Raoul Henri Biscaldi naît le 25 janvier 1891 à Senlis (Oise). Il est le fils d’Ernestine Marie Zorra et de son mari Louis Biscaldi, marchand tailleur. Ses parents sont natifs du Piémont et de nationalité italienne. Ils obtiennent, en février 1894, la nationalité française pour eux-mêmes et pour leurs cinq enfants vivants.
Scolarisé à l’école communale de la ville, Raoul Biscaldi obtient plusieurs prix d’honneur entre 1897 et 1899. Il participe, avec son frère André, à la représentation de la Passion, mystère de l’abbé Jouin, curé de Saint-Augustin, qui fait en avril 1908, selon Le Courrier de l’Oise « un triomphe. »
Mobilisé pour le service militaire en octobre 1912 au 152e régiment d’infanterie, puis transféré au 171e régiment d’infanterie, il est à l’armée au début de la première guerre mondiale.
Au cours d’une permission, Raoul Biscaldi épouse en octobre 1915 à Villers-Saint-Frambourg (act. Villers-Saint-Frambourg-Ognon, Oise), Julie Eugénie Pécheux.
Combattant sur le site de Vauquois, dans la Meuse, village qui fut l’objet des combats pendant quatre ans, en mai 1916, Raoul Biscaldi est blessé. Il est cité à l’ordre du régiment : « bon soldat. Bien qu’intoxiqué par les gaz le 19/05/1916 est resté à son poste d’observation et n’a été évacué que deux jours après. »
Du fait de son état, il est réformé temporairement en septembre 1916 et renvoyé dans ses foyers. Il est reconnu apte à reprendre une activité en janvier 1917 et affecté à la 20e section état-major. En janvier 1918, il est transféré à un compagnie d’ouvriers au sein du 2e groupe d’aviation puis, en février la même année, au 8e régiment de génie. Il est démobilisé fin janvier 1919. Réformé définitivement en septembre 1922 pour grosse insuffisance mitrale, il obtient une pension relativement faible (10%) ; elle sera portée à 90% en juin 1935.
Après le conflit, Raoul Biscaldi exerce la profession de métreur. Il vit d’abord à Senlis puis quitte rapidement son épouse et son fils pour résider à Paris dans le 17e arrondissement, rue Nollet, puis dans le 18e arrondissement d’abord rue Houdon, rue Ravignan et enfin rue André-Gill. Après son divorce en février 1922, il épouse en avril 1923 à Paris (18e arr.) Jeanne Marie Léontine Remeniéras. Rendant visite en automobile à ses parents, à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) en octobre 1923, il renverse une piétonne. En juin 1926, il est condamné par le tribunal correctionnel de la Seine à quinze jours de prison avec sursis et cent francs d’amende pour « abandon de famille. »
Sur le plan politique, dans la continuité de l’engagement de ses frères Amédée et André, et avec l’assentiment de ses parents, Raoul Biscaldi est très engagé dans le mouvement royaliste Action française.
De manière très régulière, il va participer aux appels de fonds lancés par la presse royaliste. Dès décembre 1910, il contribue, avec son frère André, à la souscription « Le Juif sera vaincu » dont l’objectif est de « lutter contre la presse juive, contre la presse enjuivée, contre la presse asservie ».
À partir de 1920, il verse tous les ans une contribution volontaire au mouvement d’extrême-droite. Il précise, en juin 1920 comme en décembre 1921, que c’est « En souvenir de mon frère Amédée Biscaldi, mort pour la France et l'Action française ». Il associe, à partir de mai 1924, son épouse aux versements. Il participe à de nombreuses cérémonies, en souvenir des « morts de l'Action française » en juin 1925 ou pour l’anniversaire du décès du prétendant au trône de France, le duc d'Orléans, en mars 1927. Il est présenté, en avril 1928, comme membre, avec son frère André, de la section de Saint-Maur-des-Fossés de l’Action française.
Il divorce de nouveau en juillet 1930, et se remarie en mars 1932, toujours dans le 18e arrondissement, avec Germaine Marguerite Auboin. Il est devenu architecte en 1926, membre de la Société française des architectes. En 1930, il est chargé de construire le casino de La Rochelle (Charente-Maritime). En 1934, il supervise un chantier d’adduction d’eau à Vierzy (Aisne).
Le casino de La Rochelle
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Raoul Biscaldi meurt le 18 juin 1936 à Clichy. Il était alors domicilié rue André-Gill à Paris (18e arr.). Âgé de 45 ans, il était titulaire de la Croix de guerre et de la médaille interalliée. Il a eu un enfant, qu’il n’a semble-t-il élevé que pendant une très courte période.
Son fils, Jacques Biscaldi (1916-2013), né de son premier mariage, a été résistance à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il est reconnu comme ayant participé aux Forces françaises combattantes et aux Forces françaises de l’intérieur, en étant intégré au réseau CDM (Camouflage du matériel). Lieutenant, il dirige pendant la guerre d’Algérie la section administrative spécialisée de Laperrine (act. Tamanrasset). L’unité est chargée de « pacifier » le secteur, et de fournir assistance scolaire, sociale et médicale aux populations rurales musulmanes afin de les gagner à la cause de la France. Il est capitaine à la fin de sa carrière et décoré comme officier de la Légion d’honneur.
Almanach 1922 de l'Action française
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