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18 mai 2019 6 18 /05 /mai /2019 01:01

Justin Victor Morgenthaler naît le 1er avril 1893 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est le fils d’Eugénie Scheid et de son mari Joseph Antoine Morgenthaler, tailleur de limes.

Alors électricien, Morgenthaler fait son service militaire en 1913, d’abord dans l’infanterie puis, pendant la première guerre mondiale, dans l’aviation, où il est caporal et séjourne sur plusieurs bases en province, comme Lyon Bron ou Salon-de-Provence.

Après le conflit, il vit comme ses parents, à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) et est mécanicien. En août 1919, il épouse à Reims (Marne) Marguerite Andréa Françoise Guéber. Leur fils y naît en 1920.

La famille est installée à Saint-Maurice en 1921 et Justin Morgenthaler se présente aux élections municipales de mai 1929 sur la liste socialiste SFIO. Les socialistes sont largement distancés par les candidats radicaux et conservateurs. Morgenthaler recueille 113 voix sur 1788 suffrages exprimés (6,3%) pour 1820 votants et 2322 inscrits. Il arrive en 93e position des 94 candidats. Le journal conservateur La Petite Banlieue estime que « la leçon est dure pour les cartellistes (…) Les socialistes sont roulés une fois de plus par les radicaux, frères en maçonnerie et en intérêts personnels. »

Resté actif au sein de la SFIO, Morgenthaler est membre en 1931 du comité de presse qui rassemble des socialistes de Joinville-le-Pont et Saint-Maurice dont Julien Cérignan, responsable de la section joinvillaise, est le secrétaire. Le comité est en charge de la diffusion militante du quotidien Le Populaire. En 1932, Morgenthaler participe à une « souscription de défense socialiste et républicaine pour la paix et le désarmement », lancée dans ce journal.

Embauché comme appariteur à la mairie de Joinville-le-Pont, qui est gérée entre 1929 et 1935 par une municipalité de cartel des gauches, Morgenthaler va y assumer des responsabilités syndicales et associatives.

Il est secrétaire de section joinvillaise du syndicat du personnel confédéré, affilié à la Cgt, la Confédération générale du travail. C’est lui qui organise le 20 février 1933 une assemblée générale du personnel communal de « protestation contre les réductions faites sur les salaires, alors qu’il n’y en a pas sur les gros revenus ». Une grève d’une heure est organisée ce même jour. La revendication porte, semble-t-il, sur des décisions gouvernementales plus que sur la gestion locale.

À partir de 1933, Morgenthaler est secrétaire et receveur de la Société de secours mutuels des sapeurs-pompiers, la plus ancienne structure mutualiste de Joinville. Il exerce toujours ces fonctions en 1937. C’est cet engagement qui lui vaut plusieurs décorations : une mention honorable et une médaille de bronze de la mutualité en 1934, le grade de chevalier du mérite social en 1937.

Pendant la deuxième guerre mondiale, en tant qu’employé municipal de Joinville, Morgenthaler est désigné par arrêté préfectoral d’août 1942, « pour effectuer éventuellement le contrôle à domicile de la sincérité des demandes de coupons d'achat de chaussures. »

Après le conflit, toujours salarié de la mairie de Joinville, Morgenthaler est candidat en juin 1948 pour l’élection des délégués du personnel au conseil de discipline sur la liste de l'Union syndicale du personnel des communes et services assimilés de la Seine, affiliée à la Cgt: L’organisation est désormais dirigée par les communistes, après la scission l’année précédente de Force ouvrière. Depuis la Libération, Joinville est dirigée par une alliance des communistes avec les radicaux et les socialistes SFIO. La même année 1948, Morgenthaler est décoré de la médaille d’honneur départementale.

Justin Victor Morgenthaler meurt le 8 mai 1949 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), où il était vraisemblablement hospitalisé. Il était âgé de 56 ans.

La Grande-Rue de Saint-Maurice

 

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22 avril 2019 1 22 /04 /avril /2019 01:01

Alphonse Marie Doret naît le 28 octobre 1863 à Brezolles (Eure-et-Loir). Il est le fils d’Augustine Demeestère et de Désiré Prudent Léopold Doret, huissier.

