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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 00:01

Auguste Marie Lobrot naît le 5 juillet 1878 à Créteil. Il est le fils de Marie Pétillot et de son époux Eugène Laurent Lobrot, jardiniers-maraîchers dans la commune puis à Maisons-Alfort et Joinville-le-Pont. Après avoir exercé lui aussi le métier de jardinier, Auguste Lobrot devient artisan boisselier puis se présentera, dans les années 1930, comme industriel.

En juillet 1911, il épouse à Joinville (Seine, act. Val-de-Marne) où il s’est installé en 1909, Clémentine Mesmin, femme de chambre à Joinville.

Présent sur la liste des gauches républicaines aux élections municipales de Joinville en mai 1929, dirigée par Georges Briolay, qui devient maire, Auguste Lobrot n’est cependant pas élu, bien que ses colistiers remportent 22 des 27 sièges à pourvoir. En janvier 1933, Lobrot devient secrétaire du comité radical-socialiste local puis, en novembre de la même année, vice-président.

Avec un autre radical, Émile Herluison, Lobrot est élu conseiller municipal en octobre 1934 sur une liste patronnée par le Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville, et qui comporte plusieurs personnalités classées à droite comme Léon Lesestre, futur maire, ou Frédéric Bautsch et Charles Chaussée, qui seront plus tard maires-adjoints. Cette liste remporte les dix sièges à pourvoir lors d’un scrutin partiel, face à une liste républicaine indépendante (qui compte également des radicaux-socialistes), à une liste socialiste SFIO et à une liste communiste.

Au premier tour, Lobrot obtient 835 voix pour 2297 exprimées sur 3225 inscrits, soit 36,4%. Il est élu au second tour avec 1109 suffrages pour 1903 exprimés (58,3%).

Toujours vice-président du comité radical en janvier 1935, Lobrot est candidat, en 13e position, sur la liste du groupement des gauches républicaines, conduite par Georges Briolay en mai 1935. La liste, distancée au premier tour par l’Union des républicains de Léon Lesestre (droite), est battue au second tour et n’obtient aucun siège, la liste libérale en ayant 25 et les communistes, alliés au socialistes, obtenant deux élus.

Les scores de Lobrot sont de 765 votes, soit 28,6% des 2856 exprimés parmi les 3433 inscrits au premier tout et 568 sur 2899 (19,6%) au second tour.

L’activité de Lobrot pendant la guerre n’est pas connue. Il doit cependant être proche des milieux résistants, puisqu’il est désigné comme membre de la délégation spéciale installée en lieu et place de la municipalité révoquée le 26 septembre 1944 et fait donc fonction de conseiller municipal, au côté de Robert Deloche (Pcf), président. Lobrot est élu conseiller municipal en mai 1945, toujours avec Robert Deloche comme maire.

S’il n’est pas élu lors du scrutin local d’octobre 1947, Lobrot est cependant le représentant du parti radical-socialiste lors de la commémoration de la Libération le 26 août 1950.

Lors des dernières élections municipales de la quatrième République, Lobrot rejoint la liste d'Action démocratique et sociale, conduite par le socialiste SFIO Léon Berthet, qui obtient trois sièges sur 27 ; d’autres radicaux, comme François Decrombecque, sont restés fidèles aux communistes, conduits par Henri Bideaux (10 élus). Les trois listes de droite (RPF, indépendants et MRP) obtiennent une courte majorité avec 14 sièges, élisant Georges Defert (RGR) au poste de maire. Lobrot avec recueilli 850 voix, pour 8482 inscrits et 6748 exprimés (12,6%).

Auguste Marie Lobrot décède, en cours de mandat, le 2 octobre 1958 à Joinville. Il était âgé de 80 ans et avait eu un fils.

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 00:01

Né en 1788 Pierre Pilté-Perrière est le fils d’Anne Grenet et de son époux Jacques Louis Claude Pilté, originaires du Loiret.

Il fut dans les années 1830 un des pionniers de l’éclairage au gaz de Paris, gagnant une grande fortune grâce à son monopole pour l’installation de réverbères dans les voies d’une grande partie de Paris. Deux entreprises se partageaient le marché de la Compagnie parisienne d'éclairage au gaz, l’une dite anglaise et l’autre dite française, dont Pilté était un des gros actionnaires et, avec son frère Alphonse, un des directeurs.

