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16 décembre 2017 6 16 /12 /décembre /2017 00:01

Jules Victor Durieux naît le 7 août 1901 à Beauvais, Oise. Il est le fils d’Alida Pauline Durieux et d’Édouard Jules Langrené, qui le reconnaît en janvier 1902 puis lui donne son nom après leur mariage en novembre de la même année toujours à Beauvais.

Marié en mars 1924 à Luzy (Nièvre) avec Mélanie Génois, il est gardien de la paix en février 1926 quand il est victime d’un accident entre un tramway et un autobus boulevard Beaumarchais à Paris, qui fait 14 blessés.

Il s’engage dans l’action syndicale, étant élu délégué du personnel en octobre 1926. Il poursuivra une présence régulière dans les instances paritaires : conseils de discipline de 1939 à 1953 ; commission administrative paritaire en 1954. Administrateur du syndicat de la police judiciaire, il plaide en juin 1937 pour l’affiliation de la Fédération des polices judiciaires et administratives à la Fédération nationale des fonctionnaires.

Entre 1930 et 1936 au moins, Langrené, qui s’est installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), 2, avenue Palissy, est le responsable de la section locale et collecteur de la Société amicale et de prévoyance de la préfecture de police, qui organise notamment des galas de bienfaisance et joue le rôle de mutuelle pour les fonctionnaires.

Dans le domaine politique, le rôle de Langrené est également significatif. En décembre 1928, il est secrétaire du comité radical-socialiste dont Féret est le président. En 1929, les radicaux, alliés aux socialistes SFIO, vont reconquérir la municipalité qu’ils avaient perdue, au profit de dissidents radicaux alliés à une partie de la droite en 1912. En 1931, Georges Briolay, maire, est le nouveau président du comité, et Langrené en est toujours le secrétaire. en 1934, sans être candidat, il anime la campagne électorale pour des élections municipales partielles, suite à la défection de plusieurs élus notamment socialistes ; elle oppose une liste de concentration républicaine, plutôt orientée à droite mais où se retrouvent plusieurs radicaux ; une liste de républicains indépendants, composée surtout de commerçants et ayant la préférence des radicaux ; une liste socialiste SFIO et une liste communiste. Devancés, les républicains indépendants se retirent au second tour et la liste de concentration républicaine l’emporte face aux communistes, qui bénéficient du retrait des socialistes.

En 1933 et 1934, Jules Langrené est également le correspondant de l’hebdomadaire radical local Voix des communes, en charge de la rubrique Joinville.

Promu en 1935 inspecteur au service des fraudes, Langrené est amené à ses déplacer souvent en province, ce qui le conduit à cesser ses activités politiques locales. Devenu inspecteur principal en 1948, il continue son activité au sein du service de répression des fraudes au moins jusqu’en 1954.

Plusieurs récompenses ont été décernées à Langrené au titre de son activité sociale : mention honorable, médaille de bronze puis médaille d'argent de la mutualité ; médaille de bronze de la prévoyance sociale ; palmes académiques (officier d’académie) enfin en 1937.

La date et le lieu de décès de Jules Langrené ne sont pas connus.

Anas, oeuvres sociales de la police à Joinville

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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 01:01

Fernand Ernest Grandhomme, naît le 21 mai 1887 à La Ferté-Gaucher, Seine-et-Marne. Il est le fils d’Adèle Ernestine Paré, couturière, et de son époux Désiré Louis Eugène Grandhomme, fruitier puis employé à la compagnie des chemins de fer de l’Est.

Après la mort du père en mars 1897, sa mère, son frère ainé Paul et sa jeune sœur Yvonne viennent vivre à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy.

Fernand Grandhomme fait deux ans de service militaire entre octobre 1908 et octobre 1910, d’abord dans le 1er bataillon d’ouvriers d’artillerie puis au 12e régiment d’artillerie. Il est ensuite typographe et dessinateur à l’imprimerie J. Kossuth à Paris (10e arr.), rue Albouy (act. rue Lucien-Sampaix), spécialisée dans les affiches et documents pour les entreprises.

Fernand Grandhomme est sans doute le Grandhomme qui va jouer un rôle significatif dans la vie de la section socialiste SFIO de Joinville-le-Pont ; son frère Paul, également Joinvillais, est absent une partie des années 1911-1912 et ne semble donc pas avoir pu jouer ce rôle.

