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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 01:01

Simon Raphaël Pierre Lavogade naît le 10 septembre 1890 à Paris (19e arr.) Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son époux Charles Marie Raphaël Lavogade, fabricant de boîtiers de montres. C’est le quatrième des frères d’une famille qui a compté 11 naissances et qui s’installe vers 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy.

Comme toute la fratrie, Simon est bijoutier, et comme ses deux frères plus âgés, Bébé et Maurice, Simon est un athlète. En 1908-1909, il pratique le football, en tant qu’arrière, dans l’équipe du Club athlétique de Joinville (CAJ) dont son frère Simon est capitaine. Il participe à plusieurs matches de championnat notamment dans le Nord.

Son activité principale sera la natation. S’il s’aligne en 1907 dans des courses courtes de 100 mètres, sa spécialité, à l’instar de ses frères, sera le grand fond.

Toujours avec ses frères, Maurice participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.

En août 1913, Charlot (le fils aîné), Bébé, Maurice et Simon Lavogade affrontent dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.

Mobilisé lors de la première guerre mondiale au 46e régiment d’infanterie, Simon Lavogade est blessé gravement à la figure par un éclat d’obus le 30 août 1914. En traitement à l’hôpital militaire de Versailles, il est ensuite placé en convalescence dans sa famille à Joinville. Il réintègre l’armée en 1916 et est décoré, après une citation, de la Médaille militaire et de la croix de guerre en juillet 1916. Selon son carnet, dévoilé par sa petite-fille Claudine Penvern, Simon Lavogade est une gueule cassée : « Toute ma lèvre est tombée sur le côté. Je ne peux pas boire par la bouche, parce que j’ai la mâchoire qui est tombée, alors la langue l’a suivie. »

Sa blessure n’empêchant pas Simon Lavogade de nager, il va reprendre une activité sportive, pendant même sa période de convalescence. Il rouvre ainsi la saison de natation du Cercle athlétique de Joinville en mai 1915 sur l’île Fanac. Il assure en particulier l'entraînement au water-polo. Il participe à une course sur 200 mètres et est l’organisateur, fin août de la même année, d’une fête nautique au profit des blessés militaires organisée à Joinville avec un de ses rivaux, Charles Hanouet, qui sera tué au combat le mois suivant, et deux nageuses, Mlles Darderes et Entraigues.

Reprenant les courses de fond dès 1916, Simon Lavogade participe aux traversées de Joinville et de Paris. Dans cette dernière épreuve, il finit 5e en 1917 puis 4e l’année suivante. Il est alors soldat au 29e régiment de chasseurs à cheval. Il est partie prenante de nombreuses épreuves collectives entre 1924 et 1927 avec le CAJ.

Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919.

Marié en mai 1911 à Joinville avec Charlotte Victorine Guincêtre, employée en cinéma, Simon avait célébré ses noces le même jour que son frère Alexandre.

Comme ce dernier, Simon Lavogade va assumer des responsabilités associatives au sein de son club sportif, le CAJ. Il est l’adjoint de son frère pour la trésorerie en 1908. Il rend compte de son activité dans l’hebdomadaire de centre-gauche Voix des communes en 1916. Il gère les engagements dans des courses entre 1926 et 1934 et se présente comme « champion de la rigolade » lors d’un challenge interclub en août à Joinville. C’est lui également qui prononce un discours en décembre de cette année-là aux obsèques de Georges Scornet, adjoint au maire de Joinville et licencié au CAJ.

En janvier 1919, Simon Lavogade a participé à la formation de la Société des mutilés, réformés et veuves de guerre de Joinville-le-Pont, présidée par Gabriel Bureau et à laquelle participe plusieurs personnalités locales comme Émile-Georges Muckensturm ou Etienne Pégon. Il participe à l’organisation d’une fête en faveur de l’association en mai 1924.

Outre ses décorations militaires, Simon Lavogade était titulaire de la médaille d'argent de l’éducation physique. Il résidait depuis avant-guerre dans le quartier de Polangis.

Simon Lavogade meurt le 4 janvier 1963 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il avait 72 ans.