En octobre 1836, il épouse à Paris (7e arr.) Anne Laure Joséphine Hurel, dite Anaïs, avec laquelle il aura cinq enfants. Il acquiert un hôtel particulier 15, rue Monsieur-le-Prince à Paris.

Comme son épouse, Pierre Pilté a un penchant pour les arts. Il va acquérir une collection de tableaux qui sera dispersée lors d’une vente aux enchères en 1873. Elle comprenait des Breughel, van Goyen, Hals, Ruysdael, Vernet ; les écoles hollandaise et flamande en constituant la majeure partie.

Il va surtout tenter d’investir dans une salle de spectacle parisienne, le Théâtre du Vaudeville, place de la Bourse. Il rachète l’immeuble en septembre 1846 puis place à sa tête un auteur, Joseph-Philippe Lockroy. La carrière théâtrale de Pilté le verra bien plus souvent sur les bancs des tribunaux parisiens, en conflit avec ses directeurs et comédiens, qu’aux premières loges.

Un rédacteur du journal culturel Gil-Blas (Little Duck) le présentait comme un « bourgeois ultra-bourgeoisant et n'ayant à la bouche (…) que ses huit cents ans de roture prouvée. »

Après sa mort, le 30 janvier 1853 à Paris (10e arr.), à l’âge de 64 ans, il sera cependant créé comte par le pape Pie IX en 1869, un titre que porteront sa veuve puis son fils aîné, Henri. Ses trois filles feront des mariages aristocratiques. Son deuxième fils, quant à lui, investira dans l’industrie (Les Forges de Saint-Maur) et aura une activité politique d’obédience républicaine à Joinville-le-Pont.

Voir aussi : Anaïs Pilté, comtesse du pape

Voir aussi : Alphonse Pilté, maître de forges

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 01:01

Jean Pierre Larroumets naît le 2 prairial an 5 (21/05/1797) à Vieille (probablement Vieille-Brioude, Haute-Loire). Il est le fils de Marguerite Lacarrière et de Pierre Larroumets, fabricant de toiles cirées, son époux. Sa famille paternelle est sans doute originaire du Cantal.

Comme son grand-père et son père, Jean Pierre va être fabricant de toiles cirées dans une des plus anciennes manufactures françaises, fondée en 1745, et installée 22, rue Sainte-Marguerite-Saint-Antoine à Paris (ancien 8e arr., act. 11e arr.). Son usine est détruite par un incendie pendant la nuit du 5 au 6 avril 1839 puis reconstruite sur place.

Lors de la dixième Exposition des produits de l'industrie française en 1844, sur les Champs-Élysées, la fabrique de toiles cirées de Larroumets est récompensée par une médaille de bronze.

Marié une première fois en octobre 1818 en l’église Sainte-Marguerite de Paris avec Marie Charlotte Huchet, qui sera la mère de deux enfants, Jean Pierre Larroumets devient veuf en février 1843. Il se remarie, toujours dans le même lieu, avec Jeanne Julie Louise Bricot en avril 1844.

Si son domicile est à Paris, Jean Pierre Larroumets dispose à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) d’une résidence depuis au moins 1839. Il est élu conseiller municipal le 18 février 1843 par 23 voix lors d’un scrutin au suffrage censitaire. Charles-Pierre Chapsal, homme de lettres, devient maire en remplacement de Laurent Nicolas Pinson qu’il a poussé à démissionner.

Inscrit sur la liste des électeurs communaux de l’année 1848, Larroumets est le 19e contribuable communal en 1847. La population de 960 habitants compte 96 électeurs censitaires pouvant s’inscrire.

Le 21 juin 1846, Larroumets obtient le renouvellement de son mandat lors d’une élection complémentaire pour un siège, recueillant 23 voix pour autant d’exprimées, 41 votants et 67 inscrits. Ce mandat prend fin avec le renouvellement général provoqué par la seconde République le 31 juillet 1848.

La date du décès de Jean Pierre Larroumets n’est pas connue.

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16 octobre 2016 7 16 /10 /octobre /2016 01:01
Henri Lorry
Henri Lorry

Henri Albert Lorry naît le 29 novembre 1863 à Paris (11e arr.). Il est le fils d’un couple de concierges, Marie Catherine Galloy (ou Gallois) et son époux, Pierre Lorry.

Il épouse en mai 1890 à Paris (4e arr.) Marie Alexandrine Cretté, couturière, fille d’une domestique et d’un serrurier.