Grandhomme est un des membres de la Ligue de défense économique, constituée par André Flambard avec plusieurs autres socialistes (Laruelle, Petit et Ricard), qui réclame, dans une lettre à la municipalité et au cours d’une entrevue en décembre 1911 l’étude de boucheries et boulangeries municipales ; le journal radical Voix des communes prétend qu’au cours du rendez-vous, les ligueurs auraient traité les commerçants de « voleurs », mais ils protestent.

Grandhomme est candidat sur la liste socialiste SFIO pour les élections municipales de mai 1912 à Joinville. Au second tour, la liste fusionne avec les radicaux dissidents d’Ernest Mermet et les libéraux de Beauvais. La liste fusionnée l’emporte au second tour face aux radicaux-socialistes sortants, avec 10 radicaux dissidents, 7 socialistes et 6 libéraux. Grandhomme ne figurait pas parmi les candidats du second tour, les élus socialistes étant Georges Laruelle, Émile Lebègue, André Flambard, Julien Périn, Henri Lacroix, Petit et Georges Scornet.

Il est désigné en juin 1912 secrétaire de la section SFIO de Joinville. Il cède ce poste en janvier 1913 à Émile Graillat mais reste secrétaire adjoint. Il exerce toujours cette fonction en mai 1913, quand Alphonse Mibord devient le nouveau secrétaire ; il est également membre correspondant du quotidien socialiste L’Humanité. Grandhomme ne figure plus dans le nouveau bureau, constitué en juin 1914 avec Carrouet comme secrétaire.

Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il est versé dans le service auxiliaire en décembre 1914 du fait de problèmes de santé. Il reprendra un service militaire actif en septembre 1917, étant reconnu apte à faire campagne. Promu brigadier en juin 1918 puis maréchal des logis en novembre de la même année, il est démobilisé en juin 1919. Les soucis de santé lui valent une pension permanente partielle en juillet 1921, puis une autre, temporaire, en juin 1923.

Marié en septembre 1919 à Orléans, où avait été basée son unité, avec Yvette Jeanne Paule Chauveau, Fernand Grandhomme reprend son métier d’imprimeur. Il vit à Joinville dans le quartier de Polangis, d’abord avenue Henri, dans la maison voisine de celle de son frère, puis avenue  Marie-Rose.

Sa première épouse étant décédée en décembre 1924, Fernand Grandhomme, qui réside toujours à Joinville en 1925, se remarie en avril 1929 à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) avec Odette Amélie Clabbeeck.

Il semble être toujours en vie en août 1952, date à laquelle un état de sa situation militaire est expédié. Fernand Grandhomme a alors 65 ans. Sa date de décès n’est pas connue.

La Marne en 1919 (inondation)

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 01:01

Paul Eugène Grandhomme naît le 22 juillet 1884 à La Ferté-Gaucher, Seine-et-Marne. Il est le fils d’Adèle Ernestine Paré, couturière, et de son époux Désiré Louis Eugène Grandhomme, fruitier puis employé à la compagnie des chemins de fer de l’Est.

Après la mort du père en mars 1897, Paul Grandhomme fait un service militaire raccourci à un an en 1905-1906 en tant que fils aîné de veuve. La famille s’installe en 1910 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle vit route de Brie (act. avenue Galliéni, quartier de Palissy). Paul est d’abord armurier puis ouvrier mécanicien.

Suite à son mariage en juillet 1911 à La Ferté-Gaucher avec Camille Léontine Jarry, veuve de Paul Témoin et mère de deux enfants, Paul Grandhomme s’installe à Gennevilliers, avenue des Grésillons. La famille vient à Joinville à l’automne 1912.

Rappelé à l’armée lors de la première guerre mondiale, il effectue un service actif en campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 2 novembre 1915. Il est ensuite affecté à diverses usines travaillant pour l’armée : Automobiles Delaunay-Belleville à Saint-Denis, serrurerie Durande à Joinville, forges T. Schamm à Champigny, usine Cotteneille, rue Félicien-David à Paris (16e arr.). Il retrouve le service au sein du 23e régiment d’infanterie coloniale en novembre 1917 et est démobilisé fin mars 1919.