Son fils aîné, Simon Charles Lavogade (1912-2001), militant communiste, s’engage dans les Brigades internationales puis militera au Mouvement de la Paix. Sa fille Yvonne Lavogade (1914-1997) avait également participé à des compétitions de natation ; elle épouse à Joinville en août 1933 Albert Menu.

Simon Lavogade en 1910, agence ROL

 

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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 01:01

Maurice Simon Lavogade naît le 23 avril 1888 à Paris (19e arr.) Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son époux Charles Marie Raphaël Lavogade, orfèvre. C’est le troisième des frères d’une famille qui a compté 11 naissances et qui s’installe vers 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy.

Maurice Lavogade est un champion sportif, pratiquant la natation, principalement des courses de grand fond, où il s’aligne souvent avec ses deux frères Bébé et Simon, mais également parfois des distances plus courtes (200 m. par exemple).

Il participe en août 1908 au championnat du monde de nage sous l’eau, organisé pendant le meeting de Joinville. Il finit troisième des Six heures de Joinville en septembre 1910 et quatrième l’année suivante.

En août 1913, Charlot, Bébé, Maurice et Simon Lavogade affrontent dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.

Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919

Toujours avec ses frères, Maurice participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.

Pendant la première guerre mondiale, Maurice Lavogade est soldat au centre de mobilisation d'artillerie n° 421. Il est décoré de la Médaille militaire.

Marié en août 1908 avec Louise Vogel, employée de commerce, Maurice Lavogade s’installe après la première guerre mondiale à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Comme son père et sa fratrie, il est bijoutier.

Leur deuxième fils, Denis, élève pilote et résistant, est fusillé en 1943.

Maurice Simon Lavogade meurt le 11 décembre 1962 à Bry-sur-Marne, où il est inhumé. Il était âgé de 74 ans.

Maurice Lavogade en 1913

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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 01:01

Alexandre Lavogade naît le 7 février 1886 à Paris (19e arr.). Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son mari Charles Marie Raphaël Lavogade, bijoutier. Cadet d’une grande famille, puisqu’elle compte 11 enfants, Bébé Lavogade va, comme ses trois frères (Charlot, Maurice et Simon), exercer le métier familial de bijoutier. Autre spécialité familiale, Lavogade, qui se fera appeler Bébé même la quarantaine passée, va être un sportif renommé. La famille s’est installée vers 1900 sur les bords de Marne, dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Sn premier engagement noté dans la presse nationale est la participation à un cross cyclo-pédestre disputé à Champigny-sur-Marne en mars 1903. Il participe en septembre 1907 à une course pédestre organisée dans le vélodrome du Parc des Princes et réservée aux plus de 100 kilos.

Le football intéresse aussi Bébé Lavogade. Il joue comme demi en 1908-1909 dans l’équipe du Club athlétique de Joinville, dont il est capitaine, contre des clubs du Nord de la France, tandis que son frère Simon est arrière. En 1911, il est devenu gardien de but, puis en 1912 il devient arbitre officiel et continue à officier, au moins jusqu’en 1927.

Son activité sportive principale est cependant la natation, et notamment les courses de grand fond, où il s’aligne souvent avec ses deux frères Maurice et Simon. À partir de 1907, on le voit aux Six heures de Joinville puis en 1908 à la Traversée de Paris, des courses à forte couverture médiatique. En août 1909, il établit une performance, parcourant en Marne 25 kil. 275 m. en 10 heures et annonce vouloir faire le parcours Rouen-Paris.

En août 1913, Charlot, Bébé, Maurice et Simon Lavogade affronte dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.

Pendant la première guerre mondiale, Lavogade (Bébé) est agent cycliste au 406e régiment d’infanterie. Il est cité à l’ordre du régiment en novembre 1916. Il obtient des permissions en 1917 qui lui permettent de poursuivre des compétitions de natation.

Lors de la première édition du Marathon nautique Corbeil-Paris, course de 40 km, entre Corbeil et Paris le 3 août 1924, Bébé Lavogade arrive quatrième en 12h55. Il gagne une place l’année suivante.

Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919

Bébé Lavogade s’était marié, le même jour que son frère Simon, à Joinville en mai 1911 avec Marguerite Félicie Georgina Sterckx, employée en cinéma. Ils divorcent cinq ans en octobre 1916 plus tard et il se remarie toujours à Joinville en décembre de la même année avec Mathilde Jeanne Tabouret, sœur d’Henri Tabouret (1889-1956), doreur sur bois, militant socialiste puis communiste à Joinville.

L’activité professionnelle de Bébé Lavogade s’exerce dans la bijouterie familiale de la des Francs-Bourgeois à Paris (4e arr.). Il fabrique et répare des boîtiers de montres. En 1928, elle est déplacé rue Charlot (3e arr.).

S’il pratiquait intensément des sports, Bébé Lavogade assumait également des responsabilités associatives dans ce domaine. Il est un des fondateurs du Club athlétique de Joinville (CAJ), dont il est trésorier en 1908. Il est décoré en 1933 de la médaille d'argent de l’éducation physique pour son rôle dans l’encadrement sportif au sein du CAJ.

Les activités artistiques l’intéressent également. Il obtient en octobre 1923 un prix de chant, décerné par l’Association philotechnique joinvillaise. Avec ses frères, il participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.

Le militantisme politique de Bébé Lavogade a également une connotation culturelle. Il est élu secrétaire adjoint chargé du théâtre du groupe artistique de la Jeunesse socialiste de Joinville en décembre 1920. Il interprète en janvier 1922 avec une certaine Roussel le duo des Dragons de Villars, opéra-comique d’Aimé Maillart. La représentation se fait au casino-cinéma de Joinville au profit des enfants russes dans le cadre des Fêtes Populaires, organisées par les communistes dans la commune.

Alexandre Bébé Lavogade s’était installé après la première guerre mondiale dans le quartier de Palissy, toujours à Joinville, avenue Marceau. Il meurt le 24 août 1968 à Joinville où il est inhumé, à l'âge de 82 ans. Il avait eu une fille avec sa première épouse.

Maurice et Bébé Lavogade en 1909

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9 février 2018 5 09 /02 /février /2018 00:01

Albert Gustave Bony naît le 13 juillet 1874 à Paris (1er arr.). Il est le fils de Louise Flore Stepler et de son époux Louis Nicolas Bony, marchands.

Exerçant le métier d’électricien, Bony épouse en février 1901 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) une italienne, Rina Maria Concetta Berti, brodeuse, avec laquelle il a déjà eu une fille. Ils vivent avenue de Diane.

Divorcé en décembre 1920, Bony épouse en juillet 1922 à Paris (11e arr.) Marie Reine Joséphine Grinweiser. Il vit toujours à Joinville-le-Pont, dans le quartier de Palissy, avenue Naast. En novembre 1924, il reçoit une lettre de félicitations ministérielle pour actes de courage.

À l’occasion de l’élection cantonale de janvier 1933 dans la 2e circonscription du canton de Saint-Maur (Seine, arr. de Sceaux), Bony prend position au nom d’un comité électoral d’action radicale joinvillaise, basé chez lui, contre le maire de la commune, Georges Émile Briolay, qui a reçu le soutien officiel du parti radical-socialiste. Dans une lettre parue dans l’hebdomadaire Union régionale, le 4 janvier 1933, Bony écrit que « De nombreux radicaux-socialistes de Joinville voteront contre ce candidat qui a cyniquement mystifié son parti en truquant le scrutin d’investiture. »

Le comité radical de Joinville compte, selon Bony, 35 membres parmi lesquels il y a 16 votants dont 11 se prononcent pour Briolay. Le vote est entériné par le comité cantonal radical de Saint-Maur, avec 31 électeurs de la 2e circonscription dont les 11 joinvillais.

Le maire de Joinville sera battu au second tour de scrutin par Louis Auguste Prieur, maire de Créteil, concentration républicaine (droite), qui recueille 49,2% des suffrages exprimés contre 32,8% à Briolay et 17,9% au communiste Marcel Depernet.

