Zacharie François Jougla naît le 12 février 1852 à Eycheil (Ariège). Il est le second fils de Marie Justine Peyrat et de François Jougla, dit Magré, instituteur primaire. Bien que peu fortunée, la famille est issue d’une lignée noble. Le titre de baron de Paraza, du nom du village de la Narbonnaise (Aude) dont la famille était issue au 16e siècle, était porté par son arrière-grand-père Henri Elisabeth Jougla (1745-1801), également baron de Lignac. Le fils aîné de ce dernier étant mort sans descendance masculine, c’est son neveu, François Jougla, qui devenait le successeur légitime, puis, à sa mort en 1852, son premier fils, Joseph, frère aîné de Zacharie. Ce dernier reprendra le nom « de Paraza. »
Zacharie Jougla devient vite orphelin, son père mourant en octobre 1852 dans le village de Sentaraille (act. Lorp-Sentaraille, Ariège) et sa mère s’éteignant en septembre 1854 dans le bourg proche de Saint-Girons.
Après un service militaire peu après la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Zacharie Jougla de Paraza est nommé sous-lieutenant de réserve en juillet 1878.
Il devient conducteur des Ponts-et-Chaussées, entrant dans l’administration vers 1879 et sera ultérieurement ingénieur. C’est également à la même période qu’il épouse Joséphine Marie Célestine Pujolas, probablement dans le Gard. Elle est native de Sabran, commune de ce département. La famille vit à Alzon, également dans le Gard.
La famille est installée en 1891 à Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne). Elle déménage dans la ville voisine de Charenton-le-Pont en 1892. Ses ressources semblent limitées, et elle obtient en 1893 une bourse de demi-pensionnat au lycée Charlemagne à Paris pour le fils aîné, Émile.
Tout en poursuivant son activité dans les Ponts-et-Chaussées, Zacharie Jougla s’associe à son frère Joseph Jougla en 1894, lorsque celui-ci reprend les rênes de la société Graffe et Jougla, après la mort de son fondateur Émile Graffe ; Zacharie Jougla assure la direction technique, tandis que Joseph est en charge de la partie commerciale. Produisant des plaques photographiques et des pellicules pour le cinéma, la société, rebaptisée Jougla en 1898, est installée au Perreux (Seine, act. Val-de-Marne). La famille de Zacharie Jougla s’y installe.
Le développement de l’activité nécessite la construction d’une nouvelle usine, qui est installée en 1902 dans le quartier de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle va compter jusqu’à 600 ouvriers et être la première à commercialiser, avec la marque Omnicolore, un système de photographie en couleur en 1907. Un appareil photographique, le Sinnox, est aussi produit à Joinville.
Avec son épouse et ses enfants, Zacharie Jougla vit à proximité de son entreprise, d’abord route de la Brie (act. avenue Galliéni) puis avenue du Château (act. avenue Foch). Il assure la comptabilité de la société.
La mauvaise santé de Zacharie Jougla lui vaut, en février 1910, congé de trois mois de son poste de sous-ingénieur des ponts et chaussées de 1e classe, attaché dans le département de la Seine, au service du contrôle de l'exploitation technique du réseau des chemins de fer d'Orléans. Il prend sa retraite de son poste en novembre de la même année.
En avril 1911, pour pouvoir faire face au développement de l’américain Kodak, Joseph Jougla décide de fusionner sa société avec celle des frères Lumière, établie à Lyon. L'Union Photographique industrielle, établissements Lumière et Jougla réunis, société anonyme au capital de 6 720 000 francs, dont le siège est à Paris, 82, rue de Rivoli prend la succession de la société Jougla. L’apport de Jougla est de 24% au nouvel ensemble.
Zacharie Jougla quitte alors ses fonctions et la direction de l’usine de Joinville est confiée à Gaston Jougla, fils de Joseph.
Quittant la région parisienne, Zacharie Jougla et ses plus jeunes enfants retournent dans le Gard et s’installent d’abord à Bagnols-sur-Cèze en 1912 puis à Carmes où il disposait d’une propriété.
Zacharie François Jougla meurt le 14 mai 1914 à Carmes (Gard). Il était âgé de 62 ans et avait eu six enfants. Au moins trois de ses enfants seront officiers, et deux d’entre eux, Émile et Roger Jougla furent décorés de la Légion d’honneur. Le quatrième, Henri Jougla de Morenas, fut l’auteur de plusieurs livres sur la noblesse française.

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