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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 01:01

Jules François Gaconnet naît le 12 août 1843 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Gravelle. Il est le fils d’Anne Célestine Cavin et de son époux Jean Alexis Gaconnet, alors jardinier puis plus tard nourrisseur (éleveur laitier).

Un décret du 2 mai 1868 rattachera une partie du quartier de Gravelle à la commune de Joinville-le-Pont. Jules Gaconnet réside cependant toujours dans la partie saint-mauricienne du quartier en juin 1870 lorsqu’il se marie, à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne), avec Élisabeth Julie Parot, cultivatrice. Il est alors épicier.

Fin 1870, la population des communes riveraines de la Marne se réfugie à Paris pendant les combats de la guerre franco-allemande. Les municipalités de Charenton-le-Pont, Maisons-Alfort, Joinville-le-Pont ou Saint-Maur s’installent provisoirement à Paris, contrairement à celle de Saint-Maurice qui, seule de son voisinage, reste sur place en septembre 1870. Le premier enfant du couple, qui en aura sept, naît le 1er mars 1871 à Paris, avant le début de la Commune de Paris (18 mars), les réfugiés rentrant alors dans les villes et villages périphériques.

Plusieurs Gaconnet sont mentionnés en 1875 comme participant aux souscriptions pour les inondés, suite aux importantes crues de la Marne, récoltées par le commissaire de police de la circonscription de Joinville (qui s’étend sur plusieurs communes, dont Saint-Maurice).

Devenu, comme son père et son frère Paul, nourrisseur, Jules Gaconnet réside à Saint-Maurice jusqu’en 1879. En 1880, il est installé rue du Canal à Joinville-le-Pont. Il va ensuite vivre rue du Pont, au centre-ville, où il est en 1886.

C’est probablement Jules Gaconnet qui va participer de manière active à la campagne des élections législatives des 4 et 18 octobre 1885. Les sources ne mentionnent que le patronyme, il pourrait donc s’agir aussi de son père, Jean Alexis Gaconnet, qui réside également rue du Pont à Joinville ; cependant, son âge (74 ans) et sa faible éducation (il sait difficilement signer de son nom) rendent cette identification peu probable. Il meut d’ailleurs peu après, le 8 janvier 1886.

Peut-être Gaconnet fait-il partie des candidats conservateurs qui ont pris part aux élections municipales de mai 1884 à Joinville ; ils ont alors obtenu une moyenne de 56 voix, contre une moyenne de 310 voix pour les candidats républicains et radicaux, élus sur la liste du maire Gabriel Pinson, soit respectivement 15 et 85% des suffrages exprimés.

En septembre 1885, Gaconnet est signataire d’un appel du Comité conservateur de la Seine, qui se présente comme « l'opposition conservatrice » et soutient une liste de candidats qui réclame « le rétablissement de la paix religieuse », s’oppose aux conquêtes coloniales et réclame l'allègement des charges publiques. Deux autres joinvillais signent ce document, diffusé dans plusieurs journaux comme Le Gaulois et la Gazette nationale, Arnoux et Costes.

Les conservateurs avaient organisé une réunion de soutien à la liste d’Édouard Hervé  et du baron Haussmann le 29 septembre 1885 au cours de laquelle un de leurs candidats, Georges Berry, conseiller municipal de Paris, a pris la parole. Gaconnet intervient également. Les radicaux et républicains, qui constituaient – selon leur journal local Voix des communes – la majorité des assistants, assurent que, malgré une infructueuse tentative de scander « vive l’empereur », c’est aux cris de « vive la République ! » que l’assemblée se sépare. L’hebdomadaire radical assure que Gaconnet « s’agite beaucoup, dès qu’il est à la tribune. »

Le scrutin législatif montre une progression, dans la commune de Joinville, des votes conservateurs, avec 130 voix au second tour (90 au premier), contre 365 aux républicains et radicaux sur 518 exprimés (soit respectivement 25 et 70%). Henry Vaudémont, dans Voix des communes assure que, au vu de ces résultats, « Gaconnet jubile de plus en plus. »

Le dernier enfant de Jules Gaconnet naît en novembre 1887, mais meurt le 9 décembre. Lui-même décède le 15 décembre 1887 à Joinville. La proximité des deux dates peut faire penser à une maladie contagieuse ou à un accident domestique. Il était âgé de 44 ans.

