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20 août 2021 5 20 /08 /août /2021 00:01

André Victorin Bonnefoi naît le 23 mars 1857 à La Seyne-sur-Mer (act. Var). Il est le fils de Reine Antoinette Solaro et de son époux Marius César Xavier Bonnefoi, chaudronnier en cuivre.

À 20 ans, André Bonnefoi s’engage dans l’armée et est affecté à la 4e compagnie d’ouvriers de marine à Toulon (act. Var). Il devient brigadier en août 1879 puis maréchal des logis en juillet 1880.

Envoyé au Sénégal, en octobre 1880, il sert dans la 1e Compagnie d’ouvriers d’artillerie de marine. Il est blessé lors de la bataille de Goubango (Haut-Sénégal, act. Mali) et décoré de la médaille militaire en 1881 pour s’être « conduit avec la plus grande bravoure ». Après une convalescence en France, il retourne au Sénégal en janvier 1882 et reste en service dans la région du Haut-Fleuve jusqu’en août 1883. À partir d’octobre 1882, il est sous-officier chargé de la conservation du matériel avec le titre de garde d’artillerie.

Après son retour en France, il est affecté à la direction de l’artillerie de Rochefort (Charente) pendant deux ans puis à celle de Toulon en avril 1885. Il effectue de courtes sorties en mer sur les vaisseaux Marceau puis Amiral Duperré.

Son mariage avec Augustine Mélanie Eulalie Daranda est célébré en octobre 1883 La à Seyne-sur-Mer.

Expédié de nouveau au Sénégal en mai 1892, il reste deux ans à la direction de l’artillerie. Il revient en juin 1894 à la Fonderie de Ruelle (act. Ruelle-sur-Touvre, Charente) puis retrouve la direction de l’artillerie de Toulon en juillet la même année, avant de rejoindre celle de Cherbourg en mai 1896. Il y devient officier d’administration en juillet 1900.

Il participe à partir de janvier 1901 à de nouvelles opérations militaires dans une colonie française, Madagascar. Il est responsable de la sous-direction de l’artillerie de Tamatave (act. Toamasina, Est de l’île). En 1902, il est d’abord à Tananarive (act. Antananarivo) puis à Soanierana (Tsiroanomandidy), dans la même province centrale.

Malade, il rentre en France, est affecté à la direction de l’artillerie de Brest en janvier 1903 puis prend sa retraite de l’armée en août la même année. Ayant 25 ans et 6 mois d’ancienneté, il se voit attribuer une pension de 2 975 francs par an. La famille s’installe à La Seyne, rue Balaguier. Son fils aîné Marius s’engage dans l’armée de terre en octobre 1903.

Lorsque ce dernier devient instructeur de l’École de gymnastique et d’escrime, les Bonnefoi s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où est basée cette école. Il y réside à partir de juillet 1911, dans le centre-ville, rue Chapsal et quand il est décoré de la Légion d’honneur par le général Silvestre, commandant de la place de Vincennes, en février 1912.

Comme son fils et à l’instar de plusieurs officiers de l’École de Joinville, André Bonnefoi est franc-maçon. Il fréquente la toute récente loge Germinal, de Joinville-le-Pont après avoir été membre d’une autre instance affiliée au Grand-Orient de France, la loge Les Vrais Experts, qui avait accueilli notamment le pédagogue et anarchiste espagnol Francisco Ferrer.

Mobilisé pendant la Première guerre mondiale, André Bonnefoi est affecté à la direction de l’artillerie de Clermont-Ferrand. Devenu capitaine, il officie en 1915 à l’École militaire des Enfants de troupe, établissement d’instruction situé à Billom (Puy-de-Dôme). C’est là qu’il a l’occasion, en janvier 1915, de remettre la croix de chevalier de la Légion d’honneur à son fils Marius, alors sous-lieutenant au 4e régiment de zouaves, blessé et en traitement à l’hôpital militaire. La presse trouve la cérémonie touchante, soulignant « qu’il est extrêmement rare de voir un légionnaire décoré par son père. »

De retour en région parisienne, André Bonnefoi est en charge de l’inspection des forges de Paris et expert au ministère de la guerre en 1916. La famille s’est installée à Saint-Maurice, commune voisine de Joinville, dans la Grande-Rue.

Après-guerre, André Bonnefoi ne semble pas avoir d’activité publique. Il est membre de l’association nationale des officiers en retraite. Il se plaint, en novembre 1930 au Grand chancelier de la Légion d’honneur de ce qu’il ne touche pas de traitement du fait de cette décoration, contrairement aux autres décorés à titre militaire.

André Bonnefoi résidait toujours avec son épouse et sa fille en 1931 à Saint-Maurice. Il était alors âgé de 74 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Des soldats français au Haut-Sénégal (Wikipédia)

 

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12 août 2021 4 12 /08 /août /2021 00:01

Louis Antoine Philip naît le 7 mars 1876 à Paris (4e arr.). Il est le fils de Marie Antoinette Lesbros et de son époux Daniel Dominique Philip, typographe. Ses parents sont originaires des Hautes-Alpes.

Vivant rue Saint-Paul, dans le même arrondissement, la famille s’installe, en 1902 avenue Gille, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy. Son père sera conseiller municipal de Joinville de 1908 à 1912. S’il y est domicilié, Louis Antoine Philip quitte cependant rapidement les lieux, car il est nommé, en juillet 1902, commis de comptabilité au secrétariat général du gouverneur français de Madagascar.

