 mars qui évoque cette question à cause d’un grand tumulte.

Le maire étant toujours diminué par son état de santé, c’est Villain qui prononce en novembre 1911 le discours lors des cérémonies d’inauguration de la mairie et de deux ponts qui relient Joinville à ses voisines, le pont du Petit-Parc, desservant Saint-Maur-des-Fossés et Champigny-sur-Marne, et celui de Maisons-Alfort. Le journal radical Voix des communes commente en janvier 1912 l’exercice de son mandat par Villain, estimant qu’il l’a rempli « avec zèle et autorité. »

Lors des élections municipales de mai 1912, face à la liste de la municipalité sortante conduite par Georges Briolay, les trois listes d’opposants s’unissent au second tour : dissidents radicaux, socialistes SFIO et libéraux. Ils emportent au second tour la totalité des sièges et le chimiste Ernest Mermet, radical dissident, devient maire.

Paul Villain meurt le 13 février 1917 à Joinville, où il résidait toujours avenue Palissy. Il était âgé de 70 ans et n’avait pas eu d’enfant. Décoré des Palmes académiques, il était officier de l’instruction publique depuis novembre 1911.

Son épouse, Louise Villain (1852-1928) a été, de 1909 à 1912, administratrice de la Société de l’allaitement maternel, principale organisation humanitaire de Joinville à dimension laïque.

La mairie de Joinville en 1919

 

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15 novembre 2020 7 15 /11 /novembre /2020 00:01

Paul Charles Victor Guye naît le 10 juin 1876 à Paris (4e arr.). Il est le fils d’Eugénie Justine Caroline Asselin et de son mari Pierre Étienne Achille Guye, cordonnier.

À dix-huit ans, Guye, qui est employé de commerce, devance le service militaire et s’engage dans l’armée pour cinq ans. Il est affecté au 27e régiment d’infanterie ; en juin, 1895, il est réformé à Dijon (Côte-d'Or), une pleurésie purulente étant diagnostiquée. Il devient ensuite professeur de langue anglaise puis inspecteur à l’école Berlitz.

Marié en janvier 1901 à Paris (11e arr.) avec une institutrice, Marthe Le Vasseur, ils vivent boulevard Beaumarchais. Après le décès de son épouse, Paul Guye se remarie en novembre 1910 à Paris (9e arr.) avec une secrétaire de l’école Berlitz, Marthe Dreyfus. Ils s’installent d’abord boulevard des Italiens, puis rue Choron et rue Saint-Hilaire à Colombes, (Seine, act. Hauts-de-Seine).

En 1914, Paul Guye enseigne en Angleterre, probablement à Harrogate, dans le Yorkshire, où il demande à adhérer au Touring club de France. Il est à Londres en 1917. Son exemption du service militaire armé est confirmée à deux reprises.

Après le conflit mondial, la famille Guye s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où elle réside en 1926 avenue d’Hill (act. avenue de la Plage) dans le quartier de Palissy. Guye reprend une activité commerciale et semble bénéficier d’un certain confort financier.

Dans sa nouvelle commune, Paul Guye s’engage dans l’action politique. Il préside le Comité d’union républicaine et d’action sociale, principale organisation locale de la droite libérale et conservatrice. En octobre 1932, il présente sa démission de président du comité pour des raisons de santé. Les membres ne l’acceptent pas et confient l’intérim à Lucien Pinton.

Paul Guye meurt le 12 septembre 1933 à Joinville. Il était âgé de 57 ans et père de deux filles. En janvier 1912, il avait été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie.

La presse locale lui rend hommage, y compris l’hebdomadaire Voix des communes, de ses opposants radicaux-socialistes, qui remarque qu’il « ne comptait que des amis à Joinville » tandis que le journal libéral Union régionale dit qu’il était « très estimé du comité d’union républicaine dont il était le président. »

Le Pont de Joinville et le quartier de Palissy

 

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17 octobre 2020 6 17 /10 /octobre /2020 00:01

Nicolas François Couppé naît le 5 décembre 1825 à Paris. Il est le fils de Mélanie Augustine Pérée et de son mari, Louis Auguste François Couppé. Il épouse en octobre 1846 à Paris (2e arr.) en l’église Saint-Eustache Louise Félicie Samson.

