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2 septembre 2017 6 02 /09 /septembre /2017 01:01

Charles Hippolyte Pinson naît le 2 avril 1793 dans une commune qui s’appelle, depuis peu, La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur et qui deviendra plus tard Joinville-le-Pont.

Il est le fils de Laurent François Pinson (1755-1814), marchand de bois et de Jeanne Marguerite Mathieu (1764-1843). En 1791, Laurent François Pinson est le deuxième officier municipal de la commune, avec Edme Lheureux, le premier maire de la commune, qui compte alors 400 habitants. Laurent François Pinson est nommé maire en 1800 par le préfet de la Seine, Nicolas Frochot, lors du rétablissement de cette fonction, supprimée en 1795. Il meurt en fonction le 27 décembre 1814 dans sa commune.

Le frère aîné d’Hippolyte Pinson, Laurent-Nicolas Pinson (1788-1867), également marchand de bois devient à son tour adjoint au maire en 1822 (ou peut-être en 1821), le maire étant Claude Joseph Jacmart. Il est maire en 1830. C’est lui qui obtient en 1831 du roi Louis-Philippe que la commune soit désormais appelée Joinville-le-Pont en l'honneur de François d'Orléans, prince de Joinville (1818-1900), troisième fils de Louis-Philippe. Il s’agit pour lui de marquer, de manière définitive, la séparation de Joinville et Saint Maur, qui ne formaient qu’une seule paroisse avant la Révolution de 1789. Il reste maire jusqu’en 1843.

Hippolyte Pinson travaille à Joinville-le-Pont en qualité de menuisier. Le bois, qui arrive par flottage sur la Marne jusqu’au port et au pont de Joinville, est sans doute la principale source d’activité économique de la commune au début du 19ème siècle et la plupart des membres de la famille Pinson ont un métier dans ce domaine. Dans les années 1850, Hippolyte Pinson indique exercer la profession de propriétaire.

Il se marie le 16 mars 1815 à Nogent-sur-Marne avec Adélaide Henriette Beuzeville (1797-1879). Ils auront trois enfants, dont deux meurent en bas âge.

Hippolyte Pinson devient en 1852 adjoint du grammairien Charles Pierre Chapsal, maire de Joinville. Il continue d’exercer cette fonction quand Chapsal, mort en fonction en 1858, est remplacé par son fils adoptif, Auguste Courtin. Le conseil municipal compte alors 16 membres, dont un seul adjoint. Hippolyte Pinson reste en fonction jusqu’aux élections de 1870, qui suivent la chute de l’empire.

Hippolyte Pinson signe une grande partie des actes d’état civil pendant la période de son mandat. C’est lui qui marie, le 23 septembre 1869, le grand économiste français Léon Walras, alors âgé de 35 ans, qui épouse une Joinvillaise, Honorine Ernestine Ferbach, avec laquelle il a déjà eu deux enfants. Léon Walras indique avoir son domicile à Joinville, mais je n’ai, pour l’instant, pas trouvé de sources sur l’éventuel séjour dans la cité de l’inventeur de la théorie de l’équilibre général.

Hippolyte Pinson meurt le 20 février 1881 à Joinville le Pont à l'âge de 87 ans. Son neveu, Gabriel Pinson (1835-1888), était alors maire de Joinville-le-Pont depuis 1878 et le reste jusqu’à sa mort en 1888.

Une rue de Joinville-le-Pont est nommée « Hippolyte Pinson » ; on y trouve notamment la poste principale et un important groupe de logements. rue Hippolyte Pinson, Joinville

Depuis la Révolution, sur une période de 98 ans, des membres de la famille Pinson auront siégé comme adjoint ou maire pendant au moins 68 ans, dont Hippolyte pour un total de 44 années. Il est d’ailleurs étonnant de remarquer que trois maires de Joinville portèrent le nom de Pinson, mais qu’ils ne sont, eux, célébrés par aucune voie ni aucun bâtiment.

 

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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 01:01

Albert Jean Grosbois naît le 16 juin 1840 à Richelieu (Indre-et-Loire). Il est le fils de Radegonde Gueritault et de son mari François Grosbois, couvreur.

Il s’installe comme coiffeur à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune qui grandit vite passant de 850 habitants en 1851 à 1 750 dix ans plus tard.

