Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 décembre 2020 6 05 /12 /décembre /2020 00:01

Michel Émile Chédeville naît le 14 mars 1830 à Boissy-le-Sec (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il est le fils de Marie Magloire Binant et de son époux Louis François Chédeville, cultivateur. Ses parents seront ensuite fruitiers à Passy (Seine, act. Paris, 16e arr.).

Résidant à Passy, menuisier en voiture, Michel Chédeville épouse en juillet 1854 à Neuilly-sur-Seine Joséphine Hortense Leybe. Ils vivent rue de Chaillot.

En 1866, Michel Chédeville exploite à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) une société constituée avec Louis-Adolphe Mathieu de commerce de vins en gros. Il est installé sur le lieu dans le quartier de La Varenne-Saint-Hilaire, rue du Bac. L’entreprise est dissoute, mais Chédeville poursuit un temps l’activité en nom propre.

Devant la Cour d'assises de la Seine, Michel Chédeville témoigne en juillet 1868 dans le procès de ce que la presse appelle l’affaire de La Varenne-Saint-Hilaire, dans laquelle une servante et sa fille sont accusée du meurtre de la maîtresse de maison et de l’incendie du pavillon. Il résidait dans le pavillon voisin et a porté secours pendant le feu, découvrant le cadavre de Mme Forest.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, comme une grande partie des habitants des bords de Marne, la famille Chédeville est installée à Paris, où elle exploite un commerce de fruitier place des Vosges, dans le quartier du Marais. Ils reviennent, après le conflit, à La Varenne.

Le couple Chédeville vit à Joinville-le-Pont, commune voisine de Saint-Maur, dans le quartier du Centre, rue de Paris, lors de la mort de son épouse en novembre 1887. Il s’installera ensuite rue de Créteil (act. rue du Maréchal-Leclerc). Michel Chédeville s’y implique dans la vie politique en étant candidat, en mai 1888, aux élections municipales. Il figure sur la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson, qui s’oppose à une liste radicale-socialiste constituée par Alphonse Demeestère. Au premier tour, les colistiers de Pinson emportent 17 des 21 sièges à pourvoir. Chédeville obtient 227. Il se présente au second tour et est alors élu par 214 suffrages, à côté de trois radicaux-socialistes. Réélu, Gabriel Pinson décède un mois plus tard et est remplacé par son premier adjoint, Eugène Voisin, qui se rapproche des radicaux.

Lors du scrutin suivant, en mai 1892, Eugène Voisin constitue une liste avec le soutien des radicaux-socialistes face à des opposants, libéraux et conservateurs. Elle remporte 22 des 23 sièges. Chédeville est élu sur cette liste dès le premier tour avec 390 voix pour 639 suffrages exprimés (61%) sur 644 votants. Il siège dans les commissions des chemins, travaux et éclairage, scolaire, du marché ainsi que dans celles traitant du quai de la Marne et de l’octroi. Il est désigné comme délégué sénatorial en décembre 1893.

N’ayant pas été candidat au renouvellement de son mandat municipal en mai 1896, Michel Chédeville vit alors à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue des Cités près de son fils. Il reviendra plus tard à Saint-Maur-des-Fossés.

Michel Chédeville meurt le 13 décembre 1901 à Versailles. Son décès est transcrit sur l’état-civil de Saint-Maur, où il résidait à La Varenne. Il était âgé de 71 ans et avait eu au moins trois enfants. Gustave Gaston, né en décembre 1870, garçon boucher, marin en Indochine, a connu une vie agitée sur le plan judiciaire. Son livret militaire mentionne cinq condamnations entre 1899 et 1911 pour vol, faux en écriture publique, destruction de documents, détournement d’objet saisi et abus de confiance pour au total 44 mois de prison.

Joinville-le-Pont, rue de paris et rue de Créteil

 

Partager cet article
Repost0
3 décembre 2020 4 03 /12 /décembre /2020 00:01

Jean Brision naît le 14 septembre 1889 à Nantes (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique). Il est le fils de Rose Marie Lequillec, cigarière et de son mari Jean Marie Félix Brision, ajusteur.

Apprenti ajusteur, à l’image de son père, en juillet 1904, il est mordu par un chien à Nantes. Il perd ses père et mère à deux mois d’intervalle à l’été 1907. Avec un autre ajusteur, il est arrêté, en juillet 1911 pour « complicité de vol ». Il n’est sans doute pas condamné car aucune mention n’est portée sur son livret militaire.

En octobre de la même année, il est incorporé au service militaire, dans le 116e régiment d’infanterie puis dans le 2e régiment de sapeurs ; il finit sa période sous les drapeaux, malade, en novembre 1913 et s’installe à Paris, rue de Lille.