Couppé fait fonctionner à Paris (4e arr.) en 1850 un atelier de doreur et argenteur sur métaux, qu’il spécialise dans la fabrication de flambeaux de style Louis XVI en 1856. La famille s’installera ensuite dans le 3e arrondissement, rue de Thorigny.

La situation de la Couppé pendant la guerre de 1870-1871, qui voit l’Empire français s’opposer aux puissances allemandes menées par la Prusse, n’est pas connue. Il est probable que son fils, Léon Auguste, s’est engagé ; il deviendra, dans la réserve de l’infanterie, sous-lieutenant en 1884.

Tout en conservant son domicile parisien, la famille Couppé dispose d’une résidence à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le nouveau quartier de Palissy, sans doute peu après la fin de la guerre. Ils acquièrent une maison mise en vente par Louis Hugedé qui lotit la rue qui porte toujours son nom.

L’implantation de François Nicolas Couppé sur les bords de Marne va l’amener à s’impliquer dans la vie locale. Il fait partie du groupe de républicains qui, en janvier 1878, portent le modéré Gabriel Pinson à la mairie, en battant le sortant Ferdinand Rousseau, bonapartiste. Le nouveau conseil municipal compte également quelques radicaux-socialistes.

La démission en 1879 du second adjoint, l’épicier Jules Marchais, conduit à la désignation de François Nicolas Couppé à ce poste. Un conflit éclate au sein du conseil, en septembre 1879 ; Alphonse Demeestère, qui sera plus tard le dirigeant du comité radical-socialiste de la circonscription, veut porter secours à Adolphe Morandy, ancien lieutenant des Francs-tireurs pendant la guerre franco-allemande de 1870 et officier sous la Commune de Paris en 1871, récemment amnistié et malade. Il lance une souscription, ce que conteste le maire. Couppé est signataire avec la majorité de la motion du conseil municipal du 27 septembre 1879, dans laquelle les élus « blâment sévèrement le citoyen Demeestère. »

Lors des élections municipales de janvier 1881, François Nicolas Couppé est réélu conseiller municipal. Les places d’adjoints sont occupées par Eugène Voisin et Prince Amédée Gosset. Il est probablement secrétaire de l’assemblée. Les républicains modérés ont emporté tous les sièges, les radicaux ne siégeant plus.

Non réélu lors des élections municipales de mai 1884, qui voient le retour de plusieurs radicaux, Couppé est présent en mai 1888 sur la liste de Gabriel Pinson, qui emporte 18 des 21 sièges à pourvoir, les radicaux-socialistes, alliés à quelques socialistes-révolutionnaires, obtenant les trois autres. Il est élu avec 305 voix pour environ 550 suffrages exprimés (55%). Gabriel Pinson est réélu maire, avec Eugène Voisin et Nicolas Chéret comme adjoints. La mort de Pinson, en juin, conduit à l’installation d’Eugène Voisin à un poste qu’il occupera pendant un quart de siècle, tandis que Nicolas Chéret et Honoré Jullien sont adjoints. Mais la disparition du premier en février 1890 fait que Couppé est, de nouveau, appelé à remplir la fonction d’adjoint en avril de la même année.

Le remplacement de Pinson par Voisin marque un rapprochement durable de la majorité municipale avec le comité radical-socialiste, qui remporte la majorité des sièges à pourvoir lors de l’élection partielle de mars 1890. Par contre, elle précipite une rupture avec certains conservateurs.

Lors de l’élection municipale de mai 1892, La liste Voisin, sur laquelle figurent Jullien et Couppé, fait face à des adversaires de droite. Elle recueille au premier tour en moyenne 360 voix pour 639 suffrages exprimés (56,3%) tandis que les opposants conservateurs en ont 141 (22,1%). Les premiers ont 21 élus sur 23, la droite en ayant un et un indépendant entre aussi au conseil municipal. Voisin et réélu maire, Jullien et Couppé adjoints.

