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20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 00:01

Nicolas Rodionoff naît le 6 janvier 1886 à Ekaterinodar dans la province de Kouban en Russie (act. Krasnodar). Il est le fils de Barbe Markoff et de son époux Nicolas Rodionoff.

Selon des sources familiales, il est officier de marine, capitaine de frégate de la marine impériale russe, et quitte la Russie après la révolution bolchévique d’octobre 1917.

Arrivé en France, il travaille comme ingénieur. Selon les mêmes sources, il aurait été un temps chargé du contrôle du trafic au port de Sète (Hérault).

Dans la seconde moitié des années 1920, il vit à Paris (8e arr.), rue du Rocher, et fréquente le Cercle Les Capucines, une institution mondaine et culturelle, qui avait notamment accueilli le capitaine Dreyfus. Nicolas Rodionoff est naturalisé français par décret le 16 juin 1938. Il vit à Paris (5e arr.) avec Michel Rodionoff, employé de commerce, au 1, rue François-Mouthon.

Le 13 avril 1939 Paris (15e arr.), il épouse Cécile Marie Louise Willot, domiciliée à Enghien-les-Bains, fille d’un médecin et originaire de Valenciennes (Nord).

Nicolas Rodionoff meurt le 24 septembre 1962 à Crisenoy (Seine et Marne). Il était âgé de 76 ans et est inhumé à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne).

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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 00:01

George Louis Martin, dit Dink, nait en 1915 en Alabama, États-Unis. Il est technicien de réseau téléphonique et réside dans cet État dans le comté de Calhoun.

En octobre 1941, il s’engage dans l’armée américaine à Fort Mc Clellan (Alabama). Son instructrice est Teresa D. James, une des pionnières de l’aviation, qu’il épouse sans doute en 1942.

Avec le grade de second lieutenant, Martin est affecté au 96e groupe de bombardiers de l’armée de l’air américaine (USA-AF 96th Bomb Group). Il est engagé dans les opérations en Europe, basé à Snetterton Heath, terrain de la Royal Air Force à Attleborough, dans le comté de Norfolk (Angleterre).

Avec son groupe de dix personnes, il mène une opération sur Gennevilliers (Seine, act. Hauts-de-Seine), site qui compte de nombreuses usines et le principal port de Paris, le 22 juin 1944. Au retour du bombardement, l'avion Boeing B17 qui se dirigeait alors vers l'est est touché par la DCA allemande, installée à la Redoute de Gravelle, dans le Bois de Vincennes. L'avion s'écrase au 26, avenue de l'Ile (act. av. d'Estienne-d'Orves) à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Certains aviateurs sautent en parachute et on retrouve un survivant, Joseph A. Duch, à côté de l'hôpital de Créteil.

Par contre, les neuf autres meurent, certains restant accrochés aux arbres avec leurs parachutes. Ce sont Carl Edwin Carlson, Robert Edinger, Michael George Laytar, William Allen Macdonald, George Louis Martin, Raymond Walter Pickett, Joseph Andrew Puspoki, Gem Lee Wong et James Harold Wright.

La zone est isolée par la Gestapo immédiatement après la chute de l’avion.

Comme ses camarades de combat, George Dink Martin, est inhumé dans le cimetière national de Jefferson Barracks, à Lemay, comté de Saint-Louis, Missouri (États-Unis) le 3 avril 1950. Une plaque est apposée au nom des victimes.

Une plaque commémore la chute de l’avion dans le quartier de Polangis. Une autre plaque est installée dans la mairie de Joinville-le-Pont ; elle a été inaugurée en 1984, en présence de Teresa James, veuve de George Dink Martin.

 

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 00:01

Teresa James est née le 27 janvier 1914, à Pittsburg, Pennsylvanie (États-Unis).

Elle devient une des pionnières de l’aviation, Elle a pris des leçons de vol pour étonner son frère, qui avait été victime d’un accident d’avion. Elle commence à voler seule à l'âge 19 ans et devient la première femme instructeur de vol diplômée de l'institut aéronautique de Buffalo. Elle reçoit sa licence pour des vols commerciaux le 27 octobre 1941.

Teresa James travaille en tant que pilote acrobatique pendant 3 ans lors de fêtes aériennes en Pennsylvanie, dans l'Ohio et l’État de New York. Sa spécialité était de faire une rotation de 26 tours sur deux milles (3 km) vers le haut puis de redescendre à 1.000 pieds (300m).