Toujours en mauvaise santé au début de la première guerre mondiale, il est réformé en août 1914 pour tuberculose. En 1934, il effectue une demande de pension, estimant que son état s’était dégradé du fait de son passage à l’armée. Elle sera rejetée pour cause de forclusion.

Pendant le conflit, il retourne en Loire-Inférieure et vit à Nantes en 1918 puis à Montoir-de-Bretagne en 1920. Il se marie à Nantes en novembre 1921 avec Hermine Francoise Eugénie André. Le couple Brision et leurs deux enfants s’installent ensuite à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident dans le quartier du Centre, rue de Paris, en 1927. Jean Brision est devenu voyageur, représentant de commerce.

Engagé dans la vie politique locale, Jean Brision est candidat lors des élections municipales partielles d’octobre 1934, convoquées pour compléter le conseil municipal suite à des décès et démissions. Il figure sur la liste socialiste SFIO, conduite par Robert Derivière, qui arrive en quatrième position, juste derrière les communistes et les deux listes regroupant des radicaux et des libéraux ou conservateurs. Brision recueille 403 suffrages exprimés sur 2 297 (17,5%) pour 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, la liste socialiste se retire au profit des communistes. C’est la liste de Concentration républicaine qui emporte les dix sièges.

Le secrétaire des Jeunesses socialistes de Joinville, Roger Jamet, était poursuivi, en mars 1935, devant la dix-septième Chambre correctionnelle de la Seine pour « outrages à agents », après être intervenu en faveur d'un vendeur de journaux qui avait été arrêté. Prié de circuler, Jamet, mutilé d'une jambe, tomba et, assurant avoir reçu des coups violents, traita les agents de « saligauds ». Les deux responsables de la section, Derivière et Brision, témoignèrent en sa faveur. Le quotidien socialiste Le Populaire considéra que la peine prononcée, 50 francs d'amende avec sursis, équivalait à une absolution.

Lors des élections municipales générales de mai 1935, Jean Brision est de nouveau candidat, en quatrième position, sur la liste de Robert Derivière, qui présente un nombre incomplet de postulants. Nettement distancée par l’union des droites, les radicaux de la municipalité sortante et les communistes, elle arrive encore au dernier rang. Brision ne recueille plus que 355 voix sur 2 856 suffrages exprimés (12,4%), 2 923 votants et 3 433 inscrits. Pour le second tour, dans le cadre de la préparation du Front populaire, la SFIO fusionne sa liste avec les communistes de Robert Deloche, qui ont obtenu 23,5% en moyenne. La liste fusionnée, conduite par le responsable des anciens combattants (ARAC) André Blocher, inclut dix socialistes sur 27, dont Brision qui recueille 990 votes pour 2 899 (34,1%) sur 2 924 votants. La droite emporte 25 sièges, les communistes en ayant deux, tandis que les radicaux-socialistes sont battus.

En septembre 1936, Brision accueille chez lui une réunion des Jeunes socialistes.

Suite à des conflits internes avec la minorité de gauche de Marceau Pivert, très influente autour de Paris, la SFIO dissout en avril 1938 la fédération socialiste de la Seine. Des responsables provisoires sont désignés pour enregistrer les demandes de réintégrations des adhérents qui s’engagent à respecter les règles internes. Pour Joinville, c’est un militant de Champigny qui est d’abord désigné, Albert Duquenne. Il est remplacé, dans le courant du mois, par Brision qui devient secrétaire. Comme de nombreux militants de la section de Joinville, il avait pourtant signé en septembre un « Appel pour la création d'une Gauche révolutionnaire du Parti socialiste. »

Jean Marie Félix Brision meurt le 7 novembre 1948 à Paris (1e arr.). Il résidait rue de Clichy, et était toujours représentant de commerce à l’âge de 59 ans. Il était père de deux enfants.

Rue de paris, à Joinville-le-Pont ; le n° 1, demeure de Brision, est à gauche

 

Partager cet article
Repost0
1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 00:01

Constant Jules Alexandre Lacroix naît le 15 janvier 1829 à Vineuil (Loir-et-Cher). Il est le fils de Virginie Jus et de son mari, Jules Saturnin Peloton dit Lacroix, buraliste.

Il fait des études au collège de Blois (Loir-et-Cher) puis au collège Charlemagne à Paris (act. lycée Charlemagne, 4e arr.). Devenu acteur, adoptant le pseudonyme de Jules Dornay, il joue dans le théâtre de vaudeville à Paris.

À partir de 1858, il devient principalement auteur, souvent en compagnie d’autres écrivains, notamment Xavier de Montepin à partir de 1865, lequel fut le témoin du second mariage de Jules Dornay. La première pièce qu’il livre l’est à M. Sari, directeur du Théâtre des Délassements-Comiques, boulevard du Temple à Paris, en avril 1858. Elle est cosignée avec Eugène de Fore.

En mai 1862 à Paris (11e arr.), Jules Dornay épouse Thérèse Nathalie Villedieu.