En octobre 1903, Louis Antoine Philip épouse à Nogent-sur-Marne Jeanne Alice Toussaint. Ils s’installent, avec un enfant, à Tananarive (Madagascar) en novembre 1908. Il est alors administrateur adjoint puis deviendra administrateur colonial en 1919. Le mariage ne va guère durer car, en juillet 1912, les époux Philip divorcent ; cependant, Louis Antoine Philip se remarie, toujours à Nogent, en décembre 1912 avec Lucie Suzanne Toussaint, sœur cadette de sa première épouse. Cette dernière contracte un nouveau mariage à Tananarive, où elle reste jusqu’à son décès en avril 1957.

Pendant la première guerre mondiale, Louis Antoine Philip est lieutenant au sein du 12e bataillon de chasseurs malgaches qui combat en métropole, dans l’Aisne, au sein de la division marocaine de la Xe armée. Le régiment obtient trois citations collectives à l’ordre de l’armée. Philip est également cité à l'ordre de l'armée, le 10 novembre 1918, pour avoir « A enlevé sa compagnie dans, un élan superbe à l'assaut d'une position fortement organisée et malgré un tir violent de mitrailleuses prenant ses sections de flanc. Est tombé très grièvement blessé, ayant la satisfaction de voir sa troupe atteindre l'objectif qui lui était assigné avant d'être évacué du champ de bataille. 2 blessures, 2 citations ». Il sera ensuite, dans la réserve, nommé capitaine en juin 1928.

Reprenant son activité civile, Philip réside à Fort-Dauphin (act. Tôlanaro) au sud-est de Madagascar en 1921. Il est chef du district de Marovoay, dans la province Majunga (nord-est de l’île) en 1926. Il prend sa retraite en 1930 en tant qu’administrateur de première classe et s’installe à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Après la deuxième guerre mondiale, la famille Philip est installée à Antibes, route de Grasse, villa Rose de Mai. Lucie Philip y meurt en mai 1949. Louis Antoine Philip décède le 12 août 1968 à Antibes. Il était âgé de 92 ans. En janvier 1919, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire. Il était également décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et de la médaille militaire.

Tananarive

 

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13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 00:01

Gabriel Henri Émilien Grimaud naît le 9 décembre 1890 à Alençon (Orne). Il est le fils de Marie Émilienne Nicolas, âgée de 17 ans, et de son mari Eugène Gabriel Grimaud, adjudant au 115e régiment d’infanterie.

Ayant perdu sa mère, Gabriel Grimaud vit à Paris avec son père, dans le 13e arrondissement, boulevard Arago. Il s’engage, juste après ses 18 ans, dans l’armée pour cinq ans et est affecté au 103e régiment d’infanterie en décembre 1908. Il est nommé caporal en septembre 1909 et passe deux ans plus tard au 23e régiment d’infanterie coloniale. En mars 1912, il passe dans la section de commis et ouvriers des troupes coloniales. À la fin de son contrat, en décembre 1913, il le prolonge de trois mois mais retrouve un grade de deuxième classe.

Son retour à la vie civile, fin mars 1914, va peu durer. Devenu expéditionnaire à la Caisse des dépôts et consignations, où son père est expéditionnaire principal, Gabriel Grimaud vit avec ce dernier boulevard Saint-Marcel. Il épouse en avril 1914 à Paris (13e arr.) Eugénie Béguier, femme de chambre. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue Beaubourg, à la limite avec Saint-Maur-des-Fossés.

Dès août 1914, il est mobilisé au déclenchement de la première guerre mondiale, de nouveau dans la section de commis et ouvriers des troupes coloniales. Il est transféré en décembre 1915 au 22e régiment d’infanterie coloniale puis, en mars 1916 au 65e bataillon de tirailleurs et en juillet au 52e régiment d’infanterie coloniale. Il est blessé, en octobre 1916. Soigné à l’hôpital militaire n° 12 de Limoges (Puy-de-Dôme), il s’en évade en juillet 1917. Il se rend à Paris, où il est hospitalisé à l’hôpital militaire n° 7, puis incarcéré à la prison du Cherche-Midi. Il s’en évade de nouveau en mars 1918, puis y revient de lui-même en août. Le 14 octobre 1918, le conseil de guerre de la septième région le juge pour « désertion, fabrication de fausses permissions, bris de clôture, port illégal de décorations et escroquerie ». Malgré la multiplicité des faits reprochés, il est condamné à trois ans de prison avec sursis et sort de prison le surlendemain. Retourné à l’armée, il est démobilisé en avril 1919. Sa blessure de guerre, provoquée par ensevelissement, lui vaudra une pension en juillet 1921.

Après-guerre, Gabriel Grimaud reprend brièvement son emploi d’expéditionnaire puis s’établit en 1921 comme bonnetier, activité qu’il continuera comme marchand forain. Il a de nouveaux ennuis avec la justice en mars 1923. La 12e chambre du tribunal correctionnel de la Seine le condamne à deux mois de prison avec sursis et cent francs d’amende pour coups et blessures volontaires.

Le journaliste, et futur résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Jean-Maurice Hermann, qui a accès à des sources internes à ce mouvement, assure que Gabriel Grimaud est membre du Parti social français (PSF), formation nationaliste de droite, dirigée par le colonel François de La Rocque, également fondateur des Croix-de-Feu.