Après le décès de son père en juin 1883, la famille vient s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils sont élevés au domicile des grands-parents, hôteliers quai Beaubourg.

En novembre 1890, Alphonse Doret faisait partie du bureau de la réunion qui a entendu le compte rendu de mandat de trois conseillers municipaux sortants de tendance radicale-socialiste, son aïeul, Demeestère, Henri Diot et le journaliste Henry Vaudémont.

Il participe à la fondation en 1896 d’une section de la mutuelle Les Prévoyants de l’avenir et en préside le comité de surveillance.

En octobre 1901 à Joinville, Alphonse Doret épouse Clarisse Charton. Les noces sont une cérémonie remarquée par la presse radicale. Le grand-père maternel du marié, Alphonse Demeestère, est une figure du mouvement républicain de la région parisienne, et le pilier du mouvement radical-socialiste dans le canton de Charenton et la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le père de la mariée, Gustave Charton, républicain libre-penseur, est un pionnier socialiste-révolutionnaire à Corbeil (Seine-et-Oise, act. Essonne), Joinville et Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il a été conseiller municipal de Corbeil et Saint-Maur. Le mariage est célébré par le maire, Eugène Voisin, soutenu par les radicaux-socialistes. Le député radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux, également joinvillais, Jules Ferdinand Baulard, proche de Demeestère et Charton, prononce un discours. Gaston Meynet, directeur de l’hebdomadaire radical Voix des communes, lui aussi ami de Demeestère et de Charton, salue l’évènement.

Exerçant d’abord en tant que clerc de notaire, Doret est ensuite jurisconsulte en 1911 puis agent d’affaires à partir de 1921. La famille s’installe d’abord avenue Chapsal puis rue de Paris.

Alphonse Marie Doret meurt le 27 février 1925 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et père de trois enfants.

Son frère cadet, Henri Doret, secrétaire général de la mairie de Joinville, a été également en 1929-1930 conseiller municipal de la commune.

 

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30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 16:59

Henri Alexandre Émile Graillat naît le 21 juillet 1881 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Joséphine Tourot, deuxième épouse de Laurent Vincent Graillat, tonnelier, communard, militant socialiste-révolutionnaire et conseiller municipal de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne).

Résidant à Bois-Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) Il épouse en juillet 1905 à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis) Louise Desouche. Il vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue du Bac. Comptable, Émile Graillat va exercer dans la grande distribution. Il est chef comptable à la Samaritaine (Paris) en 1911.

À l’instar de son père, Émile Graillat va s’engager en politique. En avril 1902, il accompagne à Champigny Renier, candidat du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire à l’élection législative, dans une réunion où il porte la contradiction au candidat conservateur de la Patrie française.

Il est possible qu’il ait été candidat aux élections municipales de 1912 à Joinville, mais il n’est pas élu ; la liste socialiste SFIO fusionne au second tour avec une liste libérale et une liste radicale dissidente, et la liste unifiée remporte le scrutin face aux radicaux-socialistes officiels. Il y a sept élus socialistes (Georges Laruelle, Émile Lebègue, André Flambard, Julien Périn, Henri Lacroix, Petit, Georges Scornet). Après ce succès, le bureau de la section locale est renouvelé en juin et confié aux non-élus, avec Fernand Grandhomme comme secrétaire. Graillat est membre de la commission de contrôle. En janvier 1913, Émile Graillat devient secrétaire de la section de Joinville en remplacement de Grandhomme (qui devient trésorier), et est également délégué à l’Union des sections de la 2e circonscription de Sceaux. Il quitte cette fonction en mai de la même année, Alphonse Mibord étant élu à sa place.

Mobilisé pendant la guerre, Graillat est sous-officier et reçoit en janvier 1919 une citation pour son comportement ; il est décoré de la croix de guerre. La presse radicale assure qu’il fut bon soldat, a fait toute la campagne, et est revenu à peu près indemne.

