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7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 19:06

Maria Lucchi naît probablement en 1892 (ou début 1893) à Berceto, en Italie, dans la province de Parme et la région d’Émilie-Romagne. Elle est la fille aînée des quatre enfants de Francesco (dit François) Lucchi et de son épouse Luigia Maraffi (dite Louise).

Vers 1903, la famille (qui a alors trois enfants) émigre en France, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Tous adoptent à ce moment une graphie française pour leurs prénoms. Outre François, son frère Joseph (qui aura neuf enfants) et sa sœur Suzanne rejoignent également Joinville. Ils s’installent rue du Canal, où existent plusieurs usines métallurgiques, notamment le Bi-Métal et la Canalisation électrique, dans lesquelles les deux parents sont ouvriers.

Au début de l’année 1910, Maria Lucchi, qui a 17 ans, est employée comme cartonnière. La commune, et singulièrement leur quartier, sont touchés par de très importantes inondations de la rivière Marne.

En matière sociale, la situation est également difficile. Les ouvriers tréfileurs de l’entreprise Bi-Métal, dont son père et son plus grand frère, Jean, entament en janvier une très longue grève qui dure 101 jours, avec le soutien de la Confédération générale du travail (CGT), alors largement acquise aux thèses anarcho-syndicalistes. Le mouvement social est marqué par de violents affrontements avec des « jaunes », embauchés par le patronat pour tenter de remplacer les grévistes, et avec la police. Le 17 mars, après des échauffourées nocturnes, la police procède à cinq arrestations, dont celles du père, François Lucchi, et du frère, Jean.

Pour sa part, Maria Lucchi est « très gravement malade », selon le quotidien socialiste L’Humanité. Le journal, dirigé par le député Jean Jaurès, fondateur du Parti socialiste SFIO, va mettre à deux reprises le cas de la jeune fille à sa Une. Le 5 avril 1910, il dénonce une « situation intolérable », dénonçant des arrestations arbitraires dont celle de François Lucchi, qualifié comme « ouvrier tout à fait inoffensif ». L’Humanité indique que Maria risque la mort, comme l’atteste un certificat de médecin transmis le 2 avril et qu’elle réclamait son père et son frère, toujours incarcérés.

Maria Lucchi meurt à Joinville, au domicile familial, le 5 avril 1910, âgée de 17 ans. C’est son oncle, Joseph Lucchi, qui fait la déclaration à l’état-civil communal.

Encore en première page, L’Humanité titre le 8 avril « Le crime est maintenant accompli ». L’article est signé « A. L. », probablement pour Alexandre Luquet (1874-1930), syndicaliste et futur député, un des secrétaires de la CGT, qui tient la rubrique « vie économique et sociale » du quotidien. Le rédacteur se scandalise qu’elle soit « morte sans avoir pu embrasser son père » puisqu’il est toujours, comme son frère Jean, en prison préventive. Pour A. L., « Les geôliers sont sans pitié. En l'occurrence, ce furent des bourreaux. »

Il considère que « La souffrance morale de les savoir en prison provoqua ce dénouement fatal » et accuse « Un juge d'instruction en est responsable ». Il conclut : « Si ces gens avaient une conscience, leur sommeil serait agité par la vision du cadavre de cette fillette. »

Le père est remis en liberté provisoire, mais ne peut arriver que deux heures après l’enterrement de sa fille, selon un article plus tardif de L’Humanité (26 novembre).

Finalement, François Lucchi sera condamné à deux mois de prison, peine confirmée en appel pour « entrave à la liberté du travail, outrages aux agents, infraction à la loi sur les étrangers et port d'arme prohibée ». Jean, âgé de 14 ans mais qui avait également été incarcéré plusieurs jours, est acquitté le 12 avril, car « considéré comme ayant agi sans discernement. »

Les tables de succession, conservées aux Archives départementales du Val-de-Marne, mentionnent que Maria Lucchi est classée comme « indigente. »

Voir aussi

Une de L’Humanité 08/04/1910

 

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25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 01:01

Étienne Charles Joseph Lenugue naît le 6 février 1851 à Paris. Il est le fils de Mélanie Madeleine Thovain et de son époux Julien Émile Lenugue, piqueur des Ponts et Chaussées (surveillant de chantier).

Il s’engage, pendant la guerre franco-prussienne de 1870, dans la légion du génie de la Garde nationale de Paris, au sein de la dixième compagnie. Selon un de ses collègues, et beau-frère, René Talbert, ses états de services militaires portent la mention suivante : « Départ volontaire pour faire sauter un poste allemand installé sur la ligne de Paris-Mulhouse pendant la nuit du 20 octobre 1870 ». Il quitte l’armée en 1871 après la capitulation de Paris, sans doute avec le grade de sergent.

Comme son père, Étienne Lenugue devient piqueur des Ponts et chaussées dans l’administration municipale à Paris. Il est embauché probablement début 1874. Il souscrit, avec de nombreux membres de son service, en solidarité avec les victimes inondations en juillet 1875.