Son épouse continuait, en 1891, l’exploitation laitière à la même adresse de la rue du Pont à Joinville, où elle résidait avec leurs cinq enfants survivants et deux domestiques.

Vue de la rue du Pont

 

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13 septembre 2018 4 13 /09 /septembre /2018 01:01

Louis Ferdinand Dehné naît le 20 avril 1846 à Metz (Moselle), où son père, Antoine Ferdinand Dehné, officier d’artillerie, est en casernement. Sa mère est Nanine Marie Cantaloube de Rivières.

Son père, commandant de la place de Strasbourg sous le second empire, s’illustre en Crimée et meurt en 1866. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Louis Dehné, combat à Strasbourg pendant 2 mois, est fait prisonnier, s’évade et rejoint l’armée de la Loire. Il tombe malade et en garde ensuite de « mauvaises jambes. »

Après la fin du conflit, Louis Dehné né dans un territoire annexé à l’Allemagne, opte pour la nationalité française en septembre 1872. Il réside à Paris et entre à la préfecture du département de la Seine comme commis-expéditionnaire dans plusieurs mairie d’arrondissement (20e, 4e, 8e) puis à la Caisse municipale et enfin au bureau des aliénés et enfants assistés.

En août 1880, il se marie à Paris (6e arr.) avec Mathilde Coudevilain, avec laquelle il avait eu un enfant l’année précédente. Ils résident dans l’arrondissement, d’abord rue du Dragon puis rue du Cherche-Midi. Ils migrent plus tard de l’autre côté de la Seine rue du Roule (1er arr.) et rue Geoffroy-Lasnier (4e arr.) mais reviennent, au début du 20e siècle, cour de Rohan (6e arr.).

En parallèle avec son activité de fonctionnaire, Louis Dehné mène une vie intense d’intellectuel. Il écrit sous pseudonyme dans plusieurs journaux depuis le milieu des années 1870. Surtout, il se veut auteur dramatique et chansonnier.

Il signe les paroles d’une trentaine de chansons populaires publiées entre 1885 et 1891, ainsi que d’une opérette, Simplice et Simplette, créée en mars 1887 à l’Éden-concert à Paris. Elle est représentée ensuite dans d’autres salles parisiennes : Les Ternes (1887), l'Eldorado (1888 et 1889), la Pépinière (1889), le Concert Européen (1890). On la joue aussi en province, par exemple à Romilly-sur-Seine et Troyes en 1887 ou Nogent-Ie-Roi en 1897. À l’étranger, Simplice et Simplette, est programmée à Montréal (Québec, Canada) au théâtre Le Montagnard en 1899.

La critique considère l’œuvre comme une « paysannerie (…) très lestement enlevée » » (Le Tintamarre, 1887), une « gentille bluette » mais « pleine de jolis détails. C'est une amourette en quelques pages, le roman naïf et champêtre de deux paysans partie en pèlerinage pour se guérir du mal d'amour et qui se guérissent l’un et l’autre dans un bon baiser campagnard » (Le Petit Caporal, 1889).

Dans ses différentes œuvres, Louis Dehné collabore notamment avec le compositeur Henri Chatau (mort en 1933), l’illustrateur et affichiste d’origine argentine Carlos Clérice (1860-1912) le compositeur né en Belgique Félix Chaudoir (1856-1904), le caricaturiste, peintre, lithographe et affichiste brésilien Cândido de Faria (1849-1911), le compositeur Léopold Gangloff (1859-1899), le parolier; chansonnier et journaliste Maxime Guy (1858-1902), l’auteur-compositeur et chansonnier Gaston Maquis (1860-1908) ainsi que le compositeur Tac-Coen (1844-1892).

Après sa retraite de l’administration en février 1895, alors qu’il n’a pas 49 ans, Louis Dehné va résider régulièrement à Dampmart (Seine-et-Marne), tout en conservant un appartement parisien. En août de cette année, il est mêlé à une affaire de tapage injurieux qui le conduit devant le tribunal de simple police de Lagny. Il est relaxé comme l’un des co-accusés, mais la troisième est condamnée à cinq jours de prison. Pendant trois ans, Dehné collabore au Journal de Seine-et-Marne où il insère des articles sur l’actualité locale ou des poèmes patriotiques. Il envoie également des contributions au quotidien Paris.

