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10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Henri Martinet

Le domaine social est également investi par Henri Martinet qui, dès mars 1897, est secrétaire de la Fédération des abonnés à la semaine, une organisation qui revendique l’amélioration des conditions de transport des salariés. Elle plaide l’élargissement des abonnements à la semaine aux employés et le droit pour tous d’utiliser tous les omnibus et non les quelques trains qui leur étaient réservés. Une demi-douzaine de comités existent dans les communes des bords de Marne ; ils ont souvent le soutien des élus radicaux-socialistes, comme le député Jules Ferdinand Baulard. Martinet exerce toujours cette fonction fin 1899.

Martinet est en novembre 1902, avec Lucien Delanchy fondateur de l’association communiste des ouvriers menuisiers du département de la Seine, baptisée « Les Égaux, menuiserie ouvrière communiste ». La Société anonyme de production à personnel et capital variables est basée 10, rue Marcadet, à Paris (18e arr.). Elle est constituée avec 1 000 francs, portés à 5 000 francs l’année suivante, par dix menuisiers vivant à Paris pour huit d’entre eux, l’un résidant à Vincennes et Martinet demeurant à Joinville ; la qualité de syndiqué est exigée des ouvriers qui demandent à en faire partie. Par délibération du conseil d'administration en août 1903, Martinet a été nommé directeur. Ayant déménagé au 125, rue de Montreuil (Paris, 11e arr.), la coopérative est déclarée en faillite le 5 mai 1905.

Réinstallé à Champigny probablement en 1903, Henri Martinet dirige une liste du Parti socialiste de France (PSdF) lors des élections municipales de mai 1904 dans cette commune. Albert Thomas, professeur à l’université et futur ministre est lui à la tête de celle du PSF, de tendance plus modérée. Au second tour, les deux listes socialistes fusionnent mais ne présentent que six candidats, nombre correspondant aux sièges qu’ils auraient eu si le scrutin était proportionnel. La liste unifiée comporte cinq noms du PSF et un du PSdF (Martinet). Les radicaux-socialistes l’emportent et Albert Thomas est le seul élu de leur liste. Le conseil est composé de 9 radicaux-socialistes, 5 radicaux, 4 progressistes, 4 cléricaux et un socialiste.

Le même mois, Martinet affronte pour l’élection au conseil général dans le canton de Charenton Amédée Chenal, conseiller général radical-socialiste sortant, qui est réélu. Martinet a recueilli 2 612 voix (34,9%) sur 7 484 votants pour 13 264 inscrits.

Bien qu’officier de réserve, Martinet participe en décembre 1904 puis en janvier 1905 à deux réunions de l’Association internationale antimilitariste des travailleurs à Champigny ; lors de la deuxième, où Martinet représente le PSdF, des incidents sont signalés avec des nationalistes.

Après l’unification socialiste de 1905, Martinet développe la doctrine socialiste lors d’une conférence en novembre à Créteil de la 37e section du Parti socialiste SFIO. Il préside en janvier 1906 une réunion du même parti à Champigny pour commémorer les massacres du 22 janvier 1905 à Saint-Pétersbourg tandis qu’Albert Thomas, rédacteur à L’Humanité et conseiller municipal, confère sur la Révolution russe. Cette même année, Martinet prend part à la fondation d’un hebdomadaire couvrant la 2e circonscription de l’arrondissement Sceaux (Seine), Réveil socialiste, dans lequel il écrit régulièrement. Il collaborera de la même façon à une autre publication hebdomadaire sur le même territoire, en 1909-1910, Voix socialiste.

À suivre.

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8 novembre 2017 3 08 /11 /novembre /2017 00:01

Henri François Louis Martinet naît le 4 juillet 1865 à Paris (1er arr.). Il est le fils d’Anne Siblot, couturière et de son époux Pierre Louis Martinet, garçon de salle.

Après un service militaire à la fin des années 1880 dans l’infanterie, il est promu officier, sous-lieutenant de réserve.

