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26 janvier 2021 2 26 /01 /janvier /2021 00:01

Suite de la biographie de Louis Caillon

Avec plusieurs conseillers sortants de droite, comme Frédéric Bautsch, Jean Béal, Charles Chaussée et Léon Lesestre, Louis Caillon se présente sur la liste de l’Union des républicains de Joinville lors des élections municipales de mai 1935. Le groupement veut la « séparation de l’administration municipale et de la politique », plaidant pour une « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs », voulant une « atténuation des dépenses publiques », la « simplification des rouages administratifs », ainsi que « l’application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène. »

Disant se souvenir « des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons », l’Union des républicains annonce « rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Caillon est administrateur de l’association Union des républicains de Joinville, présidée par René Kirbühler.

La liste de l’Union des républicains se déclare formée « d’hommes d’ordre et d’action », « n’ayant pour but que la bonne gestion communale ». Elle arrive en tête au premier tour de scrutin, devançant avec une moyenne de 32,6% des suffrages exprimés la liste du Groupement des gauches républicaines du maire sortant radical-socialiste Briolay, à 26,8%, les communistes de Robert Deloche à 23,5% et les socialistes SFIO de François Derivière à 12,3%. Personnellement, Caillon arrive en seconde position des candidats avec 968 votes sur 2 856 exprimés (33,9%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Pour le second tour, la droite appelle à « barrer la route aux communistes », qui ont constitué une liste unifiée avec les socialistes, à soutenir « la liste d’ordre » et à réprouver « la turbulence et la démagogie ». Les radicaux reculent nettement, tandis que la gauche unifiée avance et obtient deux sièges, l’Union des républicains arrivant en tête, remportant les 25 autres postes de conseillers municipaux. Arrivant de nouveau second, Caillon recueille 1 185 voix soit 40,9% des 2 899 exprimées sur 2 924 votants.

Le 17 mai 1935, la municipalité est élue par la majorité nouvelle : Léon Lesestre est maire, Charles Chaussée premier adjoint, Louis Caillon deuxième adjoint, suivi de Jean Béal, et René Kirbühler. Dans le portefeuille de Caillon figure l’éclairage public et la lutte contre les incendies. Il est élu délégué sénatorial en septembre 1935.

Tout en continuant d’assumer ses fonctions à la mutuelle des sapeurs-pompiers, Caillon siège aussi au conseil d’administration de la Mutualité scolaire de Joinville en 1936 et à la Société d’encouragement au dévouement en 1937.

En avril 1938 à Paris (12e arr.), Louis Caillon épouse Marcelle Désirée Guilly, fille d’agriculteurs.

Au début de la deuxième guerre mondiale, les deux élus communistes sont déchus de leur mandat. Caillon poursuit son activité en tant qu’adjoint. Il participe, fin 1941, aux activités caritatives du et au « Noël du maréchal » organisé par la section locale du Secours national d’entraide du maréchal, placé sous la tutelle du chef de l’État, Philippe Pétain. Le maire, Lesestre, appelle à cette occasion à « bien aimer le maréchal, sauveur de notre France. »

Le gouvernement de Vichy ayant remplacé les assemblées élues par des organes désignés, une nouvelle municipalité est constituée en février 1942. Si Lesestre, Chaussée, Béal et Kirbühler restent à leurs postes de maire et d’adjoints, Caillon est remplacé dans cette fonction par Frédéric Bautsch. Par contre, il est renouvelé en mars en tant que membre du conseil municipal, étant présenté comme commerçant.

Lors de la libération de la ville, le 25 août 1944, le maire et les adjoints sont arrêtés par le comité local de Libération et une administration provisoire remplace le conseil municipal en titre, dirigée par Robert Deloche, ancien conseiller municipal communiste déchu, qui devient maire de la ville.

Louis Caillon meurt le 7 mai 1969 à Joinville. Il était âgé de 87 ans. Il avait été décoré comme chevalier (février 1923) puis officier (février 1933) du mérite agricole en tant qu’agriculteur à la ferme de la Faisanderie. Il était titulaire d’une mention honorable (septembre 1930) puis d’une médaille de bronze de la mutualité (septembre 1932), au titre de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont. Il avait également était fait chevalier de l'Ordre du Nichan el Anouar en 1928 pour avoir, comme prêté « bénévolement, depuis plusieurs années, tout son matériel pour les examens d’entrée et de fin d’études à l’Institut national d’agronomie coloniale », situé également dans le Bois de Vincennes. L'ordre du Nichan el Anouar (Lumières), créé dans le Territoire d'Obock (act. République de Djibouti), était décerné à des personnes ayant « rendu des services à l’expansion coloniale. »

Fin

Incendie à la Faisanderie en 1934 (peut-être avec Louis Caillon)

 

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16 janvier 2021 6 16 /01 /janvier /2021 00:01

Marcel Roque naît le 16 décembre 1893 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Claire Joséphine Dive et de Gaston Roque, employé de commerce. En 1906, la famille est installée à Noyon (Oise) où le père est cordonnier et y réside toujours en 1913.