En avril 1863, Albert Jean Grosbois épouse à Paris (13e arr.) Joséphine Ninérailles. Ils élèveront sept enfants. Son commerce va prospérer, malgré la guerre franco-prussienne de 1870 qui voit la destruction du pont sur la Marne, l’évacuation de la population et l’occupation par les troupes allemandes.

Suite aux inondations de 1875 en France, Grosbois contribue par deux fois en juillet et septembre avec ses employés à des souscriptions en faveur des sinistrés.

Il organise aussi, en septembre 1879 une collecte plus politique, en faveur des anciens communards amnistiés. Une quinzaine de personnes et un groupe d'ouvriers y contribuent.

La vie de la famille va changer avec le paiement suite à un tirage au sort, en 1881, d’une obligation de la ville de Paris qui lui rapporte 10 000 francs. Avec cette somme, il fait construire une villa, crée un second salon de coiffure dans le quartier nouvellement loti de Palissy, sur la rive gauche de la Marne et fait quelques prêts à des voisins. En 1884, il acquiert à la Varenne-Saint-Hilaire (dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés), un fonds de commerce de marchand de vins, qu’il embellit rapidement. Mais son capital initial étant épuisé et les prêts qu’il a fait ayant du mal à rentrer, Grosbois n’arrive pas à payer plus de 2 000 francs sur les 11 000 que coûte l’acquisition du commerce de boissons. Il tente de se renflouer en acquérant des marchandises à crédit mais, sous la pression de ses fournisseurs, il doit déposer son bilan dès septembre 1884. Un perquisition dans son jardin permet de découvrir d’importantes quantité de vin qu’il cache sous des plantations de choux. Emprisonné en novembre, il est inculpé de banqueroute frauduleuse, avec détournement de marchandises, ce qui lui vaut de comparaître en mars 1885 devant la cour d'assises de la Seine. Selon la presse, le jury prend en compte son importante famille, dans un réflexe patriotique lié à la récente défaite face à la Prusse et son avocat réussit une brillante plaidoirie. Cependant, les manœuvres d’intimidation qu’il avait conduites contre certains de ses créanciers font qu’il est tout de même condamné, avec des circonstances atténuantes; à trois ans de prison pour banqueroute simple. L’hebdomadaire local Voix des communes plaint sa famille mais rapporte que le public estimait que « ça valait ça. »

La famille quitte Joinville pour s’installer à Vincennes.

Le devenir d’Albert-Jean Grosbois ainsi que la date de son décès ne sont pas connus.

La rue du Pont

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7 août 2017 1 07 /08 /août /2017 01:01

Charles Raphaël Ythier naît le 2 janvier 1864  à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) ; inscrit comme Ithier, son nom est rectifié par jugement en août 1882. Il est le fils de Justine Zo, couturière et de QueveutDieu Ythier, charpentier.

Avec son père et son frère Gustave, Charles Ythier, qui a alors 15 ans, participe en septembre 1879 à une souscription pour les amnistiés de la Commune de Paris, lancée par le journal Le Rappel, et collectée à Joinville-le-Pont par Grosbois, coiffeur. Beaucoup des anciens communards sortent de prison ou du bagne avec des problèmes de santé ou de ressources.

Comme son père et ses deux frères aînés, Charles Ythier est charpentier. Il vit d’abord 24, rue de Paris avec son père en centre-ville puis en 1891 sur l’île Beaubourg (auj. disparue), toujours sur la rive droite de la Marne, à côté de son frère Gustave. Quelques mois après ce dernier, il s’installe dans la commune voisine de Saint-Maurice.

S’il ne semble pas s’être marié, Charles Ythier a reconnu être le père de Pauline Justine Ythier, née en mars 1891 et fille de Maria Sophie Véron, 22 ans, journalière. Il vit avec elle, et reconnaît un autre enfant né d’elle en 1887, Georges Victor. Cependant, en novembre 1896 Maria Sophie Véron se marie avec Eugène Jules Roy à Saint-Maur, légitimant ainsi ses deux enfants ; elle divorcera en 1912.

La date de décès de Charles Raphaël Ythier n’est pas connue.

