Georges Edmond Maréchal naît le 22 février 1909 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Maria Apolline Joséphine Caüet, originaire du Pas-de-Calais, ouvrière dans l’usine Pathé de Joinville (cinéma), et de son mari, Daniel Edmond Maréchal, ouvrier dans la même entreprise. La famille vit dans le quartier du Centre, rue du Pourtour-des-Écoles.
Pendant la première guerre mondiale, son père est prisonnier en Allemagne (1914-1916). Ses parents se séparent après le conflit.
Devenu électricien, Georges Maréchal s’installe à Joinville rue du Chemin-Creux (quartier du Centre) et y épouse en août 1936 Berthe Henriette Bray, couturière.
À la fin de la deuxième guerre mondiale, Maréchal représente le Mouvement de libération nationale (MLN) au sein du comité local de Libération de Joinville, conjointement avec Georges Moutenot. Le MLN regroupe en 1944 plusieurs mouvements, dont Combat (issu lui-même d’un premier MLN, fondé en 1940 par Henri Frenay), les Mouvements unis de la Résistance, Défense de la France, Résistance et Lorraine. Outre des partis politiques (PCF, SFIO, radicaux-socialistes), le syndicat CGT, l’association d’anciens combattants ARAC, le comité local de Libération comprend aussi des représentants du Front national (proche des communistes) et de l’Organisation civile et militaire (OCM).
Lors des élections municipales de mai 1945 à Joinville, Maréchal est, comme Moutenot, candidat sur la liste d’Union résistante et démocratique, conduite par Robert Deloche, maire communiste. La liste remporte les 27 sièges à pourvoir, avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés. Moutenot et Maréchal figurent parmi les 9 indépendants de gauche que compte le conseil municipal, aux côtés de 7 communistes, 6 socialistes SFIO et 5 radicaux-socialistes.
Le mandat de Maréchal prend fin en novembre 1947. Georges Moutenot deviendra, en 1953, adjoint au maire de Joinville-le-Pont en tant que membre du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien).
Après son divorce en janvier 1946, Georges Maréchal épouse en juin cette même année, toujours à Joinville, Anne Marie Alice Brunel.
Georges Edmond Maréchal meurt le 28 décembre 1964 à Joinville. Il était âgé de 55 ans et père de trois enfants issus de son deuxième mariage.
Célébration de la Libération à Joinville-le-Pont, août 1944
Victor Louis Félix Mathieu naît le 11 août 1894 à Beaune (Côte-d'Or). Il est le fils d’Amélie Léonie Poinsinet, blanchisseuse, et de son époux Paul Jean Claude Mathieu, tonnelier. Sa mère est très jeune, puis qu’elle s’est mariée à 15 ans et en a 16 à sa naissance.
Il est employé de commerce en 1914 et vit rue Gransey à Beaune. Victor Mathieu est mobilisé pour son service militaire au début de la première guerre mondiale, en septembre 1914. Il est affecté au 48e régiment d’artillerie. Nommé brigadier en février 1915, il passe en août au 2e régiment d’artillerie lourde puis au 85e en décembre. Devenu maréchal des logis en juin 1916, il rejoint le 285e RAL en octobre 1917. Il est envoyé en juin 1918 suivre des cours de perfectionnement d’artillerie à Sézanne (Marne) mais échoue aux examens en août. Il rejoint alors le 83e RAL puis est démobilisé en septembre 1919.
Son comportement pendant le conflit lui vaut une citation à l’ordre du régiment en avril 1917 : « Excellent sous-officier, très courageux. A participé aux affaires de Champagne et de Verdun en qualité de brigadier téléphoniste. A assuré un parfait fonctionnement des lignes, malgré tous les bombardements ennemis. S’est particulièrement [en mars, octobre et novembre 1916] sur le front nord de la Somme, dans les derniers combats. »
Quittant la Bourgogne, travaillant comme comptable, Victor Mathieu s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Marronniers (act. rue Eugène Voisin). Il épouse dans cette ville en février 1920 Élisa Apollolie Félicie Tardieu, modiste et veuve. En décembre la même année, il est recruté par la compagnie des chemins de fer de l’Est en tant qu’homme d’équipe, affecté à Joinville. Il sera ensuite commis à Paris Reuilly-Diderot.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Victor Mathieu s’engage dans la résistance à l’occupation allemande. À la Libération, il est le président du groupe local du Front national (proche des communistes) à Joinville-le-Pont.
En compagnie d’Amélie Trayaud (future maire de Joinville), il représente cette organisation au sein du Comité local de Libération, qui même des combats et occupe la mairie en août 1944. Il est également le délégué de son mouvement au sein du Comité joinvillais de la renaissance française la même année.
Par arrêté du préfet du département de la Seine, daté du 26 septembre 1944, il est nommé membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Il fait fonction de conseiller municipal ; Robert Deloche (communiste), président, fait office de maire.
Lors des élections municipales d’avril 1945, Victor Mathieu figure sur la liste d’Union républicaine et démocratique, conduite par Robert Deloche. Elle recueille une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits et remporte les 27 sièges à pourvoir. Mathieu est élu conseiller municipal et Deloche reconduit au poste de maire.
Les élus sont 7 communistes, 5 radicaux-socialistes, 6 socialistes SFIO, et 9 indépendants de gauche. Victor Mathieu appartient à l’une de ces deux dernières catégories. Son madat prend fin en octobre 1947.
Victor Mathieu meurt le 28 novembre 1962 à Beaune, sa ville natale. Il était âgé de 58 ans et n’a pas eu d’enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze en 1917.
Député et conseiller général de Provins, Roger Benenson est le directeur politique de L'Information, hebdomadaire communiste de Seine-et-Marne. Après la signature du Pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, son journal est interdit. Lui-même est mobilisé dans l’armée le 6 septembre, au sein du 15e régiment de génie. Il est démobilisé, après la cessation des combats, le 16 juillet 1940 à Saint-Girons (Ariège).
