Antoine Mathon naît le 5 septembre 1880 à Vaux [act. Vaux-en-Beaujolais, Rhône] au lieudit La Cime des Prés. Il est le fils d’Annette Chavel et de son mari Antoine Mathon, vigneron.
Il exerce le métier de jardinier en 1900 à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) quand il est recensé pour ses obligations militaires. Il fait son service à partir de novembre 1901 au 149e régiment d’infanterie. Il est nommé caporal en septembre 1902 puis sergent un an plus tard, et libéré l’année suivante.
Retourné en région parisienne où il reprend d’abord son métier à Asnières, Antoine Mathon épouse en juin 1905 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Léonie Marie Louise Courty, brodeuse. Ils s’installent dans le centre-ville de Joinville, rue de Paris. À partir de 1906, Antoine Mathon est employé par la firme cinématographique Pathé-Cinéma, qui dispose d’usines dans la commune.
Mobilisé en août 1914 au début de la première guerre mondiale dans le 12e régiment d’infanterie, Antoine Mathon est blessé à trois reprises : en juin 1915 à Metzeral (Haut-Rhin), il est touché à la main gauche par un obus ; en décembre 1915 Hartmannswiller (Haut-Rhin), son visage est atteint par un éclat de torpille ; enfin en août 1918, il est intoxiqué par les gaz et blessé par balle à la jambe gauche par des éclats de grenade. Il est démobilisé en février 1919.
Le comportement d’Antoine Mathon lui a valu deux citations. La première en septembre 1917, à l’ordre du régiment, est sobre : « Bon sous-officier, ayant toujours accompli son devoir ». La seconde en septembre 1918, à l’ordre de la division, a plus d’emphase : « Sous-officier d’un courage à toute épreuve, quoique blessé et intoxiqué, n’a pas voulu se laisser évacuer, faisant l’admiration de ses hommes, par son mépris du danger. »
Ayant repris son activité chez Pathé-Cinéma, Antoine Mathon se spécialise dans le développement de films. Il s’intéresse aussi à la vie sociale et devient en 1923 le trésorier de la section de Joinville des Prévoyants de l’avenir, importante organisation d’épargne populaire ; il prend la succession d’un des fondateurs de cette société de secours mutuels à Joinville en 1897, Louis Castanet. Mathon exerce toujours cette fonction en 1933.
Sur le plan politique, Antoine Mathon prend part à la création de la section de Joinville du Parti social français (PSF), formation d’extrême-droite fondée en juillet 1936 par le colonel François de La Rocque. Il en est le trésorier et continue ce rôle en 1938. Le président de la section est Georges Defert, futur maire de Joinville en 1953. Le PSF rassemble régulièrement plusieurs centaines de personnes lors de ses réunions mensuelles à Joinville. Ses membres participent au regroupement local des conservateurs et libéraux, l’Union des républicains, et plusieurs des élus lors des élections municipales de mai 1935 sont membres du PSF ou proche de lui, comme le maire Lesestre, un adjoint, Chaussée ou plusieurs conseillers municipaux, tels Defert et Clerté.
Résidant antérieurement à Alger, dans le quartier de Belcourt, rue de Lyon (act. avenue Mohamed Belouizdad), Antoine Mathon retourne en métropole et vit en 1961 à Paris (14e arr.), 11, rue Delambre.
Antoine Mathon meurt le 23 novembre 1961 à Paris (15e arr.). Il était âgé de 81 ans, veuf et père d’un fils. Ses obsèques ont lieu dans l’église Notre-Dame des Champs de Paris (6e arr.) et il est inhumé au cimetière parisien de Thiais.
Titulaire de nombreuses décorations, Antoine Mathon avait notamment la Croix de guerre, la Médaille militaire, la médaille interalliée, la médaille de bronze de la mutualité et la médaille d'argent du travail. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur peu avant son décès, en février 1961.
Photo familiale d’Antoine Mathon dit Tony
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