Elle se marie avec George « Dink » Martin, un de ses compagnons de vol, en 1941. Dink a s’enrôle dans l’armée de l’air et devient instructeur de vol des pilotes de bombardier.En 1942, Teresa reçoit un télégramme du général Arnold qui veut former un groupe de 25 femmes pilotes pour des vols à l’intérieur des États-Unis. Le 6 octobre 1942, elle devient la première femme à piloter un avion militaire en Amérique, un PT-19.

Début 1944, Dink est envoyé outre-mer. Le 22 juin 1944, Teresa reçoit un courrier l’informant que le B-17 de Dink a été abattu.

Après sa démobilisation en décembre 1944, Teresa retourne chez elle, travaillant dans le magasin de fleurs familial. Elle espère que son mari soit prisonnier de guerre, mais on lui notifie officiellement qu'il est porté disparu depuis juin 1944. En 1984, après 40 ans, Teresa vient parler aux témoins de l'accident de Dink qui s’est écrasé sur la ville de Joinville-le-Pont, dans le quartier de Polangis.

Honorée en tant que pionnière, l’uniforme de Teresa James est exposé au musée national l'air et de l'espace (Smithsonian museum) de Washington, DC. Elle est morte le 27 juillet 2008 à Lake Worth, Floride. Elle était âgée de 94 ans. Sa famille faisait toujours fonctionner le magasin de fleurs en Pennsylvanie.

Une plaque est apposée rue d’Estienne d’Orves et une autre en mairie pour commémorer le souvenir des aviateurs américains morts en combat à Joinville, quelques semaines avant la libération de la ville.

 

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7 octobre 2019 1 07 /10 /octobre /2019 01:01

Dominique Honoré Hippolyte naît le 12 mai 1825 à Paris (2e arr.) rue Rochechouart. Il est le fils de Mélanie Héloïse Roussel, non mariée. L’union de sa mère avec Dominique Thomas de Féraudy en juin 1827 lui apporte une légitimation.

Les de Féraudy constituent une des familles subsistantes de l’ancienne noblesse française. Elle aurait pour origine le bourg de Thoard, près de Digne, en Haute-Provence (act. Alpes-de-Haute-Provence) et revendique descendre de Raymond Féraudi, troubadour, décédé à Lérins en 1324.

À l’âge de 18 ans, Dominique de Féraudy s’engage dans l’armée en août 1843, rejoignant le 29e régiment d’infanterie de ligne. Rapidement promu dans les grades d’hommes du rang puis de sous-officier, il est sergent-major en février 1846. Il devient officier en octobre 1848, et, alors lieutenant, est nommé instructeur à l’école normale de gymnastique et d’escrime de Joinville-le-Pont en février 1852. Promu capitaine en mai 1859, il est nommé commandant provisoire de l’école en février 1860. Il exercera cette fonction, avec le grade de chef de bataillon jusqu’en octobre 1872, à l’exception de la campagne de France contre les armées alliées de la Prusse, en 1870-1871, qu’il fait avec le grade de lieutenant-colonel.

En mars 1850 Dominique de Féraudy, qui résidait alors à Rosny (Seine, act. Seine-Saint-Denis), épouse à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) Élodie Pauline Louise Jargois-Desgranges. S’il reprend une vie civile après une trentaine d’années dans l’armée, il continue de s’intéresser aux questions sportives. Ainsi, en 1878, il est chargé par le ministre de l'instruction publique de l'instruction militaire des lycées. La défaite de 1870-1871 a souligné la nécessité d'organiser réellement et systématiquement l'enseignement de la gymnastique dans les établissements de l'État pour les hommes politiques républicains qui arrivent au pouvoir en 1877.

Il est membre de la Commission de gymnastique et d'exercices militaires, qui promeut par exemple l’installation de stands de tir dans chaque arrondissement parisien en 1880.

La carrière militaire, et spécialement la direction de l’école de Joinville ont valu à de Féraudy de nombreuses distinctions. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en août 1865 puis officier en août 1872. Il est également titulaire de décorations étrangères, étant chealier des ordres de la Couronne royale de Prusse en juillet 1861, de Saint-Olaf de Suède en décembre 1861, des Guelfes du Hanovre en juin 1862, de Saint-Michel de Bavière en mars 1863, d’Adolphe de Nassau en juillet 1863, de Philippe le Magnanime de Hesse-Darmstadt en décembre 1863 et des Saints-Maurice-et-Lazare d’Italie en avril 1864.