Menuisier, résidant 53bis, bd St Germain à Paris (5e arr.), Henri Martinet se marie en octobre 1895 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) avec Eulalie Jeanne Burgalat. Un des témoins du mariage est Prudent-Dervillers, maitre tailleur, fondateur du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, conseiller municipal de Paris en 1889 et député de la Seine depuis 1893. Les époux vont d’abord vivre à Champigny, 68, avenue des Deux-Communes, puis à partir de 1899, 8, rue du Pont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Son épouse est marchande de poissons.

Il s’engage publiquement en politique auprès de l’extrême-gauche, avec le  groupe socialiste internationaliste du parti ouvrier socialiste-révolutionnaire (POSR) dans la 2e circonscription législative de l’arrondissement Sceaux (Seine) dès février 1898 et dans la structure locale du POSR, l’Union socialiste révolutionnaire de Champigny et Joinville dont il est secrétaire en 1899. Il est délégué au congrès de la salle Wagram de la Fédération des travailleurs socialistes de France de 1900, par son groupe et par l’union syndicale des ouvriers menuisiers du département de la Seine.

Le 26 avril 1900, le comité électoral socialiste-révolutionnaire de Joinville tient une réunion pour l’élaboration d'une liste de candidats lors des élections municipales de mai ; Martinet y participe peut-être. Lors du scrutin, les 23 candidats de la liste du maire radical-socialiste Eugène Voisin sont élus ou réélus.

En novembre 1900, en tant que secrétaire de l’Union socialiste révolutionnaire de Champigny-sur-Marne, adhérente à la Fédération socialiste révolutionnaire internationaliste de la 2e circonscription de Sceaux, Martinet appelle les groupements qui en faisaient partie à rejoindre la Fédération socialiste révolutionnaire de la Seine, fondée le 1er avril 1900. Il devient le secrétaire de la section de la 2e circonscription de Sceaux de la nouvelle entité et préside, en décembre, une réunion plénière extraordinaire. Désigné en mars 1901 comme suppléant de Jean Longuet au comité général du Parti socialiste, où il représente la FTSF, Martinet est un des orateurs de la formation dans les réunions publiques de Champigny, Saint-Maur, Créteil, Le Perreux ou Joinville notamment. Martinet représenta la FTSF au congrès du PSF à Tours (1902).

A suivre.

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30 octobre 2017 1 30 /10 /octobre /2017 00:01

René Henri Desouche naît le 25 mai à 1900 Paris (12e arr.). Il est le fils de Louise Desouche et d’Henri Alexandre Émile Graillat, comptable, qui le reconnaît à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) en juin 1903. Ses parents se marient en juin 1905 à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il porte ensuite le nom de René Graillat. La famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où le père est conseiller municipal socialiste et la mère responsable d’une association humanitaire.

À 17 ans, René Graillat s’engage volontairement en juin 1917, devançant l’appel de sa classe. Mobilisé dans les chasseurs à pied, il devient caporal en juin 1918 puis sergent en juin 1919. Il participe aux forces d’occupation françaises en Allemagne entre octobre 1919 et sa démobilisation en juin 1920. Il fait l’objet de deux citations, mettant en avant son influence sur ses hommes et son entrain.

Après-guerre, il est employé et se marie en novembre 1920 à Joinville avec Antoinette Irène Schmeler, dont il divorce en juin 1926. Il se remarie le mois suivant, toujours à Joinville, avec Paule Angéla Lépine, dont il se sépare également en octobre 1929. Il célèbre sa troisième union, à Saint-Maur-des-Fossés cette fois (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1933 avec Jeanne Anaïs Gibertaud.

C’est dans le monde associatif que René Graillat, qui est également sportif, s’est impliqué. Il participe à ces compétitions de natation et est, jusque 1924 secrétaire général du club cycliste Joinville sportif. Il est également trésorier de la société de secours mutuels Caisse mutuelle Wander à Champigny. À ce titre il est décoré du mérite social en 1937.