Ayant obtenu une permission pour siéger à la Chambre en janvier 1940, Benenson, contrairement à quatre autre députés communistes, s’associe à l’hommage rendu aux soldats français. Avec trois autres dissidents, dont André Parsal, élu de la circonscription de la Seine où il s’était lui-même présenté en 1928. Le 11 janvier, Benenson est, avec Honel (Seine), Langumier (Seine), Le Corre (Seine-et-Oise), Parsal (Seine) et Dewez (Nord) l’un des six signataires d’une lettre adressée à Édouard Herriot, président de la Chambre des députés : « Nous affirmons hautement notre attachement à la France et à sa défense et notre attachement indéfectible à la cause des revendications des masses laborieuses sur le terrain de la liberté et de la démocratie. Mobilisés depuis le début de la guerre nous nous sommes inclinés devant la discipline, avons accompli intégralement notre devoir de soldats. Nous sommes aujourd'hui en mesure de déclarer que nous ne pouvons que nous élever contre une politique qui a abouti à l'attaque contre la Finlande et à une menace contre la liberté du pays de France menacé par Hitler. »
Malgré cette prise de position, considérée comme trop tardive, la déchéance du mandat de Benenson est prononcée par le parlement. Au cours de la discussion au Sénat, Marx Dormoy avait évoqué la situation des députés mobilisés : « Vous voyez des croix de bois avec cette inscription Mort pour la France et exclu du Parlement français ? »
En mars 1940, il est en outre déchu de son mandat de conseiller général de Provins.
Avec plusieurs anciens sénateurs, députés et maires communistes, Benenson signe une Lettre aux ouvriers communistes, publiée dans Le Matin (1941/09/06). Le premier signataire est Marcel Gitton, ex-secrétaire du parti communiste français, ancien député de la Seine. La lettre explique que « Durant de longues années, nous avons milité dans les rangs du Parti communiste. Nous avons partagé votre foi, vos espérances. Nous avons rompu avec le Parti communiste, considérant que sa dépendance directe de Moscou, la soumission totale de certains de ses dirigeants à l'Internationale dont l'activité était exclusivement dictée par les intérêts et la politique d'alliances si mouvante et parfois équivoque de l'URSS, lui ont enlevé, à un moment capital pour l'avenir de la classe ouvrière, de notre pays, toute possibilité de jugement impartial et indépendant. En un instant, il a renié son action de plusieurs années, s'est séparé de la nation et a brisé ses liens essentiels avec les masses populaires. Il est de nouveau retombé dans une politique sectaire et aventuriste que nous ne pourrions admettre parce que fatale pour les travailleurs qu'il avait mission de défendre et d'émanciper ». Appelant leurs lecteurs à les rejoindre, ils appellent à « bâtir la France de demain. Pour le travail et le pain, Pour la paix et la fraternité des peuples. »
Ce sera la dernière intervention publique de Benenson car, avant même la parution du texte, le 4 septembre 1941, le préfet de Seine-et-Marne a prononcé son internement administratif, le considérant comme « dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Il est d’abord interné au camp de Choisel à Châteaubriant (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique) puis dans celui de Voves (Eure-et-Loir). Il est ensuite déporté à partir de Compiègne le 21 mai 1944 dans un convoi comprenant 2 004 hommes, dont plus de 60% disparurent. Il arrive au camp de concentration de Neuengamme (Hambourg, Allemagne) le 24 mai. Benenson porte le matricule 30 446. Il est ultérieurement transféré au camp annexe de Drütte (Salzgitter, Basse-Saxe, Allemagne), créé pour fournir de la main-d’œuvre à la fonderie de Brunswick pour sa production d’obus.
Roger Benenson meurt le 5 mars 1945 à Drütte. Selon Maitron et Pennetier, il était devenu aveugle et mourut d'épuisement. Âgé de 44 ans, il avait eu deux enfants.
Roger Benenson avait, comme ses collègues qui avaient pris leurs distances avec la politique soviétique, été exclu du parti communiste. Marcel Cachin, dirigeant du PCF, qui prononce le discours d’ouverture de la nouvelle Assemblée nationale en qualité de doyen d'âge en 1946, « omit » de nommer Roger Benenson, parmi les députés morts pour la France. Ses obsèques eurent lieu à Provins en mai 1949.
La mention Mort en déportation est apposée sur son acte de décès par arrêté du secrétaire d'État à la défense, chargé des anciens combattants, en date du 4 septembre 2007.
Robert Henri Achaintre naît le 21 juillet 1922 à Paris (5e arr.). Il est le fils d’Irène Imbert et de son époux, Pierre Marie Achaintre. La famille vit à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue de la Prévoyance. En 1927, elle s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Polangis, d’abord avenue du Parc puis avenue Pauline.
La mère, Irène Achaintre, tient un café avenue du Parc. Le père, Pierre Achaintre, mécanicien dans l’administration des PTT, ancien combattant, est, en 1933, un des fondateurs et le trésorier de la Mutuelle de l'Union fraternelle d'anciens combattants. Le café familial est aussi le siège de l’association Commune libre de Polangis, qui vise à l’animation festive du quartier ; Pierre Achaintre en est le trésorier.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Robert Achaintre s’engage comme résistant à l’occupation allemande. Il est actif dans le département de la Manche (Normandie) au sein du mouvement Libération-Nord. Dirigé par Christian Pineau, le mouvement est proche des cadres du parti socialiste SFIO dans la clandestinité et de syndicalistes de la Confédération générale du travail (CGT) et de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).
Lors des élections municipales de mai 1953 à Joinville, un Achaintre (soit Robert, soit son père Pierre) est candidat sur la liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), conduite par Pierre Calmon et Reine Dosse. Avec 19,8% des suffrages exprimés et six sièges, elle arrive en troisième position, derrière les communistes (35,6%, 10 élus) et le Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit, 9 élus), devant les socialistes (SFIO, 12,3%, 3 élus) et les démocrates-chrétiens (MRP, 9,2%, 2 élus). Achaintre n’est pas élu. Au sein du conseil municipal, la coalition du RGR, du RPF et du MRP permet de battre les communistes et de faire élire maire Georges Defert (RGR). À partir de 1959, ce dernier se fera réélire seul, RPF et MRP figurant dans l’opposition.