Fin 1895, 57 œuvres de Jules Dornay avaient été représentées et une demi-douzaine était en répétition ou en préparation selon le guide de Jules Martin. Parmi ses grands succès figure La Porteuse de pain, adaptée en 1890 du roman de Xavier de Montépin. En 1934, le réalisateur de cinéma René Sti porte la pièce à l’écran, où elle rencontre un public important. Le chroniqueur Willy, remarque que « M. Jules Dornay remplit, à lui tout seul, l'Ambigu de chiens courants et d'intrigues traînantes ».

Devenu veuf en septembre 1875, Jules Dornay se remarie en août 1876 à Paris (20e arr.) avec Marie Aline Carrillon. Ils vivent rue de Belleville.

Voulant disposer de son propre théâtre, Jules Dornay reprend en février 1876 la salle du Théâtre du Château-d'Eau, rue de Malte à Paris (act. L'Alhambra, 11e arr.), qui avait été exploitée avec profit par Hippolyte Cogniard puis, avec difficulté en 1875 par Eugène Dejean. Comme pour son prédécesseur, la gestion de Jules Dornay se termine en février 1877 par une faillite ; il avait démissionné en décembre. La salle fut reprise par les comédiens et élargit son répertoire à l'opéra-comique en 1879 puis à l'opéra en 1881.

Poursuivant son œuvre en tant qu’auteur, Jules Dornay et son épouse s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils vivent dans le quartier de Palissy, en 1896 chemin de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson) et en 1906 avenue d’Hill (act. avenue de la Plage).

Ses pièces ont été représentées sur certaines des plus grandes scènes parisiennes du 19e siècle comme les théâtres de la Gaîté, de l'Ambigu ou Déjazet. Une de ses dernières pièces est La Marchande de Fleurs, représentée en 1903.

Jules Dornay meurt le 13 juin 1906 à Joinville. Il était âgé de 77 ans et semble ne pas avoir eu d’enfant.

Cabaret de la Grappe Dorée, œuvre de Jules Dornay

 

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 00:01

Il intègre en 1901 l'école pratique coloniale du Parangon à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Après deux ans de scolarité, il quitte l’école en 1903 sans accomplir la troisième année, pour laquelle il avait obtenu une bourse du conseil général de la Seine, ayant trouvé un emploi en Tunisie pour la culture des plantes à parfums. Il quitte cependant rapidement la Tunisie, puisqu’il se présente pour son service militaire à Tours en 1905 et en est dispensé à cause d’un tympan perforé. André Carlier épouse, en août 1908 à Joinville, Jeanne Rousseau, fille de l’ancien dirigeant de l’école du Parangon.

En 1914, André Carlier travaille à l’usine Saint-Gobain de Boucau (Pyrénées-Atlantiques) et réside à Bayonne. Pendant la première guerre mondiale, il est détaché en janvier 1915 dans une usine de produits chimiques à Paris. À la fin du conflit, il s’installe de nouveau à Joinville-le-Pont, dans le quartier du Centre, rue Vautier.

Devenu ingénieur chimiste, André Carlier est toujours salarié de Saint-Gobain en 1936. En 1937, il installe son propre laboratoire chimique rue de Créteil à Joinville-le-Pont (act. avenue du Maréchal-Leclerc). Il produit en particulier des sirops pour la toux. L’activité du laboratoire se poursuit en 1945.

Sans qu’il y ait de rapport avec la production principale, les Laboratoires Carlier sont également éditeurs d’une dizaine de brochures intitulées L’Esprit montmartrois et intégrant des interviews, des souvenirs, quelques chansons et des dessins. Les fascicules paraissent entre 1936 et 1939.

André Carlier meurt le 15 mars 1947 à Joinville. Il était âgé de 62 ans et avait un fils. Il était décoré de la médaille d'argent du commerce en septembre 1938. Son épouse, Jeanne Carlier, a eu une importante activité culturelle et sociale.

 

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2020 5 27 /11 /novembre /2020 00:01

Jeanne Rousseau naît le 16 février 1885 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Désirée Colette Guillemot et de son époux, Jules Marie Ferdinand Rousseau, chef d’institution. Ses deux grands-pères étaient maires, Pierre Guillemot à Grésigny, Côte-d'Or et Louis Ferdinand Rousseau à Joinville. Son père, conseiller municipal, échoua à devenir lui-aussi maire de Joinville.

Jeanne Rousseau vit au domaine du Parangon, vaste école privée laïque à Joinville. Elle reste dans les lieux à la mort de son père, en mai 1897. Son oncle, Henri Rousseau, reprend la gestion de l’école et la transforme en école pratique coloniale en 1899. Elle y rencontre un futur chimiste, André Julien Émile Carlier, étudiant au Parangon entre 1901 et 1903. Elle est impliquée dans la vie de l’école, probablement en tant qu’enseignante de musique. Plusieurs anciens élèves lui rendront hommage en juillet 1937.