Vivant de nouveau à Joinville avec son épouse et ses enfants adoptifs, Grandhomme s’installe dans le quartier de Polangis, avenue Joseph-Jougla. Il est artisan serrurier et se voit confier l’entretien des bâtiments communaux de Joinville-le-Pont dans cette matière par adjudication en février 1927.

Au 3e concours agricole de Joinville, place de Verdun en septembre 1926, Grandhomme (peut-être Paul) gagne un prix pour un couple de pigeons carnot.

Paul Grandhomme meurt le 29 octobre 1932 à Joinville. Il était âgé de 48 ans.

Son frère, Fernand Grandhomme, est probablement un des principaux responsables socialistes de Joinville-le-Pont juste avant la première guerre mondiale, désigné comme Grandhomme (sans mention du prénom) dans les sources disponibles. L’absence de Paul de la commune pendant une partie de cette période rend improbable qu’il ait pu jouer ce rôle.

Vue de Polangis

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30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 01:01

Henri Émile Boulard naît le 1er octobre 1873 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Rachel Kahn et de son époux, Ernest Boulard, monteur en bronze.  Il est le second de leurs sept enfants.

Exerçant la même profession que son père en tant que monteur en bronze, Henri Boulard s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il épouse, en novembre 1893 Marie Joséphine Brigandat. Ils résident dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes. Ils ne semblent pas avoir eu d’enfants.

Sans doute est-ce Henri Boulard qui prend des responsabilités au sein de la section socialiste SFIO de Joinville, les quelques mentions dans le quotidien L’Humanité ne donnant pas son prénom. D’autres Boulard résident dans la commune au début du siècle, dont son oncle Louis Alphonse Boulard ou un Joseph Marie Albert Boulard qui ne lui est pas apparenté, cependant ces deux derniers semblent ne plus vivre à Joinville vers 1912.

Boulard est candidat au premier tour des élections municipales de mai 1912. La liste socialiste fusionne avec une liste radical-socialiste dissidente et avec une liste libérale, ce qui va permettre à la coalition d’emporter l’ensemble des 23 sièges face à la majorité radical-socialiste sortante ; sept socialistes sont élus, pour la première participation de la SFIO dans l’assemblée locale. La liste est conduite par Émile Lebègue et Boulard figurait en dix-huitième position des candidats validés par la commission des candidatures de la Fédération SFIO de la Seine.

Fin juin 1912, Boulard est nommé membre de la commission exécutive de la section socialiste de Joinville, dont Grandhomme est le secrétaire. il ne figure plus dans le bureau mis en place en janvier 1913 avec Émile Graillat comme secrétaire.

Henri Émile Boulard serait mort en 1921, à l’âge de 47 ans.

Une rue de Palissy au 19e siècle

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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 01:01

Albert Jean Grosbois naît le 16 juin 1840 à Richelieu (Indre-et-Loire). Il est le fils de Radegonde Gueritault et de son mari François Grosbois, couvreur.

Il s’installe comme coiffeur à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune qui grandit vite passant de 850 habitants en 1851 à 1 750 dix ans plus tard.

En avril 1863, Albert Jean Grosbois épouse à Paris (13e arr.) Joséphine Ninérailles. Ils élèveront sept enfants. Son commerce va prospérer, malgré la guerre franco-prussienne de 1870 qui voit la destruction du pont sur la Marne, l’évacuation de la population et l’occupation par les troupes allemandes.

Suite aux inondations de 1875 en France, Grosbois contribue par deux fois en juillet et septembre avec ses employés à des souscriptions en faveur des sinistrés.

Il organise aussi, en septembre 1879 une collecte plus politique, en faveur des anciens communards amnistiés. Une quinzaine de personnes et un groupe d'ouvriers y contribuent.