Devenu employé de chemin de fer, Marcel Roque est ajourné lors de sa convocation pour le service militaire pour faiblesse. Son ajournement est maintenu en 1914.

Il est cependant mobilisé pour la première guerre mondiale en septembre 1914. Incorporé au 106e régiment d’infanterie, il est cependant mentionné comme insoumis, une erreur qui ne sera rectifiée qu’en août 1916, après sa nomination en tant que caporal dans un régiment de chasseurs à pieds. Affecté brièvement en mars 1919 dans un régiment de génie, il est démobilisé en mai de la même année.

Travaillant pour la Compagnie des chemins de fer du Nord, puis, après la fusion des réseaux, pour la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), Marcel Roque vit à Paris, Aubervilliers et la Courneuve (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il épouse, en septembre 1919 à Paris (10e arr.) Marguerite Jeanne Héloïse Tellier.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Marcel Roque est affecté spécial au service des chemins de fer dès septembre 1939. Il est démobilisé en février 1943.

Installé à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) en 1983, dans le quartier de Palissy, rue du 42e de Ligne, Marcel Roque fait partie des derniers anciens combattants survivants de la première guerre mondiale. À ce titre, il est décoré, en février 1996, à l’âge de 102 ans, en tant que chevalier de la Légion d’honneur.

Marcel Roque meurt le 30 décembre 1996 à Joinville. Il était âgé de 103 ans et père de trois filles.

Le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont dans les années 1960

 

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10 janvier 2021 7 10 /01 /janvier /2021 00:01

Aimé Jean Baptiste Paul Daénès naît le 26 novembre 1907 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais). Il est le fils de Julie Louise Ducrocq et de Bienaimé Alphonse Marie Joseph Daénès, houilleur. Leur nom est parfois orthographié Daënes. Ils vivent ensuite dans diverses communes du bassin minier : Auchel, Sains-en-Gohelle, Liévin, Burbure et Bruay.

Son père est grièvement blessé dans un accident du travail alors qu’il est déjà ouvrier trieur aux mines de Marles, à Rimbert-lez-Auchel (Pas-de-Calais), à 13 ans. Il est mêlé, en 1901, à une bagarre à Auchel et son agresseur, un autre mineur, est inculpé de voies de faits. Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé dans les chasseurs à pieds et blessé une première fois en janvier 1915. Bienaimé Daénès est condamné, en avril 1916 par le conseil de guerre de la 72e division d’infanterie à trois ans prison pour « outrages par des gestes et menaces envers son supérieur », mais il est immédiatement amnistié. Blessé une seconde fois le même mois, il rentre avec une semaine de retard de sa permission de convalescence et est affecté, en juin 1916, à une section disciplinaire. Affecté aux mines de Bruay en février 1917, il est ensuite à celles de Ferfay-Cauchy jusqu’en avril 1922 toujours sous statut militaire. Après le conflit, Bienaimé Daénès redevient mineur à Liévin. Il est condamné à deux reprises à des amendes et quelques jours de prison en février 1920 à Béthune pour bris de clôture et tapage injurieux et en janvier 1922 à Lille pour coups et blessures volontaires. Peut-être suite à ces évènements, le couple se sépare. Bienaimé Daénès reste à Liévin, où il se remariera en 1931. Julie Ducrocq s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et vit en 1926 rue du Canal avec ses trois enfants et un manœuvre, Maurice Hibon, qui travaille pour la compagnie cinématographique Pathé, à Joinville.

Aimé Daénès est manœuvre à l’usine de la Canalisation électrique installée dans la commune voisine de Saint-Maurice. Son frère Moïse exerce le même métier à l’établissement du Bi-Métal à Joinville.

La Canalisation électrique

Yvonne Marcelle Aubignat, fille d’un mineur et terrassier, épouse en avril 1928 à Joinville Aimé Daénès. Son beau-père, Jean Aubignat, est candidat communiste aux élections municipales de 1929 à Joinville. La famille vit d’abord à Paris (6e puis 14e arr.) avant de revenir à Joinville où Aimé Daénès, devenu en 1931 tourneur sur métaux, est à son tour également candidat communiste aux élections municipales de mai 1935.