Après un séjour en Tunisie, André Carlier revient épouser Jeanne Rousseau à Joinville en août 1908. Ils vivent d’abord dans le 17e arrondissement de Paris, rue Labie puis à Boucau (Pyrénées-Atlantiques) où André Carlier est employé de l’usine Saint-Gobain. Il créera, en 1936 à Joinville, son propre laboratoire pour produire des sirops pour la toux.

Après la première guerre mondiale, les époux Carlier et leur fils reviennent s’installer à Joinville-le-Pont, dans le quartier du Centre, rue Vautier. Musicienne amateure, Jeanne Carlier va s’impliquer dans l’activité sociale. Elle est, en 1928, présidente de la section de Joinville de la Mutualité maternelle de Paris, structure fondée en 1913 sous le titre d’Union des mères par Jeanne Bitterlin, qui en reste la présidente d’honneur. L’Union des mères était une scission de la Société de l’Allaitement maternel et, comme elle, comprenait comme membres des épouses de notables locaux.

La Mutualité maternelle avait, en 1923, 93 adhérents et suivait 56 enfants. Elle ouvre en juillet 1935 un dispensaire à Joinville, rue de l’Église. Jeanne Carlier est toujours présidente de la section joinvillaise de la Mutualité maternelle en 1938.

Jeanne Carlier meurt le 21 avril 1949 à Joinville. Elle était âgée de 64 ans.

Son activité sociale lui a valu plusieurs décorations. En août 1931, elle reçoit la médaille de bronze de la Mutualité. Elle obtient en février 1936 les Palmes académiques en tant qu’officier d’académie, pour services rendus aux œuvres scolaires et à l'art musical. La croix de chevalier de l’Étoile noire du Bénin, distinction originaire du Dahomey (act. Bénin), prend en compte sa contribution au développement de l'influence française sur la côte occidentale de l'Afrique. Enfin, en février 1938, la médaille de bronze de l’Assistance publique vient récompenser la fondation du dispensaire.

Son mari édite en 1936-1939 des brochures sur L’esprit montmartrois.

 

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 00:01

François Paul Villain naît le 23 février 1847 à Montmartre (act. Paris, 18e arr.). Il est le fils de Thérèse Honorine Marié et d’Edme Paul Villain.

En juin 1879, il est, comme sa mère, passementier à Paris (7e arr.), rue du Poteau, et épouse dans l’arrondissement Joséphine Victorine Louise Bale, couturière. Ils s’installent dans la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), jouissant sans doute d’une certaine aisance puisqu’il n’exerce plus son métiers et vis de ses rentes.

Installé dans l’avenue éponyme du quartier de Palissy, qui s’est peuplé depuis la fin du second empire, Paul Villain est pressenti pour représenter ce quartier lors des élections municipales de mai 1892, à la demande d’Albert Bleunard, principal de collège et ancien conseiller municipal radical-socialiste. Il ne se présente cependant pas.

Par contre, il fait partie des cinq nouveaux qui rejoignent la liste du maire sortant radical, Eugène Voisin, en mai 1896. Le journal local radical-socialiste Voix des communes le présente comme un « homme grave de belle prestance ». Comme tous les candidats, il est élu dès le premier tour sans concurrents. Voisin est de nouveau désigné comme maire.

Pendant ce mandat, Villain est, à trois reprises, désigné comme électeur sénatorial, seule fonction strictement politique dans un conseil municipal.

Le scrutin de mai 1900 voit pour la première fois la présence de représentants socialistes-révolutionnaires, qui n’emportent pas de siège. Eugène Voisin est ses colistiers radicaux sont élus dès le premier tour. Villain recueille 583 voix.

Le député radical Jules Ferdinand Baulard se retirant, Villain participe, pendant le premier semestre 1902, à la campagne en faveur de son successeur, Adolphe Maujan. Il siège en avril de cette année au sein du Comité d’union et d’action républicaines de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux où il représente le groupe radical-socialiste de Joinville.

Avec la majorité anticléricale du conseil municipal, Villain vote, en juin 1902, contre l’autorisation demandée par les Sœurs enseignantes de la Providence, après des discussions tendues en conseil municipal.

Les élections municipales de mai 1904, prolongeant l’affrontement entre farouches défenseurs de la laïcité et conservateurs, opposent une liste de tendance nationaliste à celle, désormais clairement radicale-socialiste du maire sortant. La liste Voisin recueille une 22 des 23 sièges à pourvoir. Villain est réélu dès le premier tour, avec 594 voix sur 1 119 votants (53,1%) pour 1 363 inscrits. Il est deuxième adjoint au maire, après Honoré Jullien.

