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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 01:01

Gabriel Marie Louis Allaire naît le 17 août 1854 à Saint-Genis-de-Saintonge (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime). Il est le fils de Louise Roullet et de son mari, Pierre Christophe Allaire, négociant.

En mai 1887, une fille, Georgette Rosa Barthe, naît à Paris (4e arr.) de Rosalie Eugénie Barthe, avec laquelle Gabriel Allaire a vraisemblablement eu une relation. Il ne reconnaîtra pas officiellement Georgette Barthe, mais il en sera le tuteur après la mort de sa mère et représentera le conseil de famille pour son mariage en novembre 1907 à Joinville-le-Pont, alors qu’elle est domiciliée chez lui.

Marié en avril 1894 à Paris (5e arr.) avec une professeure de piano, Maria Louise Élisa Clara Désirée Vantuycom, Gabriel Allaire avait déjà eu avec elle un fils, Paul Raymond Allaire, né en février 1893. Ils résidaient quai de la Tournelle. Alors directeur de contentieux, Allaire se mettra ensuite à son compte.

Après la naissance d’un nouveau fils en octobre 1894, la famille va s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Gille.

Comme son épouse, Gabriel Allaire va s’engager dans des activités d’éducation populaire. Il donne des conférences sur des questions liées à l’agriculture au sein de l'association philomathique de Paris, œuvre gratuite d'enseignement populaire et d'assistance médicale, dont le siège est rue de la Verrerie. Elle a été fondée en 1894 par Léonce Dariac, haut fonctionnaire, membre du cabinet du ministre de l'Agriculture.

Il devient secrétaire général de l’association en décembre 1902 ; il en est le vice-président en 1911.

Dans sa commune de résidence, Gabriel Allaire est membre du bureau de bienfaisance. Il est particulièrement actif pendant les grandes inondations de la Marne au 1er trimestre 1910. Allaire s’occupe notamment de la délivrance de laisser-passer pour accéder aux maisons, afin d’éviter les cambriolages et de la réquisition de braseros, placés dans les rues, pour faciliter la vie des rescapés.

Il est membre du comité radical-socialiste de la commune, et prend donc probablement part à la campagne électorale pour les élections municipales de mai 1912, qui voient – alors que le maire sortant, Eugène Voisin, ne se représentait pas – la défaite de la liste de la municipalité radicale sortante face à une coalition de radicaux dissidents, conservateurs, libéraux et socialistes SFIO.

Gabriel Allaire meurt le 3 septembre 1918 à Joinville. Il était âgé de 64 ans. Pour ses activités éducatives, il avait été décoré en du mérite agricole, comme chevalier en juillet 1902 puis officier en janvier 1908, ainsi que des Palmes académiques, d’abord officier d’académie en juillet 1904 puis officier de l’instruction publique en mai 1911.

Ses deux fils furent instituteurs : Paul Allaire devint militant mutualiste ; Pierre Allaire s’illustra comme officier pendant la première guerre mondiale où il est sérieusement blessé, fut résistant pendant la deuxième guerre mondiale puis conseiller municipal de Joinville-le-Pont en 1951-1952. Il a été décoré de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur et son nom a été donné  une voie de Joinville-le-Pont, la rue Pierre-Allaire.

 

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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 00:01

Claude Gay naît le 20 septembre 1887 à Gerland (Côte-d'Or). Il est le fils d’Anne Gay et d’un père non dénommé. Avec un frère et deux sœurs, il est légitimé par le mariage de sa mère avec François Chambade à Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or) en avril 1894. Ses deux parents sont eux aussi nés de pères inconnus.

Contremaître dans une fabrique d’enveloppes de paille, Claude Chambade épouse en mai 1910, toujours à Nuits-Saint-Georges, Sophie Borrel.

Vers la fin de la décennie, la famille Chambade s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où elle vit quai Hector-Bisson (act. quai Gabriel-Péri), dans le quartier de Polangis.

Alors mécanicien, Claude Chambade prend des responsabilités dans l’association Union sportive de Joinville, fondée en 1919 et présidée par Stephen Durande, alors adjoint au maire et futur maire de Joinville. Il en est administrateur en 1922 et secrétaire en 1924.

