Début de la biographie d’Henri Bideaux
Henri Bideaux naît le 29 mars 1909 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marguerite Millet, couturière, et de son mari Henri Bideaux, électricien. Ils vivent rue du Four, dans le quartier du Vieux Saint-Maur.
Devenu tourneur, Henri Bideaux épouse Lucienne Aimée Daumas en juin 1935 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont. Ils s’installent quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis.
Pendant la deuxième guerre mondiale, selon ses déclarations le 1er septembre 1967 dans l’hebdomadaire communiste Le Réveil, Henri Bideaux se soustrait au Service du travail obligatoire en Allemagne (STO) en 1942. Il se réfugie en Aveyron où il devient ouvrier agricole puis rentre en région parisienne début 1944. Engagé dans la résistance à l’occupation allemande, Henri Bideaux est membre des Francs-tireurs et partisans (FTP) et participe, le 25 août 1944, à la bataille du pont de Joinville qui oppose les Forces françaises de l’intérieur (FFI) à une colonne allemande en retraite qui tente de franchir l’ouvrage.
Henri Bideaux est blessé d’une balle dans le cou pendant les combats. La bataille fait 19 morts parmi les combattants de la Résistance et les civils dont un autre FTP, Joseph Belbéoch.
Toujours selon Le Réveil, c’est à la date de cette bataille qu’Henri Bideaux aurait adhéré au parti communiste. Le même journal mentionne qu’il aurait été membre du Comité local de Libération de Joinville ; cependant, son nom ne figure pas dans les deux listes conservées aux archives municipales de Joinville-le-Pont, qui comportent 8 et 12 noms.
Cependant, c’est bien sur la proposition du Comité local de Libération Joinville, et après avis du Comité de Libération de Paris, que Bideaux est désigné pour faire partie de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune, nommée par arrêté du préfet de la Seine le 26 septembre 1944. À ce titre, il fait fonction de conseiller municipal. Robert Deloche, communiste, préside la commission assumant le rôle de maire.
Lors des premières élections municipales après-guerre, en mai 1945, Henri Bideaux est élu sur la liste présentée par Deloche qui remporte les 27 sièges à pourvoir avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés. Il fait partie des 7 communistes aux côtés de 6 socialistes, 5 radicaux-socialistes et 9 indépendants de gauche.
En 1946, Henri Bideaux devient commerçant. En 1967, il indique dans Le Réveil que ses loisirs sont le bricolage, la pêche et le cyclisme. Parmi ses lectures, il cite les écrivains français Jules Verne, Victor Hugo et Émile Zola, le dirigeant russe Lénine et le quotidien communiste L’Humanité.
À l’occasion des élections municipales de novembre 1947, Henri Bideaux est de nouveau candidat sur la liste Union républicaine et résistante, conduite par Deloche. Avec 43,3% des votes, elle obtient 13 sièges et Bideaux est réélu ; bien qu’ayant été devancé par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste, 44%, 13 sièges également), la gauche reste en charge de la municipalité avec le concours du seul élu socialiste SFIO (6,5%) et Deloche est réélu. Le mandat sera très agité dans tous les groupes : le groupe RPF se scinde en deux, quatre socialistes se succèdent, suite à des démissions, sur leur seul siège et Deloche lui-même démissionne, suite à son exclusion du PCF.
En février 1953, pour le remplacer, Amélie Trayaud, communiste et doyenne du conseil municipal, est élue maire. Elle restera en poste deux mois.
Pour tenter de conserver la mairie, le parti communiste imagine faire venir à Joinville pour les élections municipales de mai 1953 un conseiller général de la Seine, Vauthier. Un des responsables de la section locale, Nicolas Grésy-Aveline, le domicilie dans un appartement qu’il loue à Joinville, rue Nouvelle. Vauthier s’inscrit sur les listes électorales de Joinville à cette adresse, malgré le refus d’établir un certificat opposé par le propriétaire. Le quotidien Paris-presse établit que Vauthier était en fait gérant d’un magasin d’appareillage électrique et de postes de TSF à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Le candidat de droite, Georges Defert, obtient du juge de paix de Saint-Maur-des-Fossés qu’il soit radié de ces listes. Le journal écrit que « Ce petit scandale risque d’évincer le parti communiste de la mairie de Joinville. »
L’absence de Vauthier conduit le parti communiste à choisir Henri Bideaux pour conduire la liste d'Union républicaine et résistante, sur laquelle figure aussi la maire sortante, Amélie Trayaud. Sa liste arrive en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et dix sièges et peut compter sur l’appui du parti socialiste SFIO (12,3%, 3 élus). Cependant, trois listes de droite et du centre obtiennent une majorité de 14 des 27 membres du conseil municipal : le Rassemblement des gauches républicaines (RGR) ayant 22,1% et 6 sièges, le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) 19,8% et le même nombre d’élus, tandis que les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) ont les deux postes restants avec 9,2%. L’hebdomadaire libéral Nouvelle Union régionale s’étonne du résultat : « Les rouges (…) apparaissent encore comme une force alors qu’on les croyait en pleine déliquescence, et leur importance veut que tous les groupes antimarxistes fassent désormais barrage ». Defert (RGR) est élu maire.
À suivre
Henri Bideaux, photo Le Réveil
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