Il rejoint après-guerre Paris-France, société qui exploite la chaîne des magasins de nouveautés Aux Dames de France où il travaille en 1921. Il y est trésorier et secrétaire de l’Association mutuelle de retraites de la société.

Lors des élections municipales de novembre 1919, comme plusieurs anciens socialistes SFIO (Périn) se présente sur la liste conduite la Henri Vel-Durand (radical dissident) qui comprend également les radicaux officiels. Il a l’étiquette de socialiste indépendant, face à la liste de gauche officielle conduite par Laruelle (SFIO) et à une liste libérale (Beauvais). La liste d’union républicaine et sociale est élue intégralement au second tour, face aux seuls socialistes. Graillat obtient au 1er tour  760 voix sur 1 694 suffrages exprimés (44,8%) pour 1 715 votants et 2 491 inscrits. Il est élu au second tour avec 964 voix sur 1 518 suffrages exprimés (63,5%) pour 1 537 votants.

En décembre 1922, trois tribunes anonymes mettent en cause sa famille dans le journal radical Voix des communes. Sa fille Simonne est critiquée pour être « entrée à la mairie par surprise » et pris la « place d’une veuve de guerre ». Son épouse Louise est attaquée : « Mme Graillat dirige la cantine des écoles de Polangis, elle emportait sa petite cantine garnie ; elle semble commander le conseil municipal, défiante, autoritaire, colporte partout que son mari sera bientôt maire de Joinville. »

En mars 1923, Graillat prend part à la formation d’une section de la Ligue de la République à Joinville ; elle est présidée par René Caperon, socialiste indépendant, et rassemble également des radicaux-socialistes et des socialistes proches de la SFIO (mais la section n’est pas encore reconstituée, après le passage de la totalité des adhérents au Pcf en 1920). Graillat est délégué au comité central.

Après les élections municipales de 1925, qui ont vu la défaite du cartel des gauches dans la commune, Henri Graillat rejoint de nouveau la SFIO et souscrit à plusieurs reprises en 1928 à des souscriptions pour le parti lancées par le quotidien Le Populaire.

Président de l’Amicale des anciens élèves de l’école de Saint-Maur, Émile Graillat est trésorier de la caisse des écoles de Joinville depuis au moins 1922. Récompensé en 1921 et 1924 pour son activité de mutualiste, honoré pour son poste de chef de service à Paris-France en 1936, il est décoré des palmes académiques pour son rôle à la caisse des écoles (officier d’académie en 1922, officier de l’instruction publique en 1940).

Émile Graillat est victime d’un accident à Nogent-sur-Marne où il est renversé à bicyclette au carrefour de Beauté par une voiture. Âgé de 59 ans, il meut le 26 août 1940 Paris (12e arr.), à l’hôpital Saint-Antoine). Peut-être du fait de ses antécédents militaires, le nom d’Henri Graillat figure sur le monument aux morts de Joinville au titre de la guerre 1939-1945. Il résidait avenue du Bac à Joinville.

Son fils, René Graillat, engagé dans l’action sociale professionnelle, sera résistant et membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Champigny-sur-Marne à la Libération en 1944 où il fait donc fonction de conseiller municipal.

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28 janvier 2019 1 28 /01 /janvier /2019 00:01

Louise Desouche naît le 10 avril 1877 à Villefranche (act. Villefranche-sur-Saône, Rhône). Elle est la fille de Françoise Larue et de son époux Antoine Louis Desouche, employé (probablement de chemin de fer), vivant au hameau des Roches.

Vivant alors à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis) rue du Progrès puis rue de Lagny ; Louise Desouche donne naissance à un fils, René Henri, à Paris (12e arr.) en mai 1900. Son compagnon, Henri Graillat, comptable, reconnaîtra l’enfant en juin 1903 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), où ils ne résident ni l’un, ni l’autre. Ils se marient en juin 1905 à Montreuil.

Ils vont vivre d’abord à Bois-Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine), avenue Baudard avant de rejoindre les bords de Marne, se rapprochant du père d’Henri, Laurent Graillat, militant socialiste-révolutionnaire, syndicaliste et conseiller municipal de Saint-Maur-des-Fossés. Ils sont en 1910 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Bac.