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3 août 2017 4 03 /08 /août /2017 01:01

QueveutDieu Gustave Ythier naît le 10 octobre 1856 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils aîné de Justine Zo et de son époux QueveutDieu Ythier, charpentier.

Comme son père et ses deux frères Ernest et Charles, Gustave sera charpentier. Son premier prénom qu’il partage avec son père est d’autant plus surprenant que la famille est liée à des militants de la libre-pensée et de la franc-maçonnerie, par exemple Eugin Thime, cordonnier à Joinville, dont Gustave épouse une des filles en août 1883, Antoinette Thime, plumassière, tandis que son frère Ernest avait contracté une union avec la sœur de celle-ci, Alexandrine Thime en 1880.

Avec son père et son frère Charles, Gustave Ythier participe en septembre 1879 à une souscription pour les amnistiés de la Commune de Paris, lancée par le journal Le Rappel, et collectée à Joinville-le-Pont par Grosbois, coiffeur. Beaucoup des anciens communards sortent de prison ou du bagne avec des problèmes de santé ou de ressources.

Ythier (probablement Gustave) prend part à une réunion publique de compte-rendu de mandat du parlementaire Jules Ferdinand Baulard le 6 octobre 1894 à Joinville. Il est un des signataires de l’ordre du jour de confiance qui est voté en faveur du député radical, aux côtés de Tireau, Videpied, Brisson-Joly, Lhote, Boileau, Thime, Vinçard et Pauret.

En avril 1893, Gustave Ythier perd sa fille de 4 ans puis en juillet 1894 sa femme (34 ans) et quitte Joinville pour s’installer dans la commune voisine de Saint-Maurice. Son deuxième fils, alors âgé de 10 ans et qu’il avait placé chez sa sœur, Justine Eugénie épouse Cailleux à Alfortville, décède en février 1898. Seul survit son fils aîné Léon Gustave qui est batelier et récompensé d’une médaille de bronze pour actes de courage après les inondations de la Marne en 1910.

La date de décès de QueveutDieu Gustave Ythier n’est pas connue.

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30 juillet 2017 7 30 /07 /juillet /2017 01:01

QueveutDieu Ythier naît le 4 mai 1828 à Germigny, Yonne. Ses parents sont Marie Angélique Bardeau et son époux Pierre Sylvain Ythier, buraliste.

L’origine de son curieux prénom est sans doute à relier à l’œuvre de saint Augustin, qui adresse un traité de diverses hérésies à un évêque nommé Que-veut-Dieu. Il a sans doute été transmis par le père Charles Frédéric QueveutDieu Leclerc, né à Saint-Florentin, installé à Germigny en 1797, dont il devient curé mars 1800.

Exerçant la profession de charpentier, Ythier s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il épouse en novembre 1855 Justine Zo, fille d’un autre charpentier Sylvain Zo. Ils auront cinq enfants.

Après le décès de son épouse en février 1874, Ythier se remarie en août 1875, toujours à Joinville, avec Louise Marie Denisot, blanchisseuse ; deux enfants suivront.

Avec deux de ses fils, Gustave et Charles, QueveutDieu Ythier participe en septembre 1879 à une souscription pour les amnistiés de la Commune de Paris, lancée par le journal Le Rappel, et collectée à Joinville-le-Pont par Grosbois, coiffeur.

Installé dans le centre-ville, 24, rue de Paris, La famille est particulièrement liée avec celle d’Eugin Thime, bottier, personnalité du radicalisme et de la libre-pensée à Joinville, puisque deux filles Thime épousent deux garçons Ythier, Gustave et Ernest.

QueveutDieu Ythier décède le 20 juillet 1891 à Paris (10e arr.). Il était âgé de 63 ans et résidait toujours à Joinville comme ses fils Gustave, Charles et Édouard.

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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 01:01

Alexandre Victor Édouard Burgain naît au Havre (Seine-Inférieure) le 29 ventôse an 9 (15 mars 1801). Il vit d’abord à Ingouville, commune qui devient en 1852, quand il y réside toujours, un quartier du Havre. Commis de négociant, il épouse en 1828 Joséphine Clérisse et aura deux enfants.