C’est Chambade qui informe le mouvement sportif des couleurs du club en avril 1923 (culotte blanche, maillot blanc, bordure verte). Il contribue également à l’ouverture d’une baignade avec l’école de natation du club en 1924. Il devient ensuite professeur d'éducation physique et instructeur à la Fédération nationale des sociétés de natation et de sauvetage. Il se charge de l’organisation de la réunion nautique de Joinville en juillet 1926.

Après avoir rejoint le Club athlétique de Joinville (CAJ), présidé par Georges Scornet, adjoint socialiste SFIO au maire de Joinville, Chambade prend part avec Chandy et Viel à un triple saut groupé dans le bassin de la Marne à Joinville en septembre 1929.

À l’occasion des élections municipales de mai 1925, Chambade est candidat sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, qui rassemble des conservateurs, libéraux, radicaux dissidents et socialistes indépendants. Son programme, présenté le 2 avril, insiste sur l’application « sans rigueur et sans sectarisme » des lois de laïcité, le maintien de l’octroi pour les produits entrant à Joinville et l’économie dans les dépenses budgétaires. La liste obtient 1 080 voix en moyenne au premier tour, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au 2d tour face au cartel des gauches, qui rassemble les radicaux-socialistes, les socialistes SFIO et les socialistes-communiste. Henri Vel-Durand (radical dissident) est réélu maire de Joinville.

Pendant son mandat, Chambade s’intéresse notamment à l’aménagement de son quartier, émettant des réserves en août 1926 sur un projet concernant la place Mozart, principal centre de Polangis. Le mois suivant, il récompensé d’un prix pour son élevage de pigeons-voyageurs lors d’un concours agricole.

Lors des élections municipales de 1929, Chambade est candidat cette fois sur la liste du groupement des gauches, conduite par Émile Briolay, et qui rassemble des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants. Au premier tour, Chambade obtient 752 voix pour 1 715 votants (43,8%) sur 2 491 inscrits.

Au second tour, la liste de gauche a 1 123 voix en moyenne et 22 élus (dont Chambade), face à celle du maire sortant qui recueille 963 suffrages et a 5 élus ; les communistes n’ont pas de siège, avec 278 votes en leur faveur.

Claude Chambade meurt le 7 août 1930 à Joinville. Il était âgé de 42 ans et avait eu deux enfants.

Avec quatre autres élus décédés et cinq démissionnaires, Claude Chambade est remplacé au conseil municipal lors d’une élection partielle organisée en octobre 1934.

Destinataires de plusieurs lettres de félicitations pour des actes de courage en 1924 et 1925, Claude Chambade est décoré des Palmes académiques, comme officier d’académie, en juillet 1926.

Triple saut de Chandy, Chambade et Viel en 1929

 

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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 01:01

(Suite de la biographie d'Albert Bleunard)

Lors des élections municipales de mai 1881, Bleunard est élu conseiller municipal de Joinville, Gabriel Pinson, républicain modéré, étant élu maire. Il va en particulier être désigné comme tête de file du conseil municipal dans la nouvelle commission municipale scolaire instituée par l'article 5 de la loi du 28 mars 1882 sur l’instruction obligatoire.

Au cours des élections municipales de mai 1884, Bleunard est réélu dès le premier tour, avec 331 voix sur plus de 400 suffrages exprimés ; c’est un des trois représentants des quartiers de la rive gauche de la Marne sur 21 membres du conseil. Il joue un rôle important dans l’assemblée. Ainsi, en juin 1884, c’est lui qui établit le projet de budget, et un journal local relève que « M. Bleunard n’a pas seulement des talents naturels plus développés que ceux de tous ses confrères, il est, de plus, paraît-il, un administrateur des plus méticuleux. »

Sur le plan politique, il est désigné comme électeur sénatorial sur une liste radicale en juillet 1885. Il s’intéresse à la vie locale, se plaignant par exemple de l’enlèvement des boues en août. Il se met en colère en novembre de la même année « à propos d’une question de champagne » et envoie deux lettres annonçant sa démission « absolument définitive » ; cependant, après une longue discussion, le conseil sur l’avis du maire, « décide qu’une délégation composée de MM. Lesage, Gobin et Demeestère tentera une suprême démarche auprès de M. Bleunard pour l’engager à revenir sur cette regrettable détermination ». C’est ce qui se passe, puisque Bleunard reprend sa place immédiatement.