L’ancien député Baulard, malade, se réjouit cependant que les radicaux-socialistes joinvillais aient réussi à « battre complètement les différentes listes réactionnaires et cléricales » et soient ainsi, selon lui, à même de « décrasser notre commune dont nous avons été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser. »

Siégeant au Comité central d’union et d’actions républicaines, Villain intègre le bureau où il représente le canton de Saint-Maur-des-Fossés. Il est de nouveau électeur sénatorial.

Le scrutin de mai 1908 est tendu, avec pour la première fois une liste soutenue par le parti socialiste SFIO nouvellement créé et une liste se revendiquant d’un socialisme évolutionniste, regroupant des libéraux et conservateurs à côté d’’anciens socialistes-révolutionnaires. Les radicaux-socialistes emportent 21 des 23 sièges, en laissant un à l’opposition évolutionniste et le dernier à un indépendant. Villain doit en passer par un second tour, où il obtient 522 suffrages sur 1 188 votants (43,9%).

Jullien ayant été battu, c’est Villain qui est premier adjoint, rejoint par Georges Briolay dans le bureau municipal. Le climat consensuel qui existait huit ans plus tôt a disparu, et tandis que l’opposition éclate en de multiples chapelles, des attaques sont lancées contre Villain, mis en cause pour sa gestion de la caisse des écoles, dont il sera cependant blanchi.

Encore désigné délégué sénatorial, Villain fait également partie de la commission qui décide d’envoyer l’été des enfants de Joinville à la montagne, en l’occurrence en Ardèche, en mai 1909.

La maladie du maire, Eugène Voisin, fait que ses adjoints, Villain et Briolay, sont amenés à le remplacer de plus en plus souvent, y compris, par exemple en février 1911, pour la présidence du conseil municipal. Avec plusieurs autres personnes en retrait pour raisons de santé ou démissionnaires, et une série de fortes tensions liées aux perspectives de succession, la vie municipale de Joinville est devenue très agitée. Le même mois, le public est convié pour un compte-rendu de mandat du conseil municipal devant environ 300 personnes. Outre les opposants déjà identifiés, les libéraux de Louis Gallas, les évolutionnistes de Théophile Leteuil et les socialistes unifiés d’Émile Lebègue, un groupe de dissidents radicaux s’est formé, emmené par Henri Vel-Durand, Ernest Mermet, Chéri Arnaud et Maurice Watrinet qui réclament la démission du maire, qu’ils estiment trop âgé. Parmi les points polémiques figurent la réfection d’une rue d’accès au port fluvial, endommagée par la circulation de charrois qui transportent les boues évacuées suite aux inondations de 1910, la gestion de la caisse des écoles, l’agrandissement de la mairie, l’appui aux associations d’éducation populaire, les taxes d’octroi, le nettoiement des rues…

En mars 1911, Louis Rey, conseiller municipal et animateur du parti radical-socialiste avec Georges Briolay, lance une nouvelle affaire locale, critiquant l’attitude d’un directeur d’école à propos d’un incident avec un élève au comportement qu’il juge inapproprié. L’affaire est largement reprise par tous les opposants. Villain regrette publiquement le déclenchement par Rey de cette polémique. Il est même contraint de lever la séance du conseil municipal du 21 mars qui évoque cette question à cause d’un grand tumulte.

Le maire étant toujours diminué par son état de santé, c’est Villain qui prononce en novembre 1911 le discours lors des cérémonies d’inauguration de la mairie et de deux ponts qui relient Joinville à ses voisines, le pont du Petit-Parc, desservant Saint-Maur-des-Fossés et Champigny-sur-Marne, et celui de Maisons-Alfort. Le journal radical Voix des communes commente en janvier 1912 l’exercice de son mandat par Villain, estimant qu’il l’a rempli « avec zèle et autorité. »

Lors des élections municipales de mai 1912, face à la liste de la municipalité sortante conduite par Georges Briolay, les trois listes d’opposants s’unissent au second tour : dissidents radicaux, socialistes SFIO et libéraux. Ils emportent au second tour la totalité des sièges et le chimiste Ernest Mermet, radical dissident, devient maire.

Paul Villain meurt le 13 février 1917 à Joinville, où il résidait toujours avenue Palissy. Il était âgé de 70 ans et n’avait pas eu d’enfant. Décoré des Palmes académiques, il était officier de l’instruction publique depuis novembre 1911.

Son épouse, Louise Villain (1852-1928) a été, de 1909 à 1912, administratrice de la Société de l’allaitement maternel, principale organisation humanitaire de Joinville à dimension laïque.

La mairie de Joinville en 1919

 

Partager cet article
Repost0
23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 00:01

Suite de la biographie de Paul Preyat

Après le conflit, le sculpteur et blessé de guerre Paul Preyat coopère avec le peintre Reni-Mel, président du Centre d'art français, à son initiative pour « la renaissance de l’art ». Il participe notamment, en 1922, au Salon de la Société des Artistes français.