Vers 1900, Dehné s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il devient en août 1901 le correspondant attitré de l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, prenant le relai de Félix Salmon, céramiste. Il est, après Henry Vaudémont et Salmon, le troisième titulaire de la rubrique et utilise le pseudonyme de Ludovic.

Son premier article est une critique de la méthode de gestion du maire, Eugène Voisin, pourtant soutenu par les radicaux-socialistes qui composent l’essentiel de sa majorité. Selon Dehné, Voisin « n’aime pas que ses administrés récriminent. Maître absolu dans son conseil, composé en grande majorité de républicains plus que modérés, qu’il fait voter au doigt et à l’œil, il n’admet pas la moindre contradiction, surtout si elle émane d’un radical ou d’un socialiste. »

Dans la tradition de la presse locale, Dehné polémique avec deux journaux basés à Saint-Maur-des-Fossés, le Réveil et Liberté, exprimant des positions plus conservatrices. Il explique pourquoi il ne signe pas de son nom : « J’ai pris un pseudonyme pour ne pas que le premier voyou venu vienne m’insulter dans la rue. Mais depuis près de 25 ans que je fais du journalisme, chacun sait que je me tiens toujours à la disposition de tout galant homme qui se trouverait offensé par l’un de mes articles ». En janvier 1902, il écrit à propos d’un de ses contradicteurs : « Jamais au lycée, au régiment, dans l’administration, personne n’a pu réussir à me faire taire. Il faudra au moins qu’il me tue ! »

Malade depuis décembre 1901, Louis Dehné suspend sa collaboration avec Voix des communes en août l’année suivante. Il meurt le 28 septembre 1902 à Paris (12e arr.) à l’hôpital Saint-Antoine, âgé de 56 ans. Il résidait toujours à Joinville, 34, rue de Paris. Décoré des Palmes académiques, il était officier d’académie et avait une fille. Gabriel Meynet, directeur de l’hebdomadaire radical, lui rend hommage le 4 octobre.

 

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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 01:01

Charles Francois Tirot naît vers 1801 à Juvigny (Aisne). Il est le fils de Marie Dupont et de son époux Charles Tirot.

En novembre 1822, Charles Tirot épouse à Paris Cécile Élisabeth Adrienne Jacquemart. Au décès de celle-ci, en février 1860, Charles Tirot est rentier et réside cité Boufflers (act. cité Dupetit-Thouars) dans le quartier des Enfants-Rouges à Paris (3e arr.).

Il s’installe ensuite à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il est nommé par décret membre du conseil municipal le 26 août 1865. Le maire est alors Auguste Courtin, conservateur. Il est élu conseiller municipal lors du scrutin du 25 septembre 1870, qui suit la proclamation de la 3e République et au début du siège de Paris. Auguste Courtin est toujours premier magistrat. Le lendemain où le jour suivant, l’ensemble de la population évacue la commune et se réfugie à Paris. Le siège de la mairie est transféré d’abord au 104, rue du Bac (7e arr.) puis en novembre au 105, boulevard Voltaire (11e arr.).

Le retour des habitants se fait avant le début de l’insurrection de la Commune de Paris, et le conseil municipal se réunit, pour la première fois à Joinville le 1er avril 1871. Le pont reliant les deux rives de la commune a été détruit pendant le siège en novembre 1870 et les combats de la bataille de Champigny, qui se déroulent en partie sur le terrain communal de Joinville à Polangis, font plus de 2 000 morts.

Suite à l’armistice signé le 28 janvier 1871, Joinville eut à loger 3 000 soldats allemands (Wurtembourgeois et Bavarois) jusqu’au 19 septembre 1871, avec un état-major général de brigade et 250 chevaux.

Lors des élections municipales du 29 juillet 1871, Charles Tirot n’est pas réélu.

Charles Francois Tirot meurt le 12 septembre 1874 à Joinville-le-Pont. Il était propriétaire, âgé de 73 ans et résidait 12, quai Beaubourg. Il avait eu au moins une fille et a été inhumé à l’église Saint-Ambroise à Paris (11e arr.).

Le pont de Joinville détruit après la bataille de Champigny

 

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19 juin 2018 2 19 /06 /juin /2018 01:01

Marc Félix Broutta naît le 24 novembre 1819 à Marquise (Pas-de-Calais). Il est le fils de Marie Louise Claudine Routtier et de son époux Armand Marc Antoine Fidel Broutta, notaire royal.

