Amédée Léon Roux naît le 24 novembre 1848 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Lucille Mutelle et de son époux, Jean François Gustave Roux.
Il vit à Paris (10e arr.), d’abord rue du Chemin-Vert puis, en 1874, passage des Trois-Couronnes. Il épouse, en juillet de cette année-là, Marie Joséphine Job, mécanicienne. Lui-même est monteur en bronze. Il devient ensuite fabricant d’appareils à gaz, avec un atelier dans le même arrondissement, rue de Bondy (act. rue René-Boulanger).
Il acquiert une résidence à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Hugedé, sans doute à la faveur de la commercialisation des terrains de ladite rue par le promoteur immobilier Louis Hugedé dans les années 1870. Ils en font leur domicile permanent après 1900.
Peut-être faut-il assimiler Amédée Léon Roux avec « A. Roux », directeur en 1885 de la société de la libre-pensée La Raison, basée à Champigny-sur-Marne et qui sera ensuite active à Joinville, avec le député radical-socialiste Jules Ferdinand Baulard, l’aubergiste Alphonse Demeestère ou le journaliste Henry Vaudémont. Roux est toujours membre de La Raison en 1889 mais n’en est plus le directeur. Léon Roux est membre de la franc-maçonnerie.
Il est également possible que Roux soit, en septembre 1891, un des assesseurs de la réunion de compte-rendu du mandat de parlementaire de Baulard à Joinville.
En mai 1904, Léon Roux, qui se présente comme industriel, est candidat aux élections municipales de Joinville sur la liste conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Soutenue par le comité radical-socialiste communal, elle fait face à une liste de droite et à une autre de tendance socialiste-révolutionnaire. Avec 562 pour 1 119 suffrages exprimés (50,2%) sur 1 363 inscrits, Roux est élu dès le premier tour. La liste Voisin remporte 22 des 23 sièges à pourvoir, et il est reconduit dans sa fonction. Signe de son rôle politique, Roux est désigné comme électeur sénatorial en janvier 1905.
Toujours avec Eugène Voisin et le soutien du comité radical-socialiste, Roux sollicite le renouvellement de son mandat en mai 1908. La liste met en avant sa « gestion sage » et son « administration prudente des finances de la commune ». Elle entend « encourager les œuvres laïques d’instruction, d’éducation, d’assistance et de solidarité », dit son opposition à de nouveaux impôts et entend faire un compte-rendu de mandat annuel. Face à une liste dite socialiste évolutionniste, qui regroupe des personnalités libérales avec des radicaux dissidents et certains socialiste, ainsi qu’une liste socialiste SFIO, les candidats de la municipalité sortante remportent 21 des 23 sièges, en laissant un à un indépendant, l’autre à un évolutionniste. Roux est réélu au second tour, avec 610 voix pour 1 188 votants (51,3%). Voisin est toujours maire. La campagne a été tendue, et Roux a notamment polémiqué avec le docteur Gripon, élu de manière isolée expliquant dans l’hebdomadaire radical Voix des communes : « Je vous ai défendu jadis, car je vous croyais digne d’estime. Votre conduite en période électorale et maintenant vous démasquent. Vous êtes de ceux que je ne salue plus ». Gripon avait été mis en cause pour son comportement et se plaignait qu’on l’ait écarté d’un poste de médecin dans les écoles.
De nouveau délégué sénatorial en décembre 1908, Roux se mobilise pendant les grandes inondations de la Marne au premier trimestre 1910, en participant à l’organisation de la loterie en faveur des inondés.
Lors de la séance de compte-rendu mandat de février 1911, Roux fait partie des cinq élus qui, l’hiver, habitent Paris, et quittent la salle à 11 heures du soir pour aller prendre leur train. Dans un contexte très tendu entre la municipalité et une partie de la population, ce départ est accompagné des cris de « Démission ! Démission ! » lancés par les socialistes SFIO, les évolutionnistes et les libéraux.
Roux prend un part active à la vie municipale, toujours fidèle au maire et à la majorité des radicaux-socialistes, tandis que plusieurs d’entre eux s’en séparent, dans la perspective du départ d’Eugène Voisin, malade et vieillissant. Avec le chimiste Rey et l’adjoint Briolay, Roux est une des principales cibles des dissidents.
Lors des élections municipales de mai 1912, Roux est probablement candidat sur la liste conduite par Georges Briolay. Elle est battue par la fusion, au second tour, de ses trois concurrentes, les radicaux dissidents, les socialistes SFIO et les libéraux et conservateurs. Au cours de la campagne, la presse libérale reprochait à Roux de diriger, en compagnie de Briolay et Rey, le parti radical à Joinville. Un radical dissident, Achille Mermet, devient maire.
Battu, Roux poursuit cependant son activité sociale. Après avoir été administrateur de la caisse des écoles, il entre au conseil de l’Association philotechnique, importante société d’éducation populaire. Pendant la guerre, il s’associe à Briolay pour acheter du charbon, destiné à ravitailler la population joinvillaise à meilleur marché. Roux redistribue en décembre 1916 aux familles de prisonniers les bénéfices tirés de la vente du stock.
Après-guerre, le scrutin municipal organisé en novembre 1919 voit la constitution d’une liste d’union républicaine et sociale, où se retrouve la municipalité radicale dissidente sortante, derrière l’adjoint Henri Vel-Durand, des socialistes indépendants et les radicaux-socialistes avec notamment Briolay et Roux. Face à liste de droite et à des socialistes SFIO, l’union centriste emporte au second tour les 23 sièges à pourvoir. Léon Roux est élu avec 949 voix pour 1 537 suffrages exprimés (61,2%) sur 2 491 inscrits.
Avec Vel-Durand maire, Julien Périn, socialiste indépendant et Chéri Arnaud sont élus adjoints. Ce dernier est remplacé en 1921 par Stephen Durande puis, lorsque le maire fait démettre Julien Périn, Léon Roux le remplace comme adjoint en septembre 1923.
En février 1923, Roux a pris part, en tant que vice-président, à la constitution de la section de Joinville de la Ligue de la République, qui groupe tous les partis de gauche « pour faire échec à la réaction ». Elle est présidée par un socialiste indépendant, René Caperon, ouvrier des PTT, mais ce dernier s’en séparera pour se rapprocher de Vel-Durand à la faveur des élections municipales de mai 1925.
Roux reste par contre fidèle au groupement des gauches qui s’esquisse derrière Briolay ; cependant, c’est Vel-Durand qui emporte le scrutin et Roux n’est pas réélu.
Amédée Léon Roux meurt le 13 mai 1932 à Joinville. Il était âgé de 83 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant. Par contre, il avait adopté Maurice Charles Kiehl (1911-2000). Roux était décoré des Palmes académiques, comme officier d’académie en 1906 puis comme officier de l’instruction publique en 1912 pour son rôle à la caisse des écoles. Il avait également obtenu en janvier 1911 la médaille d’honneur de la Société pour l’encouragement au bien.
Caricature du Cartel des gauches de 1924
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