En juin 1874, Étienne Lenugue épouse à Paris (9e arr.) Célestine Élise Boin, femme de chambre originaire de Saint-Aignan-le-Jaillard (Loiret). La famille vit d’abord boulevard Rochechouart (9e arr.) puis rue de Lancry 10e arr.) où elle est installée en 1885.

En 1895, Étienne Lenugue adhère à la Société des Vétérans des armées de terre et de mer, organisme fondé en janvier 1893, qui a deux objectifs : verser des pensions de retraites à ses cotisants, après 25 années de versement (donc en principe à partir de 1918 pour les premiers participants) et assurer « le souvenir des souffrances endurées en 1870 71 » pendant la guerre contre l’Allemagne. En janvier 1896, Étienne Lenugue est élu membre du conseil général, instance d’administration de la société ; l’assemblée lui vote également des félicitations pour sa contribution à la préparation de la réunion.

Il est nommé délégué pour la formation de la section de Vétérans dans le 10e arrondissement de Paris, et en est élu président en novembre 1897. L’association compte 33 500 adhérents au moment de son assemblée générale de janvier 1898, quand Lenugue est réélu.

Particulièrement actif dans ses deux fonctions, on trouve dans les 403 exemplaires du journal parus de son vivant ou peu après sa mort au moins 1 078 mentions d’Étienne Lenugue. Le panégyrique prononcé après son décès par Joseph Sansbœuf (1848-1938), architecte d’origine alsacienne, président depuis 1903, mentionne : « Fort régulier aux séances du Conseil Général et de ses Commissions, il ne l'était pas moins à celles de nos Congrès annuels. Partisan convaincu de l'utilité des cérémonies patriotiques, il ne manquait aucune occasion de s'y rendre, le plus souvent accompagné d'une nombreuse délégation de sa Section. Souvent il y prenait la parole, soit au nom de ses Camarades, soit comme délégué du Conseil Général. C'est en ces moments que Lenugue donnait la mesure de son patriotisme éprouvé. »

Parallèlement à son engagement pour les Vétérans, Étienne Lenugue était un des administrateurs du Comité du 10e arrondissement de Paris de la Croix-Rouge Française depuis sa fondation en 1910. Il avait également rejoint le Touring-club de France en mars 1896. La famille acquière une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) qu’elle occupe sans doute principalement l’été. Le mariage de la fille du couple, Charlotte, est prononcé dans cette commune en juin 1909.

Devenu piqueur principal en janvier 1896, Étienne Lenugue prend sa retraite en mars 1911 avec le grade d’adjoint technique de classe exceptionnelle. Il s’installe alors, avec son épouse, définitivement à Joinville. Leur maison est située rue du 42e-de-Ligne, du nom d’un régiment de volontaires parisiens constitué par Charles Floquet pour défendre la capitale pendant le siège allemand de 1870. Elle se situe dans le quartier de Palissy, qui fut (avec le quartier voisin de Polangis) un des sites de la bataille de Champigny, en décembre 1870.

Après avoir déménagé à Joinville, Étienne Lenugue quitte la direction de la section des Vétérans du 10e arrondissement de Paris, dont il est nommé président d’honneur. Il continue de siéger au conseil général de la société, où il est réélu en mai 1914 par 59 051 voix sur 61 952 votants.

Étienne Lenugue meurt le 6 juin 1914 dans son domicile de Joinville-le-Pont. Il était âgé de 63 ans, père de trois enfants et malade depuis quelques mois. Son fils aîné, Julien, fut également piqueur des Ponts et chaussées à Paris mais mourut à 23 ans de maladie pulmonaire ; son deuxième garçon décéda à l’âge d’un an.

Le journal de la Société des Vétérans consacre deux pages entières de son numéro du 20 juin à sa nécrologie, agrémentée d’une photo, ce qui est rare dans cette publication austère. Dans ce texte, il est présenté comme « l'un des meilleurs serviteurs de la cause sacrée ». La société lui avait décerné un titre de « délégué honoraire avec médaille d'honneur. »

Titulaire de la médaille de 1870, Étienne Lenugue était décoré de la médaille de bronze de la mutualité depuis avril 1903, puis d’une médaille d’argent en juillet 1908. Toujours au titre de son activité associative, il avait reçu les Palmes académiques comme officier d'académie en janvier 1902 et officier de l’instruction publique en juillet 1908. Dans le domaine professionnel, il avait été fait chevalier du Mérite agricole en avril 1905 pour plus de 30 ans de services notamment comme magasinier comptable du camp retranché de Paris ; il a été promu officier en avril 1913. Il était également attributaire de la médaille du sauvetage et de celle du travail.

Portrait d’Étienne Lenugue, journal Le Vétéran, 20/06/1914

 

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22 mars 2024 5 22 /03 /mars /2024 01:01

Léon Auguste Couppé naît le 27 août 1853 à Paris. Il est le fils de Louise Félicie Samson et de son époux Nicolas François Couppé.