La vie de la famille va changer avec le paiement suite à un tirage au sort, en 1881, d’une obligation de la ville de Paris qui lui rapporte 10 000 francs. Avec cette somme, il fait construire une villa, crée un second salon de coiffure dans le quartier nouvellement loti de Palissy, sur la rive gauche de la Marne et fait quelques prêts à des voisins. En 1884, il acquiert à la Varenne-Saint-Hilaire (dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés), un fonds de commerce de marchand de vins, qu’il embellit rapidement. Mais son capital initial étant épuisé et les prêts qu’il a fait ayant du mal à rentrer, Grosbois n’arrive pas à payer plus de 2 000 francs sur les 11 000 que coûte l’acquisition du commerce de boissons. Il tente de se renflouer en acquérant des marchandises à crédit mais, sous la pression de ses fournisseurs, il doit déposer son bilan dès septembre 1884. Un perquisition dans son jardin permet de découvrir d’importantes quantité de vin qu’il cache sous des plantations de choux. Emprisonné en novembre, il est inculpé de banqueroute frauduleuse, avec détournement de marchandises, ce qui lui vaut de comparaître en mars 1885 devant la cour d'assises de la Seine. Selon la presse, le jury prend en compte son importante famille, dans un réflexe patriotique lié à la récente défaite face à la Prusse et son avocat réussit une brillante plaidoirie. Cependant, les manœuvres d’intimidation qu’il avait conduites contre certains de ses créanciers font qu’il est tout de même condamné, avec des circonstances atténuantes; à trois ans de prison pour banqueroute simple. L’hebdomadaire local Voix des communes plaint sa famille mais rapporte que le public estimait que « ça valait ça. »

La famille quitte Joinville pour s’installer à Vincennes.

Le devenir d’Albert-Jean Grosbois ainsi que la date de son décès ne sont pas connus.

La rue du Pont

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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 01:01

Antoine Duranthon naît le 15 mai 1877 à Saint-Médard (Creuse, act. Saint-Médard-La-Rochette), dans le village de Courbarioux. Il est le fils de Marguerite Dufour et de son époux Jean Duranthon. Son père est alors mineur. Selon la généalogie familiale, il sera ensuite mineur, chef de poste, sous-ingénieur d'usine, chimiste puis chauffeur.

Installé à Paris (14e arr.) en 1897, Antoine Duranthon est brodeur ; on lui connaît au moins huit adresses en dix ans, principalement dans les arrondissements centraux (1er et 3e), mais également dans le 18e. Il épouse en avril 1903 à Paris (3e arr.) Suzanne Jeanne Combe. Ils résident à partir de 1907 dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

En janvier 1913, Duranthon devient membre de la commission exécutive de la section socialiste SFIO de Joinville et en est le délégué à l'Union cantonale de Saint-Maur. En mai de la même année, il est élu membre du bureau en tant que trésorier. Il est renouvelé dans cette fonction en juin 1914. En février 1914, il est désigné comme électeur sénatorial par le conseil municipal où les socialistes ont huit élus.

Pendant la guerre, Duranthon est mobilisé en tant qu’ordonnance du Dr Pierre Vallat, une personnalité radicale-socialiste de Joinville. Il adresse plusieurs lettres témoignant de son activité militaire à un hebdomadaire radical-socialiste local, Voix des communes. En 1915, il expédie une chanson intitulée Ah, quel fourbi ! L’année suivante, il écrit de Verdun.

Mi-janvier 1917, il est affecté à différentes usines d’armement : d’abord Michaux et Dupuy, à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) puis en février la société de constructions navales de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) ; enfin en septembre aux établissements Marescaux, rue de la Roquette à Paris. Il y est encore à sa démobilisation en janvier 1919.

En décembre 1919, Duranthon, qui est à ce moment serrurier, est candidat en septième position sur la liste socialiste unifiée (SFIO), conduite par Georges Laruelle ; elle recueille 30% des voix au premier tour et 34% au second, sans obtenir d’élus.

L’année suivante, en février 1920, il est de nouveau trésorier dans le bureau de la section SFIO, dont André Flambard est le secrétaire. Il recueille plusieurs souscriptions en faveur de grévistes entre 1920 et 1922. Comme l’ensemble des adhérents de la section SFIO de Joinville, Duranthon rallie le nouveau parti communiste. Il est redevenu brodeur en 1921 et réside toujours dans la commune en 1923. Entre 1926 et 1931, il vit dans la ville voisine de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue Auguste-Gross et n’y est pas recensé en 1936.

Peut-être est-ce lui le Duranthon qui participe en février 1936 à une souscription pour le quotidien communiste L’Humanité.

Toujours brodeur, Antoine Duranthon habite avec son épouse en décembre 1940 à Tremblay-en-France (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) au décès de son fils Henri Robert. Il avait alors 63 ans et était père de six enfants.

La date de son décès n’est pas connue.