En 1936, après s’être installé en 1933 route de Joinville, à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), il est responsable de la section des cantons de Nogent et de Saint-Maur de la Fédération des sous-officiers de réserve républicains. Une cicatrice abdominale lui vaut d’être classé en service auxiliaire dans la réserve militaire en juin 1934 ; cependant, à sa demande, il est reclassé en service armé en octobre 1938.

Rappelé en septembre 1939, il est affecté dans un bataillon d’ouvriers d’armement aux Forges de Paris puis, en janvier 1940 dans une compagnie d’instruction à Magny-en-Vexin (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Ayant rejoint l’infanterie en avril 1940, il est fait prisonnier le 22 juin 1940 et incarcéré en Allemagne. Il est rapatrié et démobilisé en novembre de la même année.

Membre du mouvement Front national, Graillat sert dans le groupe de Champigny du secteur Seine Est des Forces françaises de l’intérieur du 18 au 25 août 1944, avec le grade d’adjudant-chef. Après la Libération, il poursuit son engagement au sein du mouvement du 1er au 20 septembre.

Sur proposition du comité local de Libération de Champigny; René Graillat est nommé en septembre 1944 membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Champigny-sur-Marne. Il fait fonction de conseiller municipal.

Vivant désormais boulevard Aristide-Briand, toujours à Champigny, Graillat devient président de la mutuelle du personnel de la Fédération mutualiste de la Seine, poste qu’il occupe en 1960 et 1969.

René Graillat meurt le 30 janvier 1978 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 77 ans et décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze, ainsi que de la médaille militaire. Son grand-père, Laurent Graillat, communard, tonnelier et conseiller prud’homme avait été conseiller municipal de Saint-Maur au titre du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire.

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 01:01

Henri Alexandre Émile Graillat naît le 21 juillet 1881 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Joséphine Tourot, deuxième épouse de Laurent Vincent Graillat, tonnelier, communard, militant socialiste-révolutionnaire et conseiller municipal de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne).

Résidant à Bois-Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) Il épouse en juillet 1905 à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis) Louise Desouche. Il vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue du Bac. Comptable, Émile Graillat va exercer dans la grande distribution. Il est chef comptable à la Samaritaine (Paris) en 1911.

À l’instar de son père, Émile Graillat va s’engager en politique. En avril 1902, il accompagne à Champigny Renier, candidat du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire à l’élection législative, dans une réunion où il porte la contradiction au candidat conservateur de la Patrie française.

Il est possible qu’il ait été candidat aux élections municipales de 1912 à Joinville, mais il n’est pas élu ; la liste socialiste SFIO fusionne au second tour avec une liste libérale et une liste radicale dissidente, et la liste unifiée remporte le scrutin face aux radicaux-socialistes officiels. Il y a sept élus socialistes (Georges Laruelle, Émile Lebègue, André Flambard, Julien Périn, Henri Lacroix, Petit, Georges Scornet). Après ce succès, le bureau de la section locale est renouvelé en juin et confié aux non-élus, avec Fernand Grandhomme comme secrétaire. Graillat est membre de la commission de contrôle. En janvier 1913, Émile Graillat devient secrétaire de la section de Joinville en remplacement de Grandhomme (qui devient trésorier), et est également délégué à l’Union des sections de la 2e circonscription de Sceaux. Il quitte cette fonction en mai de la même année, Alphonse Mibord étant élu à sa place.

Mobilisé pendant la guerre, Graillat est sous-officier et reçoit en janvier 1919 une citation pour son comportement ; il est décoré de la croix de guerre. La presse radicale assure qu’il fut bon soldat, a fait toute la campagne, et est revenu à peu près indemne.

Il rejoint après-guerre Paris-France, société qui exploite la chaîne des magasins de nouveautés Aux Dames de France où il travaille en 1921. Il y est trésorier et secrétaire de l’Association mutuelle de retraites de la société.