Son père, alors fabricant de bronze se présentera ensuite comme doreur sur métaux. La famille vit rue de Thorigny (3e arr.), où se situe leur atelier. Elle dispose également, au cours des années 1870, d’une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier tout nouvellement créé de Palissy, avenue Hugédé. Son père sera élu, à peu près sans interruption, de 1878 à 1904, au conseiller municipal de la commune dont 16 ans en tant qu’adjoint au maire. Il était républicain modéré, de tendance radicale.

Effectuant un service militaire en tant qu’engagé, au 88e régiment d'infanterie, Léon Couppé est nommé sous-lieutenant en octobre 1884. Il travaille comme fabricant de bronze dans l’atelier familial. En septembre 1887, il se marie à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne) avec Marthe Julie Henriette Lennuyeux. Ils vivent à pays, à l’adresse de leur boutique.

Le bourg de Joinville, où la famille devait vivre pendant la belle saison, est célèbre pour ses activités nautiques, natation et bateaux.

Léon Couppé devient membre de la Société nautique de la Marne, un des deux plus grands clubs d’aviron de la région parisienne, avec le Rowing club ; les deux rivaux se mesurent, chaque année par une course de bateaux à huit rameurs sur la Seine. La SN Marne est basée sur l’Île Fanac à Joinville, où elle dispose d’un remarquable garage.

En avril 1884, Léon Couppé est élu secrétaire-trésorier du conseil d’administration de la société, dont Henri Philippe est le président. Il est reconduit dans la même fonction en février 1885. Il continue de siéger comme administrateur en mars 1886 et est toujours dans cette fonction en août 1891.

L’assemblée générale le désigne comme président de la société en février 1894. Son mandat dure un an. Sur la proposition du commissaire général de l'Exposition universelle de 1900, Couppé est nommé en novembre 1894 membre de la commission des concours d'exercices physiques qui seront organisés dans le cadre de cette manifestation.

On retrouve, en juin 1895, Léon Couppé en tant que président du comité des Régates internationales organisées dans le bassin d’Asnières-Courbevoie sur la Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine).

À l’échéance de sa présidence, il devient vice-président de la SN Marne et est réélu dans cette fonction en janvier 1896.

Toujours à Joinville-le-Pont, Léon Couppé est membre du bureau de 740e section des Vétérans des armées de terre et de mer, association de secours mutuel et de mémoire, présidée localement par Théodore Létang, industriel, officier pendant la guerre franco-prussienne de 1870, et également conseiller municipal de Joinville-le-Pont. Chaque année, la société commémore la bataille de Champigny, qui s’est tenue dans cette commune mais aussi à Joinville et avait fait plus de 2 000 morts en décembre 1870.

Léon Couppé meurt le 7 janvier 1904 à Neuilly-sur-Marne (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il est présenté dans l’état-civil comme sans profession, veuf, et domicilié à Joinville-le-Pont, où son décès est retranscrit. Il était âgé de 50 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Voir aussi : François Nicolas Couppé

 

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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 01:01

Victor Eugène Émile Aubéry naît le 4 octobre 1833 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Virginie Victorine Fromental et de son mari Jean Baptiste Romain Aubéry. Sa mère est native en décembre 1801 de Vieux-Brisach (Breisach-am-Rhein), alors en Autriche (act. Bade-Wurtemberg, Allemagne). Elle est parfois nommée « de Fromental », étant fille d’un lieutenant général du bailliage de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), capitaine et juge de paix.

Le père d’Émile Aubéry est bijoutier. Devenu lui aussi bijoutier-joailler, Émile va adopter la raison sociale « Aubéry-Fromental », peut-être pour se différencier des boutiques de son père et de son frère cadet, Paul, qui exercent dans le même secteur. Il s’installe dans le troisième arrondissement de Paris, d’abord rue du Temple, puis rue de Saintonge.

En avril 1856, il épouse à Paris Sophie Angelina Berger.

Il est victime d’une escroquerie dont les journaux juridiques vont largement rendre compte en février et avril 1857. Un huissier au ministère des affaires étrangères, portant beau, se présentant comme « attaché » dans ladite administration, s’est fait remettre des bijoux par lui pour les donner à une princesse moldave, Hélène Ghyka chez laquelle Aubéry se rendit. Mais il n’a jamais été payé, et il s’avère que l’escroc, qui profitait des largesses de la princesse, cumulait de nombreuses autres dettes.

La grande passion de la vie d’Émile Aubéry a été l’aviron, dénommé généralement rowing au 19e siècle. Il fait partie d’un groupe de cinq personnes qui, le 3 novembre 1876, fondent à Paris la Société nautique de la Marne, dont le garage va être établi sur l’Île Fanac, à Joinville-le-Pont. Les autres fondateurs sont le constructeur de bateaux Louis Dossunet, un orfèvre, Jules Monney, ainsi qu’Henri Philippe et Georges Dufour qui furent successivement présidents de l‘association.

La SN Marne a été, avec le Rowing-Club de Paris, l’une des deux grandes formations sportives sur l’eau en région parisienne et les deux disputaient un match annuel sur la Seine.