Yvonne Daénès

Il travaille alors comme manœuvre pour la ville de Paris, peut-être à l’usine des eaux de Joinville, et se présente comme employé des services publics ; il sera également câbleur. Aimé Daénès figure en quatrième position sur la liste conduite par Robert Deloche. Il obtient au premier tour 669 voix sur 2 856 suffrages exprimés (23,4%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au second tour, la liste fusionne avec celle du parti socialiste SFIO et recueille deux sièges sur 27. Daénès comptabilise 1 108 votes sur 2 899 exprimés et 2 924 votants (38,2%). Il n’est pas élu. Les deux conseillers municipaux communistes sont Deloche, futur maire de la ville après la Libération et Paul Rouhaud.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Aimé Daénès s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en France. Son cousin germain, Moïse Jean Baptiste Henri Daénès (1912-2000), qui vit à Burbure (Pas-de-Calais) est également résistant.

Aimé Daénès meurt le 11 juin 1979 à Paris (14e arr.) ; il résidait toujours à Joinville, rue des Réservoirs. Âgé de 71 ans, il était père de six enfants.

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2 janvier 2021 6 02 /01 /janvier /2021 00:01

Léon Lévine naît le 31 mai 1914 à Valenciennes (Nord). Il est le fils de Fénia Beiline et de son mari Isaac Lévine, des marchands forains immigrés en 1912 depuis Minsk (Russie, act. Biélorussie) et vivant rue des Maillets. À sa naissance, il a la nationalité russe.

Après la première guerre mondiale, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni.

Léon Lévine fait des études à l’école des sciences politiques et du droit de Paris (Sciences-Po). Ayant effectué une préparation militaire, il est admis en septembre 1936 dans un peloton d'élèves sous-officiers de réserve du train. Il est nommé maréchal-des-logis en avril 1939 dans le 126e escadron du train des équipages.

Pendant la deuxième guerre mondiale, alors qu’il est militaire et stationné à Neufchâteau (Vosges), il trouva un portemonnaie qui contenait une somme importante en billets de banque et le déposa au secrétariat de la mairie.

Au cours de l’occupation allemande, plusieurs membres de sa famille sont arrêtés du fait de leurs origines juives et déportés au camp de concentration d’Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) où ils meurent en juillet et septembre 1942 : sa mère Fénia Beiline, sa sœur Élise, épouse Kac, son neveu Paul Kac et sa belle-sœur, Renée Lipkin, épouse de son frère Alexandre. Ce dernier et leur beau-frère Marc Kac ont participé activement à la Résistance.

Après le conflit, Léon Lévine devient avocat à la cour d’appel de Paris. Il épouse en janvier 1949 à Helsingborg (Suède) Kate Britt Ekman.

Selon l’historien Jean Bossu, Léon Lévine, comme son frère Alexandre, est membre de la loge Europe unie (n° 64) de l’orient de Paris et de la Grande Loge Nationale Française en novembre 1961.

Léon Lévine meurt le 19 novembre 1996 à Paris 6e arrondissement. Il était âgé de 82 ans avait eu au moins trois enfants.

Valenciennes

 

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31 décembre 2020 4 31 /12 /décembre /2020 00:01

Renée Lipkin naît le 15 octobre 1915 à Tolotchine (Russie, act. Talatchyn, Biélorussie). Son nom est parfois orthographié Sipkin. Elle émigre en France, probablement après la révolution soviétique de 1917. En juin 1938, elle épouse au Raincy (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) le cinéaste Alexandre Lévine.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la famille se réfugie à Toulouse (Haute-Garonne) où elle est vendeuse et vit rue Agathoise.

Arrêtée en tant que juive, elle est internée au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret). Elle fait partie du convoi n° 5, qui part pour le camp de concentration d’Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) le 28 juin 1942. Elle y meurt le 3 juillet 1942, à l’âge de 26 ans.

Plusieurs membres de sa belle-famille meurent également dans le même camp de concentration : sa belle-mère Fénia Lévine, sa belle-sœur Élise, épouse Kac, et son neveu Paul Kac.

Son mari, Alexandre et son beau-frère, Marc Kac, ont participé activement à la Résistance.