À la fin du second empire, installé à Joinville-le-Pont où il est recensé comme propriétaire, il entame une activité sociale et politique. En 1868, il exerce une fonction de répartiteur de l’aide sociale communale. Le 20 janvier 1869, il est nommé membre du conseil municipal aux côtés d’un maire conservateur, Auguste Courtin. Il est élu à la même assemblée lors du premier scrutin municipal de la troisième République, les 25 et 28 septembre 1870. Burgain est réélu le 23 juillet 1871 puis les 22 et 29 novembre 1874, toujours avec Courtin comme premier magistrat. Il ne siège plus dans le conseil élu en 1878.

La guerre franco-prussienne provoque 2000 morts, essentiellement militaires, en Marne et sur le territoire de Polangis ou la Plaine du Tremblay pendant la bataille de Champigny du 30 novembre au 3 décembre 1870. Les dégâts civils dus aux bombardements sont importants, le pont de Joinville est détruit par l’armée française qui veut empêcher le passage des troupes allemandes. La population se réfugie à Paris et la municipalité est transférée, d’abord en septembre 104, rue du Bac, (7e arr.) puis en novembre 105, boulevard Voltaire (11e arr.). Le conseil municipal réinvestit la mairie, qui a subi d’importantes dégradations, pendant la Commune de Paris, le 1er avril 1871. La ville reste occupée par des troupes badoises, prussiennes et bavaroises jusqu’au 24 septembre de la même année ; la municipalité doit gérer les relations difficiles des habitants avec les occupants.

Lors des inondations de la Marne en novembre et décembre 1872, Burgain est avec Louis Ferdinand Rousseau, adjoint au maire, et un autre conseiller municipal, Charles Brillaux, en charge de la répartition puis de la distribution des secours.

Burgain meurt le 12 novembre 1880 à Joinville-le-Pont ; il était âgé de 79 ans et résidait rue du Pont, dans le centre-ville.

Le pont de Joinville détruit en 1870

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24 juin 2017 6 24 /06 /juin /2017 01:01

Étienne Nicolas Buchot naît le 20 vendémiaire an 14 (12 octobre 1805) à Paris (1er arr.). il est le fils de Marie Louise Fortunée Pitard et de son époux Pierre Buchot, alors brigadier au sein des dragons de la garde impériale, en campagne en Autriche cette année-là, puis capitaine.

Comme son père et ses deux frères, Buchot entame une carrière militaire qui fera de lui un officier.

Entré en service en 1824, il est capitaine en 1840 au sein du 18e régiment de ligne, stationné à Versailles. En 1845, il est à Metz, affecté au 2e bataillon de chasseurs d’Orléans, rebaptisé sous la seconde République 2e bataillon de chasseurs à pied.

Devenu chef de bataillon (commandant) à Lyon dans le 18e régiment, il est major (lieutenant-colonel) au 93e régiment d’infanterie de ligne à nouveau à Metz en 1855, quand il prend sa retraite après plus de 31 ans de services effectifs et 7 campagnes.

Marié à Metz en mars 1851 avec Marie-Louise Chir, il s’installe après son retour à la vie civile à Woippy, en Moselle. Il va quitter son domicile en 1872, après l’annexion du nord de la Lorraine à l’Allemagne et s’installer à Briey, dans le département voisin et resté français de Meurthe-et-Moselle.

Comme son père, Pierre, et ses deux frères Pierre Nicolas et Louis Martin Adrien, Étienne Nicolas Buchot a été décorés de la Légion d’honneur, ce qui très probablement une rareté.

Étienne Nicolas Buchot meurt le 11 août 1889 à Nancy, où il vivait alors 119, Grande-Rue. Il était âgé de 83 ans.

Chasseurs à pieds

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19 avril 2017 3 19 /04 /avril /2017 01:01

Louis Zéphir Vaudey (dont l’acte de naissance porte le nom de Vaudé) est né à Vergigny (Yonne) le 20 août 1829 ; ses parents habitent dans le village de Lordonnois, rattaché à la commune voisine de Ligny-le-Châtel (Yonne). Il est le fils de Louis Vaudé, maçon, 23 ans et de son épouse Marie, née Chanvin, 27 ans, et l’aîné de leurs dix enfants.

Il épouse en septembre 1853 à Lordonnois Justine Hélène Arsand puis, après le décès de sa première épouse en juin 1854, se remarie en janvier 1856 à Paris (2e arr.) avec Joséphine Aldebert. Ils ne semblent pas avoir eu d’enfant. Louis Vaudey est fondeur en cuivre.