Lors de la création du conseil départemental de l’instruction publique en décembre 1885, Bleunard est désigné pour en faire partie. Il travaille également à un projet d’accord avec la commune voisine de Champigny pour prendre en charge l’école de la Fourchette, initiative privée de mise en place d’un enseignement laïque dans un quartier à cheval sur les deux villes et qui était dépourvu d’infrastructures scolaires.

Avec le futur député radical, Jules Ferdinand Baulard et le maire Pinson, Bleunard intervient auprès du ministère des cultes pour demander la reconstitution du conseil de fabrique, en conflit avec la municipalité au sujet de la gestion des fonds de la paroisse.

Peu avant les élections municipales, en février 1888, un incident se produit entre Bleunard et Pinson au conseil municipal, ce qui le conduit sans doute à ne pas être candidat au renouvellement de son mandat. Il va cependant jouer un rôle important en soutenant la constitution d’une liste radicale opposée à la majorité municipale et alliée avec le Groupe études sociales de Joinville-Saint-Maurice (parti ouvrier). Conduite par Alphonse Demeestère, la liste n’obtiendra que trois élus sur 21 (Diot, Demeestère, Vaudey). Cependant, la mort de Gabriel Pinson, réélu maire le mois précédent, en juin 1888, rebat les cartes.

Bien qu’ils ne siège plus au conseil, le nom de Bleunard est évoqué comme candidat au poste de maire. Lors de l’élection municipale partielle destinée à remplacer Pinson, bien qu’il ne soit pas candidat, un groupe d’électeurs lance un appel à voter pour lui : « Bleunard, républicain anticlérical, officier de l’instruction publique, délégué cantonal qui, pendant huit années, a siégé au conseil municipal de Joinville, dont il était un des membres les plus capables et les plus utiles. Il était du petit groupe des conseillers sortants qui ont rendu compte de leur mandat en réunion publique et il en a été félicité et acclamé par les électeurs. Les républicains comprendront qu’il y a déjà trop d’adversaires de la République dans le conseil et ils voteront Bleunard ». L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, qui relaie la campagne, commente : « Voter pour Bleunard, candidat malgré lui, c’est voter en rouge ! »

Si Amédée Gosset est élu par 307 contre 100 à Bleunard sur 407 suffrages exprimés pour 776 inscrits. Henry Vaudémont, rédacteur en chef de l’organe radical et militant radical à Joinville, interprète ainsi le résultat : « Le parti rural de Joinville-le-Pont vient de remporter dimanche la dernière de ses victoires à la Pyrrhus. Le résultat était sûr. Gosset, candidat incolore comme politique et que personne ne combattait comme homme ne pouvait manquer d’être élu. (…) Les dissidents ont réuni cent voix, un chiffre dans lequel j’ai dit qu’avoir mis le pied leur portera bonheur. C’est quelque chose en somme d’être parvenu à réunir cent votants, marchant quand même à la défaite, rien que pour affirmer le principe du devoir de voter. (…) Mais nous tenions à nous compter, nous autres, jeunes Joinvillois, parisiens immigrés, qui ne gagnons pas un sou à Joinville et y dépensons, au contraire, tout notre argent. »

Le nouveau maire, Eugène Voisin, se rapprochera d’ailleurs rapidement des radicaux-socialistes, qui remporteront trois sièges lors d’un nouveau scrutin partiel en 1890.

La dernière intervention publique connue de Bleunard se situe lors de la préparation des élections municipales de mai 1892. Il encourage des habitants des quartiers de Polangis et Palissy à se présenter, et notamment Paul Villain ; ce dernier ne sera pas candidat cette année-là, mais il sera élu quatre ans plus tard. Henry Vaudémont appréciait : « Je ne connais pas M. Villain, mais le patronage dont l’honore la haute personnalité de M. Bleunard nous garantit sa valeur. »

Son épouse décède à Joinville en mars 1896, et Albert Bleunard est toujours présent dans la commune en mai ; il a alors 69 ans. La date et le lieu de son décès ne sont pas connus. Il était décoré des Palmes académiques.