Lors des élections municipales de novembre 1919, comme plusieurs anciens socialistes SFIO (Périn) se présente sur la liste conduite la Henri Vel-Durand (radical dissident) qui comprend également les radicaux officiels. Il a l’étiquette de socialiste indépendant, face à la liste de gauche officielle conduite par Laruelle (SFIO) et à une liste libérale (Beauvais). La liste d’union républicaine et sociale est élue intégralement au second tour, face aux seuls socialistes. Graillat obtient au 1er tour  760 voix sur 1 694 suffrages exprimés (44,8%) pour 1 715 votants et 2 491 inscrits. Il est élu au second tour avec 964 voix sur 1 518 suffrages exprimés (63,5%) pour 1 537 votants.

En décembre 1922, trois tribunes anonymes mettent en cause sa famille dans le journal radical Voix des communes. Sa fille Simonne est critiquée pour être « entrée à la mairie par surprise » et pris la « place d’une veuve de guerre ». Son épouse Louise est attaquée : « Mme Graillat dirige la cantine des écoles de Polangis, elle emportait sa petite cantine garnie ; elle semble commander le conseil municipal, défiante, autoritaire, colporte partout que son mari sera bientôt maire de Joinville. »

En mars 1923, Graillat prend part à la formation d’une section de la Ligue de la République à Joinville ; elle est présidée par René Caperon, socialiste indépendant, et rassemble également des radicaux-socialistes et des socialistes proches de la SFIO (mais la section n’est pas encore reconstituée, après le passage de la totalité des adhérents au Pcf en 1920). Graillat est délégué au comité central.

Après les élections municipales de 1925, qui ont vu la défaite du cartel des gauches dans la commune, Henri Graillat rejoint de nouveau la SFIO et souscrit à plusieurs reprises en 1928 à des souscriptions pour le parti lancées par le quotidien Le Populaire.

Président de l’Amicale des anciens élèves de l’école de Saint-Maur, Émile Graillat est trésorier de la caisse des écoles de Joinville depuis au moins 1922. Récompensé en 1921 et 1924 pour son activité de mutualiste, honoré pour son poste de chef de service à Paris-France en 1936, il est décoré des palmes académiques pour son rôle à la caisse des écoles (officier d’académie en 1922, officier de l’instruction publique en 1940).

Émile Graillat meurt accidentellement à 59 ans le 26 août 1940 à Nogent-sur-Marne où il est renversé à bicyclette au carrefour de Beauté par une voiture. Peut-être du fait de ses antécédents militaires, le nom d’Henri Graillat figure sur le monument aux morts de Joinville au titre de la guerre 1939-1945. Il résidait avenue du Bac à Joinville.

Son fils, René Graillat, engagé dans l’action sociale professionnelle, sera membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Champigny-sur-Marne à la Libération en 1944 où il fait donc fonction de conseiller municipal.

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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 01:01

Pierre Jules Tireau naît le 1er février 1827 à Chantilly (Oise). Il est le fils de Marie Louise Mélaye et de son époux Jean François Tireau, 48 ans, ouvrier en lunettes.

Selon le témoignage du député Jules Ferdinand Baulard, qui le présente comme un « compagnon de route, lié d’amitié depuis la jeunesse », Tireau a probablement été mêlé aux activités pour la République et contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte dans Paris, et plus particulièrement dans la 3e arrondissement.

Marié à Paris (3e arr.) en septembre 1850 avec Claudine Paris, Pierre Jules Tireau exerce le même métier que son père, opticien. Il est, en 1870, membre de la Société des lunetiers, coopérative ouvrière installée rue d'Anjou, dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.) ; il faisait peut-être partie de ses fondateurs en 1849. Pendant le siège de Paris, en octobre 1870, il participe avec une trentaine d’associés de la coopérative à une souscription lancée par le journal Le Siècle « destinée à offrir une batterie de canons à la République ». Parmi les souscripteurs et coopérateurs, on compte notamment François Blaize (1824-1900, fondateur de la coopérative) et Eugène Videpied (1834-1900, qui en est le gérant pendant une vingtaine d’années), dont il sera proche sur le plan familial mais également dans son engagement public.