Une section du PSF existait à Joinville en 1936. En septembre 1936, le quotidien communiste L’Humanité dénonce : « Des actes de vandalisme ont été commis, à Joinville, par des équipes du Parti social français ». Les commerçants « suspects de sympathie avec le Front populaire » ont vu leurs devantures barbouillées à la peinture rouge. Un meeting de protestation est organisé par les formations de gauche dans un restaurant de la commune, La Rive Fleurie. En décembre la même année, le PSF tient une réunion pour présenter son programme : travail, famille, patrie.

Le porte-parole du PSF pour Joinville est Georges Defert, conseiller municipal et futur maire de la ville ; Il accueille, en avril 1937, une visite de La Rocque lors d’une réunion de la section locale. Le maire de droite, Léon Lesestre, élu en mai 1935, est présenté comme un ami du PSF et participe à un arbre de Noël que le parti organise en décembre 1937, au restaurant Chez Maxe, quai de Polangis. Le cafetier et syndicaliste Edmond Clerté accueille plusieurs réunions du parti chez lui, notamment en 1938.

Dans le journal socialiste Le Populaire, Herrmann publie une lettre envoyée par Grimaud à La Roque, qui lui paraît intéressante parce qu’elle « est l'œuvre d'un obscur PSF moyen ». Elle date du 4 juin 1939 ; rappelons cependant – pour éviter tout anachronisme – que, si la haine antisémite et les pratiques criminelles d’Adolf Hitler sont connues, la destruction massive des populations juives n’a pas encore eu lieu. N’oublions pas que La Roque refusa tout ralliement au régime de Vichy, participa à la Résistance et fut déporté en Allemagne.

La lettre est reproduite dans Le Populaire, sous le titre « La manière à Adolf » en respectant l'orthographe et le style : « Mon colonel, J'ai l'honneur de vous faire parvenir quelques coupures du Popu du 17-5-39. Je suis délégué à la propagande de Sceaux 4 Paris-Sud-Joinville No 23 en contact très étroit contre les SFIC et SFIO. Un militant de ce Parti m'a demandé ce que je pensais de cette annonce parue dans la presse à votre égard. J'ai répondu que le Croix de Feu vous citant pour irrégularités, devait invraisemblablement se nommer le F.:. Poso di Borgo. Je me suis étonné que le camarade Karfunstestein (dit Blum) avait été seul averti de votre comparution devant le juge d'Instruction. J'en al déduit que le camarade Me Roynard devait faire partie de la F.:., et avait crié garde son très cher F.:., en Judas d'un grand régal pouvant mettre bas Casimir. Assez, dégoûtant ce remuage de pourriture; Je ne pense pas que le Popu soit qualifié pour nous donner des leçons de bonnes mœurs, parlez-nous donc un peu de l'affaire Salengro-Stavisky-Hanau-Natan et la mitrailleuse vendue à Staline, etc., de tout le caca judéo-maçonnique. Qu'attendez-vous, mon colonel, pour nous donner l'ordre d'envoyer les juifs coloniser les requins et mettre à la lanterne les cadisch de la rue Cadet? Je suis de la fête, moi, et 100 p. 100 des PSF. À quand le rassemblement en ligne déployée et le grand nettoyage de la carrée. Mon colonel, vous êtes vraiment trop bon pour les youdis, Judas toujours Judas; la lutte est dure, je le sais, mais on ne demande pas l'avis des salopards, le rigolo s'impose. Mon colonel, Je pense que vous n'allez pas laisser tomber cette sale histoire et souvenez-vous que la meilleure manière de discuter avec ces ordures, c'est la manière à Adolf! Moi ça ne me gêne pas au service de la Gaule, des indigènes, si vous voulez, mais les juifs jamais. Quant aux francs-maçons il faut leur réserver une barbe sans savon à la Danton. La France aux Français, nous n'avons de leçons à recevoir de personne; ça n'a jamais été si mal chez nous que depuis que les métèques de tous les pays nous gouvernent ayant troqué leurs noms en ski en skoff ou en matin pour des noms gaulois. Il faut obliger les badauds à rester gaulois. Mon colonel, Je sais que vous ne vous êtes jamais trompé, c'est pourquoi J'ai confiance en vous, mais je vous assure que j'ai un sang aryen qui me bat dans les veines et je boue dans ma peau de ne pouvoir passer à l'action directe, comme disent les bons glaudes de rougins ». Signé Grimaud Gabriel, 7bis, rue Beaubourg, Joinville.

La mention Sceaux 4 Paris-Sud se réfère à une organisation du PSF dans le département de la Seine. La SFIC désigne le Parti communiste, section française de l’Internationale communiste. Les F.:. désignent des francs-maçons connus ou supposés. Le Popu est l’abréviation du nom du journal socialiste.

Hermann confirme que La Roque a reçu la lettre. Il souligne les contradictions internes au mouvement : « Farouchement antisémite en Algérie, le PSF se proclame bien haut, à Paris, adversaire du racisme ». Il se demande si Grimaud est « un brave bougre de PSF moyen qui croit ce qu'on lui raconte dans sa section plutôt que ce qu'on écrit à l'usage des gogos dans le Petit Journal », quotidien racheté par des proches de cette organisation.

Gabriel Grimaud se remarie, en janvier 1956 à Paris (14e arr.) avec Marthe Savigne. Il était alors âgé de 65 ans. Sa date de décès n’est pas connue.