L’équipe en place n’a pas de concurrent en mai 1896 et est reconduite avec une moyenne de 800 voix. Le bureau maintenu est maintenu à l’identique.

La présence de concurrents socialistes-révolutionnaires en mai 1900 n’empêche pas la nouvelle victoire de la liste Voisin dès le premier tour. Couppé recueille 622 voix pour 1 096 inscrits. Le trio Voisin, Jullien et Couppé reste en place. Ce dernier achève son mandat en mai 1904, n’étant pas candidat à sa réélection. Paul Villain lui succède comme deuxième adjoint. Couppé aura siégé six ans comme conseiller municipal et seize ans comme adjoint au maire, soit vingt-deux ans de mandat. À côté d’un Honoré Jullien, de tendance radicale-socialiste affirmée, Couppé semble avoir représenté une tendance plus modérée. Il joua un rôle politique évident, étant la plupart du temps désigné comme électeur sénatorial et représentant régulièrement la commune lors d’évènements.

En janvier 1888, Couppé était devenu administrateur de la société de tir Les Volontaires de Joinville et Champigny, présidée par Louis Jules Debeuré, également doreur sur métaux, libre-penseur et qui sera élu conseiller municipal de Joinville sur la même liste que Couppé en mai 1888.

Nicolas François Couppé meurt le 11 mars 1906 à Joinville. Il était père de deux enfants, dont une fille morte en bas âge et avait été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie en janvier 1904.

Joinville-le-Pont en 1885

 

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21 septembre 2020 1 21 /09 /septembre /2020 00:01

Léon Félix Ferdinand Miallion naît le 3 juillet 1903 à Paris (18e arr.). Il est le fils d’Élisa Müller et de Ferdinand Georges Miallion, serrurier.

Peu après, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1906 et vont désormais vivre dans le quartier de Palissy, sur la rive gauche de la Marne, d’abord rue de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson) puis avenue Théodore et enfin avenue Lefèvre.

C’est en novembre 1926 à Joinville que Léon Miallion épouse une autre habitante du quartier, Georgette Beurton. Il est métreur vérificateur. La mort de son père, à 51 ans en juillet 1927, l’amène à prendre la direction de la société coopérative ouvrière L'Avenir du Bâtiment, fondée en 1895 et dont son père assurait la présidence depuis 1908, fonction qu’il cumulait avec la direction dans les années 1920.

Léon Miallion exerçait toujours la fonction de directeur de la coopérative en 1938.

La famille, qui avait vécu deux ou trois ans à Vincennes autour de 1927, était revenue à Joinville-le-Pont ; ils ont au moins cinq enfants, et peut-être six ou sept. Son frère cadet, Georges, devient, en 1935, conseiller municipal de la commune.

La date de décès de Léon Miallion n’est pas connue.

Le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (années 1960)

 

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19 septembre 2020 6 19 /09 /septembre /2020 00:01

Ferdinand Georges Miallion naît le 4 juin 1866 à Issoudun (Indre). Il est le fils de Louise Pujol et de son mari, Jean Baptiste Félix Miallion, menuisier ébéniste.

Devenu serrurier à Paris (11e arr.), Ferdinand Miallion fait peut-être partie des fondateurs de la société coopérative de production de serrurerie L'Avenir du bâtiment, créée en juin 1895 et située rue Saint-Maur, où il réside en 1987. Il est lié au directeur de la coopérative, Jules Le Corre, serrurier également.

En avril 1897 Ferdinand Miallion épouse à Paris (11e arr.) Émelie Jeanne Soudan, couturière. Ils divorcèrent en janvier 1901. Il se remarie à Paris (18e arr.) en septembre 1902 avec Élisa Müller. Ils sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1906 et vont désormais vivre dans le quartier de Palissy, sur la rive gauche de la Marne, d’abord rue de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson) puis avenue Théodore et enfin avenue Lefèvre.

Lors de l’exposition internationale de Milan en 1906, L'Avenir du bâtiment est présente et obtient une médaille d'or. À titre personnel, Ferdinand Miallion, recueille une mention honorable à cette occasion.