Veuf en avril 1938, Bony se remarie en décembre 1940, de nouveau à Joinville, avec Adelina Estère Pontecorboli. Il meurt dans la même commune le 22 août 1941. Il était âgé de 73 ans.

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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 00:01

Nestor Jean Marie de Caluwé naît le 15 juillet 1845 à Gand (Belgique) dans une famille de la noblesse flamande. Il épouse en octobre 1871 à Paris (3e arr.) Marie Augustine Eugénie Carlier, fille d’un maroquinier. Il monte lui-même, toujours en 1871, une entreprise de maroquinerie, qui obtient un prix lors de l’exposition universelle de 1878. Elle est dissoute en 1879 mais de Caluwé continue d’exercer le métier de maroquinier.

Nestor et Augustine de Caluwé auront quatre filles. Ils s’installent au début du siècle à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, au 8, rue de Brétigny (qui devient après-guerre l’avenue du président Wilson), où ils élèvent plusieurs de leurs petits-enfants.

Nestor de Caluwé est candidat aux élections municipales générales de 1904 à Joinville sur une liste définie comme nationaliste par Le Petit Parisien (Moulinet, Provin, Dalbavie, Raoult, Dupré). La liste s’oppose à celle du maire radical-socialiste Eugène Voisin et à une liste socialiste (Lacroix, Lebègue). Nestor de Caluwé figure en 20e position sur 23 et obtient lors du 1er tour le 1er mai, 321 voix, soit 28,7% des suffrages exprimés, se situant ainsi au 43e rang sur 53 candidats. Il n’est pas élu au second tour, sa liste remportant un seul des 23 sièges en jeu.

En décembre 1917, de Caluwé participe à la collecte humanitaire organisée par le maire de Joinville, Ernest Mermet (radical dissident).

Nestor de Caluwé meurt le 1er février 1923 à Joinville. Il était veuf et âgé de 77 ans.

 

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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 00:01

Jules Corbière naît le 13 décembre 1883 à Saint-Chinian (Hérault). Il est le fils Mélanie Rose Sophie Jeay et de son époux François Corbière, peintre.

Il va exercer le même métier que son père et épouse, en décembre 1907 à Longjumeau, (Seine-et-Oise, act. Essonne) Eugénie Fernandine Bender, fille d’un allumeur de réverbères d’origine alsacienne, territoire alors occupé par l’Allemagne. Ils auront au moins deux enfants.

Jules Corbière est installé en 1911 avenue du Rond-Point, dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Jules Corbière meurt le 7 mars 1961 à Limeil-Brévannes (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 77 ans.

C’est peut-être lui le militant socialiste SFIO joinvillais, désigné en tant que « Corbières » à trois reprises par le quotidien L’Humanité en 1912 et 1913, aucun « Corbières » n’étant recensé dans la commune en 1911.

En avril 1912, Corbières est candidat, en treizième position, pour une investiture pour les élections municipales de mai à Joinville. La commission des candidatures de la fédération de la Seine valide sa place sur la liste SFIO, conduite par Émile Lebègue. En fusionnant avec une liste radicale dissidente et une liste libérale, les socialistes obtiendront sept sièges sur 23 au second tour de scrutin, battant la liste radicale-socialiste officielle, conduite par Georges Briolay, adjoint au maire dans la municipalité sortante d’Eugène Voisin, qui ne se représentait pas ; Corbières n’est pas élu.

Il est désigné en janvier 1913 comme membre de la commission exécutive de la section SFIO, dont Émile Graillat est le secrétaire. Il est reconduit dans cette fonction en mai de la même année et désigné comme un des correspondants du quotidien socialiste L’Humanité, Alphonse Mibord étant devenu secrétaire.

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16 janvier 2018 2 16 /01 /janvier /2018 00:01

Pierre Victor Reclus naît le 30 septembre 1831 à Bergerac (Dordogne). Il est le fils de Marie Venencie et d’Antoine Tonin Reclus, coutelier.

Il vit à Paris où naît sa fille Henriette Clarisse Amélie quand il n’a que 15 ans. Il épouse sa mère, Virginie Louise Leroy, neuf ans plus tard en février 1856 à Paris (6e arr.).