Militant en politique dès leur arrivée à Joinville, au sein de la SFIO, Henri Graillat est mobilisé pendant la première guerre mondiale tandis que leur fils s’engage dans l’armée à l’âge de17 ans en juin 1917.

Après le conflit, Henri Graillat est élu conseiller municipal sur une liste rassemblant de radicaux dissidents, les radicaux-socialistes officiels et des socialistes indépendants, conduite par Henri Vel-Durand. Elle l’emporte face aux socialistes SFIO et à des libéraux.

De son côté, Louise, qui conserve habituellement son nom patronymique de Desouche, va jouer un rôle public significatif.

En 1918, elle est membre du comité d’une des principales associations humanitaires de la commune, la section joinvillais de la société de l’Allaitement maternel, qu’elle avait rejointe en 1913. Elle coopère probablement également au siège national de la société, à Paris.

Dans le sillage de son mari, Louise Desouche semble s’intéresser à la politique. L’hebdomadaire radical Voix des communes s’en prend à elle en Aveyron 1922 dans une « tribune libre » non signée, assurant que Mme Graillat « semble commander le conseil municipal, défiante, autoritaire, colporte partout que son mari sera bientôt maire de Joinville. »

Le même journal, ménageant son mari, critique sa fille, embauchée par complaisance, selon lui, à la mairie.

Bien qu’ayant emménagé, en 1929, à Saint-Maur, rue Pinet, Louise Desouche devient en 1932 présidente de la section, qui s’est depuis élargie à la commune de Saint-Maurice. Son rôle lui vaut d’être décorée du mérite social en 1938.

Les époux Graillat résident de nouveau à Joinville, rue de la Paix. Après le décès accidentel d’Henri Graillat en septembre 1940, Louise Desouche reste vivre à Joinville et continue son activité associative. Peu avant la fin de la guerre, en juin 1944, elle organise un goûter de « parrainage des vieux » avec les deux paroisses catholiques de Joinville et une institution créée par le régime de Vichy, le Secours national, présidé à Joinville par un conseiller municipal, Rieux.

Son fils René Graillat participe lui à un mouvement de résistance et aux combats pour la libération de Champigny en août 1944 ; il devient conseiller municipal de cette commune.

Louise Desouche meurt le 17 octobre 1971 à Joinville, à l’âge de 94 ans.

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4 janvier 2019 5 04 /01 /janvier /2019 00:01

Adèle Héloïse Amandine Lemaire naît le 14 novembre 1864 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille d’Adèle Augustine Thiens et de son époux, Ange Émile Lemaire, fabricant d’eau gazeuse.

Elle épouse en août 1888 à Saint-Maur François Charles Provin. Le couple s’installe dans la commune voisine de Joinville-le-Pont. François Provin, serrurier, exerce d’importantes responsabilités politiques dans la commune entre 1900 et 1934. Il est également président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers.

Ils vivent rue du Pont, au centre de la commune et ont une fille.

Après la première guerre mondiale, Adèle Provin va s’engager dans une activité humanitaire, au sein de la section locale de la Mutualité maternelle de Paris. Elle est secrétaire de l’association en 1927 et 1928, vice-présidente en 1931.

L’association comptait en 1923 93 adhérents, essentiellement des adhérentes. Elle avait aidé cette année-là 56 enfants.

Son activité vaut à Adèle Provin d’être attributaire, en septembre 1931, d’une mention honorable au titre de son rôle mutualiste. Sa fille Alice est également membre de la même association.

Adèle Provin meurt le 14 octobre 1933 à Joinville. Elle était âgée de 69 ans.

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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 01:01

Adolphe Eugène Jules Leblanc naît le 28 octobre 1863 à Paris. Il est le fils de Félicie Honorine Lecestre et de son époux, Ernest Désiré Gustave Leblanc.

En janvier 1887, probablement aux Lilas (Seine, act. Seine-Saint-Denis), il épouse Louise Zéphirine Célina Huché. Ils vivent en 1891 à Paris (19e arr.), rue de Meaux. Adolphe Leblanc est caissier-comptable à la société française de fabrication de bébés et jouets. Ils eurent une fille.