Le nom de Renée Lévine est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris. Un arrêté du 25 octobre 2012 décide d’apposer la mention « Mort en déportation » sur son acte de décès ; son nom est sous la forme « Lévine, née Sipkin (Renée). »

Son nom figure également sur le Monument aux morts du cimetière ancien du Raincy, en tant que Renée Lévine.

Toulouse, 22, rue Agathoise

 

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29 décembre 2020 2 29 /12 /décembre /2020 00:01

Alexandre Lévine naît le 2 novembre 1912 à Valenciennes (Nord). Il est le fils d’Isaac Lévine et de Fénia Beiline, des marchands forains immigrés la même année depuis Minsk (Russie, act. Biélorussie) et vivant rue des Maillets. À sa naissance, il a la nationalité russe.

Après la première guerre mondiale, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni, à proximité immédiate des studios de cinéma Pathé.

Devenu cinéaste, Alexandre Lévine est annoncé comme devant collaborer à la réalisation de Marie des Angoisses, de Michel Bernheim, en 1935. Cependant, il est embauché en mai par Gelma-Film pour assister Ladislas et Irène Starewitch, réalisateurs de cinéma d’animation vivant à Fontenay-sous-Bois (Seine, act. Val-de-Marne) ainsi que Marc Gelbart.

En septembre 1935, Alexandre Lévine annonce qu’il va tourner un film intitulé Kol Nidre (Le chant sublime), assisté de Luis Morales et René Petit. Son régisseur est Tony Brouqulère et l’administrateur Lazare Corn. La partition musicale est écrite par le compositeur Jacques Dallin. Il s’agit d’une comédie qui se déroule, au début, dans les milieux universitaires et se poursuit dans une atmosphère dramatique. Le projet est présenté comme un « film juif » par Le Journal juif et la production est assurée par Les Films Léo Cohen. La presse souligne que ce sera la première fois qu’on verra à l'écran la reconstitution complète d'un temple Israélite. En 1939, un film au titre homonyme, est réalisé aux États-Unis par Joseph Seiden.

Alexandre Lévine épouse en juin 1938 au Raincy (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) Renée Lipkin (dont le nom est parfois orthographié Sipkin), native de Tolotchine (Russie). Ils s’installent dans cette commune, allée de Bellevue.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la famille se réfugie à Toulouse (Haute-Garonne) où Renée Lévine est vendeuse et vit rue Agathoise. Arrêtée en tant que juive, elle est internée au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret). Elle fait partie du convoi n° 5, qui part pour le camp de concentration d’Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) le 28 juin 1942. Elle y meurt le 3 juillet 1942, à l’âge de 26 ans. Plusieurs membres de la famille d’Alexandre Lévine meurent également dans le même camp de concentration : sa mère Fénia, sa sœur Élise, épouse de Marc Kac, et son neveu Paul Kac.

Séjournant sans doute lui-même à Toulouse puis à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine), Alexandre Lévine s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en France. Son activité est homologuée, avec le titre de chef de bataillon, au sein des Forces françaises combattantes et des Forces françaises de l'intérieur. Il aura sans doute rejoint l’Afrique du Nord, dans les troupes d’Henri d'Astier de la Vigerie. Revenu en France, il monte le réseau Alexandre qui a mené de nombreux combats au Raincy et ses environs.

L’historien Jean-Paul Lefebvre-Filleau raconte qu’il participe, en juillet 1944, à une rencontre dans la clinique Parot, au Raincy, où est installé l’état-major du général Jacques Chaban-Delmas. La présence de Georges Bidault et de Pierre Mendès-France est mentionnée.

Le commandant Alexandre rassemble les combattants dans le bataillon de sécurité FFI 107/22, intégré dans les troupes du général Harry, fidèle au gouvernement provisoire du général de Gaulle. Le beau-frère d’Alexandre Lévine, Marc Kac, est également un membre reconnu de la Résistance.

Après-guerre, Alexandre Lévine, de nouveau installé au Raincy, devient gérant d’une entreprise de cosmétiques, la société Rouge-Très-Bien en août 1949. Il épouse en mars 1950 à Paris (6e arr.) Jacqueline Prongué, titulaire de la médaille de la Résistance française. Ils vivent dans cet arrondissement, rue Monsieur-le-Prince.

Selon l’historien Jean Bossu, Alexandre Lévine, comme son frère Léon, est membre de la loge Europe unie (n° 64) de l’orient de Paris et de la Grande Loge Nationale Française en novembre 1961.

En décembre 1971, Alexandre Lévine est nommé administrateur du collège Sainte-Barbe, plus vieille institution privée d’enseignement subsistante à Paris.