Son fils, Albert Bleunard (1852-1905), professeur de sciences physiques au lycée d'Angers (Maine-et-Loire), est l’auteur de plusieurs ouvrages mêlant vulgarisation scientifique et fiction : Le spirite malgré lui, La Babylone électrique, La Pierre philosophale, Toujours plus petit, ainsi que d’une monumentale Histoire générale de l'Industrie (8 vol.).

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25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 01:01

Albert Charles François Bleunard naît le 17 avril 1827 au Quesnoy (Nord) dans un milieu instruit. Il est le fils de Pacifique Bonnivert et de son époux Albert Charles François Bleunard. Il va épouser en décembre 1851 à Ingré (Loiret) Clémence Augustine Bezançon, avec laquelle il aura au moins trois enfants.

Albert Bleunard va entrer dans une carrière universitaire, comme maître d’études au lycée d’Orléans (Loiret, 1851), puis surveillant général des lycées de Rodez (Aveyron, 1854), Troyes (Aube, 1855) et Saint-Quentin (Aisne, 1857). Il devient ensuite principal de collège, d’abord à Albi (Tarn, 1858), Pamiers (Ariège, 1861), Châlons-sur-Marne (act. Châlons-en-Champagne, Marne, 1864), Vitry-le-François (Marne, 1864), Maubeuge (Nord, 1865) et enfin Cambrai (Nord, 1869).

Sa nomination dans ce dernier poste à Cambrai fut précédée d’une polémique locale. Au départ de son prédécesseur, une pétition est envoyée au conseil municipal demandant la remise du principalat entre les mains d'un prêtre. Mais une contre-pétition, couverte de cinq cents signatures, plaide en faveur du maintien d'une direction laïque, qui fut donc conservée. Bleunard intéresse financièrement les professeurs au recrutement de nouveaux élèves, faisant passer leur nombre à 250, dont 230 payants.

Après son départ en retraite en 1879, A. Bleunard publie chez Hatier, vers 1893, Les Éléments de la composition française à l'usage des aspirantes au brevet élémentaire et au certificat d'études complémentaires, ouvrage réédité en 1907-1908. Il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il vit avant 1881. Il consacrera beaucoup d’efforts à la promotion de l’enseignement laïque.

(A suivre)

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 00:01

Dernier article d’une série de trois consacrés à Edmond Neumann.

Instituteur patriote, Neumann devient conseiller municipal socialiste d’Asnières.

Neumann quitte Asnières en 1921 et emménage à Joinville-le-Pont (Seine, auj. Val-de-Marne). Il a probablement rejoint le parti communiste comme la majorité des adhérents de la SFIO. Il est confronté aux décisions du 4e congrès mondial de l’Internationale communiste, qui donnent l’ordre de quitter la franc-maçonnerie et la Ligue des droits de l’Homme avant le 31 décembre 1922.

L’appartenance de Neumann à la franc-maçonnerie est probable ; un Neumann intervient dans la loge Les Amis du progrès, début 1914, contre l’antisémitisme gouvernemental en Russie, mis en lumière par le procès de Menahem Mendel Beilis (Kiev, octobre 1913).

Edmond Neumann exerce des responsabilités dans la Ligue des droits de l’Homme, étant membre en 1923 de la commission de révision des statuts, où il se réjouit de ce que, « à l’avenir, le mot d’ordre viendra des membres des sections, et non du comité central qui avait fini par se renfermer dans sa tour d’ivoire ». Il préside en 1923-1924 la section de Joinville. Cette dernière avait vécu en 1922 une crise en novembre, lors de l’inauguration du monument au mort, quand l’avocat Oscar Bloch, invité par la section locale avait parlé de la France « dont les hommes ne veulent pas mourir pour la patrie, mais vivre pour elle » et évoqué avec sympathie la Russie bolchévique ; le maire de Joinville Vel-Durand (radical dissident) avait protesté auprès du président de la Ligue des droits de l’Homme, Ferdinand Buisson, qui avait alors désavoué Me Bloch. La section appuie, en février 1924, la demande d’une enquête sur les socialistes-révolutionnaires russes incarcérés, déportés ou bannis.