Aubéry fut, avec Louis Dossunet, l’initiateur de la construction en 1883 du boat house de l’Île Fanac, bâtiment en pans de bois hourdé de briques équipé d’un balcon servant de tribune pour suivre l’évolution des rameurs, disposant d’une horloge et d’un campanile.

Siégeant au conseil d’administration de la SN Marne, Aubéry fait partie de la commission qui se charge de la révision des statuts et du règlement des courses en janvier 1882. Il préside la commission des courses en avril 1884. En juin 1909 puis le même mois en 1914, il est le juge à l’arrivée du match annuel des courses à huit rameurs entre le Rowing-Club de Paris et la Société Nautique de la Marne.

Comme plusieurs autres responsables et athlètes, Émile Aubéry s’installe, avec son épouse, sur l’Île Fanac où il réside en 1896, dans un pavillon jouxtant le garage de la société. Son frère aîné Charles, qui a également fréquenté le club, vint également à Joinville où il se marie en 1899 puis décède en 1903 ; il vivait dans le quartier de Polangis.

Émile Aubéry meurt le 25 février 1924 à Joinville, dans sa résidence sur l’Île Fanac. Il était âgé de 90 ans, veuf et n’avait pas eu d’enfant. Le quotidien sportif L’Auto lui consacre une nécrologie saluant la disparition de l’un des plus populaires vétérans du « bout de bois. »

 

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14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 19:40

Aline Marie Hanicka naît le 11 novembre 1933 à Varsovie (Pologne). Elle est la fille de Valéria Constance Mantey et de Witold Hanicki.

Son père est ingénieur. Il est originaire en août 1900 de Tereszky, ville située en Russie selon son état-civil, qu’il faut probablement rattacher à l’Ukraine actuellement.

Sa mère, née en juin 1899 à Paris, exerce la profession de sténodactylo, est la fille d’un directeur de l’Assistance publique de Paris, Donat Émile Mantey, qui a en charge des établissements en banlieue comme Bois-d'Arcy (Seine-et-Oise, act. Yvelines) puis en province tels Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) ou Abbeville (Somme). La grand-mère maternelle d’Aline Hanicka, Flora Valeria née Desvaux a pour sœur Anita Desvaux, militante socialiste, mariée avec Jean Laurent Frederick Longuet, journaliste, avocat, homme politique socialiste français membre de la SFIO ; c’est un des petits-fils du philosophe et rédacteur du Manifeste du parti communiste, Karl Marx.

Valéria Mantey, bien que née en France et n’ayant résidé que quelques années en Pologne, avait perdu la nationalité française ; elle la retrouvera en novembre 1937, la famille séjournant de nouveau en France, à Taverny (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise) où naît le frère d’Aline, Jean, en 1935.

Selon l’historien Jacques Girault, Aline Hanicka fréquente, après la deuxième guerre mondiale, vers 1946-1947, un groupe de jeunes animé par Yvan Craipeau. Militant syndical, ancien résistant et dirigeant d’organisations trotskistes, il est instituteur dans une école de Taverny. Elle-même deviendra également institutrice. Le groupe animé par Crépeau comprend des jeunes communistes, mais aussi des chrétiens progressistes et avait une activité principalement sportive.

C’est grâce à ce groupe qu’elle rencontre Roger Beaumont, qui sera lui aussi instituteur, et séjournant alors en sanatorium à Bouffémont (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), commune voisine de Taverny. Toujours d’après J. Girault, Roger Beaumont et ses camarades de club « suivaient de très près les actions des prêtres-ouvriers ». Il exerçait des responsabilités locales aux scouts de France. Résidant à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), il avait été adhérent aux Jeunesses du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) dans cette ville de 1947 à 1950.

Cependant, fréquentant Aline Hanicka et les membres de son groupe, il change d’opinion et rejoint le parti communiste français (PCF) en décembre 1953 ; elle-même le fait l’année suivante. Ils se marient, en mars 1954 à Joinville-le-Pont et vivent dorénavant dans cette commune.

Roger Beaumont est élu conseiller municipal de la commune voisine de Champigny-sur-Marne, où il enseignait. Après leur divorce et son remariage, il va quitter les bords de Marne pour s’installer à Sens, dans l’Yonne, où il devient inspecteur départemental de l’Éducation nationale.

Aline Hanicka conserve, selon le pédagogue Bernard Furet, la garde de leurs deux garçons. En mars 1999, elle participe à une souscription lancée dans le quotidien communiste L’Humanité aux côtés de militants communistes de Champigny.

Elle meurt le 17 janvier 2007 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Elle était âgée de 73 ans.

Joinville-le-Pont, écoles

 

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6 mars 2024 3 06 /03 /mars /2024 00:01

Georges Pierre Lambert naît le 21 mai 1886 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est le fils de Berthe Lévy et de son époux, Jules Lambert. Son père est capitaine d’infanterie de marine, basé à Rochefort (Charente-Maritime). Ses parents, tous deux originaires de Nancy, sont de confession israélite.