Joinville, pont et écluse

 

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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 00:01

Émile Georges Soyez naît le 9 octobre 1872 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Victorine Julie Robberechts et de son mari Louis Antoine Soyez, mécanicien, qui vivent d’abord rue des Réservoirs, puis rue du Canal. Il perd sa mère à 4 ans. Son père, qui venait d’être élu conseiller municipal de Joinville en mai 1878 sur la liste républicaine de Gabriel Pinson, se remarie en octobre puis déménage pour la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.

Le jeune Émile Soyez va encore devoir faire face à la disparition de son frère cadet quand il a 11 ans, de sa belle-mère à 12 ans et son père à 15 ans. C’est son grand-père paternel, Jean Louis Soyez, qui devient son tuteur ; originaire de Seine-et-Marne, il fut vigneron, jardinier puis blanchisseur et s’est installé à Saint-Maur, rue du Pont-de-Créteil.

En 1892, Émile Soyez est ouvrier de la maison Bardin, fabricant d’objets en plumes à Joinville-le-Pont. Il s’associe avec son frère aîné, Victorin, pour créer, en novembre 1893 la société Soyez frères, également spécialisée dans la fabrication d’articles en plumes et de cure-dents, qui en sont un sous-produit. Elle reprend le site de l’épicerie familiale, rue du Pont-de-Créteil.

Au cours du même mois de novembre 1893, Émile Soyez est incorporé au sein du 94e régiment d’infanterie pour faire son service militaire. Il devient caporal en août 1894 puis sergent en septembre 1895. Il prend manifestement goût à l’activité militaire puisque, après son passage dans la réserve en septembre 1896, il participe à neuf périodes d’entraînement de réserve. Ayant suivi une formation pour devenir officier, il est sous-lieutenant en octobre 1897, lieutenant en juillet 1903 puis capitaine en mai 1910.

Yvonne Rosalie Cluzan devient l’épouse d’Émile Soyez en juillet 1904 à Saint-Maur. L’entreprise familiale participe à plusieurs expositions internationales, en 1900 à Paris, en 1908 à Londres et en 1910 à Bruxelles.

Rappelé lors de la première guerre mondiale, il sert dans des régiments territoriaux d’infanterie (100e puis 17e et 96e) et devient chef de bataillon (commandant) en avril 1918. Il est démobilisé après la fin du conflit avec l’Allemagne en décembre de cette année.

Son comportement au front lui vaut une citation à l’ordre de la brigade en mai 1916 : « Officier d’un dévouement absolu. A rendu de grands services en faisant preuve d’une activité et de connaissances techniques remarquables dans la construction d’abris qui ont permis d’éviter à un régiment des pertes importantes lors de bombardements qui ont détruit des cantonnements. »

Après le conflit, Émile Soyez divorce en juillet 1923 et poursuit l’exploitation de Soyez frères, qui devient société anonyme en octobre 1930. Les plumes restent l’activité principale, mais l’entreprise reprend également la production de cure-dents et diversifie ses produits avec des tuyaux, raves (lampes de mineur), chalumeaux (pailles), etc.

Une partie des propriétés familiales est expropriée en juillet 1933 pour la construction du futur lycée Marcelin-Berthelot (Saint-Maur). Contestant l’offre qui leur est faite, les Soyez obtiendront satisfaction devant la Cour de cassation.

La production de plumes s’oriente, en 1938, vers les loisirs : jouets, volants pour le badminton, paillantines pour fleurs, tuyaux de plumes pour pinceaux, articles de pêche…

Émile Soyez meurt le 27 novembre 1939 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 67 ans et était père de deux filles. Lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900, il avait obtenu une médaille d'or. Il avait été décoré des Palmes académiques comme officier de l’instruction publique en mars 1911. Il était titulaire de la Croix de guerre et avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en octobre 1918.

Exploitée par les descendants de son frère Victorin, l’entreprise Soyez frères, qui a déménagé dans la Nièvre en 1958, est toujours en exploitation en 2020. Si elle poursuit la production de pailles et de cure-dents, elle a remplacé les plumes par le plastique ; en 2019, elle a lancé un investissement pour les produire désormais à partir de papier.

Logo de l'entreprise Soyez

 

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29 décembre 2020 2 29 /12 /décembre /2020 00:01

Alexandre Lévine naît le 2 novembre 1912 à Valenciennes (Nord). Il est le fils d’Isaac Lévine et de Fénia Beiline, des marchands forains immigrés la même année depuis Minsk (Russie, act. Biélorussie) et vivant rue des Maillets. À sa naissance, il a la nationalité russe.

Après la première guerre mondiale, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni, à proximité immédiate des studios de cinéma Pathé.

Devenu cinéaste, Alexandre Lévine est annoncé comme devant collaborer à la réalisation de Marie des Angoisses, de Michel Bernheim, en 1935. Cependant, il est embauché en mai par Gelma-Film pour assister Ladislas et Irène Starewitch, réalisateurs de cinéma d’animation vivant à Fontenay-sous-Bois (Seine, act. Val-de-Marne) ainsi que Marc Gelbart.

En septembre 1935, Alexandre Lévine annonce qu’il va tourner un film intitulé Kol Nidre (Le chant sublime), assisté de Luis Morales et René Petit. Son régisseur est Tony Brouqulère et l’administrateur Lazare Corn. La partition musicale est écrite par le compositeur Jacques Dallin. Il s’agit d’une comédie qui se déroule, au début, dans les milieux universitaires et se poursuit dans une atmosphère dramatique. Le projet est présenté comme un « film juif » par Le Journal juif et la production est assurée par Les Films Léo Cohen. La presse souligne que ce sera la première fois qu’on verra à l'écran la reconstitution complète d'un temple Israélite. En 1939, un film au titre homonyme, est réalisé aux États-Unis par Joseph Seiden.