Comme Blaize et Videpied, Tireau s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il réside en 1872. Après sa retraite, il commence une activité politique. Avec Videpied, Zéphirin Vaudey et Henry Vaudémont, il constitue en mars 1888 un comité d’initiative qui convie « les électeurs à venir demander compte aux conseillers [municipaux] sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat ». Tous les quatre s’afficheront ultérieurement comme radicaux-socialistes, mais on compte également deux membres du groupe ouvrier local, Jean-Baptiste Boguet, et un ancien communard, Gustave Charton.

Le comité critique la majorité des élus sortants, puis se transforme en comité électoral républicain radical-socialiste, qui patronne une liste pour les élections municipales de mars, conduite par un conseiller sortant, Alphonse Demeestère. Tireau figure en dixième position sur la liste, qui comprend également Videpied. Blaize figure, par contre, sur la liste du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson.

Les radicaux-socialistes emporteront trois sièges (Henri Diot, Demeestère et Vaudey) tandis que la liste Pinson remporte les 18 autres. Tireau n’est pas élu.

Tireau va poursuivre un rôle actif, en tant qu’organisateur de réunions publiques aux côtés des autres radicaux de Joinville : en octobre et novembre 1890 pour des comptes-rendus de mandat de conseillers municipaux, en octobre 1891 et le même mois en 1892 puis 1894, pour des comptes-rendus de mandat du député Jules Ferdinand Baulard, dont Tireau est un proche.

En septembre 1895, Tireau est avec Victoria Vaudémont, un des collecteurs de la quête en faveur des ouvriers de Carmaux en grève, qui recueille les dons de 260 souscripteurs dans la ville, qui compte alors 3 700 habitants.

La même année, Tireau préside le comité qui met en place la deuxième fête du quartier de Palissy, à Joinville, où il vit (avenue Gille).

Tireau est membre, jusqu’à son décès, du groupe de libre-pensée La Raison, implanté dans le canton de Charenton. Il prépare par exemple un « banquet de protestation du Vendredi-saint » en avril 1892, où les convives tiennent à manger gras.

Pierre Jules Tireau décède le 14 août 1900 à son domicile de Joinville. Il était âgé de 73 ans.

Lors de ses funérailles, le député Baulard prononce un discours, dans lequel il se dit « vieil ami » de Tireau, dont il vante la « vie laborieuse, honnête, toujours dirigée par les principes de justice et de solidarité. »

Le second des trois fils, Stéphane Albert Tireau (1853-1895), lunetier, avait partagé les mêmes opinions et était également militant radical-socialiste à Joinville-le-Pont, libre-penseur et franc-maçon.

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 01:02

Suite de la biographie de François Blaize, ouvrier lunettier, fondateur de l'ancêtre d'Essilor.

Francois Blaize, qui s’était installé à Joinville-le-Pont après 1871, avait épousé Aimée Cécile Enée.

Il est élu pour la première fois au conseil municipal de Joinville en 1878 et sera réélu en 1881, 1884, 1888 et 1892. Il siègera au total dix-huit ans dans l’assemblée communale. En 1879, solidaire du maire Gabriel Pinson, Blaize signe une motion de la majorité du conseil municipal dans laquelle ils « blâment sévèrement le citoyen Demeestère », un de leurs collègues qui avait organisé une collecte en faveur d’un ancien communard, Adolphe Morandy. En 1892, il figure sur la liste d’Eugène Voisin, élu maire avec le soutien des radicaux-socialistes.

En 1896, atteint de surdité, Blaize ne se représente pas ; il siège cependant toujours au bureau de bienfaisance communal. Probablement du fait des ressources acquises en tant que fondateur de la Société des lunetiers, il mène une activité charitable notable.