La famille s’installe à Vanves (Seine, act. Hauts-de-Seine). Ils résident en 1906 rue Diderot. Pierre Lambert, qui est alors étudiant en sciences, s’engage pour trois ans dans l’armée en octobre 1905. Il est cependant démobilisé un an plus tard, du fait de ses études. Il réintègre l’armée en 1907. Il est chimiste à la poudrerie nationale de Sevran-Livry (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il reste probablement en fonction pendant la plus grande partie de la première guerre mondiale, mais il reçoit cependant une blessure de guerre par balle, qui lui vaudra, en 1933, une pension d’invalidité partielle.

En mai 1918, il épouse à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Marie Stieffel, fille d’un médecin de la commune, lui aussi d’une famille juive, qui était installée à sa naissance à Oran (Algérie), mais venait antérieurement d’Alsace. Son épouse deviendra une artiste peintre et exposera régulièrement dans les salons parisiens.

Devenu chimiste principal en 1924, Pierre Lambert est affecté en 1930 au Laboratoire central des poudres, quai Henri-IV à Paris (4e arr.). Le couple s’installe à Joinville-le-Pont avec le docteur Stieffel, rue de Paris. Ils y sont recensés en 1931 et résident là toujours en 1938.

Pendant la deuxième guerre mondiale, malgré ses origines familiales, Pierre Lambert continue son activité. Il est muté en novembre 1940 au service des industries chimiques, à Montpellier (Hérault). Il est intégré en février 1944 au corps des ingénieurs, puis est reclassé, après-guerre, dans cette même fonction rétroactivement en février 1942. Il prend sa retraite comme ingénieur chimiste en chef en mai 1946.

Fait chevalier, à titre militaire, en janvier 1931, il est promu officier de la Légion d’honneur juste après avoir quitté son poste, en juin 1943.

La base de données Léonore (Légion d’honneur) signale que son dossier a été clôturé en 1976, ce qui indique probablement que Pierre Lambert est décédé cette année-là. Il aurait eu 89 ou 90 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Il ne doit pas être confondu avec Pierre Raymond Lambert (1910-1964), employé de banque, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, membre de la délégation spéciale à la Libération puis conseiller municipal (1944-1947) et adjoint au maire de Joinville-le-Pont (1959-1964).

Poudrerie nationale de Sevran-Livry, bâtiment de la direction (ph. Wikipédia)

 

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4 mars 2024 1 04 /03 /mars /2024 19:58

Marie Stieffel naît le 1er octobre 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille du docteur Alfred Isaac Stieffel, médecin, et de son épouse Jeanne Strauss.

Ses deux parents sont d’origine juive alsacienne, la famille paternelle ayant émigré en Algérie. Son grand-père, Henri Stieffel, y était un des responsables de la communauté israélite à Oran.

Le docteur Stieffel était domicilié à Joinville en 1890 et y restera jusqu’à son décès en 1936. Sa fille réside encore à ce moment avec lui. Ils résident d’abord rue de Créteil (act. rue de-Lattre-de-Tassigny) puis rue de Paris, dans le quartier du Centre.

En janvier 1916, Marie Stieffel participe à une souscription lancée par la Croix-Rouge Française pour un hôpital auxiliaire.

Après avoir probablement suivi une scolarité secondaire à l’école supérieure de Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, Marie Stieffel fréquente le cours de dessin d’Antoinette Gatsoup, rue de Charonne à Paris (11e arr.). Elle épouse à Joinville en mai 1918 Georges Pierre Lambert, ingénieur militaire, officier d’active dans l’armée, affecté au service des poudres. Il a été blessé par balle pendant la première guerre mondiale et deviendra officier de la Légion d’honneur. Pierre Lambert est né à Nancy en mai 1886 d’un père capitaine d’infanterie de marine et de Berthe Lévy.

Après le conflit, Pierre Lambert est affecté, jusqu’en 1930, à la poudrerie nationale de Sevran-Livry (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Marie Lambert va suivre des cours de peinture à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris auprès de Jules Adler (1865-1952), peintre de la naturaliste, issu d’une famille juive alsacienne. Ayant acquis un dessin de son professeur, Le Vacher (dans l'étable), Marie Lambert en fera don à un petit cousin, François Meyer, lequel l’a lui-même transmis au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme de Paris.

Pierre Lambert est affecté au Laboratoire central des poudres, quai Henri-IV à Paris (4e arr.) et le couple s’installe à Joinville-le-Pont avec le docteur Stieffel, rue de Paris. Ils y sont recensés en 1931 et résident là toujours en 1938.

Devenue artiste peintre, Marie Lambert participe à des expositions, notamment au Salon d'automne de Paris entre 1932 et 1938 ou au Salon des artistes indépendants en 1936 et 1937.