Cette même année 1856, Victor Reclus, qui a ouvert une boutique d’horlogerie rue Dauphine à Paris (6e arr.), dépose en mars son premier brevet d’invention « pour un genre de compteur pour les voitures ». Il essaiera d’exploiter ce brevet, destiné aux fiacres des Petites-Voitures de Paris, mais sans grand succès semble-t-il.

Déménageant son atelier rue des Lavandières-Sainte-Opportune (1er arr.) en 1858 puis rue du Temple (4e arr.) en 1860, Reclus va déposer de nombreux autres brevets dans des domaines variés : en février 1857, pour un système de télégraphie aérienne ; en août 1858, pour un réveil-matin, etc.

La fabrique de Reclus est, après celle de Japy, une des plus conséquentes de Paris et emploie plusieurs dizaines d’employés. Les produits Reclus font l’objet de présentations techniques, parfois par lui-même, dans les revues professionnelles. Il siège également à plusieurs reprises au conseil de la Chambre syndicale de l'horlogerie.

En septembre 1869, Reclus s’associe aux ouvriers de sa fabrique qui organisent une pétition « pour les familles des victimes des mineurs de la Loire », la fusillade aux abords du puits Quentin, du hameau de Brûlé à la Ricamarie avait fait, le 16 juin, 14 morts lorsque la troupe avait tiré sur les familles qui essayaient d’empêcher l’arrestation des grévistes.

S’il reste toujours domicilié à Paris, comme nombre de personnes disposant d’une certaine aisance, il a acquis une résidence secondaire en banlieue. Il s’établit, à proximité des bords de Marne, dans le quartier nouvellement créé de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est membre du bureau de bienfaisance de cette commune en 1868.

En janvier 1869, un décret nomme Pierre Victor Reclus en tant que conseiller municipal de Joinville en remplacement de Jean-Louis Ancelet, décédé, dans la municipalité dirigée par Auguste Courtin. Il est élu dans la même fonction lors des premières élections municipales suivant l’instauration de la troisième République, qui ont lieu les 25 et 28 septembre 1870. Auguste Courtin, conservateur, reste maire. Reclus ne siège plus dans l’assemblée élue en juillet 1871. La commune avait été fortement touchée par la guerre franco-prussienne, qui avait provoqué l’évacuation de la population, la destruction du pont entre les deux rives, la mort de plus de 2000 soldats sur les terrains entre Joinville et Champigny puis l’occupation pendant six mois par les troupes allemandes.

Reclus conservera un lien avec la commune, où son neveu, Georges Reclus, s’installe au début du 20e siècle en tant que boucher dans le même quartier de Palissy. Peut-être est-ce Victor Reclus qui participe, en septembre 1894 et comme secrétaire à l’assemblée générale d’une coopérative de consommation, La Populaire, présidée par le journaliste Henry Vaudémont. C’est également possible qu’il soit le Reclus qui participe, avec 260 autres souscripteurs, toujours dans son quartier, à une souscription « pour les affamés de Carmaux », en faveur des grévistes des verreries, lancée par la compagne de Vaudémont, Victoria Bès, et un militant radical-socialiste, Pierre Jules Tireau

Sous la troisième République, Victor Reclus continue le développement de son activité, en investissant notamment dans le domaine électrique, faisant breveter une pendule électrique. Il crée une marque (un Soleil, V.R.) qu’il appose sur ses modèles d’horlogerie et une autre pour les baromètres (R entouré d'un losange).

Attentif à mettre en avant ses ouvriers, il intervient à plusieurs reprises pour qu’ils reçoivent des médailles. Il appuie dès 1874, la fondation de l’école d'horlogerie de Paris. Reclus participe aux deux expositions universelles de Paris en 1878 et 1889. Lors de la première, il obtient deux médailles d'argent ; il est récompensé d’une médaille d'or à la seconde.

En 1890, l'horlogerie électrique de la maison V. Reclus est installée dans le nouveau Musée commercial de la Bourse de commerce de Paris. En 1896, ses horloges électriques sont présentées lors de l'exposition de la Société internationale des électriciens.