D’abord employé de commerce, Lorry devient ensuite ingénieur et fabricant d'appareils électriques. Il déposera des brevets, par exemple en novembre 1921 pour des relais à signal lumineux. Sa manufacture, située 171, rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris (11e arr.), emploie une vingtaine d’employés ; elle est victime d’un incendie en novembre 1922. Elle se spécialise dans la téléphonie privée et les réseaux puis produit également des accessoires pour la TSF.

Parallèlement à sa carrière professionnelle, Henri Lorry conduit une activité artistique. Il est d’abord chansonnier et parolier, comme Dans ma Gondole !, une barcarolle napolitaine sur une musique de Camille Robert (l’auteur de Quand Madelon…). Lorry est critique littéraire pour L’Hebdomadaire de Vichy-Ouest, publié à Cusset (Allier).

Lorry est l’auteur de pièces de théâtre en un acte, en vers ou en prose, en particulier une comédie bouffe Le Jeu de l'auto, représentée en 1912 à l’Éden-Concert à Paris. Cinq de ses textes sont repris en 1929 dans un volume, dont la couverture et un ex-libris sont réalisés par sa belle-fille, l’artiste joinvillaise Renée Lorry-Wahl (L'Art et l'argent, Faisons des économies, Les Baliveau attendent leur filleul, Le Puits aux Boches, Paulot dit la Teigne).

Son œuvre principale est un recueil de poésie, À temps perdu, publié chez Joseph Victorion en 1920 et préfacé par le chansonnier Aristide Bruant ; il est réédité en 1930 avec une couverture de Renée Lorry-Wahl. On y trouve des poèmes adressés à un de ses fils :

Pas encore de lettre au courrier ce matin

Et savoir que partout la bataille est intense !

Lorry était chevalier du Mérite agricole, titulaire des Palmes académiques (officier de l’instruction publique) et décoré de la Croix de guerre. Il était membre de la Société des poètes français et adhérent à la Société des gens de lettres.

Henri Lorry meurt le 3 août 1938 à Paris (3e arr.), à l’âge de 75 ans. Il est enterré au cimetière parisien du Père-Lachaise, où il est représenté par un médaillon du sculpteur Fr. Tréhin, aux côtés de son père Pierre Lorry (1826-1907) et de son petit-fils, du même nom (1917-1926).

Sa veuve, Marie Alexandrine Lorry meurt le 30 janvier 1953 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où résidaient ses deux fils, Pierre Anselme (1891-1960) et Georges (1897-1943), tous deux industriels, ce dernier également conseiller municipal de la commune.

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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 01:02

Plan de la boucle de la Marne, 1865

Fils cadet d’une compositrice et salonnière, la comtesse Anaïs Pilté (voir Anaïs Pilté, comtesse du pape), et d’un très riche pionnier du gaz à Paris, Pierre Pilté (mort en 1853), Alphonse va se lancer dans une aventure industrielle.

Alphonse Louis Pilté naît le 4 novembre 1838 à Paris (10e arr.). Il est le fils d’Anne Laure Joséphine Hurel, qui sera connue en tant que comtesse Anaïs Perrière-Pilté, et de son époux, Pierre Pilté, industriel et directeur de théâtre.

Une forge a été créée vers 1834 sur le territoire de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), qui vient tout juste d’échanger son ancien nom de « La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur » pour celui d’un fils du roi Louis-Philippe en 1831. Elle occupe un espace situé sur le tracé de l’actuel quai Pierre Mendès-France, à l’angle de la rue Henri Barbusse, à proximité du canal nouvellement créé et près du futur pont de Maisons-Alfort (qui sera construit trois-quarts de siècle plus tard).

La forge utilise une chute d'eau de 4 mètres qui actionne une roue, produisant une force de 40 à 50 chevaux. Sous le nom de « Forges de Saint-Maur », la société produit du fer de riblon, c’est-à-dire du métal fait à partir de ferraille de récupération. À l’époque, la lutte contre le gaspillage était d’actualité.

Elle est, avec celle de Grenelle, une des deux forges du département de la Seine présente à l'exposition des produits de l'industrie française, qui tient sa dixième édition en 1844. Les Forges disposent également d’un stand lors de l’exposition universelle de Paris en 1855.