Francois Blaize meurt à Joinville le 17 novembre 1900 à l’âge de 76 ans. Libre-penseur, il a des obsèques civiles. Il était proche du député radical-socialiste Jules Ferdinand Baulard, également joinvillais, dont il avait partagé le combat républicain en 1848.

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29 mars 2017 3 29 /03 /mars /2017 01:01

Francois Adrien Blaize naît le 21 janvier 1824 à Burcy en Seine-et-Marne dans une famille de vignerons. Il est le fils de Marguerite Ratare et de son époux René Blaize.

Ouvrier lunetier, il est un des treize fondateurs le 19 mars 1849 de l'Association fraternelle des ouvriers lunettiers dont le siège est à Paris, 180 rue Saint-Martin, et qui compte comme gérants Nicolas-Onésime Muneaux ainsi que deux petits patrons : Antoine Appollinaire Duez et Claude Duriez. Comme les autres membres, Blaize souscrit une part de capital de 300 francs, qui seront prélevés sur les bénéfices.

Selon Jacques Benard, les fondateurs sont « nourris par les écrits de Saint-Simon, de Fourier, de Proudhon, et surtout du saint simonien Buchez et de son journal l'Atelier ». L’Association a comme devise « Solidarité entre les travailleurs » et comme emblème un niveau. Les coopérateurs s’appuient sur un décret de Louis Blanc du 5 juillet 1848 qui permet la création de près de 200 associations ouvrières.

Auguste Fougerousse rapporte que, pendant les deux premières années, les coopérateurs vont voir leurs revenus divisés par deux par rapport à ce qu’ils percevaient en tant qu’employés.

En 1852, l'Association fraternelle devient Société industrielle et commerciale des lunetiers en commandite simple à capital variable ou Société des lunetiers (SL). Le développement  de l’entreprise est rapide, puisqu’en 1891, elle a 1 500 salariés, des usines en province et une succursale à Londres.

Les associés s’étaient endettés de 650 francs pour racheter leur fonds à Duez et Duriez. Muneaux, l’administrateur, convainc ses associés de réinjecter les bénéfices pour renforcer le capital de la société, qui ne s’ouvre à de nouveaux coopérateurs qu’à l’occasion de rachats d’autres entreprises concurrentes ou complémentaires. En 1866, la valeur de la part était passée à 10 000 francs et il y avait 30 associés. Les associés conviennent, d’après Fougerousse, de supprimer le fonds de pension de retraite au profit de la constitution d’un patrimoine. La valeur de leur participation atteint 30 000 francs en 1880.

Si beaucoup d’auteurs saluent la remarquable durée de l’ancienne association ouvrière, un des seules à avoir survécu (avec l’association des tailleurs de limes et les établissements Godin, à Guise), Charles Gide, en 1889, critique le fait que, à côté des 58 associés, il y a « 1 200 ouvriers salariés qui n'ont aucune part dans les bénéfices ». En 1893, il qualifie la compagnie de « syndicats de patrons » de type inégalitaire.

En 1972, la Société des lunetiers, qui a adopté la marque Essel en 1964, fusionne avec Silor et crée Essilor, une des plus grandes entreprises d'optique du monde. Pour Roger Montagne, « les Lunetiers de Paris, modeste coopérative ouvrière à l’origine, sont devenus une puissante société anonyme entre les mains des héritiers des ouvriers fondateurs. »

(A suivre)

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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 00:01

En novembre 1902, dix personnes décident de former une coopérative dénommée « Les Égaux », Association communiste des ouvriers menuisiers du département de la Seine. Huit d’entre eux résidaient à Paris, un à Vincennes et le dernier et leader du groupe, Henri Martinet, à Joinville-le-Pont, Elle est constituée sous forme de société anonyme de production à personnel et capital variables, avec un petit capital de 1 000 francs à l’origine, porté à 5 000 francs dans les statuts.