En octobre 1839, il est admis à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (Seine-et-Oise, act. Yvelines) et suit sa scolarité avec la promotion de Mazagran. À la sortie, devenu sous-lieutenant, il choisit la cavalerie. Il sert au sein du 10e régiment de cuirassiers, est nommé lieutenant en 1845 puis capitaine en 1847 et commandant en 1848, en garnison à Vesoul (Haute-Saône), Amiens et Abbeville (Somme).

Ayant rejoint la Garde impériale à Compiègne en 1858, il devient chef d’escadron en 1860 intègre le 4e régiment de cuirassiers où il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1862. Il y est toujours en juin 1869 quand il est décoré officier de la Légion d’honneur. C’est sans doute peu après qu’il devient directeur de l'École de cavalerie de Saumur (Maine-et-Loire). Cependant, le lieutenant-colonel Broutta ne figure pas sur la liste des dirigeants de l’école publiée par le général de Fornel de La Laurencie dans sa monographie de 1935. C‘est probablement parce qu’il n’exerce son mandat que brièvement, Broutta rejoignant son régiment à l’été 1870 pour la guerre avec la Prusse et la confédération allemande.

Le 6 août 1870, lors des combats qui eurent lieu à Froeschwiller-Woerth (Bas-Rhin), la bataille Reichshoffen, Broutta commande en tant que chef d’escadron, le 4e régiment de cuirassiers qui subit de très lourdes pertes lors de charges, présentées ensuite comme héroïques, sur les positions allemandes de Morsbronn et d'Elsasshausen. Après la bataille, le maréchal Mac-Mahon aurait dit : « Des cuirassiers, il n'en reste plus ». Broutta lui-même fut blessé et amputé de l'avant-bras droit par un obus.

Il raconte ainsi son sort : « A Frœschwiller, lors de la grande charge des cuirassiers de la division de Bonnemains, le colonel Billet, qui commandait le 4e cuirassiers (…) était pris par un violent mal de gorge qui l’empêchait de parler. Au moment où nous reçûmes l’ordre de charger, le colonel me confia le commandement du régiment comme étant le plus ancien chef d’escadron. La charge eut lieu ; le colonel en tête. Quelques instants après, M. Billet était grièvement atteint. Moi-même, l’avant-bras droit emporté, je tombai sous les pieds des chevaux ». « Je fus, à la tête (…) renversé par plusieurs balles, qui m'enfoncèrent la poitrine, et par un éclat d'obus, qui m'emporta le bras droit. Le maréchal des logis Michel me trouva par terre presque sans connaissance. (…) Au milieu de cette malheureuse retraite, il me soutint et me porta sur ses épaules durant l'espace de sept kilomètres pour trouver une ambulance et un autre médecin. Fait prisonnier avec moi au village de Reichshoffen, il ne cessa de me donner des soins, couchant sur le carreau auprès de mon lit. »

Après sa libération, il est mis en non activité en mai 1871 pour infirmité et quitte officiellement en juin ses fonctions de commandant de l’école de cavalerie de Saumur. Il envisage d’abord de se fixer à Barèges (Hautes-Pyrénées) mais décide finalement de rejoindre Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Au cours d’un conseil de guerre siégeant à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) en février 1872, le lieutenant-colonel Broutta témoigne en faveur du maréchal des logis Michel, qui, ivre, avait insulté un adjudant avant la bataille de Reichshoffen. Bien que les faits n’aient pas été contestés, l’intervention de Broutta ayant soulevé une vive émotion, Michel fut acquitté au milieu des applaudissements de l'auditoire.

Les charges cuirassiers de Reichshoffen devinrent une épopée tragique, dont « l'héroïque Broutta » - comme le qualifiait le quotidien Le Gaulois – était un des rares survivants.

A suivre.

 

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22 mai 2018 2 22 /05 /mai /2018 01:01

Georges Pierre Moreau naît le 14 octobre 1842 à Boissy-le-Sec (act. Boissy-lès-Perche, Eure-et-Loir), au château du Mesnil, propriété du maire de la commune, Florimond Denis de Beausacq. Il est le fils de Louise Charlotte Angelina Clément et de son époux, Édouard Moreau, percepteur receveur des contributions directes.

Après la fin de l’activité professionnelle de son père, la famille s’installe à Paris. Georges Moreau intègre le séminaire diocésain de Saint-Sulpice, à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine) où il est sous-diacre en 1866.