 

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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 01:01

(Suite de la biographie d'Albert Bleunard)

Lors des élections municipales de mai 1881, Bleunard est élu conseiller municipal de Joinville, Gabriel Pinson, républicain modéré, étant élu maire. Il va en particulier être désigné comme tête de file du conseil municipal dans la nouvelle commission municipale scolaire instituée par l'article 5 de la loi du 28 mars 1882 sur l’instruction obligatoire.

Au cours des élections municipales de mai 1884, Bleunard est réélu dès le premier tour, avec 331 voix sur plus de 400 suffrages exprimés ; c’est un des trois représentants des quartiers de la rive gauche de la Marne sur 21 membres du conseil. Il joue un rôle important dans l’assemblée. Ainsi, en juin 1884, c’est lui qui établit le projet de budget, et un journal local relève que « M. Bleunard n’a pas seulement des talents naturels plus développés que ceux de tous ses confrères, il est, de plus, paraît-il, un administrateur des plus méticuleux. »

Sur le plan politique, il est désigné comme électeur sénatorial sur une liste radicale en juillet 1885. Il s’intéresse à la vie locale, se plaignant par exemple de l’enlèvement des boues en août. Il se met en colère en novembre de la même année « à propos d’une question de champagne » et envoie deux lettres annonçant sa démission « absolument définitive » ; cependant, après une longue discussion, le conseil sur l’avis du maire, « décide qu’une délégation composée de MM. Lesage, Gobin et Demeestère tentera une suprême démarche auprès de M. Bleunard pour l’engager à revenir sur cette regrettable détermination ». C’est ce qui se passe, puisque Bleunard reprend sa place immédiatement.

Lors de la création du conseil départemental de l’instruction publique en décembre 1885, Bleunard est désigné pour en faire partie. Il travaille également à un projet d’accord avec la commune voisine de Champigny pour prendre en charge l’école de la Fourchette, initiative privée de mise en place d’un enseignement laïque dans un quartier à cheval sur les deux villes et qui était dépourvu d’infrastructures scolaires.

Avec le futur député radical, Jules Ferdinand Baulard et le maire Pinson, Bleunard intervient auprès du ministère des cultes pour demander la reconstitution du conseil de fabrique, en conflit avec la municipalité au sujet de la gestion des fonds de la paroisse.

Peu avant les élections municipales, en février 1888, un incident se produit entre Bleunard et Pinson au conseil municipal, ce qui le conduit sans doute à ne pas être candidat au renouvellement de son mandat. Il va cependant jouer un rôle important en soutenant la constitution d’une liste radicale opposée à la majorité municipale et alliée avec le Groupe études sociales de Joinville-Saint-Maurice (parti ouvrier). Conduite par Alphonse Demeestère, la liste n’obtiendra que trois élus sur 21 (Diot, Demeestère, Vaudey). Cependant, la mort de Gabriel Pinson, réélu maire le mois précédent, en juin 1888, rebat les cartes.

Bien qu’ils ne siège plus au conseil, le nom de Bleunard est évoqué comme candidat au poste de maire. Lors de l’élection municipale partielle destinée à remplacer Pinson, bien qu’il ne soit pas candidat, un groupe d’électeurs lance un appel à voter pour lui : « Bleunard, républicain anticlérical, officier de l’instruction publique, délégué cantonal qui, pendant huit années, a siégé au conseil municipal de Joinville, dont il était un des membres les plus capables et les plus utiles. Il était du petit groupe des conseillers sortants qui ont rendu compte de leur mandat en réunion publique et il en a été félicité et acclamé par les électeurs. Les républicains comprendront qu’il y a déjà trop d’adversaires de la République dans le conseil et ils voteront Bleunard ». L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, qui relaie la campagne, commente : « Voter pour Bleunard, candidat malgré lui, c’est voter en rouge ! »

Si Amédée Gosset est élu par 307 contre 100 à Bleunard sur 407 suffrages exprimés pour 776 inscrits. Henry Vaudémont, rédacteur en chef de l’organe radical et militant radical à Joinville, interprète ainsi le résultat : « Le parti rural de Joinville-le-Pont vient de remporter dimanche la dernière de ses victoires à la Pyrrhus. Le résultat était sûr. Gosset, candidat incolore comme politique et que personne ne combattait comme homme ne pouvait manquer d’être élu. (…) Les dissidents ont réuni cent voix, un chiffre dans lequel j’ai dit qu’avoir mis le pied leur portera bonheur. C’est quelque chose en somme d’être parvenu à réunir cent votants, marchant quand même à la défaite, rien que pour affirmer le principe du devoir de voter. (…) Mais nous tenions à nous compter, nous autres, jeunes Joinvillois, parisiens immigrés, qui ne gagnons pas un sou à Joinville et y dépensons, au contraire, tout notre argent. »