L’Union fédérative socialiste est fondée par des dissidents du parti communiste refusant l’interdiction de l’engagement dans la franc-maçonnerie et la Ligue des droits de l’Homme ; la section de Joinville est active en mars 1923. Elle devient en mai de la même année la section de l’Union socialiste-communiste (USC) après la fusion avec le parti communiste unitaire ; elle est animée par Roubault et Neumann à Joinville.

C’est au nom de l’USC que Neumann prend part en avril 1924 à la création d’un comité électoral cantonal d’union socialiste à Saint-Maur avec la SFIO ; il partage le secrétariat avec Guinot (SFIO). Le 27 du même mois, il devient vice-président du cartel des gauches de Joinville, qui rassemble les radicaux-socialistes (Briolay), les socialistes SFIO (Berthet) et l’USC. Il est possiblement candidat sur la liste du cartel des gauches lors des élections municipales des 3 et 10 mai 1925, conduite par Briolay, qui recueille en moyenne 648 voix sur 2275 suffrages exprimés (28,4%), face aux communistes (480 voix, 21,1%) et à l’Union républicaine (1080 voix, 47,5%), laquelle remporte tous les sièges au second tour.

En juin 1925, Neumann représente l’USC lors d’un scrutin pour le conseil général dans la 2e circonscription du canton de Saint-Maur (Joinville, Créteil, Bonneuil et un quartier de Saint-Maur). Il obtient 50 voix, soit 1,8% des 2 814 suffrages exprimés pour 5 553 inscrits. Il se retire au second tour, qui voit la victoire du républicain de gauche Henri Naudin, adjoint au maire de Saint-Maur, face au radical-socialiste Paul Avet, maire de Créteil, et au député communiste Gaston Muller.

Toujours engagé dans le milieu des anciens combattants, Neumann participe à la constitution en juillet 1927 de l’Union départementale de la Région parisienne de la Fédération ouvrière et paysanne des mutilés (FOP). Il représente la section de Joinville et devient membre du comité exécutif et de la commission de propagande. En 1928, il déménage à Champigny-sur-Marne (Seine, auj. Val-de-Marne). Il préside le congrès régional de la FOP en février 1929 et prend part à une réunion de l’Union nationale des mutilés, réformés et veuves de guerre dans le 11e arr. de Paris en 1930. Peut-être est-ce lui le Neumann qui intervient lors d’un meeting de protestation d'anciens combattants en mai 1933, salle Wagram à Paris, et les appelle à manifester « s'il le faut, dans la rue ! »

Neumann se remarie en juillet 1929 au Perreux (Seine, auj. Val-de-Marne) avec Claudine Diseroix. Cycliste amateur, il avait adhéré au club Joinville sportif en 1923.

Bien que n'ayant pas atteint la limite d'âge, Neumann, qui accède à l’honorariat professoral, est mis à la retraite d'office en juillet 1934 ; il approche alors les 64 ans. Il conteste cette décision, faisant valoir qu’il est père de sept enfants dont cinq encore vivants. Un député intervient en sa faveur, puis, après une réponse gouvernementale négative, il saisit le Conseil d'État qui rejette son recours dans un arrêt du 28 mai 1935, estimant qu’il avait été déposé alors que le délai était forclos. En 1932, Neumann avait déjà été mis à la retraite d’office, mais la mesure avait été rapportée quelques mois plus tard.

Jules-Edmond Neumann était décoré des palmes académiques, comme officier d’académie en 1907 puis officier d’instruction publique en 1929. C’est peut-être lui le Neumann d’Asnières nommé chevalier du Mérite agricole en 1911.

La date de décès d’Edmond Neumann n’est pas connue.

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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 00:01

Deuxième article d’une série de trois consacrés à Edmond Neumann.

D’origine alsacienne, Neumann participe à une liste anti-syndicaliste d’instituteurs patriotes.

Même s’il conserve un pied-à-terre dans le centre de Paris (rue des Halles puis rue Étienne-Marcel, 1er arr.), Neumann s’installe à Asnières (Seine, auj. Hauts-de-Seine) au début du siècle d’abord rue de Châteaudun, ensuite rue du Château.