L’incursion de Dominique de Féraudy dans la sphère économique privée est plus chaotique. Ainsi, en janvier 1883, il est condamné à un mois de prison pour « complicité d’escroquerie et émission d’actions d’une société irrégulièrement constituée », ce qui lui vaut d’être suspendu pour trois ans du droit de porter la Légion d’honneur et ses décorations étrangères.

Il tente de diriger une entreprise d’assurance, La Prudence financière et d’exploiter un commerce de vin, mais suite à la faillite de ce dernier, il est déclaré insolvable en 1893. Son fils Maurice de Féraudy, sociétaire de la Comédie française, prend en charge une partie de ses dettes, qui s’élèvent à 70 000 francs selon ses déclarations.

Plusieurs procédures vont toucher à sa réputation. La Grande-Chancellerie de la Légion d’honneur met en place, en décembre 1895, une commission d’enquête qui conclut, en février de l’année suivante, que Dominique de Féraudy aurait « par des manœuvres répréhensibles, fait déclarer apte à exercer le commerce une jeune fille de 15 ans dont il était le subrogé tuteur et lui avoir fait céder un fonds de marchand de vin qu’il a dirigé personnellement jusqu’au jour où intervint une liquidation désastreuse pour la mineure ». À l’unanimité, la commission propose de le priver du droit de porter toute décoration française ou étrangère, ce qui est fait par un décret présidentiel du 20 février 1896. Cependant, une décision du Conseil d’État, datée du 20 décembre 1897, casse son exclusion, relevant qu’il n’était en fait pas l’objet de poursuites judiciaires. Il est donc rétabli dans son droit à porter ses décorations.

La même année 1896 voit son fils en vedette d’un feuilleton judiciaire, avec un autre célèbre homme de théâtre, Philippe Garnier. Ce dernier, ayant prêté de l’argent à son père, Maurice de Féraudy se porte garant dans une lettre au contenu sibyllin. Le tribunal correctionnel de Paris s’interroge sur le lexique utilisé : s’agit-il d’une conjonction copulative ou alternative? En effet, Maurice de Féraudy a écrit « Si, soit par accident, soit par impossibilité de sa part, il ne pouvait te rembourser la somme ou partie de la somme, et s'il mourait sans être acquitté complètement vis à vis de toi, tu peux, comme je te l'ai dit de vive voix, compter sur moi. Je prendrai cette dette à mon compte et je te rembourserai, en me réservant seulement de le faire à une époque commode pour moi. »

Le défenseur assure que, son père n’étant pas mort, il n’a pas à rembourser la dette à sa place ; Garnier assure que c’est le cas car, étant insolvable, il ne peut rembourser. Après des débats qui portent sur la comparaison avec le Mariage de Figaro de Beaumarchais, « laquelle somme de deux mille piastres je lui rendrai à sa réquisition dans ce château, et je l'épouserai par forme de reconnaissance. »

Le tribunal, après de longues analyses, ne valide pas cette position dilatoire et condamne en mars 1896 M. de Féraudy à rembourser à la place de son père.

Dominique Honoré Hippolyte de Féraudy meurt le 30 décembre 1899 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), où il résidait boulevard de Strasbourg. Il était âgé de 72 ans et avait eu deux enfants.

Blason de la famille de Féraudy

 

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14 août 2019 3 14 /08 /août /2019 01:01

Henry Buguet naît le 15 avril 1834 à Paris. Il est le fils d’un père inconnu et d’Adèle Clémence Buguet, qui ne le reconnaîtra pas.

Vers 1853, il s’engage dans l’armée et va combattre pendant la guerre de Crimée (octobre 1853 – mars 1856) et pendant la campagne d’Italie (1859). Il quitte la fonction militaire vers 1867 en tant que sous-officier. Il est décoré de la médaille militaire et avait été blessé.

Alors employé, Henry Buguet épouse en février 1869 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Rose Alexandrine Joyeux, domestique. Les époux ouvrent une crémerie rue de Créteil, où ils résident. La nouvelle marchande de fromages sera condamnée cette même année pour avoir vendu du lait falsifié par « addition d’eau dans une forte proportion ». Ils auront quatre enfants, dont les deux premiers ne vivent que quelques jours.

