Constant Romain Ricard nait le 11 février 1862 à Saint-Genest (act. Bouchy-Saint-Genest, Marne). Il est le fils de Louise Virginie Dégombert et de son mari Jules Victor Ricard, meunier.
En 1886, Ricard est garde-moulin chez un meunier à Valmondois (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Cette année, il épouse en octobre à Novillers (Oise) Malvina Hortense Lechauguette.
Devenu en 1887 employé à la Compagnie des chemins de fer de l’Est, il est aiguilleur à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où le couple s’installe dans le quartier du Centre, rue de Paris. Son épouse décède en septembre 1889. Il se remarie en décembre 1891 à Paris (4e arr.) avec Eugénie Guéry. Restant à Joinville, ils déménagent pour la rue des Marronniers (act. rue Eugène Voisin). Jules Ricard, son frère aîné, est chef de gare à la station du Parc-Saint-Maur dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.
C’est à proximité de chez Ricard, au café Cazin, qu’est convoquée le 25 mars 1900 une réunion en vue de la formation d’un comité socialiste-révolutionnaire à Joinville. Ricard est mentionné comme ayant créé, le 21 avril, un incident au cours d’une réunion de compte-rendu de mandat du conseil municipal sortant, composé majoritairement de radicaux-socialistes. L’hebdomadaire Voix des communes indique qu’il voulait présenter le programme de son parti.
Né d’une transformation du Cercle d'études sociales de Joinville-le-Pont, le groupe socialiste-révolutionnaire présente une liste lors des élections municipales de mai 1900. S’il y avait déjà eu des candidats socialistes-révolutionnaires sur la liste radicale-socialiste lors du scrutin local de mai 1888, c’est la première fois qu’une candidature socialiste autonome est présentée à Joinville. Elle n’obtient pas d’élus, le maire radical Eugène Voisin et ses colistiers obtenant tous les sièges.
Devenu section de Joinville du parti socialiste SFIO, le groupe local élit Ricard dans son bureau en tant que trésorier en novembre 1911, au côté d’Émile Lebègue, secrétaire et Fernand Grandhomme, secrétaire adjoint. En décembre de la même année, il est signataire d’une lettre signée d’une éphémère Ligue de défense économique, demandant l’étude de la création de boucheries et de boulangeries municipales, ce qui donne lieu à une polémique avec les radicaux-socialistes, qui défendent les commerçants qu’ils sont accusés d’avoir traités de « voleurs », ce qu’ils contestent.
Alors que le maire Eugène Voisin, qui est en poste depuis 24 ans, ne se représente pas, les trois listes opposées à la majorité sortante radicale-socialiste concluent un pacte en vue du second tour. Les radicaux dissidents d’Ernest Mermet, Henri Vel-Durand et Maurice Watrinet, les libéraux et conservateurs de Louis Gallas, Pierre Dalbavie et Georges Bitterlin s’entendent avec le parti socialiste SFIO, représenté par Émile Lebègue, Georges Laruelle et Ricard. Ils décident « que les organisations politiques diverses doivent être représentées au conseil municipal par eux qui sont les meilleurs militants de leurs partis respectifs ». Cet arrangement est présenté dans la presse comme une façon d’appliquer la règle proportionnelle, mise en avant par différentes formations politiques, alors que le scrutin municipal relève alors d’un vote majoritaire.
La liste radicale-socialiste est exclue de l’accord, et l’hebdomadaire de cette tendance, Voix des communes, s’étonne : « Comment ces meilleurs militants des divers partis politiques peuvent-ils collaborer au bien communal ? Les saxons [radicaux dissidents] veulent le pouvoir pour leur satisfaction personnelle, ils ont pour cela quitté le parti radical, ils s’intitulent dissidents. Les unifiés [socialistes SFIO] n’ont qu’un but, un programme, c’est la lutte de classe. Au pouvoir, ils seront les pires autocrates. Les libéraux, pseudonyme des réactionnaires, aspirent à rendre à l’église catholique sa suprématie. »
Ricard est candidat sur la liste socialiste du premier tour, probablement en septième position. Cependant, après la fusion des trois listes en vue du second tour, bien que les résultats de la SFIO lui permettent de prétendre à sept élus, c’est Georges Scornet qui figure à ce titre en septième place parmi les socialistes au second tour. La liste de coalition emporte, contre les radicaux-socialistes, les 27 sièges à pourvoir.
Après le scrutin, Ricard continue de jouer un rôle significatif au sein de la section SFIO. Il fait ainsi une conférence sur Syndicalisme et socialisme en octobre 1912, présente le compte rendu moral et financier de la section en novembre de la même année et est délégué à l’Union des sections de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux en janvier 1913.
Le journal d’extrême-droite et antimaçonnique La Libre parole mentionne en 1912 l’appartenance de Ricard à la loge Le Lien fraternel, affiliée au Grand Orient de France, dont le temple se situe 39, avenue d'Antin au Perreux (Seine, act. Val-de-Marne).
Comme la plupart des employés du rail, il est probablement mobilisé à son poste pendant la première guerre mondiale. Il prend sa retraite vers 1921. Ricard n’a semble-t-il plus d’activité politique publique.
Avec son épouse, il participe à de nombreux concours lancés dans la presse quotidienne. Il continue de vivre à Joinville, d’abord avec sa deuxième fille (la première étant morte jeune), puis avec son petit-fils.
Constant Ricard meurt le 16 décembre 1942 à Paris (10e arr.) où il était hospitalisé. Il était âgé de 80 ans et veuf une deuxième fois depuis février 1940. En août 1919, il avait obtenu la médaille d’honneur des transports.
La gare de Joinville-le-Pont

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