Après le décès de Defert en 1975 et en l’absence de son successeur, Jean Pierre Garchery (divers-droite), les élections municipales de mars 1977 se tiennent dans un contexte de division de la majorité sortante. Achaintre présente une liste, étiquetée comme écologiste dans la presse, qui arrive en quatrième position au premier tour. Elle obtient une moyenne de 595 voix pour 7 725 suffrages exprimés (7,7%) sur 7 875 votants et 10 463 inscrits. Au second tour, la gauche, conduite par le communiste Guy Gibout, emporte les 27 sièges à pourvoir. Achaintre n’est pas élu.
Le scrutin général suivant, en mars 1983, voit le succès de Pierre Aubry (divers droite), à la tête d’une liste comprenant des gaullistes (RPR), le centre-droit (UDF) et des non-inscrits. Sa liste obtient 4 319 voix pour 8 171 suffrages exprimés (52,9%) sur 8 339 votants et 10 613 inscrits. Robert Achaintre, qui se présente comme retraité est élu parmi les 9 non-inscrits, avec les 9 RPR et les 8 UDF. Pierre Aubry devient maire.
Au cours des élections municipales suivantes, en mars 1989, Robert Achaintre est réélus sur la liste de Pierre Aubry qui recueille 4 217 voix pour 6 911 suffrages exprimés (61%) sur 7 073 votants et 10 111 inscrits.
Il est reconduit une nouvelle fois en juin 1995, toujours derrière Pierre Aubry qui emporte 3 736 voix pour 6 799 suffrages exprimés (54,9%) sur 6 905 votants et 10 720 inscrits.
Robert Henri Achaintre meurt le 31 mars 2000 à Joinville. il était âgé de 77 ans et avait siégé pendant 17 ans au sein de l’assemblée locale.
Albert Alibert naît le 17 janvier 1928 à Valigny Allier. Il est le fils de Germaine Augustine Gigot et de son mari Henri Alibert, cultivateurs.
Selon l’historienne Annie Pennetier, qui lui consacre une notice dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, c’est « une famille paysanne anticléricale et communiste ». Le père, militant communiste à Valigny, est aussi le secrétaire du syndicat de paysans-travailleurs constitué dans la commune et militant communiste. Sa mère sera également adhérente au parti communiste.
Fin 1936, la famille quitte Valigny pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai du Barrage). Henri Alibert devient chauffeur de chaudières à vapeur à l’hospice de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre, Seine, act. Val-de-Marne) tandis que Germaine Alibert est mouleuse de dents en porcelaine à Saint-Maur. Elle adhère à la section de Joinville du parti communiste.
Bien qu’il n’ait que 16 ans en 1944, Albert Alibert, qui est scolarisé au collège d’Arsonval de Saint-Maur, s’engage dans la Résistance à l’occupation allemande au cours de la deuxième guerre mondiale. Il est reconnu membre des Forces françaises de l’intérieur.
Après la fin du conflit, il fait des études commerciales au lycée Arago à Paris, obtient un brevet commercial, et fait un stage de comptabilité simplifiée moderne selon Annie Pennetier. Il effectue son service militaire dans le 1er régiment de tirailleurs au Maroc, alors sous protectorat français.
Résidant dans le quartier Schaken, à la limite de Joinville et de Saint-Maur, Albert Alibert adhère à la section de Joinville du parti communiste en 1948 puis milite à Saint-Maur. Toujours d’après Annie Pennetier, il suit une école élémentaire de formation communiste.
En avril 1953, il est candidat à Joinville sur la liste communiste conduite par Henri Bideaux, qui comprend la maire sortante, Amélie Trayaud, mais où ne figure plus le maire élu en 1947, Robert Deloche, exclu du parti communiste. La liste arrive en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et 10 sièges sur 27. Albert Alibert n’est pas élu. Malgré le soutien des trois conseillers municipaux socialistes SFIO, les communistes perdent la mairie de Joinville du fait de l’alliance des 14 élus des trois groupes de droite et du centre (RGR, RPF et MRP). Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, droite) est élu maire.
Albert Alibert travaille aux Tréfileries du Havre, à Saint-Maurice (devenues ultérieurement Pirelli). Il sera ultérieurement employé puis chez Roche ameublement, rue de Lyon à Paris (12e arr.). En avril 1951, il épouse Éliane Ségala, d’origine aveyronnaise et, comme lui, militante communiste.
Leur maison devant être détruite, les Alibert sont expulsés en 1963 et s’installent à Valenton (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Ils résident dans le quartier de la Bergerie, où Albert Alibert devient un des animateurs de l’amicale des locataires.
Le témoignage d’Albert Alibert, recueilli par Annie Pennetier, mentionne qu’il a été un actif animateur de la Confédération générale du travail (CGT, syndicat proche du parti communiste) chez Roche ameublement pendant les grèves de mai 1968, au cours desquelles l’entreprise est occupée.
À Valenton, Albert Alibert appartient à la direction de la section communiste pendant les années 1960 et 1970 ; il contribue à la reconstitution d’une cellule communiste dans la commune voisine de Villecresnes. La ville de Valenton a une municipalité communiste depuis la fondation du PCF en 1920 et, hormis la période 1940-1944, jusqu’en 2020.
Avec les élections municipales de mars 1965, Albert Alibert est élu sur la liste du maire sortant Julien Duranton et devient son deuxième adjoint, en charge des travaux. Il est renouvelé dans un poste d’adjoint au maire en juin 1971 puis en mars 1977. De nouveau élu en mars 1983, il siège alors comme conseiller municipal, toujours avec Julien Duranton en tant que maire.