Alexandre Lévine épouse en juin 1938 au Raincy (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) Renée Lipkin (dont le nom est parfois orthographié Sipkin), native de Tolotchine (Russie). Ils s’installent dans cette commune, allée de Bellevue.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la famille se réfugie à Toulouse (Haute-Garonne) où Renée Lévine est vendeuse et vit rue Agathoise. Arrêtée en tant que juive, elle est internée au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret). Elle fait partie du convoi n° 5, qui part pour le camp de concentration d’Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) le 28 juin 1942. Elle y meurt le 3 juillet 1942, à l’âge de 26 ans. Plusieurs membres de la famille d’Alexandre Lévine meurent également dans le même camp de concentration : sa mère Fénia, sa sœur Élise, épouse de Marc Kac, et son neveu Paul Kac.

Séjournant sans doute lui-même à Toulouse puis à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine), Alexandre Lévine s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en France. Son activité est homologuée, avec le titre de chef de bataillon, au sein des Forces françaises combattantes et des Forces françaises de l'intérieur. Il aura sans doute rejoint l’Afrique du Nord, dans les troupes d’Henri d'Astier de la Vigerie. Revenu en France, il monte le réseau Alexandre qui a mené de nombreux combats au Raincy et ses environs.

L’historien Jean-Paul Lefebvre-Filleau raconte qu’il participe, en juillet 1944, à une rencontre dans la clinique Parot, au Raincy, où est installé l’état-major du général Jacques Chaban-Delmas. La présence de Georges Bidault et de Pierre Mendès-France est mentionnée.

Le commandant Alexandre rassemble les combattants dans le bataillon de sécurité FFI 107/22, intégré dans les troupes du général Harry, fidèle au gouvernement provisoire du général de Gaulle. Le beau-frère d’Alexandre Lévine, Marc Kac, est également un membre reconnu de la Résistance.

Après-guerre, Alexandre Lévine, de nouveau installé au Raincy, devient gérant d’une entreprise de cosmétiques, la société Rouge-Très-Bien en août 1949. Il épouse en mars 1950 à Paris (6e arr.) Jacqueline Prongué, titulaire de la médaille de la Résistance française. Ils vivent dans cet arrondissement, rue Monsieur-le-Prince.

Selon l’historien Jean Bossu, Alexandre Lévine, comme son frère Léon, est membre de la loge Europe unie (n° 64) de l’orient de Paris et de la Grande Loge Nationale Française en novembre 1961.

En décembre 1971, Alexandre Lévine est nommé administrateur du collège Sainte-Barbe, plus vieille institution privée d’enseignement subsistante à Paris.

Alexandre Lévine meurt le 26 avril 2007 à Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) où il résidait avec son épouse. Il était âgé de 84 ans et était titulaire, depuis juillet 1947, de la médaille de la Résistance française.

Le Raincy, synagogue

 

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17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 00:01

Suite de la biographie de John Tarn McGrew

Le commandant McGrew assiste à un grand nombre d’évènements sportifs, comme ceux organisés par le Cercle athlétique de Joinville, dont il est président d’honneur en 1932. Il dote plusieurs manifestations. Il crée ainsi un challenge de natation à son nom en août 1927 pour des courses de 250 mètres par relais de cinq nageurs, organisé également les années suivantes.

À partir de mai 1935, il dote le grand prix international de marche de Joinville, organisé également par le CAJ, d’un challenge McGrew, toujours couru en 1939.

Après avoir accueilli chez lui en 1929 une grande fête pour ce club, John Tarn McGrew fait don en 1930 d’un terrain en bord de Marne à l’Association sportive de la préfecture de police (ASPP) pour l’aménagement du siège de sa section d’aviron. Il continue d’organiser des manifestations en faveur du développement de ce club dans sa villa, attirant des personnalités politiques et américaines.

En décembre 1931, toujours à Joinville, John Tarn McGrew préside une importante réunion de lutte dans la salle Printania.

Devenu propriétaire d’une autre résidence, encore à Joinville dans le quartier de Polangis, quai de Béthune, sur un canal parallèle à la Marne, McGrew est l’un des fondateurs de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains, qui en assure la gestion.

La famille McGrew est la vedette d’un fait-divers, en septembre 1924, qui suscite des dizaines d’articles dans la presse quotidienne. Leur appartement de la rue de Lille est l’objet d’un cambriolage nocturne pendant qu’ils séjournent à Joinville. Le montant du vol de L'argenterie et des bijoux est estimé à 700 000 francs. La qualité d’ancien directeur de la police américaine, plus encore que le montant du vol, mobilise le préfet de police et le directeur de la police judiciaire, lequel est désireux, selon le quotidien Le Figaro « de prouver à son confrère américain qu'il peut lui arriver, une fois par hasard, de retrouver un voleur ».

M. McGrew, qu’on dit vexé, engagea une enquête personnelle, établissement qu’il s’agissait de cambrioleurs-grimpeurs s’étant introduits par une fenêtre donnant sur un balcon. En quelques jours, la police récupère les pierres précieuses descellées chez quatre receleurs puis arrête le voleur.

L'exposition coloniale organisée à Paris, dans le Bois de Vincennes, en 1931 comporte un vaste pavillon américain, reproduisant la résidence Mount-Vernon de George Washington. McGrew est commissaire d'honneur de la section hawaïenne.