À partir de 1923, en sus de son activité artistique, Paul Preyat va consacrer une partie de son activité à la vie associative, pour promouvoir notamment les productions des victimes du conflit mondial. Il organise ainsi, au sein de l'Union fraternelle des blessés de la grande guerre, un Salon des Artistes mutilés dont la première édition en mai 1925 se tient en l’hôtel du gouverneur militaire de Paris, aux Invalides.

Paul Preyat, atelier Nadar

 

Devenue annuelle, l’exposition prend un statut officiel, attirant des personnalités militaires et politiques, par exemple en décembre 1927, Edouard Herriot, ministre de l’instruction publique et des beaux-arts. En 1928, il s’installe aux Champs-Élysées et est inauguré par Gaston Doumergue, président de la République.

Rebaptisée La Samothrace, la section des artistes mutilés ajoute à son activité d’organisation d’évènements, la défense des intérêts matériels et moraux de ceux-ci. Elle propose notamment d’édifier à Paris une « cité-musée » et l’État comme la ville de Paris acquièrent régulièrement quelques œuvres.

Sur le plan politique, malgré un évident patriotisme, Paul Preyat prend à plusieurs reprises des positions pacifistes. Ainsi, il proteste, comme président-fondateur de La Samothrace, contre l'exclusion d'une toile par le Salon des Indépendants de 1930 parce qu’elle était intitulée « Ce crime, la guerre ! ». Suite à un débat à la chambre des députés, le tableau sera replacé.

Pour Noël 1931, Paul Preyat remet à la Fédération Nationale des grands invalides et à la Ligue d'Action Féminine un dessin contre les jouets guerriers, légendé ainsi : « Tu vois, mon p’tit gars, c’est un crime de donner ça aux gosses… » Le quotidien socialiste Le Populaire reproduit le croquis.

La Samothrace poursuit ses salons annuels, avec toujours un appui d’autorités nationales, comme Paul Doumer, président de la République en avril 1932.

Cette même année, Paul Preyat, qui est séparé depuis 1925 de sa première épouse, se remarie avec Marie Thérèse de Courteix à Laroque-des-Arcs (Lot). Ils vivent toujours rue François-Guilbert à Paris (15e arr.).

Il est élu, en 1933, président de la Fédération nationale des grands blessés et mutilés atteints d'infirmités multiples de la Grande-Guerre.

Après la deuxième guerre mondiale, La Samothrace, qui devient la Fondation Paul Preyat, poursuit ses présentations au sein du Musée d'art moderne de la ville de Paris, où un salon se tient en mai 1965.

Paul Preyat meurt le 24 septembre 1968 à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne). Il était âgé de 76 ans, décoré de la Légion d’honneur comme chevalier depuis 1932 et officier en 1955, titulaire de la médaille militaire, de la Croix de guerre et commandeur de l’ordre national du mérité. Il avait eu un fils et une fille de son premier mariage.

Au début du XXIe siècle, plusieurs œuvres de Paul Preyat sont vendues aux enchères à Paris, comme en juin 2012 une Tête de Christ ou en octobre en 2014 le Village breton, peinture de 1929.

Fin

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2020 4 19 /11 /novembre /2020 00:01

Émile Louis Eugène Herluison naît le 11 juillet 1887 à Rosny-sur-Seine (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils de Victorine Augustine Cléret et d’Émile Jules Herluison, garde particulier puis plus tard imprimeur.

En 1899, il est placé comme apprenti brocheur à l'Imprimerie Chaix, 20, rue Bergère, à Paris. Le petit-fils du fondateur de la société, Alban Chaix, le récompense en 1903 d’un livret de caisse d'épargne de dix francs avec ce compliment : « Satisfait grandement ses professeurs qui en font le plus grand éloge; travailleur intelligent et sérieux, montrant une très grande bonne volonté deviendra assurément un bon ouvrier, donne toute satisfaction à ses parents et un excellent exemple à ses quatre frères plus jeunes. »

Effectuant son service militaire entre octobre 1908 et septembre 1910 au 153e régiment d’infanterie, stationné à Toul, Herluison est nommé caporal puis sergent en septembre 1909. Il se marie en janvier 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec Juliette Germaine Toussaint, couturière. Il s’installe avec sa belle-mère avenue Marie-Louise dans le quartier de Polangis, à Joinville, et est brocheur chez Wolff, cité Fénelon, à Paris (9e arr.).

Au cours de la première guerre mondiale, mobilisé au 94e régiment d’infanterie, il est promu  adjudant puis sous-lieutenant en novembre 1914 et, le même mois, est blessé près de l’œil de petits éclats de balle. À cause d’un double leucome, il est placé hors cadres en septembre 1917, puis démobilisé en juin 1919. Réintégré dans la réserve en mars 1921, il voit son grade d’officier confirmé.