Quittant le conseil municipal en mars 1989, Albert Alibert signe plusieurs pétitions en tant que maire-adjoint honoraire de Valenton : en 2005, pour la libération de Al Kubaysi, prisonnier d'opinion en Irak ; en 2006, « Pour un nouveau printemps des peuples. »
Il est un des animateurs de l'Association de recherches et d'études de Valenton (AREV).
Albert Alibert meurt le 20 novembre 2018 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 90 ans et père de deux filles.
Albert Alibert en 1995 (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français)
Henri Alibert naît le 18 août 1898 à Lurcy-Lévy (Allier, act. Lurcy-Lévis). Il est le fils de Marguerite Friaud et de son époux Pierre Alibert, cultivateurs.
Il est domestique de culture quand il est mobilisé dans l’armée, au cours de la première guerre mondiale, en mai 1917. Il sert dans le 14e bataillon de chasseurs à pied (BCP). Affecté au 7e BCP en juin 1919, il rejoint le 110e régiment d’infanterie en août la même année, avant d’être démobilisé en octobre.
Après-guerre, il devient propriétaire d’une petite ferme à Valigny (Allier), Henri Alibert épouse en janvier 1925 dans ce village Germaine Augustine Gigot, fille d’un autre propriétaire exploitante. Ils vivent dans le hameau des Bruyères.
Selon le témoignage de son fils, Albert, recueilli par l’historienne Annie Pennetier pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, il est militant communiste à Valigny et anticlérical. Peut-être est-ce lui qui est mentionné comme Henri Alibert dans le quotidien L’Humanité dans une souscription du parti socialiste SFIO en octobre 1919 puis dans une autre du parti communiste, qui lui a succédé, en mai 1924.
En décembre 1928, le maire communiste, Pénot, préside une réunion de 60 personnes à Valigny, qui conduit à la création d’un syndicat agricole couvrant également la commune d’Isles. Pénot en est le président et Alibert le secrétaire. En 1929, il participe à un « concours d’abonneurs » du journal Voix paysanne. C’est lui qui représente son syndicat lors de la constitution de l’union départementale des paysans-travailleurs, mouvement proche du parti communiste, en mai 1930 à Villefranche-d’Allier. Il est nommé membre de la commission de contrôle.
Fin 1936, la famille quitte Valigny pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai du Barrage). Henri Alibert devient chauffeur de chaudières à vapeur. Il travaille à l’hospice de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre, Seine, act. Val-de-Marne) pour l’Assistance publique, qui gère notamment les hôpitaux de Paris et d’une partie de la banlieue. Il déménage, en 1939, rue de l’Écluse dans la commune de Saint-Maur-des-Fossés, voisine de Joinville.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Henri Alibert est d’abord maintenu à son poste professionnel puis mobilisé en février 1940 mais très vite renvoyé vers son activité hospitalière en avril. En 1949, il réside de nouveau à Joinville.
Henri Alibert meurt le 23 décembre 1986 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Son épouse a également été militante communiste, de même que son fils qui fut après-guerre adjoint au maire de Valenton (Val-de-Marne).
Fernand Ignacio Paraïso naît le 12 août 1892 à Porto-Novo (Dahomey, act. Bénin). Il est le fils de Fernande Séhéfi et d’Ignacio Souleyman Paraïso dont elle est la troisième femme. Conseiller du roi de Porto-Novo, chef de la communauté musulmane, exploitant d’une plantation agricole, Ignacio Souleyman Paraïso était devenu une personnalité du Dahomey, seul indigène nommé membre du conseil d’administration de la colonie française et conseiller municipal de Porto-Novo, qui en était la capitale. Il était lui-même le fils d’Odio dit José Piquino Paraïso, déporté comme esclave au Brésil puis revenu Afrique au service d’un trafiquant d’esclave, devenu à la mort de ce dernier au service du roi. Elepo, le père d’Odio et donc l’arrière-grand-père de Fernand Paraïso, était un prince Yoruba de l’actuel Nigéria, dont une partie de la famille fut prise en esclavage après la perte de son village natale au cours de guerres intestines.
Ignacio Paraïso avait environ 55 enfants avec au moins quatre épouses. S’il était un notable islamique, il avait été baptisé et à peu près de la moitié de ses enfants étaient catholiques et élevés dans des écoles chrétiennes, ce qui fut sans doute le cas de Fernand. Ignacio Paraïso participa à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et fut décoré du Mérite agricole ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.
Fernand Paraïso, qui aurait également porté le prénom africain d’Aboudou, bénéficia d’une bourse de l’Alliance française pour poursuivre des études en France. Il intégra en 1909 l’Institution du Parangon, école coloniale située à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dirigée par le docteur Henri Rousseau. Parmi ses condisciples, on peut citer le Vietnamien Nguyen Thé Truyen, qui fut compagnon d’Hô-Chi-Minh avant de s’en éloigner.
Dès la première année, le parcours scolaire de Fernand Paraïso fut brillant : prix d'excellence en août 1910 ; brevet d'aptitude militaire et médaille de bronze au tir en juillet 1911, en plus de ses mentions en horticulture et topographie ; prix de Géographie en juillet 1912 et nouvelle médaille de tir, dont il était devenu militaire ; prix « colonial » en juillet 1913, médaille d'or de tir. Enfin, il reçoit le prix de la fondation Ferdinand Rousseau (ancien maire de Joinville-le-Pont) en juillet 1914.
Non concerné par des obligations militaires du fait de son statut d’indigène, Fernand Paraïso s’engage cependant le 1er septembre 1914 pour la durée de la guerre à Paris (12e arr.), probablement au fort de Vincennes. Il est affecté au 163e régiment d’infanterie. En novembre 1914, il devient caporal puis en avril 1915, sergent. Il rejoint le 36e régiment d’infanterie en juin 1916. Naturalisé français en décembre 1917, et de ce fait soumis au service militaire, Fernand Paraïso reste dans l’armée après la fin de la guerre. Il devient aspirant, donc officier, en février 1919 et est démobilisé en août la même année.