Peut-être Louis est-il le Vaudey mentionné par le quotidien Le Siècle qui participe à plusieurs souscriptions en 1862-1863 : en faveur des ouvriers de Lyon et de Saint-Étienne, pour la Pologne, au profit des ouvriers sans ouvrage de l’industrie cotonnière.

Il s’engage en tout cas en politique et Louis Vaudey est élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1878.

En septembre 1879, il participe à la création d’un sous-comité d'aide aux amnistiés de la Commune de Paris, constitué à Joinville avec Alfred Talandier, député de la Seine (1822-1890), classé à l’extrême-gauche de l’Assemblée nationale, et Alphonse Demeestère, conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1816-1894). Le comité a notamment pour objet de soutenir Adolphe Morandy, communard gracié et libéré en août, résidant à Joinville. L’appel à la générosité publique en faveur de ce dernier provoque une polémique avec le maire, Gabriel Pinson, qui fait voter un blâme en conseil contre Alphonse Demeestère le 27 septembre 1879 ; Vaudey refuse de s’y associer. Il n’est pas élu en 1881 ni en 1884.

(A suivre)

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9 avril 2017 7 09 /04 /avril /2017 01:01

Charles Eugène Videpied naît le 16 septembre 1834 à Paris. Il est le fils de Marie Magdeleine Jeanne Vigneron et de son époux Louis Claude Videpied, chaudronnier. Il vit dans une famille républicaine : son père est inculpé devant une commission militaire après l’insurrection ouvrière de juin 1848 ; sa tante paternelle, Marie-Thérèse Cellier, est actionnaire de de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ».

S’il est sans doute trop jeune pour prendre part aux activités révolutionnaires en 1848, Eugène Videpied va se lier avec des acteurs du mouvement social et politique ouvrier. Devenu lunetier, il rejoint une coopérative fondée en 1849, la Société des lunetiers (ancêtre d’Essilor). En janvier 1864, il devient, suite à la démission d’Henri Béry, un des trois gérants, au côté de Simon-François Delabre et d’Onésime Nicolas Muneaux. Les héritiers de l'Association fraternelle des ouvriers lunetiers qui étaient nourris par les écrits de Saint-Simon, Fourier, de Proudhon, et surtout ceux du journal l'Atelier. Il continue à exercer cette fonction jusqu’après 1881. Suivant l’usage, la coopérative qui compte en 1864 24 coopérateurs, prend le nom de Société industrielle et commerciale des ouvriers lunettiers Delabre, Muneaux, Videpied et Cie. Au fur et à mesure des changements de gérants, elle deviendra Muneaux, Videpied, Trumet ; Muneaux, Videpied, Delafond ; Muneaux, Videpied, Okermans ; et enfin en 1881 Videpied, Okermans, Poircuitte.

Agathe Maillot, lingère, avait épousé Eugène Videpied en mars 1861 à Paris (3e arr.). Ils résidaient rue Caffarelli.

Dès la fin de l’empire, Videpied prend des positions publiques. Avec 26 autres membres de la Société des lunetiers, il participe pendant le siège de Paris en octobre 1870 à une souscription « destinée à offrir une batterie de canons à la République. »

Courant octobre 1873, environ 150 entrepreneurs du 3e arrondissement de Paris signent une déclaration communiquée aux députés de la Seine dans laquelle ils se disent « Profondément inquiétés et troublés dans nos affaires et dans notre travail par les intrigues incessantes des agitateurs politiques qui se proposent de restaurer la monarchie, profondément convaincus que cette restauration amènerait de nouvelles et effroyables révolutions et désireux d'épargner à la France les malheurs qui en seraient la conséquence, nous protestons énergiquement centre toute tentative de restauration monarchique ; nous affirmons notre dévouement à la République, dont le maintien peut seul assurer au pays le repos et la sécurité. Nous espérons que nos députés, les députés de la Seine, d'accord avec M. Thiers, l'homme d'État illustre qui a donné tant de gages de clairvoyance, de dévouement et de patriotisme, sauront conjurer, les malheurs que nous redoutons, et feront sortir la République plus vivante et plus robuste de l'épreuve qu'elle traverse. »

Parmi les signataires on compte, outre Videpied, Delafond, autre gérant de la Société des lunetiers et Jules Ferdinand Baulard, fabricant de glaces, futur conseiller municipal de Joinville-le-Pont, conseiller général de Charenton-le-Pont et député de la Seine (radical-socialiste).