Le nouveau maire, Eugène Voisin, se rapprochera d’ailleurs rapidement des radicaux-socialistes, qui remporteront trois sièges lors d’un nouveau scrutin partiel en 1890.

La dernière intervention publique connue de Bleunard se situe lors de la préparation des élections municipales de mai 1892. Il encourage des habitants des quartiers de Polangis et Palissy à se présenter, et notamment Paul Villain ; ce dernier ne sera pas candidat cette année-là, mais il sera élu quatre ans plus tard. Henry Vaudémont appréciait : « Je ne connais pas M. Villain, mais le patronage dont l’honore la haute personnalité de M. Bleunard nous garantit sa valeur. »

Son épouse décède à Joinville en mars 1896, et Albert Bleunard est toujours présent dans la commune en mai ; il a alors 69 ans. La date et le lieu de son décès ne sont pas connus. Il était décoré des Palmes académiques.

Son fils, Albert Bleunard (1852-1905), professeur de sciences physiques au lycée d'Angers (Maine-et-Loire), est l’auteur de plusieurs ouvrages mêlant vulgarisation scientifique et fiction : Le spirite malgré lui, La Babylone électrique, La Pierre philosophale, Toujours plus petit, ainsi que d’une monumentale Histoire générale de l'Industrie (8 vol.).

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 01:01

Comme tous les coopérateurs de la Société des lunetiers, Videpied va acquérir une certaine aisance, qui le conduit à devenir propriétaire de la villa Palissy, sur la rive gauche de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), sans doute vers 1882 ou 1883, après la fin de son mandat de gérant. Deux autres Joinvillais sont liés à la Société des lunetiers : François Blaize (1824-1900), fondateur de la coopérative, conseiller municipal de Joinville (1878-1896) ; Pierre Jules Tireau (1827-1900), militant radical-socialiste et libre-penseur à Joinville.

C’est à Joinville que Videpied va dorénavant mener une activité politique, même s’il ne semble y résider qu’une partie de l’année d’abord allée des Ormes (future rue Charles Floquet) puis quai Moisson (devenu ensuite quai Gabriel-Péri), toujours dans le quartier de Palissy.

En juillet 1885, le comité électoral de Joinville-le-Pont élit quatre délégués : trois conseillers municipaux (Alphonse Demeestère, président, Baulard et Fénelon Delobel) ainsi que Videpied. Le 11 septembre, ce comité décide d'adhérer au programme du comité départemental radical-socialiste de la Seine. C’est sans doute la première affiliation officielle d’un groupement communal à une instance politique.

Au cours d’une réunion tenue début décembre 1885 chez Demeestère, 19 personnes créent, en vue des élections législatives complémentaires 13 et 27 décembre 1885, une commission chargée élaborer un projet de statuts pour un comité de la Ligue républicaine de Joinville. Videpied est désigné comme président, Baulard, vice-président, Demeestère, secrétaire ; les autres membres sont Honoré Jullien, Eugin Thime et Louis Vaudey. Le projet ne semble pas avoir eu de suite.

C’est lors de la préparation des élections municipales à Joinville que Videpied va reprendre un rôle actif. Avec son collègue de la Société des lunetiers, Tireau, Vaudey et le journaliste Henry Vaudémont, ils constituent un comité d’initiative qui convie les électeurs à compte aux conseillers sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat. Une réunion publique est convoquée le 11 avril, mais seuls quatre des conseillers municipaux sortants acceptent d’y participer, devant environ 250 électeurs ; Videpied préside la réunion, à laquelle se sont associés – outre les radicaux-socialistes – quelques personnes plus à gauche, comme le socialiste-révolutionnaire Gustave Charton. Un comité est élu pour présenter des candidatures pour les prochaines élections, et Videpied est un des dix membres. Ce comité se réunit, toujours sous la présidence de Videpied, et décide de combattre la majorité des conseillers sortants. Le 2 mai, en présence de 300 électeurs, il présente le programme et la liste du comité électoral républicain radical-socialiste s’oppose le 5 mai à celle du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson ; elle est conduite par Demeestère et Videpied y figure en septième position. Contrairement à Blaize, présent sur la liste Pinson, Videpied n’est pas élu. Les radicaux-socialistes n’obtiennent que trois sièges sur 23 (Diot, Demeestère et Vaudey).