Devenu prêtre, il est d’abord professeur à l’école Bossuet située rue Madame à Paris (6e arr.), avant d’en devenir directeur. Pendant la Commune de Paris, au printemps 1871, il demeure dans l’école, malgré les risques que rencontrent les religieux et leurs institutions. Déguisé en concierge, et il réclama lui-même une garde communarde pour les bâtiments de cet établissement, et la présence de celle-ci écarta tout danger.

Adhérent dès 1875 à la section parisienne du Club alpin français, fondée l’année précédente, Georges Moreau est un pionnier des « caravanes scolaires », emmenant avec lui des élèves en visite dans les pays alpins. Cette même année, l’abbé Moreau devient directeur de l'école Sainte-Anne à Saint-Ouen (Seine, act. Seine-Saint-Denis). En 1877, il conduit trois de ses élèves, du 9 août au 8 septembre, en Allemagne, Suisse et Italie. Il leur a fait visiter Heidelberg, Stuttgart et Munich, le lac de Constance, les Grisons, l'Engadine et la Valteline, Vérone, Venise, Brindisi, Naples, Rome, Florence, Milan et Turin.

En janvier 1877, les élèves et prêtres de l’école se mobilisent pour éteindre un incendie dans le voisinage, quarante de ses élèves participant à l’organisation des secours. L’institution de Sainte-Anne, belle propriété dont les terrasses dominent la Seine, préparait les enfants au baccalauréat et à l’école polytechnique. Le quotidien Le Gaulois estime qu’il dirigea avec « habileté et succès » cet établissement.

C’est peut-être Georges Moreau qui est prédicateur dans plusieurs églises parisiennes lors de la Toussaint ou pendant l’Avent, par exemple en 1871 à Saint-Eustache.

À suivre

 

 

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18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 01:01

Marie Joseph Juhel naît le 26 mai 1823 à Paris (2e arr.). Il est le fils de Marie Françoise Bresson et de son mari, Jean Charles Juhel.

Il est ordonné prêtre le 17 juin 1848 à Paris, une semaine avant le début de l’insurrection ouvrière qui marque la fin de la révolution. L’abbé Juhel va servir dans des églises parisiennes : vicaire à Saint-Laurent en 1849, second vicaire à Saint-Marcel, puis premier vicaire à la Villette le 20 octobre 1857.

Prenant la succession de Jean Pierre Fayon, le père Juhel devient le second curé de Saint-Charles de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) le 19 décembre 1864. Il a administré la paroisse pendant la guerre de 1870, qui voit l’évacuation des habitants et des services municipaux, repliés à Paris, la destruction du pont qui reliait les deux rives de la Marne puis l’occupation par les troupes allemandes, l’abbé Juhel.

Il va contribuer à la décoration de l’église, recevant par exemple un chemin de croix en porcelaine, offert en 1868 par Didière Gille, veuve de Jean-Marie Gille, fabricant de porcelaines et créateur du quartier de Palissy sur la rive gauche de la Marne.

De grandes inondations ont lieu en mars 1876, sans doute parmi les plus importantes avec celles de 1910. Elles touchent 160 maisons, dont 37 sont évacuées et 300 personnes, soit plus du dixième de la population municipale de 2 900 habitants, doivent être secourues. Sur l’île Fanac, l’eau atteint le toit des bâtiments et seule surnage la cime des arbres.

L’abbé Juhel démissionne pour raisons de santé le 1er janvier 1877. Il est nommé aumônier de l’orphelinat Saint Charles, rue de Vaugirard à Paris. Il y meurt le 20 août 1883, âgé de 60 ans.

Il a déposé une collection de lettres, datant du 17e au 19e siècle, conservées au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

L'église Saint-Charles

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30 décembre 2017 6 30 /12 /décembre /2017 00:01

Adelson Constant Pernez naît le 28 septembre 1843 à Leuze (Hainaut, Belgique). Il est le fils de Thérèse Nicole Lemaire et de son époux, Constant Pernez, corroyeur.

Il travaille également le cuir, s’installant à Paris (11e arr.), rue Vieille-du-Temple, où il est coupeur en chaussures et se marie, en mars 1868 avec Marie Emélie Caroline Vuillier, piqueuse de bottines.

Bien qu’ayant fait son service militaire en Belgique, Pernez est engagé volontaire en 1870 dans l’armée française qui combat les troupes prussiennes et allemandes. En mars 1889, il bénéficie d’une autorisation de résidence permanente à Paris.