Adresses : 1908 Bois-Colombes, 25, rue des Halles ; 05/02/1911 Joinville 5, av. Marie-Louise ; 09/12/1917 id. ; 03/07/1928 Rouen 105, rue Lafayette ; 02/12/1929 Persan 26, rue Jean-Jaurès ; 25/02/1932 Joinville 16, av. des Lilas ; 20/04/1937 Joinville 62, av. Oudinot.

Revenu à Joinville après le conflit, il s’implique dans la vie locale. C’est peut-être lui qui souscrit, en février 1919 des actions du quotidien L’Humanité, alors organe du parti socialiste SFIO et qui deviendra l’année suivante celui du parti communiste. Il fait partie, en mars 1925, de la liste présentée par le groupement local du Cartel des gauches qui tente, en vain, d’obtenir des délégués sénatoriaux. Le cartel regroupe les radicaux-socialistes, auxquels Herluison est affilié, les socialistes SFIO qui se reconstituent et des socialistes indépendants.

Après un échec en mai 1925, le groupement des gauches non communistes remporte les élections municipales de mai 1929. Cependant, suite à des conflits internes et à une succession de décès ou de défections, il faut compléter le conseil en octobre 1934. Avec Léon Lesestre, porte-parole de la droite locale, Émile Herluison conclut, avec l’appui des radicaux-socialistes, un accord pour constituer un Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville dont l’objectif affiché est de « continuer l’œuvre déjà accomplie dans l’aménagement et l’embellissement de notre cité et envisager toute compression budgétaire susceptible d’être réalisée dans les conditions actuelles ». Il figure sur la liste constituée pour les dix sièges à pourvoir, avec un autre radical, Auguste Lobrot, à côté de libéraux et conservateurs ou indépendants. Face à une seconde liste, qui comprend également des radicaux, et à des concurrents communiste et socialiste, la liste de concentration arrive en tête au premier tour. Herluison obtient 850 voix pour 2 297 suffrages exprimés (37%) sur 2 360 votants pour 3 225 inscrits. Face à la seule liste communiste, il est élu au second tour en recueillant 1 112 des 1 903 suffrages exprimés (58,4%) pour 1 964 votants.

S’il est supposé être proche de la municipalité, il participe en janvier 1935, devant un public nombreux, à un très vif échange à propos du dépassement de crédit dans la construction du magasin et des ateliers communaux ; le dossier est renvoyé en commission à la demande d’Herluison et de trois élus de droite, Béal, Caillon et Lesestre.

Lors des élections municipales générales suivantes, en mai 1935, Herluison rejoint la liste des Gauches républicaines, conduite par le maire, Georges Briolay, qui s’oppose à celle de l’Union républicaine (droite) de Léon Lesestre. Ayant perdu le soutien du parti socialiste SFIO, le groupement des gauches concède avoir dû augmenter les impôts communaux du fait des « importants travaux d’amélioration et d’embellissement » et à cause de « l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes) » en cette période de crise économique. Refusant une « politique du moindre effort », ils préconisent l’amélioration de la voirie et des transports ainsi que l’installation d’un éclairage public. Ils veulent faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’intérêt national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Ils planifient également la construction d’une nouvelle école et d’une salle des fêtes ainsi que de cours de natation et d’aviron gratuits.

Talonnée par la liste communiste, celle de la municipalité sortante est nettement devancée par la droite de l’Union républicaine. Herluison obtient un score meilleur que celui de la majorité de ses colistiers, avec 787 suffrages exprimés sur 2 856 (27,6%) pour 2 923 votants sur 3 433 inscrits.

Après la fusion des listes communiste et socialiste, les radicaux, qui se maintiennent, reculent fortement au second tour au profit de la droite et n’ont aucun élu. Herluison obtient 595 suffrages exprimés sur 2 899 (20,5%) pour 2 924 votants. Léon Lesestre est élu par les 25 conseillers municipaux de sa liste, contre les deux voix communistes.

La famille Herluison vit dans le quartier de Polangis, avenue des Lilas puis avenue Oudinot. Il est représentant de commerce.

Émile Herluison meurt le 27 juin 1952 au Mans (Sarthe). Il était âgé de 64 ans et avait eu un fils.

L'imprimerie Chaix

 

Partager cet article
Repost0
17 novembre 2020 2 17 /11 /novembre /2020 00:01

Albert Fernand François Guyot naît le 23 février 1887 à Paris (4e arr.). Il est le fils d’Albertine Émilie Serré et de son mari Louis Désiré Guyot, ouvrier papetier.

Condamné en novembre 1907 à 12 francs d’amende pour outrages par le tribunal correctionnel de la Seine, il sera ensuite amnistié.