Elle figure dans le groupe de peintres modernes qui se produit avenue Kléber à Paris dans la galerie d'art du Quotidien, en compagnie notamment de Georges Seurat et Paul Signac. Le Mercure de France la situe parmi les jeunes de valeur : « Mme Marie Lambert, avec de pénétrantes notations de menues villes suburbaines, de leurs échappées de toits pressés et leurs orées lointaines de petites rues. »

Les talents de coloriste de Marie Lambert sont souvent mis en avant, par exemple par le quotidien Le Temps qui voir, en novembre 1932 dans son Paysage de banlieue « un bien joli goût de couleur ». Un autre journal, La Liberté, décrit en avril 1934 « Le Petit Café, au bariolage amusant », puis estime, un an plus tard que « Peu d'envois valent pour la couleur l'original Panorama de Joinville » et continue en février 1936 en louant « La finesse primesautière de Mme Marie Lambert, coloriste de mérite. »

Toujours en février 1936 année, la revue Beaux-arts a un point de vue plus nuancé : « Marie Lambert a entrepris de peindre un intérieur moderne : c’est un peu vide. Sa petite nature morte a plus de chaleur. »

Plusieurs autres œuvres de Marie Lambert évoquent les bords de Marne, comme L’église de Saint-Maur (1933) ou Canal à Joinville (1935). Elle livre en 1937 Le marchand de couleurs puis en 1938 Portrait de Mademoiselle O. K.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la carrière de Pierre Lambert est ralentie. Mais il fait l’objet d’un rattrapage après le conflit, devenant ingénieur-chef en juillet 1944 (avec effet de manière rétroactive en avril 1942), puis étant fait en juin 1946 officier de la Légion d’honneur.

Marie Lambert meurt le 13 novembre 1992 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Elle était âgée de 95 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Voir aussi : Alfred Stieffel, de la communauté juive d’Algérie aux bords de Marne

Jules Adler, Le Vacher, coll. Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme

 

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25 février 2024 7 25 /02 /février /2024 00:01

Fernand Marius Beaurain naît le 15 août 1862 à Paris (20e arr.). Il est le fils d’une lingère, qui vit rue Jouye-Rouve, et d’un père non dénommé. Sa mère, née sous ce nom à Brosville (Eure, Normandie), avait elle-même été reconnue ultérieurement pas ses parents, non mariés, et portait le nom de son père, Thuillier, mais continuait d’utiliser le nom de sa propre mère, Beaurain.

Sophie Élisa Thuillier dite Beaurain, alors restauratrice à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) sur l’île Pasquier (act. quai de la Marne), reconnaît officiellement Fernand Marius pour son fils en août 1874 à Joinville. Il est ensuite reconnu par Joseph Émile Bernier en décembre 1882 à Paris (1er arr.). Employé de la Préfecture de la Seine à Paris, originaire de Dun-le-Roi (Cher, Centre-Val-de-Loire), avait reconnu en avril 1880 Émile Gaston, le frère aîné de Fernand Marius. Il prend définitivement le patronyme de Bernier et se fait appeler Marius.

En matière professionnelle, Marius Bernier va être employé de banque, remisier.

Son activité sportive tient manifestement une grande place dans son existence. Il est rameur, affilié à la Société nautique de la Marne, un des plus grands clubs d’aviron de France, basé sur l’Île Fanac à Joinville-le-Pont.

Avec le deuxième grand club parisien, la Rowing-Club, la SN Marne organise chaque année à partir de 1879 un match entre les deux bateaux à huit rameurs plus barreur. C’est une manifestation parmi les plus prestigieuses en France entre Billancourt et le pont de Suresnes, (Seine, act. Hauts-de-Seine) soit 7,200 mètres sans virages. Marius Bernier participe à la course dès 1883 et est chef de nage depuis au moins 1885. Le barreur est Ernest Barberolle (1861-1948), futur médaillé d'argent aux Jeux olympiques d’Anvers (Belgique) en 1920. Leur bateau, qui avait été devancé en 1885, remporte la compétition en mai 1886. La Revue des sports considère que, « avec un chef de nage aussi énergique que M. Bernier, et un 8 aussi expérimenté que M. Barberolle, les jeunes rameurs du centre vont se trouver admirablement dirigés. »

Une équipe de la SN Marne participe, en août 1886, à des régates à Saintes (Charente-Maritime). Mécontente du résultat, la Société nautique de Tours proteste. Marius Bernier reconnaît son rôle : « J’ai été à le premier à proposer l’arrangement parce que je trouvais qu’il était inutile de faire éreinter des équipes sur un parcours de 10 kilomètres pour des prix aussi minimes. »

Les rameurs de la Marne échouent en 1887 face au Rowing-Club puis de nouveau en 1888, mais ils l’emportent en 1889 pour la dernière participation de Marius Bernier en tant que chef de nage. La Revue des sports attribue la victoire au fait que l'entrainement de la Marne a été « très bien dirigé par M. Bernier » et à la disposition d’une embarcation neuve venant du chantier Dossunet, de Joinville.

Amené à travailler régulièrement en province, Marius Bernier ne néglige pas l’aviron des ses déplacements. Il visite ainsi la Société nautique bordelaise en décembre 1889. Puis, s’étant installé à Rouen, il participe à l'entrainement du Cercle nautique de Croisset en 1890, conduisant ce club à progresser fortement dans le classement des Sociétés de France pour les prix remportés, puisqu’il finit cette année-là au troisième rang. Mais le départ de Bernier pour Amiens en 1891 voit le club de la Basse-Seine retomber huitième au classement.