En 1908, Neumann est élu conseiller municipal socialiste d’Asnières ; le maire, Hector-Gonsalphe Fontaine (radical-socialiste), est préfet des études dans l’école où a enseigné Neumann (HEC). Ce dernier ne se représente pas en 1912. Il constitue en 1909 un comité des Alsaciens-Lorrains pour organiser une fête de Noël et recueillir des offrandes au profit de sa région d’origine.

Neumann a épousé Augustine Vallière. Selon le quotidien La Croix, la vie conjugale de Neumann est tumultueuse. Suite à une querelle, il chasse sa femme et ses enfants du domicile familial d’Asnières le jour de l’an 1910. La semaine suivante, il roue de coups son épouse et la voisine chez laquelle elle s’était réfugiée ; le couple est emmené au commissariat. Ils reprendront cependant la vie commune.

Les capacités linguistiques de Neumann font qu’il est affecté en tant qu’interprète militaire auprès de l’état-major lors de son service national et versé comme officier dans la réserve en janvier 1906. Il exerce cette fonction sans doute pendant la première guerre mondiale. Il est nommé lieutenant dans la réserve en 1925.

Après-guerre, Neumann reprend une activité militante et fonde en octobre 1919 la section d'Asnières, Bois-Colombes et Gennevilliers de l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC).

À Asnières, Neumann est un des cadres du mouvement ouvrier. Il crée en février 1919 le groupe d'amis du Populaire, nouveau quotidien socialiste, et joue le 27 juillet un rôle actif dans le congrès rassemblant 18 de ces groupes. En octobre de la même année, il est le deuxième secrétaire du comité de vigilance mis en place par la Fédération SFIO de la Seine. En décembre, il intervient comme orateur lors d’un meeting à Asnières, qui s’insère dans une série de manifestations organisées par la Cgt sur le thème « Paix à la Russie ! Amnistie pour tous. »

À suivre.

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3 février 2017 5 03 /02 /février /2017 00:01

Premier article d’une série de trois consacrés à Edmond Neumann.

Jules Edmond Neumann naît à Gerstheim (Bas-Rhin) le 10 juillet 1870, soit une semaine avant le déclenchement de la guerre franco-prussienne, qui verra l’occupation puis l’annexion de la région. Il est le fils d’un instituteur, Jacques Neumann, et de sa femme Salomé Batsch, qui vient d’une maison de brasseurs. Leurs familles semblent sont d’origine juive.

Après une licence de lettres, Neumann devient enseignant en 1895. En 1899, il demande auprès de l’administration de l’Instruction publique à effectuer une mission aux États-Unis « pour étudier le système économique de l'Union américaine ». En 1904, Neumann publie avec l’hispaniste H. Peseux-Richard, comme lui professeur à l'École des hautes études commerciales, un Recueil d'histoires sans paroles destinées à la conversation et à la rédaction en toutes langues (Librairie Vanblotaque, Paris). L’ouvrage est assez bien reçu dans les milieux de l’enseignement des langues et est signalé par plusieurs quotidiens. Il est illustré notamment par Benjamin Rabier (1864-1939).

À la rentrée 1906, Neumann est nommé professeur titulaire de langue vivante (allemand) dans une des cinq écoles primaires supérieures de garçons de la Ville de Paris, l’école Colbert (actuel lycée du même nom, dans le 10e arr.). Parallèlement, Neumann est traducteur interprète auprès du tribunal de la Seine (1902). Enfin, il développe une compétence d’expert chimiste, également agréé par le tribunal civil de Paris (1909), et se déclare ingénieur à la naissance d’un de ses fils en 1912.

Le premier engagement public connu de Neumann se situe en 1907. Il tente de se faire élire en juillet en tant que membre du Conseil départemental de l'enseignement primaire lors d’un scrutin partiel suite à des démissions en solidarité avec un instituteur révoqué, Nègre ; Neumann participe à une liste anti-syndicaliste d’instituteurs patriotes, qui s’oppose à celle se revendiquant de la Cgt. Il obtient 98 voix dans la 5e circonscription sur 510 suffrages exprimés et 616 inscrits ; il est battu par le candidat syndicaliste. Lors du renouvellement général en décembre la même année, il recueille 142 suffrages pour 392 exprimés et 478 inscrits dans la 3e circonscription et est également défait. Neumann, officier originaire d’une région occupée et patriote fervent, a sans doute voulu contrer l’internationalisme des syndicalistes enseignants, majoritairement de tendance hervéiste (Gustave Hervé, 1871-1944).