À l’occasion d’une élection législative partielle le 27 janvier 1889, les groupements républicains décident d’opposer la candidature de Jacques à celle du général Boulanger. Videpied est avec Boguet, Thiébault et Leroux l’un des organisateurs d’une réunion publique le 26 janvier à Joinville, qui adopte un ordre du jour « amour de la liberté et haine du césarisme ». Il participe également à une souscription publique en faveur de Jacques. Boulanger emporte l’élection avec 56,3% des suffrages exprimés dans l’ensemble du département de la Seine, tandis que Jacques en recueille 37,5%. Il fait un score un peu meilleur à Joinville, avec 46,1%, contre 53,4% à Boulanger

Le contexte politique local va évoluer, avec le remplacement en juillet 1888 de Gabriel Pinson, décédé, par Eugène Voisin, qui va se rapprocher des radicaux, lesquels font élire trois des leurs lors d’un scrutin partiel en mars 1890.

En mars 1889, un groupe de citoyen prend l’initiative de former un comité communal anti-plébiscitaire à Joinville comme il s’en est formé dans la plupart des communes de la Seine. Demeestère, Baulard, Vaudey, Aristide Camus, Vaudémont et Videpied en font partie. Ils seront actifs pendant la campagne des élections législatives générales qui vont voir, pour la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (correspondant au canton de Charenton), la victoire de Jules Ferdinand Baulard, ancien conseiller municipal de Joinville et conseiller général du canton, sur le boulangiste Guillaume Silvy.

Lors d’une nouvelle réunion publique en novembre 1890, toujours organisée par Videpied avec Varin, Tireau et son fils, trois radicaux-socialistes sont de nouveau les seuls à rendre compte de leur mandat, mais deux autres sont excusés et cinq sont présents dans la salle.

Dans le débat public, Videpied plaide pour le quartier de Palissy qu’il habite, écrivant dans une lettre du 31 mai 1891 que, « Passé le pont, là est l’avenir de Joinville ». Le destinataire du courrier, le journaliste Henry Vaudémont, théorise lui aussi l’opposition entre l’ancien (sur la rive droite) et le nouveau Joinville.

Videpied fait campagne en 1893 pour la réélection de Baulard. Il présente un ordre du jour de confiance à son égard lors d’une réunion publique à Joinville en octobre 1894. Sa dernière intervention publique connue est la présidence, le 23 avril 1896, d’une réunion de compte-rendu de mandat préparatoire aux élections municipales de mai. Il est entouré d’Allard, Guichard et Baudon.

Eugène Videpied meurt le 4 avril 1900 à Paris (7e arr.). Il était domicilié 65, bd Beaumarchais et âgé de 65 ans.

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9 avril 2017 7 09 /04 /avril /2017 01:01

Charles Eugène Videpied naît le 16 septembre 1834 à Paris. Il est le fils de Marie Magdeleine Jeanne Vigneron et de son époux Louis Claude Videpied, chaudronnier. Il vit dans une famille républicaine : son père est inculpé devant une commission militaire après l’insurrection ouvrière de juin 1848 ; sa tante paternelle, Marie-Thérèse Cellier, est actionnaire de de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ».

S’il est sans doute trop jeune pour prendre part aux activités révolutionnaires en 1848, Eugène Videpied va se lier avec des acteurs du mouvement social et politique ouvrier. Devenu lunetier, il rejoint une coopérative fondée en 1849, la Société des lunetiers (ancêtre d’Essilor). En janvier 1864, il devient, suite à la démission d’Henri Béry, un des trois gérants, au côté de Simon-François Delabre et d’Onésime Nicolas Muneaux. Les héritiers de l'Association fraternelle des ouvriers lunetiers qui étaient nourris par les écrits de Saint-Simon, Fourier, de Proudhon, et surtout ceux du journal l'Atelier. Il continue à exercer cette fonction jusqu’après 1881. Suivant l’usage, la coopérative qui compte en 1864 24 coopérateurs, prend le nom de Société industrielle et commerciale des ouvriers lunettiers Delabre, Muneaux, Videpied et Cie. Au fur et à mesure des changements de gérants, elle deviendra Muneaux, Videpied, Trumet ; Muneaux, Videpied, Delafond ; Muneaux, Videpied, Okermans ; et enfin en 1881 Videpied, Okermans, Poircuitte.