On retrouve en 1897 Victor Reclus en tant que membre du comité d'admission de l'Exposition universelle de 1900 à Paris pour la classe 25 (éclairage électrique).

Il continue son travail d’inventeur, avec en 1887 un brevet pour une pendule à remontoir électrique, avec distribution électrique de l'heure et de la sonnerie ; puis en 1899 pour une table à projections lumineuses et à variations de couleurs fonctionnant par déclenchement monétaire, et la même année, un autre pour une table à images et à réclames mobiles.

S’il l’avait quitté adolescent, Reclus conservait un attachement à sa Dordogne natale. Son épouse décède en septembre 1884 dans la commune de Prigonrieux, proche de Bergerac, où il acquiert un château dans le hameau de Nébouts. Il s’y installe lui-même vers 1905 et y poursuit, au moins un temps son activité d’horlogerie.

Il est signalé comme y résidant toujours en 1920, alors qu’il avait atteint 89 ans. Par contre, il n’y réside plus en 1926. La date de son décès n’est pas connue.

 

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12 janvier 2018 5 12 /01 /janvier /2018 00:01

Henri Célestin Poitevin naît le 13 mai 1865 à Paris (10e arr.). Ses parents sont Rosalie Pavie et son époux Eugène Zacharie Poitevin, peintre sur porcelaine.

Vivant dans un milieu artistique, Henri Poitevin va, comme sa sœur Irina, devenir peintre. Il est d’abord receveur des tramways de l’Est parisien, mais se présente comme artiste. Il illustre en 1888 des poèmes d’Albert Tinchant pour son livre, Sérénités.

Vivant à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), il y épouse en mars 1894 Léonie Thybaut, couturière, originaire de Joinville-le-Pont. Ils rejoignent cette ville, où ils exploitent en 1908 un commerce d’articles de ménage. Il va ensuite entrer dans l’usine Pathé-Cinéma, avant 1911, où il travaille probablement à la fabrication de décors ou à l’illustration des documents. Henri Poitevin donne également des cours de dessin pour l'association philotechnique de Joinville, structure d’éducation populaire présidée par Albert Kownacki, dont il est également administrateur. Il sera décoré en octobre 1909 pour cette activité par Raymond Poincaré, membre de l’Académie française, sénateur et futur premier ministre puis président de la République.

Membre du comité radical-socialiste, où milite également son beau-père Eugène Thybaut, Henri Poitevin est candidat aux élections municipales de juin 1908 sur la liste soutenue par ce parti et conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Il est élu au second tour avec 577 voix sur 1188 suffrages exprimés (48,5%). Les radicaux emportent 21 des 23 sièges à pourvoir. Ils faisaient face à une liste dite socialiste évolutionniste, comportant des socialistes et des radicaux dissidents ainsi que des personnalités libérales ou conservatrices ; à une liste socialiste SFIO et à des indépendants. Un évolutionniste (Leteuil) et un indépendant (Gripon) sont élus. Le journal radical Voix des communes dresse ainsi son portrait : « Poitevin, comme les peuples heureux, n’avait pas d’histoire ; il venait d’hériter encore et jouissait paisiblement de ses revenus, un titre de conseiller lui allait bien pour occuper ses loisirs. »

Fin juillet 1909, Poitevin s’oppose publiquement, avec six autres conseillers municipaux affichant des opinions plus à droite que la majorité du conseil, à Louis Rey, qui entend assurer un contrôle des radicaux-socialistes sur l’activité communale. Avec le même groupe, il critique vivement en janvier 1910 la gestion par la municipalité d’un conflit avec un entrepreneur portuaire qui transporte des matériaux sur les voies communales, provoquant l’exaspération des riverains. Les mêmes élus s’attaquent vivement de nouveau à Louis Rey, en mars 1911, au sujet d’une affaire mettant en cause la probité d’un directeur d’école.