À suivre.

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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 00:01

Georges Bousquié naît le 22 octobre 1907 à Paris. Il fréquente les lycées parisiens Voltaire et Louis-le-Grand puis fait des études dans de lettres classiques à La Sorbonne. Il soutient une thèse sur le roi René d’Anjou. Bousquié est d’abord professeur au lycée de Versailles puis bibliothécaire à la Bibliothèque nationale. Il rejoint ensuite l’enseignement privé, au sein des lycées Albert de Mun de Nogent-sur-Marne, Saint François d’Assise, Charles-de-Foucauld et enfin l’Institution Jeanne d’Arc à Saint-Maur-des-Fossés.

Pareillement à son activité d’enseignement, Bousquié rédige des livres à contenu pratique, destiné aux élèves mais également à la vie en entreprise. Il commente l’œuvre de Pierre Corneille, Cinna (« Expliquez-moi... Corneille à travers Cinna », deux tomes, 1960). « Le Sujet général de français par l'exemple », paru en 1966 est réédité en 1969.

Après avoir proposé « Une technique efficace, la Persuasion » (1958), il rédige deux guides « Comment rédiger vos rapports » (1957) et « Comment organiser son travail » (1965). Ces deux derniers ouvrages font l’objet de plusieurs rééditions et sont traduits en espagnol et en portugais.

Georges Bousquié est vice-président puis à partir d’octobre 1964, président de l’association du Vieux Saint Maur, qui édite la revue éponyme. Il avait fourni plusieurs dizaines d’articles à cette revue, dont trente se référaient à une « Histoire de Joinville-le-Pont », publiée entre 1946 et 1965.

Deux ouvrages historiques ont fait l’objet d’une édition séparée, reprenant en les complétant certains articles de la revue : « Histoire de l'ancien pont de Saint-Maur » (1955), rééditée sous le titre « Le pont de Joinville à travers les âges » (1957) et « Voici Joinville » (2e édition 1964).

Les travaux historiques de Bousquié lui avaient valu de recevoir en décembre 1959 la médaille d'argent du département de la Seine.

Georges Bousquié était marié et résidait avenue Courtin à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) dans le quartier de Polangis. Il est mort le 1er mars 1966, à l’âge de 58 ans.

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25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 00:01

Basile Nivelet naît le 28 janvier 1867 à Turny (Yonne). Sa mère est Hortense Léocadie Thierry, son père porte le même nom, Basile Nivelet, et est tisserand ; ses parents seront plus tard cultivateurs.

Venu à Paris, il est calicot (commis d'un magasin de nouveautés) au Bon Marché. En juillet 1892, il épouse à Paris (3e arr.) Pétronille Goursolle (dite Céline), employée de banque. Les deux époux, qui auront une fille, deviennent enseignants peu après.

Instituteur à l’école communale du Parc-Saint-Maur (Saint-Maur, Seine, act. Val-de-Marne) en 1895, il est l'école l’année suivante à l’école communale de Montreuil (Centre) puis en novembre à celle de la rue Colmet-Lépinay dans la même commune. En 1905, il est transféré à Paris, rue Michel-Bizot (12e arr.). Membre de la Société pour la propagation des langues étrangères en 1895, Nivelet participe en février 1909 au banquet annuel de l'Amicale des instituteurs et institutrices publics de la banlieue de Paris, qui revendique l’égalité de traitement avec le personnel pour leurs pensions de retraite.

Depuis 1900, les époux Nivelet résident à Joinville-le-Pont, où Céline est directrice de l’école maternelle de l’avenue Oudinot, dans le quartier de Polangis.

Dans cette commune, Basile Nivelet va s’engager en politique ; il avait été sans doute précédemment secrétaire général de l'Yonne radicale, organe de la Fédération amicale et de propagande des républicains radicaux et radicaux-socialistes, qui organise une tête à la mairie du 5e arrondissement en mai 1907.