Il s’installe après sa retraite à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où vit une partie de sa belle-famille. Il y réside en 1908, année où il obtient par décret sa naturalisation française en août 1908. Sa sœur et son frère s’y installent aussi.

Vers 1912, il est désigné comme administrateur du bureau municipal de bienfaisance. Pendant la guerre, il souscrit régulièrement à diverses collectes humanitaires.

Pernez est élu conseiller municipal en 1919 sur la liste de Henri Vel-Durand, qui rassemble des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants et s’oppose au premier tour à une liste libérale ainsi qu’à une autre socialiste SFIO. Au premier tour, Pernez obtient 770 suffrages exprimés (45,5%) sur 1 715 votants pour 2 491 inscrits. Il est élu au second tour avec 977 voix sur 1 537 (64,4%).

Lors des séances du conseil municipal, Pernez est assidu jusqu’à ce qu’il tombe malade fin 1923. Le journal radical-socialiste Voix des communes le qualifie de « courtois et aimable ». En 1920, il est vice-président de l’Union sportive de Joinville.

Adelson Pernez meurt en cours de mandat à Joinville le 17 décembre 1924. Il était âgé de 81 ans.

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Élie Flinois

En août 1876, Flinois acquiert une épicerie 25, rue de Paris, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il rejoint l’intermédiaire qui a participé à cette négociation, Henri Buguet, sur la liste républicaine qui l’emporte lors des élections municipales de janvier 1878 à Joinville. Flinois retrouve dans le conseil plusieurs élus de tendance radicale-socialiste assez avancée, comme Alphonse Demeestère ou Louis Vaudey. Le maire est Gabriel Pinson, républicain modéré. Un seul orléaniste a été élu, alors que la municipalité sortante était conservatrice.

Les affaires de Flinois ne se passent pas très bien, puisqu’il est déclaré en faillite en avril 1878. Il en sort grâce à un concordat en août de la même année. Peut-être du fait de cette situation, il démissionne de l’assemblée communale. Il devient employé de commerce puis gérant d’immeuble et concierge.

La mort de son épouse et de sa fille aînée, en septembre 1882, après celle de sa troisième fille en 1879, vont profondément troubler Élie Flinois. Interné à la demande de sa famille à Maubeuge, il sort en septembre 1884 sans ressources et vit dans la rue à Paris. Deux ans après la disparition de sa femme, il se rend de nuit au 24, rue de la Chapelle à Paris, où ils vivaient comme concierge et où elle est morte et s’installe dans l’escalier. Prenant peut, un locataire lui porte quatre coups de couteau. Il est transporté sans connaissance à l’hôpital Lariboisière.

Hébergé par sa seule fille survivante rue de Sévigné à Paris (4e arr.), Élie Flinois va reprendre une activité de représentant de commerce. Il meurt le 24 mai 1896, sans doute à l’hôpital de la Pitié à Paris (13e arr.). Il était âgé de 60 ans.

Fin

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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 01:01

Troisième article de la biographie de Laurent Graillat.

Lors des élections municipales de mai 1900, Graillat est élu aux côtés de plusieurs autres socialistes, comme René Bounet, conseiller municipal de Saint-Maur. Au premier tour, il recueille 717 voix pour 3 480 votants soit 20,6%. Au second tour, il est élu grâce à la fusion des listes radicale et du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Il devient syndic du conseil municipal.

Laurent Graillat meurt le 5 mai 1902, à l’âge de 68 ans, en ayant exercé jusqu’au bout ses fonctions de conseiller municipal, de président du conseil de prud’hommes ainsi que de la chambre syndicale des tonneliers, et de membre de la commission départementale du travail. De manière très inhabituelle, tous ces titres figurent sur son acte de décès à l‘état-civil communal.

Les obsèques de Laurent Graillat vont être l’occasion de manifestations spectaculaires. On y voit des personnalités, comme plusieurs députés socialistes dont Victor Dejeante ou le sénateur-maire de Saint-Maur Léon Piettre tandis que pompiers, les fanfares et diverses sociétés locales envoient des délégations. Mais ce sont les comités socialistes qui décident de les rendre solennelles en voulant déployer un drapeau rouge. L’intervention des agents de police provoque une vive bagarre, pendant laquelle ils réussissent à s’emparer de l’étendard, qui ne sera rendu à la famille qu’à la fin de la cérémonie. La presse nationale rend largement compte de l’incident.