L’assemblée générale de la coopérative en novembre 1908 remplace Le Corre, démissionnaire, par Louis Fournillon en tant que directeur. Ferdinand Miallion est président du conseil d'administration. Lors de la démission pour raison de santé de Fournillon en mars 1924, Miallion était co-directeur de l’entreprise, tout en continuant de présider son conseil. Il est réélu en tant que directeur.

Ferdinand Miallion meurt le 30 juillet 1927 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et avait eu avec sa seconde épouse deux enfants, dont l’un, Léon, prit sa suite à la direction de L'Avenir du bâtiment et l’autre, Georges, fut conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1935-1941).

Le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (années 1960)

 

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1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 00:01

Pierre Louis Hugedé naît le 1er janvier 1831 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Nicole Moreau et de son époux Guy Louis Hugedé.

Associé à un bijoutier pour l'exploitation d’une fabrique de lettres et enseignes rue des Filles-du-Calvaire à Paris (3e arr.), il s’en sépare dès 1858 mais poursuit l’activité tout seul. Il dépose un brevet dans ce domaine en 1864 et améliore son invention en 1866. Hugedé présente ses produits à plusieurs grandes expositions, comme à Paris en 1867, Le Havre 1868, et Rome 1870.

À côté de son activité industrielle, Hugedé s’intéresse également à l’immobilier, les deux domaines profitant largement du réaménagement de Paris à l’œuvre au cours du second empire. Il fait reconstruire un immeuble boulevard Bonne-Nouvelle à Paris (10e arr.) où il déménage son activité. Il acquiert également des terrains à Joinville-le-Pont, dans le tout nouvellement lancé quartier de Palissy, que le céramiste Gille a commencé à diviser en lots. Hugedé commence à commercialiser ses parcelles au début de l’année 1870.

La guerre franco-prussienne cette année-là va interrompre la vente des lots, d’autant que la zone est connexe au champ de bataille de Champigny, qui fait plus de 2 000 morts fin 1870 sur les communes de Joinville et Champigny. Le pont qui permettait d’accéder au quartier depuis la rive droite de la Marne et Paris est détruit.

Pendant le conflit, Hugedé se mobilise en faveur des blessés. Il préside le premier comité local de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge), qui est installée en novembre 1870. Il crée une ambulance en bord de rivière (hôpital de toile provisoire). Au sein de la Croix-Rouge, Hugedé est chargé du ravitaillement. Il s’intéressera ensuite aux possibilités d’amélioration des constructions provisoires, et notamment des moyens de leur assurer une bonne aération et du chauffage. Il restera actif dans la Société de secours aux blessés jusqu’à la fin de sa vie.

Après la guerre, Hugedé reprend son activité de production de lettres, médailles et enseignes. Il est présent à l’exposition internationale de Lyon en 1872 et à l'Exposition universelle de Vienne en 1873. Il emploie dans son atelier des invalides de guerre. En avril 1875, Hugédé cède son fonds de commerce.

Il devient alors architecte, construisant d’abord sur ses terres de Joinville des constructions réputées être économiques et hygiéniques, qu’il s’efforce de diffuser.

Louis Hugedé épouse en août 1883 à Paris (1er arr.) Anne Catherine Steinmann. Il mobilise ses compétences en mécanique et architecture pour proposer pour la Croix-Rouge un modèle-type de baraques d'ambulances mobiles, destiné selon ses partisans « à rendre d’énormes services en temps de guerre et d'épidémie ». Il décrit et fait fabriquer aussi des panneaux aérifères, à circulation d'air, d'un moulage facile et rapide, faits avec les matériaux quelconques que présente le sol, n'exigeant ni cuisson, ni appareils, ni ouvriers spéciaux, qu’il recommande pour les soubassements des baraques d'ambulance et des hôpitaux provisoires. Il met aussi au point des calorifères portatifs pour les ambulances et tentes. Ses produits sont présentés à l’exposition universelle de 1885 à Anvers (Belgique).

Il étend son champ d’action à l’industrie de la bière, proposant des glacières, germoirs, séchoirs ainsi que des matériaux isolateurs lors de l’exposition des bières françaises de 1887 à Paris.