Lors des élections municipales de mai 1908, Nivelet figure sur la liste du comité radical-socialiste, conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Elle recueille au premier tour 604 voix en moyenne, face à une liste incomplète dite socialiste évolutionniste (500 voix) et à quelques candidats socialistes unifiés SFIO (252 voix) ainsi qu’un isolé (493 voix). Il y avait 1319 inscrits. Les radicaux remportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un à un isolé et un autre à un socialiste évolutionniste. Nivelet est élu au second tour avec 591 suffrages pour 1188 votants.

Au sein du conseil municipal, Nivelet s’occupe du patronage laïque et des colonies scolaires confiées à l’Œuvre parisienne des enfants à la montagne, qui organise le séjour d’enfants joinvillais dans le Cantal. Il participe à l‘organisation du service des désinfections après les grandes inondations de la Marne pendant l’hiver 1910.

Si Nivelet a pris quelque distance avec Louis Rey, animateur passionné de la majorité radicale-socialiste au sein du conseil municipal, il vit à partir de 1910, comme ce dernier, à Paris. Il se solidarise cependant de la municipalité en mars 1911, quand la dénonciation d’un scandale dans l’école primaire de Polangis provoque l’éclatement du conseil ; Nivelet proteste ne pas être candidat à la direction de cette école et n’avoir pas pris part à l’affaire. Il collabore régulièrement à l’hebdomadaire radical local, Voix des communes. Affichant son attachement au maire, il annonce en août 1911 qu’il ne sera pas candidat en 1912, mais fait cependant l’objet d’attaques par voie d’affiches ou dans la presse régionale.

En 1910, Basile Nivelet publie un livre intitulé « Joinville-le-Pont », édité par un imprimeur de la ville, Ferdinand Huby. Son livre, descriptif, constitue une des principales sources sur l’histoire de la commune, principalement pour le 19e siècle.

Sergent-fourrier après son service militaire, Nivelet est promu officier d’administration adjoint dans la réserve. En 1914, il sert dans l’intendance du service de santé militaire. Au moment de sa démobilisation en 1930, il a le grade de capitaine d’administration.

Après-guerre, les Nivelet s’installent à Montreuil-sous-Bois, où Céline est directrice d’école. Basile prend sa retraite en 1928 et partage son temps entre cette ville et l’Yonne. Il rédige des documents sur l’histoire de Turny, son village natal.

Basile Nivelet meurt le 30 janvier 1957 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), à l’âge de 90 ans. Il avait obtenu de nombreuses décorations : Mérite agricole, chevalier en 1910 puis officier en 1934 ; Palmes académiques, officier d’académie en 1911 et officier de l’instruction publique en 1923 ; Médaille de bronze de la Mutualité en 1929. Il avait également été récompensé pour son comportement lors des inondations de la Marne en 1910.

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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 00:01

Pétronille Goursolle (dite Céline), naît le 1er avril 1868 à Oradour-sur-Vayres, en Haute-Vienne. Elle est la fille de Marie Fanny Barraud et de Pierre Goursolle, son époux.

Employée de banque, elle épouse en juillet 1892 à Paris Basile Nivelet. Les deux époux deviennent instituteurs, Céline exerçant dans l’école du Parc-Saint-Maur (Saint-Maur, Seine, act. Val-de-Marne) en 1895. Elle est membre de la Société pour la propagation des langues étrangères en France. Elle exerce ensuite à l'école maternelle de la rue Michel-Bizot à Paris (12e arr.). En novembre 1900, elle est chargée de la direction de l'école maternelle du groupe Polangis, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où la famille va résider.

En février 1910, Céline Nivelet est nommée directrice à l'école maternelle Voltaire de Montreuil-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Elle exercera cette fonction jusqu’en décembre 1930, lorsqu’elle prend sa retraite.

Céline Nivelet était membre de la société coopérative nationale d'assurances la Sauvegarde en 1908 et 1910. Elle a également été active au sein de la section de Joinville de la société l’Allaitement maternel en 1909. Elle avait obtenu la médaille d'argent de la mutualité en 1910 et avait été décorée des Palmes académiques, en tant qu’Officier de l’instruction publique en juillet 1930.

Céline Nivelet décède le 27 mars 1941 à Venizy, Yonne ; elle est inhumée à Turny, commune d’origine de son époux. Ils avaient eu une fille.Céline Nivelet

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