Un an et demi plus tard, en octobre 1903, les membres du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire inaugurent un modeste monument élevé sur sa tombe, au cimetière du Nord, avenue de l’avenue de Condé à Saint-Maur.

Son troisième fils, seul survivant de ses enfants, Émile Graillat, sera le responsable de la section socialiste SFIO de la ville voisine de Joinville-le-Pont en 1912 et conseiller municipal, socialiste indépendant, de la même ville en 1919.

Enfin, son petit-fils René Graillat, lui aussi engagé dans l’action sociale professionnelle, sera membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Champigny-sur-Marne à la Libération en 1944 où il fait donc fonction de conseiller municipal.

Fin.

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24 octobre 2017 2 24 /10 /octobre /2017 01:01

Deuxième article de la biographie de Laurent Graillat.

Avec Jules Guesde et Victor Marouck notamment, Graillat devient militant de la FTSF (Fédération des travailleurs socialistes de France). Quand scission du Parti ouvrier se produit en 1882, il reste aux côtés des possibilistes de Paul Brousse.

En mai 1884, Graillat est candidat socialiste révolutionnaire dans le quartier Bercy de Paris (12e arr.) où il obtient 198 voix sur 1 471 votants pour 1 949 inscrits soit 13,1% ; c’est le radical Lyon-Alernand qui est élu. Il intervient dans plusieurs réunions du parti ouvrier socialiste révolutionnaire, nom que prend la FTSF, en région parisienne de 1884 à 1889 et est membre du comité national de ce parti.

Les groupes ouvriers constitués de tonneliers et ouvriers de magasins, barilleurs, répareurs du département de la Seine créent une chambre syndicale de la tonnellerie dont Graillat est le secrétaire général. Sous son égide, un bureau d'embauche est constitué en 1885. Cette même année, il participe à l’Exposition internationale d’Anvers.

Le principal engagement de Laurent Graillat est la fonction de conseiller prud'homme qu’il exerce plus de vingt ans à partir de 1882. Il est élu dans la 3e catégorie qui regroupe les tonneliers. Antérieurement, les élections aux conseils de prud'hommes se passaient sans que le public y attache une grande importance. Mais en novembre 1882, le parti possibiliste voulut les investir pour appliquer les principes socialistes sur la rémunération du travail manuel et ils constituent un comité central électoral et de vigilance des conseillers prud'hommes ouvriers. Lors de ce premier scrutin, le comité central fait élire onze candidats sur les vingt-six conseillers ouvriers. Un groupe de socialistes indépendants est également constitué. En décembre 1888, le journal Le Temps considère que le vote est le terrain où l’on peut juger des forces respectives des divers partis socialistes révolutionnaires et s’inquiète que les conseils ne deviennent pas « le champ-clos des partis socialistes ». Cette année-là, les possibilistes présentent 22 candidats, pour 7 de la Fédération des chambres syndicales indépendantes. Le comité central possibiliste présente un il proclame que son but est « la suppression compte du patronat et du salariat », demande à ses élus d’être inscrit au parti ouvrier. Sur 27 sièges, sur 21 élus on compte 11 possibilistes (dont Graillat), 5 indépendants et 5 blanquistes ; il y avait eu 11 000 votants sur 31 375 inscrits.

En décembre 1890, sur les 69 conseillers prud'hommes ouvriers siégeant, il y avait 47 possibilistes, 21 socialistes indépendants et un conseiller blanquiste-boulangiste.

Installé à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) en 1892 dans une maison qu’il avait fait construire 30, rue du Petit-Parc Graillat est réélu à nouveau en décembre 1893. Yves Guyot (La tyrannie socialiste, 1893), député de droite, estime que Graillat, président du Conseil des prud'hommes des produits chimiques, a un mandat impératif de condamner toujours les patrons et publie une lettre de lui du 14 juin 1893 dans laquelle il se dit « élu d'un comité et ayant un programme, desquels je relève rigoureusement et qui seuls dictent ma conduite. »

Graillat est encore reconduit en 1896 et 1899, à chaque fois de nouveau au premier tour et assure la présidence pour la partie ouvrière. Il reçoit pour ses mandats une médaille d'argent en mars 1902, remise par Alexandre Millerand, ministre du commerce et de l'industrie.

Il était également président de la deuxième section de la commission départementale du travail de la Seine.

À suivre.

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