Même s’il est moins présent à Joinville, Marius Bernier reste attaché et apprécié dans son club. Ainsi, il est élu président de la Société nautique de la Marne lors de son assemblée générale du 8 janvier 1892. Quelques jours plus tard, il indique qu’il n'accepte pas ces fonctions. Il reste cependant membre du conseil d’administration.

Annoncé en décembre 1890, le mariage de Marius Bernier avec Marie Louise Antoinette Berthet se réalise en janvier 1891 à Rouen. Elle est native de La Nouvelle-Orléans (Louisiane, États-Unis), d’un père ingénieur et d’une mère d’origine espagnole. Elle reste vivre en Normandie, ses quatre filles naissant à Rouen entre 1892 et 1897, tandis que lui donne comme adresse celle de son père à Paris puis celle de sa mère à Joinville-le-Pont. Le premier se marie en mars 1883 à Paris (er arr.) 1 avec Marie Arsène Léontine Perreau, tandis que la seconde épouse en avril 1887 à Poitiers (Vienne) Emmanuel Marie René Parent de Curzon, un aristocrate, propriétaire d’un terrain quai de la Marne à Joinville, où ils vivent.

C’est à cette adresse que Marius Bernier meurt le 16 novembre 1898 à Joinville-le-Pont, à l’âge de 36 ans. La déclaration de décès est faite par son beau-père. Elle mentionne qu’il est sans emploi. Selon les archives familiales, il aurait perdu son emploi dans la banque et se serait fait, en 1897, facteur aux Halles Centrales de Paris. Redevenu chômeur, il se serait suicidé. Les dernières années du siècle sont marquées, à l'échelle mondiale par une grande instabilité économique et des crises financières. En France, le scandale de Panama en 1892 avait ébranlé le secteur financier. La faillite de la banque Union Générale, l'une des plus grandes institutions financières françaises, provoque de nombreuses défaillances en 1898. À Joinville-le-Pont, un employé d’une maison de bourse, Émile Berthelot, se suicide également en juin de cette année-là après avoir perdu son poste.

Un autre Bernier, Paul, exerce également des responsabilités au sein de la Société nautique de la Marne, au moins depuis 1883 et jusqu’après 1889. Sans doute né vers 1842, il est avocat à la cour d’appel, et conseiller municipal socialiste de Paris, élu du 6e arrondissement à la fin du 19e siècle, connu pour son engagement laïc. Il ne semble pas avoir de lien familial avec Marius Bernier. Ce dernier n’a pas non plus de relation avec Théodore Bernier (1805-1872), boucher, conseiller municipal de Saint-Maurice (1859-1869) puis de Joinville-le-Pont (1869-1870), qui a donné son nom à une voie de cette dernière commune.

Marius Bernier (arch. fam.)

 

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14 décembre 2023 4 14 /12 /décembre /2023 00:01

Louis Joseph Paul Jules Engel naît le 13 août 1868 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Garry et de François Pierre Émile Engel. Ses parents ne sont pas mariés, mais son père le reconnaît à la naissance et leur union, en octobre 1868, toujours à Joinville, lui donnera un statut légitime. Il utilisera le prénom de José.

La famille de ses parents est ancrée dans les milieux artistiques, notamment musicaux. Du côté maternel, ses deux grands-parents sont professeurs de musique à Bergerac (Dordogne) avant de venir à Paris où son grand-père joue du violoncelle au Théâtre-Lyrique. Marie Garry a eu sœur aînée homonyme, qui est chanteuse soprano.

Le père de José, Émile Engel est un ténor déjà célèbre. Peu après sa naissance, il entreprend une tournée à la Nouvelle-Orléans (Louisiane, États-Unis). Bien que né en France, il a la nationalité luxembourgeoise de son père, avant sa naturalisation en tant que Français vers 1888.

José Engel fait des études de peinture, probablement à l’école des Beaux-Arts de Paris. Il aurait dû être appelé au service militaire avec la classe 1888, mais, la nouvelle nationalité française de son père n’étant pas encore notée, il est toujours considéré comme enfant d’étranger. La rectification du registre des armées prend acte du fait que en 1891, avec ses études, il bénéficie d’un sursis. Il intègre en novembre 1892 le 3e régiment du génie et est démobilisé fin septembre 1893.

Sa première exposition mentionnée dans la presse est celle du Salon de Paris en 1894 ; il y présente un triptyque intitulé Normandie. Il fera de fréquents séjours près de Dieppe et disposera d’une résidence secondaire, Les Lierres, à Pourville-sur-Mer (commune de Hautot-sur-Mer, Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) qu’il mentionne à partir de 1908 comme une de ses adresses.

Vivant jusqu’ici à Paris (9e arr.), rue Victor-Massé puis rue des Martyrs, José Engel par pour six mois en août 1898 à Madagascar, alors colonie française. Il séjourne dans la capitale, Tananarive. De retour en France, il reste à Paris, rue des Martyrs puis rue Constance (18e arr.).