Alphonse Pilté séjourne à Joinville pendant la guerre de 1870 contre la Prusse. Brigadier à cheval dans une unité de volontaires (l’escadron Franchetti) pendant le siège de Paris, en 1870, il combat aux alentours du carrefour Pompadour, puis est affecté à la garde de l’état-major du général Ducrot, installé dans le château de Polangis, pendant la grande bataille de novembre et décembre, dite de Champigny, qui se déroule entre le pont de Joinville et la plaine du Tremblay.

Après-guerre, celui que le journal Le Figaro qualifie de « jeune et intelligent industriel », prend la direction des forges « après bien des vicissitudes ». Elles comptent alors plus d’une cinquantaine d’ouvriers et employés. Fin novembre 1872, la Marne connaît une très importante inondation. L’usine sera fermée pendant 25 jours. Le journal a ouvert une souscription en faveur des inondés, et des secours sont versés à 520 personnes de Joinville-le-Pont, dont les ouvriers de la forge, qui ont perdu toute rémunération pendant cette période. Le quotidien leur attribue 3 000 francs (équivalent en pouvoir d’achat actuel à 10 000 euros), ce qui représente un tiers des salaires perdus par les ouvriers.

Après l’eau, c’est la crise qui touche l’entreprise avec un « ralentissement considérable des affaires depuis le commencement de juin 1873, et par conséquent la gêne que subissent les ouvriers par le manque de travail », selon Alphonse Pilté, qui s’exprime toujours dans Le Figaro. Il n’y a, à l’époque, ni allocation de chômage, ni assurance sociale et que les salaires dépendent des heures travaillées.

Le maître de forges réside à Joinville. Il s’implique dans la vie locale, et affiche des convictions républicaines, même si sa famille a été annoblie par le pape Pie IX en 1869. En novembre 1874, il participe à la constitution d’une liste républicaine pour les élections municipales, première incursion connue des clivages poltiques dans les scrutins municipaux. Trois des sept candidats connus de cette liste se font élire, Louis Benoit, Antoine Cambier et Pilté ; un autre colistier, battu cette fois-ci, Alphonse Demeestère, sera ensuite le fondateur du comité radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement Sceaux (Seine). La majorité des 16 membres du conseil municipal élu en novembre 1874 est conservatrice, avec Auguste Courtin, rescapé du second empire, qui démissionne en 1876. Il est remplacé par Louis Ferdinand Rousseau, qui échoue à la tête d’une liste bonapartiste en 1878. Alphonse Pilté est réélu dans la nouvelle majorité républicaine, qui désigne Gabriel Pinson, premier maire franchement républicain de Joinville.

Lors d’une élection au conseil général de mars 1876, Pilté, avec l’ancien adjoint au maire, Hippolyte Pinson, fait partie du comité de soutien au Dr Béclard, qui obtiendra à leur demande l’investiture du comité de la gauche républicaine pour le canton de Charenton.

Venu d’un milieu très introduit dans la grande société parisienne, Alphonse Pilté n’en a pas moins une vie assez éloignée des règles de l’époque. Ainsi, Louise Françoise Pain lui donne deux filles hors mariage en 1868 et 1875, avant leurs noces à Paris en mai 1880. L’élu profère alors, sous serment, un gros mensonge. Son frère et lui déclarent que leurs parents « sont décédés et qu’ils ignorent le lieu de leur décès et leur dernier domicile. »

Ils seraient bien les seuls du Tout-Paris à méconnaitre que la comtesse, leur mère, habitait un splendide hôtel particulier, 57, rue de Babylone à Paris, devenu depuis le siège du conseil régional d’Île-de-France. Ils le savaient d’autant plus que c’est Alphonse lui-même qui a effectué, auprès de la mairie du 7e arrondissement, la déclaration du décès de sa mère, tout juste un an et demi plus tôt… Mais sans doute, peu soucieux des démarches administratives, voulait-il éviter d’avoir à fournir un certificat de décès.

Alphonse Pilté n’est pas réélu à Joinville en 1881. Il demeure depuis 1880 à Paris où il meurt, à l'âge de 52 ans, le 2 février 1891.

L’usine des forges pouruivra son activité. En 1879, elle est devenue Aciéries de Seine-et-Rhône, dirigée par un autre élu municipal, Émile Deiber. Elle sera rebaptise en 1892 Compagnie du Bi-Métal et sera reprise, dans les années 1960, par la société Pirelli après avoir emmenagé de l’autre côté du canal, à Saint-Maurice.

Plan de Joinville, avec indication des forges, en 1865.

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