Vel-Durand, Beauvais, Arnaud, Watrinet, Mermet et Poitevin, voulant profiter de la tension politique, présentent leur démission en mars 1911, provoquant des élections municipales partielles en avril. Le comité radical s’abstient d’intervenir, mais avait invité ses trois membres dissidents (Vel-Durand, Mermet et Poitevin) à retirer leur démission. La presse radicale n’est pas tendre avec Poitevin, Voix des communes le considérant comme un « des élus les plus nuls » et estimant que « Poitevin, excellent mouton de Panurge, a vu ses voisins bêler, se plaindre, il fait comme eux. » Avec l’appui des libéraux et des socialistes SFIO, la liste des dissidents va l’emporter contre un groupement républicain indépendant ; Poitevin est élu au second tour, tandis que ses cinq collègues démissionnaires l’emportaient dès le premier tour.

La bataille se poursuit lors des élections municipales de mai 1912, qui voient le départ d’Eugène Voisin, maire depuis 1888 et conseiller municipal sans interruption depuis 1867. Les dissidents présentent une liste, conduite par Mermet, qui fusionne au second tour avec les socialistes SFIO et les libéraux. La liste coalisée l’emporte au second tour contre les radicaux-socialistes officiels de Georges Briolay.

Réélu, Poitevin est délégué par le maire aux écritures et authentifie les pièces et légalise les signatures des administrés. Pendant la guerre, n’étant pas mobilisé, il fait partie de la minorité d’élus qui font fonctionner la mairie. En 1916, il s’associe à ses collègues élus pour protester contre la mise en cause de la du fonds de guerre par le maire, faite dans Voix des communes. Il est chargé, avec Julien Périn, de la création d’une boucherie municipale vendant de la viande frigorifiée.

Lors du premier scrutin municipal après-guerre, en novembre 1919, Henri Poitevin fait partie de la demi-douzaine de conseillers municipaux qui sont réélus. Il figure sur la liste d’union républicaine et sociale, conduite par Henri Vel-Durand, adjoint sortant, qui comprend les dissidents radicaux, des socialistes indépendants et les radicaux-socialistes officiels. Elle s’oppose à une liste libérale et à une liste socialiste SFIO. Le maire, Mermet, décède le lendemain du second tour de scrutin. La liste Vel-Durand remporte les 23 sièges à pourvoir. Poitevin avait recueilli 847 voix sur 1694 suffrages exprimés soit juste 50%, mais il lui manquait une voix pour être élu dès le premier tour ; il était en tête de tous les candidats. Au second tour, les libéraux s’étant retirés, Poitevin obtient 973 votes sur 1518 exprimés (64,1%) sur 2491 inscrits.

Candidat à nouveau sur la liste Union républicaine pour la défense des intérêts communaux en mai 1925, Poitevin est en quatrième position. La liste, conduite par Henri Vel-Durand, s’est séparée de radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, qui retrouvent la SFIO dans une liste de cartel des gauches. Ils font face à une liste communiste, mais les libéraux se sont ralliés à la majorité sortante. Union républicaine et sociale recueille une moyenne de 1080 soit 47,5% ; le Cartel des gauches en a 648, soit 28,4% ; le bloc ouvrier-paysan du Pcf en a 480, soit 21,1%. Tous les candidats, dont Poitevin, sont élus au second tour.

En janvier 1928, Poitevin se démarque de la majorité des élus municipaux en soutenant la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles ; la proposition ne recueille que quatre voix, contre neuf tandis qu’il y a deux abstentions, dont celle du maire. Il ne demande pas le renouvellement de son mandat en mai 1929.

Décoré pour son courage et son dévouement pendant les inondations de la Marne de 1910, Poitevin était également titulaire des palmes académiques, comme officier d’académie, au titre de son activité de professeur à l'association philotechnique.

Henri Célestin, qui vivait alors dans l’ancienne demeure de ses beaux-parents, avenue Gille Poitevin, dans le quartier de Palissy, meurt le 11 mars 1939 à Joinville. Il était âgé de 73 ans et avait eu deux enfants : Andrée et Maurice Gabriel, qui mourra lors de la première guerre mondiale.

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22 décembre 2017 5 22 /12 /décembre /2017 00:01

Étienne Clément Pégon naît le 19 avril 1893 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Louise Brun, couturière et de son époux, Clément Pégon, chaudronnier. Lui-même devient ouvrier chaudronnier sur cuivre.

Incorporé au service militaire en novembre 1913, il est engagé dans la campagne avec l’Allemagne dès le déclenchement de la guerre le 2 août 1914. Servant dans l’artillerie, il est  blessé grièvement en mars 1915, puis intoxiqué la bataille de la Somme au deuxième semestre 1916 et grièvement atteint à nouveau le 8 juin 1917 par un éclat d’obus lors des combats du Chemin des Dames. Victime d’une fracture cervicale et à la colonne vertébrale, il est évacué à l’hôpital des Invalides à Paris. Libéré du service en juin 1919, il n sera plus en mesure de retravailler.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dès sa sortie de l’hôpital, il épouse Marie Delphine Bois, infirmière, en juin 1920 dans cette commune. Pégon réside d’abord dans le quartier de Palissy, avenue Gille, puis dans celui de Polangis, avenue Marie-Louise. Il rejoint la Société des mutilés, anciens combattants, réformés et veuves de guerre, dont la section de Joinville fut fondée en 1918 par Gabriel Bureau et qui avait son place de Verdun. Il en est le secrétaire jusqu’à sa mort.

Cité à l’ordre du régiment et à l’ordre de l'armée pendant la première guerre mondiale, Étienne Pégon est décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire en septembre 1917. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1921 puis officier en 1932.

Étienne Pégon décède le 11 mai 1941 à Joinville. il était âgé de 48 ans et n’avait pas d’enfant. La rue de son domicile est rebaptisée « avenue Étienne Pégon » après la deuxième guerre mondiale.

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20 décembre 2017 3 20 /12 /décembre /2017 00:01

Jean-Louis Pariselle naît le 8 mars 1917 à Châlons-sur-Marne (act. Châlons-en-Champagne, Marne).

Il entre à l'école Boulle, à Paris en 1931 et en sort diplômé en 1935. Il est employé comme sculpteur dans l'entreprise de Maurice Corrèze à Auxerre à partir de 1936 puis, après son service militaire de 1937 à 1943, jusqu’en 1945. Il s’établit à Paris en 1946.

De 1953 à 1977, il est dessinateur projeteur dans un grand magasin parisien, Les Nouvelles Galeries, dont il devient le décorateur attitré. Il réalise par exemple entièrement l'agencement intérieur du magasin de Metz.

Sa passion du bois ne le quitte pas et Jean-Louis Pariselle réalise, dans des formes classiques, des recherches sur la sobriété du volume : personnages, animaux ou œuvres non figuratives. Il installe son atelier dans un pavillon de l’avenue des Platanes, dans le quartier de Palissy (Joinville-le-Pont), puis à Champs-sur-Yonne en Bourgogne.

Jean-Louis Pariselle expose notamment au Salon des Artistes français de 1949 à 2007. On le voit aussi au Salon des Indépendants (1953 et 1954), au Salon de l'art libre (1962 et 1963), ainsi que plusieurs lieux du Val-de-Marne ou de l’Yonne.

Les outils de Jean-Louis Pariselle ont été légués à l'école Boulle où ils sont exposés depuis octobre 2013 dans une vitrine spéciale.

Les œuvres ont fait l’objet d’un legs de son épouse Simone Pariselle (1922-2013) en 2012 à la commune de Champs-sur-Yonne qui en assurera la présentation.

Militant du Parti socialiste, Jean-Louis Pariselle est élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont lors d’un scrutin partiel en 1978. Il devient adjoint au maire dans la municipalité de gauche dirigée par Guy Gibout (Parti communiste), et est en charge des affaires scolaires. Il ne se représente pas en 1983.

Jean-Louis Pariselle est décédé le 4 octobre 2008 à Auxerre, Yonne. Il est enterré à Joinville-le-Pont. Âgé de 91 ans, il était médaillé de l’ordre des Arts et Lettres et avait un fils.

 

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