Alexandre Lévine meurt le 26 avril 2007 à Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) où il résidait avec son épouse. Il était âgé de 84 ans et était titulaire, depuis juillet 1947, de la médaille de la Résistance française.

Le Raincy, synagogue

 

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27 décembre 2020 7 27 /12 /décembre /2020 00:01

Élise Lévine naît le 15 octobre 1911 à Minsk (Russie, act. Biélorussie). Son prénom est parfois orthographié Élisa. Elle est la fille de Fénia Beiline et de son mari Isaac Lévine. Peu après sa naissance, la famille émigre en France et s’installe à Valenciennes (Nord), où ils vivent rue des Maillets.

Après la première guerre mondiale, la famille, agrandie de deux garçons, s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni.

En septembre 1929, Élise Lévine épouse à Joinville Marc Kac, d’origine polonaise, comptable aux studios de cinéma Paramount, dans la commune voisine de Saint-Maurice. Le frère d’Élise, Alexandre, devient cinéaste, la famille étant domiciliée tout à côté des établissements Pathé.

Vivant d’abord chez les parents d’Élise à Joinville, le couple Kac (dont le nom est fréquemment orthographié Katz), après la naissance de leur fils Paul, va s’installer dans la ville limitrophe de Champigny-sur-Marne, route de Villiers.

Au cours de la seconde guerre mondiale, les frères d’Élise Kac sont mobilisés. L’occupation allemande et la répression contre les juifs va conduire au départ des hommes, tandis qu’Élise et son fils Paul, sont revenus à Joinville chez la grand-mère.

Tous les trois sont arrêtés en tant que juifs. Ils sont internés au camp de Pithiviers (Loiret). Ils sont déportés par le convoi n° 35, parti de Pithiviers le 21 septembre 1942 à destination du camp d’extermination d'Auschwitz (Allemagne, act. Pologne). Tous les trois meurent le 26 septembre. Élise Kac était âgée de 30 ans. Sa belle-sœur, Renée Lévine, épouse d’Alexandre, était morte au même endroit en juillet la même année. Son mari Marc et son frère Alexandre, furent tous deux des résistants actifs à l’occupation allemande.

Le nom d’Élise Kac est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris ; elle figure également sur la plaque commémorative de la mairie de Joinville-le-Pont sous la forme « Élise Katz. »

Un arrêté du 13 avril 2016 décide d’apposer la mention « Mort en déportation » sur son acte de décès.

La route Villiers à Champigny

 

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25 décembre 2020 5 25 /12 /décembre /2020 00:01

Paul Kac naît le 25 juin 1930 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est parfois désigné sous le nom de Katz. Il est fils d’Élise Lévine, immigrée de Russie et de son mari, Marc Kac, comptable aux studios de cinéma Paramount de Saint-Maurice, venant de Pologne. Comme son père, Paul Kac a à la naissance la nationalité polonaise.

Vivant d’abord chez les grands-parents maternels à Joinville, dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni, la famille Kac va s’installer dans la ville limitrophe de Champigny-sur-Marne, route de Villiers.

Au cours de la seconde guerre mondiale, les oncles maternels de Paul Kac sont mobilisés. L’occupation allemande et la répression contre les juifs va conduire au départ des hommes de leurs domiciles, tandis Paul et sa mère sont revenus à Joinville chez la grand-mère.

Tous les trois sont arrêtés en tant que juifs. Ils sont internés au camp de Pithiviers (Loiret) puis sont déportés par le convoi n° 35, parti de Pithiviers le 21 septembre 1942 à destination du camp d’extermination d'Auschwitz (Allemagne, act. Pologne). Grand-mère, mère et fils y meurent le 26 septembre. Paul Kac était âgé de 12 ans.

Renée Lévine (née Lipkin), épouse de son oncle Alexandre, était morte au même endroit en juillet la même année. Le père de Paul et son oncle Alexandre furent tous deux des résistants actifs à l’occupation allemande.

Le nom de Paul Kac est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris ; il figure également sur la plaque commémorative de la mairie de Joinville-le-Pont sous la forme « Paul Katz. »

Paul Kac, photographie du Mémorial de la Shoah

 

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23 décembre 2020 3 23 /12 /décembre /2020 00:01

Marc Kac naît le 20 septembre 1905 à Vilnius (Pologne, act. Lituanie). Il émigre en France où il épouse en septembre 1929 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Élise Lévine, née en Russie et fille de marchands forains.