À la fin du 19e siècle, ils s’installent dans le quartier en cours de développement de Polangis, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils vivent avenue du Parc.

En octobre 1909, Leblanc fait partie d’un groupe de résidents du même quartier qui constituent une société de secours mutuels, l’Assurance fraternelle de Joinville-Nogent. Chéri Arnaud (1875-1931), sellier, négociant puis industriel, conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1908-1929), en est le président et Leblanc le vice-président. Le bureau complété par le trésorier Ambroise Denis (1870-1950), qui exploite un café avenue Pauline, et le secrétaire Eugène Constant Broudin (né en 1873), gardien de la paix.

Le but de l’association est de fournir un capital à la famille en cas de décès. En 1936, la société compte 300 membres et est affiliée à l’Union mutuelle nationale pour l’assurance.

Avant 1924, Leblanc devient président de l’Assurance fraternelle. Il cesse cette fonction en 1928 et est alors remplacé par Paul Louis Alfred Jouve.

Décoré de la médaille du travail en août 1924, Leblanc obtient également des récompenses au titre de son action dans la mutualité : médaille de bronze en décembre 1924 puis médaille d’argent en mars 1926.

Adolphe Leblanc meurt le 16 mai 1931 à Joinville. il était âgé de 66 ans.

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21 juin 2018 4 21 /06 /juin /2018 01:01

Suite de la biographie de Marc Félix Broutta.

En décembre 1871 Marc Félix Broutta épouse à Joinville la directrice du bureau de poste, voisin de son domicile, Antonine de La Chassaigne de Sereys, veuve de Christophe Ernest Potrolot de Grillon.

Ayant quitté l’armée active, M. Broutta va avoir quelques activités professionnelles ou sociales. Déjà, en 1860, il avait tenté d’acheter lors d’une vente aux enchères un moulin à riz, des piser et chute d'eaux, usines, bâtiments et terrains plantés et cultivés, sur les communes de la Teste et de Gujan (Gironde) mais son avoué était arrivé en retard pour l’adjudication, provoquant une controverse juridique.

Broutta est nommé, en juin 1878, sous-directeur de la Mutuelle Agricole. Il prend part à la constitution de la Société des Forges de Brévilly (Ardennes) dont il est administrateur en 1880. C’est probablement lui aussi le Broutta qui est désigné, en avril 1881, comme membre du conseil de la Société du journal Le Train, à Paris.

Appelé dans un jury d’assises à l’été 1875, Broutta est également, en décembre de la même année, un des témoins du docteur Déclat, s'étant trouvé insulté par un article d’un de ses confrères dans le quotidien l'Opinion. Il convainquit cependant ce dernier que l'article se réduisant à une critique purement scientifique d'un système médical, l’honneur n’était pas en cause et qu’il n’y avait pas lieu à duel.

S’il n’est pas engagé politiquement pendant son séjour à Joinville, Broutta affiche cependant des opinions conservatrices, participant par exemple au service funèbre pour l’ex-empereur Napoléon III, organisé à l’église Saint-Augustin de Paris en janvier 1873. Il exprime également une évidente réticence face à la municipalité radical-socialiste de la commune.

En novembre 1893, plusieurs journaux font état de l'inauguration de la ligne téléphonique reliant Joinville à Paris, citant outre Mme Broutta, directrice des postes et son mari, la présence du maire, Eugène Voisin, de ses deux adjoints; Jullien et Couppé, et de plusieurs conseillers municipaux, notamment Blaize, Demeestère et Chapuis, ainsi que de Soulière, commissaire de police. C’est l’officier en retraite qui réagit dans le quotidien XIXe siècle, précisant que « l'ouverture du téléphone au bureau de Joinville n'a été faite en présence de personne, cela ne regardant ni la municipalité, ni la police ; l'administration des postes, chatouilleuse avec raison, trouverait mauvais cette réclame qui pourrait nous être attribuée. »

Après la retraite de son épouse en septembre 1896, les Broutta vont s’établir à Saumur, rue du Roi-René. Le colonel devient membre honoraire du comité local de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge française).

C’est sur le tard que Broutta s’engage en politique. Il est candidat au premier tour lors des élections municipales de mai 1900 à Saumur, dans la 5e section électorale qui couvre le quartier des Ponts et élit six conseillers municipaux. La municipalité est tenue par le Dr Joseph Henri Peton, maire de tendance radical-socialiste. M. Broutta figure, en seconde position, sur la liste de Marcel Sourdeau, conseiller d’arrondissement. Leur profession de foi affirme leur indépendance et assure : « Les finances de la ville sont gravement compromises, or ce n’est pas en faisant de la politique, mais en favorisant les affaires qu’on pourra les remettre sur pied. Nous voulons la liberté pour tous, l’égalité pour tous ». Soutenue par le quotidien conservateur, L’Écho saumurois, la liste veut faire prévaloir les intérêts des commerçants et des travailleurs du quartier. Seul le chef de liste sera élu, tandis que Broutta obtient 145 voix sur 617 votants (23,5%) pour 845 inscrits. Il ne se présente pas au second tour, où les 5 sièges restants vont à la liste de gauche.

Marc Félix Broutta meurt le 15 octobre 1904 à Saumur. Il était âgé de 84 ans.

 

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16 avril 2018 1 16 /04 /avril /2018 01:01

Manuel Émile Gathier naît le 15 octobre 1885 à Paris (17e arr.). Il est le fils de Joséphine Gathier, domestique. Il est reconnu lors du mariage de sa mère avec Félix Redoux en mars 1889 à Paris (9e arr.) et porte ensuite le nom de Redoux.

Employé de la compagnie d’assurances l’Abeille, Manuel Redoux épouse en octobre 1909 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Louisa Thérèse Gathier, polisseuse en bijoux. Ils s’installent dans cette ville et résident rue Chapsal.

Mobilisé pendant la première guerre mondiale, Redoux était porté disparu en février 1915.

En janvier 1926, Redoux réorganise l’Association sportive de Palissy (lutte, haltérophilie) et en devient le président.

Parallèlement à son métier, Redoux participe également à la société mutualiste Assurance fraternelle de Joinville-Nogent, présidée par Lucien Epin. Il est trésorier adjoint en 1934 puis vice-président en 1936 et 1937. À cette date, elle compte 300 membres et est affiliée à l’Union mutuelle nationale pour l’assurance.

Alors sous-chef de service à la compagnie d'assurances l’Abeille, Redoux est décoré de la médaille d'argent du commerce et de l’industrie en juillet 1933. Il reçoit mention honorable pour son action mutualiste en août 1936.

Manuel Redoux meurt le 11 mai 1943 à Joinville. Il était âgé de 57 ans et résidait avenue du Parc, dans le quartier de Polangis.

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29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 01:01

Charles Marie Raphaël Lavogade naît le 14 mai 1857 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Clémentine Charpy, lingère, et de son époux Raphaël Simon Lavogade, garçon de magasin. La famille compte huit enfants.

Devenu bijoutier, spécialisé dans le montage de boîtes de montres, Charles Lavogade a pour symbole de son poinçon un marteau. Il se marie en février 1883 à Paris (11e arr.) avec Eugénie Larue. Ils auront onze enfants. Ils vivent dans les 20e, 19e, 4e puis 3e arrondissements de la capitale.

En décembre 1895, Lavogade répond à l’appel du quotidien La Petite République et organise une souscription en faveur des verriers de Carmaux en grève, qui fonderont avec le produit des sommes récoltées la Verrerie ouvrière d’Albi.

Il participe à la société coopérative de consommation Le Marais, accueillant en octobre 1896 la visite de délégués anglais, belges, hollandais et russes participant au deuxième congrès de l’Alliance coopérative internationale. Au début du même mois, il avait pris part, avec sa coopérative, à la fondation de l’Association générale de production alimentaire, société coopérative d'agriculteurs, de pêcheurs et d'ouvriers ferblantiers constituée à Pontoise.

En 1904, Lavogade est membre du groupe d'études sociales du 4e arrondissement, affilié au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR). Fonctionnant déjà en 1890, le Groupe d'études sociales et de fraternité s’était transformé en 1896 en comité central électoral pour tout l'arrondissement. Le POSR, qui a rejoint le Parti socialiste français prend part à ce titre à la fondation de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en 1905.

Tout en conservant sa bijouterie dans le quartier du Marais, rue des Francs-Bourgeois, la famille Lavogade s’installe à Joinville-le-Pont vers 1900, d’abord avenue de Palissy, dans le quartier du même nom puis dans le quartier de Polangis, toujours sur la rive gauche de la Marne, avenue Galliéni.

Les quatre fils de Charles Lavogade (Charles dit Charlot, Alexandre dit Bébé, Maurice et Simon) seront, comme lui-même, bijoutiers et auront des responsabilités associatives. Trois d’entre eux seront des sportifs de haut niveau, principalement en natation (Bébé, Maurice et Simon) et deux auront un engagement politique socialiste (Charlot) et communiste (Bébé). Parmi ses petits-enfants, Simon s’engagera dans les Brigades internationales en 1938 pendant la guerre civile espagnole ; Denis sera fusillé pour faits de résistance en 1943 ; Charlotte épousera Maurice Henri Cadot, maire socialiste d’Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise act. Seine-Saint-Denis) en 1964. Son arrière-arrière-petite-fille, Delphine, militante communiste, est élue conseillère municipale d’Arcueil (Val-de-Marne) en 2014.

Charles Marie Raphaël Lavogade meurt le 7 mars 1931 à Joinville. Il était âgé de 73 ans.

Trois des fils de Charles Lavogade

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23 mars 2018 5 23 /03 /mars /2018 00:01

Eugène Alexandre Duhamel naît le 5 décembre 1863 à Rouen (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime), sur l’Île Lacroix. Il est le fils de Léonie Joséphine Duhamel, couturière, et d’un père non dénommé.

Il épouse en mai 1896 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Catherine Madeleine Perchet, fille d’un marchand d’armement et futur conseiller municipal, Pierre Perchet. Son épouse sera membre, lors de sa fondation en 1902, de la section locale de la Société de l'allaitement maternel, principale association humanitaire à Joinville, composée principalement de femmes de notables.

Duhamel travaille en tant qu’opticien. En 1901, il est employé à la Société des lunetiers. La SL est l’ancêtre du groupe Essilor, fondée en tant que coopérative en 1849 avant d’évoluer progressivement vers une structure de société plus classique. Il est hébergé en 1901 à Joinville par un autre opticien de la Société des lunetiers, Paul Jean Bénit.

Plusieurs personnalités locales de Joinville-le-Pont ont été associés à la Société des lunetiers, notamment Francois Blaize, une des coopérateurs-fondateurs et conseiller municipal ; Eugène Videpied et Pierre Jules Tireau, militants radicaux-socialistes ; Maurice Poitevin, tué lors de la première guerre mondiale ; Émile Cornu et Paul Jean Bénit. Plus tard, Bernard Maitenaz, également joinvillais, sera aussi un des piliers d’Essilor, qui héritera une unité industrielle dans la commune de son autre ancêtre, SILOR.

En 1911, toujours opticien, Duhamel est son propre patron.

Lors des élections municipales de novembre 1919 à Joinville, Duhamel est candidat sur la liste libérale et conservatrice dite Bloc indépendant, conduite par Jules Beauvais et Georges Bitterlin, conseillers sortants. La liste s’oppose au premier tour à celle d’Henri Vel-Durand, qui rassemble des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, et à celle de Georges Laruelle, soutenue par le parti socialiste SFIO. Duhamel recueille 397 voix sur 1694 suffrages exprimés (23,4%) pour 1715 votants et 2491 inscrits. La liste se retire au second tour, l’Union républicaine et sociale de Vel-Durand emportant les 23 sièges à pourvoir.

Eugène Alexandre Duhamel meurt le 11 novembre 1946 à Joinville. il était âgé de 82 ans. Il avait eu deux filles.

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  • : Polmorésie, blog d’histoire
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