Si le comportement humanitaire d’Hugedé est fréquemment salué dans la presse conservatrice, il n’en est pas de même dans le journal local de tendance radicale-socialiste. Ainsi, après le décès du premier adjoint au maire de Joinville, Nicolas Chéret, une polémique éclate. Chéret, franc-maçon, se fait administrer l’extrême onction. Une foule, évaluée à 500 personnes par l’hebdomadaire Voix des communes, et comprenant selon lui 200 libres-penseurs, se rend aux obsèques. Hugedé prend la parole pour en appeler à la « miséricorde divine sur le pêcheur repenti. »

Pierre Louis Hugedé meurt le 31 décembre 1891 à Paris (8e arr.) à son domicile de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Son épouse, quant à elle, résidait à Heidelberg (Grand-Duché de Bade, Allemagne). Il était âgé de 60 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Plusieurs médailles ont été accordées à Louis Hugedé lors d’expositions : médaille d'argent à l’exposition universelle de Paris 1867, mention honorable à celle d’Anvers 1885 et médaille d'or à l’exposition maritime du Havre 1868. Il a également reçu en septembre 1874 une médaille de vermeil des Sauveteurs de la Seine et en mai 1886 une médaille spéciale de la Société d'encouragement au bien. Il est décoré de la médaille militaire pour son activité pendant la guerre de 1870-1871.

Une voie de la commune de Joinville-le-Pont porte le nom de rue Hugedé. Il ne s’agit pas d’une dénomination décidée en hommage à Louis Hugedé, mais d’un usage traditionnel maintenu. La rue correspond à la partie du quartier de Palissy lotie par Hugédé, où il a construit une demi-douzaine de pavillons, dont la villa Hugedé. Le nom est attesté de son vivant, dans la presse dès 1877 et il est officiellement utilisé dans le recensement communal de 1891. Un arrêté préfectoral du 15 octobre 1934 la classe parmi les voies publiques urbaines de la commune de Joinville-le-Pont.

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8 août 2020 6 08 /08 /août /2020 00:01

Marie Gabriel Hector Bisson naît le 27 août 1811 à Gambais (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils de Louise Rosalie Grippierre et de son époux Fleury Bisson, notaire royal. Une grande partie de sa famille est dans le notariat.

À partir de 1838, Hector Bisson prend une charge de notaire à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il épouse en mai 1839 à Paris Françoise Rose Angilbert.

En 1852, Hector Bisson il est chef de bataillon dans le 28e bataillon de la Garde nationale, qui couvre le territoire des communes de Nogent, Joinville-le-Pont, Saint-Maur-des-Fossés, Bry-sur-Marne et Champigny-sur-Marne. Son unité prend le nom de 50e bataillon de la garde nationale de la Seine en 1853. Il en est toujours l’officier commandant en 1858.

Au moins à partir de l’été 1855, il est conseiller municipal de Nogent-sur-Marne. le maire, depuis 1834, est le marquis Antoine Bauyn de Perreuse.

Hector Bisson meurt le 30 novembre 1858 à Paris (6e arr.). Il était âgé de 47 ans et avait eu quatre enfants.

Son frère cadet Albéric Bisson (1820-1868) reprit sa charge de notaire et fut également élu conseiller municipal de Nogent-sur-Marne puis désigné comme adjoint au maire.

Il intervenait très régulièrement comme notaire, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, exemple pour la vente en 1850 de la très vaste propriété de la famille de Bray de Valfresne. Elle était également incluse dans le périmètre de son bataillon de la garde nationale.

Joinville baptisa une de ses voies de son nom, le quai Hector-Buisson, dans le quartier de Palissy. Il donnait accès au port de commerce sur la Marne et accueillit au tournant du siècle les usines de cinéma Pathé. La dénomination fut conservée jusqu’après la deuxième guerre mondiale puis, avec le quai voisin, nommé d’après un autre notaire, Moisson, il fut rebaptisé d’après un résistant tué pendant le conflit, Gabriel-Péri.

Les usines Pathé sur le quai Hector-Bisson

 

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