Lucien Charles Provin naît le 7 janvier 1895 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Isabelle François et de son mari, Charles-Jules Provin, sapeur-pompier dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.
Alors plombier, Charles Provin est mobilisé au début de la première guerre mondiale en décembre 1914 mais détaché dans une usine métallurgique locale, Bi-Métal, à Joinville, qui produisait des fils pour les besoins de l’armée notamment pour les communications téléphoniques. En juillet 1916, il rejoint une unité militaire, le 74e régiment d’infanterie. Au cours d’une permission, il épouse en août 1916 à Saint-Maur, Yvonne Chabas, journalière ; son frère aîné Léon se marie le même jour.
Puis en septembre 1916, il est affecté au 220e régiment d’infanterie. Le 19 mai 1917 il est cité à l’ordre de la division : « dans la nuit du 27 avril 1917, au cours d’une opération délicate, s’est porté avec courage à l’attaque des tranchées allemandes, a engagé avec vigueur le combat à la grenade contre les ennemis qui défendaient avec énergie et leur a occasionné des pertes sensibles. »
Malgré ces félicitations, il est noté comme « absent » de son unité le 23 juin puis porté « déserteur » le 12 juillet 1917. Arrêté le 27 juillet à Saint-Maur, il est traduit le 2 septembre devant le conseil de guerre qui le condamne, pour désertion, à quatre ans de travaux publics avec sursis. La légèreté de la peine et le fait qu’il n’ait, semble-t-il, pas été envoyé dans une unité disciplinaire, laisse penser qu’il a bénéficié de circonstances atténuantes ; il sera amnistié le 24 octobre 1919.
Ayant repris son service armé, il est de nouveau cité à l’ordre du régiment le 7 novembre 1917 : « très dévoué et courageux, entraînant ses camarades par son exemple, faisant partie d’une reconnaissance le 22/10, a attaqué un petit poste avec un entrain merveilleux ». Transféré au 329e régiment d’infanterie en décembre 1917, il est de nouveau cité le 12 avril 1918 à l’ordre du régiment : très bon soldat, le 24 mars 1918, est resté au contact de l’ennemi sous un feu violent de mitrailleurs, jusqu’à épuisement complet de ses munitions, contribuant ainsi à arrêter la progression de l’adversaire ». Nommé caporal peu avant la fin de la guerre en octobre 1918, il est démobilisé en août 1919.
En 1937, Charles Provin est chauffeur de machine à vapeur. Il s’installe à Joinville-le-Pont, rue de Paris.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Charles Provin est enregistré dans la commune de Boutigny (act. Boutigny-Prouais, Eure-et-Loir) où une carte alimentaire lui est délivrée. C’est peut-être là qu’il est arrêté et envoyé en déportation.
Lucien Charles Provin meurt le 26 mai 1945 à Paris (18e), boulevard Ney, à l’hôpital Bichat, où il était hospitalisé peut-être à son retour d’un camp. Son décès est déclaré par Maurice Pouvrasseau, membre du comité local de Libération du 18e arrondissement. Il est retranscrit sur l’état-civil de Joinville-le-Pont, où il est inhumé. Le nom de Lucien Provin figure sur le monument aux morts de Joinville et dans la base des morts en déportation du Service historique de la défense. La mention Mort pour la France a été ajoutée sur son acte de décès à la demande du ministère de la guerre et des anciens combattants en mai 1946. À son trépas, il était âgé de 50 ans et père de quatre enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre.
Son oncle, François Charles Provin, avait été adjoint au maire de Joinville-le-Pont (1925-1929) ; un de ses gendres, Roger Rouvet, sera également conseiller municipal de Joinville (1947-1950).
Tombe de Charles Lucien Provin à Joinville-le-Pont
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