Son comportement pendant le conflit lui a value deux citations. En octobre 1916, il est cité à l’ordre de la 5e division d’infanterie : « Sous-officier très brave, très discipliné, a été blessé 5 septembre 1916 au cours d’une patrouille ayant pour mission l’attaque d’un petit poste ennemi. Malgré sa blessure, a conservé le commandement de sa patrouille et a pu, grâce à son énergie, ramener tous ses hommes ».
Il est de nouveau cité à l’ordre du 3e corps d’armées en septembre 1917 : « Le 10 septembre 1917, volontaire pour une expédition dans les lignes allemandes, a été grièvement blessé en abordant résolument et avec un entrain digne de tous les éloges, un poste avancé. Quoique blessé, persistait à poursuivre son but. Ne s’est replié que sur l’ordre de son chef de patrouille. »
Plusieurs blessures ont affectées Fernand Paraïso : en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle), il a des plaies à la tête et au bras, dues à des éclats d’obus ; en septembre 1916 aux Éparges (Meuse), il est victime d’éclats de grenade au bras droit ; en septembre 1917 à Heurtebise, c’est sa face qui est touchée de nouveau par des éclats de grenade.
Après-guerre, Fernand Paraïso reste vivre à Joinville, quai de la Marne. Il exerce comme caissier-comptable. En 1921, il a comme compagne Blanche Berthier, couturière à façon. Il est l’un des fondateurs, en octobre 1919, de l’association Union sportive de Joinville (USJ) dont le président est Stephen Durande, futur maire de Joinville. Paraïso en est le secrétaire ; il est remplacé dans cette fonction l’année suivante par Antoine Liou, employé d’octroi et conseiller municipal.
En février 1925 à Joinville, Fernand Paraïso, qui a déménagé impasse Jules Rousseau, toujours à Joinville, épouse Clara Alphonsine Suzanne Janvier, employée de banque. Ils s’installent à Paris rue Vavin.
Dans la réserve de l’armée, Fernand Paraïso est affecté à l'infanterie coloniale et nommé sous-lieutenant en juin 1929 puis lieutenant en août 1930. Il travaille toujours comme comptable pour les papeteries Navarre. La famille est installée en 1936 à Villemomble (Seine, act. Seine-Saint-Denis), boulevard d’Aulnay.
Pendant la deuxième guerre mondiale, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur.
Après la guerre, Fernand Paraïso est nommé capitaine des troupes de marine. Il quitte ses fonctions en 1949 et est admis à l’honorariat.
Fernand Ignacio Paraïso naît le 12 août 1892 à Porto-Novo (Dahomey, act. Bénin). Il est le fils de Fernande Séhéfi et d’Ignacio Souleyman Paraïso dont elle est la troisième femme. Conseiller du roi de Porto-Novo, chef de la communauté musulmane, exploitant d’une plantation agricole, Ignacio Souleyman Paraïso était devenu une personnalité du Dahomey, seul indigène nommé membre du conseil d’administration de la colonie française et conseiller municipal de Porto-Novo, qui en était la capitale. Il était lui-même le fils d’Odio dit José Piquino Paraïso, déporté comme esclave au Brésil puis revenu Afrique au service d’un trafiquant d’esclave, devenu à la mort de ce dernier au service du roi. Elepo, le père d’Odio et donc l’arrière-grand-père de Fernand Paraïso, était un prince Yoruba de l’actuel Nigéria, dont une partie de la famille fut prise en esclavage après la perte de son village natale au cours de guerres intestines.
Ignacio Paraïso avait environ 55 enfants avec au moins quatre épouses. S’il était un notable islamique, il avait été baptisé et à peu près de la moitié de ses enfants étaient catholiques et élevés dans des écoles chrétiennes, ce qui fut sans doute le cas de Fernand. Ignacio Paraïso participa à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et fut décoré du Mérite agricole ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.
Fernand Paraïso, qui aurait également porté le prénom africain d’Aboudou, bénéficia d’une bourse de l’Alliance française pour poursuivre des études en France. Il intégra en 1909 l’Institution du Parangon, école coloniale située à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dirigée par le docteur Henri Rousseau. Parmi ses condisciples, on peut citer le Vietnamien Nguyen Thé Truyen, qui fut compagnon d’Hô-Chi-Minh avant de s’en éloigner.
Dès la première année, le parcours scolaire de Fernand Paraïso fut brillant : prix d'excellence en août 1910 ; brevet d'aptitude militaire et médaille de bronze au tir en juillet 1911, en plus de ses mentions en horticulture et topographie ; prix de Géographie en juillet 1912 et nouvelle médaille de tir, dont il était devenu militaire ; prix « colonial » en juillet 1913, médaille d'or de tir. Enfin, il reçoit le prix de la fondation Ferdinand Rousseau (ancien maire de Joinville-le-Pont) en juillet 1914.
Non concerné par des obligations militaires du fait de son statut d’indigène, Fernand Paraïso s’engage cependant le 1er septembre 1914 pour la durée de la guerre à Paris (12e arr.), probablement au fort de Vincennes. Il est affecté au 163e régiment d’infanterie. En novembre 1914, il devient caporal puis en avril 1915, sergent. Il rejoint le 36e régiment d’infanterie en juin 1916. Naturalisé français en décembre 1917, et de ce fait soumis au service militaire, Fernand Paraïso reste dans l’armée après la fin de la guerre. Il devient aspirant, donc officier, en février 1919 et est démobilisé en août la même année.
Son comportement pendant le conflit lui a value deux citations. En octobre 1916, il est cité à l’ordre de la 5e division d’infanterie : « Sous-officier très brave, très discipliné, a été blessé 5 septembre 1916 au cours d’une patrouille ayant pour mission l’attaque d’un petit poste ennemi. Malgré sa blessure, a conservé le commandement de sa patrouille et a pu, grâce à son énergie, ramener tous ses hommes ».