(A suivre)

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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 01:01

Pierre Jules Tireau naît le 1er février 1827 à Chantilly (Oise). Il est le fils de Marie Louise Mélaye et de son époux Jean François Tireau, 48 ans, ouvrier en lunettes.

Selon le témoignage du député Jules Ferdinand Baulard, qui le présente comme un « compagnon de route, lié d’amitié depuis la jeunesse », Tireau a probablement été mêlé aux activités pour la République et contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte dans Paris, et plus particulièrement dans la 3e arrondissement.

Marié à Paris (3e arr.) en septembre 1850 avec Claudine Paris, Pierre Jules Tireau exerce le même métier que son père, opticien. Il est, en 1870, membre de la Société des lunetiers, coopérative ouvrière installée rue d'Anjou, dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.) ; il faisait peut-être partie de ses fondateurs en 1849. Pendant le siège de Paris, en octobre 1870, il participe avec une trentaine d’associés de la coopérative à une souscription lancée par le journal Le Siècle « destinée à offrir une batterie de canons à la République ». Parmi les souscripteurs et coopérateurs, on compte notamment François Blaize (1824-1900, fondateur de la coopérative) et Eugène Videpied (1834-1900, qui en est le gérant pendant une vingtaine d’années), dont il sera proche sur le plan familial mais également dans son engagement public.

Comme Blaize et Videpied, Tireau s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il réside en 1872. Après sa retraite, il commence une activité politique. Avec Videpied, Zéphirin Vaudey et Henry Vaudémont, il constitue en mars 1888 un comité d’initiative qui convie « les électeurs à venir demander compte aux conseillers [municipaux] sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat ». Tous les quatre s’afficheront ultérieurement comme radicaux-socialistes, mais on compte également deux membres du groupe ouvrier local, Jean-Baptiste Boguet, et un ancien communard, Gustave Charton.

Le comité critique la majorité des élus sortants, puis se transforme en comité électoral républicain radical-socialiste, qui patronne une liste pour les élections municipales de mars, conduite par un conseiller sortant, Alphonse Demeestère. Tireau figure en dixième position sur la liste, qui comprend également Videpied. Blaize figure, par contre, sur la liste du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson.

Les radicaux-socialistes emporteront trois sièges (Henri Diot, Demeestère et Vaudey) tandis que la liste Pinson remporte les 18 autres. Tireau n’est pas élu.

Tireau va poursuivre un rôle actif, en tant qu’organisateur de réunions publiques aux côtés des autres radicaux de Joinville : en octobre et novembre 1890 pour des comptes-rendus de mandat de conseillers municipaux, en octobre 1891 et le même mois en 1892 puis 1894, pour des comptes-rendus de mandat du député Jules Ferdinand Baulard, dont Tireau est un proche.

En septembre 1895, Tireau est avec Victoria Vaudémont, un des collecteurs de la quête en faveur des ouvriers de Carmaux en grève, qui recueille les dons de 260 souscripteurs dans la ville, qui compte alors 3 700 habitants.

La même année, Tireau préside le comité qui met en place la deuxième fête du quartier de Palissy, à Joinville, où il vit (avenue Gille).

Tireau est membre, jusqu’à son décès, du groupe de libre-pensée La Raison, implanté dans le canton de Charenton. Il prépare par exemple un « banquet de protestation du Vendredi-saint » en avril 1892, où les convives tiennent à manger gras.

Pierre Jules Tireau décède le 14 août 1900 à son domicile de Joinville. Il était âgé de 73 ans.

Lors de ses funérailles, le député Baulard prononce un discours, dans lequel il se dit « vieil ami » de Tireau, dont il vante la « vie laborieuse, honnête, toujours dirigée par les principes de justice et de solidarité. »

Le second des trois fils, Stéphane Albert Tireau (1853-1895), lunetier, avait partagé les mêmes opinions et était également militant radical-socialiste à Joinville-le-Pont, libre-penseur et franc-maçon.

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