John Tarn McGrew

L’activité de John Tarn McGrew pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. Peut-être est-ce lui le McGrew, civil américain, qui fait paraître, en janvier 1944, une annonce dans le quotidien L’Écho d’Alger pour chercher un « petit appartement meublé ou chambre meublée avec salie de bains, quartier parc de Galland ou Télemly », deux des zones résidentielles de la ville.

Les époux McGrew font une visite à Hawaï en 1953 chez sa sœur.

John Tarn McGrew meurt le 7 mars 1955 à Paris (4e arr.). Il est inhumé au cimetière de Passy. Il était âgé de 79 ans, n’avait pas eu d’enfant et était domicilié à Joinville, quai de Béthune, dans le quartier de Polangis. Il était décoré de la croix de guerre et chevalier de la Légion d’honneur.

Une fondation McGrew a été constituée. Son ancienne demeure, la villa Aloha, quai de Polangis à Joinville, qui a été le siège du club d’aviron de la préfecture de police (ASPP), porte une plaque à son nom.

En souvenir de son mari, Mme McGrew fit don en 1960 à la cathédrale protestante américaine de la Sainte-Trinité à Paris (Holy Trinity) d’un drapeau de Hawaï, complétant la collection. Elle complétait, après la transformation du territoire en État membre de l’union nord-américaine en 1959, la collection de drapeaux des autres États déjà accrochés dans la nef de l’édifice.

Fin

Le siège de l'ASPP à Joinville

 

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15 septembre 2020 2 15 /09 /septembre /2020 00:01

Début de la biographie de John Tarn McGrew

John Tarn McGrew nait le 3 septembre 1876 à Honolulu, royaume de Hawaï. Il est le fils de Pauline Gillett et de son mari, John Strayer McGrew (1823-1911), riche médecin de nationalité américaine, qui sera un des artisans de l’annexion de l’archipel par les États-Unis en 1888. Son nom est fréquemment orthographié « Mac-Grew » en France.

La famille McGrew à Honolulu

Il fait ses études à l'université Stanford (Leland Stanford Junior University, Palo Alto, Californie, États-Unis) jusqu’en 1899. Pendant son cursus, il est membre de l’équipe de base-ball du campus. Il prend ensuite un emploi administratif à Hawaï.

Grâce à la fortune de son père, évaluée en 1902 par le San Francisco Daily Times à plus d’un demi-million de dollars, John Tarn McGrew disposera toute sa vie de moyens financiers importants qui lui permettront d’avoir une position mondaine.

En mai 1910, John Tarn McGrew épouse à Londres (Royaume-Uni) Isabelle Isham Scott, une américaine originaire de Tarrytown (New-York, États-Unis), divorcée dix ans plus tôt d’avec Douglas Stewart Grant, frère de la comtesse d’Essex. Elle fréquentait régulièrement la colonie américaine à Paris. Elle meurt un an plus tard, au cours d’un séjour à Montreux (Vaud, Suisse) et est enterrée à Paris, au cimetière de Passy.

John Tarn McGrew séjourne en Europe, où il est signalé en février 1913 au bal annuel du Skikjoring-Club de Saint-Moritz (Grisons, Suisse).

Trois ans plus tard, John Tarn McGrew se remarie en juin 1914 à Reading (Pennsylvanie, États-Unis) avec Marie Caroll Smith, issue d’une famille en vue dans la ville. Ils ont prévu de passer leur voyage de noces à Paris. Leur paquebot, le Cecile, quitte l’Amérique juste après le début de la première guerre mondiale, mais se voit obligé de faire demi-tour et revient à Bar Harbor (Maine) par peur d’être capturé. Ils viennent cependant en

Après l’entrée en guerre des États-Unis en avril 1917, John Tarn McGrew est nommé attaché militaire adjoint de l’ambassade à Paris. Il est en 1918 l’officier de liaison des troupes américaines avec le général Augustin Gouraud en Lorraine, puis avec le général Henri Gouraud en Champagne. Il restera lié avec ce dernier. Il est ensuite nommé chef de la police américaine en France. Il aura le grade de major (commandant).

Il reste en France après la fin du conflit, s’installant rue de Lille à Paris (7e arr.) et acquérant une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de Polangis. Cette dernière porte le nom de villa Aloha, en souvenir de ses origines hawaïennes.

À partir de 1920, John Tarn McGrew est un collaborateur parisien de l’établissement new-yorkais Bankers Trust Company, mais il semble principalement occupé à des activités mondaines. On note ainsi plusieurs saisons à Biarritz ou à Monte-Carlo, quelques retours aux États-Unis, notamment à Hawaï, un séjour l’hiver 1934 chez la princesse de Reuss à Rome. Il est membre de plusieurs cercles, dont le Traveller’s club.

À suivre

John Tarn McGrew en joueur de base-ball à Stanford

 

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13 septembre 2020 7 13 /09 /septembre /2020 00:01

John Strayer McGrew nait le 23 février 1823 à Lancaster, dans l’État d’Ohio (États-Unis). Il est le fils de Catherine Christie et de Robert McGrew, immigrés venus d’Irlande.

La famille déménage peu après sa naissance à Cincinnati, dans le même État, où son père fonde un journal quotidien, le Cincinnati Enquirer. Dans cette même ville, John Strayer McGrew intègre la faculté de médecine (Medical College of Ohio), dont il sort diplômé en 1847.