Il est de nouveau cité à l’ordre du 3e corps d’armées en septembre 1917 : « Le 10 septembre 1917, volontaire pour une expédition dans les lignes allemandes, a été grièvement blessé en abordant résolument et avec un entrain digne de tous les éloges, un poste avancé. Quoique blessé, persistait à poursuivre son but. Ne s’est replié que sur l’ordre de son chef de patrouille. »
Plusieurs blessures ont affectées Fernand Paraïso : en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle), il a des plaies à la tête et au bras, dues à des éclats d’obus ; en septembre 1916 aux Éparges (Meuse), il est victime d’éclats de grenade au bras droit ; en septembre 1917 à Heurtebise, c’est sa face qui est touchée de nouveau par des éclats de grenade.
Après-guerre, Fernand Paraïso reste vivre à Joinville, quai de la Marne. Il exerce comme caissier-comptable. En 1921, il a comme compagne Blanche Berthier, couturière à façon. Il est l’un des fondateurs, en octobre 1919, de l’association Union sportive de Joinville (USJ) dont le président est Stephen Durande, futur maire de Joinville. Paraïso en est le secrétaire ; il est remplacé dans cette fonction l’année suivante par Antoine Liou, employé d’octroi et conseiller municipal.
En février 1925 à Joinville, Fernand Paraïso, qui a déménagé impasse Jules Rousseau, toujours à Joinville, épouse Clara Alphonsine Suzanne Janvier, employée de banque. Ils s’installent à Paris rue Vavin.
Dans la réserve de l’armée, Fernand Paraïso est affecté à l'infanterie coloniale et nommé sous-lieutenant en juin 1929 puis lieutenant en août 1930. Il travaille toujours comme comptable pour les papeteries Navarre. La famille est installée en 1936 à Villemomble (Seine, act. Seine-Saint-Denis), boulevard d’Aulnay.
Pendant la deuxième guerre mondiale, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur.
Après la guerre, Fernand Paraïso est nommé capitaine des troupes de marine. Il quitte ses fonctions en 1949 et est admis à l’honorariat. Il résidait toujours à Villemomble.
Selon une source généalogique, Fernand Paraïso serait décédé en 1977. Il aurait été âgé de 84 ou 85 ans. Décoré de la Croix de guerre, avec deux étoiles d’argent et de vermeil, il a reçu en mars 1947 la Médaille de la Résistance française. Chevalier de la Légion d’honneur depuis juin 1929, il a été promu officier en décembre 1958.
Son fils Michel Paraïso a adopté le patronyme de Fernand-Paraïso, qui est porté par ses descendants.
Société de préparation militaire du Parangon ; Fernand Paraïso est probablement à gauche des moniteurs
Georges Camille Hamon naît le 17 novembre 1901 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Lucie Delphine Couvreur, papetière et de son mari Jules Hamon, alors employé de commerce et après-guerre également papetier. La famille va avoir plusieurs domiciles successifs dans la Grande-Rue de cette commune.
Son père, né Jules de Drouard de la Croisette, est le fils naturel d’une aristocrate de la Sarthe. Il exerce des responsabilités dans le parti socialiste SFIO à Saint-Maurice à partir de 1914 et est également impliqué dans la grande coopérative de consommation locale, l’Avenir de Gravelle. Sa mère est aussi une enfant illégitime au sens du droit. Georges Hamon et ses deux frères Léon, l’aîné et Jules, le cadet, resteront manifestement proches de leurs parents, vivant ensemble, jusqu’au début des années 1930.
Convoqué pour son service militaire en avril 1921, Georges Hamon incorporé au 153e régiment d’infanterie. Il est envoyé dans l’armée d’occupation des Pays rhénans (Allemagne) en août la même année. Il revient en France en mai 1923 pour sa démobilisation. La famille s’est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune riveraine de Saint-Maurice, dans un pavillon de la rue de la Liberté (Centre). Georges Hamon est chauffeur de machines à l’Usine des eaux de la Ville de Paris, située à Joinville.
Condamné en mars 1924 par la 15e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à 16 francs d’amende pour « port d’arme prohibée », il est amnistié en janvier l’année suivante. En septembre 1924, le même jour que son frère aîné et dans le même lieu, Georges Hamon se marie avec Léontine Clémence Lafferrière, mécanicienne.
En même temps que son frère Léon, conformément aux opinions de leur père, Georges Hamon est candidat communiste pour les élections municipales de mai 1929 à Joinville. Il figure en vingtième position sur 27 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (BOP), conduite par Roger Bénenson, ouvrier mécanicien, futur député de Seine-et-Marne en 1936.
Le scrutin oppose un groupe d’Union nationale et la Concentration des gauches. Le premier est composé de libéraux et conservateurs, dirigé par le maire sortant, Stephen Durande (divers droite), qui a succédé en cours de mandat à Henri Vel-Durand, radical dissident, décédé. Le cartel des gauches, conduit par Georges Briolay (radical-socialiste), rassemble le parti radical-socialiste, le parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants.
À l’issue du premier tour, la droite est en tête avec une moyenne de 42,6%, devant les gauches (35;9%) et les communistes (16%), avec des divers pour 5,9%. Le second tour se fait dans la même configuration, mais une partie des votes divers ou communistes se sont reportés sur le cartel des gauches, qui emporte 22 des 27 sièges à pourvoir avec 45,9%, tandis que la droite se contente de 5 élus avec 41,6%, le maire sortant étant battu. Le BOP communiste recule à 12,5%
Au premier tour, Georges Hamon a obtenu 336 voix pour suffrages 1 715 votants (19,6%) et 2 491 inscrits. Il n’est pas élu.
Le couple Hamon est installé rue de la Fraternité, toujours à Joinville, à proximité de l’usine des Eaux.
En juin 1939, Georges Hamon intègre l'école militaire d'administration (EMA) située dans le château de Vincennes à Paris (12e arr.). Le cursus de formation des officiers d'administration du service de l'Intendance dure 70 jours, mais le déclenchement de la guerre en septembre 1939 fait qu’il ne fait qu’une partie du cursus (21 jours) et n’est donc pas nommé à ce grade. Le 7 juillet 1940, il est démobilisé à Mirepoix (Ariège).