Comptable, Kac travaille aux studios de cinéma Paramount dans la commune voisine de Saint-Maurice. Le couple s’installe chez les parents d’Élise à Joinville, dans le quartier de Palissy, avenu Galliéni. Après la naissance en 1930 de leur fils, Paul, ils déménagent et vont dans la ville limitrophe de Champigny, route de Villiers.

Au début de la deuxième guerre mondiale, Marc Kac, décide de s’engager dans la Légion étrangère et intègre le 22e régiment de marche de volontaires étrangers. Il est fait prisonnier et est signalé comme interné dans un camp allemand, le Frontstalag 101, à Cambrai (Nord) en octobre 1940.

L’occupation allemande et la répression contre les juifs va conduire au départ de Marc Kac, de son beau-père et de ses beaux-frères de leurs domiciles, tandis Paul et sa mère sont revenus à Joinville chez la grand-mère.

Tous les trois sont arrêtés en tant que juifs. Ils sont internés au camp de Pithiviers (Loiret) puis sont déportés par le convoi n° 35, parti de Pithiviers le 21 septembre 1942 à destination du camp d’extermination d'Auschwitz (Allemagne, act. Pologne). Grand-mère, mère et fils y meurent le 26 septembre. Ils étaient âgés de 55, 31 et 12 ans. La belle-sœur de Marc Kac, Renée Lévine (née Lipkin), épouse d’Alexandre Lévine, était morte au même endroit en juillet la même année.

Comme Alexandre Lévine, Marc Kac fut un résistant actif à l’occupation allemande en France.

Après le conflit, Marc Kac obtient, en juin 1946, la nationalité française. Il vit à Saint-Etienne (Loire) où il est directeur de garage.

La date de décès de Marc Kac n’est pas connue.

Vilnius

 

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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 00:01

Fénia Beiline naît le 31 mai 1887 à Mir en Russie (act. Biélorussie). La transcription française de son nom et de son prénom est très diverses. On trouve ainsi pour son prénom Fania, Fani, Fanny, Fajga, Faiga, Fejga ou Feiga et pour son nom Beilin, Beuline ou Belin. On gardera ici l’orthographe utilisée dans son acte de décès.

Vivant à Minsk (Russie, act. Biélorussie), elle épouse Isaac Lévine, originaire de la ville et leur fille aînée Élise (ou Élisa) y voit le jour en octobre 1911. Ils émigrent peu après en France, puisque leur deuxième enfant, Alexandre, est déclaré sur l’état-civil de Valenciennes (Nord) en novembre 1912. Ils vivent rue des Maillets et sont marchands forains.

Après la première guerre mondiale, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni. En novembre1926, Fénia et Isaac Lévine achètent un commerce de fleurs rue Vieille-du-Temple dans le quartier du Marais à Paris (4e arr.). Ils le revendent en mars 1927.

Malgré leur origine modeste, les enfants de la famille acquièrent une position sociale : la fille aînée Élise épouse un comptable de la commune voisine de Saint-Maurice ; Alexandre devient cinéaste, leur domicile jouxtant les studios de la firme Pathé ; enfin, Léon fait des études de droit et deviendra avocat.

En mars 1938, les deux époux sont naturalisés Français.

Au cours de la seconde guerre mondiale, les fils de Fénia Lévine sont mobilisés. L’occupation allemande et la répression contre les juifs va conduire au départ des hommes, tandis que sa fille, Élise Kac et son petit-fils Paul, qui résidaient dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, sont revenus à Joinville.

Tous les trois sont arrêtés en tant que juifs. Ils sont internés au camp de Pithiviers (Loiret). Ils sont déportés par le convoi n° 35, parti de Pithiviers le 21 septembre 1942 à destination du camp d’extermination d'Auschwitz (Allemagne, act. Pologne). Tous les trois meurent le 26 septembre. Fénia Lévine était âgée de 55 ans.

Renée Lipkin, épouse de son fils Alexandre, était morte au même endroit en juillet la même année. Alexandre et le gendre de Fénia Lévine, Marc Kac, furent tous deux des résistants actifs à l’occupation allemande.

Le village de Mir, dont Fénia Lévine était originaire, est l’objet d’un massacre en août 1942 ; les 719 Juifs, qui avaient été regroupés dans le ghetto de la bourgade, sont exterminés.

Le nom de Fénia Lévine est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris et sur la plaque commémorative de la mairie de Joinville-le-Pont sous la forme « Fajga Lévine. »

Mir, l'ancienne Yeshiva

 

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