Martinet est nommé directeur de la société qui commence son activité en août 1903. La qualité de syndiqué est exigée des ouvriers qui demandent à en faire partie. Le siège est d’abord situé 10, rue Marcadet et sera ensuite transféré 125, rue de Montreuil, toujours à Paris.

L’activité semble rencontrer rapidement des difficultés. En 1905, le sénat, ‎lui accorde une subvention de 1 000 francs. Ce ne sera pas suffisant. Le 5 mai de la même année, la coopérative est déclarée en faillite.

Pendant cette période, Henri Martinet continue son activité politique. Secrétaire du Comité socialiste révolutionnaire de Champigny, il siège comme suppléant de Jean Longuet au comité général de la Fédération des travailleurs socialistes de France, un des précurseurs de la SFIO. Il devient membre du parti socialiste unifié dès sa fondation, en 1905.

Élu conseiller municipal de Champigny, où il réside désormais, en 1912, il est réélu en 1919 et siège d’abord comme socialiste puis comme communiste, ayant rejoint, comme la majorité des adhérents, le nouveau parti dont il est aussi secrétaire de section.

Né à Paris en 1865, il meurt à Champigny en 1932 à l’âge de 66 ans.

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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 01:01

Victoria Maria Jeanne Bès naît le 31 octobre 1859 au village de Vabres, commune de Sainte-Geneviève-sur-Argence, en Aveyron. Elle est la fille de Casimir Bès, cultivateur de 27 ans, et de sa très jeune épouse Antoinette Virginie Debes, 17 ans.

Victoria Bès est la compagne de Marie Henri Brégeot, dit Henry Vaudémont (qui utilise également notamment le pseudonyme de Gringoire). Bien qu’ils ne soient pas mariés, elle se nomme « Mme Vaudémont ». La relation est durable, quoique parfois orageuse. Ainsi, elle se présente en décembre 1887 à l’hebdomadaire radical-socialiste dont son compagnon est le rédacteur en chef, Voix des communes, et braque un revolver sur lui. Ils vivent tous les deux à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Elle devient administratrice de la société de consommation « La Populaire », fondée en 1886, à Champigny-sur-Marne. Elle représente cette coopérative lors du congrès coopératif de Grenoble en 1893, où elle est la seule femme à exercer ce rôle comme le relève Bernardot, délégué du familistère de Guise. La coopérative, transférée en 1894 à Joinville-le-Pont, est dissoute en décembre 1895.

Membre du groupe de libre-pensée la Raison (Bry, Alfortville, Joinville), Victoria Vaudémont assiste en 1893 et 1894 à plusieurs séances du Conseil central de la Fédération française de la libre-pensée.

En septembre 1895, Victoria Vaudémont organise, avec un militant radical-socialiste, Pierre Jules Tireau, une souscription « Pour les affamés de Carmaux », qui recueille dans la commune de Joinville des dons de plus de 260 personnes en faveur des grévistes de la verrerie.

Après le décès d’Henry Vaudémont en juillet 1896, elle est dans l'obligation de pourvoir à son existence, et s’adresse aux organes coopératifs pour obtenir une place de caissière dans une société. Cette demande est soutenue au cours du 9e congrès coopératif, tenu au musée social en octobre 1896. La Fédération de la libre-pensée lance également une souscription pour lui venir en aide, qui reçoit les versements de douze structures et de six libres-penseurs.

Victoria Vaudémont résidait à Paris (10e arr.), 10, rue de Paradis, fin 1896. En 1900, elle gère un restaurant dans l’Exposition universelle de Paris. Elle est recrutée comme gestionnaire du restaurant coopératif du quartier latin, 14, rue du Sommerard à Paris (5e arr.), créé en octobre 1901 par Charles Gide, professeur d'économie politique. Le quotidien Le Figaro la qualifie de « femme d'ordre ». Si le restaurant fonctionne bien au début, il perd ensuite de la clientèle et a du mal à assumer ses charges fixes en dehors des périodes de cours. La coopérative est dissoute en novembre 1904.

La date du décès de Victoria Vaudémont n’est pas connue.

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