Il épouse en mai 1909 à Paris (18e arr.) Marie Rosalie Poirot, originaire de Lorraine. Ils s’installent rue Coysevox, dans le même arrondissement.

En 1910, Engel présente au Salon d’automne à Paris L'Allée du Manoir Ango, un monument de Varengeville-sur-Mer, voisin de sa villa normande. En 1912, il fixe définitivement son habitat parisien rue de Ménilmontant (20e arr.).

Au début de la première guerre mondiale, du fait de ses 46 ans, José Engel n’est pas immédiatement mobilisé. Il est cependant rappelé en mars 1916 au 1er régiment du génie puis passe en mai au 2e régiment d’artillerie. Il est placé en sursis d’appel en septembre 1917 et chargé d’une mission au sein de la direction de l’enseignement primaire.

Après le conflit, il est membre de la Société des artistes indépendants. Il se fait appeler José Engel-Garry à partir de 1923, reprenant le nom de sa mère dont son père s’est séparé seize ans auparavant.

Il expose très régulièrement dans les salons de Paris et travaille régulièrement comme illustrateur, caricaturiste et affichistes. Outre les sujets qu’il réalise en Normandie, José Engel-Garry s’inspire souvent des séjours qu’il fait en Bourgogne, dans l’Yonne.

José Engel-Garry meurt le 22 décembre 1937 à Paris (20e arr.), à son domicile de la rue de Ménilmontant. Il était âgé de 69 ans et n’a pas eu d’enfant.

Le quotidien Le Temps remarquait lors du Salon de 1938, « d'expressifs portraits (…), œuvres dernières laissées par le probe et regretté José Engel-Garry. »

On trouve des œuvres de José Engel-Garry dans des musées internationaux, comme Benjamin Godard, au musée des Beaux-Arts de Barcelone ; Les Trimardeurs, au musée des Beaux-Arts de Jérusalem ; La Prière, au château de Laeken à Bruxelles. Ses peintures figurent également dans des musées des Beaux-Arts français, comme Soir dans les ruines, à Limoges ; Nocturne, à Nantes ; Jeune fille, à Angers ; Le Vieux fagoteur, à Sens ; Les Joueurs, à Libourne. La Leçon se trouve au musée Gassendi Digne-les-Bains et La Ferme des Loges dans le musée de la Grande Guerre de Meaux.

Don Quichotte, dessin de José Engel, 1895

 

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10 décembre 2023 7 10 /12 /décembre /2023 00:01

Cyrille Ivanoff naît le 18 janvier 1892 à Kherson (Russie, act. Ukraine).

Selon des sources familiales, Cyrille Ivanoff suit les cours de l’école polytechnique de Kiev (Russie, act. Ukraine) et est diplômé en génie naval. Il poursuit des études en chimie et en botanique pour finalement ouvrir deux parfumeries, une à Odessa et l’autre en Pologne. D’après son petit-fils et homonyme, il aurait recueilli « une petite fortune » de son activité de parfumeur, et aurait décidé de devenir prêtre orthodoxe, dans le rite des Vieux-Croyants.

Il épouse à Kiev Marie Rouleff puis, suite à la révolution bolchévique, également d’après la chronique familiale, il fuit l’Ukraine après 1919, à bord d’un voilier avec sa famille en direction de l’empire Ottoman (act. Turquie), où il se serait présenté au patriarche grec.

Arrivé en France avec un passeport d’apatride, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside en 1927 quai de la Marne, un quartier comportant une communauté d’origine russe assez importante. En octobre 1927, il rédige un compte-rendu de la deuxième assemblée générale des Vieux-croyants à Paris, qui s’est tenue dans les locaux de l'Union de la jeunesse chrétienne (10, boulevard Montparnasse). Il signe pour le Comité de l'Église, dont l’adresse est à son domicile de Joinville.

La famille comprend les deux aînés, nés à Kherson en 1917 et 1919, et un dernier enfant, né à Paris en 1935. Cyrille Ivanoff se déclare prêtre orthodoxe russe lors des deux recensements de 1931 et 1936, tandis que l’épouse, Marie, est couturière et que l’aîné, Nicolas, qui a environ 17 ans en 1936, est alors apprenti.

Les époux et les deux plus jeunes enfants, mineurs, obtiennent en novembre 1938 la nationalité française par décret de naturalisation. Ils sont toujours domiciliés à Joinville.

Toujours si l’on suit les explications de son petit-fils, Cyrille Ivanoff se serait rendu en Lituanie, à une date inconnue, et aurait été arrêté par les autorités soviétiques qui l’auraient alors déporté dans un camp de prisonnier en Sibérie. Il serait resté détenu 20 ans, avant de pouvoir quitter l’Union soviétique avec l’appui des autorités consulaires françaises.

Ensuite, il aurait voyagé aux États-Unis. Cyrille Ivanoff serait mort en 1982, peut-être au Canada où s’était installé son fils aîné Nicolas, qui y est mort en janvier 2009.

La rue Chapsal et le quai de la Marne à Joinville-le-Pont

 

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