Georges Hamon meurt le 12 juin 1981 à Créteil. Il était âgé de 79 ans et père de deux enfants. Il résidait peut-être à Maisons-Alfort.
Joinville-le-Pont, pavillon 5, rue de la Fraternité
Léon Henri Hamon naît le 21 juin 1899 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Lucie Delphine Couvreur, papetière et de son mari Jules Hamon, alors employé de commerce et après-guerre également papetier. La famille s’installe vers 1900 dans la commune proche de Saint-Maurice où elle aura plusieurs domiciles successifs dans la Grande-Rue.
Jules Hamon, né Jules de Drouard de la Croisette, est le fils naturel d’une aristocrate de la Sarthe. À partir de 1914, il exerce des responsabilités dans le parti socialiste SFIO à Saint-Maurice et en tant que responsable de l’importante coopérative de consommation de cette commune, l’Avenir de Gravelle. Sa mère est également fille d’une célibataire. A contrario, Léon Hamon et ses deux frères Georges et Jules, resteront manifestement proches de leurs parents, vivant ensemble, avec leurs épouses, jusqu’au début des années 1930.
Alors mouleur en cuivre, Léon Hamon est appelé pour faire son service militaire à 18 ans, pendant la première guerre mondiale. Il est incorporé en avril 1918 au46e régiment d’infanterie. Après la fin du conflit, il passe en juillet 1919 dans la 7e section d’infirmiers militaires puis en août au 6e régiment de tirailleurs marocains. Il est affecté au Maroc, alors sous mandat français, en décembre 1919. Nommé caporal en avril 1920 au 1er régiment de zouaves, il est chargé de l’encadrement des troupes marocaines. Démobilisé en février 1921, il rentre en France le mois suivant avec le grade de sergent.
Peu après, la famille s’installe dans la commune voisine de Joinville-le-Pont (également Seine, act. Val-de-Marne), rue de la Liberté, dans le quartier du centre. Léon Hamon se marie dans cette ville avec Angèle Mansfeld, couturière, en septembre 1924, le même jour que son frère cadet Georges.
Toujours en compagnie de son frère Georges, et dans la continuité de l’engagement de son père, Léon Hamon est candidat sur la liste communiste pour les élections municipales joinvillaises de mai 1929. Il figure en vingt-sixième position sur 27. Les communistes ont pris le nom de Bloc ouvrier et paysan (BOP) et sont conduits par Roger Bénenson, ouvrier mécanicien, qui sera député de Seine-et-Marne en 1936.
Le scrutin a également pour concurrents un groupe d’Union nationale et la Concentration des gauches. Le premier est composé de libéraux et conservateurs, dirigé par le maire sortant, Stephen Durande, qui a succédé en cours de mandat à Henri Vel-Durand, radical dissident, décédé. Le cartel des gauches, conduit par Georges Briolay (radical-socialiste), rassemble le parti radical-socialiste, le parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants.
À l’issue du premier tour, la droite est en tête avec une moyenne de 42,6%, devant les gauches (35;9%) et les communistes (16%), avec des divers pour 5,9%. Le second tour se fait dans la même configuration, mais une partie des votes divers ou communistes se sont reportés sur le cartel des gauches, qui emporte 22 des 27 sièges à pourvoir avec 45,9%, tandis que la droite se contente de 5 élus avec 41,6%, le maire sortant étant battu. Le BOP communiste recule à 12,5%
Au premier tour, Léon Hamon a obtenu 334 voix pour suffrages 1 715 votants (19,5%) et 2 491 inscrits. Il n’est pas élu.
Au cours des années 1930, il devient tireur de films, très probablement dans l’usine Pathé-Cinéma du quartier de Polangis, à Joinville. en 1936, il vit toujours, avec son épouse, son fils, son frère et sa belle-sœur, dans le pavillon de ses parents.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Léon Hamon rejoint d’abord en septembre 1939 la 1e demi-brigade d’infanterie légère, avant d’être transféré très rapidement à son dépôt de rattachement. Il est fait prisonnier peu avant la cessation des combats, le 15 juin 1940. Il est transféré au stalag XVII-B, camp de prisonniers allemand à Krems-an-der-Donau, en Basse-Autriche. À une date inconnue, il est rapatrié et soigné à l’hôpital Saint-Jacques de Perpignan (Pyrénées-Orientales).
Léon Hamon meurt le 18 avril 1969 à Menetou-Couture (Cher). Il était âgé de 69 ans et père d’un enfant. Il était décoré de la médaille coloniale, avec une agrafe Maroc.
Commerçant à Joinville-le-Pont, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Henri Bideaux siège dans les instances municipales depuis la Libération en août 1944. Élu communiste sur les listes de Robert Deloche, il reste au conseil municipal quand ce dernier, exclu du PCF, démissionne et est remplacé en février 1953 par Amélie Trayaud.
Pendant vingt années, Bideaux va être la principale personnalité publique des communistes à Joinville-le-Pont, se présentant à tous les scrutins municipaux ou départementaux. Il figure ainsi en mai 1953, en huitième position sur la liste communiste pour les élections au conseil général de la Seine dans l’arrondissement de Sceaux, conduite par le maire d’Ivry-sur-Seine, Georges Marrane ; il n’est pas élu.
Au sein du conseil municipal, Bideaux n’hésite pas à faire preuve d’une opposition bruyante. La nouvelle majorité ayant décidé de supprimer en mai 1935 l’usage d’un baraquement dans le parc du dispensaire à l’Union des vaillants et vaillantes (mouvement de jeunesse communiste), Bideaux proteste et entonne le chant révolutionnaire la Jeune Garde en compagnie de deux autres élus communistes, Langat et Grésy-Aveline.