Vers début 1851, il épouse, probablement à Hamilton, dans l’Ohio, Mary Cobb. Il est médecin dans cette ville depuis l’année précédente. Sa femme meurt vers 1860.

Pendant la guerre de Sécession (1861-1865), le Dr McGrew est enrôlé au sein des Volontaires, supplétifs de l’armée des États-Unis (United States Volunteers). Il est mobilisé en juillet 1864 à La Nouvelle-Orléans (Louisiane). Nommé d’abord chirurgien adjoint dans le 83e régiment de l’Ohio, il est promu chirurgien en janvier 1865 puis obtient le grade de major (commandant) en novembre cette même année. Sa nomination est signée par le président Abraham Lincoln ; il sert sous le commandement des généraux McClellan, Sherman et Grant et finit le conflit avec le rang de lieutenant-colonel.

C’est probablement en décembre 1866 qu’il se remarie à Washington avec Pauline Gillet. Envoyé en inspection dans l’archipel polynésien d’Hawaï, il décide de s’installer à Honolulu avec son épouse, le fils de cette dernière qu’il adopte et le fils né de son premier mariage. Ils auront quatre autres enfants.

Nommé médecin consulaire de la marine américaine en 1869, il devient une personnalité de l’administration américaine auprès du royaume d’Hawaï. Il participe, en 1873, avec les généraux Alexander et Schofield, à l’étude de la future base navale de Pearl Harbor.

Devenu membre du Conseil de la santé territorial en 1880, il est élu en 1887 vice-président du Congrès médical international. Il reconstitue, en 1892, la Société médicale hawaïenne et la préside jusqu’en 1897. Lors de son élection comme vice-président du Congrès médical panaméricain, à Washington en automne 1893, il prononce un discours politique se faisant l’avocat de l’annexion d’Hawaï par les États-Unis.

Cette prise de position se situe au moment où, à la demande des planteurs américains de canne à sucre, la reine d’Hawaï est déposée par l’armée des États-Unis. Une République est proclamée en 1894. Les opinions du Dr McGrew l’opposent à la famille royale et lui valent les surnoms de « McGrew-Annexion » de la part de ses adversaires – dont le roi Kalakaua, puis de « père de l’annexion » une fois que celle-ci sera réalisée en 1898. Il était président du Club de l’annexion et dirigeait le quotidien The Hawaiian Star, fondé en 1893 par un planteur, Joseph B. Atherton.

Administrateur de l’American Club, McGrew présidait également, depuis sa fondation en 1879, la Musical Hall Association. Il fut l’un des membres fondateurs et, jusqu’en 1885, vice-président du comité directeur de l’association du parc Kapiolani, premier espace récréatif public créé en 1877 et accueillant notamment un terrain de cricket.

À côté de son activité médicale, McGrew investit dans plusieurs entreprises commerciales : l’hôtel Hawaiian, la Mutual Telephone Company, et la compagnie People's Ice and Refrigeration.

Alors âgé de 77 ans, le Dr McGrew réduisit en 1900 son activité médicale. Sa fortune faite, la famille McGrew disposait d’une vaste villa à Honolulu, accueillant à ses frais de nombreux invités pour lesquels ses dépenses étaient estimées à 10 000 dollars par ans. C’est là que mourut la journaliste, conférencière, écrivaine et actrice américaine. Kate Field, emportée par une pneumonie en 1896.

Villa du Dr Strayer à Honolulu

Son fils, John Tarn McGrew, attaché militaire à l’ambassade des États-Unis en France pendant la première guerre mondiale, devint une personnalité du Paris d’après-guerre.

John Strayer McGrew meurt le 17 novembre 1911 à Honolulu. Il était âgé de 88 ans et est enterré au cimetière O'ahu.

Le Dr John Strayer McGrew

 

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8 août 2020 6 08 /08 /août /2020 00:01

Marie Gabriel Hector Bisson naît le 27 août 1811 à Gambais (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils de Louise Rosalie Grippierre et de son époux Fleury Bisson, notaire royal. Une grande partie de sa famille est dans le notariat.

À partir de 1838, Hector Bisson prend une charge de notaire à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il épouse en mai 1839 à Paris Françoise Rose Angilbert.

En 1852, Hector Bisson il est chef de bataillon dans le 28e bataillon de la Garde nationale, qui couvre le territoire des communes de Nogent, Joinville-le-Pont, Saint-Maur-des-Fossés, Bry-sur-Marne et Champigny-sur-Marne. Son unité prend le nom de 50e bataillon de la garde nationale de la Seine en 1853. Il en est toujours l’officier commandant en 1858.

Au moins à partir de l’été 1855, il est conseiller municipal de Nogent-sur-Marne. le maire, depuis 1834, est le marquis Antoine Bauyn de Perreuse.

Hector Bisson meurt le 30 novembre 1858 à Paris (6e arr.). Il était âgé de 47 ans et avait eu quatre enfants.

Son frère cadet Albéric Bisson (1820-1868) reprit sa charge de notaire et fut également élu conseiller municipal de Nogent-sur-Marne puis désigné comme adjoint au maire.

Il intervenait très régulièrement comme notaire, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, exemple pour la vente en 1850 de la très vaste propriété de la famille de Bray de Valfresne. Elle était également incluse dans le périmètre de son bataillon de la garde nationale.

Joinville baptisa une de ses voies de son nom, le quai Hector-Buisson, dans le quartier de Palissy. Il donnait accès au port de commerce sur la Marne et accueillit au tournant du siècle les usines de cinéma Pathé. La dénomination fut conservée jusqu’après la deuxième guerre mondiale puis, avec le quai voisin, nommé d’après un autre notaire, Moisson, il fut rebaptisé d’après un résistant tué pendant le conflit, Gabriel-Péri.