Agathe Maillot, lingère, avait épousé Eugène Videpied en mars 1861 à Paris (3e arr.). Ils résidaient rue Caffarelli.

Dès la fin de l’empire, Videpied prend des positions publiques. Avec 26 autres membres de la Société des lunetiers, il participe pendant le siège de Paris en octobre 1870 à une souscription « destinée à offrir une batterie de canons à la République. »

Courant octobre 1873, environ 150 entrepreneurs du 3e arrondissement de Paris signent une déclaration communiquée aux députés de la Seine dans laquelle ils se disent « Profondément inquiétés et troublés dans nos affaires et dans notre travail par les intrigues incessantes des agitateurs politiques qui se proposent de restaurer la monarchie, profondément convaincus que cette restauration amènerait de nouvelles et effroyables révolutions et désireux d'épargner à la France les malheurs qui en seraient la conséquence, nous protestons énergiquement centre toute tentative de restauration monarchique ; nous affirmons notre dévouement à la République, dont le maintien peut seul assurer au pays le repos et la sécurité. Nous espérons que nos députés, les députés de la Seine, d'accord avec M. Thiers, l'homme d'État illustre qui a donné tant de gages de clairvoyance, de dévouement et de patriotisme, sauront conjurer, les malheurs que nous redoutons, et feront sortir la République plus vivante et plus robuste de l'épreuve qu'elle traverse. »

Parmi les signataires on compte, outre Videpied, Delafond, autre gérant de la Société des lunetiers et Jules Ferdinand Baulard, fabricant de glaces, futur conseiller municipal de Joinville-le-Pont, conseiller général de Charenton-le-Pont et député de la Seine (radical-socialiste).

(A suivre)

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7 avril 2017 5 07 /04 /avril /2017 01:01

Albert Jules Tireau naît le 24 août 1890 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Joséphine Heutte, couturière, et de son époux Stéphane Albert Tireau. Son père meurt de maladie quand il a quatre ans, et il est alors élevé par sa mère au domicile de ses grands-parents paternels, Pierre Jules Tireau et Claudine, née Paris, dans le quartier de Palissy à Joinville.

Son grand père paternel, lunetier également, fut gérant de la Société coopérative des lunetiers, fondée en mars 1849, qui deviendra ensuite Essilor. Il semble qu’Albert Jules soit aussi opticien.

Mobilisé avec la classe 1910, Albert Jules Tireau est adjudant au 167e régiment d'infanterie ; il est blessé une première fois d’une balle au cuir chevelu en janvier 1915 lors des combats de Bois-le-Prêtre (commune de Montauville, Meurthe-et-Moselle). Tireau est blessé une seconde fois au même endroit, en mai 1915 : éclats d’obus au cuir chevelu, bras, jambe et pied droit ; il en ressort infirme.

Cité à l’ordre du régiment en janvier 1915, à l’ordre de la brigade en juin de la même année, il est cité à l’ordre de l’armée en janvier 1916, quand la médaille militaire avec palmes lui est attribuée : « sous-officier d’élite, joignant le plus grand calme à une bravoure exemplaire, d'une belle conduite au feu. A été grièvement blessé le 15 mai 1915, en entraînant sa section à l'assaut d'une tranchée allemande. »

Son frère aîné de deux ans, l’architecte Léon Stéphane Tireau, est tué à l’ennemi en février 1915 à la Côte-des-Éparges (Meuse).

Suzanne Hubert épouse à Paris en août 1917 Albert Jules Tireau. Ils auront un enfant.

Albert Jules Tireau est fait chevalier de la Légion d’honneur en septembre 1961 pour son activité militaire pendant la première guerre mondiale. Il meurt à Paris (12e arr.) le 27 avril 1974. Il résidait 5, rue Élisa Lemonnier dans le même arrondissement et était âgé de 83 ans.

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