Sous la cinquième République, le régime électoral change pour faire place au scrutin majoritaire tant aux élections municipales que cantonales (pour le département). En mars 1959 est ainsi candidat dans le 40e canton de la Seine, celui de Joinville-le-Pont, qui comprend également une partie de Saint-Maur-des-Fossés. Bideaux arrive en tête dans cette dernière ville mais est distancé à Joinville par le maire, Defert. Sur tout le canton, il recueille 4 512 voix pour 14 827 suffrages exprimés (30,4%) sur 15 369 votants et 21 457 inscrits, derrière Defert (32,5%), mais devant le RPF, le MRP et le parti socialiste SFIO. Au second tour, il est distancé avec 5 155 voix pour 15 302 suffrages exprimés (33,7%) sur 15 655 votants, derrière Defert, qui est élu, et devant le socialiste.
Les élections municipales concomitantes voient la liste conduite par Bideaux obtenir au premier tour 2 412 voix pour 7 488 suffrages exprimés (32,2%) sur 7 780 votants et 10 276 inscrits, toujours derrière Defert (41,2%) et devant une union de l’UNR (gaulliste), du MRP et de la SFIO (23,5%). Au second tour, Defert renforce son avance à 52,4% et emporte les 27 sièges, les communistes ne progressant guère avec 2 587 voix pour 7 580 suffrages exprimés (34,1%) sur 7 747 votants, la coalition reculant à 13,1%.
Ne disposant plus d’un mandat municipal, c’est en tant que secrétaire de la section de Joinville du PCF que Bideaux envoie, en octobre 1964, une lettre ouverte au maire de Joinville sur la sécurité devant l’école Oudinot, celle de son quartier de Polangis.
Lors des élections municipales de mars 1965 à Joinville, Henri Bideaux est à la tête d’une liste d’Union démocratique qui comporte 24 communistes mais également un socialiste (Robert Gente), un radical-socialiste (Charles Le Goff) et un indépendant (André Blocher). Avec 2 316 voix pour 7 762 suffrages exprimés (29,8%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits, elle est de nouveau devancée par Defert (43,6%) et talonnée par les gaullistes de l’UNR (26,5%). Après le retrait de ces derniers, les 27 colistiers de Defert sont élus contre ceux de Bideaux, qui ont 2 818 voix pour 7 406 suffrages exprimés (38,1%) sur 7 622 votants.
Le découpage des anciens départements de la Seine et de la Seine-et-Oise, avec la création en 1967 notamment du nouveau département du Val-de-Marne, entraîne une nouvelle géographie cantonale. Joinville est le 31e des 33 cantons, qui comprend désormais, outre le chef-lieu, une partie de la commune voisine de Champigny. Les premières élections ont lieu en septembre et octobre 1967. Dans sa déclaration de candidature, Henri Bideaux, qui indique qu’il est secrétaire de la section de Joinville du PCF, assure que « L’aménagement des bords de Marne et la lutte contre la pollution retiennent toute mon attention ». Il est président du syndicat des riverains du canal de Polangis, qui longe le quai d’Anjou où il réside, et s’inquiète du gel des ventes de logement et des aménagements du quartier de Polangis qui feront suite à la construction annoncée de l’autoroute de l’Est (act. A4).
En tête à Champigny, Bideaux est presqu’à égalité avec Defert après le premier tour avec 2 485 voix pour 7 756 suffrages exprimés (32%) sur 7 910 votants et 14 656 inscrits quand le candidat de droite à 2 491 votes (32,1%). Bénéficiant au second tour du désistement de la FGDS (socialistes et radicaux-socialistes), Bideaux échoue cependant avec 4 219 voix pour 8 780 suffrages exprimés (48,1%) sur 8 958 votants. Defert est réélu.
Au cours du mois d’avril 1968, Bideaux se plaint que le maire de Joinville lui a refusé de lui prêter une salle pour organiser la conférence de la section PCF ; il la réunit alors à Champigny.
Dans l’hebdomadaire communiste Le Réveil, il considère comme président de l’association de propriétaires du canal de Polangis qu’il y a un mécontentement justifié dans ce quartier, mentionnant la voirie et le tout-à-l’égout. Il propose la constitution d’un comité de défense du quartier.
Les élections municipales de mars 1971 constitueront la dernière occasion d’un affrontement électoral entre Defert et Bideaux, tournant une fois encore en faveur du premier. Henri Bideaux est à la tête d’une liste Union pour une gestion sociale, moderne et démocratique qui recueille une moyenne de 35,8% des suffrages exprimés, la droite remportant dès le premier tour les 27 sièges avec 64,2%.
Suite au décès de Defert en octobre cette année-là, dans un contexte où l’union de la gauche se développe, l’élection municipale partielle de décembre 1975 voit le PCF faire appel à Guy Gibout, journaliste et élu local de Champigny. Il constitue pour les quatre postes à pourvoir une liste en association avec le nouveau parti socialiste, le mouvement radical de gauche (MRG) et le parti socialiste unifié (PSU), qui est battue par celle soutenue par Jean Pierre Garchery (divers-droite), élu maire.
C’est le même Gibout qui conduit, en mars 1977, une liste d'union de la gauche, composée de 14 PC, 9 PS, 2 PSU et 2 MRG. La division de la majorité sortante en quatre listes donne à la gauche une majorité relative. Au second tour, la gauche emporte les 27 sièges à pourvoir devançant la liste de Georges Derou avec 4 035 voix (51,3%) contre 3 836 (48,7%). Guy Gibout est élu maire et Henri Bideaux redevient conseiller municipal au sein du groupe communiste.
Les élections municipales ayant été annulées, un nouveau scrutin est organisé à l’automne 1978. La liste Gibout est intégralement réélue et Henri Bideaux siège comme conseiller municipal jusqu’en mars 1983 ; il aura siégé pendant 21 ans depuis 194. Guy Gibout n’est pas réélu maire.
Henri Bideaux meurt le 30 décembre 1994 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 85 ans, toujours domicilié à Joinville et père d’une fille. Il est inhumé au cimetière municipal de Joinville.