En octobre 1908, il est opticien et dispose du permis de conduire. Il effectue pour deux ans son service militaire au 26e régiment d’infanterie. Albert Guyot épouse, en avril 1912 à Paris (4e arr.) Louise Marguerite Poggioli, papetière. Ils vivent dans le 12e arrondissement rue de Charenton puis impasse Crozatier.

Mobilisé au cours de la première guerre mondiale, il est blessé en septembre 1914 au mollet gauche à Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle), qui lui vaudra une pension d’invalidité de 15% après-guerre. Détaché aux ateliers de Puteaux en février 1916, il est versé dans des services non militaires en mars 1917 à cause de sa cicatrice douloureuse. Il est muté à l’usine Strauss de la rue de Naples à Paris. Il retrouve un service armé en février 1918 au sein du 23e régiment d’infanterie colonial.

Après le conflit, Albert Guyot vit à Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne) puis s’installe dans la commune proche de Joinville-le-Pont dans le quartier du Centre, d’abord rue Bernier puis rue Vautier. Il y réside, séparé de son épouse, avec une nouvelle compagne, Suzanne Darfeuille ainsi qu’avec un orphelin de la famille de cette dernière. Ayant développé son activité dans l’optique, Guyot dispose désormais d’un atelier de fabrication de lunettes.

S’engageant dans l’action politique au côté de l’Union des républicains (droite conservatrice et libérale), Albert Guyot est candidat aux élections municipales de mai 1935 à Joinville. Il est présent sur la liste conduite par Léon Lesestre, qui assure rassembler des « hommes d’ordre et d’action », « n’ayant pour but que la bonne gestion communale » et « sans aucune préoccupation politique. »

La liste est opposée à celle du maire sortant, Georges Briolay, rassemblant les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, à une liste communiste et à une autre liste, incomplète, constituée par le parti socialiste SFIO.

La liste de droite arrive en tête au premier tour, devant les radicaux et les communistes. Guyot obtient 926 votes pour 2 856 suffrages exprimés (32,4%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les communistes et les socialistes fusionnent leurs listes. L’Union républicaine creuse l’écart avec les radicaux et devance la gauche, en obtenant 25 sièges contre deux élus communistes. Guyot est élu avec 1 152 voix sur 2 899 suffrages exprimés (39,7%) pour 2 924 votants. La droite considère que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

Albert Fernand François Guyot meurt le 26 février 1938 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et avait eu un enfant de son mariage puis avait élevé le fils adoptif de sa compagne.

La rue Vautier à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2020 1 09 /11 /novembre /2020 00:01

François Alexis Vannet naît le 29 janvier 1853 à Longwy-sur-le-Doubs (Jura). Il est le fils de Reine Fournier, journalière et de son mari Claude François Vannet, journalier également.

Devenu menuisier, François Vannet vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1891, avenue Pauline, dans le quartier de Polangis, avec une autre menuisière, Victorine Joseph Marchand. Par coquetterie ou souci des conventions, il la présente dans les recensements de population comme sa femme et lui octroie un âge bien inférieur à la réalité, mentionnant, suivant les enquêtes, 7 à 11 ans d’écart, alors qu’elle a 25 années de plus que lui. Ils se marient à Paris (7e arr.) en août 1902.

En mars 1901, François Vannet est un des fondateurs de la section de Joinville-le-Pont de la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Le président de la section est Henri Lacroix, responsable du groupe socialiste-révolutionnaire de la commune et futur conseil municipal socialiste SFIO de la ville en 1912. Vannet complète le bureau en tant que trésorier-secrétaire.

Animée par des socialistes et des radicaux-socialistes, la section joinvillaise de la LDH très active, menant d’abord campagne contre le cléricalisme, le nationalisme et le militarisme. Elle réclame en 1902 la dissolution des tribunaux militaires. En 1905, elle soutient les victimes des massacres conduits en Russie pendant la révolution. Toujours en fonctionnement pendant la première guerre mondiale, elle est déchire après-guerre par l’exclusive lancée par le nouveau parti communiste mais reste en activité.

Après le décès de sa première épouse, en mars 1909, François Vannet épouse en décembre de la même année, une voisine également veuve, Estelle Malpert, âgée de 59 ans. De nouveau, il réduit de six ans l’âge de sa nouvelle femme sur les formulaires de recensement. Il exerce toujours son métier de menuisier en 1926, après la mort de sa seconde femme en février 1925.

Résident alors dans l’hospice Favier, rue du Four à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), François Vannet se marie une troisième fois avec Marie Marasse en novembre 1927 à Bry. Ils vivent ensemble dans un appartement de l’hospice en 1931. Sa femme meurt à Nogent-sur-Marne en octobre 1932.

La date de décès de François Vannet, qui avait alors 75 ans, n’est pas connue.

L'hospice Favier à Bry-sur-Marne (AD 94)

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens