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22 octobre 2023 7 22 /10 /octobre /2023 00:18

Juliette Simone Muzard naît le 27 mars 1926 à Alger, alors territoire français, aujourd’hui en Algérie. Elle est la fille de Germaine Henry et de son conjoint, Jules Muzard, mécanicien.

Selon le quotidien L’Écho d’Alger, sa mère, native de Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) aurait décidé de se rendre à Alger sur le conseil des médecins pour sa santé. Elle était également en procédure de divorce d’avec son premier mari, Henri Jules Lenain ; le jugement mettant fin à leur union est prononcé en juillet 1926 à Paris. Elle était venue avec ses deux aînés, issus de ce mariage. Jules Muzard travaille à Alger comme mécanicien dans une affaire de cultures industrielles, rue Berthezène.

Fin 1926, Germaine Henry et Jules Muzard rentrent en France et s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils se marient dans cette commune en juin 1927. Germaine Muzard crée une école de musique dans la commune voisine de Saint-Maurice. Elle enseigne notamment le violon.

Juliette Muzard se montre immédiatement sensible à la musique, et apprend très vite à jouer du violon. Elle fait, selon la chronique des journaux locaux, sa première prestation publique à Saint-Maurice quand elle a trois ans et demi. Au cours d’un concert de bienfaisance, Juliette monte sur scène et joue le Clair de lune de Werther, l’opéra de Jules Massenet puis le Chœur des chasseurs, d’une autre œuvre lyrique, Le Freischütz de Carl Maria von Weber.

Le succès de Juliette encourage ses parents à la présenter dans de nombreuses manifestations publiques. La presse parisienne mentionne sa présence dans une quinzaine de spectacles entre 1931 et 1935 – elle n’a alors que neuf ans.

Elle est associée aux attractions enfantines du Théâtre du petit monde, dont Pierre Humble, est le directeur. Elle participe ainsi au gala de l'Enfance organisé dans le cadre de l’Exposition coloniale en septembre 1931 à Vincennes où elle joue notamment la Méditation de Thaïs, de nouveau de Massenet. Elle accompagne une opérette pour enfants, Bicot, Suzy et Cie, en octobre la même année. Puis on la retrouve pour une comédie, Zig et Puce, jouée au Théâtre National Populaire en novembre. Le même mois, elle est à l’affiche du Théâtre de l'Empire à côté de Mistinguett dans un gala de solidarité.

Le Théâtre du Bon Petit Diable l’accueille en février 1932 pour le Ballet de la Rose et du Papillon, où les quatre artistes mobilisés ont, ensemble, moins de trente ans ; elle a cinq ans et demi. Elle se produit en mai au Cirque d'Hiver avec un mime de sept ans pour la fête annuelle des Éclaireurs de France (scouts).

Après avoir fait plusieurs émissions de radio, elle passe dans la salle de la Mutualité, à l’occasion de concerts de bienfaisance pour les services sociaux de la préfecture de police ou ceux du métro.

À Joinville, elle est mobilisée pour la fête de soutien à la Mutualité scolaire en décembre 1933, puis à l’occasion de la distribution des prix annuels de l’école du centre en août 1934 et encore, en novembre pour un gala de la section locale de la Ligue aéronautique.

Le quotidien Le Jour remarque son « talent précoce » au Théâtre des Bons-Enfants en octobre 1934. Elle prend part, cette même année, au concours Léopold Bellan, dont les deux cents concurrentes ont de 14 à 20 ans, alors qu’elle n’en a que 8. Elle présente le 4e concerto en ré mineur du compositeur belge Henri Vieuxtemps.

Dans L’Écho d’Alger, qui voit en elle en 1935 une compatriote, Juliette indique se préférences : Bach, Mozart, Beethoven et Massenet. Sa mère souligne qu’elle excelle à interpréter Bach. Une matinée pour la Caisse des écoles Jules-Ferry en avril à Chelles, en Seine-et-Marne, puis son succès en juin 1935 au concours supérieur de musique sont les dernières mentions de son activité dans les journaux.

Son père meurt en août 1937 à Joinville, où ils vivent toujours. Il avait 56 ans et elle en avait 11.

Juliette Muzard meurt le 27 juillet 2021 à Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Elle était âgée de 85 ans.

Juliette Muzard en 1934 ou 1935 (8 ans)

 

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17 octobre 2023 2 17 /10 /octobre /2023 01:01

Jean Léon Emmanuel Tallet naît le 12 septembre 1914 à Royan (Charente-Inférieure, act. Charente maritime). Il est le fils de Jeanne Louise Cadot et de son mari Emmanuel Jean Amédée Tallet, hôtelier et maître d’hôtel

Avec sa mère, Jean Tallet vit en 1926 chez sa grand-mère maternelle à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Champignol, avenue Parmentier. Ses deux parents sont devenus secrétaire dans la même entreprise, mais ils vivent séparément, son père résidant à Choisy-le-Roi (Seine, act. Val-de-Marne). Il meurt en 1932 hospitalisé à Paris, en ayant repris le métier de cuisinier.

Pour sa part, Jean Tallet suit les cours au collège à Saint-Maur puis fait des études.

C’est probablement lui qui est présenté dans la presse locale comme membre de la Ligue des Jeunesses patriotes, mouvement d’extrême-droite présidé par Pierre Taittinger. Active notamment à Joinville-le-Pont depuis 1927, la ligue y fait campagne, en mai 1935, en faveur de Léon Lesestre, candidat de la droite contre le maire sortant radical-socialiste Georges Briolay et contre la coalition socialiste et communiste. Il publie un appel dans le journal libéral l‘Union régionale : « Le devoir des JP, des membres du Front national et des nationaux est de barrer la route au Front commun et faire bloc sur la liste d’Union républicaine. »

Après son élection au poste de maire, Jean Tallet s’exprime au nom du comité d’arrondissement des Jeunesses patriotes : « Félicitations à notre ami Lesestre, menons une active propagande pour faire aboutir la révolution nationale. Le National en vente le dimanche au marché et à l’église. »

C’est encore sans doute lui qui, sous la signature J. Tallet, adresse un message de soutien au dirigeant du mouvement royaliste Action française en novembre 1936.

Toujours domicilié à Saint-Maur avec sa mère, Jean Tallet fait son service militaire, probablement en 1936. Son comportement pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connu ; il existe cependant un Jean Tallet, qui n’est pas identifié plus explicitement, sur la liste des Dossiers administratifs de résistants éditée par le Service historique de la Défense. Contrairement à d’autres mouvement d’extrême-droite, les organisations liées à Pierre Taittinger ont fourni des résistants à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, comme lui-même.

Ce fut le cas de Louis Richard (1896-1971), employé de chemin de fer, candidat conservateur à Joinville-le-Pont (1929), syndicaliste CFTC, décoré de la Médaille militaire. En 1935, il militait avec Jean Tallet.

Jean Tallet s’engage dans l’armée active (peut-être dès son service militaire) et devient sous-officier. Il a le grade d’adjudant en 1946. Après le décès de sa mère en 1968, il réside dans la caserne de Reuilly à Paris (12e arr.). Il y est économe en 1970.

Revenu à Saint-Maur, il épouse dans cette ville en juin 1975, à 60 ans, une de ses anciennes voisines, Simonne Francine Paudrat, sa cadette de 17 ans, qui avait suivi des études de droit.

Jean Tallet meurt le 9 juin 1994 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 79 ans.

Léon Lesestre, sympathisant de l’extrême-droite et maire de Joinville-le-Pont

 

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15 octobre 2023 7 15 /10 /octobre /2023 01:01

Gaston Alfred Jean Riou naît le 28 août 1862 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de d’Hermance Coralie Denière, journalière, et de Jean Riou, alors militaire, chasseur 9e bataillon, stationné au fort de Gravelle, dans le Bois de Vincennes, sur le territoire de Joinville. Ses parents ne sont alors pas mariés mais leur union a lieu à Joinville en mai 1864. À ce moment, ses parents sont tous deux tailleurs d’habits et résident rue du Pont. Ils y sont encore lors du décès de leur deuxième enfant, en mars 1866. En 1872, la famille est installée dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, rue du Pont-de-Créteil.

Effectuant son service militaire, probablement en 1883, Gaston Riou est mobilisé dans le 84e régiment d'infanterie. Il quitte l’armée avec le grade de sergent major et effectuera comme sous-officiers plusieurs périodes dans la réserve.

Au moins à partir de 1892, il est négociant en vin, installé rue du Bois-Guimier, dans le quartier du Vieux Saint-Maur. Il acquiert également en 1900 auprès de son frère cadet, Fernand, un entrepôt de bière.

En août 1892 à Saint-Maur, Gaston Riou épouse Alexandrine Léonie Duplessis, fille de bouchers dans la même ville.

Accompagné de Léon Roy, Gaston Riou est le fondateur en 1900 de l’Amicale des anciens élèves des écoles de Saint-Maur-des-Fossés, société mutuelle et post-scolaire, dont il est le président. Il participe également à l’administration de la Caisse des écoles et du patronage laïque.

Toujours dans le domaine mutualiste, Gaston Riou est le trésorier de la société d’assurance La Fraternelle de Nogent-Joinville. Il préside l’Union des commerçants et industriels de Saint-Maur.

Pendant la première guerre mondiale, Gaston Riou s’intéresse au problème du financement des entreprises. Il exerce la fonction de correspondant de la Banque de France. Il s’intéresse à la loi du 13 mars 1917, portée par le ministre du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes, Étienne Clémentel, qui autorise la constitution d’établissements financiers coopératifs et de sociétés de caution mutuelle.

À la fin du conflit, pour contribuer à l’accès au crédit des artisans, commerçants et petits industriels, il fonde, en octobre 1919 à Vincennes, avec Louis-Alexandre Dagot, Ambroise Leuret et Paul Muris, la Banque populaire de la banlieue Est, s’inspirant d’un modèle né à Angers en 1878. Aucun des quatre fondateurs n’a d’expérience professionnelle en tant que banquier. Gaston Riou en est administrateur délégué puis vice-président. À côté de l’agence centrale de Vincennes, qui démarre ses activités en décembre 1919, deux bureaux auxiliaires sont installés à Nogent-sur-Marne et Saint-Maur ; ils deviennent des agences à part entière en 1924. Ayant démarré avec trois salariés en 1919, la banque en compte 365 en 1930, dont le fils cadet de Gaston Riou, Germain.

Rebaptisée ultérieurement Banque régionale d'escompte et de dépôts puis BRED Banque populaire, l’établissement est dans les années 2020 la plus importante des banques populaires françaises, au sein du groupe BPCE. Après avoir été implantée à Créteil, elle a installé ses bureaux en 2014 à Joinville-le-Pont.

Lors des élections municipales de novembre 1919 à Saint-Maur-des-Fossés, Gaston Riou, figure sur la liste d’Union républicaine des anciens combattants et des comités d’action économique et d’intérêts généraux conduite par Auguste Marin, maire sortant, autrefois radical-socialiste et allié, dans la logique d’union ayant prévalu pendant la guerre, avec une partie des conservateurs et libéraux saint-mauriens.

Dans le domaine professionnel, Gaston Riou exerce son mandat de direction de la Banque populaire au siège de Vincennes en 1921. Il est ensuite agent général de la compagnie d’assurance La Nationale.

Comme Gaston Riou, Auguste Marin et un autre colistier, Émile Galtier, son futur concurrent, sont natifs de Joinville. La liste d’Union républicaine emporte dès le premier tour les 30 sièges à pourvoir, avec 53% des suffrages face à la liste socialiste à 31% et à une liste d’intérêt local.

Lors du scrutin, Gaston Riou arrive en tête du vote avec 3 603 voix sur 6 450 votants et 10 846 inscrits, soit 55% des votants. Marin n’arrive qu’en 29e position, avec 3 317 votes. Lors du conseil municipal qui suit l’élection, Marin est réélu maire, deux adjoints sont élus, Naudin et Chaligné, tandis que Riou complète la municipalité en étant désigné en tant que syndic.

Sur la même liste, Gaston Riou est réélu en mai 1925. Le nombre de postes d’adjoint ayant été augmenté, il est nommé troisième des cinq adjoints au maire. Il est désigné en juin 1927 comme représentant cantonal des sociétés de secours mutuels pour la gestion des allocations militaires de la banlieue.

Lors du scrutin de mai 1929, qui voit de nouveau la victoire de Marin, Gaston Riou est reconduit, arrivant au 4e rang des candidats. Il se retrouve deuxième adjoint au maire. Il représente Saint-Maur en mai 1929 dans la commission locale professionnelle, qui supervise l'enseignement technique.

L’élection de 1935 voit, à 78 ans, une sixième reconduction de Marin au poste de maire, même s’il arrive une nouvelle fois uniquement en 25e position dans l’élection. Gaston Riou arrive au huitième rang lors du premier tour, recevant 5 880 votes, soit 49% des 12 001 suffrages exprimés sur 12 347 votants et 15 547 inscrits. Il est réélu au second tour.

La majorité municipale écarte cependant sa reconduction au conseil municipal, l’hebdomadaire l’Union régionale signalant que ça se passe « sans douleur mais non sans injustice », jugeant que « Riou est un vieux saint-maurien bien connu, un honnête homme. »

Gaston Riou meurt le 3 janvier 1939 à Saint-Maur-des-Fossés, à l’âge de 76 ans, à son domicile de la rue Émile-Zola, dans le quartier d’Adamville. Il était toujours agent général d’assurance et conseiller municipal ; l’assemblée locale de Saint-Maur prononce son éloge le 7 janvier.

Gaston Riou avait obtenu de nombreuses décorations, dont trois au titre de la Mutualité avec le bronze en mars 1912, l’argent en février 1921 et l’or en mars 1925. Dans les Palmes académiques, il était officier d'académie en juillet 1912 puis officier de l’instruction publique en juin 1913. Enfin, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en août 1927 au titre du ministère du commerce pour son rôle à la Banque populaire.

Les époux Riou ont eu trois fils. L’aîné, Roger (né en 1893) fut lieutenant pendant la première guerre mondiale, décoré de la Croix de guerre et chevalier de la Légion d’honneur. Le second, Marcel (1898-1981) a été directeur à la Banque de France. Le dernier, Germain, travaillait en 1931 à la Banque populaire.

L’Amicale des Anciens Élèves de Saint-Maur-Centre rendit hommage en octobre 1950, à l’occasion de son cinquantenaire, à ses deux fondateurs, Gaston Riou et Léon Roy.

La direction de la Banque populaire à Vincennes (dont Gaston Riou)

 

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 21:53

M. Klein est un conseiller municipal élu à Joinville-le-Pont (1945-1947) sur la liste d’union des forces de gauche.

Les des premières élections municipales qui suivent la Libération de la plus grande partie du territoire national français, quelques jours avant la fin de la deuxième guerre mondiale, ont lieu le 29 avril 1945. À Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), le score est acquis dès le premier tour, et il n’y a donc pas lieu de convoquer de nouveaux les électeurs le 13 mai. Depuis septembre 1944, la commune est administrée par une délégation spéciale, composée sur proposition du Conseil parisien de Libération, après avis du conseil local de Joinville. La délégation est présidée par Robert Deloche (communiste), qui fait fonction de maire, et a des vice-présidents, jouant le rôle d’adjoints, communiste, socialiste, radical-socialiste et indépendant.

Lors du scrutin, pour la première fois, les femmes ont le droit de vote. Le conseil élu en avril 1945 reconduit 17 sortants qui siégeaient dans la délégation spéciale sur 27 élus dont une femme). On compte trois femmes parmi les 10 nouveaux élus. L’assemblée municipale se réparti entre 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux-socialistes et 9 « indépendants de gauche », parmi lesquels on retrouve des démocrates-chrétiens du MRP. Deloche est réélu maire.

Un des conseillers municipaux masculins est nommé Klein et fait apparemment partie du groupe radical-socialiste.

Il est possible qu’il s’agisse de Bernard Klein, né Bernhard Dreyfus, alias Bernard Kersaint (1875-1948), voyageur de commerce, conseiller municipal radical-socialiste de Joinville-le-Pont (1929-1935), franc-maçon, animateur de manifestations sportives de lutte, boxe et aviron. Cependant, Il n’est pas inscrit sur la liste électorale de la commune pour cette année-là et, à son décès en novembre 1948, il est domicilié à Paris.

Parmi les électeurs joinvillais de 1945, on peut répertorier les personnes suivantes :

Eugène Klein naît le 17 juin 1876 à Paris (18e arr.). Il est marié à Clémence Lucienne Sternuite puis à Marie Steyer mécanicien à la compagnie des Chemins de fer du Nord. Il vivait rue de Créteil. Eugène Klein meurt le 28 avril 1952 à Paris (12e arr.).

Henri Louis Klein est né le 27 avril 1895 à Paris (10e arr.). Après avoir été blessé à plusieurs reprises pendant la première guerre mondiale, il a épousé à Joinville en juillet 1928 Suzanne Juliette Schwerzig. Il est monteur en bronze, réside avenue du Chalet et dispose pendant la deuxième guerre mondiale d’une carte d’alimentation avec son adresse à Joinville. Henri Louis Klein meurt le 9 juillet 1982 à Créteil (Val-de-Marne).

Henri Charles Klein voit le jour le 8 janvier 1887 à Reims, Marne, dans une famille de tapissiers, métier qu’il exercera à Joinville-le-Pont comme son père l’avait fait. Dispensé de service militaire et exempté pendant la première guerre mondiale pour « faiblesse générale », il vit dans le quartier de Polangis avec une partie de sa famille, avenue du Parc. Marié avec une tapissière, Renée Catherine Sarrelangue, il meurt le 3 mai 1956 à Paris (11e arr.), étant toujours domicilié à Joinville.

Maurice Pierre Klein, frère d’Henri Charles est également natif de Reims, le 29 octobre 1888. Il exerce le même métier familial, de tapissier et se marie avec Marie Thérèse Henriette Louage. Bien que signalé lui aussi comme ayant une « faiblesse organique », il effectue son service militaire puis est mobilisé au début de la première guerre mondiale dans des unités non combattantes. Il termine le conflit dans l’aviation, en tant que caporal. Il réside dans le quartier de Polangis, avenue Jamin. Décédé le 17 janvier 1973 à Créteil (Val-de-Marne).

Le fils de Maurice Pierre Klein, Pierre Jean Klein, ne figure pas sur la liste électorale conservée aux archives départementales du Val-de-Marne pour l’année 1945. Il est né le 26 août 1922 à Joinville-le-Pont. Marié avec Christiane Marcelle Aimée Morissard, il meurt le 12 juin 2020 aux Les Rosiers-sur-Loire, commune déléguée de Gennes-Val-de-Loire (Maine-et-Loire). En mars 1983, il a été élu, sous l’étiquette RPR (droite, gaulliste) sur la liste de Pierre Aubry (div. droite) qui remporta l’élection municipale de Joinville-le-Pont, face au maire sortant communiste, Guy Gibout. Pierre Klein, alors âgé de 60 ans, se présentait comme retraité. Il siégea jusqu’en 1989.

Commémoration de la fin de la guerre an mai 1945 à Joinville-le-Pont

 

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5 octobre 2023 4 05 /10 /octobre /2023 01:11

Pierre Jules Guillet naît le 26 juin 1831 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue, où sa famille s’est récemment installée. Il est le fils d’Élisabeth Louise Clémence Brot et de son époux, Pierre Louis Gustave Guillet. Son grand-père maternel est un ingénieur des mines parisien ; son aïeul paternel est quant à lui un ancien danseur et professeur de danse à l’Opéra de Paris, maître des ballets à l’Opéra-Comique, et auteur de livrets de pièces musicales. Le père, Pierre Gustave Guillet se présente comme artiste à la naissance de Pierre Jules ; il est probablement musicien.

Parmi les témoins de la naissance de Pierre Jules, qui se présentent en mairie de Saint-Mandé, outre son grand-père Jean Simon Guillet, figure le grammairien et homme de lettres Charles Pierre Chapsal, qui réside alors à Paris (3e arr.), boulevard Beaumarchais.

En septembre 1835, Chapsal acquiert le château de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Pour sa part, Pierre Gustave Guillet prend en charge l’exploitation de la vaste ferme attenante au château, située sur cette commune et sur celle de Champigny-sur-Marne. Le quartier de Polangis, comme toute la rive gauche de la Marne, est alors très peu peuplé, avec une vingtaine de personnes sur les quelques 660 habitants de Joinville. Chapsal et Pierre Gustave Guillet resteront liés, ce dernier déclarant le décès du premier en 1858.

C’est à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, à Maisons-Alfort, commune voisine de Joinville, que Pierre Jules Guillet fait ses études à partir de 1848. Il obtient un 2e prix à la fin de sa deuxième année en 1850 puis est reçu, en octobre 1853 au deuxième rang sur 72 reçus. À son entrée dans l’établissement, il a signé un engagement dans l’armée. Il intègre le 3e escadron des équipages, sa compagnie étant basée à Constantine (Algérie) avec le grade d’aide vétérinaire de 2e classe, qui le range parmi les officiers d’état-major. Il sert avec le même grade au 1er régiment de cuirassiers, basé à Lille (Nord) en 1857 puis l’année suivante au 2e régiment de carabiniers, stationné à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

Promu, dans la même unité, vétérinaire en 2e en septembre 1858, il a un nouveau casernement à Vendôme (Loir-et-Cher). Il est transféré en 1865 dans les carabiniers de la garde impériale, à Melun (Seine-et-Marne). Il devient vétérinaire en 1er en août 1866 au sein du 7e régiment de dragons à Verdun (Meuse), son grade étant équivalent à celui de commandant. Il rejoint, en décembre 1869, le régiment des cuirassiers de la garde impériale, à Saint-Germain (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

Il prend part à la guerre franco-prussienne de 1870. Après la capitulation du 28 octobre, il est fait prisonnier et interné en Allemagne à Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Son frère aîné, Jean Clément, alors chef d’escadron et qui sera plus tard général, est incarcéré dans le même camp que lui. Ils réussissent, en janvier 1871, à transmettre en France un message, envoyé par pigeon voyageur à Paris, la capitale étant alors encerclée par les troupes allemandes. Adressé à leur sœur, il était le suivant : « Guillet commandant, Guillet vétérinaire, prisonniers à Soest Westphalie, bien portants. »

Il est libéré suite à la signature de la paix, en avril 1871. Il sert alors au 12e régiment de cuirassiers basé au Mans (Sarthe) puis au 14e régiment d'artillerie à Tarbes (Hautes-Pyrénées). C’est dans cette unité qu’il prend sa retraite en décembre 1873, après plus de 25 ans de service militaire et sept campagnes. Il indique être domicilié en Algérie.

Pierre Jules Guillet figure dans le Livre d'or de la Légion d’honneur en tant que souscripteur ayant contribué à la reconstitution du Palais de cette institution, détruit pendant les derniers moments de l’insurrection de la Commune de Paris, le 23 mai 1871. Il participera à une autre levée de fonds, en février 1886 pour élever un monument à la mémoire d’Henri Bouley (1814-1885), qui fut son professeur à l'École vétérinaire d'Alfort, dont il fut le directeur.

Entre 1889 et 1893, Pierre Jules Guillet séjourne durant le premier semestre en Algérie, puis le reste de l’année chez sa sœur Caroline, épouse d’un tapissier, Ernest Pierre Tétrel, qui vivent rue de Seine à Seine-Port (Seine-et-Marne).

Pierre Jules Guillet meurt le 26 avril 1905 à Seine-Port. Il est âgé de 73 ans et déclaré comme étant rentier. Depuis mars 1870, il est chevalier de la Légion d'honneur, à titre militaire.

Le domaine de Polangis à Joinville-le-Pont vers 1886

 

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2 octobre 2023 1 02 /10 /octobre /2023 01:01

Jean Clément Gustave Guillet naît le 3 août 1829 à Paris. Il est le fils d’Élisabeth Louise Clémence Brot et de son époux, Pierre Louis Gustave Guillet. Son grand-père maternel est un ingénieur des mines parisien ; son aïeul paternel est quant à lui un ancien danseur et professeur de danse à l’Opéra de Paris, maître des ballets à l’Opéra-Comique, et auteur de livrets de pièces musicales.

Le père, Pierre Gustave Guillet se présente comme artiste à la naissance de Jean Clément ; il est probablement musicien. La famille s’installe en 1831 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue, puis, en 1835, de l’autre côté du Bois de Vincennes, à Joinville-le-Pont. Pierre Gustave Guillet prend en charge l’exploitation de la vaste ferme de Polangis, située sur cette commune et sur celle de Champigny-sur-Marne. Le quartier de Polangis, comme toute la rive gauche de la Marne, est alors très peu peuplé, avec une vingtaine de personnes sur les quelques 660 habitants de Joinville.

En août 1848, à l’âge 19 ans, il s’engage dans l’armée et est affecté au 1er régiment du génie, en tant que sapeur. Pour sa génération, il est d’assez grande taille (1 m. 82). Ayant déjà une bonne éducation, il intègre, après concours l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (Seine-et-Oise, act. Yvelines), en novembre 1850. C’est la 34e promotion de l’établissement, fondé par Napoléon en 1802, alors basée à Fontainebleau. Elle porte le nom de Kabylie. En octobre 1852, il est diplômé, au 27e rang des 270 élèves, et nommé sous-lieutenant au 1er régiment de chasseurs. Mais il poursuit son cursus en intégrant en janvier 1853 l’École d’application d’état-major, située à Compiègne (Oise). Il sort (7e sur 30) et rejoint le 41e régiment d’infanterie de ligne. Nommé lieutenant d’état-major en octobre 1854, Guillet fait un stage dans l’infanterie au 40e de ligne à Rome (Italie) puis un autre dans la cavalerie au 4e dragons, à Limoges (Puy-de-Dôme).

Nommé capitaine en octobre 1856, il est pris comme aide de camp par le général Joachim Ambert, qui était également écrivain. En mai 1859, le capitaine Guillet intègre l’état-major de l’armée d’Italie, qui va permettre l’unification du pays en combattant l’empire autrichien. Revenu en France en juin 1860, il devient l’aide de camp du général Lapérouse à Lyon. Il est appelé à participer en mai 1863 à une autre expédition, celle au Mexique, en soutien à l’empereur Maximilien. Il restera presque quatre ans sur place. Son comportement lui vaudra trois citations : en novembre 1863, pour la bataille de Maravatio-Tacámbaro, dans laquelle la légion belge, alliée des impériaux mexicains et des français, sera battue par les troupes républicaines ; en janvier 1865, pour les combats de Las Higueras ; puis en mai de la même année, pour ceux de La Pasion. Il est rapatrié en mars 1867 avec le retour des troupes françaises.

Toujours capitaine, il rejoint l’état-major général de la garde impériale, avec laquelle il prend part à la guerre franco-prussienne de 1870. Il combat pour la défense de Metz en août et septembre, mois où il est promu chef d’escadron (commandant). Après la capitulation du 28 octobre, il est fait prisonnier et interné en Allemagne à Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Son frère cadet, Pierres Jules, également officier vétérinaire, est incarcéré dans le même camp que lui. Ils réussissent, en janvier 1871, à transmettre en France le message suivant, qui sera envoyé par pigeon voyageur à Paris, la capitale étant alors encerclée par les troupes allemandes. Adressé à leur sœur, le message était le suivant : « Guillet commandant, Guillet vétérinaire, prisonniers à Soest Westphalie, bien portants. »

Après la signature de la paix, en avril 1871, il revient en France et est affecté à l’armée de Versailles, qui combat la Commune de Paris insurrectionnelle. Il est envoyé à Dijon (Côte-d'Or) en novembre 1873 comme chef d’état-major de la 15e division d’infanterie.

C’est à la fin de cette mission qu’il épouse, en février 1876 à Paris (8e arr.) Marguerite Madeleine Pagès. Le nouveau couple s’installe à Paris, où il est appelé au 2e bureau de l’état-major général du ministre de la guerre, en février 1876. Il y est chargé de la statistique et de l’étude des armées étrangères. Promu lieutenant-colonel en août la même année, nommé chef d’état-major de la 10e division d’infanterie à Rennes.

En novembre 1880, Guillet quitte pour un temps les fonctions d’état-major pour prendre, avec le grade de colonel, la tête du 91e puis du 95e régiment d’infanterie à Bourges (Cher).

Redevenu chef d’état-major du 7e corps d’armée à Besançon (Doubs) en mars 1886, il obtient, en conservant ce poste, le grade de général de brigade en juillet la même année. Dans la capitale de la Franche-Comté, le général Guillet est une personnalité publique en vue, participant à de nombreuses cérémonies officielles ou actions caritatives. Atteint par la limite d’âge, il quitte l’armée active en août 1891, à l’âge de 62 ans.

Il ne va cependant pas cesser son activité militaire. Dans le cadre de réserve, il est appelé pour diriger des manœuvres impliquant troupes régulières et réservistes territoriaux. C’est le cas en septembre 1892 à Orléans (Loiret) puis en mai 1893 à Belfort et de nouveau en septembre la même année, avec son ancien 7e corps d’armée.

Au moment où il a quitté ses fonctions d’active, le général Guillet, domicilié à Besançon, est désigné comme délégué régional de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge). Il renonce à cette fonction en février 1893, mais accepte d’être élu vice-président du comité de Besançon de cette association en mai la même année.

Jean Guillet meurt le 26 juillet 1898 à Besançon, dans son domicile de la Grande-Rue. Il était âgé de 68 ans. Il ne semble pas avoir eu d’enfants.

Dans la Légion d’honneur, Jean Guillet était chevalier depuis novembre 1863, officier en novembre 1872 et commandeur en mai 1889. Il avait reçu les médailles commémoratives de la campagne d’Italie et de la campagne du Mexique. Il disposait également de la médaille de la Valeur de Sardaigne depuis mars 1860 et de la décoration Notre-Dame de Guadalupe du Mexique depuis novembre 1867.

Le chanoine Joseph Eugène Payen (1853-1938), aumônier militaire du 7e corps d’armée, officier de la Légion d’honneur, a publié en 1904 à Besançon Le Général Guillet 1829-1898 Quarante-quatre ans de vie militaire au XIXe siècle 1848-1892 (éd. Jacquin).

Le général Guillet à Orléans en septembre 1893

 

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30 septembre 2023 6 30 /09 /septembre /2023 01:01

Pierre Louis Gustave Guillet naît le 16 brumaire an 10 (8 novembre 1801) à Paris. Il est le fils d’Élisabeth Florence Thoury et de son époux Jean Simon Guillet. Son père est alors danseur l’Opéra de Paris. Il deviendra ultérieurement professeur de danse à l’Académie Royale de Musique, maître de ballets à l’Opéra-Comique et auteur de livrets de pièces musicales

Pierre Guillet commencera aussi une activité artistique, peut-être en musique au Conservatoire de Paris. Il fait peut-être un service militaire après 1821. En septembre 1828, il épouse à Paris (3e arr.), en l’église Saint-Denys du Saint-Sacrement, Elisabeth Louise Clémence Brot, fille d’un ingénieur des mines.

La famille vit d’abord rue Sainte-Anastase (3e arrondissement), puis quitte Paris. Ils sont installés en 1831 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue. Pierre Guillet se déclare toujours artiste.

Ils vont traverser le Bois de Vincennes pour s’installer dans la commune proche de Joinville-le-Pont, où il devient fermier exploitant de la ferme de Polangis, prenant en novembre 1835 un bail de 12 ans. Ils y résident en 1836. Le quartier de Polangis, sur la rive gauche de la Marne, est alors très peu peuplé, avec 18 personnes recensées cette année-là sur les 611 de la commune. Il y a seulement deux habitations : le château de Polangis, et la ferme attenante où la famille Guillet vit avec deux charretiers et un domestique. Le château est la propriété du grammairien Charles-Pierre Chapsal, professeur au lycée Louis-le-Grand, qui sera maire de Joinville-le-Pont (1843-1848 et 1852-1858).

La ferme avait été achetée en 1815 par André François Miot de Melito, ancien ministre et ambassadeur, mais il ne l’occupa pas. Le terrain est principalement sur Joinville-le-Pont, mais également en partie sur la commune de Champigny. Outre les bâtiments d’habitations, elle dispose de 83 hectares de terre labourable. Le fermage annuel net est de 5 500 francs.

En juin 1837, la ferme est mise en vente. C’est probablement Guillet qui s’est porté acquéreur lors de l’adjudication en avril 1838. Pour en poursuivre l’exploitation, une société en nom collectif, sous la raison Guillet et Payen, est fondée en avril 1839. L’associé de Guillet, Joseph Léon Payen, s’installe lui aussi dans les vastes bâtiments de la ferme. Ils cesseront leur association et dissoudront la société en décembre 1842. Guillet continue l’activité agricole et embauche Jean-François Louis Grivet en tant que nourrisseur-cultivateur. Ce-dernier cessera la fonction en juin 1849, suite à des difficultés financières.

Pierre Guillet meurt le 24 août 1876 à Joinville, alors rentier et résidant toujours dans la ferme. Il était âgé de 74 ans et père de quatre enfants. Ses deux fils aînés furent militaires, le premier, Jean Clément, en tant que général de brigade faisant notamment des campagnes en Italie et au Mexique, le second, Pierre Jules, comme vétérinaire. Ils combattirent pendant la guerre franco-allemande de 1870 et furent faits prisonniers.

Détail de la carte de Cassini 1750, ferme de Polangis.

 

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28 septembre 2023 4 28 /09 /septembre /2023 01:01

Jean Simon Guillet naît le 28 octobre 1757 à Paris. Il est le fils d’Élisabeth Florence Thoury et de son époux, Clément Guillet.

En juillet 1781 Paris, Jean Simon Guillet épouse Élisabeth Florence Thoury en l’église Saint-Gervais (4e arr.).

Pendant la révolution française, il obtient en août 1792 une carte de sûreté délivrée par les autorités de police, mentionnant qu’il réside rue du faubourg Saint-Denis et qu’il est danseur à l'Opéra.

Serait-ce lui qui serait évoqué dans le livre de A. Lardier, Histoire des pontons et prisons d'Angleterre pendant la guerre du Consulat et de l'Empire (1845) ? Guillet, officier français prisonnier en Angleterre, présenté comme maître d’armes et de danse, s’échappe avec trois de ses compagnons en bateau.

La première pièce signée du nom de Guillet est un opéra-comique en un acte, intitulé Henriette et Verseuil, présenté en août 1803 et dont la musique est signée par Jean-Pierre Solié. La Gazette nationale assure que l’œuvre « n’a eu qu’un faible succès » mais y voit « le début d’un jeune homme » qui donne « l’espérance de le voir mieux faire ». Pour le Journal de Paris, qui fait une longue description de l’histoire, « L'intrigue de la pièce n’est pas très-forte ». Mais il assure que l’auteur du livret a été réclamé par le public et que celui de la musique a été vivement applaudi.

Un nouvel opéra-comique en un acte, Un Quart d’heure de silence, avec une partition de Pierre Gaveaux, est publié en juin 1804. Le Journal de Paris y voit « une attaque directe contre le beau sexe » et se montre très réservé, au contraire du public dont il juge qu’il « a eu l’indignité d'applaudir ». Pour son rédacteur, dans la pièce, « Rien de tout cela n’est mauvais, sans doute ; mais, s'il faut dire la vérité, tout en est complètement médiocre. » Il cite quelques vers :

Qu’une femme parle sans langue,

Et fasse même une harangue,

Je le crois bien.

Qu’ayant une langue, au contraire,

Une femme puisse se taire,

Je n’en crois rien.

En tant que danseur, Jean Simon Guillet se produit à l’Académie Royale de Musique, dont la salle est désignée comme l’Opéra. Il interprète ainsi en 1806 une Iphigénie en Tauride (celle de Gluck ou celle de Piccini sans doute) et La Dansomanie, ballet-pantomime de Pierre Gardel, musique de Méhul. Suivent en 1807 Les Prétendus, ballet sur un livret de Marc-Antoine-Jacques Rochon de Chabannes et Ulysse, ballet de Louis Milon, musique de Louis Luc Loiseau de Persuis.

On retrouve en 1812 Guillet sur la même scène pour La Caravane du Caire de Grétry, Les Noces de Gamache, ballet-pantomime de Milon, musique de François-Charlemagne Lefebvre. Il danse pour L’Enfant prodigue de Pierre Gardel l’année suivante.

Devenu professeur de danse pour la troupe de l’Opéra, Guillet adapte une farce musicale de Domenico Cimarosa, I Nemici Generosi, et la présente au Théâtre de l’Impératrice à Paris en 1813.

On retrouve de nouveau Guillet dansant en 1814 Ulysse et se produisant dans un autre ballet de Louis Milon, sur une musique d’Henri-Montan Berton, L’enlèvement des Sabines. Il réalise trois divertissements pour la comédie-ballet de Florent Carton Dancourt, qui est à l’affiche du Théâtre de l'Odéon en novembre 1814. Selon la Gazette de France, ce sont les ajouts de Guillet qui contribuent au succès de la reprise de cette pièce, qui datait de 1700.

En 1815, le Mercure de France remarque les élèves de M. Guillet « ont attiré la foule » lors de la relance du Théâtre de l’Odéon. Le fait d’avoir eu pour maître Guillet est souvent mentionné dans la presse, notamment lors des premières de danseuses.

La même année, Guillet se produit dans Œdipe à Colone d’Antonio Sacchini et dans Le Devin du village, intermède de Jean-Jacques Rousseau.

Désormais maître de ballets, conjointement avec un autre ancien premier danseur à l’Opéra et lui aussi maître des ballets, Baptiste Petit, Guillet programme la saison 1819 du Théâtre du Roi à Paris. Ils incluent deux ballets de Pierre Gardel, Paul et Virginie puis Télémaque ainsi que Zéphyr, ballet de de Louis Duport. Ils donnent également leur opus commun, Le Marchand d’Esclaves ou la Fête au Sérail.

En 1826, Guillet, à presque 70 ans, est encore maître des ballets du Théâtre de l’Opéra-Comique. Il prend la succession, en août, de Paul Maximien, décédé, comme maître des petits ballets de Feydeau et du théâtre royal Italien.

Vivant jusqu’ici à Paris (3e arr.) rue Sainte Anastase, Jean Simon Guillet cesse son activité puis quitte la capitale après le décès de son épouse en janvier 1829. Il s’installe, en compagnie de sa fille Élisabeth Clémentine, à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue où il est recensé en 1836. Puis il rejoint la commune proche de Joinville-le-Pont, dans le quartier agricole de Polangis, chez son fils Pierre Gustave.

Jean Simon Guillet meurt le 20 mai 1839 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 81 ans et père de quatre enfants. Son décès est déclaré par son fils, Pierre Gustave, exploitant de la ferme de Polangis et par son petit-fils, Antoine Robin, marchand de bois.

Parmi ses œuvres figurent au moins quatre opéras-comiques, Henriette et Verseuil, Un Quart d’heure de silence, Le Marchand d’Esclaves ou la Fête au Sérail, Le Cerisier.

 

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26 septembre 2023 2 26 /09 /septembre /2023 01:01

Henri Adolphe Louis Laurent naît le 15 décembre 1830 à Valenciennes (Nord). Il est le fils de Rose Alexandrine Dauchy et de son mari, Philippe Louis Laurent, marchands épiciers. Son père meurt quand il a tout juste un an. Sa mère, fille de cultivateurs, qui a quatre enfants, se remarie avec Jean Baptiste Victor Wacheux.

En 1857, Henri Laurent est employé au ministère de la guerre à Paris. Il vit rue de l’Université (7e arr.). Il épouse dans cet arrondissement, dans l’église Saint-Pierre du Gros-Caillou, Lydie Adèle Desrousseaux, d’origine normande, qui suit des cours de peinture. Lui-même va étudier ledit art auprès de Joseph (Giuseppe) Palizzi (1812-1888), artiste d’une famille italienne de quatre peintres. Il a également pour maîtres les français Ernest Hébert (1817-1908) et Alexandre Defaux (1826-1900), un des membres de l'École de Barbizon.

Le couple d’Henri et Lydie Laurent séjourne en 1862 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), probablement dans l’hôtel tenu Alphonse Demeestère, situé quai Beaubourg. C’est une personnalité politique locale, président du comité radical-socialiste de la circonscription, très influent, conseiller municipal de sa commune et militant dans les groupes de libre-pensée. C’est dans cet établissement que naît en juillet leur fils Henri Alphonse Louis.

Ils partagent un atelier d’abord rue de Grammont à Paris (2e arr.), puis rue Lamartine (9e arr.) et enfin, à partir de 1879, rue Hippolyte-Lebas, dans le même arrondissement où il restera jusqu’à la fin de sa vie.

Son épouse signait avant son mariage Lydie Desrousseaux ; elle prend l’identité de Lydie Laurent puis Lydie Laurent-Desrousseaux. Elle présente ses œuvres depuis 1857 au Salon de peinture et de sculpture de Paris. Henri Laurent commence à présenter ses œuvres au même salon à partir de 1866, avec des Moutons aux champs. Il donne en 1868 la Falaise de Saint-Valery-sur-Somme. En 1878 il présente Dans la forêt de Dourdan (Seine-et- Oise). Le Chemin de Tracy à Fontenailles (Calvados) en 1879 lui vaut une récompense sous forme de mention honorable. Il accroche en 1880 La mare de Guédone (Seine-et-Oise). Le Moulin de Chantemilare, figure dans les collections du musée des Beaux-Arts de Bordeaux. L’Académie des beaux-arts luis accorde une mention lors de l’attribution du prix Troyon en septembre 1883 à Adolphe Marais. Il présente ensuite des paysages jusqu’en 1885, recevant une nouvelle mention honorable ; il cesse ensuite d’exposer.

Il devient fin 1884 le caissier principal de l'Académie nationale de musique, qui gère l’Opéra de Paris. Il est embauché par Pedro Gailhard (1848-1918), artiste lyrique, directeur de 1884 à 1891 puis de 1893 à 1907. Il exercera la fonction pendant 15 ans.

Henri Laurent meurt le 24 juillet 1900 à Valmondois (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise), alors qu’il séjournait chez son fils. Les journaux assurent qu’il a été victime « d'une longue maladie ». Le Journal le qualifie de « vieux et fidèle serviteur de l’Opéra ». La cérémonie funéraire a lieu en l'église Notre-Dame de Lorette (Paris, 9e arr.), puis il est inhumé au cimetière de Montparnasse (14e arr.). Il était âgé de 69 ans.

Son fils, Henri (1862-1906), artiste peintre, céramiste et illustrateur, signe Henri Laurent-Desrousseaux, sans doute pour éviter la confusion avec son père.

Voir aussi Henri Laurent-Desrousseaux : transparence inouïe

Œuvre d’Henri Laurent

 

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24 septembre 2023 7 24 /09 /septembre /2023 01:01

Lydie Desrousseaux naît le 29 août 1836 à Cherbourg (act. Cherbourg-en-Cotentin, Manche). Elle est la fille de Joséphine Lydie Desrousseaux et de Joseph Alphonse Desrousseaux, mariés en janvier 1831 à Rio de Janeiro (Brésil), qui vivent rue du Val-de-Saire.

Ses parents sont tous deux originaires de l’est, issus de familles très nombreuses et apparentées, sa mère étant la nièce de son père. Celle-ci est native en 1805 de Sarrelouis, alors dans le département français de la Moselle (act. Sarre, Allemagne) ; le second a vu le jour en 1789 à Sedan (act. Ardennes). Ils se sont établis en Normandie, son procréateur étant officier de marine ; ils se sont mariés en janvier 1831 à Rio de Janeiro (Brésil). Son père a été commandant des îles de Saint-Pierre-et-Miquelon puis du port de Marseille (Bouches-du-Rhône). C’est dans cette ville qu’il meurt en novembre 1849 ; Lydie a 13 ans. Il était officier de la Légion d’honneur. Le frère aîné de Lydie, Charles Desrousseaux (1833-1863), enseigne de vaisseau, meurt à La Havane (Cuba).

Vivant à Paris (7e arr.), rue de l'Université, Lydie Desrousseaux suit les cours de peintures d’Hippolyte Lazerges (1817-1887), diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts, peintre et compositeur, qui sera ultérieurement un des fondateurs, avec Joseph Sintès, de l’école orientaliste d’Alger. Elle est également élève de Léon Cogniet (1794-1880), peintre et lithographe romantique, professeur de peinture à l'École des Beaux-Arts de Paris.

Henri Adolphe Louis Laurent, employé au ministère de la guerre, et Lydie Adèle Desrousseaux se marient à Paris (7e arr.) en janvier 1857, dans l’église Saint-Pierre du Gros Caillou. Lui va également entamer une carrière de peintre, elle-même utilisant désormais le patronyme de Laurent puis, ultérieurement, de Laurent-Desrousseaux, au moins à partir de 1876.

Les premières œuvre, signées Lydie Laurent, sont exposées lors du Salon de peinture et de sculpture de Paris en 1857. Elle y présente deux portraits, dont un pastel. Elle accroche un d’autre portraits en 1857 et 1859. L’Intérieur de Ferme, qui est figure dans l’édition de 1861 de la même manifestation, est présenté par Alfred Darcel comme un « pittoresque assemblage de masures basses, que recouvrent des chaumes plaqués de mousses ». Mais il s’interroge sur l’absence de couleur : « À quoi bon employer le crayon noir pour être gris ? »

Le couple d’Henri et Lydie Laurent séjourne en 1862 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), probablement dans l’hôtel tenu Alphonse Demeestère, situé quai Beaubourg. C’est une personnalité politique locale, président du comité radical-socialiste de la circonscription, très influent, conseiller municipal de sa commune et militant dans les groupes de libre-pensée. C’est dans cet établissement que naît en juillet leur fils Henri Alphonse Louis.

À partir de 1866, les deux époux vont se retrouver à confier des œuvres au Salon. En 1866, elle donne une Vierge aux donateurs, d'après Van Dyck. Elle revient en 1869 avec une Descente de croix.

Ayant installé son atelier d’abord rue de Grammont à Paris (2e arr.), puis rue Lamartine (9e arr.) et enfin, à partir de 1879, rue Hippolyte-Lebas, dans le même arrondissement, elle revient très régulièrement au Salon. En 1876, on y voit Convalescence et La moulière de Villerville (Calvados). Elle confie en 1877 A l'abri et Inquiétude. Pendant l’édition 1879, on voit Pêcheuse de moules et Sur la falaise. Les Vaneuses de Saint-Briac (Côtes-du-Nord) sont accrochées en 1880.

Le Salon de Paris accueille en 1886 La leçon de tricot, tandis que la même année elle présente à Reims des Raccommodeuses de filets. De nouveau à Paris on retrouve en 1887 À quoi pense-t-elle ? et en 1888 Tendresse maternelle, que le Journal des artistes juge « supérieurement traité ». Il lui vaut pour la première fois une récompense, sous la forme d’une mention honorable.

Ayant reproduit La Lecture du journal (ou Le petit journal), qu’elle a accroché en 1889, l’hebdomadaire Le Monde illustré assure : « Nous sommes trop heureux de voir que les arts comptent une femme de talent de plus ». Elle livre en 1891 Visite à grand-mère puis en 1894 Portrait de M. A. Enfin, quatre pastels sont transmis en 1895.

Lydie Laurent-Desrousseaux meurt le 23 janvier 1914 à Paris (9e arr.), dans son domicile de la rue Hippolyte-Lebas. Elle était âgée de 77 ans, veuve depuis 1888  et mère d’un enfant.

Une partie de ses tableaux sont vendus aux enchères par sa belle-fille le 6 avril 1914 à l'hôtel Drouot à Paris. Son fils, Henri (1862-1906), artiste peintre, céramiste et illustrateur, signe Henri Laurent-Desrousseaux, sans doute pour éviter la confusion avec son père, Henri Laurent.

Voir aussi Henri Laurent-Desrousseaux : transparence inouïe

Lydie Laurent-Desrousseaux : À la ferme

 

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