En même temps que son voisin Élie Flinois (1835-1896), épicier et ancien communard, avec lequel il est lié, Henry Buguet est élu conseiller municipal en janvier 1878 à Joinville. La municipalité sortante de Laurent Ferdinand Rousseau, bonapartiste, est battue, au profit de candidats républicains et d’un orléaniste. Gabriel Pinson, républicain modéré, est élu maire.

En septembre 1879, Henry Buguet est signataire d’une motion du conseil municipal dans laquelle les élus « blâment sévèrement le citoyen Demeestère ». Alphonse Demeestère, également conseiller municipal, avait proposé de former un comité de secours aux amnistiés de la Commune de Paris et avait lancé une cagnotte pour venir en aide à Adolphe Morandy, ancien officier communard, récemment libéré et malade, ce qui avait déplu à la majorité municipale. Douze membres du conseil municipal ont voté la motion, tandis que huit s’y opposaient.

Lors du renouvellement du conseil municipal, en janvier 1881, alors que tous les élus qui s’étaient solidarisés avec Demeestère, futur dirigeant du comité radical-socialiste, sont éliminés, Buguet est réélu. Gabriel Pinson est de nouveau maire. Par contre, si Pinson est de nouveau réélu en 1884, ce n’est pas le cas pour Buguet.

Les relations entre les deux hommes vont devenir très tendues : Buguet insulte un salarié municipal, assurant cependant qu’il « s’adressait à l’homme et non à l’employé ». En tant que maire et employeur, Pinson poursuit Buguet, qui est condamné à de la prison. Sur le plan politique, Buguet devient un agent électoral du mouvement populiste du général Boulanger.

Lors de l’enterrement de Pinson, en juin 1888, l’attitude de Buguet, lorsque le convoi funéraire passe devant chez lui, fait scandale. L’hebdomadaire Voix des communes, qui n’était pourtant pas un soutien de Pinson, estime que Buguet « a l’âme noire ». Sur la foi de témoignages qu’il considèrera comme unanimes parmi les quelques 2 000 participants aux funérailles, le journaliste Henry Vaudémont écrit qu’il a « manifesté de la joie » et eu « une attitude indécente sur le passage du cortège ». Dans le même journal, Buguet proteste assurant que « sa conduite et sa tenue ont été parfaitement correctes », même s’il concède ne pouvoir estimer le maire, qu’il accuse d’avoir été envers lui d’un « cynisme révoltant » et qu’il assure avoir maudit.

Outre la polémique dans les colonnes de l’hebdomadaire, principal média local, le scandale aura des conséquences.

Le journaliste Maurice Delphin, lui aussi joinvillais, rédacteur au quotidien La France, de tendance boulangiste, prend la défense de Buguet. S’estimant diffamé par Henry Vaudémont, alias Gringoire, Delphin lui demande réparation et un duel à l’épée est organisé entre eux le 17 juillet 1888 dans le Bois de Vincennes. Gringoire est légèrement blessé au poignet droit.

En octobre 1889, Buguet s’en prend lui aussi au même journaliste, qui a publié des affiches le mettant en cause, et le provoque en duel. Delphin est l’un de ses témoins. Mais Vaudémont, pourtant plutôt querelleur, sur les instances de ses amis radicaux-socialistes Alphonse Demeestère et Jules Ferdinand Baulard, refuse la rencontre. Un arbitre considère que l’affaire a été engagée de manière « complètement incorrecte. »

Toujours dans Voix des communes, Vaudémont assure que « les procédés brutaux de Buguet le classent parmi les gens mal élevés avec lesquels on ne se commet pas à aller sur le terrain, tant les plus graves injures, venant d’eux, gardent peu de valeur. »

Il fait par ailleurs mention du fait que Buguet a été exclu du cercle de jeu de Joinville, pour avoir – sans pouvoir toutefois être qualifié de tricheur – « profité d’un coup discutable ». Enfin il accuse Buguet d’essayer de « se recréer une virginité et se retailler un prestige », « en se faisant le champion des débris du parti boulangiste. »

Après le décès de sa première épouse, en décembre 1879, Henri Buguet se remarie en août 1884 à Paris (11e arr.) avec Joséphine Cosmier. Ils vivent alors de leurs rentes. Buguet divorcera en juin 1896 après avoir été pris en flagrant délit d’adultère.

Henri Buguet était présent lors du mariage de son fils aîné, nommé également Henri Buguet, en avril 1899 à Paris (12e arr.). Il résidait rue Charlot dans la même ville (3e arr.) et était âgé de 65 ans.

Il est signalé comme mort au décès du même fils, en avril 1914. La date et le lieu de sa disparition ne sont pas connus.

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21 juillet 2019 7 21 /07 /juillet /2019 01:01

Suite de la biographie d’Ernest Loustalot

À Saint-Pétersbourg, Loustalot entraîne également le Cercle des Pages. Il rencontre, à l’école de Droit, Vladimir Dmitrievitch Nabokov, professeur de droit, membre fondateur du Parti constitutionnel démocratique en 1906, fils d’un ministre d’empire et qui sera brièvement ministre lui-même après la révolution russe de février 1917.

Embauché pour délivrer des cours d'escrime et de boxe, Loustalot est l’entraîneur de V. D. Nabokov mais également de ses deux fils Serge et le futur écrivain Vladimir Nabokov. Il enseignera également dans l'école Tenichev, que les deux garçons rejoignent en janvier 1911.

Le jeune Nabokov aurait gagné l'admiration de ses camarades en faisant saigner du nez du plus grand despote de la classe avec une frappe du droit, apprise de son maître. On retrouve sans doute Loustalot dans le personnage nommé Monsieur Mascara par Nabokov, dans sa nouvelle Lebeda, parue en russe en 1932 (Orache dans la traduction anglaise). Elle relate la préparation secrète d’un duel par le père du héros.

Loustalot poursuit alors la fréquentation de la maison des Nabokov, sans doute jusqu’à leur départ en novembre 1917.

Se plaisant manifestement en Russie, Loustalot russifie son patronyme en Ernest Ivanovitch Lustalo. Contrairement à la plupart des étrangers, il ne quitte pas l’ancien empire parès la révolution d’Octobre. Il travaille à partir de 1919 comme professeur d’éducation physique et sportive à l’école supérieure des officiers de la marine située, dans le bâtiment de l’Amirauté, à ce qui est devenu Petrograd. Il porte l'uniforme d'officier de marine soviétique.

Malgré la difficulté des relations, Loustalot conserve un lien avec la France et un domicile dans le quartier de Palissy, à Joinville-le-Pont, où il est recensé en 1921.

Joseph Ernest Loustalot meurt le 9 mars 1931 à Leningrad (Union soviétique), victime d’un malaise dans la rue alors qu’il se rendait à son travail. Il était âgé de 64 ans. Il fait don de son corps à la science et son squelette est exposé dans le musée d'anatomie de l'Académie des sports de Lesgaft, situé sur le canal Moyka, au 35 Dekabristov, à environ 500 mètres de la maison familiale des Nabokov.

Loustalot était titulaire d’une médaille d'or décernée par l'École de Joinville.

Fin

Le squelette de Loustalot à Saint-Pétersbourg

 

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17 juillet 2019 3 17 /07 /juillet /2019 01:01

Suite de la biographie d’Ernest Loustalot

À partir de janvier 1897, Loustalot rejoint la Russie, où il est professeur à l'Ecole impériale de droit de Saint-Pétersbourg. Il réside place de Kazan. Il a des élèves en escrime et en boxe. Il est considéré comme un des introducteurs de cette discipline en Russie où il organise le premier match public contre un de ses élèves en 1898. C’est Loustalot également qui introduit le water-polo en Russie.

S’il réside principalement dans ce pays, Loustalot revient cependant régulièrement l’été en France et participe à diverses manifestations dans la région parisienne, en particulier en boxe et en natation. Loustalot remporte ainsi deux prix lors d’un concours de natation organisé par la Société nationale de sauvetage dans le bassin de Joinville-le-Pont en août 1901. Il coordonne les bateaux qui assurent la sécurité des 818 concurrents qui participent aux éliminatoires de la traversée de Paris à la nage en septembre 1905. En août et septembre 1906, il est à la tête du comité d’organisation des vingt-quatre heures à la nage organisés par L’Auto au pont de Joinville.

En tant que boxeur, Loustalot est impliqué dans de nombreux combats entre 1898 et 1901. Loustalot est également membre dirigeant d’associations sportives. Il préside ainsi, en 1908-1909, le Cercle Athlétique de Joinville où l’on retrouve notamment les frères Lavogade.

Certainement sensible aux questions sociales, Loustalot est mentionné, avec plusieurs militants socialistes joinvillais, en juillet 1908, dans le quotidien L’Humanité, comme souscripteur en faveur des ouvriers des carrières de Draveil et Villeneuve Saint-Georges (Seine-et-Oise), en grève pour de meilleures conditions de travail.

À suivre

 

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13 juillet 2019 6 13 /07 /juillet /2019 01:01

Début de la biographie d’Ernest Loustalot

Joseph Ernest Loustalot naît le 5 janvier 1867 à Bordeaux (Gironde). Il est le fils de Catherine Baylot et de Jean Loustalot, cocher. Son père aurait été un ancien marin, champion de boxe de la marine française et excellent nageur.

À quatre ans, Ernest Loustalot apprend à nager et commence à pratiquer la boxe l’année suivante. À vingt ans, il établit un record de France de natation en 100 mètres dos. Peu de temps après, il plonge d’une hauteur de 35 mètres, puis de 42 m.

Employé des messageries maritimes à Bordeaux, Ernest Loustalot débute son service militaire en novembre 1888 dans l’infanterie. Il est remarqué pour ses qualités sportives (« un type extraordinaire de gascon » selon le quotidien L’Auto) et affecté, en tant que caporal en juillet 1889 à l’école de gymnastique de Joinville, située dans le Bois de Vincennes à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il devient sergent en janvier 1890, toujours avec la même affectation jusqu’à l’été 1891.

Ayant obtenu, pendant sa période militaire, le diplôme de maître de gymnastique en novembre 1889, Loustalot devient professeur et vit à Joinville, Saint-Maur-des-Fossés puis Paris. Il épouse en décembre 1894 à Paris (8e arr.), Marie Mahé, fille d’un bûcheron de Saint-Maur.

Champion de France de gymnastique, le champion d'Europe de boxe française et anglaise Loustalot était également considéré comme l'un des cinq meilleurs escrimeurs au monde.

Enseignant d’abord à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine) et au gymnase Lefebvre, cité du Retiro, près de la Madeleine à Paris (8e arr.), Loustalot est acrobate et enseigne également le cyclisme, l’escrime et surtout la natation et la boxe française.

À suivre

Loustalot en 1905

 

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11 juillet 2019 4 11 /07 /juillet /2019 01:01

Antoine Cambier naît le 8 avril 1874 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Mathilde Marie Flippes et de son époux Ludovic Alexandre Cambier, architecte. Il est bachelier de l'enseignement secondaire spécial.

Le service militaire dans l’infanterie de Cambier, de novembre 1895 à septembre 1896, est suivi par son intégration, à partir d’octobre 1899, dans les réserves des services de santé, en tant qu’officier d’administration adjoint des hôpitaux militaires puis, en juin 1900, officier d’administration.

Suite à un concours passé en juin 1897, Cambier est embauché à la Caisse municipale de la Ville de Paris en tant que stagiaire puis titularisé comme commis-expéditionnaire en juin 1899. Il intègre en janvier 1902 la direction de l'Inspection générale et du contentieux puis devient, en juillet, suite à un nouveau concours, rédacteur dans les bureaux de la Préfecture de la Seine. En juillet 1908, il devient secrétaire administratif de la Commission de surveillance des ateliers départementaux d'ouvriers mutilés, estropiés ou infirmes. Il intègre le service de la Statistique municipale en décembre de la même année.

Devenu rédacteur-principal, Cambier est affecté en octobre 1911 à l’administration des communes du département de la Seine, comme secrétaire administratif de la Commission départementale chargée d’établir un tarif officieux des traitements minima à attribuer aux secrétaires et employés des bureaux des mairies de la banlieue de Paris.

Résidant depuis 1881 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), alternativement rue de Paris et avenue Molette, dans le quartier du Centre, Cambier s’implique dans une société d’enseignement populaire, l’Association philotechnique. Il y donne des cours, organise des conférences, par exemple sur Georges Courteline avec le concours de la Société symphonique de Joinville à l’école du Centre en janvier 1904. Il est administrateur de l’association en 1913.

Pendant la première guerre mondiale, il rejoint avec ce grade l’ambulance du 2e corps colonial puis en juin 1916 l’hôpital Saint-Lô (Manche) et est, à partir d’août de la même année, gestionnaire de l’hôpital de Rennes (Ille-et-Vilaine). De nouveau dans la réserve, il est nommé commandant d’administration de réserve en juillet 1929.

Cambier retourne à la Caisse municipale, avec le grade de sous-chef de bureau, en juin 1917 puis s’occupe des Affaires intercommunales et dr l’Assistance en mai 1919. Il est, en juin 1920, secrétaire de la commission gérant la gratuité des soins médicaux, chirurgicaux et pharmaceutiques aux militaires et marins.

Avec le grade de chef de bureau en mars 1925, il est le premier titulaire du poste de responsable de l’Assistance médicale gratuite. En août 1928, il est nommé membre de la commission chargée d'examiner les moyens d'atténuer la charge qui résulte pour les établissements hospitaliers de Paris du traitement des malades de la banlieue parisienne, des départements et de l'étranger. Il est mis en retraite en août 1930, avec le grade de chef de service honoraire.

Il continue d’exercer une activité pour le compte de la préfecture, toujours membre de la Commission départementale de contrôle de l'Assistance médicale gratuite jusqu’en 1939.

Pendant la deuxième guerre mondiale, devenu commandant d’administration, Cambier est gestionnaire de l’hôpital complémentaire de la Cité universitaire de Paris.

Antoine Cambier meurt le 12 novembre 1939 à Paris (5e arr.), dans l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, rue Saint-Jacques. Il était célibataire et âgé de 65 ans.

Titulaire de plusieurs décorations, Antoine Cambier disposait des Palmes académiques, comme officier d’académie en 1904 et officier de l’instruction publique et 1909, pour son rôle en tant que professeur à l'Association philotechnique de Joinville. Il avait obtenu la médaille d'argent de de l’Assistance publique en mars 1930. Enfin, en octobre de la même année, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur pour ses 34 ans de service et cinq campagnes.

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23 juin 2019 7 23 /06 /juin /2019 01:01

Théodore Jean Baptiste Létang naît le 11 octobre 1835 à Paris (2e arr.). Il est le fils de Clarisse Thérèse Stéphanie Prophétie et de son époux, Marie Christophe Létang, qui a fondé, l’année de sa naissance, une entreprise de ferblanterie produisant des moules à chocolat installée rue Saint-Denis à Paris (3e arr.). Théodore Létang travaille dans l’atelier familial, fondé en 1832, qui devient une société en 1866 dans laquelle il est associé avec son père. Elle prend le nom de Marie Létang et fils. L’activité a été transférée au 44, rue du Montmorency encore dans le 3e arrondissement.

En octobre 1860 à Paris (3e arr.), Théodore Létang épouse Joséphine Eulalie Feuillet, fille d’un coiffeur de Bordeaux.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Létang est capitaine au 54e bataillon de marche de la Seine. Il prend part notamment à la bataille de Champigny. Du 30 novembre au 2 décembre 1870, les combats qui se déroulent à Champigny-sur-Marne et Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) font 2 000 morts. Le pont de Joinville sur la Marne est détruit. A Joinville, c'est la plaine de Polangis, alors non urbanisée, qui est le lieu des affrontements.

Les établissements Létang fils et leurs moules à chocolat ont une réputation internationale. Ils obtiennent des médailles à l'exposition universelle de Philadelphie (1876), à celle d’Anvers (1885), de Paris (1889), de Bruxelles (1897) et encore à Saint-Louis (États-Unis) en 1904.

Marque de fabrique de Létang

Théodore Létang lui-même est membres de jurys ou de comités pour les expositions universelles de Paris (1878 et 1889), Amsterdam (1883), Anvers (1885), Barcelone (1888) et Chicago 1893).

Dans son arrondissement de résidence, Théodore Létang assume plusieurs responsabilités caritatives et associatives. Il est président de l’Harmonie municipale en 1894. Administrateur du bureau de bienfaisance de la mairie du 3e arrondissement en 1899, il est également délégué cantonal à Paris. La fonction, instituée en 1886, place des représentants de la laïcité et de la République auprès des écoles ; ils veillent aux conditions de vie et de travail des écoliers. En 1900, il est vice-président du patronage laïque de l’arrondissement et président du dispensaire municipal en 1904.

Cependant, c’est à Joinville-le-Pont, où il dispose d’une résidence secondaire, que Létang va s’engager dans l’action politique et dans une action associative auprès des anciens combattants. Il est candidat en mai 1888 sur la liste du maire sortant, Gabriel Pinson, républicain modéré, qui s’oppose aux radicaux-socialistes, qui ont fait alliance avec un groupe socialiste-révolutionnaire. La majorité sortante est reconduite, avec 17 sièges, dont 16 gagnés au premier tour, contre trois pour la gauche. Létang remporte 291 voix sur environ 550 suffrages exprimés (environ 53%) et intègre l’assemblée locale au premier tour.

En décembre 1889 Létang participe à la cérémonie en mémoire de la bataille de Champigny au pied du monument élevé dans la commune. Il prononce un discours, aux côtés des députés Jules Ferdinand Baulard, élu radical-socialiste de la circonscription et ancien conseiller municipal de Joinville et Mathieu Bizouard, de la Côte-d'Or.

Devant plusieurs milliers d’assistants, Théodore Létang s’exprime de nouveau au nom des anciens combattants, toujours à Champigny, en décembre 1890 pour la commémoration des vingt ans de la bataille.

L’année suivante, sous une pluie incessante, l’hommage patriotique regroupe une foule considérable que le quotidien Le Radical évalue à dix mille personnes. Létang est de nouveau chargé de faire une allocution. La manifestation se termine par un incident avec un groupe de boulangistes, qui tentent d’intervenir avec des slogans nationalistes et antirépublicains, mais sont finalement évacués.

Après le décès, en juin 1888, un mois après sa réélection, du maire de Joinville, Gabriel Pinson, son adjoint Eugène Voisin est élu. Il conduit une liste, en mai 1892, en alliance avec les radicaux-socialistes, à laquelle s’opposent une formation conservatrice conduite par Bocquentin et le docteur Barborin. La majorité sortante emporte 16 sièges au premier tour et 6, dont celui de Létang, au second, laissant un poste à l’opposition de droite. Avec une moyenne de 360 sur 639 suffrages exprimés, la liste Eugène Voisin avait recueilli environ 70% des votes.

Lors du scrutin suivant, en mai 1896, la liste Eugène Voisin n’a pas de concurrents. Tous ses candidats, dont Létang, sont élus au premier tour avec environ 800 voix pour 918 électeurs inscrits. Désigné à deux reprises comme électeur sénatorial en 1899, Létang joue un rôle politique plus affirmé.

Les élections du nouveau siècle, en mai 1900 sont également emportées au premier tour par la liste Eugène Voisin, qui fait face à un groupement socialiste-révolutionnaire. Létang obtient 560 voix pour probablement un peu plus de 800 votants.

Enfin, en mai 1904 Létang est élu pour la cinquième fois, dès le premier tour, sur la liste radical-socialiste d’Eugène Voisin, avec 585 voix (52,3%). La majorité sortante remporte 22 des 23 sièges, face à une liste conservatrice (1 siège) et à des socialistes-révolutionnaires. Son mandat se termine en mai 1908 et il n’en demande pas le renouvellement.

Théodore Létang meurt le 14 février 1909 à Paris (10e arr.). Son décès est relaté par au moins dix-huit quotidiens nationaux et plusieurs titres de province. Âgé de 74 ans, Théodore Létang assistait à la représentation de la Femme X... au théâtre de la Porte-Saint-Martin, pièce d'Alexandre Bisson, mise en scène par Louis Péricaud. Au moment où le rideau se levait, il s'est subitement affaissé dans son fauteuil, victime d’une affection cardiaque.

L’industriel avait deux enfants ; son fils, Léon Létang, poursuivit l’exploitation de l’entreprise familiale.

Titulaire des Palmes académiques, Théodore Létang était officier d’académie depuis juillet 1891 et officier de l’instruction publique depuis avril 1900.

Il avait fait une donation à la ville de Joinville, la chargeant d’offrir chaque année en prix annuel un livret de caisse d’épargne pour un enfant des écoles municipales. Son nom figurait sur la liste des 12 bienfaiteurs de la commune apposée dans la mairie agrandie en octobre 1911.

 

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