Les usines Pathé sur le quai Hector-Bisson

 

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30 juillet 2020 4 30 /07 /juillet /2020 00:01

Apollon Jean Baptiste Delaherche naît le 10 ventôse an 13 à Méru (Oise), soit le 1er mars 1805. Il est le fils de Marie Catherine Sophie Grenier et d’Apollon Delaherche, marchand épicier.

Avec son père, il a repris en décembre 1828 le commerce de Durosne jeune, distillateur du Roi, rue Saint-Martin à Paris (4e arr.) dans un établissement désigné comme « la maison gothique ». Ils commercialisent notamment un punch préparé avec du rhum de la Jamaïque.

En mai 1828 à Paris, Apollon Delaherche épouse en l’église Saint-Merry Louise Elisabeth Hanot.

La distillerie et fabrique de sirops est déplacée en 1837 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, dans le même arrondissement et se spécialise ensuite dans la production d’amidon et de fécule de pommes de terre. Déplacée rue Poliveau à Paris (5e arr.) en 1839, la fabrique de fécule est transférée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1841. En décembre cette même année, Apollon Delaherche a constitué une société avec Pierre Doucet, épicier à Paris, pour son activité de production d’amidon ; elle sera dissoute en mai 1844.

Toujours à Joinville-le-Pont, Delaherche exploite en 1847 une fabrique de glace.

En mars 1846, lors des élections générales des gardes nationales du département de la Seine, Delaherche est élu sous-lieutenant du 3e bataillon de chasseurs, une composante de la 4e légion de la banlieue, qui couvre Joinville-le-Pont. Le capitaine, réélu dans cette fonction, est Jean Louis Nicolas Lucot, conseiller municipal et entrepreneur de maçonnerie. M. Dufour a été promu lieutenant tandis qu’Auguste Courtin est élu comme Delaherche est élu sous-lieutenant.

La Garde nationale est composée des hommes Français âgés de 20 à 60 ans mais seuls sont appelés au service ordinaire ceux qui ont les moyens de supporter les frais d'habillement et d'armement et disposent du temps nécessaire pour le service. De fait, elle est donc réservée aux hommes aisés, ce qui lui donne un caractère de milice bourgeoise, rempart des propriétaires contre le désordre. L’élection des responsables des structures locales donne lieu à de véritables campagnes électorales.

Lors des élections municipales de Joinville de juin 1846, organisées au scrutin censitaire sous le régime de la monarchie de Juillet, Apollon Delaherche qui est la sixième personne la plus imposée du village, est élu conseiller municipal par 29 voix pour 50 votants sur 67 inscrits. Le maire est le grammairien Charles Pierre Chapsal.

Il est réélu, cette fois au suffrage universel masculin, en juillet 1848 lors du premier scrutin de la deuxième République. Charles Pierre Chapsal est réélu maire et Hippolyte Pinson est toujours adjoint au maire. Pour une raison inconnue, Chapsal cesse d’exercer la fonction de maire en décembre 1848 ; il est remplacé, à titre intérimaire, par Delaherche en tant que « conseiller municipal délégué », Pinson continuant d’être adjoint.

En mars 1850, après 15 mois d’intérim, Delaherche est élu maire.

La commune disposait, à un endroit inconnu, peut-être rue du Pont, d’un bâtiment faisant office de mairie. Delaherche fait demander, en janvier 1849 par la préfecture de la Seine,  de déclarer d'utilité publique la construction d'un bâtiment destiné à recevoir la mairie, les écoles et une salle d'asile. Le terrain fait 1 371 m². Le financement prévoit la vente de l’ancienne mairie, mise à prix pour 10 000 francs, et un budget supplémentaire de 6 000 francs. Le projet est approuvé par décret du ministère de l’intérieur en juillet 1849. Le terrain d’implantation appartient à Mathurin Lemaire, commerçant et ancien maire, ainsi qu’à Mmes Pommier et Acher. L’inauguration est faite en octobre 1851, en présence de Merruau, secrétaire général du département de la Seine et Reyneau, sous-préfet de Sceaux. La bénédiction est faite par le curé de Saint Maur, car il n’y a pas encore de paroisse à Joinville. Delaherche organise une distribution de livres et un banquet pour la population.

La mairie de Joinville, construite en 1851

Lors des dernières élections municipales de la République, qui est déjà sous le régime du prince-président Louis Napoléon Bonaparte, futur empereur Napoléon III, en juin 1852, Chapsal est de nouveau élu maire de la commune. La composition du conseil municipal n’est pas connue.

Delaherche semble avoir de bonnes relations avec lui, car il est associé en août 1852 à une cérémonie de mariage doté par le prince-président de 3 000 francs entre deux jeunes gens de Joinville et de la commune voisine de Saint-Maur choisis par les maires sur les critères « de l'honnêteté, de la probité et de la moralité ». Il est également témoin de la naissance en 1862 d’Alix Charles Émile Courtin, né d’Auguste Courtin, fils adoptif de Charles Chapsal.

Apollon Delaherche meurt le 11 octobre 1866 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et résidait rue du Pont. Son décès est déclaré par Hippolyte Pinson, qui fut son adjoint au maire et était toujours en fonction. Il avait eu trois enfants.

Signature de Delaherche en 1849

 

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